Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.
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00:00 Bonsoir à tous et bienvenue à l'heure des pros. Véronique Jacquet, Philippe Bilger,
00:03 Olivier Dartigolle sont là et...
00:06 - Et Georges Fenech. - Bonsoir.
00:08 Très heureux, Pascal, de vous retrouver en pleine forme. - Comment ça va ? - Et moi je vais très bien, j'attends que le pays aille un peu mieux, c'est tout.
00:15 - Tout va bien, vous avez des informations à nous donner ? - J'ai aucune information, Pascal, je n'ai aucune information.
00:20 On discute entre nous. - Oui, oui. Moi je n'aime pas
00:24 exclure le téléspectateur de ce qui se passe avant les émissions.
00:29 - Oui. - Monsieur Fenech, je n'aime pas. - Mais moi non plus. - Donc voilà, je dis simplement que ça bouge
00:35 manifestement dans le landerneau. - Et ça ne bouge rien du tout. - Ça bouge dans le landerneau.
00:38 - Au plus haut niveau de l'État. - J'imagine bien que quand même on doit réfléchir à la suite.
00:44 - C'est quoi la suite ?
00:46 - La suite,
00:48 politiquement, après la réforme des retraites,
00:51 il va falloir aborder une seconde partie, les grandes réformes qui vont arriver. - Ces choses là sont bien dites.
00:58 - Vous pensez donc que les jours de Madame Borne sont comptés ? - Et moi je n'ai aucune information.
01:02 Je pense que logiquement,
01:06 ce gouvernement, qui a quand même été trié
01:09 par cette affaire de retraite, je me sens très mal à l'aise.
01:14 - Mais non mais attendez.
01:16 - Vous avez, Georges.
01:18 - Non mais on fait une analyse politique.
01:20 - Vous êtes un homme politique, vous le fûtes en tout cas, vous avez forcément des contacts, il y a une stratégie nouvelle, le président
01:28 Macron, il est obsédé par l'idée de ne pas
01:32 laisser son siège à Marine Le Pen. - Là-dessus on est d'accord. - Cap à droite,
01:36 les quatre prochaines années. - La France est à droite. - Cap à droite. - Bien sûr. - Cap à droite. - Voilà. - Il va donc choisir très prochainement
01:43 un Premier ministre plutôt de couleur de droite. - Ça serait la logique.
01:47 Si on veut reconstituer une majorité au sein de cette assemblée, c'est la solution la plus logique.
01:54 - Bien sûr. - Je dirais la plus démocratique. - Après, est-ce que ce sera un ancien des Républicains, est-ce que ce sera
01:59 quelqu'un de la société civile ? - Oui. - Et on l'entend. - Tout est possible. - Et on le dit, mais par définition... - La société civile c'est toujours un risque.
02:05 - Oui.
02:06 - Donc plutôt une personnalité politique de la droite. - En tout cas, en tout cas, en tout cas, ce pourrait être imminent
02:13 et plus rapide que l'on ne l'imagine peut-être. - Les changements il les a faits au début juillet, rappelez-vous.
02:18 - Je me rappelle bien, c'est pourquoi je vous interroge, je pensais que vous aviez un nom à nous donner.
02:23 - Ah non, non, non, non. - Il ne faut pas oublier une chose, c'est que le président aime énormément surprendre.
02:29 - Oui. - Donc ça ne m'étonnerait pas, Georges, mais vous ne savez rien, bien sûr.
02:33 - Et Emmanuel Macron a dit qu'il ferait le bilan au bout de 100 jours, c'est-à-dire le 14 juillet. - En tout cas, ça bouge.
02:39 Ça bouge et ça s'agite. Non, on ne va pas dire ça bouge, on va dire ça s'agite.
02:43 Voilà. - Oui. - Et que des noms, alors bon... - Est-ce que d'ici la fin de l'émission, on peut avoir une...
02:49 - Non, mais non, mais... - On peut continuer avec une majorité où il n'y a pas... Une assemblée où il n'y a pas de majorité,
02:54 où il y a des dissensions, où on ne sait pas les LR... - Non, mais donc ce nom...
02:58 - Non, mais en fait, c'est la stratégie de droite, c'est-à-dire que si vous mettez quelqu'un...
03:01 Lançons ce nom, Bruno Retailleau, par exemple. - Par exemple.
03:05 - À droite, a priori, on n'imagine pas être Premier ministre d'Emmanuel Macron.
03:09 Bon, eh bien, à ce moment-là, effectivement, ça change l'équilibre des forces à l'Assemblée nationale.
03:14 - Il faudrait que ça fasse basculer... - Et en ce sens, on se dispense d'une dissolution.
03:16 - Mais il faudrait que ça fasse basculer plus d'une vingtaine de députés LR dans la majorité.
03:21 - On ne va pas... On ne va pas... Je vous ai un peu taquiné. On ne va pas, comment dire, épiloguer là-dessus.
03:27 C'est vrai que vous faites partie de ceux qui ont des contacts, ce qui est bien normal.
03:31 Et moi, je n'aime pas mettre en dehors les téléspectateurs qui nous écoutent.
03:35 Donc d'ici la fin de l'émission, vous nous dévoilerez telle... - Je suis certain...
03:40 - ... telle "mask singer" vous n'enlèverez pas votre... - Non, non, non, c'est pas le bon.
03:43 - ... telle "mask singer" vous n'enlèverez pas votre costume. - C'est pas le bon exemple.
03:46 - Mais vous direz... - Oui, mais moi, je ne vous dirai plus rien dans la loi.
03:48 - Ah ben ça, ça ne vaut jamais rien de dire. Ça, c'est la base. - Bien sûr.
03:51 - Ça, c'est... Si vous me dites quelque chose... - Mais vous exc... Pardon, pardon.
03:54 - Oui, je vous en prie, Philippe. - Vous excluez que le coup de théâtre pourrait être qu'après que les retraites sont éliminées,
04:02 qu'il n'y a plus de problème, est-ce que ce ne serait pas un moment tout à fait extraordinaire pour faire le changement ?
04:09 - Mais c'est ça. - Avant même l'arrivée des 100 jours.
04:13 - Mais évidemment. - Oui, il n'exclue rien.
04:16 - Il en... Mais bon. - Dire qu'il le fait.
04:20 - On ne dira pas, par exemple, qu'ils ont topé... - L'intérêt.
04:23 - ... entre le Premier ministre et le futur Premier ministre et le Président. On ne dira pas cela ce soir.
04:27 On ne dira pas que le futur Premier ministre sait qu'il est futur Premier ministre. On ne le dira pas.
04:31 - Non, on ne le dira pas, à ma disposition. - Et c'est comme Van Voortraen, c'est mieux, de toute façon.
04:35 - Oui. - Bon. Mais... On ne sait pas.
04:39 - Bon, je voulais commencer ce soir parce que cette affaire est absolument extraordinaire.
04:43 On va parler évidemment des manifestations, mais hier soir, Adrien F. a été relaxé dans l'affaire Tronieux.
04:49 Vous êtes au courant de cette affaire ? Ou je vais vous la prendre ?
04:51 - Un petit peu. - Bon. Eh bien, donc ce garçon qui a été relaxé hier au bénéfice du doute,
04:57 qui était dans l'équipage qui s'en est pris à Jean-Baptiste Tronieux.
05:03 Hier, il était jugé. Il vient de passer trois semaines de détention provisoire.
05:08 Eh bien, cet Adrien F. a été interpellé aujourd'hui à Paris, à la station des Invalides,
05:15 peu de temps avant la manifestation, avec des objets qu'il n'aurait jamais dû avoir parce qu'il se rendait sur la manif.
05:21 C'en dit long, quand même, sur ces jeunes gens parfois qui nous surprennent.
05:25 Je vous propose d'écouter sur ce sujet Noémie Choux.
05:28 Il était l'un des trois prévenus renvoyés pour s'en être pris violemment à Jean-Baptiste Tronieux
05:33 et c'est le seul qui a été relaxé au bénéfice du doute.
05:36 En effet, seule la victime l'avait identifié comme étant un de ses agresseurs.
05:40 Aucun autre témoin ne pouvait en attester.
05:43 Ce jeune homme de 22 ans qui s'est présenté comme journaliste indépendant,
05:46 il n'a pas de carte de presse, il ne sait ni lire ni écrire,
05:48 mais il dit faire des vidéos qu'il diffuse ensuite sur les réseaux sociaux comme TikTok.
05:52 Il a expliqué que s'il était présent devant la chocolaterie Tronieux le 15 mai,
05:57 c'était pour couvrir ce rassemblement sauvage. Il avait d'ailleurs un brassard presse.
06:01 On l'a vu pleurer hier plusieurs fois pendant l'audience.
06:04 Le procureur n'a pas été convaincu par sa version des faits.
06:06 Pour lui, ce jeune homme a bien porté des coups à Jean-Baptiste Tronieux.
06:10 Quand celui-ci était au sol, il avait demandé sa condamnation à deux ans de prison ferme,
06:15 dont deux ans de prison dont six mois avec sursis probatoires.
06:18 Mais son avocat a insisté dans sa plaidoirie sur l'éventualité que Jean-Baptiste Tronieux
06:22 se soit trompé en l'identifiant. Le doute doit bénéficier à mon client.
06:27 Il a obtenu gain de cause. Son client a retrouvé la liberté hier à l'issue de l'audience
06:31 après trois semaines de détention provisoire. Rapidement, il a donc pris la direction de la capitale.
06:36 Puisqu'il a été interpellé ce matin près du point de départ du rassemblement
06:41 lors d'un contrôle policier, les forces de l'ordre ont trouvé sur lui un casque et des gants coqués.
06:46 Il a donc été arrêté, placé en garde à vue pour port d'armes prohibés.
06:50 Et il n'aura donc pas pu participer à la manifestation.
06:53 Alors des gants coqués, à priori, c'est des gants renforcés qui sont là pour faire le coup de poing.
06:58 C'est une partie de l'équipement de personnes qui ne viennent pas simplement se promener.
07:01 Philippe Bélgère, on découvre quand même un profil de personnalité que vous avez sans doute connu
07:07 lorsque vous étiez procureur ou avocat général.
07:09 J'en voyais peu où j'assise.
07:11 Oui, mais un garçon qui ne sait pas lire et écrire, dans la société de 2023,
07:17 qui a 22 ans, qui vient de passer trois semaines en prison, et qui manifestement n'a pas tous ses esprits
07:25 au point d'être interpellé le lendemain dans une manifestation.
