E. Macron joue la carte société et la droite inflexible sur la loi immigration... Les informés du matin du mardi 31 octobre 2023

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Tous les matins, les informés débattent de l'actualité autour d'Hadrien Bect et Jean-Rémi Baudot

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00:00 Bienvenue sur le plateau des informés à la télévision au canal 27 et évidemment à la radio votre rendez-vous de décryptage de l'actualité avec Adrien Bec.
00:18 Bonjour Adrien. Bonjour Jean-Rémy. Du service politique de France Info. Autour de la table avec nous Valérie Haco, chef adjointe du service politique du Parisien aujourd'hui en France et Paul Lobaché, journaliste au service politique du Figaro.
00:29 Notre premier sujet ce matin Adrien, depuis 48 heures c'est Emmanuel Macron qui investit le terrain qu'on appelle Société.
00:36 Oui entre deux avions si l'on peut dire, un voyage au Proche-Orient la semaine dernière, un autre au Kazakhstan à partir de demain, Emmanuel Macron a eu le temps de balayer deux sujets de Société.
00:46 D'un côté l'IVG qu'il veut graver dans le marbre de la Constitution avec un projet de loi déposé au Conseil d'État dès cette semaine pour une adoption début 2024.
00:55 De l'autre côté peut-être plus inattendu, l'écriture inclusive alors que le Sénat a voté cette nuit un texte pour l'interdire dans les documents officiels.
01:03 Les sénateurs de droite ont reçu hier le soutien du chef de l'État, c'était lors de l'inauguration de la cité de la langue française à Villers-Cotterêts.
01:13 Il faut permettre à cette langue de vivre, de s'inspirer des autres, de voler des mots y compris à l'autre bout du monde, et j'y reviendrai tout à l'heure, de continuer à inventer.
01:23 Mais d'en garder aussi les fondements, les socs de sa grammaire, la force de sa syntaxe et de ne pas céder aux aires du temps.
01:33 Dans cette langue, le masculin fait le neutre, on n'a pas besoin d'y rajouter des points au milieu des mots ou des tirets ou des choses pour la rendre visible.
01:43 Alors on ne va peut-être pas revenir sur les sujets grammaticaux. En tout cas, pourquoi profiter de cette fenêtre nationale pour parler de sujets de société ?
01:52 Emmanuel Macron tente-t-il une sorte de "en même temps" en superposant deux sujets qui finalement n'ont rien à voir mais parlent à deux électorats différents ?
02:01 Pourquoi maintenant s'agit-il d'une diversion ?
02:04 Diversion point S, non rien du tout. Diversion point O singulier.
02:10 Valérie Réco, c'est une vraie question, la question du timing. Pourquoi là, Emmanuel Macron vient sur des sujets comme typiquement l'écriture inclusive ?
02:18 C'est vrai que la question du timing, ça peut paraître surprenant parce qu'on a une actualité qui est quand même très clairement dominée par l'actualité internationale.
02:25 Donc ces sujets-là passent relativement inaperçus. Donc on peut se demander pourquoi est-ce que le président pousse ses feux.
02:31 Mais malgré cette actualité internationale, on a quand même toujours une actualité politique intérieure dans ce pays.
02:36 Et comme le soulignait Adrien tout à l'heure, l'idée c'est de parler quand même à deux électorats.
02:41 L'IVG, ça permet de parler à la gauche. Et puis l'écriture inclusive, ça permet de parler à la droite.
02:46 Vous noterez bien que quand il a parlé Emmanuel Macron hier, on était l'après-midi, et le soir au Sénat, la droite, les Républicains,
02:53 défendait donc une PPM, une proposition de loi, pour interdire l'écriture inclusive.
02:57 Tiens, tiens, tiens, comme par hasard.
02:59 Bah évidemment, c'était clairement un signal qu'Emmanuel Macron a adressé à la droite dans l'après-midi, un petit clin d'œil,
03:05 parce qu'à l'heure actuelle, il va y avoir pas mal de deals, de choses à négocier avec la droite,
03:09 puisque il y a la loi immigration qui va arriver à l'Assemblée nationale, pardon, qui va arriver pas du tout,
03:15 qui va arriver au Sénat, excusez-moi, le 6 novembre, lundi prochain.
