Avec Nicolas Chabanne, fondateur de "C'est qui le Patron ?!"
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NewsTranscription
00:00 Bonjour Gilles, bonjour Valérie, vous consommez comment ? Solidaires ? Vous faites vos courses ?
00:07 Oh là là, c'est pas à moi qu'il faut poser cette question-là.
00:09 Bon, tu fais pas ses courses.
00:10 Si, je me fais livrer, mais j'ai honte.
00:13 Nicolas Chaban, bonjour.
00:15 Vous êtes fondateur de C'est Qui le Patron ?
00:17 Et on va parler avec vous d'un film qui va sortir au cinéma, Nous consommateurs, réalisé
00:23 par Anne-Sophie Lévy-Chambon.
00:25 Il y aura une avant-première le 13 juin au cinéma Gaumont-Champs-Elysées, vous êtes
00:30 en tournée un peu partout en France.
00:32 Je rappelle que C'est Qui le Patron, c'est une coopérative qui permet aux consommateurs
00:38 de choisir leur produit, de rémunérer au juste prix les producteurs et puis vous assister
00:44 votre combat.
00:45 C'est aussi de faire comprendre à nous, consommateurs, le rôle que nous pouvons avoir dans une économie
00:52 plus solidaire et collectif, c'est ce qui est important et on va en parler avec vous.
00:58 Ça existe toujours, parce que nous on vous a connus ici avec Valérie, on pouvait proposer
01:02 le prix d'un produit sur lequel on était prêt à payer.
01:05 C'est le principe fondateur.
01:06 C'est toujours le cas.
01:07 C'est le seul produit en France où le prix voté conseillé, parce que les prix sont
01:13 libres en grande distribution, le prix voté par les consommateurs est mis sur le PAC.
01:17 Et ce qui est incroyable, Olivier Le Verre le disait récemment dans une étude nationale,
01:22 99% des magasins suivent le prix conseillé, voté.
01:26 C'est une réussite extraordinaire.
01:32 J'ai une autre affaire encore plus incroyable, c'est que quand des magasins passent en dessous
01:36 de ce prix, par exemple un 27 pour le lait, je mets un 23, les consommateurs que nous
01:42 sommes dans les magasins spontanément vont demander aux magasins de remonter le prix
01:48 au prix signalé parce qu'on n'a pas envie que ces centimes un jour soient enlevés aux
01:53 producteurs.
01:54 On va reparler de tout ça avec vous dans un instant.
01:57 On va tout de suite commencer avec le zapping.
01:58 A peine démarré Valérie, que Roland Garros concurrence niveau polémique canne.
02:08 Il y en a pas mal.
02:10 Il y a eu hier Novak Djokovic qui a soutenu la Croatie en signant un mot politique sur
02:16 la caméra.
02:17 Et puis les joueuses ukrainiennes et biélorusses qui n'étaient pas très fair play, elles
02:21 sont en fond de guerre, elles ont refusé de se serrer la main.
02:25 La joueuse ukrainienne refuse de serrer la main de la gagnante biélorusse à la fin
02:28 du match et quelques minutes plus tard on a eu droit à un dialogue entre les deux femmes
02:32 par conférence de presse interposée.
02:33 On sait tous que les filles ukrainiennes ne nous serrent pas la main.
02:37 Donc ce n'était pas vraiment une surprise.
02:39 Mais peut-être que ça l'était pour le public.
02:42 Ils ont vu ça comme un manque de respect.
02:45 Just to reject qu'elles ne prennent pas ces responsabilités d'avoir une opinion sur
02:50 les choses les plus importantes du monde, je ne peux pas respecter ça.
02:54 Ça aurait été pourtant une belle image qu'elle se serre la main.
02:58 Ça aurait été à l'inverse, ça aurait fait le tour du monde.
03:00 Mais bon, ainsi va la vie.
03:03 Hier Cyril Hanouna recevait le brillant Alain Bauer.
03:06 Professeur de criminologie entre autres.
03:08 Il est revenu sur le phénomène de tueur à gage qui défouraille facilement pour quelques
03:13 euros.
03:14 C'est quoi un tueur à gage ?
03:15 C'est quelqu'un qui vous tue mais qui n'a aucune raison de vous tuer sauf l'argent.
