Le débat sur les retraites, le président recadre Elisabeth Borne et la sécurité européenne... Les informés du mercredi 31 mai 2023

  • l’année dernière
Autour de Jean-François Achilli, les informés débattent de l'actualité du mercredi 31 mai.

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00:09 20h21, France Info, les informés, Jean-François Ackilly.
00:15 Bonsoir, l'abrogation du passage à 64 ans pour les retraites,
00:21 retoqué à l'Assemblée nationale.
00:23 Jusqu'où ira le bras de fer ? Nous en parlons à la une des informés.
00:28 Également Emmanuel Macron à Bratislava, entre soutien à l'Europe de la défense
00:34 et soutien à sa première ministre, après la controverse autour du maréchal Pétain.
00:40 Les informés avec Julie Marie-Lecomte, chef du service politique de France Info,
00:45 avec Pascal Richer, grand reporter à L'Obs,
00:48 Patrice Moyon, chroniqueur économique et social et éditorialiste à Ouest France,
00:54 et Stéphane Zumsteig, directeur du département opinion et politique d'Ipsos.
01:00 Bonsoir à tous les quatre. Bienvenue, nous sommes ensemble jusqu'à 21h.
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01:06 Les élus de gauche, au terme d'un débat tendu, ont claqué la porte aujourd'hui
01:11 à l'Assemblée nationale en dénonçant des magouilles,
01:14 après que la commission des affaires sociales a adopté une version vidée de sa substance
01:20 de la proposition de loi pour abroger la réforme des retraites,
01:24 celle qui a suscité tant d'espoirs chez les opposants de tous bords.
01:28 Le texte porté par les députés indépendants de ce groupe Lyott,
01:33 Liberté indépendant Outre-mer et Territoire, a été amputé de sa mesure phare,
01:37 celle dont tout le monde parle, ramené l'âge légal de départ à la retraite de 64 à 62 ans,
01:43 exite l'article qui a été rejeté par 38 voix contre 34.
01:48 Ça s'est joué à peu, quatre voix près.
01:51 Le camp présidentiel a bénéficié du soutien des députés, les Républicains.
01:55 Présent sur place aujourd'hui, Marc Ferracci, député des Français hors de France,
02:00 vice-président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale.
02:04 Il raconte la séance dans le 18-20 France Info.
02:07 Ce qui s'est passé en commission des affaires sociales,
02:10 c'est simplement qu'une majorité des députés de la commission a rejeté le principe
02:15 consistant à abroger le cœur de la réforme des retraites,
02:18 c'est-à-dire le passage à un âge légal à 64 ans.
02:21 Les députés de la NUPES ont quitté à ce moment-là la salle.
02:24 Ils ont une attitude de mauvais perdant, puisque dès qu'ils perdent un vote,
02:28 ils en appellent au déni de démocratie.
02:30 C'est la première fois qu'il y a un vote sur cette mesure d'âge.
02:33 Ce vote rejette le principe d'une abrogation.
02:36 Julie Marie Lecomte, ambiance très tendue aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
02:40 Mauvais perdant, il dit, à l'instant, Marc Ferracci.
02:42 Marc Ferracci, en fait, il oublie un épisode dans la séquence,
02:45 parce qu'en réalité, c'est pas au moment où l'abrogation du report de l'âge de départ
02:54 a été repoussé, que les députés de la NUPE sont partis.
03:00 En fait, ils ont claqué la porte un peu plus tard.
03:03 Ce qu'ont essayé de faire les députés de la NUPE,
03:06 accrochez-vous un peu pour monsieur, parce que c'est assez technique.
03:08 En fait, une fois que l'article 1 de cette proposition de loi a été retoqué...
03:15 C'est le texte qui intéresse tout le monde, toutes les opposances.
03:18 Voilà. En fait, la proposition de loi, elle avait deux articles.
03:21 Un article 1 qui abrogait le report de l'âge de départ à 64 ans,
03:26 et puis un deuxième article qui prévoit une conférence de financement.
03:32 Une fois que l'article 1 a sauté, il y avait une possibilité,
03:37 à la fois pour Lyott et pour la gauche,
03:40 de pouvoir examiner la version initiale du texte,
03:44 donc les deux articles en commission.
03:46 C'était de faire en sorte qu'il n'y ait pas de vote global au cours de cette commission.
03:52 Donc, ils ont utilisé une technique, qui est celle de l'obstruction,
03:58 c'est-à-dire qu'ils ont déclenché une avalanche de sous-amendements.
04:02 Suspension de séance.
04:04 La présidente de la commission, présidente Renaissance et son bureau,
04:08 ont décidé que ces sous-amendements n'étaient finalement irrecevables,
04:15 n'allaient pas être examinés,
04:18 parce que sinon, ça allait prendre des heures et des heures,
04:20 et qu'ils étaient dans de l'obstruction pure.
04:23 Et c'est pour ça que les députés de la gauche ont claqué la porte,
04:27 en disant qu'encore une fois, c'était un déni de démocratie,
04:30 puisqu'on refusait d'examiner leurs amendements.
04:34 C'est de la mécanique parlementaire, Pascal Richet.
04:37 Cette façon de dire "déni de démocratie", de le répéter à l'envie,
04:42 dans la salle des quatre colonnes, où les députés rencontrent les médias,
04:47 vous y voyez-vous ? Une sorte de petit jeu de rôle ?
04:50 Ou c'est vraiment un moment intense de la vie politique de ce pays ?
04:53 - On a vu depuis plusieurs mois un gigantesque jeu de société,
04:56 dont on voit apparaître des règles.
04:58 - C'est un jeu de société pas facile à comprendre.
05:00 - Pas facile à comprendre, parce qu'il y a déjà la Constitution,
05:02 et il y a le règlement de l'Assemblée,
05:04 et puis dans ce règlement, il y a des tas de sous-règles.
05:06 Vous ouvrez une boîte, vous en avez une autre,
05:08 c'est un petit peu comme les contes des milliers et une nuit,
05:10 vous commencez à raconter un conte, puis il y a un conte dans le conte,
05:12 et à la fin, qu'est-ce qui reste ?
05:14 À mon avis, il faut s'attarder sur ce qui reste.
05:17 Quel est l'enjeu de cette affaire ?
05:19 - L'enjeu, c'est qu'il n'y a pas eu de vote à l'Assemblée nationale,
05:21 en séance plénière, sur cette loi.
05:23 Et c'est ça le déni démocratique de l'Union Européenne.
05:25 - Il n'y aura jamais eu de vote sur un texte important, c'est ça qui a été reproché ?
05:27 - Cette loi va passer, grâce au 49.3,
05:30 et il n'y aura jamais eu de vote des représentants du peuple,
05:33 qui sont, selon l'article 24 de la Constitution, chargés de voter la loi.
05:37 Les représentants du peuple n'auront pas voté cette loi,
05:40 qui est pourtant une loi fondamentale pour la vie des citoyens.
05:43 C'est là où il y a un problème.
05:44 - Ce que dit Marc Ferratchi dans l'interview de 18h20,
05:46 c'est qu'il n'y a pas eu ce vote,
05:48 parce qu'il y a eu 20 000 amendements de la NUPES au départ.
05:50 Voilà, chacun se renvoyait.
05:52 - Mais chacun utilise, dans l'arsenal que je décrivais,
05:56 chacun utilise ses armes.
05:58 La majorité utilise des subserfuges juridiques,
06:01 et l'opposition utilise les milliers d'amendements
06:05 pour essayer de faire obstruction.
06:07 - C'est la morale de l'histoire, Patrice Moyen.
06:08 Attendons ce qui se passera le 8, mais c'est à peu près écrit à l'avance,
06:11 mais il n'y aura jamais eu de vote, finalement.
06:13 - Le vrai sujet aujourd'hui, ce n'est pas ce qui va se passer le 8,
06:16 parce qu'on sait que, normalement,
06:18 la majorité verrouille désormais le processus.
06:21 En revanche, le vrai sujet, pour moi,
06:24 ce sont les conséquences de cette guerre de procédures,
06:27 d'avoir brandi en permanence le mot "déni de démocratie".
06:33 Il y a quelque chose qui va rester dans l'inconscient collectif.
06:36 Je pense que ce n'est pas très sain pour la démocratie française.
06:38 - Vous êtes d'accord avec ça, Stéphane Zumsteig ?
06:40 Ça va laisser des traces.
06:41 On va en venir dans un instant sur ce qu'ont dit les uns et les autres,
06:44 les réactions à l'Assemblée nationale,
06:46 mais sur l'idée, effectivement, que ça a marqué les esprits durablement.
06:49 - Oui, ça a marqué les esprits, mais ce qui a vraiment marqué les esprits,
06:51 c'est ce qui se passe à l'Assemblée nationale
06:53 depuis les élections législatives de l'année dernière.
06:55 En fait, c'est ce climat délétère.