03:18 Paul Lebaché, en fait, ce qu'on comprend, c'est qu'on peut jamais arrêter de parler de tous les sujets, d'une certaine manière,
03:25 alors même qu'il y a les préoccupations de consommation, d'inflation, de consommation des ménages, tout ça, c'est très important,
03:31 mais en fait, il faut quand même faire vivre d'autres sujets. Politiquement, c'est important ou pas ?
03:34 Bah politiquement, oui, parce que déjà, il y a des sujets qui préoccupent les Français.
03:37 Et on voit bien que l'actualité internationale vient percuter...
03:39 Mais est-ce que le point E.S. mobilise les Français ?
03:43 Peut-être pas, mais en tout cas, comme disait Valérie, c'est des messages envoyés aux autres forces politiques qui composent l'Assemblée et le Sénat,
03:49 et surtout par rapport à des dossiers nationaux comme la loi immigration qui sont, pour l'exécutif quand même, assez importants, et surtout pour Gérald Darmanin.
03:56 Et moi, surtout, par rapport à l'IVG, je pense que le vrai message est à l'aile gauche de la majorité,
04:02 qui est un peu perturbée par toutes les discussions autour de l'article 3 de la loi immigration que porte Gérald Darmanin
04:08 sur les régularisations des travailleurs dans les métiers en tension.
04:11 C'est, je pense, la manière dont il faut voir les choses.
04:15 On en reparle dans un instant, André Hamech notamment.
04:17 On reviendra sur l'écriture inclusive, la question de l'IVG et d'Emmanuel Macron sur le terrain du Sociétal,
04:22 mais juste après, le Fil info à 9h10 avec Valentine Letez.
04:26 Le Rassemblement national a l'intention d'emprunter de l'argent à ses militants.
04:32 Information France Info, le Parisien aujourd'hui en France.
04:35 4 300 000 euros pour financer la campagne des élections européennes.
04:39 Aucune banque française n'a accepté pour l'instant le processus.
04:43 En cours de préparation, ce sera lancé en décembre.
04:46 Toujours 7 gardés à vue à Marseille après les incidents graves avant le match de foot contre Lyon avant-hier soir.
04:53 L'entraîneur de l'OL s'est vu prescrire 30 jours d'interruption temporaire de travail.
04:57 3 enquêtes sont ouvertes.
04:59 Le Sénat vote l'interdiction de l'écriture inclusive pour tous les documents exigés en français,
05:05 comme les modes d'emploi, les contrats de travail, les règlements intérieurs d'entreprise.
05:09 Le texte doit encore être examiné à l'Assemblée.
05:11 Pour l'instant, il n'est pas à l'ordre du jour.
05:14 Charles III face au passé colonial britannique.
05:17 En déplacement au Kenya, c'est la première visite d'état du roi dans un pays du Commonwealth.
05:23 Certains groupes locaux de défense de droits humains l'appellent à présenter des excuses au peuple kényan.
05:29 [Musique]
05:31 France Info
05:33 [Musique]
05:35 Les informés, Adrien Bec, Jérémy Baudot
05:39 De retour sur le plateau des informés, à la radio, à la télévision, Canal 27,
05:43 les informés, Valérie Récaud du Parisien Aujourd'hui en France, Paul Lobaché du Figaro.
05:49 Adrien Bec, on se demande un peu si tout ça n'était pas un peu à contre-temps.
05:55 Quel est votre regard ?
05:56 Il y a quand même un côté diversion qui est indéniable et un côté aussi, malgré tout pour Emmanuel Macron,
06:03 de démontrer qu'il a encore des capacités d'action sur un certain nombre de sujets.
06:07 On sait que le chef de l'État, chemin faisant et temps s'écoulant, va perdre progressivement de son pouvoir.
06:14 On va en parler dans quelques minutes.
