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Autour de Jean-François Achilli, les informés débattent de l'actualité du mercredi 17 mai 2023.

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00:00 *Musique*
00:08 20h21, France Info, les informés, Jean-François Ackilly.
00:14 Bonsoir, des turbulences en vue, Elisabeth Borne juge inconstitutionnelle la proposition de loi Liott visant à abroger la réforme des retraites.
00:27 Nous en parlons à la une des informés Nicolas Sarkozy rattrapé par Paul Bismuth, condamnation en appel et pourvoi en cassation.
00:34 L'ancien président est-il la cible des juges ? Les avis vous le verrez divergent.
00:39 Les syndicats reçus à Matignon, la violence politique en question, comment mieux protéger les maires ?
00:46 Nous en parlons avec les informés, Julie Marie Lecomte, chef du service politique de France Info,
00:52 avec Roselyne Fèvre, la chef du service politique de France 24, Patrice Moyon, chroniqueur économique et social, éditorialiste à Ouest France,
01:01 Edris Saït Youssef, docteur en droit public, spécialiste de la sécurité globale.
01:07 Vous êtes un peu notre expert juridique ce soir. Bonsoir à tous les quatre et bienvenue. Nous sommes ensemble jusqu'à 21h.
01:13 *Musique*
01:15 C'est la déclaration choc du soir qui pourrait rallumer la flamme de la colère.
01:19 La première ministre Elisabeth Borne, à l'issue de ses rencontres avec les syndicats à Matignon,
01:25 a donc estimé que cette proposition de loi portée par le groupe parlementaire indépendant, vous savez,
01:32 les liottes visant à abroger la réforme des retraites, était inconstitutionnelle.
01:37 Les mots de la première ministre chez elle, sur le perron à Matignon.
01:41 Il est assez irresponsable de la part d'un groupe parlementaire de laisser croire qu'on peut présenter une proposition de loi
01:51 qui supprime 18 milliards de ressources et que cette proposition de loi pourrait prospérer.
01:58 Évidemment, il y a des règles sur les propositions de loi qu'on peut présenter.
02:02 Une des règles, c'est de ne pas alourdir les dépenses et de ne pas réduire les recettes.
02:07 Donc je pense que c'est quelque part une sorte de miroir aux alouettes, vous voyez,
02:11 où on fait croire aux salariés qu'il y aurait une possibilité de déboucher.
02:15 Donc je le redis, je pense que c'est assez irresponsable d'entretenir une confusion de ce type.
02:21 Et évidemment, cette proposition d'abrogation est inconstitutionnelle.
02:27 Je pense qu'il faut que chacun en soit conscient et que chacun prenne ses responsabilités en conséquence.
02:31 - Alors, on a vu, à la fin de la semaine, que la déclaration de la Première ministre Elisabeth Borne, Julie Marie Lecomte,
02:37 ça bruisait depuis plusieurs jours et bam, ça y est, c'est annoncé, c'est fait.
02:42 - Qu'Elisabeth Borne ait de cet avis ?
02:44 - Non, mais qu'elle juge la chose inconstitutionnelle et qu'elle nous dise clairement que ça n'aboutira pas.
02:49 - Elle l'a dit dans l'avion au journaliste qui l'a accompagné à La Réunion en fin de semaine dernière.
02:55 Le fait qu'Elisabeth Borne a un jugement sévère... - Mais là, c'est dit sur le perron à Matignon.
03:00 - Là, c'est dit sur le perron à Matignon. Et c'est dit au lendemain d'une journée où la majorité présidentielle s'est longuement réunie
03:08 et a convenu que son rôle était de faire barrage à cette proposition de loi portée par le groupe Lyot,
03:18 justement, au titre de son irrécevabilité financière.
03:24 - Oui, parce que ce qui est mis en avant, c'est le fameux article 40.
03:28 - Une occasion de plus pour les Français de découvrir...
03:32 - Justement, Triss Haïtoussa fait la force à l'article 40. Triss Haïtoussa, c'est la colle du jour.
03:36 - Oui, c'est l'article 40 de la Constitution. En tout cas, l'argument qui est avancé, c'est l'inconstitutionnalité.
03:43 Pour autant, l'instance qui prononce l'inconstitutionnalité, c'est le Conseil constitutionnel et certainement pas la Première ministre.
03:50 A côté de ça, je pense qu'il y a une inquiétude profonde qui est politique, puisque cette initiative est portée par un mouvement transpartisan,
03:57 c'est-à-dire qu'elle est soutenue par l'intersyndical. Ce qui est en jeu, en tout cas pour la majorité, pour le gouvernement,
04:03 c'est de faire en sorte que cette loi ne soit pas examinée à l'Assemblée nationale.
04:07 Parce que si cette loi allait être examinée et débattue, on pourrait avoir un vote, même si cette loi allait être déclarée par ailleurs irrecevable,
04:14 elle pourrait faire trembler, voire tomber le gouvernement. Ça pourrait être considéré comme une motion de censure.
04:18 Donc l'enjeu, il est plus politique, recevabilité, que de cette loi qui pourrait être, c'est vrai, inconstitutionnelle.
04:25 – Alors il a été dit et répété, on va poursuivre ce tour de table avec vous, Roselyne Fèvre et Patrice Moyon,
04:30 que si d'aventure cette loi était votée en première instance à l'Assemblée nationale,
04:35 elle serait de toute façon retoquée au Sénat et elle irait mourir tout doucement au Conseil constitutionnel.
04:41 Donc c'était peut-être la chronique d'une petite mort annoncée, c'était un camouflet suivi d'un échec.
04:47 C'est ce qu'a soulevé ce matin la présidente du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale,
04:54 Aurore Berger, qui était l'invité de France Info, qui estime que l'opposition était en train de mentir aux Français.
05:00 – Pourquoi présenter une proposition de loi si elle est inutile ?
05:03 Pourquoi présenter une proposition de loi au moment où on ment aux Français ?
05:07 Parce que les Français qui nous écoutent ce matin, pour beaucoup, nous interrogent en nous disant
05:11 "mais du coup, est-ce que ça veut dire que le projet est enterré ?
05:13 Est-ce que ça veut dire qu'on va revenir sur la réforme des retraites ?
05:15 Est-ce que ça veut dire que la réforme va être abrogée ?
05:17 Vous le dites vous-même, ça ne marchera pas, ça n'aboutira pas.
05:21 Je pense que ça crée volontairement de la confusion et ça s'appelle mentir aux Français.
05:25 – Roselyne Pfeffre, pourquoi diable tout le monde spécule sur ce texte,
05:30 cette proposition de loi du groupe Lyot qui devait être proposée le 8 juin,
05:36 avec auparavant, l'avant-veille, le 6 juin, une 14e journée de mobilisation,
05:42 sachant que de toute façon, même en cas de vote à succès,
05:46 à la fin, le texte serait repassé par la fenêtre ?
05:50 – Jusqu'au vote, effectivement, comme vous le disiez, ça mourra de toute façon au Sénat,
05:56 puisque la droite, on le sait, sénatoriale est pour la réforme des retraites.
06:01 Alors, pour qu'on comprenne bien cet article 40,
06:04 en fait, dans l'esprit de la Constitution et de Michel Debré,
06:06 c'est-à-dire celui qui a écrit la Constitution,
06:09 c'est-à-dire que, en dehors des lois de finances,
06:12 on ne peut pas faire des lois qui déséquilibrent les comptes publics.
06:16 Donc c'est le cas de la réforme des retraites,
06:19 puisque ça entraînerait une diminution des recettes et un allourdissement des charges…
06:24 – Oui, oui. – Voilà, juste pour dire quelque chose.
06:27 – Le loi qui dégrade les comptes publics, donc ça, c'est pas recevable.
06:30 – On vous dit l'article 40, même moi, j'ai dû me rafraîchir la mémoire
06:33 pour me dire, c'est quoi cet article 40 ?
06:35 Donc effectivement, on a l'impression que depuis quelques mois,
06:37 on fait des cours aux Français, et pour nous-mêmes d'ailleurs,
06:39 nous rafraîchir la mémoire des articles de la Constitution,
06:42 on a le sentiment que là, Elisabeth Borne prépare les esprits,
06:45 puisque le 31 mai, je crois que la Commission des Affaires Sociales
06:50 va décider ou non de la stratégie à suivre.
06:58 – Les députés vont décider ou non, ils portent justement cet argument de recettabilité.
07:03 – Parce que c'est pas comme le 49-3, c'est pas quelque chose qu'on dégaine,
07:06 c'est quelque chose qui est invoqué.
07:08 – Mais justement, ça n'est pas de son ressort, ça n'est pour l'instant pas de son ressort.