06:57 Alors, évidemment, on a atteint un paroxysme avec la réforme sur les retraites,
06:59 mais on parlait des arguments mis en avant par la NUPES,
07:02 notamment sur le déni de démocratie.
07:04 En face, dans le bloc présidentiel, les gens parlent de déni de l'égalité,
07:07 de négation de la Constitution.
07:09 C'est aussi fort.
07:11 En fait, dans cette histoire, il n'y a pas un vainqueur ou un perdant
07:14 en termes d'image pour ce climat, j'insiste, délétère.
07:17 C'est plus, ça contribue encore plus à creuser ce fossé
07:20 entre les Français et la représentation nationale,
07:22 indépendamment de ce que l'on pense du projet de réforme,
07:25 indépendamment que ce soit de droite, du centre ou de gauche.
07:27 Mais tout ça montre une sorte de classe politique
07:31 qui n'apparaît pas digne, quelque part, des responsabilités qui lui échouent.
07:35 Et ça, c'est très mauvais en termes...
07:37 - La classe politique n'est pas au niveau des enjeux, c'est ça,
07:40 de ce débat si important que celui de la retraite des Français ?
07:44 - Est-ce qu'elle est au niveau ou pas ? Je ne sais pas.
07:46 En tout cas, compte tenu de ce qui se passe depuis 10, 15, 20 ou 30 ans,
07:49 c'est-à-dire d'un regard de plus en plus critique
07:51 et parfois hostile des Français à l'égard de leur classe politique,
07:54 on ne peut pas dire que l'attitude des uns et des autres ces derniers mois
07:56 a été à la hauteur, ne serait-ce que pour redonner pas confiance,
08:01 parce que ce n'est pas une question de confiance,
08:03 on ne cherche pas à avoir confiance en un député ou un sénateur,
08:05 mais au moins donner l'impression de l'utilité de leur existence.
08:08 Et je pense qu'il y a de plus en plus de gens,
08:10 ce n'est pas forcément dans les partis radicaux d'ailleurs,
08:12 mais peut-être plus dans le parti de l'abstention,
08:14 qui considère que de toute façon, on ne vote pas,
08:16 parce que de toute façon, les élections ne changent rien,
08:18 c'est souvent le principal argument, mais en plus,
08:20 on ne vote pas parce qu'on ne voit pas pourquoi on se prononcerait
08:22 pour les gens qui se sont donnés en spectacle pendant des mois à l'Assemblée nationale.
08:25 - Allez, les réactions dans un instant, 20h11,
08:27 Minute sur France Info, le Fil Info, il est signé Emmanuel Langlois.
08:34 - Et les syndicats qui dénoncent un passage en force du gouvernement
08:37 après l'adoption par la Commission des affaires sociales de l'Assemblée
08:41 d'une version vidée de sa substance de la proposition de loi
08:44 pour abroger la réforme des retraites.
08:46 Le texte porté par les députés indépendants du groupe Lyott
08:49 est donc amputé de sa mesure phare,
08:51 ramené l'âge légal de départ de 64 à 62 ans.
08:56 L'inflation au plus bas depuis le printemps dernier en France,
08:59 la hausse des prix marque encore le pas ce mois-ci
09:02 à 5,1% sur un an, après 5,9% en avril
09:06 et un peu plus de 6% en début d'année.
09:09 Une perquisition en cours depuis ce matin à l'IHU de Marseille,
09:13 fondée par Didier Raoult.
09:14 Cette perquisition intervient trois jours après la publication d'une tribune
09:19 dénonçant l'absence de sanctions face aux traitements proposés
09:22 par le professeur Raoult à base notamment d'hydroxychloroquine
09:25 pendant la période du Covid.
09:28 Lui avait jugé il y a quatre ans que l'OTAN était en état de mort cérébrale.
09:32 Emmanuel Macron affirme au contraire ce mercredi en Slovaquie
09:35 lors d'un forum sur la sécurité en Europe
09:37 que le président Vladimir Poutine l'avait réveillé
09:41 avec le pire des électrochocs en envahissant l'Ukraine.
09:45 C'était il y a un peu plus de 15 mois.
09:47 Le tennis à Roland-Garros, c'est Lucas Van Achey
09:50 qui vient de s'incliner face à l'Espagnol Alejandro Davidovic,
09:54 le français qui a perdu le jeu décisif dans la troisième manche.
09:59 L'aventure du "Lucapouille" à Roland-Garros se prend fin.
10:02 Au deuxième tour, le français s'incline face au britannique Cameron Norrie en 3-7.
10:07 - Des lignes de démocratie ont clamé les députés de la MUPES.
10:22 Vous allez entendre successivement Mathilde Panot, enfin Olivier Faure,
10:27 le premier secrétaire du PS.
10:29 C'est Mathilde Panot la présidente du groupe La France Insoumise à l'Assemblée Nationale.
10:33 - Nous sommes dans une mascarade qui n'a plus grand sens
10:36 et le débat en commission peut se prolonger.
10:38 Il n'a plus aucun intérêt.
10:40 - Ce sont des petites manœuvres politiciennes
10:42 avec en plus un déni complet sur la séparation des pouvoirs
10:45 puisque vous avez entendu des ministres expliquer qu'il ne fallait pas voter ce texte.
10:49 Vous avez un exécutif et un gouvernement qui se mêlent d'absolument tout.
10:53 Nous n'avons jamais vu ça, même dans la Ve République, que nous critiquons autant.
10:58 Jamais, jamais ça ne s'est passé.
11:00 - Julie Marie Leconte, est-ce qu'il peut y avoir un effet lassitude des français
11:04 par rapport à tous ces combats politiques, ces joutes autour de la question des retraites ?
11:08 Je mets tout le monde dans le même camp.
11:09 - C'est en tout cas ce sur quoi mise la majorité
11:11 qui sait qu'elle va passer une très mauvaise journée le 8 juin prochain.
11:15 Parce qu'il ne faut pas se tromper.
11:17 L'article 1, donc cette abrogation du report, ne va pas en elle-même être débattue.
11:23 Sauf que, comme je vous le disais, il y a deux articles.
11:25 Donc en fait, il va y avoir un espace le 8 juin,
11:29 alors que probablement Yael Brown-Pivet viendra dire que non,
11:33 l'amendement que Charles de Courson va redéposer
11:36 pour réintroduire la même disposition est anticonstitutionnel.
11:40 On va arriver dans ce contexte-là le 8 juin, en théorie, pour débattre de l'article 2.
11:46 Mais c'est une évidence, et tout le monde le sait déjà,
11:50 que ce moment-là à l'Assemblée nationale va être utilisé comme une tribune
11:55 pour dire, d'ailleurs, dans chaque camp,
11:59 la démocratie est de notre côté,
12:01 ou le droit et la protection de la Constitution sont de notre côté.
12:07 Et effectivement, ce que la majorité espère,
12:09 et un député me disait, heureusement que tout ça va s'arrêter le 8 juin à minuit.
12:15 Parce qu'effectivement, on va assister à une énorme empoignade.
12:19 Et la majorité se dit, finalement, les Français,
12:23 assez vite, en fait, vont mettre la réforme des retraites derrière,
12:30 sont probablement partis passer à autre chose,
12:34 sur d'autres problématiques, d'autres préoccupations du quotidien.
12:38 Alors charge à eux, ensuite, et charge à l'exécutif de répondre à ces préoccupations-là.
12:42 Je vais vous faire écouter, j'ai une question à vous poser autour de cette table.
12:47 Je vais vous faire écouter Elisabeth Borne,
12:49 qui répondait lors de la séance des questions au gouvernement, au Sénat,
12:54 et qui a salué un vote clair et démocratique.
12:57 Ce matin, la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale a voté
13:02 et a supprimé l'article de la proposition de loi
13:06 qui visait à abroger la réforme des retraites.
13:09 C'est un vote clair et démocratique.
13:11 Mais immédiatement après, la NUPES a répondu par l'obstruction,
13:16 avec le dépôt de 3 000 sous-amendements, pour empêcher un vote final en commission.
13:22 La réalité, c'est que lorsque le résultat d'un vote déplait à la NUPES,
13:27 elle n'a qu'une réponse, l'obstruction.
13:30 Patrice Moyon, la Première ministre répond à une interview,
13:34 elle s'exprime dans les colonnes de Ouest-France Demain.
13:37 Oui.
13:38 Je suppose qu'elle revient sur cet épisode.
13:41 Oui, sur ce plan-là, elle ne dit rien de surprenant.
13:44 Elle défend la position du gouvernement.
13:47 Elle estime que c'est une réforme qui est démocratique
13:50 et qu'effectivement, le vote en commission est démocratique,
13:55 dans la mesure où il y a eu un vote.
13:57 Qu'est-ce que redoute au fond, Patrice, le gouvernement ?
14:01 De quoi a-t-il peur, au juste, après tout ?
14:04 Le vote pourrait clarifier un peu la situation.
14:08 Oui, mais vous savez bien que la majorité est très relative
14:11 et que certains députés pourraient être tentés de ne pas soutenir le gouvernement.
