Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois et Sébastien Ménard, François Astorg, maire d’Annecy, Jean-Pierre Bouchard, psychologue et criminologue, Laurent Jacobelli, porte-parole du RN et député de Moselle, Stéphane Simon, fondateur du média “Factuel”.
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NewsTranscription
00:00:00 Édition spéciale.
00:00:02 Les vraies voix Sud Radio, 17h20, Frédéric Brindel.
00:00:06 Bonsoir à tous, vous l'avez compris, une édition spéciale avec ce drame.
00:00:11 A Annecy, la préfecture de Haute-Savoie, ce matin, dès 9h45, un homme, un SDF,
00:00:18 s'en prend à des bébés dans un jardin d'enfants.
00:00:23 Avec un couteau, il blesse gravement 4 enfants, 2 adultes.
00:00:28 Pour l'instant, le pronostic vital est toujours engagé.
00:00:32 L'enquête, évidemment, est lancée.
00:00:35 Les premières déclarations politiques, et puis bien sûr,
00:00:38 les perspectives concernant les victimes.
00:00:41 Sur tous ces thèmes, nous allons revenir dans une édition spéciale des vraies voix,
00:00:46 avec nos 3 vraies voix ce soir.
00:00:48 C'est une ambiance, une atmosphère très particulière, vous l'avez compris.
00:00:52 J'accueille Philippe Bilger, président de l'Institut de la Parole
00:00:55 et auteur de Libre Propos d'un Inclassable.
00:00:57 Bonsoir Philippe Bilger.
00:00:59 - Bonsoir Frédéric.
00:01:00 - Françoise de Goa, éditorialiste Sud Radio et LCI,
00:01:02 auteur de L'Homme qui n'avait pas d'amis, est avec nous.
00:01:05 Bonsoir Françoise.
00:01:06 - Bonsoir Frédéric, bonsoir à tous.
00:01:08 - Sébastien Ménard, président de l'Elan Bernet,
00:01:10 polac, orthèse et entrepreneur dans la foodtech, est avec nous.
00:01:14 Bonsoir Sébastien.
00:01:15 - Bonsoir Frédéric, bonsoir à tous.
00:01:17 - Bon, nous allons évidemment tous ensemble revenir sur cette actualité
00:01:20 avec le recul que nous devons avoir et que j'espère vous aurez aussi,
00:01:25 les auditeurs de Sud Radio, vous pouvez appeler au 0826 300 300
00:01:30 pour nous donner votre ressenti, votre point de vue,
00:01:33 mais évidemment nous vous demanderons à tous d'avoir du recul
00:01:37 et de la retenue dans un contexte très particulier.
00:01:40 J'aimerais faire le tour de table et déjà savoir comment ces vrais voix
00:01:44 ont perçu cette journée d'événements.
00:01:46 Il y a eu le traitement médiatique aussi qui est très particulier,
00:01:49 les interventions politiques, déjà une première réaction
00:01:52 avant de faire le point depuis Annecy.
00:01:55 Philippe Bilger.
00:01:56 - Très simplement Frédéric, au début de cette émission,
00:02:00 d'abord une horreur totale,
00:02:04 ces petits enfants et les adultes qui ont été gravement blessés,
00:02:08 c'est une horreur.
00:02:09 Ensuite, une interrogation sur les motivations de cet homme.
00:02:14 Et pour l'instant je n'en dirai pas plus,
00:02:16 j'attends beaucoup du débat que nous aurons ensemble.
00:02:19 - Cet homme, rappelons-le, est âgé de 31 ans, réfugié syrien,
00:02:23 qui était en situation légale sur le territoire,
00:02:27 il avait fait une demande d'asile.
00:02:29 Françoise de Gois, votre sentiment ?
00:02:31 - Mon sentiment c'est que je suis comme Philippe,
00:02:34 enfin comme nous tous, on est dans les froids, c'est glaçant.
00:02:37 J'ai écouté le témoignage d'un médecin du Samu qui est arrivé sur place,
00:02:40 comment vous faites de la médecine de guerre quasiment sur des nourrissons,
00:02:43 sur des bébés qui ont 22 mois ?
00:02:45 Comment vous essayez de leur sauver la vie parce qu'ils ont été poignardés ?
00:02:48 C'est extrêmement éprouvant.
00:02:50 On a vécu beaucoup d'horreurs dans ce pays.
00:02:53 On a eu Charlie, on a eu le Bataclan, on a eu Nice.
00:02:56 Pour le moment, dans la gamme supplémentaire de l'horreur,
00:03:01 et bien il y a...
00:03:02 Mais mon sentiment est quand même que tout ce qui se dégage du profil de l'assassin
00:03:08 est assez étrange.
00:03:10 On comprend a priori que c'est un chrétien d'Orient,
00:03:13 on comprend une dérive, on comprend...
00:03:16 - Une situation familiale qui était devenue particulière.
00:03:19 Mais rappelons-le par rapport à ce que vous dites, Françoise,
00:03:22 pour l'instant, affirmons-le, il n'y a aucun mobile terroriste pour l'instant.
00:03:26 - Bien sûr, parce qu'à l'évidence, et encore une fois,
00:03:29 beaucoup de sévérité de ma part pour la classe politique,
00:03:31 et d'ailleurs que ce soit la gauche, l'extrême gauche, le centre, etc.
00:03:35 Je suis extrêmement en colère, après l'effroi,
00:03:38 je suis en colère de ce qui se passe, si vous voulez,
00:03:41 dans le monde politique en termes de réaction,
00:03:43 soit de la part du Rassemblement National, des Républicains,
00:03:46 du Rassemblement National, bien sûr, mais des Républicains,
00:03:49 qui s'engouffrent immédiatement, et puis finalement,
00:03:51 sont obligés de reculer parce que tout était servi sur un plateau.
00:03:55 - Et nous les écouterons d'ailleurs, Françoise, tout au tombe, cette émission.
00:03:58 - C'est ça qui me fait beaucoup de peine, en fait.
00:04:00 - Très bien, alors, juste parce que je regarde,
00:04:02 Benoît Gouthorbe, qui est notre réalisateur ce soir,
00:04:05 nous devrions partir dans un instant retrouver le maire d'Annecy.
00:04:09 Votre réaction, Sébastien Ménard ?
00:04:12 - Oui, Françoise de Gaulle a dit pour l'instant,
00:04:14 nous ne connaissons pas vraiment le profil,
00:04:17 et finalement, le monde politique a aussi agi
00:04:20 comme s'il connaissait le profil, et c'est là le problème.
00:04:23 - Alors, moi, je pense que le problème, il est préalable à tout ça.
00:04:28 Nous sommes en France, en 2023, Annecy, ça aurait pu être Biarritz,
00:04:32 la ville dans laquelle je suis élu,
00:04:34 je suis papa d'une petite fille qui a 15 mois,
00:04:37 qui est en poussette le matin avec sa maman,
00:04:39 qui est en poussette comme probablement des centaines de milliers de gamins,
00:04:42 en France, dans nos parcs, dans des régions plutôt privilégiées,
00:04:46 on peut dire ça,
00:04:48 et ce matin, un monstre a poignardé des enfants,
00:04:51 et pas que des enfants, dans un parc, à Annecy,
00:04:55 un monstre a utilisé un couteau pour mettre à mort des êtres vivants,
00:04:58 et parmi eux, les plus vulnérables d'entre nous.