03:18 Il ne vous connaît pas, il ne sait pas qui vous êtes, il n'en a absolument rien à
03:22 battre.
03:23 Mais par contre, si c'est bien payé ou mal payé d'ailleurs.
03:25 Un tueur à gage, ça commence à 50 balles et ça va jusqu'à un million de dollars
03:30 quand vous êtes vraiment une personnalité.
03:31 Vous, vous êtes dans le niveau haut côté prix.
03:33 C'est important de le savoir.
03:36 Je suis dans le niveau haut.
03:38 Il y a une grille tarifaire.
03:40 À 5 balles, c'est bon.
03:42 À 50 balles, grosso modo, c'est pour la police d'assurance pour se débarrasser du
03:45 mari ou de la femme ou de l'amant ou de la maîtresse.
03:48 Mais en ne se faisant pas prendre.
03:49 Et en général, dans 80% des cas, c'est pour toucher la prime d'assurance.
03:53 C'est fou, hein ? Vous avez une assurance ?
03:56 Non.
03:57 Non ? Vous avez vu, c'est comme chez qui le patron.
03:59 Il y a les sommes qui jouent.
04:01 Justement, ce son, il est pour vous.
04:03 Vous êtes notre invité.
04:04 On va parler inflation, évidemment, tout à l'heure.
04:06 Thierry Cotillard, président du groupement des mousquetaires, qui est également lié
04:10 au film dont on va parler, que vous connaissez bien.
04:14 Il était sur BFM hier.
04:15 Il a indiqué qu'on ne retrouvera jamais les prix d'avant, surtout que certains industriels
04:20 font blocage.
04:21 Coca-Cola, Nutella.
04:22 Ils ne veulent pas revenir à la table des négociations.
04:25 Ils passent à travers les critères.
04:26 C'est-à-dire sur le deuxième critère, le sucre n'a vraiment pas baissé de 20%.
04:30 Donc, ça ne rentre pas dans les critères qui permettraient de les revoir.
04:34 Si on se projette maintenant, le prochain épisode, à la rentrée, ça va baisser un
04:37 peu et les fournitures scolaires vont aussi être moins coûteuses que ce qu'on pouvait
04:41 imaginer.
04:42 Donc, le rendez-vous, c'est mars 2024.
04:43 Et là, je peux vous assurer qu'il y aura une négociation où ça va en découdre fort
04:47 parce qu'on aura des éléments tangibles où là, les baisses seront exemptives.
04:52 C'est 8 mois.
04:53 On ne retrouvera jamais les prix d'avant.
04:56 C'est sûr, on ne retrouvera jamais les prix d'avant.
04:59 C'est vrai qu'il y a aussi une part d'opportunisme dans ces hausses de prix.
05:05 Nous, en tant que consommateurs, on a la chance d'avoir notre marque à nous.
05:08 Et en transparence, on se fait tout expliquer, notamment la lettrie LSDH qui nous montre
05:14 absolument tout.
05:15 Ça nous permet, puisqu'on ne fait pas de bénéfices, si on fait des bénéfices, on
05:19 les reverse au producteur.
05:20 Donc, on n'est pas dans cette relation où il faut prendre des parts de marché ou gagner
05:23 de l'argent parce qu'on n'a aucun actionnaire.
05:25 Il n'y a pas de banque qui nous mette une pression particulière.
05:27 Donc, on peut se rendre témoin du fait qu'effectivement, il fallait que les prix, notamment pour le
05:34 producteur, augmentent.
05:35 Mais dès que ça va pouvoir baisser, on signalera, même s'il le faut, tous ceux qui ne jouent
05:39 pas le jeu parce qu'en tant que consommateur, cet argent n'est pas facile à gagner.
05:43 On veut qu'il aille au bon endroit et qu'il ait des conséquences positives, notamment
05:47 sur le monde qui nous entoure.
05:48 Un petit mot sur ce que dit effectivement Thierry Cotillard.
05:51 En ce moment, vous voyez des prix quand même hauts sur notamment les produits qui engagent
05:57 du blé ou sur le lait.
05:59 Pourquoi ? Parce qu'ils ont acheté, les producteurs, et ça, on en est un témoin vraiment sincère
06:03 et réel, les produits il y a 8-10 mois.