14:18 Et notamment au sein de LR, il y a des divergences profondes qui existent aujourd'hui.
14:22 Il y avait un risque, vous dites, c'est ça ?
14:24 Il y a un risque, il n'y a pas de cohésion au sein des députés LR.
14:27 Pascal Richel, le gouvernement avait peur du résultat ?
14:30 Le gouvernement avait peur de LR, en fait.
14:32 Ils sont entre deux chaises.
14:34 Les Républicains.
14:35 Les Républicains.
14:36 D'une part, le passage de la retraite de 62 à 64, 65, etc.
14:40 fait partie de leur programme depuis très longtemps, et ils l'ont défendu.
14:43 D'autre part, leur électorat, dans les sondages, est hostile à cette réforme.
14:48 Donc ils sont embêtés.
14:49 Les Républicains ont tout fait pour qu'il n'y ait pas de vote à l'Assemblée.
14:52 Et là, d'ailleurs, la commission a torpillé l'initiative de Lyott
14:56 parce qu'il y a eu deux Républicains qui ont basculé
14:59 et qui ont voté pour l'abrogation de cet article 1.
15:04 Donc on voit bien que tout tient à la fragilité du camp des Républicains.
15:09 Stéphane Zumsteig, il a été dit et redit que le gouvernement, finalement,
15:13 serait ressorti grandi en affrontant l'idée d'un vote dans l'hémicycle,
15:18 alors quelle que soit l'étape de ce très long feuilleton des retraites,
15:22 il n'en a jamais été.
15:23 Il n'y a jamais eu de vote.
15:24 On en sortira comme ça, comme une forme d'abstraction, finalement.
15:27 - Comme une forme d'abstraction.
15:29 Après, pour reprendre ce que vous disiez à l'instant,
15:30 est-ce que le gouvernement serait sorti grandi d'un vote à l'Assemblée ?
15:32 J'en suis pas persuadé parce que soit il perdait,
15:34 et c'était une défaite politique, c'était la fin d'une certaine forme de macronisme,
15:39 en tout cas, ça aurait été quatre ans assez compliqué,
15:41 soit de toute façon, il passait, mais de quelques voix.
15:43 Et passer de quelques voix, c'était quelque part considéré,
15:46 parce que la NUPES a toujours été, et le Rassemblement national, d'ailleurs,
15:50 ont toujours été assez efficaces dans leur communication,
15:52 en essayant à créer l'idée que gagner, passer, faire passer un texte de quelques voix,
15:56 c'est perdre.
15:57 Donc de toute façon, le résultat aurait été catastrophique.
15:59 C'est une bonne nouvelle, ce qui s'est passé aujourd'hui pour l'exécutif.
16:02 Qu'est-ce qui serait passé autrement ?
16:04 Il y aurait un vote, un vote qui passait les huit,
16:06 et ensuite, c'était le début du feuilleton au Sénat.
16:08 Ça aurait encore duré des semaines, si ce n'est des mois.
16:11 Quelque part, là, il y a peut-être la possibilité, l'espoir pour le gouvernement,
16:14 que vous le disiez tout à l'heure, que enfin, il ne s'agit pas d'enjamber cette réforme,
16:18 mais enfin, on va parler d'autre chose à un moment donné.
16:21 - Vous diriez que ce serait, enfin, c'était la, pardon pour l'expression un peu triviale,
16:25 mais la moins pire des solutions.
16:27 - C'est exactement ça.
16:28 C'est la moins pire.
16:29 D'ailleurs, on a bien vu le revirement du gouvernement,
16:31 qui a fait pression sur la présidente de l'Assemblée nationale
16:33 pour qu'elle aussi empêche qu'on aille jusqu'à un vote devant l'ensemble des députés.
16:39 Je pense que c'est, oui, vous avez raison, la moins mauvaise des solutions.
16:41 Ça aurait été bien pire.
16:42 Qu'est-ce qui va se passer ?
16:43 L'opposition aujourd'hui joue son rôle évocifère, et on peut la comprendre, tout à fait.
16:47 Il va y avoir une journée de mobilisation le 6, très bien.
16:49 Il y aura une journée à l'Assemblée nationale le 8.
16:51 Mais après, finalement, toutes les briques auront été mises en place
16:54 pour qu'à un moment donné, ce texte soit définitivement adopté.
16:59 Donc c'est plutôt, je pense, une bonne nouvelle,
17:01 parce qu'enfin, il y a une fenêtre pour le gouvernement pour s'en sortir.
17:04 Et c'est aussi, parce que vous l'évoquiez aussi,
17:05 une très bonne nouvelle pour les Républicains,
17:07 qui ne vont pas être obligés de montrer la même image un petit peu ridicule
17:09 que ce à quoi on assistait.
17:11 - Oui, allez-y.
17:13 - Je crois que ça va quand même laisser une trace profonde.
17:15 Ça va être un petit peu comme, vous vous souvenez,
17:16 quand Sarkozy avait fait passer la Constitution européenne
17:19 sous forme de traité, alors qu'on avait voté non au référendum.
17:23 Ça lui avait été reproché comme un déni de démocratie.
17:26 Et ça l'a suivi jusqu'à encore aujourd'hui.
17:28 On parle de ça.
17:29 On parle du fait que, voilà, les Français ont voté non à un référendum.
17:32 Et quelques années plus tard, deux ans plus tard...
17:34 - Vous prétendez que ces retraites vont coller à la peau...
17:36 - Exactement.
17:37 Je pense que ça va rester collé à la peau d'Emmanuel Macron, en fait,
17:42 pour le reste de son quinquennat.
17:44 - Allez, on vous reste...
17:45 Oui, Julie Marie Lecomte.
17:46 - Non mais, enfin, un cadre de la majorité me disait,
17:49 de toute façon, cette solution, elle est merdique.
17:52 Elle est la moins merdique de toutes, mais de toute façon, elle est merdique.
17:55 Et ils le savent, parce qu'effectivement, les oppositions, la gauche notamment,
18:02 va tenter de capitaliser sur ce trait d'image d'une majorité présidentielle
18:09 qui "piétine" la démocratie.
18:13 Et ça, c'est catastrophique, en réalité,
18:17 et pour la majorité présidentielle et pour le camp d'Emmanuel Macron.
18:23 - 20h21, nous revenons là-dessus dans un instant.
18:26 Tout d'abord, retour du Fil-Info sur France Info, avec vous, Emmanuel Langlois.
18:31 - Cette alerte météo sur le sud-ouest, 4 départements,
18:36 les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées, les Landes et le Gers,
18:39 sont placés en vigilance orange pour des risques d'orage dans les heures qui viennent.
18:43 Selon Météo France, ils pourront s'accompagner de fortes chutes de grêle
18:48 et de rafales de vent jusqu'à 100 km/h.
18:51 Le massif forestier de la Montagnette restera lui, finalement, fermé un an de plus,
18:57 jusqu'à fin juin 2024, annonce aujourd'hui de la préfecture des Bouches-du-Rhône.
19:02 Après l'incendie qui avait parcouru près de 1500 hectares de végétation l'été dernier,
19:06 l'accès au massif avait dans un premier temps été interdit jusqu'en mai seulement.
19:11 Par 38 voix contre 34, la majorité présidentielle a donc réussi à faire obstacle
19:17 à l'abrogation du report de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans,
19:22 commission des affaires sociales à l'Assemblée.
19:25 C'est une première étape avant l'examen du texte le 8 juin prochain en séance.
19:29 Il avait été grièvement blessé lors d'une bagarre, c'était dimanche, avec des jeunes du FC Metz.
19:35 Un jeune footballeur berlinois de 15 ans a décédé aujourd'hui
19:39 à des suites de ses blessures au cerveau, annonce la police allemande.
19:43 L'adolescent suspecté d'avoir porté les coups mortels est toujours en détention provisoire en Allemagne.
19:49 Belarussie a commencé l'évacuation des enfants de localités frontalières de l'Ukraine,
19:54 intensivement bombardées depuis plusieurs jours et où le Kremlin juge la situation alarmante.
20:00 Enfin cette mauvaise journée pour les Français Roland Garros, Caroline Garcia, Hugo Humbert,
20:05 et le capouille il y a quelques minutes, Lucas Vanacher, se sont fait éliminer aujourd'hui du tournoi.
20:12 Vous voyez le rôle des républicains qui ont prêté main forte au camp présidentiel
20:27 pour bloquer ce texte qui aurait peut-être permis d'abroger le passage à 64 ans pour les retraites,
20:36 enfin du moins de mettre ça sur la table le 8 juin.
20:40 Le rôle des républicains et l'exaspération de Laure Lavalette, députée Rassemblement National du Var
20:47 et porte-parole du groupe RN qui critique ce soutien.
20:51 Les LR ont été la béquille de la Macronie telle qu'on pouvait s'en douter.