07:10 À elle, là en fait, sur le perron de Matignon, pour revenir à ce que vous disiez,
07:14 en fait c'est moins la Première Ministre que la chef de la majorité qui s'exprime,
07:19 la chef de la majorité qui soutient la présidente du groupe Renaissance
07:24 que nous venons d'entendre.
07:26 – Patrice Moyon n'a pas encore parlé, ça sera chose faite dans un instant,
07:29 parce qu'il est 20h10 sur France Info, Patrice,
07:32 et c'est d'abord le Fil info avec vous, Frédéric Beignada.
07:36 – Ma chère Alassane signe son grand retour sur la scène arabe,
07:39 après 13 ans d'absence en raison de la guerre en Syrie et de la répression du régime,
07:43 l'homme fort de Damas savoura vendredi son retour parmi ses pairs
07:47 lors du 32e sommet de la Ligue, à Jeddah, où il retrouvera face à lui
07:51 les dirigeants de pays comme l'Arabie Saoudite ou le Qatar
07:54 qui ont soutenu pendant des années la rébellion syrienne.
07:58 Nicolas Sarkozy de nouveau condamné dans l'affaire Bismuth,
08:01 la cour d'appel de Paris a confirmé la décision des juges de première instance,
08:05 3 ans de prison dont un enferme pour corruption et trafic d'influence.
08:09 Dans l'affaire dite "des écoutes", Nicolas Sarkozy est également privé
08:13 de ses droits civiques pour une durée de 3 ans,
08:15 ses avocats ont immédiatement annoncé un pourvoi en cassation
08:18 suspensif de cette condamnation.
08:20 L'avocat historique de l'ancien chef d'État Thierry Herzog
08:23 et un ancien haut magistrat Gilbert Razibert sont également reconnus coupables
08:27 dans cette affaire de corruption.
08:29 Le procès des agresseurs présumés de Jean-Baptiste Tronieux,
08:32 le petit-neveu de Brigitte Macron, aura lieu dans 3 semaines,
08:36 leurs avocats ont demandé un délai pour mieux préparer leur défense,
08:40 les 3 prévenus ont été placés en détention provisoire,
08:43 ils présentent des profits de marginaux tous connus pour des faits de violence,
08:47 la victime a été rouée de coup lundi soir devant la chocolaterie familiale Tronieux
08:51 à Amiens en marge d'une manifestation contre la réforme des retraites.
08:54 L'espoir d'une baisse des prix des produits alimentaires,
08:58 les 75 plus gros industriels de l'agroalimentaire acceptent de rouvrir
09:01 les négociations sur les prix avec la grande distribution des pourparlers
09:05 qui devraient reprendre avant la fin du mois.
09:08 Une excellente nouvelle pour les consommateurs selon le ministre de l'économie Bruno Le Maire.
09:23 - C'est une déclaration claire et nette de la Première Ministre à ce moment,
09:28 sur le perron de Matignon, pour essayer de clamper cette histoire de proposition de loi
09:34 du groupe Liott, vous savez, c'est "liberté, indépendance, Outre-mer, territoire".
09:38 Il y a eu hier soir, d'ailleurs, dans les informés, nous avons entendu
09:41 Bertrand Pancher, son président, mettre en garde le gouvernement.
09:44 Attention, a-t-il dit, ça risque de mettre le feu aux poudres,
09:47 le fait de bloquer ce texte ?
09:49 - La forme compte, c'est quand même la semaine durant laquelle Elisabeth Borne
09:53 reçoit les organisations syndicales pour renouer le dialogue.
09:56 Donc, en fermant la porte sur le perron de Matignon, de façon un peu brutale,
10:01 elle envoie un message qui peut ne pas être très bien perçu par les organisations syndicales.
10:07 On est dans cette bataille des retraites depuis le mois de janvier,
10:13 et je pense que peu à peu, cette guerre de procédures,
10:16 ces manifestations dans les rues, elles sapent la légitimité, quand même,
10:20 de cette majorité.
10:22 - Oui, là-dessus, Driss Haïtoucef, avant d'écouter Sophie Binet,
10:25 ce qu'elle a déclaré sur le perron à la sortie de sa rencontre bilatérale,
10:28 c'était la dernière de cordée des syndicats chez la Première ministre.
10:31 Driss Haïtoucef, vous avez été interrompue tout à l'heure,
10:33 vous y voyez-vous un message éminemment politique, ce soir ?
10:36 - Oui, pour ce qui vient d'être dit, qui est tout à fait juste,
10:39 et qu'on est quand même dans un moment difficile pour le gouvernement,
10:43 qui a du mal à trouver un second souffle pour relancer,
10:45 avec effectivement des réformes en perspective,
10:48 et c'est vrai qu'une loi, même si elle n'avait aucune chance de passer au Sénat,
10:52 et qu'elle pourrait être considérée comme inconstitutionnelle
10:55 par le Conseil constitutionnel, elle viendrait mettre en difficulté
10:58 le gouvernement, et même si elle a été votée,
11:01 elle mettrait encore plus en difficulté, comme s'il s'agissait d'une motion
11:04 de défiance à l'égard du gouvernement.
11:06 Et c'est en cela qu'à mon sens, la Première ministre,
11:09 et il faut bien l'admettre, aujourd'hui, fait brille.
11:11 - Et si tu as vu Julie Marie Lecomte, il y avait quoi ?
11:13 Une sorte de symbolique à éviter ?
11:15 - Non mais juste un mot de contexte, parce que, à mon avis,
11:17 ce qui s'est passé dans cette séquence, même si moi je n'étais pas à Matignon,
11:21 donc je n'ai pas vu, mais ce qu'on subodore en écoutant la Première ministre,
11:26 c'est en fait qu'elle répond à une question, probablement une question
11:29 de journaliste qui lui demande si elle pense qu'il doit y avoir ou non un vote.
11:34 Et pourquoi cette question lui est posée ?
11:36 Cette question lui est posée parce que tous les syndicats,
11:39 depuis hier soir, lui disent "attention à la stratégie de votre majorité
11:43 qui est en train d'essayer de faire en sorte d'éviter ce vote au Parlement
11:49 avec les arguments qu'on a entendus, c'est irresponsable,
11:52 de toute façon ça n'irait pas au bout".
11:55 Et donc elle répond à cette question-là en disant "moi je soutiens cette tactique
12:01 retenue par ma majorité, au risque, effectivement, de de nouveau s'attirer
12:07 les foudres et des oppositions et des partenaires sociaux sur le fait
12:12 que cette majorité présidentielle et ce gouvernement, en permanence,
12:17 essayent d'éviter, d'esquiver un débat, la confrontation
12:22 et ne veulent pas se faire battre sur ce texte".
12:24 Parce que finalement, c'est une façon de placer le débat à un endroit ou à un autre.
12:30 Qu'est-ce qui compte ? Est-ce que ce qui compte, c'est d'avoir ce débat,
12:33 cette journée, cette nouvelle journée de débat à l'Assemblée nationale,
12:37 même si, effectivement, on peut laisser tranquillement, j'allais dire,
12:42 le processus aller au bout, quitte à ce qu'in fine le Conseil constitutionnel
12:46 dise "bah non, ça n'est pas constitutionnel, ça ne fonctionne pas".
12:51 C'est ce que souhaitent les oppositions, au moins avoir une fois un vote
12:57 à l'Assemblée nationale sur la question de la réforme des frais.
13:00 Je vous interroge tous les quatre, est-ce qu'il n'y a pas une sorte de flottement
13:03 dans la décision concernant cette proposition de loi, puisque interrogée sur le texte,
13:08 le président Emmanuel Macron, dans le quotidien "L'Opinion", a dit
13:13 "je souhaite le débat, pour la majorité, ce sera l'occasion de continuer à expliquer
13:18 notre projet vraisemblablement". Au hasard, Roselyne Fèvre, une décision a été prise,
13:24 claire et nette, de ne pas aller vers ce débat. En fait, ça a été tranché, là.
13:27 C'est ce qui est tranché, ce soir.
13:30 C'est comme avant le 49-3, c'est que certains disaient "mais nous, on veut aller au vote".
13:33 Et in fine, personne n'y est allé. Donc là, peut-être deuxième erreur,
13:39 à mon avis, c'est la volonté de ne pas traîner, une fois de plus,
13:43 et tant pis, utiliser les armes de la Constitution, au lieu de traîner en longueur,
13:49 d'un vote, de perdre du temps. J'y vois plutôt du pragmatisme,
13:53 même si le prix à payer sera important, dans l'opinion.