06:07 Donc, ce qui fabrique aujourd'hui le produit est payé à partir d'une matière première
06:12 qui coûtait très cher.
06:13 Donc, il y a une forme d'inertie qui va faire que plutôt, effectivement, en mars 2024,
06:18 les prix devraient baisser.
06:19 - Devraient baisser, alors que lui dit que ça ne baissera pas.
06:22 - Il parle surtout, je pense, des grandes marques dont il a évoqué le nom.
06:27 Mais pour les marques distributeurs, pour les produits plus directs, pour les PME, il
06:31 n'y a aucune raison, nous consommateurs, qu'on ne demande pas.
06:34 Vous vous rendez compte qu'en France, on s'est posé cette question.
06:37 Combien de produits nous assurent à nous, consommateurs, que chaque centime va au bon
06:41 endroit ? Cette transparence-là n'existe pas.
06:44 Je préfère la pub à l'initiative, mais en gros, nous on l'a fait et on a dit à tout
06:48 le monde, faites-le.
06:49 Cet argent, encore une fois, on veut l'amener au bon endroit pour que ça éclaire positivement
06:55 le monde et notamment que ça aide les producteurs.
06:56 - Alors un jour, un Coca-Cola, c'est qui le patron ?
06:58 - Il y a beaucoup de produits à faire avant celui-là, bien sûr, parce qu'on s'occupe
07:03 des produits qui sont faits de la vie directe des producteurs.
07:07 - Votre coopérative, elle est partie du suicide d'agriculteurs et du fait que les agriculteurs
07:13 n'arrivaient pas à vivre de leur production.
07:17 - C'était le cas en 2016.
07:20 En deux mots, lorsque cela est arrivé, nous consommateurs, on a demandé que les prix
07:25 payés aux producteurs remontent, personne n'a voulu le faire.
07:27 Et c'est comme ça que, découvrant qu'il fallait seulement 8 centimes par litre pour
07:31 que le producteur vive, il fallait rajouter 8 centimes par litre, on s'est dit on va le
07:34 faire.
07:35 Mais ce qui est positif pour nous tous, c'est que cette petite marque de consommateurs,
07:42 elle est arrivée sans pub à la télé, sans commerciaux.
07:45 Elle a produit aujourd'hui le lait le plus vendu de France.
07:49 Les deux Borbio sont les plus vendus de France.
07:51 Ils aident tous les producteurs.
07:53 Donc en fait, il y a un autre chemin et surtout, redécouvrons le pouvoir incroyable qu'on
07:58 a tous.
07:59 Le 1er janvier, on a tout l'argent du monde économique dans nos poches.
08:02 On le butine, on le disperse un peu à droite à gauche.
08:05 Mais si à un moment donné, imaginez ce rêve là, le 1er janvier, on décide d'amener
08:10 notre argent collectif aux endroits où les entreprises, les salariés, les producteurs
08:15 sont soutenus, l'environnement est protégé, le bien-être animal accompagné, vous aurez
08:21 un monde mécaniquement qui va changer.
08:23 On n'a besoin d'aucune loi, ni d'aucune disposition pour faire changer le monde.
08:27 Nos actes d'achat, c'est une clé immédiate pour changer les choses.
08:31 Il faudrait peut-être un "Who's the boss" en Angleterre.
08:34 Vous avez vu, j'ai fait un traitre du chantier qui est patron.
08:36 Il y a eu un magnifique article dans le Time.
08:37 Une page entière dans le Time.
08:40 Exactement.
08:41 Et là-bas, l'inflation est pire qu'en France, pire que tout.
08:44 Et le gouvernement s'apprête à bloquer les prix des produits de première nécessité,
08:47 ce qui a fait aussi débat en France.
08:49 C'était toujours sur BFM hier.
08:51 Je vais vous donner quelques exemples de prix.
08:53 Le cheddar, le fromage préféré des Anglais, a flambé de 49%.
08:57 Le prix du lait a augmenté de 40%.
09:00 Le prix du pain complet de 33%.
09:02 À quoi s'ajoutent des augmentations vertigineuses du prix de l'énergie.
