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Les chroniqueurs du Cercle débattent autour d'un film sortant en salles ou en diffusion sur CANAL+
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Transcription
00:00 -Pour le premier volet en 2018, voici le retour de Miles Morales,
00:03 le garçon métis de Brooklyn,
00:05 qui lui aussi a été mordu par une araignée atomique.
00:08 Il fait équipe avec d'autres Spiderman
00:10 dans d'autres dimensions de l'univers.
00:12 Une idée des deux scénaristes à l'origine du fameux Lego Movie.
00:16 -Oui, c'est ça. D'ailleurs, il y a une incursion assez marrante
00:19 dans l'univers Lego.
00:21 Comment dire à quel point je suis pas la bonne personne
00:24 à envoyer voir un dessin animé sur Spiderman qui fait 7h19 ?
00:27 Il fait pas 7h19, il fait plus de 2h, ce qui est déjà une folie.
00:31 Et c'est plutôt une bonne surprise pour moi
00:33 parce que c'est très compliqué
00:37 de refaire une histoire de Spiderman.
00:39 Ca doit être la 20e... Non, la 13e en 20 ans,
00:42 un truc comme ça.
00:43 J'ai l'impression qu'on est abreuvés de Spiderman.
00:46 Celui-là, ce qu'il a d'intéressant,
00:48 c'est que c'est une sorte de festin visuel
00:51 avec cette idée très séduisante des multivers,
00:56 c'est-à-dire que Miles a 15 ans, il habite à Brooklyn,
01:00 enfin, il habite à Brooklyn sur la Terre 1610
01:03 parce qu'il y a plein d'autres Spiderman
01:06 et plein d'autres Terres, elles ont toutes une réalité parallèle.
01:09 J'ai un petit extrait. Ca veut dire quoi quand il y a plein de Spiderman ?
01:13 Ca veut dire qu'ils ont, sur une planète,
01:15 une version de la planète Terre,
01:17 ils ont un QG de Spiderman.
01:20 Et c'est là que je vous emmène, c'est le QG de la Spider-société.
01:24 Et c'est notre Spiderman de la Terre 1610 qu'on veut.
01:28 Et alors, regardez, qui est Spiderman ? Tout le monde.
01:31 Et donc, on élargit le plan pour vous montrer la folie.
01:35 Il y a tout le temps des choses surprenantes, des choses drôles.
01:40 Vraiment, alors là, le gag de base, c'est où est planqué Spiderman ?
01:44 Ah, bah tiens, il était dans le dos du gars.
01:46 Et là, regardez, on n'a pas eu le temps de le voir décoller.
01:49 C'est-à-dire que tout à coup, on est complètement sous amphétamine,
01:53 on ne voit plus rien, on est pris dans une sorte de tourbillon.
01:56 Et là, il va poser une question, le film lui répond.
01:59 "Est-ce que ça peut devenir plus dingue ?" "Ouais, mon gars, t'es un dinosaure."
02:02 Et puis, tout à coup, vous avez ces onomatopées,
02:04 qui sont des aplats directement tirés du comique,
02:07 qui apparaissent à l'écran.
02:08 Et puis, tout à coup, il va s'offrir un ralenti dément.
02:12 On n'a pas vu le mur exploser. Ca va très, très vite.
02:15 Un peu trop vite pour mes vieux yeux.
02:17 Et en même temps, il y a tellement de personnages,
02:21 de couches de récits, de strates différentes de dessins.
02:24 C'est-à-dire que le méchant qu'on voit à l'écran,
02:26 qui est un méchant qui arriverait de la Renaissance
02:28 et qui est donc dessiné à la manière de Da Vinci,
02:32 va croiser un Spider-Man punk, etc.
02:36 C'est un festin.
02:37 C'est "too much", évidemment,
02:40 mais vraiment une surprise d'enthousiasme.
02:43 -Finalement, ça tient le cap esthétique du premier volet.
02:46 -Il était considéré comme vraiment un chef-d'oeuvre absolu.
02:51 -Il était Oscarisé.
02:52 -Ils ont poussé tous les curseurs. -C'est incroyable.
02:54 -Exactement. Et c'est intéressant,
02:56 parce que le premier volet "New Generation",
02:59 c'était la première fois que Sony,
03:00 qui a donc les droits cinématographiques de Spider-Man,
03:04 faisait un dessin animé après sept...
03:07 -Un film collab avec Marvel, en réalité.
03:09 -Exactement. -Elle est super, Marie.
03:11 -Oui, c'est ça.
03:12 Mais n'empêche que c'est quand même la production Sony
03:15 et que c'était aussi la première fois
03:18 qu'ils montraient finalement un Spider-Man latino-afro-américain.
