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Animaux
Transcription
00:00 [Musique]
00:08 Vous pouvez vous présenter, qu'est-ce que vous avez fait dans votre vie ?
00:11 Et bien plus récemment, journaliste correspondant au local en Bretagne
00:17 et beaucoup d'autres articles, ça m'intéresse, le quotidien du médecin,
00:23 donc dans des titres nationaux et j'ai publié 9 livres
00:28 et je suis auteur-réalisateur d'environ 50 heures de documentaires
00:35 et d'émissions de télévision d'intérêt grand public
00:40 et quelquefois en coproduction internationale.
00:44 Donc je suis auteur-réalisateur-écrivain.
00:47 Vous avez travaillé aussi apparemment pour l'ONCFS qui s'appelle l'OFP, dans quel cadre ?
00:53 Alors j'ai été recruté à l'Office national de la chasse
00:57 par le directeur Jean-Marie Ballut et ensuite son successeur Tendron
01:03 et puis voilà, ensuite j'ai quitté cet établissement public administratif
01:11 qui n'est pas une administration d'État mais un organe spécialisé
01:18 pour gérer la faune sauvage et les chasseurs.
01:22 Ok, vous avez été embouché dans quel cadre ?
01:25 J'étais directeur de la communication, par conséquent je dirigeais l'ensemble
01:29 des publications de l'Office national de la chasse,
01:33 d'une part et d'autre part je répondais au nom du directeur aux sollicitations des médias.
01:40 Pendant combien d'années ?
01:41 Deux ans.
01:42 Alors vous aviez des informations à dire en fait, que vous avez entendues, qu'est-ce qu'ils sont ?
01:49 Eh bien, dans un poste comme celui-là, il y a tout ce que l'on sait et tout ce que l'on peut dire
01:57 et tout ce que l'on ne peut pas dire.
02:00 Et en particulier, il n'était pas possible de dire combien l'Office national de la chasse
02:07 avait été heureux, content et même actif dans l'introduction du loup à partir des Alpes
02:18 et puis plus tard dans l'ensemble du territoire national.
02:22 Et là, il y avait des réflexions, par exemple par le directeur des services scientifiques, Yves Tachquer,
02:31 d'autres par l'inspecteur général, d'autres par les directeurs eux-mêmes,
02:36 qui étaient des informations qu'on n'avait pas le droit de dire,
02:40 parce que le loup commençait à être un problème
02:43 et il était gênant de montrer que ce problème devait beaucoup à une administration
02:50 comme l'Office national de la chasse.
02:53 C'est-à-dire ?
02:55 Eh bien, il y a des choses que vous ne pouviez peut-être pas dire avant
02:58 et que maintenant, est-ce que vous avez le droit de parole ?
03:01 Ah, je suis tout à fait le droit de parole, bien entendu.
03:04 Je ne suis plus sous contrat avec l'Office national de la chasse
03:08 et je ne reçois plus d'instructions de la part de l'OFB ou du ministère de l'Environnement.
03:13 Et même si je recevais des instructions, je serais tout à fait libre de les suivre ou pas.
03:18 Et je ne crois pas que je les suivrais, vue la gestion un peu médiocre, à mon avis,
03:25 de ce problème qu'est le loup.
03:27 La question c'est, est-ce que pour vous,
03:30 donc vous dites clairement, l'ONCFS savait que les loups avaient été introduits.
03:35 Est-ce que, même s'ils le disent, vous pouvez même le répéter,
03:39 ils ne se gênaient pas de le dire dans les bureaux auprès de vous,
03:42 que les loups avaient été introduits.
03:44 Est-ce que pour vous, l'ONCFS de l'époque, savait qui ?
03:49 Est-ce qu'ils s'y savaient pas ?
03:53 Et deuxième question, c'est, est-ce qu'ils ont aidé ou pas ?
03:58 Alors, l'ONC, avant l'ONCFS, avant l'OFB,
04:05 l'ONC a su qui et comment des loups ont été transportés pour traverser la vallée du Rhône.
04:17 Les loups sont arrivés dans les Alpes par leurs propres moyens.
04:21 Ils n'ont pas été transportés.
04:23 Et quand ils sont arrivés dans les Alpes, ils n'ont pas été combattus.
04:27 Ils n'ont pas été réduits.
04:29 On n'a pas essayé de contenir cette population.
04:34 Ensuite, d'autres loups ont été étendus à travers le territoire,
04:40 et en particulier, traversés la vallée du Rhône,
04:43 avec des complicités dont l'ONC était informée.
04:48 Je ne pense pas que ce soit l'ONC lui-même qui ait transporté des loups,
04:53 mais l'ONC était parfaitement informée,
04:57 pouvait empêcher, interdire le transport d'une espèce protégée
05:04 qui n'a pas à être transportée par des moyens humains dans une extension sur le territoire.
05:10 C'est illégal, c'est dangereux,
05:12 et c'est aujourd'hui un coût exorbitant pour la collectivité nationale.
05:17 C'est une politique extrêmement dangereuse,
05:22 extrêmement légère, inconséquente,
05:26 qui a été celle d'une administration d'État.
05:30 Alors, si vous saviez, est-ce que l'OFB maintenant,
05:35 ou l'ONCFS après, ont pu avoir ces informations,
05:40 qu'on croit que les loups avaient été réintroduits ou pas ?
05:43 Oui, bien sûr. L'ONC avait l'information de la réintroduction au-delà de la vallée du Rhône.
05:51 Transporter les loups depuis les Alpes à travers la vallée du Rhône, là c'est une complicité.