07:29 C'est terrible d'ailleurs.
07:31 On sentait chez les autres, même qui ont été condamnés,
07:36 qu'il y avait un problème d'équilibre mental quand ils parlaient.
07:40 Le discernement.
07:41 Oui, absolument.
07:43 Et à chaque fois, pour un ministère public, c'est à la fois une circonstance d'une certaine manière à décharge.
07:50 Voilà des aides dont je ne suis même pas sûr qu'ils savent ce qu'est la morale qu'on veut leur transmettre,
07:57 et en même temps, il est légitime de leur appliquer la règle de droit
08:01 dès lors qu'on a la certitude absolue de leur culpabilité.
08:05 Alors là, apparemment...
08:07 Il y a un doute.
08:08 Oui, j'avais lu le compte-rendu.
08:11 On trouvait que la relax était bienveillante.
08:16 J'ai lu quelque chose.
08:18 C'est quelque chose qui a pu nous surprendre.
08:20 Aujourd'hui, c'était une journée de manifestation, la 14e.
08:23 Alors évidemment, c'est globalement un échec, mais on pouvait s'y attendre.
08:26 Après, qu'est-ce que ça va laisser comme trace dans la société française ?
08:30 Est-ce que c'est un bon calcul du gouvernement ?
08:32 Là, il y a discussion, d'autant que les Jeux Olympiques 2024 arrivent.
08:35 Et ce qu'on a vu cet après-midi, c'est peut-être le lever du rideau
08:40 de ce qui pourrait se passer l'année prochaine avec les Jeux Olympiques de Paris.
08:44 Parce que vous allez voir ces actions coup de poing et entendre les manifestants
08:49 qui annoncent que les JO seront pris en otage.
08:52 Voyez ce sujet de Sarah Fenzary.
08:55 Pas de retrait, pas de JO, ont scandé les manifestants
08:58 à l'intérieur du siège des Jeux Olympiques de Paris à Aubervilliers.
09:02 Fumigène et banderoles dans les mains, c'est l'une des actions coup de poing de cette journée
09:06 et le seul moyen de se faire entendre, selon ce manifestant.
09:10 On a une Assemblée nationale et un gouvernement qui fait un bras d'honneur à tout ça.
09:13 Nous, on est venu leur dire qu'on n'ira pas au travail.
09:16 On ne fera pas en sorte que les JO se passent bien, ça c'est clair.
09:18 Du côté d'ici les Moulineaux, des électriciens ont procédé à une coupure de courant
09:22 qui a touché pendant deux heures une large zone qui abrite des sièges de médias
09:25 et entreprises du numérique, afin de contester une nouvelle fois la loi de réforme des retraites
09:30 comme l'appuie Frédéric Probel, secrétaire général du syndicat énergie bagneux.
09:35 On a ciblé une grosse zone capitaliste d'ici les Moulineaux
09:40 où il y a Canal+ Microsoft, le siège d'Orange.
09:44 Voilà ce qu'on est capable de faire et ça c'est encore qu'un avant-goût.
09:47 On vous avait promis Roland Garros, on vous avait promis Cannes,
09:50 et bien on vous a fait ici les Moulineaux.
09:52 Certains campus sont toujours touchés et sont actuellement alimentés par des groupes électrogènes
09:56 dans l'attente d'un retour à la normale.
09:59 Mais ces paroles qu'on vient d'entendre ne tombent pas sous le coup de la loi.
10:02 Moi, je ne suis plus un spécialiste de tout cela,
10:06 mais je trouve qu'en général, le ministère public,
10:11 lorsqu'on entend grâce aux médias des propos qui sont presque provocateurs,
10:16 pour ne pas dire parfois d'apologie, là ce serait plutôt dans la provocation,
10:21 devrait saisir, si c'est possible, le ministère public est toujours à la remorque.
10:26 C'est ce qui m'a toujours agacé.
10:28 - Et au nom de quoi ?
10:30 - Imaginons... - Au nom de la loi.
10:32 - C'est bête, hein ? - Non, oui, non mais...
10:34 - Au nom de la loi. Le ministère public, a priori, c'est au nom de la loi.
10:37 - D'abord, dire quand même qu'on regarde la journée, c'est un acte isolé.
10:41 Et la manière dont l'intersyndicale s'est comportée au cours des six derniers mois,
10:46 elle a plutôt fait montre d'une responsabilité.
10:50 Après, bien sûr, moi je ne partage pas, ce n'est pas ma culture,
10:54 mais quand il ne sert à rien de manifester pendant six mois,
10:58 quand il ne sert à rien d'élire des députés parce qu'ils ne pourront pas voter au final,
11:02 ça peut libérer ce qu'on appelle des passions tristes,
11:06 ou des comportements qui sortent de ce que nous voyons comme normal
11:11 en termes de comportement démocratique.
11:13 Ça alimente ça.
11:15 - Mais alors, sans... - Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
11:17 - Non, je ne suis pas d'accord parce qu'il y a des...
11:19 - Non, c'est pas... - On est allé à...
11:21 - Mais vous répondez quoi à un syndicaliste qui dit
11:23 "En fait, nos manifestations n'ont servi à rien".
11:25 - Mais moi, je vous réponds une seule chose, parce que vous savez ce que je pense de cette loi,
11:30 qui n'est pas la meilleure possible, je réponds que le pays n'a jamais été bloqué,
11:33 je réponds que le privé n'est jamais entré dans l'arène,
11:38 je réponds qu'en fait, le pays n'a jamais été arrêté ni quoi que ce soit,
11:42 et qu'ils ont raté leur coup. Voilà ce que je réponds.
11:44 Je n'y peux rien.
11:45 - Ce qui ne veut pas dire que l'exécutif a gagné de son côté.
11:49 - Mais tout le monde a perdu, c'est perdant, perdant.
11:51 - On est d'accord. - Tout le monde a perdu.
11:52 - Les étudiants n'ont pas... - Mais évidemment, la CGT représente qu'elle-même.
11:55 - Les étudiants non plus ne sont pas rentrés dans la danse,
11:57 et on ne peut pas justifier le pouvoir de nuisance de la CGT,
12:00 dont c'est le seul moyen de se faire entendre.
12:02 - Non mais je veux dire... - Pardon, c'est cette visibilité-là,
12:04 on a vu ce que ça donnait au festival de Cannes, sincèrement, ça ne va pas loin.
12:08 - Avec un petit manque dans vos démonstrations.
12:10 Reste que l'intersyndicale et les opposants à cette réforme ont gagné la bataille de l'opinion.
12:15 - Ah non, alors attendez... - C'est pour ça que je dis que ce n'est pas rien.
12:17 - Non, non, non, non, non, attention. - Si, si, les gens d'accord sont résignés,
12:20 ils ne sont pas allés manifester. - Mais attendez, il y a Olivier...
12:22 - Il voit l'exécutif Emmanuel Macron sur le thème "vous nous avez fait un sale coup",
12:26 et on ne l'oubliera pas. - Mais Olivier...
12:28 - Olivier Laurent Berger a dit aujourd'hui "le match est en train d'être plié".
12:32 - C'est possible, mais bon... - Voilà, et l'intersyndicale,
12:34 il y a une réunion la semaine prochaine, on va voir s'il reste toujours aussi...
12:37 - Je ne pense pas qu'on puisse dire "ça y est, l'affaire est réglée".
12:38 - Un communiste qui disait... Un célèbre communiste qui disait...
12:40 - Oui, il faut savoir... - Il faut savoir arrêter une grève.
12:42 - Est-ce que vous raffinez de qui ? - Il faut aussi savoir arrêter...
12:44 - Maurice Torres, oui. Dans un contexte très particulier.
12:46 - Maurice Torres, arrêter une contestation. - Et puis finalement, ce n'est pas celui d'Olivier Laurent Berger...
12:52 - Mais ne pensez pas, Georges, que l'affaire est réglée. Dans la tête des...
12:55 - Bon, Sandrine Rousseau, c'est intéressant ce qu'elle a dit, si j'ose dire.
12:58 "La seule issue possible à une colère populaire devient la violence".
13:01 Moi, alors là, Emmanuel Macron, très soucieux de son image et de sa marque dans l'histoire,
13:05 restera comme celui qui aura brutalisé la société et passe complètement à côté de l'urgence climatique.
13:09 Moi, ce qui me frappe, et je ne vais pas le dire sur une entienne,
13:12 c'est l'indulgence dans l'espace médiatique.
13:14 Sandrine Rousseau, vous imaginez si quelqu'un du Rassemblement National disait ça ?
13:18 "La seule issue possible à une colère populaire devient la violence".
13:21 C'est formidable, d'ailleurs.
13:23 - On a une droite à gauche... - C'est formidable, parce qu'en fait,
13:25 Mme Rousseau et d'autres, Mme Rousseau, Mme Binet, Mme Thondelier,
13:28 elles peuvent dire n'importe quoi.
13:31 - Oui, mais... - Elles ont tous les droits.
13:33 - C'est-à-dire ? - Elles ont le...
13:35 - Que je comprenne bien, Pascal. - On peut être totalement opposé à ce qu'elles disent, mais elles ont le droit.
13:39 - Mais vous imaginez si... Je vous répète, si ça venait du camp de la droite,
13:43 on parlerait du retour de 1934, des ligues, etc.
13:48 - Ce qui est très grave, c'est qu'on a une ultra-gauche dont le seul programme politique,
13:52 c'est de prôner l'insurrection. Voilà, c'est tout.
13:54 - Oui, bien sûr, mais de toute façon, c'est...
13:56 - Mais comment vous comprenez cette phrase, Pascal ?
13:58 Moi, je la trouve pas claire.
14:00 Est-ce qu'elle veut dire que la violence est le seul recours du pouvoir ?
14:05 - Oui. Non, "la seule issue possible à une colère populaire devient la violence",
14:09 c'est pour ce... - La colère justifie la violence du peuple, quoi.
14:13 - Comme la colère populaire n'est pas entendue... - Elle la comprend.
14:17 - Mais pardonnez-moi, vous avez l'impression d'y couvrir la lune, c'est-à-dire que...
14:22 - Elle réclame la violence. - Elle est partie dans le mouvement.
14:25 - Elle veut l'insurrection. - Non, mais...
14:27 - Elle est partie dans le mouvement avec des militants qui prônent l'insurrection.