00:05:01 Voilà, donc moi, je ne glisse pas dans la politique crasse,
00:05:07 dans la polémique de bas étage,
00:05:09 en fait, tout ça n'a strictement aucun intérêt,
00:05:11 mais voilà, c'est la France en 2023,
00:05:14 et on a eu souvent, ici, à ce micro,
00:05:18 des sujets sur la barbarie moderne, contemporaine,
00:05:22 sur l'ensauvagement de notre société,
00:05:24 ben on y est, voilà, on y est, une fois de plus.
00:05:27 - Bon, rappelons que parmi les petites victimes,
00:05:30 elles sont très jeunes,
00:05:32 de 22 mois jusqu'à 3 ans,
00:05:35 il y a deux enfants qui étaient là en tant que touristes,
00:05:40 d'origine britannique et néerlandaise,
00:05:43 il y a aussi ces deux blessés très graves des adultes,
00:05:47 notamment une personne âgée de 78 ans,
00:05:51 les interventions ont été faites très rapidement,
00:05:57 pour les sauver, il y a toujours, donc, le pronostic vital qui est engagé,
00:06:02 et bien sûr, on va en parler dans un instant avec le maire d'Annecy,
00:06:07 mais la police municipale et après la police nationale
00:06:10 sont intervenus aussi pour neutraliser l'assaillant,
00:06:13 qui en ce moment même est en garde à vue,
00:06:16 nous le disions, aucun mobile terroriste pour l'instant,
00:06:21 il a crié au moment d'attaquer au nom de Jésus-Christ,
00:06:25 dans la langue anglaise,
00:06:27 c'est quelqu'un qui vient de Syrie,
00:06:29 d'un village qui a été attaqué très longtemps par Daesh,
00:06:34 par l'Etat islamique,
00:06:36 et évidemment, pour l'instant, et je le rappelle,
00:06:39 aucun mobile terroriste n'a été mis en évidence,
00:06:42 il y a forcément une problématique psychiatrique,
00:06:45 de fait, nous le comprendrons bien,
00:06:47 est-ce lié à ses origines,
00:06:49 et ce qu'il a vécu en temps de guerre,
00:06:52 et qui a dû peut-être provoquer des troubles,
00:06:55 est-ce dû à la situation familiale qui était compliquée pour lui,
00:06:58 puisqu'il est séparé depuis 8 mois de son épouse,
00:07:01 qui est actuellement en Suède,
00:07:03 ils ont un enfant de 3 ans,
00:07:06 et cet enfant, cet homme, ne le voit plus.
00:07:09 Alors, voilà, nous avons François Astorg,
00:07:12 le maire d'Annecy, qui est avec nous,
00:07:15 merci monsieur le maire de répondre à nos questions,
00:07:18 je voulais déjà vous demander à vous,
00:07:21 si vous aviez les dernières informations,
00:07:23 concernant les 6 victimes de cette attaque.
00:07:26 Bonjour, écoutez, d'abord je voudrais vous dire,
00:07:29 c'est avec une grande émotion, une grande gravité,
00:07:33 que je m'adresse à vous,
00:07:35 ce qui s'est passé sur Annecy est effroyable,
00:07:37 c'est effroyable, c'est de la barbarie,
00:07:40 4 enfants, vous imaginez bien,
00:07:43 qui ont été poignardés par un assaillant,
00:07:47 2 adultes qui ont été touchés,
00:07:50 c'est la première fois que ça arrive à Annecy,
00:07:53 c'est inadmissible d'une manière générale, évidemment.
00:07:57 Voilà, donc mes pensées vont aux familles,
00:08:00 et aux victimes, et aussi aux jeunes,
00:08:03 qui ont fait preuve de courage,
00:08:04 et aux 2 agents de la ville,
00:08:06 qui ont essayé d'attraper l'assailant.
00:08:08 - Monsieur le maire, vous êtes...
00:08:09 - Sinon, pour répondre à votre question...
00:08:10 - Oui, oui, effectivement, sur le pronostic vital,
00:08:12 qui est engagé par rapport aux 6 victimes,
00:08:14 nous vous écoutons, oui.
00:08:16 - Alors, aux dernières nouvelles,
00:08:18 ça date de 1h ou 2,
00:08:21 les 4 enfants étaient sortis du bloc opératoire,
00:08:25 il semblerait que les états soient relativement stables,
00:08:28 mais je ne peux pas m'engager sur ce qui se passe exactement,
00:08:33 ils sont avec leur famille,
00:08:36 on espère évidemment une issue favorable face à cette horreur.
00:08:41 - Des questions pour vous, monsieur le maire,
00:08:44 avec Françoise de Gouin.
00:08:45 - On a vu finalement, au président de la République,
00:08:48 une première ministre, un ministre d'Intérieur,
00:08:51 réagir extrêmement vite.
00:08:53 Vous avez pu discuter avec Gérald Darmanin,
00:08:57 avec Elisabeth Borne,
00:08:59 qu'est-ce que vous avez échangé,
00:09:01 ça c'est ma première question,
00:09:02 et deuxième question,
00:09:03 dans quel état vous trouvez-vous,
00:09:05 les policiers municipaux,
00:09:07 et comment est-ce que vous allez faire
00:09:09 pour faire de la consolation,
00:09:11 au sens premier du terme,
00:09:12 pour les habitants de la ville ?
00:09:14 - Alors, oui, effectivement,
00:09:16 j'ai eu un entretien avec le ministre de l'Intérieur
00:09:19 et la première ministre,
00:09:21 nous avons échangé évidemment sur l'événement,
00:09:23 sur les éléments judiciaires
00:09:25 qui étaient à notre disposition à ce moment-là,
00:09:29 j'ai eu un soutien de la première ministre
00:09:33 et du ministre de l'Intérieur,
00:09:34 j'ai même eu un appel d'un proche de Macron
00:09:37 pour saluer le travail à la fois des forces de l'ordre,
00:09:41 des pompiers,
00:09:43 et aussi nous soutenir dans ce moment très difficile,
00:09:46 c'est vrai la ville est sous le choc,
00:09:48 nous sommes sous le choc,
00:09:50 et donc on va à la fois travailler
00:09:53 sur les questions de sécurité,
00:09:55 on a une réunion avec les forces de l'ordre
00:09:59 et le préfet dès demain matin tôt,
00:10:01 et là je vais rencontrer les agents,
00:10:05 demain je vais voir la police municipale,
00:10:07 je vais envoyer un message aux Anciens,
00:10:10 il est important que nous soyons là
00:10:14 et qu'on parle avec la population,
00:10:17 et ce sera fait dès demain.
00:10:18 - Vous allez faire une forme de rassemblement,
00:10:21 je dirais,
00:10:22 comme quelque chose un peu de cathartique
00:10:23 avec la population ?
00:10:25 - On est en train de réfléchir exactement sur la forme,
00:10:28 et dès ce week-end,
00:10:29 il y aura des éléments relatifs à un rassemblement, oui.