05:57 Là c'est beaucoup plus grave que de regarder passer les animaux.
06:02 Par rapport à ce que vous avez dit, vous avez dit que les loups sont venus naturellement au côté Alpes et puis...
06:07 Moi, c'est ce que j'ai entendu.
06:10 Alors comme vous m'interrogez sur ce que j'ai entendu, et puis je ne suis pas spécialiste.
06:15 À votre avis, quel est l'intérêt de l'ONC d'avoir laissé revenir ces loups ?
06:23 Est-ce que c'est tout simplement pour après avoir des budgets pour leur ministère ou pas ?
06:27 Est-ce qu'il y a d'autres intérêts ?
06:29 L'intérêt de l'Office national de la chasse, c'est d'avoir une brigade loup.
06:35 C'est d'avoir des salaires, des frais, qui sont pris en charge par l'État
06:41 et qui viennent compléter l'activité de l'Office national de la chasse, aujourd'hui au FB.
06:48 Donc c'est la possibilité que cherche toujours une administration,
06:53 d'avoir plus de personnel et plus de moyens, que ce soit éventuellement au dépend de l'intérêt public.
07:00 L'intérêt de l'ONC vis-à-vis du loup, on le retrouve vis-à-vis de l'ours aujourd'hui,
07:07 c'est l'occasion d'exister, c'est l'occasion d'être reçu par M. le préfet,
07:12 d'être considéré comme une administration utile,
07:17 c'est l'occasion de pouvoir recruter, former des personnels spécialisés.
07:24 La fameuse brigade loup, c'est donc quelque chose qui est à l'intérieur même de l'ONC,
07:31 à favoriser la garderie contre les autres services,
07:36 en particulier le service scientifique.
07:38 La garderie s'est trouvée chargée de tirer les loups dangereux ou réputés tels,
07:44 et ça, ça a favorisé beaucoup la garderie,
07:47 la garderie qui rêve d'être une gendarmerie, et qui ne l'est pas,
07:51 qui rêve d'être une police, mais qui n'est qu'une police de la chasse,
07:55 qui n'a d'autorité que de constatation,
07:58 qui n'a pas d'autorité d'enquête, comme un gendarme ou un policier.
08:01 Il faut quand même rappeler aux gardes qu'ils ne sont pas policiers,
08:07 qu'ils ne sont pas gendarmes,
08:09 et que quand ça prend une trop grande ampleur,
08:12 à ce moment-là, ils ont besoin des gendarmes,
08:16 qui sont la police de la ruralité.
08:26 Vous osez parler maintenant, et pourquoi vous n'avez pas osé parler avant ?
08:31 Eh bien, tout simplement, je n'ai pas parlé avant
08:37 de l'attitude de l'ONC, de l'ONCFS, etc. vis-à-vis du loup,
08:42 parce qu'on ne me posait pas la question.
08:44 C'est très simple.
08:46 Tout le monde s'intéressait à l'ours,
08:48 en particulier l'ours cannelle et son ourson,
08:52 et comment les ours, finalement, ne restaient pas
08:56 dans la haute montagne des Pyrénées,
08:58 et redescendaient dans les plaines pour se spécialiser
09:02 qui sur les chevaux, qui sur les vaches, qui sur les moutons.
09:07 L'attention du public, et par conséquent mon travail auprès de la presse,
09:12 était beaucoup plus centrée sur l'ours que sur le loup.
09:15 C'était une pure question d'actualité,
09:19 telle qu'elle était vue par l'opinion publique à cette époque.
09:22 Il faut bien penser que le travail d'un porte-parole d'une administration
09:28 n'est pas le travail d'un journaliste qui est libre d'aborder
09:31 tous les sujets qu'il croit utiles au public.
09:34 Lorsque j'étais chargé de la communication avenue de Wagram,
09:40 j'avais des discours qui m'étaient donnés à répéter
09:45 ou à mettre en musique dans la presse.
09:49 Il fallait que je sois d'accord, il fallait que ce discours soit censé,
09:54 sinon ça ne va nulle part.
09:57 Mais on ne me demandait pas de parler du loup.
10:00 Je me rends bien compte qu'en soulignant la complicité
10:05 de l'Office national de la chasse, c'est-à-dire du ministère de l'environnement,
10:09 en faveur de l'expansion du loup,
10:12 voire de son introduction à des endroits où il n'est nullement utile et bienvenu,
10:17 c'est une bombe.
10:19 Cela veut dire qu'on a favorisé un nuisible,
10:23 un animal dangereux contre l'agriculture et contre les loisirs
10:30 dans la nature de la population.
10:33 On a choisi un animal nuisible contre le bien de la population citadine
10:40 quand elle se promène, rurale quand elle travaille.
10:43 C'est très grave, c'est une énorme responsabilité de la part de l'État.
10:49 Est-ce que vous mesurez que c'est une bombe ?
10:52 Est-ce que vous n'avez pas peur que l'OFB vous embête ?
10:55 Mais qu'est-ce qu'ils peuvent faire ? Ils sont bien mignons, mais qu'est-ce qu'ils peuvent faire ?
10:59 Hein ?
11:00 Vous pouvez dire que c'est la vérité, quoi.
11:02 Ils ne peuvent rien me faire.
11:03 Ils peuvent dire, ils disent n'importe quoi.
11:05 Bon, pas très bien, ils disent n'importe quoi.
11:07 Et alors, dites la vérité, alors, puisque vous connaissez la vérité,
11:10 puisque c'est n'importe quoi.
11:11 Puis ils se rendent bien embêtés.
11:13 Et puis je ne dis pas tout, là.
11:15 [Musique]

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