09:07 Face au désarroi des Britanniques, il y a eu plusieurs millions de Britanniques
09:11 qui sont tombés dans la paupérisation, le Premier ministre,
09:14 pourtant très conservateur, richissonnac, très libéral,
09:17 il envisage le plafonnement des prix pour une série de produits de base,
09:21 de première nécessité, justement ceux qu'on a cités,
09:24 le lait, le pain, le beurre, le sucre.
09:26 On va pouvoir en reparler après la pub.
09:29 Et pour finir, on finit toujours en musique.
09:31 Vous savez ce qu'on a fêté hier, Valérie ?
09:33 Euh... Non.
09:35 C'était les 80 ans du chant des partisans.
09:38 Ah oui, les chants.
09:39 On en a parlé lundi en plus.
09:41 Qui a été écrit à Londres par Joseph Kessel et son neveu, Maurice Druon.
09:45 Amis, entends-tu ?
09:47 Amis, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
09:54 Amis, entends-tu cette crisse ouvre du pied ?
10:00 Le chant des partisans.
10:01 Absolument.
10:02 Et qui chante ?
10:03 Je ne sais pas, Madame.
10:06 Oui.
10:07 Donc voilà.
10:08 Allez, on se retrouve.
10:09 Il y a plein de gens qui ont repris le chant des partisans.
10:11 On se retrouve dans un instant avec vous, Nicolas Chaban, pour parler.
10:15 De ce film, C'est qui le patron ?
10:20 Qui arrive...
10:21 Oh, ce que tu me vois sur Shazam !
10:23 Non, mais je ne t'entends pas bien !
10:25 Parce que j'ai un schnouz de mémoire !
10:26 Mais je vous vois, non, mais je ne crois pas !
10:27 Mais vous auriez pu le savoir quand même.
10:28 Non, mais...
10:29 Allez, on vous le dira au retour.
10:30 A tout de suite.
10:31 L'invité du jour, on l'aime beaucoup.
10:38 Il est passionnant et on est ravis de le recevoir.
10:40 C'est Nicolas Chaban, fondateur de C'est qui le patron ?
10:43 Vous connaissez évidemment cette marque.
10:46 Dans de nombreux supermarchés, on voit un auditeur, Stéphane, qui nous dit
10:50 pourquoi que dans les grandes surfaces et pas les petites épiceries ?
10:54 Vous allez répondre.
10:55 On signale qu'il y a un film qui tourne un petit peu partout en France,
10:59 qui va tourner un petit peu partout en France, dans les salles de cinéma.
11:02 L'avant-première, c'est au cinéma Gaumont, le 13 juin, sur les Champs-Élysées.
11:06 Et puis donc...
11:08 Ça s'appelle Nous, consommateurs.
11:10 Ça s'appelle Nous, consommateurs.
11:11 On va en parler avec vous.
11:12 Stéphane, pourquoi c'est que dans les grandes surfaces et moyennes surfaces ?
11:17 C'est principalement dans les grandes surfaces parce qu'il fallait d'urgence
11:20 pour sauver les producteurs à qui, notamment dans le lait,
11:22 il restait deux mois avant de disparaître.
11:25 Les volumes sont dans ces grands magasins.
11:28 Mais plus on avance, plus des plus petites structures proposent les produits.
11:32 Mais il faut se dire une chose, c'est qu'il y a 100 millions de produits solidaires
11:36 vendus par an.
11:37 C'est un exploit collectif.
11:38 Il ne faut pas le ramener à ce que nous sommes nous au niveau de l'équipe.
11:42 Il y a encore, je pense, trois fois plus de demandes.
11:45 Tous les jours, on nous dit "mais comment ça se fait qu'on ne trouve pas plus facilement
11:49 ces produits qu'il y a des producteurs ?"
11:51 Donc la marge de progrès, elle est encore immense.
11:53 Et ces magasins, notamment les magasins de consommateurs, seront un bon relais.
11:58 Le film, juste avant de parler du film, quel succès !
12:01 On en parlait quand même pendant la publicité.
12:04 Peut-être rappelez, pour ceux qui nous écoutent,
12:06 vous êtes parti de rien, d'un constat qui est celui que les producteurs de lait en particulier
12:10 n'étaient pas assez rémunérés.
12:12 Aujourd'hui, votre modèle, vous nous le disiez aussi, en antenne, a été reproduit dans sept pays.
12:17 Comment vous expliquez le succès de cette marque, Séquilpatron ?