00:10:32 - Bon, François Astorque, je le rappelle,
00:10:33 et merci encore une fois,
00:10:34 vous êtes en direct sur Sud Radio,
00:10:36 vous êtes le maire d'Annecy,
00:10:37 Philippe Bilger a une question pour vous.
00:10:39 - Monsieur le maire,
00:10:41 le avare de la vie,
00:10:43 c'est que mon épouse est d'Annecy,
00:10:44 et que bien sûr, j'y viens régulièrement,
00:10:47 et avec beaucoup de bonheur.
00:10:49 Est-ce qu'il est trop tôt, je pense,
00:10:52 pour vous demander votre appréciation
00:10:56 sur ce qui a pu motiver ces terribles crimes ?
00:11:00 Vous avez peut-être une pensée personnelle là-dessus,
00:11:04 ou est-ce que c'est prématuré ?
00:11:06 - Écoutez, je pense que c'est un peu prématuré.
00:11:08 Les premiers éléments qui sont à notre disposition
00:11:10 ne nous permettent pas de dire,
00:11:12 et ça, c'est les entretiens que j'ai eus
00:11:14 avec la procureure et la première ministre,
00:11:18 rien ne nous permet de dire aujourd'hui
00:11:19 qu'il s'agit d'un acte terroriste.
00:11:22 On n'a pas d'élément relatif au mobile.
00:11:24 Donc pour l'instant,
00:11:25 je ne préfère pas me prononcer sur le sujet.
00:11:27 Vous savez, sur des sujets de ce type-là,
00:11:30 avec des événements de ce type-là,
00:11:33 les interprétations peuvent aller très très vite,
00:11:36 et donc il faut être prudent
00:11:38 et avoir une information juste et solide.
00:11:41 Ce que je n'ai pas pour l'instant.
00:11:42 - Très bien. On profite de votre présence encore, François Astor,
00:11:45 mais on vous libère très vite,
00:11:46 juste une question pour vous de Sébastien Ménard.
00:11:48 - Est-ce que vous avez eu, monsieur le maire,
00:11:50 bonjour. - Bonjour.
00:11:52 - Je n'ai pas la chance d'être à la tête
00:11:54 de l'exécutif de ma ville de Biarritz.
00:11:56 Je suis un petit élu local, membre de la majorité.
00:11:58 Mais qu'est-ce qui peut, quelque part,
00:12:02 comment on peut expliquer que des villes
00:12:04 comme la vôtre, comme la nôtre,
00:12:06 qui semblent être à l'abri
00:12:07 de toutes ces incivilités,
00:12:09 de tous ces actes de barbarie,
00:12:11 comment vous vivez ça ?
00:12:13 Parce que moi, je pense à ce qui pourrait se passer
00:12:14 sur la grande plage de Biarritz,
00:12:16 ce qui pourrait se passer dans un certain nombre de nos parcs,
00:12:18 où il y a ma fille qui, du haut de ses 15 mois,
00:12:20 gambatte tous les jours.
00:12:22 Je partage en solidarité l'effroi qui vous touche
00:12:27 et qui doit toucher toute la communauté d'Annecy,
00:12:30 évidemment, toute la communauté d'élus.
00:12:32 Alors, vous avez raison.
00:12:34 Des villes comme la vôtre, très belle ville, Biarritz,
00:12:36 aussi, des villes comme les nôtres,
00:12:39 on a un peu un sentiment de tranquillité permanente,
00:12:42 comme si rien ne pouvait nous arriver.
00:12:44 Mais aujourd'hui, on voit bien
00:12:46 qu'avec ce qui s'est passé,
00:12:48 dans le fond, aucun endroit ne peut être épargné.
00:12:51 Et peut-être que c'est la qualité de notre territoire
00:12:56 qui fait que des gens cherchent à avoir
00:12:58 une caisse de résonance, justement, médiatique.
00:13:01 Je ne sais pas, c'est une pure hypothèse,
00:13:03 je n'ai pas plus d'éléments.
00:13:04 Mais c'est vrai qu'on se sent protégé,
00:13:05 mais dans le fond, ce n'est pas plus Annecy,
00:13:07 Biarritz ou d'autres villes touristiques.
00:13:09 Je crois que ça peut se faire partout.
00:13:11 - François Storg, vous avez, je pense,
00:13:13 encore une petite minute.
00:13:14 François Sdegouin, une dernière question.
00:13:16 - Dernière question.
00:13:17 Il y a cette fameuse vidéo que plusieurs médias ont,
00:13:21 qui est bien sûr, aujourd'hui, en ce moment même,
00:13:23 décortiquée par le parquet antiterroriste,
00:13:26 cette vidéo que les médias ont refusé de diffuser,
00:13:28 mais qui, au dire des commentateurs,
00:13:30 est tout à fait insoutenable.
00:13:32 On voit toute la scène se dérouler.
00:13:34 Est-ce que vous avez vu cette vidéo ?
00:13:37 Et est-ce que vous confirmez les éléments
00:13:39 qui sortent de cette vidéo ?
00:13:41 Notamment...
00:13:42 - Je vous le confirme.
00:13:43 - ... l'invocation de Jésus-Christ en anglais,
00:13:46 le fait qu'il tire une croix,
00:13:47 et est-ce que vous confirmez tout cela ?
00:13:49 Oui ?
00:13:50 - Oui, oui, oui, je le confirme.
00:13:52 La vidéo est insoutenable.
00:13:54 Il semblerait que l'assaillant qui a fait cette horreur
00:13:59 crie "Jésus-Christ".
00:14:02 Il a des éléments de croix sur lui.
00:14:07 Donc, voilà.
00:14:08 Pour l'instant, je ne vais pas aller plus avant sur le sujet,
00:14:11 parce que vous savez, ça va très, très vite.
00:14:13 Il peut y avoir très vite des interprétations.
00:14:16 Il faut qu'on s'appuie sur les faits, seulement des faits.
00:14:18 Et c'est vrai que la vidéo est insoutenable,
00:14:20 et je comprends que la presse ne la diffuse pas.
00:14:22 - François Astor, vous êtes le maire de cette si belle ville d'Annecy.
00:14:27 Nous vous remercions vraiment d'avoir été avec nous en direct sur Sud Radio.
00:14:31 Nous vous apportons évidemment, ainsi que tous les habitants d'Annecy.
00:14:34 Certains vont intervenir au 0826 300 300.
00:14:37 D'ailleurs, dans un instant, vous apportez tout notre soutien.
00:14:41 Bon courage à vous, monsieur le maire.
00:14:42 Merci beaucoup.
00:14:43 - Merci beaucoup. Au revoir.
00:14:44 - Merci.
00:14:45 On revient dans un instant.
00:14:46 Vous écouterez les déclarations de la première ministre,
00:14:49 de la procureure de la République,
00:14:51 et puis également du président du conseil régional, Auvergne-Rhône-Alpes.
00:14:55 C'est dans un instant sur Sud Radio.
00:14:57 Vous pouvez intervenir.
00:14:58 Vos réactions, 0826 300 300.
00:15:01 C'est l'effroi, évidemment, aujourd'hui,
00:15:11 avec ce terrible acte.
00:15:14 Depuis ce matin, Annecy et l'ensemble du territoire français
00:15:19 est sous le choc.