06:16 Le sujet de l'immigration, qui au fond n'est pas réellement dans sa main.
06:21 On a le sujet en ce moment des budgets, des votes sur le budget qui s'enchaînent avec des 49.3.
06:26 Et finalement, Emmanuel Macron, on peut dire qu'il n'impulse sur ces sujets-là pas grand-chose.
06:32 Donc il a encore quelques prérogatives.
06:34 La prérogative constitutionnelle, on l'a vu avec la loi sur l'IVG.
06:39 C'est lui qui propose cette loi.
06:41 Notons tout de même qu'il le fait aussi sous la contrainte du Parlement,
06:46 parce que c'est une proposition de loi et à l'initiative à la base de LFI.
06:50 Et pour que cette proposition de loi, pour faire simple, ne se transforme pas en référendum,
06:54 il est lui-même obligé de prendre les devants, de leur couper l'herbe sous le pied et de faire lui-même une proposition.
07:00 Et aussi, en parlant de l'écriture inclusive, c'est pas quelque chose là.
07:06 En l'occurrence, on n'est pas dans une réforme majeure sociétale, etc.
07:09 Mais si j'étais un petit peu désagréable, il y a un petit côté aussi "coucou j'existe".
07:14 Il y a un petit côté "je vous rappelle que je suis là"
07:18 et finalement Emmanuel Macron se placerait même, oserait même quelque part,
07:23 se placer en garant de la langue française.
07:25 On ne lui en demande pas tant.
07:26 En même temps, hier, il inaugure la cité de la langue française à Villers-Cotterêts,
07:32 un projet qu'il a depuis 2017, dont l'inauguration avait été d'ailleurs repoussée de quelques jours.
07:37 Est-ce que là, on n'est pas en train de refaire de la politique,
07:39 alors que concrètement, il a un agenda, il part au Kazakhstan dans les prochaines heures.
07:45 Son agenda, il est un peu contraint et là, ça tombe là.
07:47 Et de fait, c'est là qu'il parle de la langue française,
07:49 c'est là qu'il parle d'écriture inclusive.
07:51 Est-ce qu'on n'est pas en train de faire de la politique,
07:53 alors qu'en fait, c'est beaucoup plus basique que ça ?
07:56 - Vous voulez dire, nous, on serait en train d'imaginer des trucs politiques ?
07:58 - Oui, absolument pas !
08:00 - C'est très japonais, ce politique.
08:02 - Oui, effectivement, vous avez raison.
08:05 C'était en plus, effectivement, pas la date initiale.
08:08 Ensuite, est-ce que s'il n'y avait pas eu cette proposition de l'eau au Sénat,
08:11 je suis tordue, peut-être, mais est-ce que ce sujet de l'écriture inclusive...
08:14 - Je voulais être responsable de cette affirmation.
08:17 - Mais est-ce que le sujet de l'écriture inclusive
08:19 aurait forcément été abordé pendant son discours à Villers-Cotterêts ?
08:22 Je ne sais pas.
08:23 Le fait est que le timing était absolument parfait
08:26 et que très très concrètement, à l'heure actuelle,
08:28 Emmanuel Macron a absolument besoin de la droite.
08:31 Donc, il est obligé de leur faire des œillades.
08:33 - Alors, Yann Beck ?
08:34 - Oui, vous voulez qu'on passe au deuxième sujet ?
08:36 - On pourrait parler du deuxième sujet.
08:38 - Parce que, de fait, Valérie Acau nous emmène sur ce deuxième sujet.
08:41 - Puisque la droite nous emmène, en tout cas, emmène le gouvernement
08:45 vers une réforme de l'immigration peut-être un petit peu plus dure.
08:48 C'est un texte qui est en tout cas en discussion au Sénat, Adrien Beck.
08:51 - Oui, à partir de la semaine prochaine et entre tractation,
08:54 billard à trois bandes, poker menteur,
08:56 après des mois d'aller-retour sur ce texte,
08:59 l'observateur, le citoyen peut commencer peut-être à éprouver une forme de lassitude,
09:03 on ne va pas vous le cacher.