12:20 C'est une marque très forte ?
12:22 Séquilpatron, c'est la première marque créée par des consommateurs pour venir en aide aux producteurs.
12:28 Si on prend conscience de ce point de départ et de ce point d'arrivée,
12:32 on a tous envie quand même que ceux qui nous nourrissent tous les jours,
12:36 qui travaillent, rappelons-le, dans le lait, c'est sept jours sur sept,
12:41 une traite le matin, une traite le soir,
12:43 quand le samedi arrive, c'est la même journée que le lundi ou le mardi,
12:46 quand c'est Noël ou Jour de l'An, après le repas, il y a la traite du lendemain.
12:50 Et tout le monde se rend compte, je le crois, et c'est un espoir incroyable pour les producteurs,
12:54 on pense beaucoup à eux, que ces familles de gens qui nous nourrissent,
12:58 ils ne s'en sortent pas, ils n'arrivent pas à se nourrir eux-mêmes.
13:01 Il y a plus de 30% de producteurs qui gagnent 300 euros par mois,
13:04 ce qui est très grave, et il y a derrière ce succès...
13:07 - Pourquoi ils tiennent ? Pourquoi ils continuent ?
13:09 - C'est une belle question, et la réponse était à la fois triste,
13:12 parce que quand vous êtes producteur depuis des années,
13:16 vous êtes la quatrième génération, que votre père, votre grand-père,
13:19 votre grand-père était producteur, les producteurs nous disent,
13:22 tu sais, quand le mur se rapproche, j'ai pas envie d'être le chénon qui lâche,
13:29 et c'est pour ça qu'il y a un suicide tous les jours en France chez les producteurs.
13:33 Je rappelle que ces gens-là, en grande difficulté, ils nous nourrissent.
13:37 Imaginez que 100 000 exploitations ont disparu en 10 ans, en France, 27 par jour.
13:44 Si ces gens-là ne sont plus là pour nous nourrir,
13:47 parier sur le fait que le bateau du bout du monde puisse arriver jusqu'à nous,
13:50 dans le contexte actuel, c'est quand même très compliqué.
13:53 Il faut absolument qu'on les protège, il ne faut pas que dans 20 ans,
13:56 ou dans 10 ans, ou 5 ans, on se réveille en disant,
13:59 que vous avez laissé mourir des gens à nos portes qui nous nourrissaient,
14:04 mais est-ce que vous vous rendez compte de l'absurdité de la société ?
14:07 - Et le succès, c'est la murmuration, vous avez dit que vous alliez m'expliquer ce que c'est.
14:11 - Ah oui, c'est vrai qu'on nous a posé cette question,
14:13 on nous a dit "mais comment on arrive à 100 millions de produits vendus
14:17 alors qu'il n'y a pas d'agence de communication, ni de pub à la télé,
14:20 ni de commerciaux dans les magasins ?"
14:22 Et un jour, un sociétaire m'a dit "tu as du mal à répondre à cette question,
14:28 j'ai peut-être une solution, dans le monde animal,
14:32 il y a ce qu'on appelle la murmuration".
14:34 Je vous donne un exemple de ce que c'est, c'est les grands vols des tourneaux,
14:36 qui partent milliers de tournois dans des figures géométriques absolument parfaites,
14:40 on a tous vu ça, et les scientifiques ont montré
14:43 qu'il n'y avait pas un oiseau leader qui impulsait ce mouvement à tout le groupe.
14:49 C'est le groupe et l'intelligence collective qui s'emparent de ce groupe d'individus,
14:53 et cette intelligence collective fait faire au groupe
14:56 ce qu'aucun individu n'aurait pu faire faire à ce groupe tout entier.
15:00 - Moi je voulais intervenir, puisqu'on est une émission média,
15:03 il y a souvent des pubs qui passent, par exemple "Mon papa à moi",
15:07 c'est une chanson à "A", "Mon papa à moi il est agriculteur", etc.
15:12 "Nous, nous reversons aux agriculteurs", c'est de la communication, de la pub,
15:16 ou ils copient un peu votre modèle, vous voyez la pub dont je parlais ?
15:20 - On est très heureux d'avoir inspiré beaucoup d'initiatives côté consommateur,
15:24 il faut imaginer que quand tu es une marque de consommateur,
15:26 tu as envie que toutes les marques aident les producteurs,
15:28 pas envie d'être tout seul sur ton paillasse.