00:15:21 Un homme de 31 ans est passé à l'acte avec un couteau.
00:15:25 Il a gravement blessé 6 personnes, dont 4 enfants en bas âge.
00:15:29 Une enquête est en cours pour chef de tentative d'assassinat.
00:15:33 Le mis en cause est actuellement en garde à vue.
00:15:36 4 mineurs sont donc toujours en état d'urgence absolu.
00:15:40 2 adultes, dont un avec une blessure à l'arme blanche,
00:15:45 sont également en situation très grave.
00:15:48 Les vrais voix ce soir avec nous,
00:15:50 Philippe Bilger, François Asdegoie, Sébastien Ménard.
00:15:53 Nous venons d'écouter et de recevoir en direct
00:15:56 le maire d'Annecy, François Astorg.
00:15:59 Nous allons revenir avec vous, les vrais voix,
00:16:02 et vous, les auditeurs de Sud Radio,
00:16:04 sur des déclarations importantes.
00:16:06 Tout d'abord, celle de la première ministre
00:16:08 qui s'est rendue aux alentours de 15h sur place à Annecy.
00:16:11 Écoutons-la.
00:16:12 - Des petits-enfants ont été sauvagement attaqués
00:16:15 par un individu dans un parc.
00:16:17 Nous sommes bouleversés par cet acte odieux,
00:16:21 inqualifiable.
00:16:23 Quand ça touche des enfants,
00:16:25 je pense qu'on est chacun touchés au plus profond de nous-mêmes.
00:16:28 Et aujourd'hui, c'est tout notre pays qui est sous le choc.
00:16:31 Mes premières pensées vont aux parents et aux enfants
00:16:37 qui sont encore dans un état grave
00:16:41 et aux adultes qui ont également été blessés.
00:16:45 Et je voudrais vraiment saluer l'intervention
00:16:49 des forces de l'ordre
00:16:51 qui ont pu intervenir très rapidement
00:16:54 et interpeller cet auteur.
00:16:57 Et je voudrais aussi remercier les secours,
00:17:00 les soignants qui ont immédiatement pris en charge
00:17:04 les blessés et qui sont encore actuellement
00:17:08 en train de les prendre en charge.
00:17:10 - Voilà, sur l'intervention de la première ministre.
00:17:13 Alors un extrait, évidemment,
00:17:15 peut-être une réaction de nos vrais voix, Philippe Bilger.
00:17:18 On a senti un effroi parce que,
00:17:20 que ce soit les sauveteurs, les forces de l'ordre,
00:17:23 les politiciens, les officiels qui sont là,
00:17:25 ils sont déstabilisés.
00:17:27 Ce sont des petits enfants.
00:17:29 - Absolument, parce qu'on a dans la tête,
00:17:31 évidemment, Françoise l'a dit,
00:17:33 la France n'est pas épargnée
00:17:35 depuis des mois et des années
00:17:37 devant des actes atroces.
00:17:39 Mais là, il y a quelque chose
00:17:41 qui échappe à notre entendement.
00:17:43 Quoi qu'on pense politiquement, idéologiquement,
00:17:47 il y avait une sorte d'univers
00:17:49 naturellement protégé
00:17:51 des petits de 22 mois ou de 2 ans.
00:17:54 Et là, on est à la fois
00:17:56 tétanisé par l'indignation
00:17:58 et je dirais,
00:18:00 arrêté par le scrupule.
00:18:02 On ne peut pas développer n'importe quoi
00:18:04 au sujet de cet acte.
00:18:06 Et j'ai bien apprécié,
00:18:08 j'allais dire, les banalités
00:18:10 évidentes, inéluctables
00:18:12 de la première ministre.
00:18:14 - Françoise de Goy.
00:18:16 - J'ai la même réaction,
00:18:18 notamment sur la rapidité aussi
00:18:20 de réaction de l'exécutif.
00:18:22 On sent qu'ils ne veulent pas
00:18:24 laisser la place, que ce soit
00:18:26 Emmanuel Macron, que ce soit
00:18:28 Elisabeth Borne ou Gérald Darmanin
00:18:30 qui était en déplacement au Luxembourg
00:18:32 et qui est revenu.
00:18:34 On sent bien qu'ils ont compris
00:18:36 le vent se lever, bien sûr,
00:18:38 parce qu'il est tellement malaisant.
00:18:40 Mais elle n'est pas que de l'apanage
00:18:42 de la droite la plus dure et de l'extrême droite.
00:18:44 Quant au Rorberger, cet après-midi
00:18:46 est capable d'expliquer,
00:18:48 de mettre en parallèle ce qui se passe
00:18:50 à l'Assemblée avec la loi Lyot
00:18:52 et, comment dirais-je,
00:18:54 cette tragédie en disant
00:18:56 quand je pense qu'ici,
00:18:58 on fait des si-magrés alors qu'à Annecy on souffre.
00:19:00 C'est tout à fait indigne à la présidente
00:19:02 du groupe majoritaire relatif de l'Assemblée.
00:19:04 C'est aussi indigne de la part
00:19:06 d'Aurore Berger
00:19:08 et c'est aussi déplacé
00:19:10 que la récupération habituelle d'Éric Zemmour, etc.
00:19:12 Moi, je suis...
00:19:14 Je trouve intéressant...
00:19:16 - On ne rentre pas dans le débat politique
00:19:18 dans ces moments, c'est ce que vous dites.
00:19:20 - Mais en plus de ça, quand on se trompe...
00:19:22 Je le redis, Éric Ciotti,
00:19:24 c'est ce que vous disiez tout à l'heure,
00:19:26 il se trompe sur le profil de l'agresseur.
00:19:28 Enfin, à l'évidence, il se trompe, je n'en sais rien.
00:19:30 Maintenant, je prends des pincettes parce qu'on ne sait pas.
00:19:32 Voilà, donc il faut aller trop vite,
00:19:34 aller le plus vite possible.
00:19:36 Pour une fois, sur la course, je dirais,
00:19:38 cette course...
00:19:40 Pas la course à la tragédie, mais en tout cas
00:19:42 cette course à la responsabilité
00:19:44 de l'État, j'ai trouvé quand même que
00:19:46 Borges, Macron et Darmanin
00:19:48 ont des mots quand même assez justes.
00:19:50 - D'ailleurs, à ce sujet,
00:19:52 Françoise, le gouvernement indique
00:19:54 qu'il est parti pour faire la chasse
00:19:56 aussi aux images sur les réseaux sociaux.
00:19:58 - Il a raison. - Parce qu'il y a une vidéo
00:20:00 qui circule, nous l'avons vue sur certains médias,
00:20:02 de l'acte...
00:20:04 - Les médias ne la diffusent pas.
00:20:06 Ils refusent absolument de la diffuser.
00:20:08 Ils sont tout à fait raisons. - Mais ce que je veux dire,
00:20:10 c'est qu'ils ont évoqué l'existence
00:20:12 de cette vidéo.
00:20:14 Et donc, justement, le gouvernement l'a fait tout
00:20:16 pour supprimer tout cela des réseaux sociaux.
00:20:18 Sébastien Ménard.
00:20:20 - Quand je vous dis que je ne veux pas faire...
00:20:22 Enfin, moi, je regarde sur mon portable
00:20:24 la photo de ma fille, je suis
00:20:26 halluciné, atomisé.