14:30 - Je lui prêtais une formulation peut-être trop complexe.
14:33 - Oui, ne lui prêtez pas de langues.
14:35 - Elle dénonçait le pouvoir en disant "il y a une colère populaire et le gouvernement est contraindable".
14:40 - Non, c'est parce qu'elle a dit... Non, elle comprend la violence du peuple quand le peuple...
14:44 - Mais elle la réclame surtout, devient. Elle réclame, elle...
14:47 - Heureusement que vous m'avez fait une explication, sinon j'étais mal parti.
14:50 - Mais il n'y a pas de problème. Alors, voyons les manifestations dans Paris avec Vincent Farandès.
14:54 Dans les rues parisiennes, le cortège était moins dense que d'habitude cet après-midi.
15:00 Mais pour les manifestants et syndicalistes présents, la lutte n'est pas terminée.
15:04 Au contraire, selon Frédéric Souillot, secrétaire général de Force ouvrière, elle se poursuivra.
15:10 - En 2006, pour le CPE, on disait que c'était peine perdue,
15:15 que Jacques Chirac et Dominique de Villepin ne reculeraient jamais.
15:18 Et pour autant, ils ont reculé. Donc il faut continuer la mobilisation.
15:23 Et la page n'est pas tournée, nous ne tournons pas la page.
15:26 De son côté, Jean-Luc Mélenchon fixe le cap à jeudi prochain,
15:30 où l'Assemblée nationale examinera la proposition de loi du groupe Lyott.
15:34 - Il y a encore un débat qui va avoir lieu à l'Assemblée.
15:37 Nous allons le mener jusqu'à la dernière minute, jusqu'à la dernière seconde.
15:41 Si nous gagnons, nous aurons gagné. Si nous perdons, la lutte continuera.
15:44 Pas certain, néanmoins, que le combat continue sous la forme de grandes manifestations,
15:49 selon Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, un brin défaitiste.
15:54 - On va voir ce qui se passe après-demain à l'Assemblée nationale.
15:57 On va pas se raconter l'histoire. J'adorerais vous dire qu'on est capable
16:01 de refaire une mobilisation à 2 millions de personnes la semaine prochaine.
16:04 Ce n'est pas vrai, parce que les travailleurs et les travailleuses, on ne peut pas leur mentir.
16:07 Ils sont lucides. Cette réforme est malheureusement promulguée,
16:10 et les décrets de 64 ans sont publiés. C'est une réalité.
16:12 - Il annonce par ailleurs que l'intersyndicale existera toujours à l'issue de cette lutte.
16:16 Les principaux syndicats continueront à travailler ensemble sur d'autres combats.
16:21 - C'est la question du soir, et maintenant, c'est fini.
16:24 - Cette forme-là, oui. Mais qui peut dire quelle sera la situation politique
16:29 dans le pays et sociale dans 6 mois ?
16:31 - Il y a déjà eu plusieurs réformes de retraite. Il y a eu de nombreuses réformes de retraite.
16:36 Ce n'est pas la dernière. Il y aura d'autres.
16:39 - Dans 5 ans, il faudra faire une autre.
16:41 - Il y aura d'autres majorités. Rien n'est jamais fini.
16:44 - Oui, mais tu avais vu venir les Gilets jaunes, non ?
16:46 - Non.
16:47 - Aujourd'hui, il y a 16 millions de personnes qui ne peuvent pas tenir leur famille.
16:49 - Il y a une vraie contestation, il y a une vraie colère dans le pays.
16:51 - Aujourd'hui, pendant 6 mois, les gens ont dit qu'on n'y arrivera pas.
16:54 - Et pour autant, la loi a été votée.
16:56 - Olivier, il y a quelque chose d'intéressant.
16:59 - Véronique Jacquet.
17:00 - C'est justement l'intersyndicale, si elle arrive à rester unie,
17:03 parce que là, elle a regagné de la visibilité,
17:06 de sacrés combats à mener, ne serait-ce que sur des lois qui les concernent.
17:10 La loi travail, le CDI senior qui a été retoqué par le Conseil constitutionnel,
17:14 qui est en soi quand même un vrai sujet, c'est-à-dire comment on fait travailler plus longtemps les gens.
17:19 Je crois qu'au lieu de manifester comme ça a été fait,
17:22 je pense qu'aujourd'hui c'est un barreau de d'honneur,
17:24 ne serait-ce que parce qu'il n'y a pas de pression sur les députés à deux jours
17:27 de la proposition de loi Lyot sur l'abrogation de la loi à 64 ans.
17:33 Donc on voit que c'est mort, franchement, c'est mort.
17:35 Mais il y a quand même un coup à jouer pour les syndicats, pour les futurs.
17:38 - Écoutons la suite.
17:39 Quand je vous disais la suite, et tout à l'heure dans le sujet coup de poing,
17:42 vous avez entendu deux manifestants qui parlaient, qui disaient les JO, etc.
17:46 On ne se laissera pas faire, etc. On se projette.
17:48 Je voudrais qu'on les écoute peut-être plus longuement.
17:50 Et Benjamin Nau a récupéré ces deux manifestants qui imaginent ce que pourrait être demain.
17:56 - Cette réforme des retraites c'est deux ans de plus.
18:00 Malheureusement pour eux l'année prochaine ils vont avoir besoin de nous.
18:02 Ils vont avoir besoin des salariés, des agents de la RATP, des cheminots, mais pas qu'eux.
18:07 Et donc on est venu leur dire, écoutez vous voulez nous mettre deux ans de plus,
18:10 nous il n'y aura pas de JO et très clairement on la fera alors.
18:13 Pour les JO, ils auront besoin de nous, ils auront besoin de trains supplémentaires,
18:15 ils auront besoin de métros supplémentaires.
18:17 On est venu leur dire que ça ne se ferait pas gratuitement, ça ne se ferait pas généreusement.
18:21 Ils auront besoin de volontaires, les volontaires ne les trouveront pas,
18:23 parce que quand on met deux ans de plus à des agents comme nous,
18:26 ce n'est pas entendable et ce n'est pas quelque chose qu'on accepte.
18:29 Quand on a une Assemblée Nationale et un gouvernement qui fait un bras d'honneur à tout ça,
18:32 nous on est venu leur dire qu'on n'ira pas au travail,
18:34 on ne fera pas en sorte que les JO se passent bien, ça c'est clair.
18:37 - Il n'y a pas de résolution et que nous sommes vraiment déterminés,
18:40 malgré tout, à faire en sorte que cette réforme des retraites ne passe à l'As.
18:45 - On a l'impression comme tout, nous la seule impression qu'on a comme levier,
18:48 c'est de cesser le travail.
18:50 Les collègues se sentent en tout cas...
18:52 - Pas de retraite, pas de JO !
18:54 - On peut dire que si jamais il n'y a pas de retraite, il n'y aura pas de JO.
18:57 - Quelqu'un qui passe derrière et qui dit pas de retraite, pas de JO.
19:01 Bon, je ne sais pas jusqu'à quel point ce type de médaille...
19:05 Il va y avoir aussi la Coupe du Monde,
19:07 donc effectivement je ne sais pas jusqu'à quel point ce type de minorité active
19:10 peut peser sur l'organisation générale, par exemple d'un match.
19:13 T'éteins un match au Stade de France, le monde entier est en train de regarder le match.
19:17 Je peux vous dire que ça fait...
19:19 - Vous savez sur quel sujet ?
19:20 - C'est pas rien quand même !
19:21 - Pour l'instant il n'y a que la CGT quand même.
19:23 - C'est pas rien !
19:24 - Il n'y a pas que la CGT, tu as dans ce que tu nommes l'extrême gauche,
19:27 des organisations qui par exemple ont dit qu'elles avaient infiltré
19:30 le processus de recrutement des bénévoles.
19:32 Ce qui veut dire que vous pouvez vous retrouver avec des stadiers
19:35 qui ont été recrutés par la voie normale des bénévoles,
19:38 mais qui sont des militants, qui font de l'entrispe,
19:40 et qui vont sur le terrain lors de l'épreuve faire de l'agile propre.
19:45 - Moi je dirais une chose, quand j'entends ça, je ne veux pas être...
19:48 Comment dirais-je ?
19:49 Dépuis tant loin de là, parce qu'il y a une vraie colère.
19:52 - Oui, oui.
19:53 - Et une humiliation.
19:54 - On voit bien que ce sont des baroudes d'honneur.
19:56 Parce que les JO auront lieu, tout le monde le sait.
20:00 - Ils auront lieu, mais avec quel Premier ministre ?
20:02 - Ce sont des menaces qui n'aboutiront jamais.
20:05 - Mais avec quel Premier ministre ?
20:06 - On revient au débat tout à l'heure.
20:08 - En plus d'ici là, il peut se passer beaucoup de choses.
20:10 - Oui, ce qui est de l'autorité.
20:11 - Mais avec quel Premier ministre ?
20:12 - L'autorité.
20:13 - Je vous pose la question.
20:14 - C'est-à-dire qu'il faut rétablir l'autorité dans ce pays.
20:15 - Oui, ça fait 40 ans que j'entends les mêmes choses,
20:17 donc il faut rétablir.
20:18 - Mais sans jour et des jours, le thème de l'appaisement.
20:20 - Pardonnez-moi, mais d'ici là, il va se passer beaucoup de choses.
20:22 - Emmanuel Macron va allumer beaucoup de contrefeu,
20:25 donc je pense que l'eau va couler sous les ponts.
20:29 - Je vous propose d'écouter Jean-Luc Mélenchon.
20:30 - Ça veut pas dire que la colère ne va pas rester ?
20:32 - Je vous propose d'écouter Jean-Luc Mélenchon.
20:34 En fait, évidemment qu'il y a une colère,
20:36 mais c'est tellement paradoxal aujourd'hui ce pays.
20:38 On l'a dit depuis des semaines et des semaines.
20:40 Aujourd'hui, vous avez des gens qui sont sur le littoral,
20:43 très tranquillement, sur la plage, etc.
20:45 Il n'y a pas de souci, etc.
20:46 Et puis d'une autre, il y a une autre France, effectivement,
20:48 quelques milliers de gens qui sont dans la rue.
20:50 Et puis tout continue de marcher quand même globalement, etc.
20:54 C'est pour ça qu'on a du mal, en fait,
20:57 à avoir la bonne grille de lecture, peut-être, sur cette séquence.