09:04 Mais enfin, le projet de loi de Gérald Darmanin,
09:07 le concret arrive donc lundi prochain dans l'hémicycle du Sénat.
09:12 Alors, on savait que la droite ne voulait pas de l'article 3
09:15 sur la régularisation pour les métiers en tension.
09:18 On découvre, ou plutôt, on nous confirme ce matin
09:22 que la droite veut encore aller plus loin.
09:24 C'est ce que disait Bruno Retailleau, il était votre invité tout à l'heure.
09:27 Jean Rémy.
09:28 - Mais tous les efforts d'expulsion vont dans le bon sens.
09:31 Le problème, c'est qu'il est de toute façon pieds et mains liés
09:34 dans la mesure où vous avez tout à l'heure sur les expulsions,
09:37 de multiples exceptions.
09:39 Moi, ce que je propose pour l'aider, Gérald Darmanin,
09:42 à expulser beaucoup plus, moi je propose de supprimer les exceptions.
09:45 Et je propose aussi d'expulser plus, mais de régulariser moins.
09:49 Il faut être cohérent en politique.
09:51 Un homme politique aujourd'hui, ou une femme politique, doit être conséquente.
09:55 Ça ne sert à rien de vouloir toujours plus expulser
09:57 si on fait des appels d'air.
09:58 - Alors que cherche vraiment la droite ?
10:00 Pourquoi jouer les messieurs et mesdames plus,
10:04 quitte à parfois un petit peu friser le burlesque,
10:07 les républicains peuvent-ils vraiment faire trébucher le gouvernement ?
10:10 - Paul Lebaché, on a l'impression que plus on avance,
10:13 moins la droite veut du texte de Gérald Darmanin.
10:16 - La droite, déjà, elle a un exercice avec le gouvernement
10:19 qui a été très compliqué, c'est les retraites.
10:21 Où ils étaient venus en disant "on va aider le gouvernement".
10:24 - Et puis ça ne s'est pas tout à fait passé comme ça.
10:26 - Ça ne s'est pas passé du tout comme ça pour la droite.
10:28 Ils se sont fracassés à l'Assemblée, il y a eu une divergence avec le Sénat.
10:31 Là, Darmanin, son idée avec le texte des migrations,
10:33 c'est de passer d'abord par le Sénat, qui est une maison plus calme,
10:35 avec des gens plus raisonnables.
10:37 Et finalement, il se retrouve un peu piégé
10:39 face à la position plus dure de Rotaïo.
10:41 Est-ce que la droite peut gagner des choses ?
10:43 En tout cas, la droite, elle est quand même...
10:45 Je trouve, moi, de mon côté, elle prend du risque.
10:48 Parce que si jamais elle décide de faire tomber le gouvernement sur ce texte-là,
10:51 et même de forcer la main du gouvernement,
10:53 et que ça ne passe pas, parce qu'ils ne trouveront pas de majorité à l'Assemblée,
10:56 parce que finalement, tous passent quand même à l'Assemblée avant le Sénat,
10:58 je pense que c'est un risque pour son électorat,
11:01 qui est un électorat qui cherche avant tout à avoir un parti qui est sérieux,
11:06 un parti de gouvernement.
11:08 Donc, il y a un risque pour LR.
11:12 - Valérie Réco, est-ce que cet article 3, dont on parle beaucoup,
11:15 celui sur les métiers en tension, donc la régularisation de personnes sans papier,
11:19 mais qui travailleraient dans des métiers en tension,
11:21 est-ce que c'est un prétexte pour la droite,
11:23 d'aller chercher comme ça le gouvernement sur ce point-là en particulier ?
11:28 - Disons que c'est effectivement pain béni pour la droite,
11:32 parce qu'au moins il y a un objet politique identifié,
11:34 qu'on peut expliquer à tout le monde, les métiers en tension, régularisation,
11:37 et là-dessus, ça leur permet effectivement de pouvoir avoir
11:41 un objet politique identifié qu'on peut mettre en avant,
11:44 et faire une pression maximale sur le gouvernement.