15:32 - Mais ils le font vraiment quand on voit ces pubs-là ?
15:34 - Certains le font, pas tous, et on a demandé d'ailleurs,
15:37 vous savez c'est qui le patron de cette initiative de consommateur,
15:40 à inspirer la loi Egalim qui protège les producteurs.
15:43 Eh bien on a demandé que la loi aille un peu plus loin.
15:46 Mettez-nous consommateurs en situation d'aller voir si derrière la pub,
15:49 c'est une réalité. Pas avec de mauvaises intentions,
15:52 parce que moi je le fais à titre personnel,
15:54 si je peux vérifier avec une famille de consommateurs
15:58 que derrière ce message que vous citez, il y a un producteur qui retrouve le sourire,
16:02 je le dirai partout sur tous les réseaux.
16:04 - Mais pour l'instant ce n'est pas le cas.
16:06 - Non, il n'y a pas de démarche.
16:07 - Ça veut dire que cette publicité ment.
16:08 - Non, elle ne ment peut-être pas,
16:10 mais elle ne laisse pas une certification par les consommateurs.
16:13 Et franchement la consommation de demain,
16:15 on est devenus tous acteurs,
16:17 on n'a pas envie de pousser juste un caddie et de prendre des produits
16:19 sans savoir ce que c'est.
16:20 On a des milliers d'heures disponibles,
16:22 utilisez-nous.
16:23 - Et alors le film, peut-être parler du film,
16:26 il nous reste peu de temps,
16:27 qu'est-ce qu'on va voir dans ce film Nous consommateurs ?
16:30 - Alors le film Nous consommateurs, il est réalisé par Anne-Sophie Lévy-Chambon.
16:34 Il va, je crois, marquer un tournant,
16:37 parce que c'est la première fois,
16:39 alors Séguine Patron a été suivi pendant deux ans,
16:41 mais il y a d'autres initiatives,
16:43 comme Make Sense, Too Good To Go,
16:45 la Louvre, les supermarchés collaboratifs.
16:49 C'est la première fois à travers ce film,
16:52 où quand on va s'asseoir et le regarder,
16:55 on va prendre conscience, je crois,
16:57 que face à ce destin qui est quand même très impressionnant pour tout le monde,
17:00 on a l'impression que ça nous échappe un peu,
17:02 que d'autres décident pour nous,
17:03 on redécouvre qu'on a dans notre poche une carte bleue
17:07 qui nous permet, si on se coordonne,
17:10 d'avoir un immense pouvoir pour changer le monde qui nous entoure.
17:13 Le gros paquebot qui est ce monde un peu fou
17:16 qui avance sur cette mer un peu déchaînée,
17:18 il a du mal à tourner.
17:19 Si on est des millions de remorqueurs
17:21 et qu'on envoie une impulsion sur l'environnement,
17:24 sur le bien-être animal, sur la vie et le soutien des producteurs,
17:27 on pourra le faire à une vitesse que personne n'imagine.
17:30 La preuve, et c'est comme ça que le film décrit cela,
17:33 c'est une soirée organisée d'ailleurs par un collectif Change,
17:38 et on est là, donc il y a beaucoup de collectifs de citoyens qui se mettent en marche,
17:41 et ce film permet de comprendre
17:44 qu'on a, où qu'on soit,
17:46 une puissance phénoménale à partir du moment où on se parle tous.
17:50 Il n'y a pas un centime du monde économique,
17:52 il n'y a pas un centime d'un grand immeuble d'une grande marque
17:54 qui n'est pas issue d'une de nos poches.
17:56 - Donc l'État n'est pas plus fort que les consommateurs ?
17:57 - Non, l'État, regardez, ils en ont fait la preuve,
18:00 ils se sont inspirés d'une démarche de consommateurs
18:02 pour protéger les producteurs.
18:04 On a sur Youtube cet extrait d'Emmanuel Macron
18:06 parlant de ses qu'il partra en disant "on va en faire un modèle".
18:09 Mais, je l'aurais dit, c'est quand même dommage,
18:11 vous vous inspirez de quelque chose qui marche,
18:13 mais vous oubliez l'élément clé, c'est les consommateurs.