21:01 Je pensais, et certains, que ça pourrait s'enflammer.
21:04 À l'arrivée, ça ne s'est pas du tout enflammé.
21:07 Disons-le, le privé, les routiers...
21:09 - Il n'y a pas eu de grève de transport.
21:11 - Il n'y a pas eu de grève des transports.
21:12 Donc c'est pour ça que la grille de lecture,
21:16 en tout cas l'analyse de cette séquence,
21:18 n'est pas simple, à mon avis.
21:20 - Mais Pascal, je crois que c'est très vrai.
21:24 - Elle n'est pas simple.
21:25 - Et on a tendance parfois à simplifier le paysage français.
21:29 Moi, je pense qu'il y a une France officielle
21:31 qui donne l'impression d'aller bien.
21:34 Et il y a une multitude de France derrière,
21:37 une France en effervescence, une France en révolte.
21:40 Et parfois, on a tendance, on a tort de méconnaître
21:44 les Frances qu'on ne voit pas, qui ne font pas...
21:47 - On les voit beaucoup quand même, ces Français-là.
21:49 - Oui, mais...
21:50 - Pardonnez-moi, mais peut-être justement
21:52 donne-t-on trop d'importance à cette France-là ?
21:55 - Il y a une autre France qui s'oppose, qu'on ne voit pas.
21:58 - Voilà, la majorité silencieuse, on ne la voit peut-être pas.
22:01 C'est tout.
22:02 - Mais il y a une France négligée, il y a une France abandonnée,
22:05 et je pense que celle-là...
22:08 - Oui, mais curieusement, c'est pas cette France-là.
22:10 C'est pas la France de la CGT,
22:12 qui est plutôt favorisée par rapport à d'autres personnes.
22:16 Et on l'a vu lorsqu'on est entré sur la pétrochimie,
22:19 les salariés de l'énergie et de l'électricité, etc.
22:22 Ces gens-là, en clair, sont plutôt privilégiés par rapport à d'autres.
22:25 - Est-ce que nous sommes d'accord pour dire que quand le salaire médian en France
22:29 est à 1800 euros, que donc un salarié sur deux gagne moins...
22:32 - Oui, mais c'est pas ceux-là qui sont dans la rue.
22:35 - Je voulais terminer pour compléter votre tableau, Pascal.
22:38 - Oui.
22:39 - Qu'aujourd'hui, cette France qui est au travail
22:41 a beaucoup de difficultés dans la vie quotidienne.
22:43 - Bien sûr, là, le vrai sujet...
22:45 - Et se prive d'un certain nombre de choses
22:47 - Un niveau de frustration.
22:49 - Le vrai sujet, c'est le choix d'achat, c'est la question du salaire.
22:52 - Là, il y a par exemple un problème XXL qui est très peu traité par les médias,
22:56 c'est l'immobilier.
22:57 - Oui.
22:58 - Le logement.
22:59 - Les jeunes couples n'accèdent plus aux médias.
23:01 - Le logement, c'est une bombe à retardement.
23:03 - C'est surtout que tu ne vends plus rien aujourd'hui en France.
23:05 Tu ne vends plus rien.
23:06 Tu ne vends plus de maison, tu ne vends plus d'appartement.
23:08 Pourquoi ? Parce que les banques ne prêtent plus
23:10 et parce que, effectivement, c'est souvent trop cher.
23:12 Et pour la raison que vous avez dit, il y aurait des solutions.
23:14 C'est quoi les solutions ? Par exemple, tu baisses les frais de notaire.
23:16 Les frais de notaire, ils doivent être à 7 % aujourd'hui.
23:18 Il y a 2 % pour le notaire et il y a 5 % pour l'État.
23:21 Peut-être que l'État peut baisser.
23:22 Parce que 7 % sur une transaction,
23:24 si tu veux donner un coût à l'immobilier, ça tu peux le faire.
23:26 Avant que le gouvernement baisse les taxes.
23:28 - Il faut surtout une politique de construction de logement,
23:30 ça, ça prend longtemps.
23:31 - Mais tu ne peux pas.
23:32 Mais vous savez pourquoi ? Vous ne pouvez pas.
23:33 Pourquoi vous ne pouvez pas ?
23:34 - Problème sur le foncier aussi.
23:35 - Non.
23:36 - Non ? À cause des permis de construire ?
23:37 - Non.
23:38 - À cause de quoi ?
23:39 - Les mairies vertes.
23:40 - Ah oui, c'est vrai.
23:41 - Tu ne peux rien construire.
23:42 Mais c'est vrai.
23:43 - Et puis aussi, suppression.
23:44 - Mais parler aux gens de l'immobilier, tu ne peux pas construire.
23:47 - La question de la taxe de l'immobilier aussi.
23:49 - Tu ne peux pas.
23:50 Tu as des mairies vertes, tu ne peux rien construire.
23:52 Demandez au promoteur dans l'État dans lequel il se trouve.
23:54 - Mais il y a aussi la suppression de la taxe d'habitation.
23:56 C'est-à-dire que vous avez des mairies qui disent,
23:57 "Moi, les nouveaux arrivants ne me rapportent plus rien,
24:00 donc je ne construis pas de logement parce que
24:02 construire une école, construire une crèche, construire un hôpital,
24:05 ça me coûte trop cher."
24:07 - Jean-Luc Mélenchon, dans la manifestation,
24:09 écoutez ce qu'il a dit sur Gérald Darmanin, c'est assez violent.
24:12 - Parce que vous savez que dans ce pays maintenant,
24:16 on annonce des bandes armées, on ne fait rien pour les arrêter,
24:20 mais on les annonce, on annonce la participation à la manifestation
24:24 deux jours avant, et regardez comme ça tombe bien.
24:27 Le jour où ça a lieu, ça correspond pile poil au chiffre.
24:30 Monsieur Darmanin, c'est assez foutu de nous, d'accord ?
24:33 Il s'occupe des bandes de fascistes, et il viendra après nous dire ce qu'on doit faire.
24:37 Parce qu'il y en a plein le dos de cet homme et de ses manières de faire.
24:40 Cet encouragement permanent, cette indifférence qu'il a
24:43 à ce qu'endurent les travailleurs et leurs syndicalistes.
24:46 Vous avez vu les scènes qu'ils ont faites,
24:48 à juste titre, personne n'était d'accord pour qu'on aille embêter le chocolatier,
24:52 mais alors, quand on enlève un délégué syndical, qu'on le roue de coup,
24:55 qu'on lui vole son argent et qu'on le jette sur la route,
24:58 il n'y a pas un mot du ministre de l'Intérieur pour dire
25:00 que ce sont des méthodes inacceptables.
25:02 Vraiment, monsieur Darmanin est une espèce de ministre du Rassemblement National
25:08 à l'intérieur du gouvernement macroniste, et rien d'autre. Et rien d'autre !
25:12 Vous ne craignez pas les débordements aujourd'hui ?
25:15 Non, pourquoi je les craindrais ? Il n'y en aura pas.
25:18 Ce n'est plus un discours politique.
25:20 C'est un discours injurieux, un discours véhément, un discours violent.
25:25 Ce n'est pas un discours digne d'un responsable politique.
25:29 Je pense qu'on est toujours sur cette même pente de radicalisation
25:35 d'un discours qu'on ne peut pas accepter.
25:37 Traiter Darmanin d'une espèce d'antrisme du Rassemblement National
25:41 au sein du gouvernement, personne ne peut l'entendre.
25:43 Personne, à part lui, personne ne peut le croire.
25:45 Encore ça, ça reste une dénonciation politique.
25:49 Mais pour le reste, je suis frappé, vous l'avez dit,
25:52 à une certaine époque, il avait une oralité tout de même remarquable
25:58 sur un monde politique qui en manque.
26:00 Mais c'était intelligent en même temps.
26:02 Là, ça ne l'est plus.
26:04 Mitterrand avait dit que c'était le meilleur de sa génération,
26:06 sauf qu'il est souvent son meilleur ennemi.
26:09 Le chocolatier.
26:11 C'est très vulgaire.
26:13 C'est une imagerie révolutionnaire.
26:15 Ce qui m'amuse, c'est qu'il invoque le deux poids deux mesures
26:20 en disant ne s'occupe pas du délégué syndical.
26:23 Lui, il fait ça sans le crier.
26:25 Ce qui est très grave, c'est que c'est très démagogique
26:29 parce qu'il adapte son discours à la violence de la société
26:32 qui est justement mimétique.
26:33 Donc, il est dans la violence du verbe.
26:35 Donc, on ne s'en sort pas.
26:36 C'est complètement stérile et c'est très dangereux pour la démocratie.
26:39 Nous sommes le 6 juin.
26:41 Rendons hommage à ces milliers de soldats,
26:46 essentiellement sur les plages de Normandie,
26:49 Etats-Unis, Canadiens, Britanniques,
26:53 quelques Français.
26:54 Le général de Gaulle n'en était pas forcément content.
26:56 Il n'avait pas été associé au 6 juin 1944.
27:01 Il trouvait que Churchill l'avait traité comme un paillasson à Alger
27:06 en le prévenant du débarquement.
27:08 Mais rendons hommage à ces gens.
27:10 C'est la chanson de Michel Sardou.
27:11 Si les Ricains n'étaient pas là, ils seraient tous en Germanie.
27:14 Et le commando Kieffer.
27:16 Et le commando Kieffer avec M. Gaultier,
27:18 qui est le dernier survivant.
27:20 C'est un moment important de commémoration pour la France.
27:25 Gaultier le prêtre nous rapporte ce qui s'est passé aujourd'hui.
27:28 Emmanuel Macron a donc conclu deux jours de visite en Normandie,
27:33 ici à Aromanches, en inaugurant le nouveau musée consacré
27:37 à l'histoire du débarquement.
27:39 Un peu plus tôt dans la journée, il a rendu hommage aux 177 Français
27:43 du commando Kieffer qui sont venus débarquer sur les plages de Normandie
27:47 il y a 79 ans, en présence du dernier survivant, Léon Gaultier.
27:51 Et tout au long de sa visite ici en Normandie,
27:53 il a été bien accueilli, même très bien accueilli,
27:56 à Aromanches, notamment par une foule qui voulait rencontrer le président,
28:00 loin, très loin de la mobilisation contre la réforme des retraites.
28:04 Il faut dire que les casserolades ici n'avaient pas bonne presse
28:07 en cette journée de commémoration.