20:57 Mon collègue ménager a bien expliqué en prenant la parole qu'effectivement ils avaient même switché
21:01 certains de leurs commissaires pour être bien sûr d'avoir le vote qu'il fallait.
21:05 Je ne sais pas ce qu'il leur promet mais bon bref, voilà le peuple n'a pas le droit de voter,
21:09 les représentants du peuple que nous sommes n'ont pas le droit de voter.
21:12 Donc je me demande bien où va nous mener cette crise démocratique
21:16 qui est évidemment très profonde après ce qui s'est passé ce matin.
21:20 – Stéphane Zumsteig, ce vote des républicains est logique au fond
21:23 puisque eux-mêmes prenaient la retraite à 65 ans.
21:27 – Oui c'est logique mais c'est à nouveau la manifestation d'un manque de cohésion
21:33 dans l'attitude jour après jour des républicains.
21:36 D'un côté il y a ce vote, vous avez raison c'est logique,
21:38 la droite de gouvernement a toujours été en pointe sur la réforme des retraites
21:42 et sur l'allongement de la durée du travail évidemment
21:45 mais parallèlement vous avez un tiers de ce groupe parlementaire à peu près
21:48 qui est un groupe de frondeurs que Eric Ciotti ne contrôle pas
21:54 et vous avez parallèlement aussi ces républicains qui d'un côté votent
21:58 pour le gouvernement, enfin avec le gouvernement
22:00 et sur la question de l'immigration essayent…
22:02 – Se montrent extrêmement critiques.
22:04 – Extrêmement critiques, essayent de déborder sur la droite
22:06 et en allant plus vite que le gouvernement.
22:08 Donc pour un électeur de droite c'est très compliqué de s'y retrouver.
22:11 La droite elle est quoi ? Elle est avec Macron, elle est contre Macron ?
22:13 – Parce qu'il y a une sorte de double discours en fait,
22:15 le dimanche contre le président et le mercredi on vote avec.
22:21 – Et ça rien n'est pire qu'un manque de cohérence quand vous faites de la politique
22:25 et surtout que là c'est tous les jours, il y a un sujet différent,
22:27 donc c'est un vrai problème pour eux et on voit bien d'ailleurs leur embarras
22:30 y compris sur la question de l'immigration puisqu'expliquer "chiche monsieur le président"
22:34 mais en fait ensuite rester ferme sur ses positions et ne rien proposer
22:38 alors que quand même Darmanin, lui du côté du gouvernement
22:41 a semblé essayer d'ouvrir la porte, c'est peut-être de l'esbrouf, on ne sait pas
22:46 mais je pense qu'il y a un vrai problème de cohérence de ce point de vue-là.
22:48 – Pascal Richer, la position, l'attitude de ces républicains de ce parti
22:52 de la droite dite "traditionnelle", ça complique, ça brouille les pistes ?
22:57 – Oui mais à leur décharge si je puis dire, ils n'ont presque plus d'oxygène
23:02 puisque le gouvernement s'est déporté sur la droite, sur plusieurs sujets,
23:06 en ce moment c'est sur l'immigration effectivement et sur la fraude sociale,
23:10 le Front National reste le modèle à l'extrême droite.
23:14 – Le Rassemblement National, oui. – Qu'est-ce que j'ai dit ?
23:16 – Le Front National, oui. – Le Rassemblement National.
23:18 – Pour la bonne compréhension de nos auditeurs.
23:20 – Enfin bon, c'est un peu blondonné.
23:22 Et donc il ne reste presque rien, quelle est la position, prenez l'immigration,
23:27 quelle est la position originale que peuvent prendre les républicains
23:30 entre Darmanin d'un côté et Marine Le Pen de l'autre ?
23:33 Il reste très très peu d'espace, donc c'est normal que leur cohérence parte
23:36 et qu'ils aient comme ça des attitudes un peu erratiques.
23:39 – Julie Marie Lecomte, ce sera dans la douleur jusqu'au 8 juin, c'est ça,
23:43 nous allons feuilletonner ça jusqu'au 8 juin et ensuite l'espérance du gouvernement
23:48 et d'Emmanuel Macron… – Non mais après on passera à autre chose.
23:50 – C'est de passer à autre chose.
23:51 – Non mais ce que je veux dire c'est qu'on passera à un autre débat et à un autre jeu
23:55 et le terme de jeu me semble très approprié et le risque il est là,
24:01 parce qu'effectivement les Français peuvent avoir le sentiment
24:05 que ce jeu à l'Assemblée, au Sénat, entre les différents partis et le gouvernement,
24:11 un jeu où chacun joue sa survie mais en déconnexion assez forte
24:19 avec ce que eux vivent et ce à quoi ils aspirent en tant que citoyens
24:24 et ce qu'ils attendent à la fois du débat démocratique
24:27 et d'un certain nombre de réponses que la politique doit leur apporter
24:30 puisque effectivement on a le gouvernement et la majorité pour qui l'enjeu est simplement,
24:36 j'ai envie de dire, de savoir comment ils vont réussir à passer des lois
24:41 et parfois on se demande presque si c'est à n'importe quel prix,
24:47 il suffit de passer en fait, ce qui compte c'est presque plus le contenu de la loi,
24:51 l'enjeu c'est de réussir à passer, à trouver une majorité au risque de se renier,
24:57 ça on verra ce qui sera négocié sur la loi immigration.
25:02 Stéphane Zumstek, là-dessus le pays n'est pas empêché, le pays peut tourner,
25:06 le pays peut progresser, peut voter des lois, il peut y avoir des décisions prises,
25:10 il n'y a pas de forme de blocage des institutions ?
25:13 Non il n'y a pas de blocage des institutions, ça fonctionne, après oui il y a le problème de majorité.
25:16 Est-ce que ça tourne à vide ? C'est un peu la question.
25:18 Mais c'est le spectacle que ça renvoie qui est le plus préoccupant évidemment
25:22 et d'ailleurs justement le fait que la vie ne soit pas empêchée en France
25:26 et qu'on puisse continuer à vivre totalement normalement
25:28 et qu'il y ait des services publics qui fonctionnent et un état qui fonctionne
25:31 alors même que tout est bloqué à l'Assemblée Nationale
25:34 est également un élément de matière à isoler encore plus la classe politique
25:38 en disant mais finalement ils servent à quoi ?
25:40 Parce que de toute façon ça ne change rien, on est empêchés de rien
25:43 et malgré tout eux ne sont pas capables de se mettre d'accord.
25:45 Ça renvoie à une chose, on en a déjà parlé dans cette émission et ailleurs,
25:48 c'est l'incapacité culturelle des partis politiques français
25:52 à envisager de mettre en place des coalitions.
25:55 On ne passera pas du jour au lendemain d'un modèle français à un modèle allemand
25:57 évidemment avec des grandes projections.
25:58 Vous diriez que c'est un mal français ?
26:00 C'est un mal français à partir du moment où l'esprit de la Ve République,
26:03 en tout cas l'objectif politique du suffrage universel direct à deux tours
26:08 qui était de pouvoir disposer d'une majorité absolue à l'Assemblée Nationale,
26:11 à partir du moment où on est dans une situation politique où ça n'a pas été possible
26:14 l'année dernière, les partis sont condamnés et ont le devoir de constituer des coalitions,
26:19 de s'entendre, alors coalitions de projets sur un ou deux textes de temps en temps
26:22 ou alors sur des programmes de gouvernement de cinq ans
26:24 mais ils portent eux-mêmes par leur intransigeance les uns à l'égard des autres
26:27 et je ne vise personne en particulier, ils portent eux-mêmes la responsabilité de ce blocage.
26:32 Là-dessus, Patrice Moyon, vous disiez hors micro tout à l'heure,
26:36 tout ça pour une réforme dont nous parlons depuis de si longs mois
26:39 et qu'il va falloir revoir assez rapidement finalement.
26:42 Oui parce qu'on sait très bien que l'équilibre économique du régime des retraites
26:47 à l'issue de cette réforme est extrêmement fragile.
26:51 Donc on va devoir revenir à terme avec une nouvelle réforme des retraites
26:57 et là je ne sais pas comment les Français réagiront.
27:00 Et je voulais juste revenir sur ce que disait Julie Marie Leconte tout à l'heure
27:03 quand elle parlait de survie à propos des Républicains,
27:05 c'est que les Républicains sont tellement divisés aujourd'hui qu'ils sont menacés d'éclatement.
27:10 En fait ils sont dans la situation du Parti Socialiste à la fin du quinquennat de François Hollande.
27:15 On ne sait pas ce qui les rassemble, on ne sait plus ce qui les rassemble.
27:17 Allez dans un instant nous entendrons les propos, la réaction de Sophie Binet de la CGT.
27:22 Nous passerons ensuite à Emmanuel Macron, à Baptiste Lava qui a évoqué à la fois
27:27 sa relation avec la Première Ministre mais aussi le soutien à l'Europe de la défense.
27:32 Il est 20h30 sur France Info.