13:57 Alors, justement, Elisabeth Borne recevait les syndicats, vous savez comment on dit,
14:01 en bilatéral, c'est-à-dire en tête-à-tête, si je puis dire, les uns derrière les autres.
14:05 Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT, a fermé la porte,
14:09 c'était la dernière de Corday, disais-je, à une réunion, tous ensemble, donc multilatérale,
14:15 tant qu'il n'y aurait pas d'annonce sur les retraites et les salaires.
14:19 Voici ce qu'a déclarée, en fin d'après-midi, Sophie Binet, sur le Perron à Matignon,
14:25 après sa rencontre avec Elisabeth Borne.
14:27 La proposition a été d'avoir une multilatérale, avec le Président de la République,
14:31 ou avec la Première Ministre, pour échanger, peut-être faire le point, sur ce calendrier.
14:41 Et donc, ce que j'ai dit très précisément, c'est que je n'en voyais pas l'utilité,
14:45 s'il n'y avait pas d'annonce concrète sur la question du retrait de la réforme des retraites,
14:51 ou sur la question de l'augmentation des salaires, puisque ce que nous attendons,
14:55 c'est du contenu et des réponses. Encore une fois, nous ne sommes pas là pour discuter,
15:00 nous sommes là pour négocier. Nous ne sommes pas là pour discuter sur la base
15:05 de la feuille de route gouvernementale ou patronale, nous sommes là pour négocier
15:09 sur la base de la feuille de route des organisations syndicales.
15:12 - Patrice Moyon, vous nous avez chroniqué, feuilletonné, pardon pour ces néologismes,
15:17 dans les pages de West France, semaine après semaine, la contestation autour de la réforme des retraites.
15:23 Vous diriez là que c'est de nouveau une porte qui se ferme, qui ne s'ouvre pas, peut-être ?
15:28 - Oui, c'est plutôt une porte qui ne s'ouvre pas, et je pense que le gouvernement, aujourd'hui,
15:32 voudrait diviser les syndicats, essayer de reprendre un langue avec les organisations
15:42 les plus réformistes, et Sophie Binet, elle, elle ferme la porte, elle n'a pas de mandat, aujourd'hui.
15:48 Et évidemment, on ne voit pas le gouvernement revenir sur les retraites.
15:53 - Oui, Trist, à Ittoucef, nous sommes dans une situation toujours de blocage,
15:58 où c'est plus que de la méfiance, et après peut-être les choses peuvent se décanter un petit peu.
16:04 - Non, ce dont on a l'impression, enfin ce n'est pas qu'une impression,
16:07 c'est que les organisations syndicales convergent, en tout cas vont dans le même sens,
16:11 et que les propos de Mme Binet montrent qu'ils veulent imposer un tempo et un calendrier au gouvernement.
16:16 Alors que c'est ni au gouvernement d'imposer l'ordre du jour et le calendrier, mais c'est plutôt à eux.
16:22 Donc c'est leur revendication, plus qu'une invitation de la Première Ministre à discuter on ne sait pas sur quoi.
16:27 - Patrice Moyon, vous voulez ajouter ?
16:29 - Oui, il y a quand même aujourd'hui plus que des nuances entre la CGT et la CFDT.
16:33 Laurent Berger, il ne ferme pas définitivement la porte à des discussions.
16:37 - C'est-à-dire qu'il... - Je pense que lui...
16:40 - Il envisage d'autres rencontres bilatérales ?
16:44 - Oui, je pense qu'il saisira la main si à un moment il y a une négociation qui lui semble intéressante.
16:49 - Allez, 20 minutes sur France Info, nous poursuivons dans un instant, ce sera après le Fil Info.
16:52 Le retour avec vous, Frédéric Beignada.
16:54 Nicolas Sarkozy, premier ancien président condamné à de la prison ferme.
16:58 Peine confirmée en appel dans l'affaire Odide-Desécoux.
17:01 Trois ans de prison, dont un enferme.
17:03 Une peine assortie d'une privation des droits civiques de l'ancien président de la République.
17:07 Ses avocats ont décidé de se pourvoir en cassation.
17:10 Yannick Moraise, le maire de Saint-Brévin, reçu en cette fin d'après-midi par Elisabeth Borne.
17:15 La Première Ministre a voulu apporter son soutien à l'élu de Loire-Atlantique,
17:18 qui a annoncé sa démission après avoir vu sa maison partiellement incendiée.
17:22 Il n'a pas l'intention de revenir en arrière, a-t-il dit devant la Commission des lois de l'Assemblée.
17:27 Yannick Moraise a détaillé les menaces subies depuis fin 2001,
17:30 depuis qu'il a officialisé le transfert d'un centre de migrants près d'une école de sa commune.
17:35 Le principal suspect de la fusillade de Villerup en Meurthe-et-Moselle
17:38 a été mis en examen pour tentative d'assassinat.
17:41 Cinq personnes ont été blessées, dont trois grievement la semaine dernière.
17:45 Des renforts de gendarmerie sont arrivés aujourd'hui dans cette petite ville de l'Est de la France.
17:51 Le secrétaire général de la Ligue arabe a officiellement salué aujourd'hui
17:55 la réintégration de la Syrie au sein du bloc, dont elle avait été suspendue en 2011
18:00 en raison de la répression du soulèvement contre Bachar el-Assad.
18:03 Bachar el-Assad fera son retour parmi ses pairs lors du 32e sommet de la Ligue à Jeddah.
18:09 Quasiment aucune réaction ce soir de la part de la communauté internationale.
18:13 Le festival de Cannes, avec la projection aujourd'hui de films en compétition,
18:17 le retour de Catherine Corsini et Monster du japonais Koreada,
18:21 qui avait remporté la Palme d'Or en 2018 avec une affaire de famille.
18:25 Qui, pour affronter l'intermellant final de la Ligue des champions,
18:29 Manchester reçoit le Real Madrid tenant du titre ce soir dans la deuxième demi-finale retour.
18:35 20h21, les informés, Jean-François Aquiline.
18:44 - Nous irons tout à l'heure dans les informés.
18:47 Rejoigne Guillaume Fariol à Matignon, puisqu'il est question aussi ce soir
18:50 de trouver les moyens de mieux protéger les maires de France qui subissent des agressions.
18:56 Nous reviendrons sur l'affaire Saint-Brévin.
18:58 Nous évoquerons auparavant la décision qui a été prise, la condamnation infligée à Nicolas Sarkozy en appel
19:05 et lui qui se prouve en cassation dans l'affaire dite des écoutes.
19:08 Mais tout d'abord, peut-être avec vous, Julie-Marie Lecomte,
19:10 vous vouliez ajouter concernant les syndicats, la relation entre le gouvernement et les partenaires sociaux.
19:16 Est-ce qu'elle est toujours distendue, abîmée cette relation ? Est-ce qu'elle évolue à vos yeux ?
19:20 - Là, elle a au moins repris.
19:22 C'est-à-dire que ces rendez-vous se sont déroulés et visiblement il s'est dit un certain nombre de choses.
19:29 D'ailleurs, dans la déclaration de Sophie Binet, moi je serai un tout petit peu plus optimiste.
19:35 Sophie Binet, elle dit "Avant de se revoir, on veut avoir des assurances sur les retraites ou sur la question des salaires".
19:45 Et ça, il y a peut-être pour Elisabeth Borne une piste, si elle souhaite, avancée.
19:51 C'est-à-dire que de plus en plus nettement, on a le sentiment que le gouvernement ne réussira pas à sortir de l'ornière
19:58 sans accorder une grande conférence sociale sur les salaires.
20:03 D'ailleurs, si ces bilatérales avaient pour objectif de mettre en lumière de la part du gouvernement
20:11 les éventuelles dissonances ou nuances entre les différents syndicats,
20:15 l'intersyndicale, elle, va se reconstituer dans les jours qui viennent,
20:19 puisque le 30 mai, les syndicats ont rendez-vous justement pour arrêter et présenter leur proposition commune sur les salaires.
20:29 Donc la voie de sortie, elle est là, une grande conférence sociale sur les salaires.
20:33 Vous voulez ajouter, Patrice Moineau ?
20:34 Oui, le positionnement de Sophie Binet est très fin, parce qu'elle doit à la fois donner des gages à la ligne dure de la CGT,
20:41 et en même temps, on sait qu'elle est plutôt ouverte au dialogue et à la négociation.
20:46 Avec son agenda et son ordre du jour.
20:49 Elle respecte aussi les grands équilibres à l'intérieur de la CGT aujourd'hui.
20:53 Effectivement probable que si jamais le gouvernement propose aux syndicats de venir discuter avec In Fine,
21:02 l'espoir pour les salariés, donc les français, d'enfin obtenir ces revalorisations salariales,
21:09 et pas uniquement dans le cadre de négociations entreprise par entreprise.