00:20:28 Voilà. J'ai pas de mots.
00:20:30 Je trouve qu'effectivement, la déclaration
00:20:32 du président de la République, qui dit que c'est
00:20:34 un acte de lâcheté absolue, oui.
00:20:36 Évidemment, la sortie d'Elisabeth Borne,
00:20:38 les probables déplacements
00:20:40 des différents ministres qui vont évidemment défiler
00:20:42 au chevet des élus locaux d'Annecy.
00:20:44 Voilà, pour rencontrer les victimes, les familles
00:20:46 des victimes. Tout ça me paraît d'une évidence
00:20:48 j'ai envie de dire
00:20:50 rare, mais
00:20:52 au-delà de ça,
00:20:54 ce qui est... Encore une fois,
00:20:56 je ne suis pas LR, je ne suis pas
00:20:58 RN, etc. Mais à un moment donné,
00:21:00 il faudra quand même qu'on se pose
00:21:02 les vraies questions sur l'ensauvagement de notre société,
00:21:04 sur la barbarie qui nous frappe,
00:21:06 qui égorge nos enfants,
00:21:08 qui poignarde nos bébés, qui peuvent tuer
00:21:10 nos aînés, etc. dans des jardins publics en France
00:21:12 en 2023. - Les vraies voix.
00:21:14 Vous avez compris, le conducteur est complètement
00:21:16 chamboulé. Émission spéciale sur ce
00:21:18 drame d'Annecy ce soir dans
00:21:20 Les vraies voix sur Sud Radio. Je reviens, je vous
00:21:22 redonne la parole dans un instant. Tout comme
00:21:24 à nos auditeurs au 0800
00:21:26 26 300 300,
00:21:28 nous écouterons également la procureure
00:21:30 de la République. Vraiment, on revient
00:21:32 dans un instant. A tout de suite.
00:21:34 Un jeudi 8 juin,
00:21:36 si particulier. Alors, une
00:21:38 information déjà très importante que
00:21:40 nous vous apportons sur
00:21:42 Sud Radio. La petite Malek
00:21:44 qui avait été enlevée par son
00:21:46 père à Dunkerque a été retrouvée
00:21:48 avec son père en Italie.
00:21:50 C'est une information suite à l'alerte
00:21:52 enlèvement que vous avez certainement
00:21:54 tous vue. Voilà pour cette
00:21:56 information, donc la petite Malek
00:21:58 retrouvée avec son père
00:22:00 en Italie. - Frédéric, on peut
00:22:02 quand même saluer dans
00:22:04 ce naufrage et cette journée noire,
00:22:06 on peut saluer quelque chose qui fonctionne très bien
00:22:08 et qui ne sert de... - L'alerte enlèvement ?
00:22:10 - L'alerte enlèvement fonctionne de façon absolument incroyable.
00:22:12 Il faut quand même le dire. Ça marche et dans tous les pays.
00:22:14 - Ça fait deux fois consécutivement que ça fonctionne bien.
00:22:16 - Incroyable. Donc voilà. - Dive Mark
00:22:18 Italie. - Voilà. - Il faut le dire.
00:22:20 - Les vraies voix sont avec nous évidemment pour cette émission.
00:22:22 Alors totalement chamboulé,
00:22:24 vous l'avez compris, nous vous proposons sur Sud Radio
00:22:26 une émission spéciale consacrée
00:22:28 à ce terrible événement
00:22:30 qui s'est passé ce matin à 9h45
00:22:32 à Annecy. Nos vraies voix sont
00:22:34 Philippe Bilger, son Françoise de Gois
00:22:36 et également Sébastien Ménard.
00:22:38 Dans un instant, nous allons avec vous
00:22:40 les vraies voix et vous les auditeurs
00:22:42 aborder la question
00:22:44 psychiatrique parce que
00:22:46 de plus en plus, et évidemment
00:22:48 c'est une logique aussi,
00:22:50 il faut aborder cette question
00:22:52 qui semble au cœur
00:22:54 de cet événement. Mais avant,
00:22:56 j'aimerais retourner à Annecy
00:22:58 où nous avons une auditrice, Michèle
00:23:00 qui nous appelle au 0800
00:23:02 26 300 300. Bonsoir
00:23:04 Michèle. - Oui, bonsoir.
00:23:06 - Merci d'intervenir sur
00:23:08 Sud Radio. D'ailleurs,
00:23:10 nous vous garderons. Vous savez que
00:23:12 chaque soir, dans les vraies voix,
00:23:14 nous donnons la parole à un auditeur,
00:23:16 une auditrice, pour être un peu le fil
00:23:18 conducteur. Alors là, évidemment, c'est un peu
00:23:20 particulier. Nous ne jouerons pas.
00:23:22 Nous allons suivre, évidemment,
00:23:24 l'évolution de l'actualité, que ce soit concernant
00:23:26 l'enquête ou le pronostic des blessés.
00:23:28 Mais avec vous, Michèle,
00:23:30 j'imagine que depuis Annecy,
00:23:32 on sent une atmosphère
00:23:34 particulière. - Ah oui,
00:23:36 oui, effectivement. Je pense
00:23:38 que tout le monde est sous le choc.
00:23:40 Annecy, c'est tellement
00:23:42 une ville qui ne ressemble pas du tout
00:23:44 à ça. Et
00:23:46 cette horreur. Enfin, je veux dire,
00:23:48 mes pensées vont vers les parents et les enfants,
00:23:50 bien évidemment. Mais
00:23:52 je suis choquée. J'habite ici depuis 20 ans
00:23:54 et j'ai vu la ville évoluer
00:23:56 et se
00:23:58 transformer progressivement.
00:24:00 Et aujourd'hui, on est atteints
00:24:02 en plein cœur. C'est des enfants.
00:24:04 C'est juste une horreur. Enfin, voilà,
00:24:06 on est sous le choc. Tous. Moi, je travaille
00:24:08 dans le Paycheck. Donc, j'étais
00:24:10 dans le Paycheck. Je suis juste à côté.
00:24:12 À une heure d'ici,
00:24:14 partout, les gens sont
00:24:16 sous le choc. Et j'imagine en France aussi.
00:24:18 - Oui. Alors, il s'agit du quartier touristique et résidentiel
00:24:20 du Paquet, tout à côté
00:24:22 du lac,
00:24:24 près du pont des Amours, à proximité
00:24:26 de ce si beau lac d'Annecy.
00:24:28 Certaines personnes
00:24:30 avaient remarqué
00:24:32 cet agresseur,
00:24:34 âgé de 31 ans, un réfugié
00:24:36 syrien qui a vécu
00:24:38 au préalable en Suède et,
00:24:40 pour l'instant, qui se dit
00:24:42 chrétien de Syrie.
00:24:44 Vous avez eu des témoignages ? Vous l'avez peut-être croisé ?
00:24:46 Certains disent
00:24:48 qu'ils étaient un peu inquiets de la présence de cet homme.
00:24:50 - Non. Malheureusement, je n'ai
00:24:52 pas de témoignage direct.
00:24:54 J'ai juste travaillé avec quelqu'un dont les
00:24:56 enfants vont dans ce parc régulièrement
00:24:58 ce matin. Donc, il était très inquiet.