27:34 Et l'info c'est avec vous, bonsoir Elia Bergel.
27:42 Bonsoir Jean-François, bonsoir à tous.
27:44 La CGT dénonce sur France Info les passages en force et basses manœuvres de la majorité.
27:49 La colère de sa dirigeante Sophie Binet.
27:51 La Commission des Affaires Sociales de l'Assemblée adopte ce soir une version
27:55 vidée de sa substance de la proposition de loi pour abroger la réforme des retraites.
28:01 Emmanuel Macron affirme depuis la Slovaquie que les Occidentaux doivent fournir des garanties
28:06 de sécurité tangibles et crédibles à l'Ukraine.
28:10 Le président français appelle à être beaucoup plus ambitieux.
28:13 L'Ukraine protège aujourd'hui l'Europe, affirme Emmanuel Macron,
28:16 à côté du chef d'Etat d'Europe de l'Est.
28:19 Des perquisitions cet après-midi à l'Institut Hospitalo-Universitaire de Marseille
28:24 dans le cadre de l'information judiciaire ouverte l'été dernier
28:27 auprès des signalements de l'Agence du Médicament au sujet de cet institut
28:31 du temps où il était dirigé par le chercheur controversé Didier Raoult.
28:35 Une information judiciaire entre autres pour faux en écriture.
28:39 Le massif forestier de la Montagnette va rester fermé un an de plus
28:43 dans les bouches du Rhône jusqu'à juin 2024.
28:46 L'an dernier, un incendie a ravagé près de 1500 hectares de végétation.
28:50 La préfecture estime que la zone est toujours vulnérable.
28:53 Météo France place quatre départements du sud-ouest en vigilance.
28:57 Orange, aux orages, les Hautes-Pyrénées, les Landes, le Gers et les Pyrénées-Atlantiques.
29:02 Journée cauchemar pour le tennis français.
29:04 À Roland-Garros, Lucas Van Acher est éliminé au deuxième tour ce soir
29:08 L'espagnol David Ovitch, Fokina, Lucas Pouilly quittent également le tournoi.
29:11 Chez les dames, Caroline Garcia, la numéro 5 mondiale, également éliminée.
29:15 [Musique]
29:17 France Info
29:19 20h21, France Info, les informés, Jean-François Aquilli.
29:25 Quel sera le mot d'ordre du 6 juin ?
29:28 À quoi va servir cette journée de mobilisation si le texte a disparu ?
29:32 Également nous évoquerons Emmanuel Macron depuis Bratislava
29:36 qui apporte son soutien à sa première ministre après l'avoir tancée hier.
29:41 Et nous évoquerons l'Europe de la défense sur fond de guerre en Ukraine.
29:47 Les informés, deuxième partie avec Julie Marie Lecomte,
29:50 chef du service politique de France Info, avec Pascal Richer, grand reporter à L'Obs.
29:55 Patrice Moyon, chroniqueur économique et social et éditorialiste à West France.
29:59 Et Stéphane Zumsteig, directeur du département Opinion et Politique d'Ipsos,
30:05 la secrétaire générale de la CGT sur France Info à la radio,
30:10 a dénoncé un passage en force du gouvernement.
30:14 Écoutez ce qu'a déclarée Sophie Binet sur France Info.
30:18 Si le gouvernement déploie toute cette énergie, c'est qu'il sait qu'il y a une majorité de députés
30:23 qui souhaitent adopter cette proposition de loi.
30:25 Donc moi j'ai un message ce soir, j'appelle solennellement le président de la République
30:29 et la présidente de l'Assemblée Nationale à arrêter immédiatement toutes ces manœuvres scandaleuses
30:34 et à laisser la démocratie s'exprimer, à laisser le Parlement s'exprimer,
30:38 à laisser les députés voter enfin sur la réforme des retraites.
30:41 Patrice Moyon, vous êtes chroniqueur économique et social à West France, vous connaissez bien ces sujets.
30:47 Est-ce qu'il y a un risque d'affaiblissement de la mobilisation intersyndicale la semaine prochaine ?
30:54 C'est mardi prochain cette histoire, parce qu'au fond, l'objet est en train de se viser de sa substance.
30:58 Je ne lis pas dans le mar de café, mais je pense qu'il y a une forme d'essoufflement,
31:02 parce qu'on arrive au bout d'un processus.
31:06 Il y aura peut-être une mobilisation, est-ce qu'elle sera très importante ? J'en doute.
31:10 Et ensuite, la vraie question qui est posée derrière maintenant, c'est ce que va devenir l'intersyndical.
31:15 Est-ce que les syndicats vont réussir peut-être à créer une plateforme commune
31:21 sur les discussions qui vont venir dans les semaines et les mois qui viennent,
31:25 autour de l'emploi des seniors,
31:27 est-ce que chacun des syndicats va retrouver sa trajectoire telle qu'elle était avant ?
31:33 Est-ce qu'ils seront capables de capitaliser sur ces mois et ces mois de mobilisation ?
31:37 Oui, parce qu'on a vu aussi qu'à l'occasion de cette mobilisation pour les retraites,
31:41 les syndicats ont retrouvé de la crédibilité auprès des Français.
31:44 C'est ça aussi qui va se jouer à la suite de cette réforme.
31:47 Julie Marie Leconte, c'est le baroud d'honneur, le 6 peut-être ?
31:51 Plusieurs dirigeants de la gauche, cet après-midi à l'Assemblée,
31:57 expliquaient que justement c'était là qu'il allait falloir faire pression,
32:02 notamment sur la présidente de l'Assemblée nationale,
32:05 pour qu'elle n'utilise pas l'article 40 de la Constitution
32:10 pour faire obstacle à cet amendement que Charles de Courson doit réintroduire la semaine prochaine.
32:19 Effectivement, sans doute les uns et les autres observeront quelle est la mobilisation.
32:27 La difficulté c'est que finalement aujourd'hui, il n'y a plus vraiment de perspective,
32:35 ni pour les syndicats, sauf s'ils acceptent de s'asseoir autour d'une table
32:39 pour une grande conférence sociale sur les salaires.
32:45 Du côté de l'exécutif et de la majorité, il est évidemment hors de question
32:50 de revenir sur une réforme qui est promulguée.
32:54 Ce qui était frappant aujourd'hui en écoutant les réactions des uns et des autres,
32:59 c'est que finalement les seuls qui proposent une perspective claire,
33:05 c'est le Rassemblement national.
33:07 Il y a eu beaucoup d'énervement aujourd'hui, notamment du côté de la gauche,
33:12 mais les seuls qui sont sortis en disant "écoutez, nous on vous propose quelque chose de très simple,
33:18 ça ne va pas se régler maintenant, ça va se régler en 2027".
33:21 Et nous, en 2027, ils le disent d'ores et déjà, et ils le disent maintenant.
33:27 On n'a pas entendu la gauche dire ça aujourd'hui.
33:30 Pascal Richer, il n'y aura ni vainqueur ni vaincu, au fond, dans cette histoire.
33:34 Ou que des perdants.
33:35 Oui, c'est sûr que Julie Marie Lecomte a raison, que des perdants.
33:38 Personne ne s'en sort vraiment glorieusement.
33:40 Néanmoins, les syndicats, je trouve, ont fait quand même un beau parcours,
33:44 parce qu'ils ont réussi à maintenir la mobilisation, maintenir le soutien de l'opinion,
33:49 sans que ça ne faiblisse.
33:51 Et là, je pense que l'enjeu aussi pour eux, le 6, c'est de montrer leur force pour la suite.
33:56 Et si effectivement ils jouent bien leur carte, avec ces nouveaux leaders,
33:59 ces nouvelles leaders qui dirigent la CFDT et la CGT,
34:04 ils peuvent essayer de reconstituer une force syndicale en ce pays qui en manque désespérément.
34:08 Stéphane Zoumstel, que disent les instituts de sondage, les enquêtes d'opinion ?
34:12 Est-ce qu'il y a une... On dit toujours, le pourcentage de l'opposition à la réforme de l'autorité se baisse de 3, de 4 points,
34:19 enfin peu importe. Où est-ce qu'en est l'opinion publique avec cette histoire ?
34:22 Déjà, ce qui est assez notable pour cette crise sociale qui a duré quand même plusieurs mois,
34:26 enfin qui dure depuis plusieurs mois, c'est que le soutien à la contestation a été massif dès le début,
34:32 et n'a pas varié. Vous indiquez des variations de 2, 2, 3 % très bien.
34:35 On reste globalement au même niveau. À aucun moment il n'y a eu de fléchissement,
34:39 il n'y a pas eu de passage à vide dans le soutien de l'opinion à la contestation,
34:43 et donc à l'opposition absolument viscérale à ce report de l'âge légal du départ à la retraite.
34:48 J'entendais ce que vous disiez sur les organisations syndicales, je suis assez d'accord avec vous sur le fait qu'elles ont donné une bonne image d'elles-mêmes.