03:22 Enfin, d'après une des versions aussi papier.
03:26 Mais moi, je trouve qu'il y a un cap esthétique
03:28 qui est vraiment très dans le pop-art.
03:30 On sent qu'il pioche un peu partout, chez Warhol, la scérigraphie.
03:32 -En fait, il pioche dans les comic books.
03:34 C'est-à-dire qu'en fait, ils ne choisissent pas.
03:37 Ils adaptent tous les comic books.
03:39 Et l'intérêt, c'est que les réalisateurs,
03:41 si on a ce festin visuel,
03:43 c'est qu'en fait, ils ont fait appel à chacun.
03:45 C'est-à-dire qu'il y a les comic books indiens,
03:47 il y a les comic books avec les aquarelles.
03:50 -Parce qu'à chaque fois qu'on va voir un monde,
03:52 ça change graphiquement.
03:53 -Oui, c'est que chaque univers,
03:54 chaque morceau de cet univers a un univers différent.
03:58 Là, on le voit mal parce que c'était le QG,
03:59 mais quand on va dans un endroit, ça change complètement.
04:03 Et l'idée, c'est de retrouver ce que tu as montré dans l'extrait,
04:06 comment on feuillette un comic,
04:08 donc avec des notes en bas de page,
04:11 avec des exclamations,
04:12 avec...
04:14 Comme si on raturait.
04:16 -Il y a même le côté...
04:17 On retrouve le côté vintage des premiers comics,
04:20 c'était mal imprimé.
04:21 Il y avait des problèmes d'ancrage.
04:23 -On retrouve ça à l'image.
04:24 -Ils ont mis au point un logiciel !
04:27 Ils ont mis au point un logiciel
04:28 pour retrouver les ébrures du mauvais ancrage.
04:31 C'est ça qui est complètement fou.
04:33 -Il y a 240 personnages, il y a 1 000 animateurs.
04:35 C'est une espèce d'énorme barnum.
04:38 Il faut voir, moi, j'ai vu le film à sa sortie,
04:40 je veux dire, devant 1 000 ados.
04:43 Ils avaient entre 15 et 10 ans.
04:45 D'habitude, je veux dire,
04:46 souvent, l'adolescent peut être blasé.
04:48 Là, ils étaient en extase.
04:50 Ils riaient à toutes les blagues, applaudissaient,
04:53 se sont levés. Je ne dis pas comment ça se termine,
04:55 mais ils étaient en attente, on va dire, de la suite.
04:58 Et moi, je suis resté complètement...
05:00 J'aime beaucoup le premier.
05:02 Je suis resté sur mon siège et je me suis dit,
05:04 j'ai 271 ans, je viens de découvrir le dégérotype.
05:07 Ca va à une vitesse incroyable,
05:09 ça va à une vitesse incroyable en termes plastiques,
05:12 il n'y a pas un plan de plus de deux secondes,
05:15 et on passe, comme vous disiez,
05:16 dans des textures différentes.
05:18 En termes de récits, on rentre dans le multivers,
05:20 du multivers, du multivers.
05:22 La notion de mise en abîme, c'est du Moyen Âge.
05:25 -Il n'y a pas un coeur émotionnel, Muriel ?
05:27 C'est à laquelle on se raccroche.
05:29 -Moi aussi, j'étais avec des teens,
05:31 avec mon déambulateur,
05:32 et vraiment, je me disais,
05:34 "Spider-Man, c'est quoi, ce gosse qui n'est pas compris
05:37 "de ses parents parce qu'il a un secret ?"
05:39 C'est l'adolescence absolue.
05:41 Là, j'ai compris.
05:42 En plus, il y avait des ados qui prenaient en photo l'écran.
05:46 J'ai compris que c'était l'histoire teen absolue,
05:48 mais que par ailleurs, comme on la connaît par coeur,
05:51 parce que je m'étais arrêtée à Sam Raimi...
05:55 Oui, parce que tout le monde comprend ça,
05:57 le côté... C'est tellement sucré, tellement mignon,
06:00 mais par-dessus ça, il y a une grande forme explosive
06:03 qui fait aussi que le concept de multivers,
06:05 qui, moi, me paraissait être un truc
06:07 pour justifier le fait qu'on raconte 10 000 histoires,
06:10 et que plus personne ne peut s'intéresser qu'à une histoire.
06:14 Je trouvais que c'était un gadget narratif.
06:16 Là, ça se justifie, parce qu'on change à chaque fois
06:19 de méthode d'animation, et on sent quand même
06:22 que ceux qui ont fait ce film ont une connaissance intime
06:25 et très profonde de l'histoire de l'animation.
06:28 -C'est très... -Les comics.
06:30 -C'est très... -C'est très...
06:32 [SILENCE]

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