21:13 Là, les syndicats n'auront pas le choix. Ils seront obligés de rentrer dans leur rôle,
21:16 de s'asseoir à la table des négociations et de négocier.
21:18 Allez, il est question aussi ce soir à Matignon de la sécurité des maires de France qui, vous le savez,
21:26 subissent un nombre croissant d'agressions dans ce climat politique très tendu,
21:32 et ce climat de montée des radicalités et parfois des déviolences.
21:35 Elisabeth Borne a reçu le maire de Saint-Brévin, Yannick Moraise, qui n'est pas revenu sur sa démission.
21:43 Le maire de Saint-Brévin-Lépin en Loire-Atlantique a-t-il été abandonné par l'État ?
21:49 Voici ce qu'il disait ce matin lors d'une audition au Sénat avant sa rencontre avec la Première Ministre à Matignon.
21:57 Mes enfants me disent de tout arrêter. Ma femme ne veut plus rester sur Saint-Brévin,
22:03 puisque pour l'instant, la personne n'est toujours pas arrêtée.
22:07 C'est ce qu'elle me dit en faisant mes courses. Si ça se trouve, je le croise.
22:13 Il est peut-être en train de rigoler dans mon dos une fois qu'il m'a croisé.
22:16 Donc, plus ce qui s'est passé le week-end dernier, on n'a pas envie.
22:21 Donc, ma décision, je ne reviendrai pas en arrière. C'est bien décidé.
22:26 Oui, Thaïs Haïtousse, vous entendez ces mots qui sont chargés d'émotion du maire de Saint-Brévin, Yannick Moraise.
22:33 Il en a été beaucoup question ces derniers jours.
22:35 Et pour cause, il y a eu ce sentiment d'un élu qui a prévenu, dont le domicile a été incendié.
22:44 Ça ne date pas d'hier, ça ne date pas de ce week-end, ça date du mois de mars,
22:48 qui a essayé de tirer la sonnette d'alarme, qui ne s'est pas senti protégé, qui n'y reviendra pas.
22:53 Oui, il n'y reviendra pas. D'ailleurs, j'ai écouté avec beaucoup d'attention son audition devant la commission des lois du Sénat.
22:59 Donc, il dit avec des mots très, très forts, finalement, que l'autorité administrative,
23:03 que ce soit le sous-préfet, le préfet ou les personnes en charge de la sécurité publique,
23:08 n'ont non seulement pas entendu la détresse de l'élu ou des élus locaux,
23:13 parce qu'il n'est pas le seul à avoir fait l'objet de menaces, mais lui, les menaces ont été mises à exécution.
23:18 Et que même au-delà de ça, il y a eu quand même des propos ou des remarques qui frôlent le mépris.
23:24 Donc, c'est à ça qu'il faut aujourd'hui, en tout cas, s'attaquer.
23:28 La commission des lois va regarder, va auditionner un peu les représentants de l'autorité administrative,
23:33 de la puissance publique, pour comprendre un peu ce qui s'est passé.
23:35 Il faut avoir à l'esprit qu'il y a beaucoup d'élus locaux, des maires, des conseillers municipaux,
23:39 des conseillers régionaux, qui sont l'objet, soit de menaces ou d'agressions.
23:43 C'est aujourd'hui leur quotidien.
23:45 Je voudrais dire par ailleurs que, quelquefois, la réaction des politiques, elle n'est pas à la hauteur.
23:50 Parce que de dire qu'il faut davantage les protéger, oui.
23:53 Mais je pense que c'est aussi un état d'esprit qu'il faut faire évoluer.
23:56 Les élus locaux, ils sont là pour faire vivre la démocratie, faire vivre la République.
23:59 De leur dire "mettre un policier à chaque coin de rue" ou de leur donner une protection particulière.
24:04 - C'est pas une solution, ça ?
24:05 - C'est évidemment pas une solution.
24:07 C'est comme quand on dit, et pardonnez-moi ce parallèle, comparaison n'est pas raison,
24:10 mais quand on dit "on va équiper des gendarmes et des policiers de casques, de matériel de protection,
24:14 pour éviter d'avoir des blessures quand ils prennent des boules de pétanque",
24:17 c'est à peu près pareil.
24:18 C'est pas parce qu'on donne une protection supplémentaire à des élus locaux, qu'on arrêtera ces incidents.
24:22 Je pense que politiquement, il faut aussi un sursaut, il faut aussi comprendre pourquoi il y a de la violence contre les élus.
24:27 Ça date pas d'hier, on se souvient en 2019, lorsqu'un élu est mort accidentellement, écrasé par un véhicule,
24:35 on a eu un sursaut, une loi qui a été votée pour donner une protection juridique, protection particulière,
24:40 renforcer l'arsenal de sanctions contre...
24:42 - Ça n'a pas empêché Saint-Brévin.
24:43 - Et ça n'a pas empêché Saint-Brévin.
24:45 Et ça n'empêche pas d'autres actes criminels, d'autres actes de délinquance à l'égard des élus.
24:50 - Mathrice Moyon.
24:52 - Alors juste un chiffre, au mois de décembre, le tribunal de Nantes recensait 22 plaintes d'élus.
24:56 Et moi je voudrais revenir quand même sur cette affaire de Saint-Brévin,
24:59 parce que c'est aussi une instrumentalisation de la question migratoire.
25:02 Puisque dans cette affaire, il y avait la contestation effectivement d'un centre d'accueil de demandeurs d'asile,
25:08 qui existe à Saint-Brévin depuis 2018, je crois, et il n'y a jamais eu aucun incident à déplorer.
25:16 Saint-Brévin, c'est une petite station balnéaire...
25:18 - C'est le projet de déplacement de ce centre qui a fait polémique
25:22 et qui a motivé ces manifestations souvent de personnels d'extrême droite,
25:28 qui a créé une situation de tension en fait.
25:30 - Alors qu'il n'y a aucun trouble jusqu'à présent à déplorer.
25:33 - Je vous fais reçuter Roselyne Fèvre et Julien Barry-Lecomte,
25:36 les mots de Gérald Darmanin ce matin sur France Inter à propos du maire de Saint-Brévin.
25:41 - Nous allons poursuivre devant la cour de cassation.
25:45 Nous irons jusqu'au bout du chemin judiciaire s'il le faut.
25:48 Cette décision...
25:50 - Voilà, c'est pas le bon sonore.
25:52 On va écouter Gérald Darmanin ce matin, qui était l'invité de France Inter,
25:57 qui a dit, Roselyne Fèvre, qui a expliqué chez nos confrères,
26:02 qu'on aurait dû faire davantage incontestablement.
26:05 - Sans doute que la République n'avait pas encore assez de moyens pour les protéger.
26:09 La République, la police et la gendarmerie,
26:11 dans le cas du maire de Saint-Brévin, la gendarmerie a fait son travail,
26:13 peut-être qu'on aurait dû faire davantage incontestablement.
26:16 Bien sûr que nous recevons ses paroles, c'est toujours évidemment une défaite de la politique,
26:20 une difficulté, un échec lorsqu'un maire démissionne,
26:22 il doit s'attaquer dans sa vie personnelle,
26:24 même s'il y a encore une enquête judiciaire qui donnera, j'en suis sûr, des résultats.
26:27 Peut-être qu'on n'en a pas fait assez, en effet,
26:29 peut-être qu'on n'est pas assez au rendez-vous de la protection des élus,
26:32 et notamment des élus ruraux.
26:33 Bien sûr que c'est une remise en cause de l'action que nous menons tous collectivement.
26:37 - On aurait dû faire davantage, c'est un aveu,
26:39 c'est une reconnaissance peut-être de quelque chose qui manque
26:42 autour de la protection des élus Roselyne Fèvre.
26:45 - Oui, quand on écoute d'ailleurs le maire, la commission au Sénat,
26:50 c'est édifiant, je pense qu'il faut l'écouter,
26:53 parce qu'il dit effectivement que le sous-préfet lui a dit
26:55 "Oui, enfin moi, j'ai plein de menaces, ça n'aboutit jamais".
27:00 Le colonel aux gendarmeries qui visiblement lui dit
27:03 "Mais vous pouvez toujours porter preinte, mais ça ne servira à rien, on ne fera rien".
27:06 Donc ça illustre fondamentalement la cassure entre les élus locaux et l'Etat,
27:12 et Paris en quelque sorte.
27:14 Et ce mépris, en fait, vous avez raison, on ne va pas mettre un policier derrière chaque élu.