00:25:00 Mais non, je n'ai pas de témoignage
00:25:02 direct à vous donner. - Les vrais voix
00:25:04 ont des questions à vous poser. Philippe Bilger.
00:25:06 - Michel, j'ai indiqué tout à l'heure,
00:25:08 pardon, de faire référence à une référence
00:25:10 personnelle. Mon épouse
00:25:12 est d'Annecy et moi-même, évidemment,
00:25:14 j'y vais avec elle assez souvent.
00:25:16 C'est une ville magnifique.
00:25:18 Vous avez dit tout à l'heure que vous l'avez
00:25:20 vue évoluer, cette ville. Que
00:25:22 vouliez-vous dire exactement ?
00:25:24 - Écoutez, quand je suis arrivée en 2003,
00:25:26 je me disais déjà pour une chose,
00:25:28 je me déplaçais en vélo, il n'y avait personne.
00:25:30 Aujourd'hui, il y a énormément
00:25:32 de vélos, énormément de monde.
00:25:34 Il n'y a pas de moment
00:25:36 calme à Annecy. C'est devenu très dense
00:25:38 avec une population
00:25:40 énorme.
00:25:42 L'évolution des habitants
00:25:44 a évolué d'une manière
00:25:46 fulgurante et c'est devenu presque
00:25:48 je dirais pas invivable.
00:25:50 On est nombreux à se poser des questions,
00:25:52 à se dire "est-ce qu'on va rester ?" parce que ça devient très...
00:25:54 Ce n'est plus la même ville.
00:25:56 - Rappelons qu'il s'agit de la préfecture
00:25:58 de Haute-Savoie, qu'aux alentours
00:26:00 de 183 000
00:26:02 habitants sont référencés et que
00:26:04 parmi les petites victimes, il y a
00:26:06 des touristes notamment d'origine néerlandaise
00:26:08 et anglaise. Question Françoise de Gouin.
00:26:10 - Alors, ce n'est pas tout à fait une question mais
00:26:12 je vous livre ça,
00:26:14 Michel, et je le livre à... J'écoutais le témoignage
00:26:16 d'un habitant qui disait
00:26:18 effectivement qu'il avait remarqué cet homme
00:26:20 qu'il était
00:26:22 sur le banc, il avait l'air extrêmement
00:26:24 prostré, il avait un grand sac
00:26:26 et il bougeait beaucoup.
00:26:28 Et à la question qui lui était posée,
00:26:30 il disait "mais si on commence à faire
00:26:32 des signalements sur tous les gens qui nous
00:26:34 paraissent suspects parce qu'ils sont sur un banc et qui bougent
00:26:36 beaucoup, finalement, on n'en sortira plus".
00:26:38 - On ne va pas s'en sortir. - Je dis ça pour dire à quel point
00:26:40 la post-théorisation, c'est
00:26:42 extraordinaire, mais la réalité,
00:26:44 c'est que nous sommes dans quelque
00:26:46 chose de totalement imprévisible
00:26:48 en réalité. Qu'est-ce que vous en pensez,
00:26:50 Michel ? - Bah écoutez, moi je trouve
00:26:52 que c'est très triste parce que justement, ça
00:26:54 rend les gens suspicieux.
00:26:56 Et ce n'est pas ça la vie,
00:26:58 pour moi, des impartages. Et là,
00:27:00 c'est une catastrophe. Mais bon, ce n'est pas
00:27:02 la première catastrophe qui se passe,
00:27:04 puisqu'il y en a dans le monde entier.
00:27:06 Donc ça devient
00:27:08 très dur parce qu'une ville comme Annecy, qui est quand même
00:27:10 considérée encore comme une petite ville,
00:27:12 aujourd'hui, elle est
00:27:14 en plein cœur et
00:27:16 en plein centre, je veux dire, c'est près d'une école,
00:27:18 près du pont des Amours, qui est complètement
00:27:20 symbolique. C'est incroyable.
00:27:22 - C'est intéressant ce que vous dites sur le fait
00:27:24 que finalement, ça va générer beaucoup
00:27:26 de suspicions. Est-ce qu'on va regarder les gens
00:27:28 ainsi sur un banc maintenant de la même manière ? Non mais c'est
00:27:30 le vrai sujet. En fait, c'est le sujet
00:27:32 de la terreur collective,
00:27:34 en réalité. - Oui, et cet effet
00:27:36 psychose, évidemment. Michel,
00:27:38 nous sommes très heureux
00:27:40 de vous avoir. Je rappelle que vous êtes auditrice de Sud Radio,
00:27:42 que vous habitez à Annecy.
00:27:44 On refera le point en début d'heure,
00:27:46 tout à l'heure, avec vous, parce que
00:27:48 vous êtes là-bas et quelque part, vous êtes
00:27:50 un peu notre œil.
00:27:52 Alors, très rapidement, François...
00:27:54 - Michel, est-ce que vous attendez...
00:27:56 Est-ce que, par exemple, vous seriez favorable, vous, à une forme
00:27:58 de rassemblement,
00:28:00 non pas en
00:28:02 hommage aux victimes, parce que, touchons du
00:28:04 bois pour le moment, eh bien,
00:28:06 les gens résistent et s'accrochent à la vie, y compris
00:28:08 les enfants, dans les nouvelles canards, mais est-ce que
00:28:10 vous seriez pour qu'il y ait ce moment
00:28:12 un peu de communion ? - Oui. - Je sais que
00:28:14 tout le monde, il est temps de dénigrer les
00:28:16 marches blanches, etc., mais au fond, on n'a jamais
00:28:18 rien fait de mieux que de rassembler des êtres humains
00:28:20 qui sont choqués, on sent. - Non, non.
00:28:22 Moi, je n'ai rien contre les rassemblements
00:28:24 calmes et passifs, et au contraire...
00:28:26 - Vous avez envie de ça, vous ? Vous avez envie de ça ?
00:28:28 - Oui, tout à fait, quand on se trouve au milieu de ces gens
00:28:30 et une sorte de, je ne sais pas, comme une
00:28:32 forme d'amour qui s'élève de tout ça, et
00:28:34 au contraire, moi, je trouve que c'est important.
00:28:36 Ça me donne des frissons, je suis désolée, mais
00:28:38 moi, c'est terrible, quoi.
00:28:40 Non, au contraire, je suis partante.
00:28:42 - Merci encore. A tout à l'heure,
00:28:44 Michel, c'est promis.
00:28:46 On refait le point avec vous. J'aimerais quand même
00:28:48 que les auditeurs de Sud Radio puissent écouter
00:28:50 la première déclaration de Linn Bonnet-Matis,
00:28:52 procureur de la République
00:28:54 d'Annecy. C'était aux alentours de 15h.
00:28:56 D'autres réactions vont, bien sûr,
00:28:58 venir, mais écoutez-la. - Une enquête est
00:29:00 actuellement en cours des chefs de tentative d'assassinat,
00:29:02 qui a été confiée à la Direction
00:29:04 centrale de la police judiciaire.
00:29:06 Le mis en cause est actuellement en garde à vue
00:29:08 dans les locaux du commissariat de police
00:29:10 d'Annecy. Le mobile reste à déterminer.