11:47 Le gouvernement qui d'ailleurs cherche des solutions,
11:50 ils sont très clairement à l'heure actuelle en train de s'interroger
11:53 sur la possibilité de garder cet article 3 dans le projet de loi immigration,
11:58 ou de le sortir pour que ce dispositif soit appliqué par le biais d'une circulaire.
12:03 Donc ce ne serait pas du tout la même chose.
12:05 Donc c'est un petit peu sur ça qu'ils essayent de jouer.
12:07 Ça va être compliqué pour le gouvernement,
12:08 parce que quand ils ont commencé à vendre leur projet de loi immigration,
12:11 rappelez-vous, c'était une interview à deux voix entre Gérald Darmanin,
12:16 Olivier Dussopt, voilà, le travail, l'intérieur,
12:19 et donc c'était un petit peu un texte en même temps,
12:22 qui effectivement durcissait avec plus d'expulsion,
12:24 mais aussi qui permettait de régulariser plus.
12:27 Gérald Darmanin qui a fait quand même pas mal de concessions à la droite,
12:30 il y a un moment que ça a servi à quoi ?
12:31 Alors justement, pour rebondir sur ce que disait Valéry Hacot,
12:35 effectivement il y a cette question de l'article 3,
12:37 mais la réalité c'est qu'on a l'impression que quelque part l'horizon recule,
12:43 enfin c'est une évidence que je vous dis,
12:44 mais que plus on avance, plus l'horizon recule en fait pour la droite.
12:47 C'est-à-dire que la droite dit au départ, nous on ne veut pas de l'article 3.
12:50 Aujourd'hui j'ai la liste de ce que demande Bruno Retailleau,
12:54 alors c'est sans doute une liste qui n'est même pas exhaustive,
12:56 mais transformation de l'AME en AMU,
12:58 durcissement des conditions de regroupement familial,
13:00 C'est l'aide médicale d'État.
13:01 Pardon, effectivement, vous avez raison de le préciser,
13:03 révision des conditions d'octroi de la nationalité,
13:05 refus d'accorder le statut d'entrepreneur à toute personne en situation irrégulière,
13:09 bref, on a quand même le sentiment aujourd'hui que plus Gérald Darmanin,
13:15 plus le gouvernement évoque des concessions,
13:18 plus la droite demande, plus la droite exige.
13:22 Et au fond, Paul Lobachet en parlait,
13:25 ça nous rappelle aussi ce qui a pu se passer il y a quelques mois
13:29 avec la réforme des retraites.
13:31 Au moment où le gouvernement essayait de négocier avec la droite,
13:35 il y avait eu, rappelez-vous, des négociations autour de la retraite à 1200 euros, etc.
13:41 Plusieurs sujets qui étaient portés par la droite,
13:44 qui disait "on ne votera pas le texte s'il n'y a pas ces sujets".
13:47 Finalement, la droite, ces sujets y étaient,
13:50 la droite n'a pas pour autant voté le texte.
13:52 Et le risque, c'est qu'on se retrouve exactement dans la même situation
13:55 avec ce texte sur l'immigration.
13:57 Adrien Bec, Valérie Réacot, Paul Lobachet, les informés,
14:00 on se retrouve dans un instant après le Fil info à 9h20 de Valentin Lhottès.
14:04 Nous sommes en train de sortir de la crise inflationniste,
14:08 estime Bruno Le Maire.
14:10 Le ministre s'appuie sur les derniers chiffres disponibles.
14:13 La hausse des prix est établie à 4% sur un an en cette fin octobre,
14:17 contre 4,9% il y a un mois.
14:20 Une enquête ouverte après la mort d'un collégien en Loire-Atlantique.
14:24 Le garçon a fait un malaise puis une chute 15 minutes
14:27 après avoir été vacciné contre le papillomavirus.
14:30 Le principal effet indésirable de toute vaccination,
14:33 d'après le ministre de la Santé,
14:35 sans lien, selon lui, avec le produit injecté.