27:20 - Ce que disait Trice Aït Youssef.
27:22 - Derrière chaque élu, mais au moins avoir le sentiment qu'on les écoute,
27:25 surtout quand on leur...
27:27 C'est une décision, parce que la décision sur le transfert du centre de migrants dans une école,
27:32 c'est la décision de l'Etat, ce n'était pas la décision du maire.
27:35 Donc en plus, il doit subir lui-même ces changements qu'il n'avait pas décidés lorsqu'il a été élu.
27:45 - Nous restons sur ces questions, rassurez-vous, dans un instant,
27:48 nous rejoindrons Guillaume Fariol à Matignon pour savoir ce qu'il a été éventuellement décidé
27:52 en matière de protection des élus.
27:54 Nous évoquerons ensuite l'affaire qui concerne Nicolas Sarkozy,
27:58 20h31 sur France Info, c'est l'heure du Retour de l'Info.
28:03 (Générique)
28:10 - Et l'Info, c'est avec vous, bonsoir Edouard Marguier.
28:12 - Bonsoir Jean-François, bonsoir à tous.
28:14 La Première Ministre s'en prend à la proposition de loi pour abroger la réforme des retraites.
28:18 "L'état constitutionnel", déclare Elisabeth Borne au sujet du texte déposé par le groupe Lyoth
28:23 à l'Assemblée Nationale et qui sera examiné début juin.
28:27 La Première Ministre semble sur la ligne de ses députés de son camp
28:31 qui voulait empêcher cette proposition sur ce fondement.
28:34 La chef du gouvernement qui était avec la leader de la CGT, Sophie Binet,
28:39 dénonce ce rendez-vous comme un monologue patronal à la place d'un dialogue social, selon elle.
28:45 A Matignon où se trouve le maire démissionnaire de Saint-Brévin-Lépin,
28:48 Yannick Moraise a confié au Sénat auparavant ne pas avoir l'intention de reculer
28:53 et de retirer sa démission qu'il a présentée face aux pressions reçues de l'extrême droite,
28:58 notamment concernant son projet de transfert du centre de demandeurs d'asile dans sa commune de Loire-Atlantique.
29:05 L'Ukraine juge importante la participation de la Chine aux efforts de paix.
29:09 Un émissaire de Pékin est à Kiev. La Chine veut jouer un rôle de médiateur dans le conflit avec la Russie.
29:15 Le ministre ukrainien des Affaires étrangères insiste sur le respect de son intégrité territoriale.
29:21 Déclaration faite dans l'après-midi, l'émissaire chinois sera à Paris en tout début de semaine prochaine
29:26 pour évoquer ce dossier. Le prince Harry et son épouse Meghan impliqués dans une course-poursuite
29:32 dangereuse à New York avec les paparazzi, c'est ce que déclare en tout cas le fils du roi Charles III.
29:38 La séquence a duré deux heures dans la ville américaine et aurait pu être catastrophique
29:43 selon le prince Harry qui s'en prend régulièrement à la presse à scandale
29:47 qu'il juge responsable de la mort de sa mère Diana à Paris en 1997.
29:52 La dernière demi-finale de la Ligue des champions de football ce soir. Match retour, Real Madrid.
29:57 Manchester City à l'aller, il y avait eu un partout. Le vainqueur retrouvera l'Inter Milan.
30:01 Coup d'envoi dans une demi-heure.
30:03 Ce que Matignon va mettre en place pour éventuellement protéger les maires, nous rejoindrons dans un instant
30:20 Guillaume Fariol en direct de Matignon. Nous évoquerons également Nicolas Sarkozy
30:27 condamné en appel dans l'affaire des écoutes et qui se pourvoit en cassation.
30:31 L'ancien président est-il ciblé par les juges ? Nous poserons la question pour refermer ces informés
30:37 avec Julie Marie Lecomte, chef du service politique de France Info.
30:41 Roselyne Fèvre, la chef du service politique de France 24.
30:44 Patrice Moyon, chroniqueur économique et social, éditorialiste à Ouest France.
30:48 Chris Aitousef, docteur en droit public spécialiste de la sécurité globale.
30:53 Sans plus entendre, nous allons donc à Matignon, nous vous retrouvons.
30:58 Bonsoir à vous Guillaume Fariol. - Bonsoir.
31:00 - Du service politique de France Info.
31:02 Mon cher Guillaume, donc il y a eu Elisabeth Borne qui a reçu le maire de Saint-Brévin
31:08 qui a évidemment dû lui rappeler que de toute façon il maintenait sa démission.
31:14 Et aujourd'hui il y avait cette idée d'essayer de trouver les moyens peut-être de mieux protéger les élus.
31:22 Qu'est-ce qui a été décidé ce soir ?
31:24 - Oui tout à fait, Yannick Mores qui sort d'ailleurs à l'instant de Matignon
31:28 de cet entretien avec la première ministre qui a duré une bonne heure.
31:32 Vous en parliez, ces annonces qui vont suivre sur la lutte contre les violences aux élus.
31:36 Nous en connaissons déjà les détails avec une mesure phare, la création d'un centre d'analyse et de lutte
31:41 contre les atteintes aux élus, c'est le nom officiel.
31:44 Il permettra de mettre en commun les informations des préfectures, des gendarmeries, des commissariats
31:48 pour créer une base de données des violences contre les élus.
31:51 Mieux connaître le phénomène pour mieux y répondre, explique-t-on au ministère des Collectivités territoriales.
31:57 Dispositif accompagné d'un pacte sécurité, comprenez une série de mesures pour protéger les élus.
32:02 Plus de 3400 références seront nommées dans les commissariats ou gendarmerie
32:06 à eux de recueillir la parole des élus, leurs plaintes si nécessaire,
32:11 des plaintes qui d'ailleurs pourront désormais être recueillies directement chez les élus ou à leur mairie.
32:15 Autre mesure, le renforcement du dispositif dit "alarme élu",
32:19 chacun pourra se signaler, rejoindre une liste s'il se sent en danger.
32:23 En cas d'appel au 17, la demande sera ensuite jugée prioritaire.
32:27 Le tout accompagné de patrouilles renforcées au domicile de l'élu ou à sa mairie.
32:30 Et puis un autre volet de ce plan, la répression.
32:32 Un texte de loi sera présenté dans les prochains mois pour renforcer les sanctions pénales des auteurs de violences.
32:38 Les peines seront les mêmes qu'en cas d'agression des forces de l'ordre.
32:42 Merci à vous Guillaume Fariole pour toutes ces précisions en direct de Matignon.
32:46 Alors je me tourne naturellement vers vous, Driss Haïtoucef, vous êtes le spécialiste des questions de sécurité globale.
32:52 Vous entendez ce qu'a expliqué Guillaume à l'instant ?
32:54 Est-ce que ça vous semble à même de peut-être accroître la protection de ces élus désormais très exposés aux violences ?
33:01 Je pense que d'abord les agresseurs de l'élu de Saint-Brévent, je pense qu'ils n'ont pas attendu un texte.
33:08 Je pense qu'ils n'ont pas peur finalement de ce qu'on pourrait demain leur reprocher pour commettre l'acte criminel.
33:14 Je pense que ça va aussi dans le bon sens, il faut le dire, que tout ce qui participe d'une certaine manière à renforcer l'élu local,
33:20 y compris dans le cadre de sa protection judiciaire et renforcer les sanctions contre ceux qui commettent des violences contre les élus locaux,
33:27 je pense que c'est le bienvenu.
33:28 Pour autant, je pense qu'il ne faut pas se dédouaner d'une réflexion profonde, en tout cas d'une vaste réflexion transpartisane,
33:35 sur pourquoi aujourd'hui le métier d'élu local est un métier de plus en plus compliqué.
33:39 Pourquoi on a du mal dans un certain nombre de communes à trouver des élus locaux ?
33:42 Je pense qu'il y a aussi cette question de la relation aussi à la démocratie, ou en tout cas à une crise un peu démocratique si je puis dire ainsi.
33:51 On a aussi des difficultés, et c'est vrai, il faut le reconnaître, il faut changer les mentalités.
33:55 Qu'on soit de droite ou de gauche, je pense qu'il faut qu'on arrive à un moment donné à se respecter.
33:59 Il faut qu'on fasse, qu'on soit d'accord ou pas d'accord avec les élus locaux, il faut qu'on puisse les respecter.
34:03 Et je pense que les partis politiques sont les premiers aussi à mener cette réflexion.
34:07 - Et quand vous voyez, Driss, un dispositif à l'armée élue, un pacte de sécurité, un centre d'analyse et de lutte pour les atteintes aux élus,
34:18 ce sont quoi, des gadgets ou c'est vraiment un dispositif très efficace qui va se déployer sur l'ensemble du territoire ?