34:55 Il y a eu 13 journées jusqu'à présent de mobilisation, elles ont plutôt bien fonctionné.
35:00 Malgré tout, à la fin, qu'est-ce qu'il en reste ? La France n'a pas été bloquée,
35:04 parce que notamment la CFDT et d'autres syndicats n'étaient pas partants pour ces choses-là,
35:08 mais est-ce que ça ne montre pas la leçon que si vous ne tapez pas très fort, très vite,
35:12 comme le disait un certain nombre de responsables syndicaux au début,
35:14 notamment de Sud et une partie des gens de la CGT, est-ce que vous arrivez à quelque chose ?
35:17 Il y a d'autres éléments aussi qui ont fait que le mouvement n'a pas totalement pris au point de pouvoir envisager de tordre le bras au gouvernement.
35:25 Les organisations de jeunesse qui ont été beaucoup citées, les lycées, les universités n'ont pas été bloquées.
35:29 Les trains ont circulé, à part quand il y avait des journées de mobilisation.
35:33 Est-ce que ce n'est pas aussi l'aveu quelque part ou la démonstration que si vous ne pouvez pas obtenir quelque chose de concret
35:39 de la part d'un gouvernement déterminé, si vous ne savez pas lui faire mal ou si vous ne pouvez pas lui faire mal ?
35:44 Maintenant, la question était de savoir est-ce que les syndicats, malgré la bonne image et le capital sympathie
35:49 dont ils bénéficient à la sortie de cette crise, en avaient les moyens, disposés encore d'une base suffisamment mobilisée ?
35:56 On a vu aussi que notamment les cheminots ne souhaitaient pas, ils l'ont dit, nous ne souhaitons pas être l'avant-garde,
36:01 on ne souhaite pas faire de la grève par procuration. Si les gens sont contre ce système, que tout le monde fasse la grève.
36:07 Donc il y a quand même des éléments quelque part qui, même si l'image est bonne, montrent bien que les organisations syndicales
36:12 aujourd'hui ne peuvent plus faire ce qu'elles ont pu faire en 1995 avec le projet Juppé ou en 2005 en forçant le gouvernement à retirer le CPE par exemple.
36:20 – Patrice Moyon, pour boucler cette histoire de retraite, la Première Ministre, j'imagine, revient, sans trahir de secret
36:27 de ce qu'elle va dire dans l'interview à Ouest-France, elle fait des propositions, elle passa autre chose elle aussi,
36:31 elle essaie d'accrocher la lumière avec d'autres sujets ?
36:34 – Oui, alors notamment dans les annonces qu'elle fait, c'est la création de passages de 700 à 1700 crèches AVIP,
36:43 c'est-à-dire à vocation d'insertion professionnelle. Et je trouve que c'est intéressant parce qu'on voit qu'on a un vrai problème
36:48 d'insertion avec le chômage massif pendant plus de 30 ans, on a un problème d'insertion sur le marché du travail.
36:53 Donc là, l'idée de permettre à des familles d'avoir une possibilité de faire garder leurs enfants,
37:01 tout en ayant une activité professionnelle, moi je trouve que là ça c'est intéressant.
37:05 – Oui, ça c'est du très concret, c'est de la vie quotidienne. Julie Marie Lecomte, je vous vois.
37:10 – Je découvre l'interview dans Ouest-France mais en vous écoutant, je me pose quand même une question
37:15 parce que j'ai l'impression que c'est une promesse, alors c'est sûr que c'était une promesse,
37:19 ce service public de la petite enfance d'Emmanuel Macron pour la campagne présidentielle de 2022,
37:26 mais ces améliorations dans la garde d'enfants, notamment pour ne pas entraver le travail des femmes,
37:32 il me semble que c'est une promesse qu'Emmanuel Macron "traîne" depuis le premier quinquennat,
37:37 ce qui marque aussi quand même des difficultés à réussir à changer le quotidien des Français,
37:44 alors que c'est précisément la promesse des fameux 100 jours.
37:47 – C'est vrai que ces dernières semaines, on a vu un certain nombre d'annonces
37:50 qui n'étaient que le recyclage de choses déjà annoncées.
37:54 – Allez, la Première Ministre donc dans Ouest-France demain,
37:56 et nous allons évoquer justement Elisabeth Borne à travers les mots du président depuis Bratislava
38:02 dans un instant, 20h41, une minute sur France Info, le fil info, il est signé Emmanuel Langlois.
38:08 [Musique]
38:10 – Les perquisitions ont été menées aujourd'hui à l'IHU de Marseille,
38:14 anciennement dirigée par Didier Raoult, ces derniers jours,
38:17 le scientifique avait été mis en cause pour des essais cliniques réalisés sur 30 000 patients
38:22 en pleine épidémie de Covid-19.
38:25 Un homme de 43 ans tué par balle, ça s'est passé cet après-midi dans le quartier de l'ABI à Grenoble,
38:31 le tireur accompagné d'un complice également cagoulé ont pris la fuite à trottinette,
38:36 une enquête a été ouverte pour assassinat.
38:39 Amazon l'a redoute ou encore Zalando ou Cédiscount, l'UFC que choisir,
38:43 porte plainte contre 8 grands sites de commerce en ligne,
38:47 l'association de défense des consommateurs leur reproche de se livrer plus de 9 fois sur 10
38:52 à des promotions trompeuses selon elle.
38:55 Il l'avait sommé de fermer sa gueule et d'aller chasser les rats la nuit au lieu de dire des conneries,
39:00 ses attaques de Cyril Hanouna contre la maire de Paris Anne Hidalgo ont valu une nouvelle amende
39:04 à sa chaîne C8 de 300 000 euros, annonce de l'Arcom, le gendarme de l'audiovisuel ce soir.
39:10 Et puis la mauvaise journée se poursuit pour les français à Roland-Garros,
39:14 après Caroline Garcia, Hugo Imbert et Lucas Pouy, c'est Lucas Vanachey qui est éliminé ce soir,
39:20 battu par l'Espagnol Alejandro Davidovic Fokina en 3764-6376.
39:26 Enfin bientôt un nouvel album de Gaston Lagaffe signé par le Canadien Delaf,
39:31 il pourrait être publié en fin d'année après la résolution d'un litige entre l'éditeur Dupuis
39:37 et Isabelle Franquin, la fille du créateur du célèbre personnage de BD.
39:41 Et pendant ce temps le président Emmanuel Macron depuis Bratislava en Slovaquie
39:56 a tenu à conforter sa première ministre après l'avoir, il faut le dire, recadré la veille,
40:02 c'était hier, au sujet de sa stratégie celle d'Elisabeth Borne, anti-Rassemblement National.
40:07 Emmanuel Macron.
40:09 Quand est-ce que j'ai pu entendre sur Madame la Première Ministre, je veux ici lui redire toute ma confiance.
40:15 Et vous savez, j'ai un mode de fonctionnement simple, quand j'ai des choses à dire à mes premiers ministres
40:22 depuis six ans, je le dis dans un colloque singulier dont rien ne sort et nous réglons les choses ensemble.
40:29 Je ne le fais jamais autour de la table du Conseil des ministres ou par médias interposés.
40:34 C'est plus simple ainsi, ça fonctionne mieux.
40:36 Julie Marie Lecomte, vous qui êtes en première ligne comme chef du service politique de France Info,
40:41 il ne l'a pas dit donc en Conseil des ministres, il ne s'est rien passé, tout ça est faux.
40:45 C'est ce qu'il semble dire le président.
40:47 Ce qui m'étonne dans cette déclaration d'Emmanuel Macron, et je l'invite du coup à se tourner vers son service de communication,
40:54 c'est de savoir pourquoi l'Elysée fait filtrer un recadrage de la Première Ministre par le président de la République
41:04 pour le lendemain aboutir à une déclaration où il explique que non, il ne l'a pas recadré.
41:10 J'ai quand même quelques pistes, c'est qu'en réalité, y compris dans sa propre majorité,
41:16 personne n'a compris pourquoi il tombait comme ça sur le rable d'Elisabeth Borne.
41:22 Parce que finalement, les macronistes hier, juste avant que ce recadrage ne filtre,
41:29 se réjouissaient plutôt qu'Elisabeth Borne et rappelaient l'histoire du rassemblement national.
41:36 Et ça leur semblait utile, alors que je vous rappelle qu'on est en train de fêter les 5 ans du changement de nom du RN.
41:46 Et qu'une des questions qui se posent, c'est s'il changeait de nom, lui a permis de changer de nature.
41:51 Et un certain nombre de macronistes considèrent qu'il est assez opportun de poser cette question-là.
41:56 Et finalement, l'idée assez largement partagée, c'était que finalement, la première ministre,
42:06 quand elle dit qu'il faut rappeler l'histoire du RN, a raison.
42:11 Mais qu'Emmanuel Macron, quand il dit qu'il faut aussi savoir apporter des réponses à ceux qui chinisent
42:17 par se tourner vers le RN, les deux, finalement, avaient raison.