28:09 Et puis fait politique important, c'est la première fois
28:12 qu'Emmanuel Macron apparaissait aux côtés de sa première ministre
28:15 depuis qu'il l'a recadré en Conseil des ministres la semaine dernière.
28:18 Un recadrage qu'il a balayé d'un revers de la main.
28:21 Il a dit "ce n'est pas de la littérature, c'est du clapotis,
28:24 comme le clapotis des vagues ici en Normandie".
28:27 - Bon, on peut effectivement, vous le disiez, rendre hommage à M. Gaultier
28:31 et rappeler le commando Kieffer.
28:33 - 177 qui ont débarqué, je crois qu'une quarantaine de...
28:36 - 47 qui sont morts, je crois.
28:38 - 47 qui sont morts, c'est les fameux Béretverts.
28:40 - Oui, ensuite les coups, les fusils.
28:42 - Et en entendant, Pascal, quelqu'un en parler à midi,
28:46 j'ai eu un effroi rétrospectif.
28:48 Si les nazis, la hiérarchie nazie n'était pas partie,
28:52 qui voire des maîtresses, d'autres en repos,
28:56 Rommel n'était pas là, il était parti pour l'anniversaire de son épouse.
29:00 On indique sérieusement que si l'ensemble des forces nazies
29:04 avaient été mobilisées, le débarquement aurait eu du mal à réussir.
29:09 - Hitler n'a pas réagi aussi rapidement qu'il aurait.
29:12 - C'est le premier bataillon de fusillés marins commando
29:16 qui avait été créé au printemps 1942 en Grande-Bretagne
29:18 par la France Libre et commandé par le capitaine de corvette
29:22 Philippe Kieffer. Ils étaient intégrés à la
29:24 spéciale service brigade britannique dans le commando interallié
29:27 numéro 10. Et sur les 177 commandos qui débarquèrent
29:31 le 6 juin 1944, 10 furent tués le jour même,
29:35 puis 10 lors des jours suivants, seuls 24 hommes terminaient
29:39 la campagne de Normandie. C'est jamais sans émotion d'ailleurs
29:43 qu'on parle de ces héros.
29:46 - Oui, parce que là ils sont des héros authentiques.
29:49 Ensuite on en a fabriqué par mal au quotidien.
29:53 - C'est vrai que si les alliés n'avaient pas été là,
29:55 comme disait la chanson, les américains n'étaient peut-être pas là aujourd'hui.
29:59 D'ailleurs c'est une chanson qui avait été censurée.
30:01 - Oui, censurée par de Gaulle. Parce que je lisais ce matin
30:04 dans le CT de Gaulle de Perchit, Pompidou vient voir de Gaulle
30:08 et il dit "Monsieur le Président, il faut que vous alliez aux célébrations".
30:11 Et là il est en colère. Il dit "mais on m'a traité comme un paillasson,
30:15 je n'ai pas été associé". Il parlait du débarquement de Provence,
30:18 mais pour lui ce débarquement était une affaire anglo-saxonne.
30:24 C'est ce que je lis. Donc c'est évidemment notre histoire,
30:29 mais c'est des noms mythiques. Kuta Habit, Choma Habit,
30:32 Sainte-Mère-l'Église, et puis ces cimetières de gazon
30:38 avec ces croix blanches sur les falaises de Choma Habit.
30:41 Tous ceux qui sont allés là-bas sont toujours saisis.
30:45 - Le film culte sur cet événement.
30:48 - Le jour le plus long. - Et puis il faut sauver le soldat Brian.
30:52 - Bien sûr. Il y a quelque chose.
30:55 Alors est-ce qu'on peut peut-être écouter le président Macron ?
30:58 - Oui, on peut écouter le président Macron qui est intervenu.
31:02 - C'est une journée de commémoration et je suis là,
31:05 à Romanche aux Côtés du Maire, des équipes,
31:07 pour justement célébrer ce nouveau musée.
31:10 J'étais ce matin à Colville-sur-Mer avec nos bérets verts.
31:13 Dans ces moments-là, il ne faut pas faire de commentaires politiques.
31:16 Il faut célébrer l'unité de la nation,
31:19 remercier nos anciens et nos alliés.
31:21 Je ne ferai pas de commentaires politiques.
31:23 Les annonces viendront en temps voulu. Merci à vous.
31:26 - ... aussi évidemment un recueillement pour les 20 000 victimes civiles,
31:29 dit-on bien sûr, de Normandie, qui ont donné leur vie
31:32 sous les bombardements pour la libération du pays.
31:35 C'était il y a 79 ans. Aujourd'hui, c'est un moment d'histoire
31:38 qu'on devait évidemment célébrer, honorer ce soir.
31:42 - Vous remarquez, pardonnez-moi, vous remarquez tout de même
31:45 qu'il y a encore 4 semaines ou 3 semaines, Emmanuel Macron
31:48 ne pouvait pas sortir sans être invectivé sur les retraites,
31:51 sans avoir des casserolades. Et là, tout se passe bien.
31:55 C'est-à-dire qu'il ouvre une nouvelle séquence, il prend de la hauteur
31:58 et on peut quand même souligner que...
32:00 - C'est un jour de commémoration.
32:02 - Oui, on peut imaginer que...
32:04 - Avant la commémoration de Jean Moulin, il y avait eu des casserolades.
32:06 - Mais pourquoi pas ?
32:07 - Non, mais Véronique, tu as raison, parce que pour la commémoration
32:10 de Jean Moulin, il y avait encore des casserolades.
32:12 - Écoutez, justement, certaines gens n'avaient pas respecté ce moment-là.
32:16 - Alors qu'hier, au Mont-Saint-Michel et aujourd'hui, franchement,
32:20 ils gagnent le match, pour le coup, avec l'opinion.
32:25 - Écoutez, justement, quelques personnes qui ont été interrogées,
32:28 précisément en Normandie, et qui, effectivement, disaient
32:31 que ce n'était pas le jour de faire des casserolades.
32:33 - Alors là, ce serait franchement... Excusez-moi,
32:37 s'il y avait ce qu'on appelle des casserolades, ce serait dégueulasse.
32:40 Point. Un, c'est quand même le président qu'on n'aime pas.
32:43 Ce n'est pas le lieu, ce n'est pas le jour.
32:45 Il ne faut pas mélanger le genre et les choses.
32:47 - Non, non. Non, non, parce que c'est quand même un site du débarquement.
32:51 Les gens respectent quand même ici.
32:53 - Il faut le respecter. C'est notre président.
32:56 Ils ont voté pour lui. Maintenant, ils assument.
32:58 Il faut ça. Aujourd'hui, tout le monde va le respecter.
33:00 - Bon, autre sujet du jour.
33:02 Edouard Philippe, dans un entretien accordé à l'exprès.
33:04 C'est formidable, Edouard Philippe. Il va faire aujourd'hui
33:06 ce qu'il n'a pas fait ou ce que la droite n'a pas fait pendant des années.
33:08 C'est ça qui est très compliqué.
33:10 - C'est même semblant, enfin, de découvrir le problème.
33:13 - Oui, alors, il a prôné la remise en cause d'un accord de 68
33:15 avec l'Algérie sur les questions migratoires.
33:17 L'ex-premier ministre s'est opposé à une immigration du fait accompli,
33:20 dit-il. Bon, je voudrais qu'on écoute Florian Tardif
33:23 qui nous détaille cette interview d'Edouard Philippe
33:26 qui pose sans doute ses jalons, lui aussi pour 2027.
33:30 Mais l'idée, c'est effectivement de stopper l'immigration.
33:35 - Et de remettre en cause les accords avec l'Algérie.
33:38 - Exactement. - Ça le dit clairement.
33:40 - Exactement. L'accord franco-algérien de 68,
33:42 l'entrée des Algériens en France est facilitée,
33:44 le regroupement familial est facilité,
33:46 les Algériens bénéficient de la liberté d'établissement,
33:48 les Algériens peuvent accéder plus rapidement à un titre de séjour.
33:51 L'on, voilà. Donc le maintien d'un tel dispositif
33:55 avec un pays avec lequel nous entretenons des relations compliquées
33:58 n'est plus justifié, dit Edouard Philippe.
34:01 Bon, c'est ça qui est intéressant parce que ces gens ont été au pouvoir,
34:05 ils ne l'ont pas fait.
34:06 - Mais, Pierre... - Alors, on écoute peut-être Florian Tardif
34:08 et après je vous donne la parole.
34:11 Edouard Philippe, dans les colonnes de L'Express,
34:13 partage le constat de ses anciens collègues, les Républicains.
34:16 Il faut reprendre le contrôle de l'immigration en France.
34:19 Il le dit haut et fort, expliquant notamment qu'en 20 ans,
34:21 je le cite, la population française a augmenté de 9%
34:24 et le nombre d'étrangers a augmenté de 53%,
34:26 se basant sur des chiffres du ministère de l'Intérieur
34:29 et que rien poursuit-il dans cette évolution
34:31 ne correspond à un choix politique ou à une décision que nous aurions prise.
34:35 C'est pour cela qu'il faut agir, estime le maire du Havre,
34:38 jugeant les propositions du gouvernement, certes nécessaires,
34:41 mais insuffisantes à ses yeux.
34:43 Il propose ainsi de renégocier, par exemple,
34:45 les accords conclus avec l'Algérie, qui permettent aux Algériens
34:47 de bénéficier, depuis 1968, d'un régime d'exception en France.
34:52 En revanche, il s'oppose à la proposition du camp républicain
34:55 de rompre avec la primauté du droit européen,
34:58 estimant que cela serait interprété par les autres pays membres
35:03 comme une forme de "Frexit juridique".
35:06 Mais au-delà des propositions visant à limiter les flux migratoires,
35:09 Edouard Philippe identifie, entre autres,
35:11 deux autres problématiques auxquelles nous sommes confrontés sur notre sol
35:14 et auxquelles il faut répondre aujourd'hui.
35:17 Premièrement, la problématique de l'intégration,
35:19 principal problème à ses yeux,
35:21 et deuxièmement, celui de l'islam,
35:24 qu'il décrit comme un sujet central, un sujet inquiétant,
35:27 un sujet obsédant.
35:29 Je suis frappé, en lisant l'express,
35:33 par la lucidité avec laquelle il dénonce les blocages et les mots.
35:39 Vous avez raison, Pascal, on aurait pu souhaiter qu'il s'en occupa avant.