34:23 - Non mais dans la durée... - Vu le nombre des élus locaux...
34:25 - C'est exactement ça, dans la durée ça ne vit pas bien, voilà, parce que vous allez avoir les 3400 référents,
34:31 ils ne sont pas référents à temps plein, ils ont une autre activité, ils sont aussi déployés sur la voie publique.
34:35 Alors c'est vrai qu'ils vont faciliter la prise de plainte, c'est pas n'importe quel policier qui prend une plainte au domicile d'un élu local.
34:41 Donc je pense que ce genre de dispositif compte... Il y a 36 000 communes, je ne parle même pas des départements et des régions et des intercôts,
34:47 même si, évidemment, les élus locaux sont aussi dans les intercôts.
34:50 Mais il y a 36 000 communes, si vous voyez à un moment donné les efforts humains qu'il faut déployer,
34:54 ils ne sont pas tous agressés, mais ça représente beaucoup, beaucoup, beaucoup d'effectifs humains et de développement, j'ai envie de dire, technique.
35:00 Donc dans la durée, ce genre de dispositif, il faut bien le reconnaître, ça vit très mal.
35:04 - Julie Marie Lecompte... - Oui, allez-y, Roselyne Zèvre.
35:06 - C'est une sensibilisation, c'est comme pour les femmes battues, apprendre à ne pas leur dire "rentrez chez vous, c'est pas très grave"
35:13 ou même, ça me fait penser, ça aurait pu se terminer très mal, cette affaire de Saint-Brévin, au professeur.
35:20 Si peut-être que Samuel Paty avait été protégé par son administration, peut-être qu'il ne serait pas mort.
35:28 Donc ça a au moins le mérite de prendre en compte cette souffrance et ce sentiment d'être abandonné, effectivement.
35:36 - Il y a une symbolique forte. Julie Marie Lecompte, vous êtes d'accord avec ce que dit Roselyne Zèvre ou il fallait une espèce de réponse politique ?
35:41 - Je suis assez d'accord avec Roselyne, je suis d'accord avec Roselyne, dans la mesure où ce dispositif, même si on a toujours très peur,
35:51 quand on entend comme réponse à un moment de crise la mise en place d'un centre d'analyse, en général, on se dit "ouh là là, ça va pas être très concret".
36:00 Bon, quand même, l'intérêt, me semble-t-il, des mesures, c'est qu'au moins, elles posent des jalons de ce qui ressemble à des procédures.
36:11 Et dans le témoignage édifiant du maire ce matin devant la commission des lois du Sénat, ce qu'on percevait, c'est que précisément, tout le monde a dit...
36:24 - On s'en foutrait. - Non, mais de toute façon, ça sert à rien.
36:27 Là, au moins, on envoie le signal aux différents acteurs de l'État que si un élu alerte, il y a un certain nombre de procédures qu'il faut enclencher.
36:42 Et moi, ce qui m'a frappée aujourd'hui, c'est qu'au moment où Yannick Moraes était en train de témoigner devant les sénateurs,
36:52 au même moment, Elisabeth Borne était en train d'essayer de mettre sous tension justement les directeurs d'administration en disant
36:59 "Faites attention, soyez à l'écoute, soyez proche de votre terrain", alors que précisément, ce maire était en train d'exposer à quel point toutes les autorités locales de l'État avaient été défaillantes.
37:21 - Allez, dans un instant, nous allons évoquer toujours ce climat de violence qui va croissant dans ce pays, avec notamment l'affaire de l'agression de Jean-Baptiste Tronieux, le petit-neveu de Brigitte Macron.
37:33 Et nous évoquerons bien évidemment la condamnation et le pourvoi de Nicolas Sarkozy dans l'affaire des écoutes.
37:39 20h40 sur France Info. Tout d'abord, c'est le Fil Info, le retour Frédéric Baillada.
37:44 - Dialogue de sourds, on nous avait vendu du dialogue social, on a assisté à deux heures de monologue patronale, a dénoncé ce soir la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet à la sortie d'une réunion d'une heure et demie à Matignon avec Elisabeth Borne.
37:56 La Première ministre a une nouvelle fois refusé de retirer la réforme des retraites au mépris de toutes les évidences, a-t-elle ajouté la CGT.
38:04 Appel des salariés à la mobilisation générale. Le 6 juin prochain, Elisabeth Borne estimelle que la proposition de loi pour abroger la réforme des retraites est anticonstitutionnelle.
38:15 Nicolas Sarkozy de nouveau condamné dans l'affaire Bismuth. La Cour d'appel de Paris a confirmé la décision des juges de première instance.
38:22 Trois ans de prison, dont un enferme, pour corruption et trafic d'influence dans l'affaire des écoutes.
38:27 Nicolas Sarkozy est également privé de ses droits civiques pour une durée de trois ans. Ses avocats ont immédiatement annoncé un pourvoi en cassation suspensif de cette condamnation.
38:37 L'avocat historique de l'ancien chef d'Etat Thierry Herzog et un ancien haut magistrat Gilbert Rasilère sont également reconnus coupables dans cette affaire de corruption.
38:45 Le procès des agresseurs présumés de Jean-Baptiste Tronieux et le petit-neveu de Brigitte Macron aura lieu dans trois semaines.
38:51 Leurs avocats ont demandé un délai pour mieux préparer leur défense. Les trois prévenus ont été placés en détention provisoire.
38:58 Ils présentent des profils de marginaux tous connus pour des faits de violence.
39:02 La victime a été rouée de coups lundi soir devant la chocolaterie familiale à Tronieux, à Amiens, lors d'une manifestation contre la réforme des retraites.
39:12 D'espoir d'une baisse des prix des produits alimentaires, les 75 plus gros industriels de l'agroalimentaire acceptent de rouvrir les négociations sur les prix avec la grande distribution.
39:21 Les pourparlers qui devraient reprendre avant la fin du mois une excellente nouvelle pour les consommateurs, selon le ministre de l'économie Bruno Le Maire.
39:30 20h, 21h, les informés, Jean-François Aquiline.
39:39 Évoqué à l'instant par Frédéric Bagnadin, le report du procès des trois hommes jugés pour l'agression effectivement du petit-neveu de Brigitte Macron, Jean-Baptiste Tronieux, qui n'était pas présent à l'audience.
39:54 Il s'est vu délivré quatre jours d'ITT, donc renvoi de l'audience.
39:59 Les avocats des, on va dire, des hommes qui doivent être jugés, parlent de, non pas de militants politiques.
40:06 L'un d'eux a dit de babâche, c'est le mot qui a été utilisé par l'un de ses avocats, écoutez, Maître Marc Blondet.
40:13 Ce n'est pas des preniers de cordée, ce n'est pas les plus malins des individus que la terre ait jamais porté.
40:20 Enfin, je ne sais pas, il y en a un qui est sous curatel, il y en a, je vous le dis, il y en a un qui devrait l'être.
40:25 Ils ont pour l'ensemble des parcours assez chaotiques de placement, de placement foyer, etc.
40:30 Ils sont tous issus d'un milieu modeste. Ils ont pour l'essentiel pas de formation. Ils ont pour la totalité, je crois, pas de travail.
40:38 Et peu de perspectives d'en trouver, même s'il suffit de traverser la rue. Voilà, c'est un peu compliqué.
40:44 Ce n'est pas des malindres, Isaït Youssef, ça va être le système de défense pour essayer de faire baisser un petit peu les peines qu'encourent ces personnes.
40:53 Oui, je pense que ce n'est pas très sympathique pour les agresseurs, parce que ça reste des agresseurs.
41:00 Après, le tribunal posera 32 questions, comment ils ont identifié, pourquoi lui, comment, voilà.
41:05 Bon, je pense qu'encore une fois, on parlait de la violence à l'égard des élus, ça vise aussi la famille des élus.
41:11 Donc c'est aussi ça qu'il faut aussi combattre. Mais bon, c'est une affaire en cours.
41:17 Est-ce qu'il y a aussi ce questionnement, alors je vous pose la question à tous les quatre, sur la réponse pénale, finalement.
41:25 Parce que ça a été dit, renforcer les peines dans les agressions.
41:28 Patrice Moillon, si ce n'est pas si grave parce qu'ils sont un peu irresponsables et on va les mettre dehors et on n'en parle plus,
41:34 ça veut dire qu'il n'y a pas de réponse pénale dans cette histoire.
41:37 Non, ça ne se passe pas comme ça, c'est une irresponsabilité pénale.