42:23 Et donc étaient sur des positions complémentaires qui n'auraient jamais dû être présentées comme antagonistes.
42:28 Et c'est finalement ce sur quoi on retombe aujourd'hui, assez poussivement, dans cette déclaration du président.
42:36 Oui, une espèce de rectification depuis la Slovaquie.
42:39 Bruno Le Maire, sur France Inter, ce matin, a semblé apporter son soutien à Elisabeth Borne.
42:44 Je pense que le RN a une histoire et que la première ministre est parfaitement fondée à rappeler cette histoire.
42:50 Et je pense surtout qu'aujourd'hui, nous avons un parti qui a plus de 80 députés,
42:56 qui a une force politique dans notre pays, et dont pourtant aucune des solutions ne fonctionnent,
43:02 ne peuvent être efficaces et ne peuvent améliorer la vie de nos compatriotes.
43:06 Stéphane Zoumsteig, taper sur le RN en convoquant le maréchal Pétain, ça marche ?
43:14 Alors, je vais reprendre ce que vous disiez à l'instant. Les deux ont raison, Elisabeth Borne et Emmanuel Macron.
43:18 Si vous voulez faire mal au RN, si vous voulez le critiquer et l'empêcher de progresser dans les urnes, il faut allier deux choses.
43:26 C'est, d'une part, s'adapter à ce qu'est devenu le RN et surtout s'adapter à la sociologie de son électorat,
43:33 qui n'a plus rien à voir avec ce qu'il était il y a 10, 20 ou il y a 30 ans.
43:36 Aujourd'hui, le RN a gagné la bataille des milieux populaires.
43:39 Marine Le Pen l'a compris, elle parle de quoi ? Elle parle de pouvoir d'achat, elle parle de fiscalité.
43:43 Et il n'y a plus l'obsession de l'immigration que pouvait avoir son père ou un certain nombre de leaders du FN, pour le coup, à l'époque.
43:51 Mais de la même manière, il faut aussi rappeler, si vous voulez lutter efficacement contre le RN, que ce n'est pas un parti comme les autres.
43:59 Jusqu'à présent, le Front républicain a toujours empêché le RN d'accéder au pouvoir, y compris dans des régions.
44:05 Je ne parle même pas à l'échelle nationale.
44:07 Pour qu'un Front républicain fonctionne, notamment lors d'un second tour de l'élection présidentielle, il faut qu'un parti ou un représentant fasse peur
44:15 et ne soit pas considéré comme un parti comme un autre.
44:17 À partir du moment où vous considérez que le RN est devenu un parti comme les autres,
44:21 mais elle est où la légitimité du danger qu'il pourrait représenter ?
44:25 C'est un parti comme les autres, il n'est pas dangereux, et pourquoi ne pourrait-on pas voter pour ?
44:28 Elisabeth Borne, moi je pense, a raison de continuer dans sa logique, en tout cas, et dans cet objectif de lutter et de reconquérir une partie des classes populaires
44:37 qui sont parties à l'extrême droite. Elle a raison de parler comme ça, bien sûr.
44:41 Mais le diagnostic que fait Emmanuel Macron, en même temps, est juste.
44:44 Aujourd'hui, ce sont des gens qui votent pour le RN.
44:48 On en trouve partout, dans toutes les couches sociales de la population.
44:53 Et ce sont surtout aujourd'hui les grands bataillons qui votent pour Marine Le Pen.
44:57 Ce sont des gens qui ne pensent pas à l'immigration, comme pouvaient penser leurs aînés,
45:00 les premiers votants en faveur du RN dans les années 80 ou 90.
45:04 Ce sont des gens qui parlent pouvoir d'achat et désertification rurale.
45:08 Il faut que le discours évolue, mais il faut continuer aussi à faire peur.
45:11 Je poursuis ce tour de table avec cet autre témoignage, cette autre réaction.
45:16 Le RN, oui ou non héritier de Pétain, ce qu'en a dit Marion Maréchal, ancienne du RN,
45:23 partie chez Reconquête d'Éric Zemmour, interrogée sur CNews.
45:27 C'est extraordinaire cette capacité de la plupart des hommes politiques français
45:31 à faire la morale plutôt que la politique. Je ne sais pas, ils ont raté leur vocation.
45:34 Ce n'est pas ce que fait Emmanuel Macron.
45:35 Ils auraient dû être curés plutôt que ministres, parce que manifestement, voilà.
45:38 C'est évidemment extrêmement ringard en cela, Emmanuel Macron a raison de le dire.
45:42 Mais enfin, ce qui est regrettable dans la réaction d'Emmanuel Macron,
45:44 c'est qu'il dit finalement stratégiquement que ce n'est pas efficace.
45:47 Et indéniablement, il a raison. Je veux dire, c'est absolument grotesque.
45:50 Mais pour autant, il ne conteste pas le fond.
45:54 Et en cela, il participe quand même de l'insulte de ces millions de Français.
45:58 – Vous avez dit, Pascal Richer, un débat autour de la stratégie à adopter
46:02 vis-à-vis du parti de Marine Le Pen.
46:05 Un débat qui est déballé de façon publique.
46:08 Les ficelles, oui, faut-il taper à tel endroit, ça paraît quand même extravagant.
46:13 Mais il y a toujours eu ça, y compris vis-à-vis de Jean-Marie Le Pen, jadis.
46:16 – Oui, il y a toujours eu ça.
46:17 Là, le problème, c'est que le débat a lieu entre le président de la République
46:19 et la première ministre.
46:20 – Qui viennent tous les deux de la gauche.
46:21 – Discourte la méthode.
46:22 – Mais visiblement, elle a gardé quelques racines à gauche dans sa façon de penser, et pas lui.
46:27 Bon, moi je pense que, là, je pense que pour le coup,
46:31 Borne a tout à fait raison d'avoir rappelé ce qu'était le Front National.
46:36 Effectivement, le pardon, je me trompe encore,
46:38 le Rassemblement National qui n'a pas rompu avec sa lignée Front National,
46:43 parti fondé par quand même des gens très peu recommandables,
46:46 y compris un ancien raffaine SS français.
46:49 – Pierre Bousquet, oui.
46:51 – Ce n'est pas rien, ce parti.
46:54 Et dans l'histoire politique française, ce parti s'inscrit dans une longue lignée
47:00 de partis nationalistes qui, effectivement, a connu son apogée
47:04 avec la Révolution nationale en 1940.
47:06 Donc, je pense que c'est tout à fait exact, et ce n'est pas un jugement moral,
47:10 c'est juste une analyse historique.
47:12 Et c'est même un peu curieux, de la part d'Emmanuel Macron,
47:16 de parler de jugement moral.
47:18 Qu'est-ce qu'il a voulu dire ?
47:19 Que ce jugement est faux, ou que ce jugement est vrai et qu'il ne fallait pas en parler ?
47:24 – Alors, là-dessus, et pour conclure, Patrice Moyon,
47:26 peut-être ce que le chef de l'État redoute,
47:28 c'est de voir des millions d'électeurs se faire traiter de pétainistes,
47:32 ce qui n'est pas forcément le cas.
47:34 – Non, mais ce ne sont pas les électeurs qui sont traités de pétainistes.
47:36 – Non, mais à travers la nature du parti RN…
47:39 – Ah oui, mais ce ne sont pas les électeurs.
47:41 – Ce n'est jamais ce que disaient les Abedborn.
47:43 – Mais de dire qu'un parti est d'inspiration pétainiste,
47:46 c'est vous vous adresser aussi à ceux qui votent pour le parti en question,
47:50 peut-être qu'ils ne s'y retrouvent pas forcément.
47:52 – Ce qui est étonnant, pour revenir sur la question de la morale,
47:55 c'est-à-dire, Emmanuel Macron le fait, pas seulement Marion Maréchal Le Pen.
48:00 Visiblement, ce qu'il dit, c'est un argument des années 90,
48:03 il ne faut pas s'en tenir à la morale.
48:05 Mais le fait historique n'est ni un argument daté, c'est un fait historique.
48:11 Et ne relève pas non plus de la morale, c'est un fait historique.
48:15 – Moi, j'évoquais la course à la présidentielle de 2027,
48:18 c'est aller chercher les électeurs le plus loin possible.
48:21 Patrice Moyon ?
48:22 – Oui, mais tout le monde a bien conscience que le Rassemblement national,
48:25 aujourd'hui, est en position de force sur l'échiquier électoral.
48:31 Et rappeler, effectivement, l'histoire du Rassemblement national, c'est bien.
48:35 Mais je pense qu'Emmanuel Macron a raison aussi de souligner
48:39 qu'on n'arrivera pas à convaincre les électeurs demain
48:43 en juste, simplement, rappelant l'histoire et pétain.
48:47 Et la vraie question, et quand on en discute, par exemple,
48:50 avec Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT,
48:53 la gauche a déserté la question du travail et la question sociale.