14:38 Pas de cesser le feu dans la bande de Gaza,
14:41 le Premier ministre israélien l'exclut.
14:44 Selon Benyamin Netanyahou, ce sont des appels à se rendre face au Hamas.
14:48 Lionel Messi a réussi une grande finale de Coupe du Monde,
14:51 explique sur France Info Emmanuel Beaujean, rédacteur en chef à France Football.
14:55 Le 67ème ballon d'or trophé créé par le magazine
14:59 a été remis hier soir à l'Argentin pour la 8ème fois de sa carrière.
15:04 France Info
15:08 Les informés, Adrien Bec, Jean-Rémi Baudot
15:14 Les informés avec Adrien Bec du service politique de France Info,
15:20 Valérie Réacot du Parisien Aujourd'hui en France et Paul Lobacher du Figaro.
15:24 On est en train de parler de la loi immigration qui est actuellement en discussion au Sénat
15:28 et on a l'impression que le gouvernement est un peu dans une impasse
15:31 puisqu'il, la droite sénatoriale qui au départ semblait plutôt d'accord pour discuter
15:37 et bien bloque avec beaucoup de conditions, beaucoup, beaucoup de conditions.
15:40 Comment est-ce que le gouvernement peut s'en sortir Valérie Réacot ?
15:43 Ça va être compliqué parce que sur ce texte comme sur celui des retraites qu'on a déjà rappelé,
15:48 leur partenaire particulier on va dire c'est les républicains.
15:52 Le problème des républicains c'est qu'ils ne sont pas forcément très très fiables comme partenaire.
15:56 On a vu pendant la réforme des retraites, pour une raison toute bête,
15:59 c'est que les républicains il y a à peu près autant de votes qu'il y a de députés.
16:03 J'exagère un peu, je schématise mais c'est pas un groupe qui est tenu si on résume.
16:09 Donc ça c'est premier écueil.
16:11 Donc des partenaires pas fiables nécessitent quand même très important de faire passer cette loi
16:16 parce qu'elle est emblématique.
16:17 Donc s'ils n'arrivent pas à trouver une solution, sortez du 49-3, il n'y a pas beaucoup d'options.
16:24 Et le problème du 49-3 c'est que la droite a déjà dit, en tout cas Sioty laisse entendre que si on fait ça,
16:30 il pourrait y avoir une motion de censure déposée par les LR
16:34 et ça c'est très très très dangereux par le gouvernement
16:37 parce que ça pourrait être voté par pas mal de formations politiques.
16:39 Je vais lire la quote, il disait que le gouvernement cherche un partenaire particulier
16:42 et ce qui ne serait pas à la veille de chercher une partenaire particulière
16:46 avec Marine Le Pen qui, pardonnez-moi pour la référence musicale,
16:51 elle a assuré dimanche, je cite, que ses députés pourraient voter le texte
16:54 si l'article sur les mettants en tension disparaissait.
16:57 Oui, c'est vraiment la position du RN aujourd'hui d'être très très constructif,
17:04 d'être une position constructive.
17:05 C'est la manière pour Marine Le Pen d'être de plus en plus présidentiable
17:09 et en réalité le groupe RN pourrait vraiment s'abstenir, au moins s'abstenir,
17:13 si il n'y avait pas... alors le problème c'est que c'est la même condition que le groupe LR,
17:17 c'est-à-dire qu'il ne faut pas qu'il ait la critique du trois,
17:18 ni même de n'importe quelle mesure qui favoriserait l'immigration,
17:22 selon ce que me disent les proches de Marine Le Pen.
17:24 Et là ça aiderait fatalement de manière mathématique et algébrique,
17:29 ça va beaucoup aider Darmanin pour faire passer son texte
17:31 parce que ça va faire baisser le seuil de majorité
17:33 si jamais 88 députés décidaient de s'abstenir.
17:36 Mais politiquement, le gouvernement peut se tourner vers le RN ?
