Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, est l’invitée de BFM Politique.
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00:00 Nous disons, nous répétons qu'il n'y a pas de pire ennemi pour le monde du travail que le Rassemblement National.
00:05 D'abord parce que quand le Rassemblement National prétend lutter contre la réforme des retraites ou porter la retraite à 60 ans,
00:13 c'est totalement faux puisqu'il ne propose aucune mesure de financement pour garantir un haut niveau de retraite.
00:18 Que dans le même temps, le Rassemblement National, à l'Assemblée Nationale par exemple, a voté systématiquement contre toute mesure d'augmentation de salaire,
00:26 a voté pour les baisses de cotisations sociales et donc ce qui accentue le trou de la sécurité sociale et les difficultés de financement des retraites.
00:36 Voilà, ils soutiennent l'abrogation de la réforme des retraites.
00:38 Oui, oui, mais donc je lui renverrai l'hypocrisie.
00:41 C'est un soutien de façade parce qu'ils ont bien compris qu'il y a une majorité de Françaises et de Français qui étaient extrêmement opposés à cette réforme.
00:48 Mais le problème, c'est que dans les faits par leur vote à l'Assemblée Nationale, notamment sur la question des salaires et des cotisations sociales,
00:54 ils ne permettent pas du tout d'avoir une sécurité sociale de haut niveau pour garantir un avenir à notre système de retraite.
01:01 Et puis, pire, pourquoi est-ce que le Rassemblement National est le pire ennemi du monde du travail ?
01:05 Parce qu'il met en opposition les salariés entre eux en fonction de leur origine ou de leur nationalité
01:10 et ça fait diversion de l'opposition et du conflit d'intérêt avec les employeurs et avec le capital.
01:16 Et on voit combien, depuis le début du conflit, Emmanuel Macron se sert du Rassemblement National.
01:21 C'est grâce au Rassemblement National qu'Emmanuel Macron passe en force parce qu'il sait que plus le Rassemblement National est haut,
01:27 moins il y a de possibilités d'alternatives politiques dans le pays. C'est ça qui le fait tenir.
01:30 Il y a beaucoup d'études, Mme Binet, qui montrent que certains des membres de votre syndicat, beaucoup même, votent pour le Rassemblement National.
01:37 Malheureusement, le Rassemblement National est à un niveau historiquement haut dans tout le pays.
01:41 La CGT étant une organisation de masse avec plus de 700 000 personnes qui sont syndiquées, c'est des choses qui se retrouvent aussi chez nous.
01:48 Tous les syndicats et notamment la CGT, nous faisons un gros travail de formation et de sensibilisation sur le sujet.
01:53 Et ce qui est sûr, c'est qu'il y a une incompatibilité totale entre le fait d'être militant, dirigeant de la CGT et le fait d'être militant du Rassemblement National.
02:03 Dès qu'il y en a qui sont identifiés, ils sont...
02:07 On ne peut pas dire militant du Rassemblement National et membre de la CGT ?
02:09 Et dirigeant de la CGT, non, ça c'est impossible.
02:12 Non mais attendez, pas dirigeant, militant. Est-ce qu'on peut être syndiqué à la CGT ?
02:15 Avoir des responsabilités, c'est impossible. Après, évidemment que les libertés de vote, elles sont fondamentales pour nous.
02:21 Et donc les gens font ce qu'ils souhaitent dans l'isoloir.
02:23 Mais dès lors qu'ils s'affichent, oui, c'est incompatible avec le militantisme à la CGT.
02:27 Ça veut dire que là, pour les 700 000 syndiqués CGT qui peut-être nous regardent, vous leur dites,
02:33 si vous êtes adhérent au Rassemblement National, vous n'avez pas votre place à la CGT ?