18:15 - Dans votre l'oeil, il est éthique,
18:17 c'est-à-dire que ce n'est pas ce qu'on appelle des fermes géantes ou pas,
18:20 est-ce que c'est quelque chose dont vous vous souciez
18:23 par rapport au militantisme écologique ?
18:26 - C'est un cahier des charges,
18:28 quand vous dites "vous", je le prends pour des milliers de sociétaires,
18:31 on est 16 millions d'acheteurs.
18:33 Au-delà du chiffre, prenons conscience
18:36 qu'on a créé tous ensemble une marque de consommateurs,
18:39 sans moyens, Valérie le disait,
18:41 qui aujourd'hui est achetée par un Français sur quatre.
18:44 Et pourquoi ça marche ?
18:46 Parce que l'histoire du produit est écrite collectivement.
18:50 Est-ce qu'on mettrait les 8 centimes pour le producteur ?
18:52 Ah, je vois que le prix évolue un peu, mais je suis d'accord.
18:54 On enlève les OGM de l'alimentation animale, 5 centimes.
18:57 Du pâturage pour que les vaches soient plus heureuses, 2 centimes.
19:00 En fait, c'est une façon de réécrire le cahier des charges du produit.
19:04 - Et de comprendre pourquoi on achète à ce prix-là.
19:06 - Et regardez, c'est pas le moins cher, c'est qui le patron ?
19:08 Mais parce qu'on est sûr que nos centimes servent,
19:10 notamment à aider les producteurs.
19:12 - Et que ce sont des produits de qualité.
19:14 On a une auditrice qui nous dit
19:16 "je consomme votre pizza de qualité,
19:18 il y a de la matière, elle aime bien, et puis le packaging aussi,
19:20 il y a peu de choses, une seule couleur".
19:22 Et Stéphane, il est très triste, il habite à la montagne,
19:24 et il dit "mais moi, j'ai un petit casino et il n'y a rien,
19:28 j'ai pas la marque, j'arrive pas à le trouver".
19:31 - On le dit à tout le monde, il y a une application, c'est qui le patron ?
19:33 Vous la téléchargez, et vous voyez en quelques secondes
19:35 quel est le magasin le plus proche qui propose les produits.
19:38 - Et il demande si vous êtes prêts à la vente en ligne, non vous n'êtes pas...
19:41 - Si, on peut commander en drive, on peut commander en ligne les produits,
19:46 mais on sait que même si c'est devenu encore une fois
19:50 les produits numéro 1 de leur catégorie,
19:52 il y a un potentiel immense.
19:54 Un petit mot peut-être aussi sur...
19:56 C'est une émission média, il y a un projet qui avance,
20:00 et ça on y tient énormément, on leur fait passer ce message s'ils nous entendent.
20:03 - À France Télévisions.
20:05 - Oui, France Télévisions nous a tendu la main à travers Nicolas Daniel
20:08 en disant "c'est une cause qui a du sens".
20:10 Et il y a une grande soirée peut-être qui va avoir le jour,
20:14 imaginez bientôt un Prime à la télévision française,
20:17 où on va sensibiliser tout le monde sur le fait que
20:20 tous ces producteurs et productrices qui nous nourrissent,
20:23 ils s'arrêtent en un mot, un soir,
20:26 vous êtes avec votre épouse et les enfants,
20:29 vous ne gagnez pas votre vie depuis 30 ans, vous êtes partis 2 semaines en vacances,
20:32 et vous avez la possibilité de changer de métier.
20:35 Qu'est-ce qui retient aujourd'hui ces familles ?
20:37 Si nous consommateurs, on ne leur envoie pas un signal fort,
20:40 on va se retrouver avec une difficulté pour trouver de la nourriture à nos portes.
20:45 Donc il y a une grande soirée qui on l'espère va avoir le jour.
20:48 - Et ce serait bien qu'il y ait un ministre de la consommation,
20:51 ou un secrétaire d'Etat, ça n'existe plus depuis un certain temps,
20:54 alors qu'on a besoin de plus en plus.
20:57 Bon non, on vous garderait des heures, mais il y a Jean-Jacques Bordin qui attend,
21:00 qui s'impatiente, qui dit excuse pour le petit retard.
21:03 Très bonne journée sur Sud Radio.