35:44 Mais imaginons même qu'il soit d'une totale sincérité.
35:47 Je suis frappé par la lucidité du constat
35:50 et la douceur, l'extrême douceur des remèdes.
35:54 Par exemple, à un certain moment, il indique
35:57 que le droit européen pose un vrai problème.
36:00 Mais ensuite, il dit qu'il est hors de question
36:03 de mettre en œuvre les remèdes qui seraient les plus efficaces.
36:06 Et il a cette formule pour d'autres remèdes
36:09 qui seraient les plus radicaux pour régler les problèmes qu'il dénonce.
36:13 Mais vous savez ce que je vais vous répondre ?
36:15 Ce que je pourrais vous répondre ?
36:17 Il faut changer de logiciel, c'est tout.
36:19 Ah non, mais tant que vous...
36:21 Je veux dire, tant...
36:23 Sur ces sujets-là, on a tout essayé.
36:25 Enfin, on ne va pas redire chaque soir ce qu'on dit là depuis des semaines.
36:29 Si vous ne changez pas complètement votre logiciel,
36:34 vous ne changerez rien.
36:36 Pour changer le logiciel, comme vous le dites,
36:38 il faut d'abord faire le bon constat.
36:40 Mais le constat, tout le monde le fait, pardonne-moi.
36:43 Je ne peux pas finir ma petite phrase ?
36:47 Non ?
36:48 Oui, faites-y.
36:49 Moi, ce que je vois, c'est qu'il y a une évolution considérable
36:53 dans le constat et le discours.
36:55 Et Darmanin, le président de la République,
36:57 et maintenant Édouard Philippe, qui font le lien
36:59 entre l'immigration et la délinquance.
37:01 Mais on croit rêver.
37:02 Il y a quelques mois encore, personne n'osait le dire.
37:05 En tout cas, ceux qui le disaient...
37:08 Mais ça, c'est bizarre.
37:09 Vous vous réveillez, pardonnez-moi,
37:11 parce que ceux qui le disaient ont été cloués au pilori.
37:14 Mais aujourd'hui, ce sont les responsables de la majorité qui le disent.
37:17 Ah oui ?
37:18 Georges, c'est bien ce constat,
37:20 mais aucun ne propose des mesures aussi fortes,
37:24 aussi politiquement incorrectes,
37:27 que ce qu'on voit par exemple au Danemark.
37:29 Où là, on prend vraiment le taureau par les corps.
37:31 Dans le programme LR, vous l'avez.
37:32 Est-ce que je peux lire ce que dit Édouard Philippe ?
37:34 Parce qu'on ne l'a pas écouté.
37:35 Juste une précision, la remise en cause de ces accords de 68.
37:40 Les LR ont justement proposé, dont notamment Éric Ciotti,
37:43 à Édouard Philippe, quand il était Premier ministre,
37:46 en 2018, il a balayé ça d'un revers de la main.
37:50 Voilà ce qu'il a dit.
37:51 "Le maintien aujourd'hui d'un tel dispositif..."
37:53 Il l'a dit, bien sûr, je vous l'ai lu.
37:54 "En 20 ans, la population française a augmenté de 9%
37:56 et le nombre d'étrangers a augmenté de 53%.
37:59 Rien dans cette évolution ne correspond à un choix politique
38:01 ou à une décision que nous aurions prise."
38:04 C'est intéressant quand même d'entendre ça.
38:07 "On dit qu'on veut moins d'étrangers en France,
38:09 mais lorsqu'un certain nombre de nos concitoyens le disent,
38:11 ils visent en réalité des personnes qui sont françaises,
38:13 parfois depuis trois générations."
38:16 Dire ça, ce n'est pas rien non plus.
38:19 "Beaucoup de Français trouvent qu'il y a trop d'étrangers en France,
38:22 mais dans toute une série de secteurs économiques
38:24 qui ne sont pas en crise et qui sont indispensables,
38:26 on se repose sur un nombre d'étrangers tout à fait impressionnant."
38:28 Il a parfaitement raison.
38:29 Je pense à la restauration.
38:30 "Ce n'est pas la seule religion traversée par des tendances obscurantistes fortes."
38:34 Il parle de l'islam.
38:35 "Et tout l'islam n'est pas obscurantiste,
38:37 mais l'obscurantisme concerne principalement l'islam aujourd'hui."
38:41 Cette phrase-là, vous vous rendez compte, cette phrase-là ?
38:44 D'Edouard Philippe.
38:45 On n'aurait jamais pu l'entendre il y a...
38:47 Mais il y a six mois.
38:48 Il y a six mois, c'est ce que je suis en train de vous dire.
38:50 Ce qui me trouve vraiment la grande nouveauté, c'est qu'aujourd'hui, on fait le bon constat.
38:53 Bien sûr.
38:54 On ne pouvait pas faire...
38:55 L'obscurantisme concerne principalement l'islam aujourd'hui.
38:58 Edouard Philippe.
38:59 Le Danemark que vous avez cité a montré que l'exemple était possible de réduire de manière drastique...
39:04 Même Michel Houellebecq n'ose plus prononcer cette phrase.
39:08 Mais bien sûr.
39:09 Michel Houellebecq va même...
39:11 Il fait repentance en disant qu'il regrette d'avoir fait le lien entre islam et délinquance.
39:16 Il dit que le problème n'est pas l'islam, le problème est la délinquance.
39:19 Dans le texte.
39:20 Absolument.
39:21 En tout cas, manifestement, ça annonce que seront les futures campagnes présidentielles.
39:29 Ça annonce le début de notre émission.
39:31 Ça veut donc dire que la prise de guerre à droite qui va aller à Matignon aura pour feuille de route en premier chef le fait d'aller à la bataille sur l'immigration.
39:41 Et qui sait si ce n'est pas Edouard Philippe qui reviendrait ?
39:43 Ah ben !
39:44 Je veux dire, ce serait...
39:46 Pourquoi pas ?
39:47 On me dit depuis ce début d'émission de Tony Truante, on me dit "Monsieur Lysnard, je reçois plein de messages, je sais pas, est-ce que c'est topé ?
39:57 Ah !
39:58 David Lysnard est un profil, effectivement, d'abord de réussite à Cannes.
40:05 Effectivement, mais en tout cas, c'est ce type de personnalité qu'on peut imaginer.
40:10 L'effet Wahou !
40:11 Qu'on peut imaginer.
40:12 Parce qu'en fait, pour Emmanuel Macron, c'est assez simple.
40:16 Quelle est la campagne présidentielle qui a fait chuter le Rassemblement National, le Front National ?
40:23 C'est celle de Nicolas Sarkozy en 2007.
40:26 Donc, en gros, il faut faire la même chose.
40:28 C'est-à-dire que si vous voulez séduire cet électorat, il faut avoir une personnalité peut-être un peu plus consensuelle que Mme Le Pen.
40:36 En même temps, que lui prendre ses thèmes.
40:39 Alors, une fois, ça a marché.
40:41 Est-ce que ça marche pas une deuxième fois ?
40:43 Est-ce que ça remarchera ou pas ?
40:45 Attention, parce qu'Edouard Philippe, jusqu'à présent, c'était des mots un petit peu comme son mentor Alain Juppé,
40:50 qui prenait l'identité heureuse.
40:52 Donc, encore faudrait-il qu'il nous donne des guestes.
40:54 Une fois, il a vraiment changé.
40:56 Deuxièmement, Edouard Philippe, ce sont les 80 km/h.
40:59 C'est la gestion contestée du Covid au début.
41:01 Je pense que les Français ont de la mémoire.
41:03 Donc, moi, je ne veux pas du tout revenir Edouard Philippe à Montigny.
41:06 Si on espère qu'il y ait des changements, et que le rassemblement national ne continue pas sa progression,
41:12 trois sujets en plus, l'immigration, la sécurité et la justice.
41:18 Salaire, santé, éducation.
41:20 Non, non, on est tous d'accord.
41:23 Mais sur les sujets régaliens, vous attaquer frontalement aux sujets régaliens, bien sûr que le social est important.
41:30 Les Français diront "tu n'as rien fait pendant trois ans, pourquoi ferais-tu ce qu'il n'a pas fait ?"
41:34 Une justice qui fonctionne, une sécurité qui fonctionne, et un contrôle de l'immigration.
41:39 Et puis, vous avez oublié quand même quelque chose.
41:42 Vous avez oublié quelque chose quand même, c'est attaquer cet État obèse.
41:47 On ne va prendre qu'un exemple.
41:49 Il y a 25 % de personnel administratif dans tous les hôpitaux de toute l'Europe.
41:54 Nous, on est à 37 %.
41:57 Et attaquer aussi la redistribution.
42:00 Parce que cette redistribution en France, ça va.
42:03 Elle met en difficulté et elle t'interdit en plus d'investir dans le régalien.
42:06 Donc, il faut sans doute avoir une redistribution différente.
42:09 Et tu enlèves quoi, qui ?
42:11 A priori, je n'ai pas prévu de me présenter.
42:14 Ce n'est pas quelque chose qui est...
42:17 Chacun est à sa place.
42:19 Vous savez, chacun là, il faut rester à sa place, il faut être dans la vie.
42:22 Mais c'est un grand avantage qu'on a.
42:24 Oui, bien évidemment.
42:26 Il faut raconter n'importe quoi, ça peut nous arriver.
42:30 Je n'ai pas à se souvenir d'une telle...
42:33 Il nous reste 16 minutes.
42:36 Je voudrais qu'on parle de l'INSEE, peut-être, parce qu'il y a eu un échange entre Alexandre Amartin,
42:39 qui est député des LR et M. Papendiaïe aujourd'hui.
42:43 Parce que l'INSEE, vous le savez,
42:47 nous étions hier avec la maman de l'INSEE et avec le beau-père de l'INSEE.
42:51 Qui nous écoute ce soir.
42:53 Qui nous écoute.
42:54 Et que beaucoup de gens ont été très touchés, bien sûr, par votre émotion.
42:59 Mais aussi par notre émotion.
43:00 Bien sûr, et puis par la dignité des parents de l'INSEE.
43:07 Et puis leur courage.
43:08 Et puis leur volonté, également, de s'engager dans ce débat.
43:13 Pour que la mort de l'INSEE, d'une certaine manière d'abord, ne soit pas oubliée.
43:18 Mais puisse faire avancer les choses.