41:41 Ce n'est pas parce que l'avocat dit non mais ce ne sont pas des premiers de cordée, non, non, c'est la justice,
41:47 en tout cas il y a un service particulier, des experts, qui se pensent sur est-ce qu'il y a une abolition du discernement ou pas.
41:53 C'est à la suite de cette expertise que oui, ils sont déclarés, voilà, ce n'est pas lui qui le décide.
41:59 Mais ce que dit l'opinion publique aujourd'hui, c'est une certaine forme d'impunité de la part,
42:05 mais si, c'est ce que dit l'opinion, qu'il y a une forme d'impunité, les policiers le disent aussi,
42:10 de la part des personnes qui commettent des dégradations, qui agressent des élus et autres.
42:15 C'est un peu le sujet de la réponse pénale qui est posée.
42:18 Il faut des sanctions, il faut des sanctions et il faut répéter que la violence est inadmissible
42:23 parce qu'on voit bien quand même que ce comportement violent, il se diffuse aujourd'hui un peu partout dans la société,
42:29 que ce soit à l'école, que ce soit aussi dans la radicalisation de certains mouvements à l'extrême droite ou à l'extrême gauche.
42:36 Quand il y a une agression, il faut qu'elle soit punie.
42:38 Est-ce qu'il faut que ça passe, en l'occurrence, forcément par la prison ?
42:41 Peut-être pas, ça dépend du niveau de l'agression.
42:44 – La réponse pénale n'est pas forcément à la prison.
42:46 – C'est ça, mais il faut des sanctions, oui.
42:48 – Oui, Dreyfus a dit tout seul là-dessus ?
42:50 – Oui, le neveu du président de la République, il a quatre jours d'ITT.
42:57 Vous n'envoyez pas quelqu'un en prison, alors énormément de prison,
43:00 pour une mesure comme ça, ça me paraît quand même déjà très fort.
43:03 Vous n'envoyez pas quelqu'un en prison pour avoir frappé quelqu'un avec quatre jours d'ITT.
43:08 Moi ça me paraît, aujourd'hui la situation de nos prisons, vous avez bien fait de le souligner,
43:13 c'est pas que la prison, aujourd'hui on a 60 000 places de prison, vous avez 73 000 détenus, vous avez un record absolu.
43:19 Donc d'envoyer des personnes en plus en prison…
43:21 – Oui, 112 % d'occupation des prisons.
43:23 – 115, dans certaines prisons ça frôle les 200.
43:25 Donc si vous voulez, pour quatre jours d'ITT, moi je vois mal le juge judiciaire, au tribunal,
43:29 surtout si c'est des primo-délinquants, les envoyer en prison, c'est un constat.
43:33 – Allez, venons-en à Nicolas Sarkozy, condamné en appel à Paris à trois ans de prison,
43:39 dont une année ferme à exécuter sous bracelet électronique, pour corruption,
43:44 trafic d'influence dans cette affaire des écoutes, dite affaire bismuth,
43:49 sanction inédite pour un ancien chef de l'État.
43:51 La Cour de l'appel lui a également infligé une interdiction des droits civiques pour trois ans,
43:57 ce qui le rend quand même inéligible, ce n'est pas rien.
43:59 Son avocate a annoncé un pourvoi en cassation, qui a suspendu de fait les mesures annoncées.
44:05 Maître Jacqueline Laffont, qui a dénoncé une décision, a-t-elle dit,
44:09 vous allez l'entendre, stupéfiante, critiquable en droit et en fait.
44:12 – Nous allons poursuivre devant la Cour de cassation,
44:16 nous irons jusqu'au bout du chemin judiciaire s'il le faut.
44:19 Cette décision-là me semble stupéfiante, elle est critiquable, contestable, en droit, en fait,
44:27 et nous ne lâcherons pas ce combat-là, qui est un combat juste,
44:33 face à une décision particulièrement inique et injuste.
44:37 – Roselyne Pfebvre, Nicolas Sarkozy, déterminée à aller au bout, jusqu'au bout,
44:42 pour sa défense, ça va aller très loin cette histoire.
44:44 – Mais ce qu'essaye de dire son avocate, dans le fond, c'est que ce qui suscite le malaise,
44:49 bon, il y a la décision, peu importe, mais c'est peut-être le modus operandi de la justice.
44:55 Et c'est vrai que depuis une trentaine d'années, la justice cherche,
45:00 depuis les affaires du Parti Socialiste, à conquérir son indépendance.
45:05 Et donc, elle a un sentiment de toute puissance,
45:09 et d'être le premier pouvoir au-dessus de tous les pouvoirs.
45:15 Et en quelque sorte, on a bien vu que, sur cette affaire,
45:20 la façon dont on a pu mettre en examen Nicolas Sarkozy,
45:25 c'était ces fameux filets dérivants, et les écoutes téléphoniques.
45:30 Et ça, ce sont des moyens, quand même, illégaux,
45:33 mais la justice n'est jamais sanctionnée quand elle fait quelque chose d'illégal.
45:41 Alors, je ne parle pas de la décision de justice,
45:43 je parle juste de ce malaise que ça peut susciter de la part des avocats.
45:49 – Là-dessus, c'est ça un peu ce qui est remis en cause dans cette instruction-là,
45:52 "try to save".
45:54 – Oui, ce qui a été remis en cause, c'est la manière dont cette enquête a débuté,
45:58 effectivement, avec, comme vous l'avez très justement dit, ces filets dérivants,
46:02 c'est à l'égard d'un ancien président de la République
46:05 contre lequel il n'y avait pas forcément d'enquête précise,
46:07 et donc on exhume des enquêtes, etc.
46:10 Il y a eu, pour autant, des décisions de cour d'appel,
46:14 de cour de cassation, sur, effectivement, est-ce qu'on peut ou pas espionner une conversation,
46:19 capter une conversation, utiliser une conversation
46:21 entre l'ancien président de la République, ou en tout cas un citoyen et son avocat.
46:25 Bon, des magistrats, des juges se sont pensés sur cette question,
46:28 et puis en renvoyant, en disant que oui, on peut,
46:30 dans la mesure où la ligne téléphonique n'était pas à son nom, etc.
46:33 Bon, il y a des faits, il y a la défense et l'accusation, mais il y a des faits,
46:38 il y a un fondement à une condamnation en première instance, puis maintenant en appel.
46:42 Donc, effectivement, maintenant, la cour de cassation devra pas statuer sur le fond,
46:46 mais plutôt sur le dispositif, savoir est-ce qu'on avait le droit de le faire, etc.
46:49 Étant entendu que des juges se sont déjà prononcés sur le sujet.
46:52 Donc, maintenant, après, sur le fond, je ne connais pas très bien le dossier,
46:55 même si, comme tout le monde, je lis les articles de presse.
46:58 Bon, c'est dans le président de la République qu'il a, effectivement, dans le cadre de ses écoutes,
47:02 un nombre d'affaires qui remontent.
47:03 On voit bien que Big Malone ne s'en fait pas partie,
47:05 mais dans le cadre de l'affaire Libyen également, qui était aussi le début,
47:08 le démarrage de cette affaire.
47:10 Le parquet national financier vient, les procureurs viennent de solliciter un renvoi
47:15 devant le tribunal de Nicolas Sarkozy, ainsi que 12 autres prévenus, 13 autres prévenus.
47:20 Bon, maintenant, la justice doit faire son petit bout de chemin.
47:24 Allez, je vous ferai entendre dans un instant deux réactions à cette condamnation
47:29 qui se poursuit par un pourvoi en cassation.
47:32 Donc, c'est un dossier qui rebondit.
47:34 20h50 sur France Info.
47:35 Tout d'abord, c'est le Fil Info avec Frédéric Beignada.
47:37 Nicolas Sarkozy, premier ancien président condamné à de la prise en ferme.
47:41 Une peine confirmée en appel dans l'affaire dite « des écoutes »,
47:44 trois ans de prison, dont un enferme.
47:46 Une peine assortie d'une privation des droits civiques de l'ancien président de la République.
47:50 Ses avocats ont décidé de se pourvoir en cassation.
47:53 Yannick Morès, le maire de Saint-Brévin, reçu en cette fin de journée par Elisabeth Borne.
47:57 La première ministre a voulu apporter son soutien à l'élue de Loire-Atlantique
48:01 qui a annoncé sa démission après avoir vu sa maison partiellement incendiée.
48:05 « Il n'a pas l'intention de revenir en arrière », a-t-il dit devant la commission des lois de l'Assemblée.
48:09 Yannick Morès a détaillé les menaces subies depuis fin 2021,
48:13 depuis qu'il a officialisé le transfert d'un centre de migrants près d'une école de sa commune.