00:29:12 Des premiers éléments de l'enquête,
00:29:14 et je vous le dis vraiment sous toute réserve, puisqu'on est
00:29:16 sur des faits qui se sont commis il y a à peine 4 heures,
00:29:18 il n'y a aucun mobile terroriste apparent.
00:29:20 Il y a une évaluation qui est en cours,
00:29:22 comme c'est l'usage en ce type
00:29:24 de procédure par le Parquet national antiterroriste.
00:29:26 Mais en l'état,
00:29:28 on n'a pas d'élément qui pourrait nous laisser
00:29:30 entendre qu'il y ait une
00:29:32 motivation terroriste.
00:29:34 L'enquête, elle, porte donc sur une tentative
00:29:36 d'assassinat. Nous avons 6 victimes,
00:29:38 4 mineurs et 2 adultes.
00:29:40 Les 4 mineurs sont tous les
00:29:42 4 en état d'urgence absolu. Ils ont
00:29:44 été transférés dans divers établissements
00:29:46 hospitaliers du ressort et en Suisse.
00:29:48 Ils ont tous été victimes
00:29:50 de blessures à l'arme blanche.
00:29:52 Un des adultes a été
00:29:54 également victime
00:29:56 d'armes blanches plus légèrement.
00:29:58 Une 6e personne a été
00:30:00 victime dans un premier temps
00:30:02 de coups de couteau de l'auteur.
00:30:04 Puis, au moment
00:30:06 de l'intervention des services de police,
00:30:08 a été blessée par
00:30:10 une arme à feu utilisée par les services de police.
00:30:12 Je précise bien que l'auteur qui est
00:30:14 interpellé, qui était en garde à vue, n'a été trouvé porteur
00:30:16 que d'une seule arme qui est dans notre possession
00:30:18 et qui est un couteau dont
00:30:20 nous disposons. Donc l'enquête se poursuit.
00:30:22 On a été
00:30:24 ouvert en parallèle une enquête pour
00:30:26 déterminer les circonstances dans lesquelles
00:30:28 les policiers ont fait usage de leur arme à feu.
00:30:30 L'auteur est actuellement en garde à vue.
00:30:32 Il n'est pas blessé ou très légèrement.
00:30:34 Il va être entendu sur ses motivations
00:30:36 qui restent aujourd'hui à déterminer.
00:30:38 Voilà pour la première déclaration de Linn Bonnet-Matisse,
00:30:40 procureur de la République d'Annecy.
00:30:42 Nous aurons d'autres
00:30:44 déclarations dans un instant,
00:30:46 le préfet de Haute-Savoie
00:30:48 qui vient de s'exprimer.
00:30:50 Nous vous récupérons tous là
00:30:52 sur Sud Radio. C'est une émission
00:30:54 spéciale avec les vrais
00:30:56 voix. Philippe Bilger, Françoise Degoy,
00:30:58 Sébastien Ménard sont avec nous.
00:31:00 Dans un instant, nous abordons cette question
00:31:02 incontournable. Comment un homme
00:31:04 est capable de passer
00:31:06 à un tel acte ? Jean-Pierre Bouchard,
00:31:08 psychologue,
00:31:10 criminologue, sera avec nous dans un instant
00:31:12 pour nous donner un premier éclairage.
00:31:14 A tout de suite.
00:31:16 Édition spéciale.
00:31:18 Les vrais voix Sud Radio.
00:31:20 17h20, Frédéric Brindel.
00:31:22 Une édition
00:31:24 spéciale qui est consacrée ce soir
00:31:26 à ce terrible acte
00:31:28 criminel.
00:31:30 Ça s'est passé à Annecy ce matin,
00:31:32 9h45, un homme de 31 ans
00:31:34 s'en est pris à 4 enfants en bas âge
00:31:36 dans un jardin public.
00:31:38 Les 4 enfants sont gravement
00:31:40 blessés, 2 adultes sont
00:31:42 également blessés. Pour l'instant,
00:31:44 pas de dernière information
00:31:46 concernant le pronostic
00:31:48 des 6 victimes.
00:31:50 Nous savons tous qu'elles sont bien sûr
00:31:52 hospitalisées et rien de
00:31:54 plus précis. Concernant
00:31:56 l'enquête, les premiers éléments ont été
00:31:58 donnés, notamment par la procureure de la
00:32:00 République que vous venez d'entendre
00:32:02 sur Sud Radio. Nous allons évidemment
00:32:04 avoir d'autres déclarations dans un instant.
00:32:06 Des déclarations que nous analysons
00:32:08 et que nous décortiquons avec
00:32:10 nos vrais voix, Philippe Bilger,
00:32:12 Françoise Degoy et Sébastien
00:32:14 Ménard. Nous avons
00:32:16 abordé avec vous, les vrais voix, la question
00:32:18 psychologique bien sûr.
00:32:20 Nous avons l'éminent spécialiste Jean-Pierre
00:32:22 Bouchard, psychologue et criminologue,
00:32:24 spécialiste des agresseurs et des victimes
00:32:26 qui est avec nous. Bonsoir Jean-Pierre Bouchard.
00:32:28 - Oui, bonsoir.
00:32:30 - Déjà une première réaction,
00:32:32 un homme qui
00:32:34 passe à l'acte de cette
00:32:36 sorte en s'en prenant
00:32:38 avec un couteau à 4
00:32:40 enfants en bas âge.
00:32:42 C'est, j'imagine,
00:32:44 peut-être au pire
00:32:46 de ce qu'on peut imaginer dans la démarche
00:32:48 psychiatrique. Expliquez-nous, j'ai pas les mots.
00:32:50 - Oui, alors
00:32:52 c'est terrible
00:32:54 pour le sens commun, puisque
00:32:56 c'est une attaque aux
00:32:58 personnes qui sont le moins
00:33:00 aptes à se défendre, c'est-à-dire aux petits
00:33:02 enfants, aux enfants en bas âge
00:33:04 et éventuellement
00:33:06 à des proches s'il avait pu
00:33:08 étendre peut-être son agression.
00:33:10 Et donc c'est extrêmement
00:33:12 grave, puisque
00:33:14 ces personnes à l'acte sont multiples.
00:33:16 En très peu de temps,
00:33:18 il semble être prémédité,
00:33:20 puisque la personne arrive armée
00:33:22 donc de son couteau
00:33:24 pour passer à l'acte
00:33:26 qui paraît être
00:33:28 assez bien organisé
00:33:30 pour agresser ses enfants
00:33:32 et puis plus tard la personne adulte.
00:33:34 Donc c'est
00:33:36 ce qu'il y a de pire, effectivement,
00:33:38 dans la surprise, parce que la surprise
00:33:40 est aussi très importante,
00:33:42 à un côté traumatique, puisque
00:33:44 c'est dans un espace de paix,
00:33:46 dans un espace de jeu pour les
00:33:48 enfants, dans un splendide
00:33:50 décor, donc personne ne s'y
00:33:52 attend et le pire se produit.
00:33:54 Donc tout ça est extrêmement
00:33:56 traumatogène ou possiblement
00:33:58 traumatogène pour pas mal de gens
00:34:00 et notamment pour les premières personnes concernées.