48:57 Et donc, il y a des millions d'électeurs qui se rallient au Rassemblement national
49:03 parce qu'ils ne savent plus à quel sein se vouer aujourd'hui.
49:06 Donc, redonner à la question sociale toute sa dimension,
49:09 c'est peut-être aussi la meilleure façon de lutter, d'une certaine façon,
49:14 contre le Rassemblement.
49:15 – Mais c'est pas ce que fait Emmanuel Macron.
49:17 – Pardon ?
49:18 – C'est pas ce que fait Emmanuel Macron.
49:20 – C'est pas ce que fait Emmanuel Macron, mais il a cet argument, quand même.
49:22 – Allez, dans un instant, le discours prononcé par le président Macron
49:26 à Baptiste Lava sur l'Europe de la défense.
49:29 20h52 sur France Info, Le Fil Info, c'est avec vous Emmanuel Langlois.
49:33 [Générique]
49:34 – Et la bataille contre la réforme des retraites, elle n'est pas terminée,
49:37 affirme sur France Info Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT,
49:41 qui dénonce le passage en force du gouvernement après l'adoption,
49:44 tout à l'heure, par la commission des affaires sociales de l'Assemblée,
49:47 d'une version vidée de sa substance de la proposition de loi
49:51 portée par les députés indépendants du groupe Lyot.
49:54 Le texte avait en effet été amputé de sa mesure phare,
49:57 ramené l'âge légal de départ à la retraite de 64 à 62 ans.
50:02 Lui avait jugé, il y a 4 ans, que l'OTAN était en état de mort cérébrale.
50:06 Emmanuel Macron a affirmé au contraire, ce mercredi en Slovaquie,
50:09 lors d'un forum sur la sécurité en Europe, que le président russe,
50:12 Vladimir Poutine, l'avait réveillé avec le pire des électrochocs
50:16 en envahissant l'Ukraine, il y a maintenant un peu plus de 15 mois.
50:20 Le footballer Didier Deschamps, qui opte pour la continuité pour sa liste de 23 joueurs,
50:24 pour les deux derniers matchs de la saison de l'équipe de France
50:27 contre Gibraltar et contre la Grèce.
50:29 Le sélectionneur rappelle notamment Ousmane Dembélé et Christophe Herninckoucou.
50:34 Le défenseur du Real Madrid, Ferland Mandi, fait également son retour dans le groupe.
50:40 En fin du rugby, Epoque y s'offre de son côté la légende all-black Sam Whitelock.
50:45 Le deuxième ligne double champion du monde avec la Nouvelle-Zélande,
50:49 qui a en effet signé un contrat de deux ans avec le club béarnais,
50:52 qu'il rejoindra après la Coupe du Monde et où il retrouvera son petit frère Luc.
50:57 Une Europe de la défense, pilier européen au sein de l'OTAN.
51:11 Ce sont les mots du président Emmanuel Macron lors de son discours
51:14 à Bratislava en Slovaquie au forum GlobeSec,
51:18 axé sur les questions de sécurité régionale.
51:22 Nous ne pouvons déléguer notre sécurité collective et notre stabilité
51:26 au choix des électeurs américains dans les années qui viennent.
51:29 Dans le même temps, les mêmes Américains nous demandent depuis des années,
51:32 quelles que soient les administrations, de nous occuper davantage de notre sécurité et de notre voisinage.
51:37 Et c'est donc en cela que oui, une Europe de la défense,
51:40 un pilier européen au sein de l'OTAN, est indispensable.
51:43 C'est le seul moyen d'être crédible pour nous-mêmes, d'être crédible dans la durée,
51:47 de réduire nos dépendances et de prendre cette part légitime du fardeau qui est le nôtre.
51:51 Parce que qu'on le veuille ou non, notre géographie ne changera pas.
51:56 Voilà Emmanuel Macron qui a déclaré, affirmé que Poutine avait réveillé l'OTAN
52:01 avec le pire des électrochocs, la guerre.
52:04 Donc Stéphane Zumsteig, il y a une forme de prise de conscience face à l'adversité
52:10 de la part du président Emmanuel Macron et des autres dirigeants,
52:13 de la nécessité de peser aujourd'hui militairement au sein de cette alliance atlantique aux côtés des Américains.
52:19 Mais c'est toujours ce principe de souveraineté européenne.
52:21 Quand il parlait de l'OTAN en état de mort clinique, c'était aussi pour déplorer le fait...
52:24 Qu'est-ce qu'il avait dit ? Etat de mort clinique, il avait dit ça à The Economist en 2019.
52:28 En 2019 et c'était aussi à l'occasion, il soulignait le fait que les choses ne fonctionnaient pas,
52:32 que l'Europe avait besoin d'affirmer sa souveraineté, son indépendance,
52:36 non pas uniquement diplomatique mais aussi militaire.
52:38 Là on le retrouve aujourd'hui sur un terrain qu'il adore d'une part et où d'une certaine façon,
52:45 aux yeux des Français, il excelle puisque rares sont les sujets pour lesquels les Français considèrent
52:49 que le bilan pour l'instant d'Emmanuel Macron est positif.
52:51 Il y a l'action internationale, la diplomatie et dans une moindre mesure la fiscalité.
52:56 Là on le voit bien, il essaye d'endosser les habits d'une sorte de leader de l'Europe.
53:00 Il est dans une situation un petit peu favorable.
53:02 Le Royaume-Uni n'est plus là depuis le Brexit, Angela Merkel n'est plus là.
53:06 Il a cette volonté finalement de devenir la personnalité la plus en vue,
53:11 une sorte de leader, d'éclaireur pour asseoir cette souveraineté.
53:16 Maintenant il y a aussi la réalité, ces changements de braquet,
53:20 ces volte-faces assez soudaines parfois sur les sujets internationaux.
53:23 Il y a encore quelques temps il disait qu'il ne fallait pas humilier la Russie.
53:26 Alors on peut discuter, il avait peut-être raison, il avait tort,
53:28 mais on a bien vu les effets que ça avait fait.
53:30 Ses déclarations sur Taïwan ont été très mal prises.
53:33 Avant tout là aujourd'hui je pense qu'il veut surtout réaffirmer sa place en Europe
53:37 et rassurer les pays d'Europe orientale qui n'ont pas compris ce que c'était.
53:40 – Et c'est ce à un mois du sommet de l'OTAN à Vilnius.
53:43 Nous sommes aussi à la veille d'un sommet de la Communauté politique européenne,
53:46 47 pays à Chisinau en Moldavie.
53:48 Vous passerez par là, je pense, Patrice Maillon,
53:51 parce que vous allez retourner vous sur le terrain en Ukraine.
53:54 – Oui c'est le passage, la Moldavie c'est le passage pour aller dans le sud de l'Ukraine à Odessa.
53:58 Donc la Moldavie c'est un tout petit pays, c'est l'un des pays les plus pauvres de l'Europe.
54:03 C'est un pays qui a fait face à une émigration massive ces dernières années,
54:08 qui ressemble un peu au pays de Tintin et le sceptre d'Otokar.
54:12 C'est un tout petit pays.
54:14 Là ils ont été obligés de déclarer deux jours de congés exceptionnels
54:17 pour faire face à une manifestation qu'ils n'avaient jamais connue à Chisinau.
54:22 Ils ne savaient pas comment garer les avions qui arrivaient,
54:26 donc qui devaient redécoller juste après être arrivés.
54:29 Mais surtout qui est sous la menace de la Russie, qui dépend du gaz russe.
54:37 – Et c'est vrai que vous retournerez en Ukraine prochainement, Patrice Maillon,
54:42 non pas en Borduri ou en Sildavie.
54:45 Pascal Richer, nous allons conclure, nous n'avons plus le temps malheureusement.
54:49 La une de l'Obs avec vous cette semaine ?
54:52 – La une de l'Obs c'est sortir de l'emprise.
54:55 On explore ce phénomène d'emprise dont on parle de plus en plus,
54:58 avec notamment un dialogue entre Anne Pariot, vous vous souvenez Nikita ?
55:03 – Oui.
55:04 – Elle est romancière et elle a fait un roman sur…
55:06 – Qui était à la une de l'Obs, Anne Pariot.
55:09 – Et le sociologue Francis Chateaureu.
55:11 – Allez, sortir de l'emprise à la une de l'Obs,
55:14 la une de Ouest-France avec vous Patrice Maillon demain.
55:18 – La flambée de la taxe foncière et puis bien sûr cet entretien avec Elisabeth Born.
55:21 – L'entretien d'Elisabeth Born, merci dans Ouest-France,
55:24 la flambée de la taxe foncière, merci à Julie Marie Lecomte
55:27 et à vous Stéphane Zumsteig d'avoir participé à ces informés.
55:31 Ils reviennent demain matin à 9h sur France Info.
55:34 Restez avec nous ce soir sur France Info, bien évidemment, bonne soirée.
55:39 de l'Ontario.
55:40 Merci.
55:40 ♪ ♪ ♪

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