48:18 Le principal suspect de la fusillade de Villereup en Meurthe-et-Moselle
48:21 a été mis en examen pour tentative d'assassinat.
48:24 Cinq personnes ont été blessées, dont trois grièvement la semaine dernière.
48:28 Des renforts de gendarmerie sont arrivés aujourd'hui dans cette petite ville de l'Est de la France.
48:33 Le secrétaire général de la Ligue arabe a officiellement salué aujourd'hui la réintégration de la Syrie
48:38 au sein du bloc dont elle avait été suspendue en 2011 en raison de la répression du soulèvement
48:43 contre Bachar el-Assad, qui fera son retour parmi ses pairs
48:47 lors du 32e sommet de la Ligue.
48:50 Et Jeda a quasiment aucune réaction aujourd'hui de la part de la communauté internationale.
48:55 Le festival de Cannes, avec la projection aujourd'hui de deux films en compétition,
48:59 le retour de Catherine Corsini et Monster du japonais Kore-eda,
49:02 qui avait remporté la Palme d'Or en 2018 avec Une affaire de famille.
49:06 Qui pourra affronter l'interminable finale de la Ligue des champions ?
49:10 Manchester City reçoit ce soir le Real Madrid tenant du titre dans la deuxième demi-finale retour.
49:17 France Info
49:19 20h21, les informés, Jean-François Ackyline
49:25 Allez, réaction, celle du député Les Républicains, Pierre-Henri Dumont,
49:30 qui a dénoncé une volonté d'humiliation de la part des juges.
49:34 Le député du Pas-de-Calais sur France Info.
49:37 Il y a eu peut-être une volonté d'humiliation.
49:40 Vous comprenez bien qu'on a un verdict qui va au-delà des réquisitions qui avaient été proposées.
49:45 On a cette humiliation de privation des droits civiques,
49:50 d'utilisation d'un bracelet électronique.
49:52 Tout cela, en réalité, peut donner l'impression que ce n'est pas totalement ce qu'on attend d'une décision justice.
49:59 Patrice Moyon, une idée selon ce député des Républicains,
50:02 donc du camp du président sortant, de l'ancien président de la République,
50:06 d'acharnement judiciaire de la part des magistrats,
50:09 parce qu'il y a trop d'affaires, trop de procès en même temps ?
50:12 Oui, alors après, on ne prête qu'aux riches.
50:15 Mais effectivement, il y a beaucoup d'affaires.
50:18 Les magistrats sont particulièrement sévères quand ils disent
50:21 « ce dévoiement porte atteinte à l'état de droit » à propos de Nicolas Sarkozy,
50:25 qui est quand même garant de l'état de droit en France.
50:28 Le président de la République, c'est quand même son rôle.
50:30 Donc si les magistrats sont sévères, il y a peut-être aussi de bonnes raisons.
50:34 Alors la question a été posée, est-ce que c'est la revanche des petits poids ?
50:39 Vous savez, c'est ce qu'avait dit l'ancien président de la République
50:42 au tout début de son quinquennat.
50:43 Il avait évoqué, à propos des magistrats, ceux de la Cour de cassation d'ailleurs,
50:47 mais les magistrats en général dans son esprit,
50:49 des petits poids qui se ressemblent tous.
50:52 J'ai posé la question tout à l'heure à Christiane Taubira, l'ancienne garde des Sceaux.
50:55 Est-ce que c'est la revanche des petits poids en question ?
50:58 Je vais encore faire confiance aux magistrats et aux magistrats
51:01 pour penser que c'est sur la base de dossiers, d'éléments, de preuves,
51:06 que ces jugements sont prononcés selon le droit.
51:10 Et je suppose que les avocats le reconnaissent,
51:13 parce qu'en général, les avocats acceptent le fait que,
51:19 parfois, ils ne parviennent pas à convaincre sur certains arguments,
51:24 mais que les jugements sont prononcés en fonction du droit.
51:27 Voilà, Julie Marie Lecomte, l'ancienne garde des Sceaux,
51:29 qui fait confiance aux décisions des magistrats.
51:32 Vous diriez, vous, que cette petite musique-là du camp des Républicains,
51:37 elle ne prend plus vraiment non plus le sort de Nicolas Sarkozy,
51:41 désormais, est assez complexe avec cette multiplication de procès.
51:45 Dénoncer l'acharnement de la justice, ça crée nécessairement une forme de malaise,
51:53 parce que c'est remettre en cause l'autorité judiciaire.
51:57 Et remettre en cause l'autorité judiciaire,
52:00 quand on plaide l'ordre républicain,
52:02 nécessairement, ça semble être quelque peu contradictoire.
52:08 Moi, ce qui m'a frappée aujourd'hui,
52:10 c'est que finalement, les réactions de soutien à Nicolas Sarkozy,
52:13 elles ont été quand même relativement timides,
52:17 y compris dans sa famille politique,
52:21 y compris parmi ses réactions, mais c'est son surprise,
52:27 celle d'Éric Ciotti, qui aujourd'hui dirige le parti,
52:31 puisque Éric Ciotti lui-même disait,
52:35 avant de briguer la présidence des Républicains,
52:38 qu'il fallait rompre l'espèce de Sarko-dépendance
52:42 qu'il y avait dans sa famille politique.
52:46 Finalement, aujourd'hui, cette condamnation de Nicolas Sarkozy,
52:50 elle pose problème.
52:52 À la fois, probablement, elle est un choc pour le citoyen français,
52:57 parce que ça veut dire quand même que pendant 5 ans,
53:01 le pays a été dirigé par un homme dont la justice dit aujourd'hui
53:05 qu'il doit être privé de ses droits civiques,
53:09 donc d'une certaine manière, qu'il ne mérite pas
53:12 d'être un citoyen français comme les autres.
53:15 Et ça, moi, je trouve ça quand même assez frappant.
53:18 Et puis, ce que ça embarrasse le plus, paradoxalement,
53:21 c'est ce dont Nicolas Sarkozy s'est rapproché ces derniers mois,
53:25 ces dernières années, et finalement, c'est Emmanuel Macron et ses troupes,
53:29 parce que c'est dans ce camp-là, aujourd'hui,
53:32 que la voix de Nicolas Sarkozy porte encore,
53:34 et que désormais, quand Emmanuel Macron consultera,
53:37 traitera son prédécesseur,
53:40 il devra le faire avec une certaine discrétion.
53:42 C'est ce que me confiait un transfuge LR aujourd'hui,
53:46 donc ancienne LR passée chez Renaissance.
53:50 - Drey Saïtou-Sef, Nicolas Sarkozy, premier ex-président condamné à la prison ferme,
53:54 il y avait eu du sursis pour Jacques Chirac dans l'affaire des...
53:57 deux ans, des emplois fictifs de la ville de Paris,
54:00 il y a une symbolique là-dessus, ou pas forcément ?
54:02 - Non, parce que je pense que la symbolique, elle est plutôt dans les autres, à mon avis,
54:07 et puis, les médias, c'est vrai que ce que vous dites,
54:09 c'est vrai pour son ancien parti politique,
54:12 parce qu'au fait, il y a une rupture, qui est totale, qui prend ses distances,
54:16 et y compris quand vous regardez finalement les médias,
54:18 quand vous lisez les médias, ça fait plus la une de l'actualité,
54:21 et pourtant un président de la République qui est condamné quand même à de la prison ferme,
54:24 alors il n'ira pas en prison, parce qu'il portera très certainement un bras électronique,
54:27 comme l'avait précisé la présidente du tribunal, donc en première instance,
54:31 mais c'est quand même, pour la France, d'avoir un ancien président qui est condamné,
54:36 c'est quand même un acte fort.
54:37 - Allez, mot de la fin avec vous, Roselyne Pfeffre.
54:39 - La justice n'a plus peur des politiques,
54:42 et ça, la justice a changé,
54:45 elle n'a pas hésité à poursuivre François Fillon en pleine campagne présidentielle,
54:50 et même Jean-Luc Mélenchon, rappelez-vous, sur La République, c'est moi.
54:54 - Allez, avec vous Patrice Moyon, la une demain de Ouest-France.
54:59 - Une une un peu conso, comment l'inflation a modifié le comportement alimentaire des Français.
55:06 - Une une même très conso, c'est pour Ouest-France demain matin.
55:09 Merci Julie Marie Lecomte, merci Roselyne Pfeffre, merci Driss Haït Youssef,
55:14 et vous Patrice Moyon, les informés reviennent demain matin à 9h sur France Info
55:19 avec Marc Fauvel et Renaud Delis.
55:23 Restez avec nous, bonne soirée sur France Info, bien évidemment.
55:26 [Musique]

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