• l’année dernière
Emmanuel Macron n’a pas envie de rester comme celui que raccompagnera Marine Le Pen depuis le perron de l’Elysée en 2027. Alors Élisabeth Borne a dégainé le gros-rouge-qui-tache… Jusqu'à se faire "recadrer" par le Président en personne !

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Transcription
00:00 La semaine dernière, c'était la NUPES qui lançait sa grande offensive contre le
00:07 Rassemblement National avec Louis Boyard en tête.
00:10 On s'en était un petit peu amusés ici.
00:13 Mais il y a de nouveaux épisodes.
00:15 Cette fois-ci, c'est la Macronie.
00:17 C'est la Macronie qui se met à trembler.
00:19 Imaginez qu'en 2027, ce soit Marine Le Pen qui raccompagne Emmanuel Macron sur le perron
00:27 de l'Elysée.
00:28 Pour la Légacy, ça ferait très mauvais genre.
00:31 Du coup, il faut combattre le Rassemblement National.
00:35 Alors la Première Ministre s'y est collée.
00:37 C'était sur Radio-J il y a quelques jours.
00:40 Vous savez, moi je ne crois pas du tout à la normalisation du Rassemblement National.
00:44 Je pense qu'il ne faut pas banaliser ses idées.
00:46 Ses idées sont toujours les mêmes.
00:48 Alors maintenant, le Rassemblement National y met les formes.
00:52 Mais je continue à penser que c'est une idéologie dangereuse.
00:55 Héritier de Pétain ?
00:56 Oui, également héritier de Pétain.
00:59 Évidemment, la traduction journalistique de cette séquence est la suivante.
01:04 Elisabeth Borne qualifie le Rassemblement National d'héritier de Pétain.
01:09 Et oui, la phrase du journaliste, elle l'a assumée.
01:14 Sauf que le nouvel épisode de cette merveilleuse saga, c'est qu'Emmanuel Macron recadre
01:23 la Première Ministre.
01:24 Le terme est le même chez tous les journalistes politiques.
01:27 Emmanuel Macron la recadre en expliquant que finalement, il ne faut surtout pas attaquer
01:34 le Rassemblement National façon années 90.
01:37 Entendez ? En diabolisant, en parlant des références à Pétain, à Vichy, etc.
01:44 Suivez mon regard.
01:46 Aussitôt, toute la gauche se récrit.
01:49 Vous voyez bien qu'Emmanuel Macron lui-même est un soutien du Rassemblement National puisqu'il
01:53 refuse de dire que le Rassemblement National c'est le pétainisme.
01:57 Et pendant ce temps-là, du côté des macronistes, on explique que c'est la nupèce qui est
02:01 le marche-pied du Rassemblement National.
02:04 Bref, chacun s'accuse.
02:05 Et pendant ce temps-là ? Pendant ce temps-là, le Rassemblement National, tranquillement,
02:11 continue à jouer les partis politiques raisonnables, continue à jouer le jeu de l'Assemblée
02:19 Nationale, le jeu démocratique.
02:21 Bref, rien ne semble entraver sa normalisation, son installation dans le paysage politique.
02:31 Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il faut arrêter.
02:34 Il faut arrêter de qualifier le Rassemblement National de ci ou de ça.
02:40 Il faut arrêter d'en faire l'ennemi public numéro un et de se construire une posture.
02:45 Jean-Luc Mélenchon l'avait fait en son temps, continue à le faire, Emmanuel Macron
02:50 n'a fait que ça pendant toutes ses campagnes électorales.
02:52 Mais ce qu'attendent les Français, c'est peut-être tout simplement qu'on réponde
02:59 à leurs problèmes.
03:00 Qu'on règle les questions de désertification médicale, de destruction de l'école, de
03:08 recul des territoires, de désindustrialisation, de fragmentation du pays.
03:16 Bref, tout ce qui peut expliquer que certains soient tentés d'aller regarder du côté
03:21 du Rassemblement National.
03:23 Le combattre, bien sûr, point par point sur son programme.
03:27 Et c'est ce que très raisonnablement a voulu faire valoir Emmanuel Macron.
03:31 Mais pas expliquer que son passé le suit parce que les Français, au fond, s'en fichent
03:38 de savoir ce qu'a été le Rassemblement National de Jean-Marie Le Pen.
03:41 Même si c'est vrai, même si en effet le Rassemblement National, ou plutôt le Front
03:47 National de Jean-Marie Le Pen a été fondé par des nostalgies de l'OAS et de la France
03:52 de Vichy.
03:53 Bien entendu.
03:54 Et ça a imprégné son idéologie et ça a imprégné ses cadres.
03:58 Bien entendu.
03:59 Mais peut-on reprocher aujourd'hui à un Jordan Bardella l'idéologie de Jean qui
04:05 s'exprimait quand lui n'était pas né ?
04:07 Ça ne prend pas.
04:08 La question est donc de savoir comment on répond aux arguments du Rassemblement National
04:16 sur les sujets économiques, sur les sujets sociétaux et surtout, puisque Emmanuel Macron
04:26 a dit qu'il faut arrêter le combat façon années 90, peut-être que lui-même aurait
04:32 pu s'abstenir en 2017 d'aller visiter Horadour-sur-Glane entre les deux tours.
04:36 Peut-être aurait-il pu éviter de faire à peu près le même genre de saillie dans
04:42 l'entre-deux-tours de 2022.
04:44 Et peut-être aurait-il pu, par exemple, faire une campagne électorale avec un programme,
04:51 avec une vision pour la France, plutôt que de lancer une réforme des retraites dont
04:56 ne veulent pas 70% des Français.
04:59 Peut-être que ce serait ça, combattre la montée du Rassemblement National.
05:02 Merci.
05:03 Merci.
05:04 Merci.
05:04 Merci.

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