43:20 Donc écoutez cet échange entre Alexandre Amartin et M. Papendiaïe.
43:24 Monsieur le ministre de l'Éducation nationale.
43:26 Oui, le suicide de l'INSEE émeut la France entière.
43:29 Et a démontré une fois de plus l'échec de votre politique de prévention
43:33 contre le harcèlement scolaire et votre manque de considération.
43:37 Vous avez annoncé que les mesures d'éloignement du harceleur
43:40 est une solution de dernier recours.
43:42 La victime subit alors la double peine.
43:45 Responsabiliser, c'est faire prendre conscience au harceleur de son délit.
43:50 C'est à lui qu'il revient de quitter l'établissement, pas à la victime.
43:53 Quant à la communauté éducative, quand sera-t-elle formée
44:00 pour ne plus considérer le harcèlement scolaire comme une affaire d'enfant ?
44:03 Quand sommerez-vous les réseaux sociaux d'agir ?
44:06 Quand prendrez-vous les mesures pour garantir le droit, il est inédable, d'étudier en sécurité ?
44:12 Est-ce que la situation est satisfaisante ?
44:14 Est-ce que le programme s'est déployé partout de manière homogène ?
44:18 La réponse est non. Nous avons du chemin à faire.
44:21 Je l'ai dit, je l'ai répété, je veux bien vous le dire une nouvelle fois.
44:25 C'est un travail patient, c'est un travail qui demande de la mobilisation,
44:29 c'est un travail qui demande des moyens.
44:31 Et nous sommes, et nous faisons des questions de harcèlement une priorité.
44:36 C'est extraordinaire parce qu'on a l'impression que ce ministre, vraiment il est là, mais...
44:41 Il est passé à côté.
44:42 C'est surtout un travail qui demande du courage.
44:44 Il ne sert à rien.
44:45 Mais il ne sert à rien.
44:46 Il n'a pas... oui, il ne comprend pas sa mission.
44:48 L'intérêt est très simple. Lorsqu'on a un ministre face à une telle tragédie
44:52 qui évoque la responsabilité collective,
44:55 alors il pourrait penser à l'univers très proche du drame qui a été subi par les parents,
45:03 mais là il parle en général.
45:05 Une responsabilité diffuse dans la société qui justifie l'impuissance et l'inactualité.
45:11 Et moi ce qui me frappe surtout, c'est son incapacité à parler aux gens.
45:15 Il ne sait pas.
45:16 C'est-à-dire qu'il n'a absolument aucune émotion.
45:20 Tu as l'impression qu'il n'a aucune émotion, aucune empathie.
45:23 C'est un idéologue.
45:25 Mais quand tu fais de la politique, c'est parler aux gens.
45:28 Oui, mais la politique c'est de l'humain.
45:30 Donc lui-même, qu'il soit un idéologue, ça ne me gêne pas,
45:32 mais quand on lui a proposé, ça veut dire qu'il ne se connaît pas lui-même,
45:35 qu'il a jugé qu'il pouvait être ministre,
45:37 donc il n'a même pas ce regard sur lui-même de dire "non, ce n'est pas mon métier".
45:41 On peut comprendre que ce n'est pas son métier, mais lui-même aurait dû le savoir.
45:45 Donc qu'un homme de ce niveau-là sans doute et de cet âge-là
45:49 aille dans un endroit où il n'est absolument pas fait pour ça, c'est sidérant.
45:53 Et celui qui l'a choisi, c'est aussi sidérant.
45:56 Ah ben oui.
45:57 C'est-à-dire que c'est sidérant.
45:59 Même le président de la République a fait part de son émotion.
46:02 Il faut reconnaître que le président n'est pas très doué dans le sens où il le dit.
46:06 Il semblerait que ce n'est pas son propre...
46:09 Mais c'est vrai que c'est un DRH, moi je ne lui donne pas mon entreprise à Emmanuel Macron.
46:12 Messieurs, messieurs, pardonnez-moi, mais il faut un mot qui n'est plus à la mode,
46:16 le mot "humilité" pour reconnaître qu'on n'est pas fait pour ça
46:19 et pour dire éventuellement "non, je ne suis pas fait pour le job".
46:22 Il n'a pas d'humilité.
46:24 Il a un étrange mélange, ce ministre, je trouve, de sûreté de soi.
46:29 Il ne doute pas de lui, il a une conception assez élevée de lui-même
46:33 et en même temps il me paraît un peu timide, bizarrement.
46:36 Il est buté, je trouve, en fait.
46:38 Buté, le fameux pas de truc.
46:40 C'est borné, tu as l'impression qu'il ne change pas.
46:43 L'âpe dans sa réponse, elle est à côté.
46:47 Mais là il va être obligé d'agir.
46:49 L'émotion est tellement grande...
46:51 Non, mais il va être obligé de sortir.
46:53 Il va être surtout obligé de sortir.
46:56 Si les ministres étaient obligés d'agir, on le saurait.
46:59 Bon...
47:01 T'es en forme, là.
47:06 Un ministre il est fait pour agir, il n'est pas fait pour...
47:09 En principe.
47:11 Un thème qui m'intéresse, si j'ose dire, et qui signe l'époque,
47:16 vous avez vu sans doute cette couverture...
47:21 D'ailleurs on peut avoir juste un mot pour le pape qui est à l'hôpital, 86 ans,
47:26 il a passé des examens ce matin à l'hôpital Gemelli
47:29 où traditionnellement l'évêque de Rome est toujours hospitalisé,
47:35 deux mois après une hospitalisation pour une pneumonie,
47:38 à annoncer le Vatican.
47:40 Moi je suis toujours très méfiant parce que je sais que par expérience,
47:43 le Vatican ne communique pas.
47:45 Et s'il y a quelque chose, ils ne le diront pas
47:47 parce qu'il y a toujours un secret autour médical.
47:50 Alors on dit que ce ne sont que des examens.
47:52 Bon, il faut espérer que ce ne soit pas plus grave, il a quand même 86 ans, le pape.
47:57 Il va également se rendre en Mongolie prochainement
48:00 et surtout il sera à Marseille le 23 septembre,
48:02 il sera au Stade Vélodrome.
48:04 Donc pour célébrer...
48:06 16h45 une messe, ça se bouscule déjà pour y aller
48:10 parce que c'est compliqué quand tout le monde ne va pas pouvoir assister à la messe du pape.
48:14 La dernière fois qu'un pape a officié en France...
48:18 De toute façon le pape François est venu en France
48:21 mais plus personne ne s'en souvient parce qu'il était venu en coup de vent à Strasbourg
48:24 pour des journées européennes.
48:26 C'était en 2014 si ma mémoire est bonne.
48:28 Et sinon la dernière fois, le vrai grand voyage d'un pape, c'était Benoît XVI.
48:32 C'est les GMJ.
48:34 C'est les GMJ en août...
48:38 durant l'été où il était présent.
48:40 Il y avait les GMJ à Paris.
48:42 Oui.
48:43 Et puis il y a...
48:44 Non mais ça c'est pas Benoît XVI.
48:46 Si.
48:47 Je pense que...
48:49 Les GMJ à Paris c'était...
48:51 Non.
48:52 Ah non.
48:53 C'était Jean-Paul II sous la tour Eiffel en...
48:55 Oui.
48:56 Alors le temps passe plus vite que je ne le pensais.
48:58 Moi je me souviens aussi de Jean-Paul II en 81 ou 82
49:01 avec Jacques Chirac au Parc des Princes.
49:03 Qui avait été à un moment...
49:06 Non il y avait 93-94.
49:08 On va se renseigner.
49:09 Je demande à Benjamin Nau.
49:10 Benjamin Nau va nous dire les voyages papos...
49:13 Papos ?
49:14 Les voyages...
49:16 Du pape ?
49:17 Les voyages du pape.
49:18 Oui.
49:19 Les voyages...
49:20 Papos ? Je ne sais pas ce que vous parlez.
49:21 Les voyages papal.
49:22 Ça se dit papos ?
49:23 Ah bah écoute...
49:24 Ben...
49:25 A vérifier Benjamin Nau.
49:27 Il y a beaucoup de choses à vérifier.
49:29 On a une hésitation.
49:31 Papal c'est...
49:33 Papal, papo.
49:35 Voilà moi je...
49:37 Qu'est-ce que tu en dis Olivier ?
49:39 Vous me surprenez peut-être mais je pense qu'effectivement papal étant adjectif a priori...
49:43 A priori c'est pas...
49:44 Véronique.
49:45 On peut dire papo.
49:46 Y'a qu'elle qui peut nous le dire.
49:47 Bon.
49:48 Sérieusement.
49:49 Voyez l'homme enceint.
49:50 Le britannique Logan Brown
49:52 a fait la une du magazine glamour Yucca
49:56 pour son numéro du mois de juin.
49:57 C'est un homme de 27 ans, trans et enceint
49:59 et le premier à faire la couverture d'un magazine.
50:01 Deux semaines plus tard, il a donné naissance à sa fille Nova.
50:03 Un choix assumé de la part du mensuel à l'occasion du mois,
50:06 des fiertés dans le cadre de son numéro qui évoque l'homoparentalité, la transparentalité.
50:12 Alors...
50:13 Logan avait créé un blog en mars pour parler de sa grossesse en tant que trans.
50:19 En fait c'est une femme qui est devenue homme,
50:24 mais qui est biologiquement une femme.
50:27 Bien sûr.
50:28 Et oui.
50:29 Et donc qui a donné naissance à un enfant.
50:31 Ça peut pas être autrement.
50:33 Bientôt pour comprendre.
50:35 Bon. Comment ?
50:37 Non.
50:38 Bientôt ça va devenir, pour comprendre ces évolutions,
50:41 il va falloir être un super scientifique.
50:45 En couple avec Bailey Mills, qui est un drag queen britannique non-binaire,
50:48 il évoque régulièrement sa vie comitidienne sur Instagram et TikTok
50:51 et n'est pas épargné par les messages violents et haineux
50:53 commentant de façon frénétique sous ses postes que les hommes ne peuvent pas être enceints.
50:57 Bon.
50:58 Bon.
50:59 Ça nous interroge sur la société d'aujourd'hui.
51:02 Et peut-être est-ce intéressant.
51:05 Peut-être que cette image nouvelle, cette tolérance nouvelle,
51:09 nous permettent de voir les choses différemment
51:12 et peut-être finalement est-ce une bonne chose pour la société d'aujourd'hui.