17:39 Alors là c'est un peu mettre les mains dans la braise,
17:42 c'est compliqué, ça va être très compliqué de justifier,
17:45 c'est en tout cas motiver la gauche à faire de l'obstruction parlementaire
17:49 et d'accuser le gouvernement d'être dans la main avec Marine Le Pen.
17:54 Après, il va y avoir un moment donné, il faut être cynique un petit peu,
17:58 si on veut faire passer sa loi, il y a des parlementaires qui sont présents
18:01 et qui peuvent avoir un impact.
18:03 Vous prêtez à Gérald Darmanin des intentions cyniques.
18:05 Juste simplement pour revenir sur cette phrase de Marine Le Pen,
18:09 effectivement sur l'article 3, c'est quand même assez intéressant
18:12 parce qu'effectivement il y a la lecture qu'on peut en faire de dire
18:15 Marine Le Pen peut être prête à voter un texte à condition
18:19 qu'il n'y ait pas cet article 3.
18:21 On peut aussi se dire, parce que peut-être qu'il peut y avoir du cynisme
18:24 du côté de Marine Le Pen, ça peut arriver également,
18:26 que Marine Le Pen en fait permet à l'article 3 d'être maintenue à tout prix.
18:33 En précisément s'exprimant pour demander sa suppression,
18:39 elle renforce encore le caractère totémique de cet article 3
18:44 et donc quelque part aide l'aile gauche qui va dire
18:48 "Attendez, vous allez supprimer un article que Marine Le Pen veut supprimer".
18:52 Donc en fait, quelque part c'est une forme de baiser de Judas
18:55 à l'endroit de cet article 3, c'est une garantie quelque part
18:58 qu'il va rester et donc en faisant ça, Marine Le Pen
19:02 quelque part participe à pousser le gouvernement vers un 49-3
19:08 dont Gérald Darmanin le répète, dont Gérald Darmanin ne veut pas.
19:11 Sachant qu'un 49-3 voudrait dire passage en force,
19:15 donc le gouvernement mettrait sa responsabilité en jeu
19:19 avec derrière la possibilité et en tout cas la menace
19:22 de la part de la droite d'une motion de censure, on rappelle motion de censure,
19:25 pour tenter de faire tomber le gouvernement
19:27 si la majorité de l'Assemblée nationale le vote.
19:30 Valérie Récaud, est-ce que c'est un risque que le gouvernement peut prendre ?
19:34 Et en réalité, est-ce que la droite prendrait elle-même aussi ce risque
19:37 de faire tomber le gouvernement ?
19:39 C'est-à-dire que là, en fait, on est un petit peu, j'ai l'impression,
19:42 des deux côtés dans un gros bluff. C'est-à-dire que la droite,
19:45 effectivement, si elle dépose sa motion de censure,
19:48 là c'est très dangereux pour le gouvernement
19:50 parce que ce serait la première fois que les Républicains
19:52 déposent une motion de censure. Jusqu'à maintenant c'était NUPS,
19:55 Alephi, RN, qui ne vont clairement pas avoir la majorité.
19:58 Quand eux déposent leur motion de censure, on l'a encore vu hier,
20:01 ça ne passe pas. Mais les Républicains, ça peut faire voter
20:04 beaucoup plus large. Et donc dans ce cas-là, ça peut effectivement
20:07 avoir une majorité. Et donc dans ces cas-là, qu'est-ce qui se passe ?
20:10 Eh bien, il fait tomber le gouvernement. Qu'est-ce qu'il avait dit Emmanuel Macron
20:12 à l'époque si jamais il y avait effectivement ce cas de figure ?
20:15 Il avait dit "eh bien ce sera une dissolution de l'Assemblée nationale".
20:18 Donc faire tomber le gouvernement veut dire retourner aux urnes
20:21 pour les Républicains.
20:22 Voilà. Et pour les Républicains qui sont quand même une espèce menacée
20:26 puisque leurs rangs se dégarnissent au fur et à mesure des élections.
20:32 Donc c'est quand même prendre un gros risque aussi pour eux.