51:17 Je vous pose la question sans malignité.
51:19 Véronique Jacquier.
51:20 Vous plaisantez.
51:21 On met à la une un mensonge institutionnalisé.
51:26 C'est-à-dire que je suis désolée,
51:28 cet homme qui se présente comme un homme est physiologiquement une femme,
51:32 a un appareil féminin, a un utérus.
51:35 C'est donc une femme.
51:37 Si on parle de la loi naturelle, c'est une femme.
51:39 Elle veut se faire passer pour un homme.
51:42 Elle ne veut pas se faire passer, elle se vit comme un homme.
51:46 Elle est un homme.
51:47 Oui, elle est sincère.
51:48 Non, mais elle peut se considérer comme un homme,
51:50 mais elle n'a pas le droit d'envoyer le message à la planète entière
51:53 qu'elle est un homme et que les hommes font des enfants.
51:55 Physiologiquement, c'est une femme.
51:57 Là, je ne suis pas d'accord.
51:58 Je vous le garantis.
52:00 J'ai eu la chance d'accoucher.
52:03 Je peux vous le dire que c'est un événement pour une femme
52:06 qui est quand même assez exceptionnel et assez extraordinaire.
52:10 Et c'est la seule chose d'ailleurs que nous ne pouvons pas partager.
52:13 Mais ce sera aussi un événement extraordinaire pour lui.
52:17 Il y a un mensonge éhonté à présenter, et surtout à notre jeunesse,
52:22 ce genre de message qui forcément brouille les cartes,
52:26 brouille les pistes et brouille les genres.
52:28 Elle a eu raison de rappeler ça.
52:31 Oui, mais ce que disait Pascal est juste aussi.
52:34 C'est-à-dire le fait de dire ce qui s'est passé,
52:38 qu'elle se sent homme, qu'elle a toujours une physio…
52:41 Elle a le droit de dire "je me sens homme", mais elle ne sera jamais un homme.
52:44 Voilà, c'est une femme qui donne la vie.
52:46 Vous vous rendez compte quand même ce que c'est que la puissance de donner la vie ?
52:49 Mais…
52:50 Moi, ça me paraît délirant.
52:52 Non, mais elle se vit comme un homme.
52:54 Alors après, vous, vous considérez qu'elle n'est pas un homme,
52:57 et elle ou lui considère qu'il est un homme.
52:59 Donc après, la discussion commence.
53:01 Oui, au sens juridique…
53:02 Je vous dis, elle, elle a le droit de se considérer comme un homme.
53:05 Après, ça enlève quoi ?
53:06 Sans aucun mépris, on peut vivre ça comme une curiosité de la nature.
53:11 Et je me demande, lorsque je vois de telles choses,
53:14 qu'est-ce que l'avenir, demain, nous procurera.
53:17 J'avoue que je suis frappé par une sorte de saisissement
53:21 devant tout ce que l'humanité est en train d'engendrer.
53:25 Non, mais moi, je suis saisie par le travestissement de la vérité.
53:28 C'est ça qu'il y a derrière cette histoire.
53:30 Non, mais là, on ne peut pas exagérer non plus.
53:32 Si à partir du moment où n'importe qui…
53:33 Il est juridiquement un homme.
53:34 À la une d'un magazine…
53:36 Il change de sexe, il a la conscience d'appartenir au sexe masculin.
53:39 On ne peut pas le lui enlever.
53:40 Ça reste une femme.
53:41 Mais physiologiquement…
53:42 Non, mais je vais vous dire ces questions.
53:45 Les fractures et les frontières sont générationnelles.
53:48 Vous pensez comme cela, Véronique,
53:50 parce que vous êtes issue d'une culture, d'une génération, etc.
53:53 Je pense que si vous allez vers…
53:55 Je trouve ça gravissime que pour une certaine jeunesse
53:59 et la jeunesse d'aujourd'hui, ce ne soit pas une évidence.
54:02 Dans 100 ans ou dans 150 ans,
54:05 on dira peut-être que cette génération a été complètement décadente
54:08 de proposer des trucs comme ça à la une.
54:09 Pourquoi décadente ?
54:10 Parce qu'on sera revenu peut-être à un ordre plus naturel,
54:13 parce que la survie de l'espèce humaine passera par ça, tout simplement.
54:17 Enfin, pardonnez-moi.
54:19 Ça restera une minorité.
54:21 Vous vous rendez compte, Mme ?
54:23 De toute façon, c'est une minorité des gens qui…
54:25 Puisque dans cette émission, on parle souvent des pauvres, des riches, etc.
54:28 Vous croyez que tout un chacun peut se permettre d'assumer ce genre de désir
54:32 et cette transgression ultime de dire "je suis une femme et je veux devenir un homme" ?
54:36 Mais ça coûte de l'argent.
54:38 Ça coûte de l'argent en termes de chute hormonale,
54:41 ça coûte de l'argent en termes de travestissement corporel,
54:44 en termes d'intervention chirurgicale.
54:46 Ce n'est pas n'importe qui qui dit "je suis une femme mais je me sens un homme,
54:49 donc je veux devenir et je fais un enfant".
54:51 C'est admis par la justice et par la loi.
54:55 C'est vrai en tout cas que c'est un thème, je le vois bien,
54:58 qui fait fortement réagir ceux qui sont en train de nous regarder.
55:01 Moi, ce qui m'ennuie dans ces sujets-là,
55:04 c'est que dans les réactions que j'observe parfois,
55:08 il y a une forme de haine, disons-le.
55:11 C'est ça qui peut m'ennuyer.
55:13 Oui, mais là, ce n'est pas de la haine. Moi, je ne parle pas de la haine.
55:15 Non, mais je ne parle pas pour vous, mais il y a une…
55:17 Je suis dans le constat.
55:18 En fait, il y a une volonté d'attaquer parfois la différence
55:22 et d'être très haineux sur cette différence.
55:25 La haine, c'est aussi une manière, bizarrement, totalement choquante,
55:30 d'appréhender un phénomène dont on a peur.
55:33 Et par ailleurs, on peut avoir, comme Olivier apparemment,
55:38 une sorte d'empathie, de compréhension pour un présent
55:41 qui n'est pas heureusement le présent le plus généralisé.
55:47 Bon, je voulais, parce qu'on a vérifié évidemment,
55:50 et c'est vrai que le temps passe très vite,
55:52 parce que c'était il y a 25 ans, du 18…
55:54 même il y a plus de 25 ans, c'était du 18 au 24 août 1997.
55:58 Les GMJ ?
55:59 Paris accueillait les Journées Mondiales de la Jeunesse,
56:01 les GMJ rassemblant un million de personnes.
56:03 Et c'était Jean-Paul II à Paris.
56:05 J'avais l'impression que c'était même sur Benoît XVI,
56:07 tellement c'était présent.
56:08 Les Jean-Paul II.
56:09 Effectivement.
56:10 Les GMJ à Paris, c'était 97.
56:11 1,3 millions de personnes.
56:12 97, c'est ce que j'ai l'air de dire.
56:13 Oui.
56:14 Donc c'était Jean-Paul II.
56:16 Benoît XVI est venu à Paris, mais pas pour les GMJ.
56:19 Oui, bien sûr, mais dans…
56:20 Le discours des Bernardins, c'était en 2014.
56:22 Oui.
56:23 Et puis après, il y a effectivement la présence,
56:26 que personne n'a oubliée, de Jean-Paul II.
56:29 C'était en 1980, cette fois, la première fois qu'il était venu à Paris,
56:33 avec Jacques Chirac, c'était au Parc des Princes,
56:36 et ça avait été tout à fait étonnant, d'ailleurs.
56:39 Bon, il nous reste deux minutes,
56:41 donc c'est le moment de saluer notre ami Olivier Benquemoun.
56:44 Bonjour, cher Olivier.
56:46 Bonsoir.
56:47 Vous allez bien ?
56:48 Ça va.
56:49 Le meilleur de l'info ce soir, c'est…
56:51 Le meilleur de l'info, c'est une émission un peu particulière ce soir,
56:54 parce qu'on va revenir longuement,
56:55 et avec plusieurs invités, sur ce qui s'est passé aujourd'hui.
56:58 Alors, c'est vrai, baisse de mobilisation,
57:00 mais quand même des violences, ce soir.
57:02 Et dans un instant, vous entendrez Yann Bastière,
57:04 du syndicat GP Unité,
57:06 qui vient de me dire qu'il y avait deux CRS qui avaient été blessés.
57:09 Deux CRS, non un qui avait pris un pavé grièvement.
57:12 Et puis, vous savez qu'on a un confrère, Seynouz,
57:15 qui a été blessé également.
57:17 On reverra la séquence,
57:19 et puis on parlera de tout le reste,
57:21 des conséquences politiques,
57:23 de la suite ou non de la mobilisation.
57:25 C'est avec cette image, justement, que je voulais qu'on termine,
57:28 parce que c'est quelqu'un qui est sur le terrain,
57:30 et c'est pour montrer aussi
57:31 combien le travail est parfois difficile pour les équipes,
57:34 les équipes de Seynouz qui sont sur le terrain.
57:36 On fait évidemment très attention,
57:38 parfois même quand ces équipes sont sur le terrain,
57:40 nous ne citons pas les journalistes qui sont présents
57:43 pour qu'ils ne soient pas identifiés pour les manifestants.
57:46 Et Benjamin Nau va nous montrer
57:48 combien ça peut être parfois difficile
57:51 d'opérer lors de certaines manifestations.
57:55 Virginie Leblon-Tahier était avec nous aujourd'hui,
57:58 Rodrigue Leprado était au son.
58:00 Merci à Pierre Maurice qui était à Lévision,
58:02 Benjamin Nau et Justine Serchera.
58:04 On a l'image, Benjamin ?
58:06 On la voit, c'est bien de terminer précisément avec cette image.
58:10 Olivier dans une seconde et rendez-vous demain matin.
58:15 À demain !
58:17 Macron, putain !
58:20 Macron, putain !
58:22 Macron, putain !
58:25 Allez, Caméra !
58:27 Attention !
58:31 Allez, Caméra !
58:33 Caméra !
58:36 Dégage, dégage !
58:39 Dégage !
58:42 Caméra !
58:45 Caméra !
58:47 Caméra, putain !
58:49 Caméra, putain !
58:52 Macron, putain !
58:54 Macron, putain !
58:56 [Bruit de la foule]