20:34 - Sachant que Paul Lebachy, ce qui pourrait éventuellement se frotter
20:37 les mains d'une dissolution et donc de retourner aux urnes
20:40 pour tenter de se renforcer, c'est le Rassemblement national.
20:42 - Ils n'attendent que ça. D'ailleurs, c'est Marine Le Pen,
20:44 elle a plus ou moins anticipé ça en voyant qu'Emmanuel Macron
20:47 n'allait n'avoir qu'une majorité relative au Parlement.
20:50 Elle n'attend que ça, en réalité. Après, ils estiment aujourd'hui
20:53 qu'ils sont bien placés, qu'ils font... leurs députés sont bien implantés.
20:56 On ne sait vraiment jamais ce qui peut se passer dans une campagne
20:58 parce que Marine Le Pen, elle a quand même été très surprise
21:00 de recevoir, d'avoir 88 députés au lendemain des législatives.
21:03 Donc on ne sait pas trop ce qui peut se passer dans une campagne.
21:06 Mais aujourd'hui, tous les experts disent qu'effectivement,
21:09 si il y a une dissolution, le premier bénéficiaire de cette dissolution,
21:11 c'est le Rassemblement national.
21:13 - En tout cas, ce qui est quand même intéressant de voir
21:17 et quelque part, on a un petit peu l'impression
21:19 que le gouvernement joue avec le feu.
21:21 Vous l'évoquiez, donc la possibilité d'un 49-3
21:24 qui aujourd'hui semble totalement exclu.
21:27 Alors, ce n'est pas sans doute pas tant pour des questions
21:30 de risque d'une motion de censure parce que, effectivement,
21:34 LR ne compte que 62 députés. Il en faudrait 58 qui signent
21:38 une motion de censure. On va faire un petit peu de mathématiques,
21:41 mais si vous enlevez les députés qui sont plus ou moins soutiens
21:44 du gouvernement, ce n'est pas forcément probable que LR ait
21:47 la capacité mathématique de déposer une motion de censure.
21:51 En revanche, ce que dit aussi cette volonté de Gérald Darmanin
21:55 de ne pas utiliser le 49-3, ce n'est aussi que la continuation
21:59 de son match à distance avec Elisabeth Borne.
22:02 Gérald Darmanin qui se vante, qui se targue d'avoir pu faire passer
22:06 tous ses textes, lui, sans 49-3, sous-entendu, pas elle.
22:10 Elle vient d'ailleurs d'utiliser un 15e 49-3 hier soir, Elisabeth Borne.
22:13 Et donc, malgré tout, c'est un match qui se poursuit,
22:16 mais quand même aux risques et périls de ce projet et même du gouvernement.
22:19 En fait, c'est un match avec plusieurs manches, dont une manche interne
22:23 au sein du gouvernement, avec un match...
22:25 Parce qu'effectivement, si Gérald Darmanin fait adopter ce texte,
22:28 il en sortira très renforcé.
22:30 Merci beaucoup, Adrien Beck, les informés, et autour de la table avec nous,
22:33 Valérie Réaco du Parisien Aujourd'hui en France.
22:36 Vous avez en tête la une du jour ?
22:38 Oui, tout à fait.
22:40 Le retour de la haine.
22:42 Exactement, c'est tout à fait le retour de la haine.
22:44 C'est ce qui s'est passé dans l'aéroport d'Augustin
22:46 et tout ce qui se passe en Europe à l'heure actuelle.
22:48 Avec cette difficile question de l'antisémitisme.
22:51 Paul Laubaché a la une du Figaro ?
22:53 C'est le sondage présidentiel que nous avons publié en partenariat avec Clifop
22:56 et Sud Radio, qui montre que Marine Le Pen continue de s'échapper,
23:02 en tout cas du peloton de tête, et passe la barre des 30% dans tous les cas de figure,
23:05 au premier tour.
23:07 Les informés reviennent ce soir à 20h, et demain matin aussi à 9h, bien évidemment.
23:11 [Musique]

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