00:34:02 - Jean-Pierre Bouchard, les vrais voix de Sud Radio
00:34:04 ont des questions à vous poser, nous commençons
00:34:06 par Philippe Bilger.
00:34:08 - Jean-Pierre Bouchard, est-ce que vous partagez
00:34:10 mon sentiment ?
00:34:12 J'ai l'impression que l'indignation
00:34:14 et le saisissement
00:34:16 sont d'autant
00:34:18 plus intenses, paradoxalement,
00:34:20 que notre incompréhension
00:34:22 pour l'instant est totale.
00:34:24 Nous ne nous trouvons pas
00:34:26 apparemment devant des crimes
00:34:28 terroristes, qui appelaient
00:34:30 de l'indignation bien sûr,
00:34:32 mais avec une analyse relative
00:34:34 totalement univoque.
00:34:36 Là, il y a quelque chose
00:34:38 qui nous interpelle, parce qu'on
00:34:40 a peut-être plusieurs pistes
00:34:42 dans l'explication de ces
00:34:44 crimes atroces. Qu'en pensez-vous ?
00:34:46 - Oui, je pense que vous avez
00:34:48 tout à fait raison, parce qu'on est tout à fait
00:34:50 au départ de l'enquête et vous connaissez bien ça.
00:34:52 C'est-à-dire qu'il y a encore peu d'éléments,
00:34:54 il y a quelques éléments mais pas suffisamment,
00:34:56 et donc les interprétations
00:34:58 diverses sont variables.
00:35:00 Vous avez vu qu'il y a un élément
00:35:02 religieux qui a été avancé,
00:35:04 mais quand il y a des mobiles religieux...
00:35:06 - Il a dit "agir au nom de Jésus-Christ",
00:35:08 rappelons-le, et il se dit
00:35:10 "chrétien de Syrie".
00:35:12 - Voilà, il a dit ça, effectivement. Est-ce que c'est vrai ?
00:35:14 Est-ce que c'est pas vrai ? Est-ce que c'est partiellement vrai ?
00:35:16 Donc moi, je ne prends jamais
00:35:18 les paroles des auteurs
00:35:20 pour argent ontant, il faut toujours vérifier tout ça
00:35:22 bien évidemment, mais là, ce qui
00:35:24 crée d'autant plus la stupéfaction,
00:35:26 l'incompréhension
00:35:28 et toutes ces questions, et déjà
00:35:30 différentes hypothèses, c'est le fait
00:35:32 qu'en fait, on ne connaisse pas exactement les mobiles.
00:35:34 Donc, est-on face à des mobiles
00:35:36 classiques, je dirais,
00:35:38 où la personne va être reconnue
00:35:40 responsable pénalement de ses actes,
00:35:42 c'est-à-dire où il n'y a aucun mobile délirant,
00:35:44 par exemple, où aucun mobile,
00:35:46 il y a une maladie mentale ou un trouble psychique ou neuropsychique,
00:35:48 ou est-ce qu'au contraire,
00:35:50 on est dans l'extrême minorité
00:35:52 de cas de quelqu'un qui présente
00:35:54 ces fameux troubles psychiques
00:35:56 ou neuropsychiques qui ont
00:35:58 en quelque sorte généré l'effet criminel ?
00:36:00 Donc, on ne le sait pas encore,
00:36:02 mais comme vous le savez,
00:36:04 dans les heures qui viennent de la garde à vue,
00:36:06 et puis plus tard,
00:36:08 au décours des expertises mentales,
00:36:10 tout ça va être éclairci.
00:36:12 - Voilà, alors, reprécisons quand même
00:36:14 qu'un seul auteur de l'acte
00:36:16 a été identifié, qu'il était armé
00:36:18 a priori d'un couteau
00:36:20 façon Opinel, et qu'il était
00:36:22 inconnu des services de police
00:36:24 et de gendarmerie.
00:36:26 Question pour vous, Jean-Pierre Bouchard,
00:36:28 de Sébastien Ménard.
00:36:30 - Bonsoir, Jean-Pierre Bouchard.
00:36:32 - Oui, bonsoir.
00:36:34 - On n'est souvent pas d'accord avec Françoise de Gouin sur ce sujet,
00:36:36 mais moi j'ai le sentiment, peut-être à tort,
00:36:38 qu'il y a de plus en plus de dingues
00:36:40 en liberté en France
00:36:42 et dans notre monde moderne.
00:36:44 Voilà, dans un espace
00:36:46 plutôt libre, dans un espace plutôt fait
00:36:48 de quiétude, de paix, de concorde.
00:36:50 Est-ce que
00:36:52 je me trompe, ou est-ce que vous aussi
00:36:54 vous constatez la présence
00:36:56 de plus de tarés en liberté ?
00:36:58 - Alors, moi, cliniquement,
00:37:00 je ne sais pas trop ce que ça veut dire "taré" et "dingue".
00:37:02 Par contre, je connais bien
00:37:04 la nomenclature psychiatrique et
00:37:06 psychopathologique, on va dire.
00:37:08 Donc il y a des pathologies qui peuvent
00:37:10 rendre parfois certaines personnes
00:37:12 dangereuses, si
00:37:14 justement elles ne sont pas cadrées sur le plan
00:37:16 de leur santé mentale, et s'elles ne sont pas traitées,
00:37:18 car effectivement, certains troubles
00:37:20 mentaux non traités,
00:37:22 non repérés, non diagnostiqués,
00:37:24 etc., peuvent
00:37:26 générer des passages à l'acte.
00:37:28 Moi, ça fait une quarantaine d'années que je vois ça régulièrement.
00:37:30 J'aime ça,
00:37:32 mais tout en soulignant que la majorité
00:37:34 des malades mentaux ne sont pas et ne seront
00:37:36 jamais dangereux. Ils sont statistiquement
00:37:38 plus victimes qu'auteurs d'agressions.
00:37:40 Mais ceci dit, ça peut
00:37:42 arriver régulièrement. Mais si après
00:37:44 vous entendez par dingue
00:37:46 des gens excessifs,
00:37:48 des gens qui,
00:37:50 comment dire, ne respectent pas la loi...
00:37:52 - Ce que Sébastien veut préciser, c'est le
00:37:54 passage à l'acte qui semble de plus en plus fréquent.
00:37:56 - Moi, je ne sais pas le sentir.
00:37:58 - Allez-y Jean-Pierre, et puis après
00:38:00 Françoise.
00:38:02 - Moi, j'ai connu l'époque où,
00:38:04 avant les chaînes d'info, etc.,
00:38:06 et les réseaux sociaux, donc tout ça a été
00:38:08 très peu médiatisé, mais on
00:38:10 retrouvait des histoires qualifiées
00:38:12 d'horribles liées à des passages à l'acte
00:38:14 de malades mentaux, de la même façon.
00:38:16 Simplement, ça faisait un petit article
00:38:18 dans le journal local, en PQR.
00:38:20 Maintenant, évidemment, il y a un effet
00:38:22 loupe très important.
00:38:24 Vous avez vu à quelle vitesse ça va.
00:38:26 L'Assemblée nationale est
00:38:28 arrêtée quasiment une ou
00:38:30 deux heures après, etc.
00:38:32 Ce qui était impossible, évidemment, avant.
00:38:34 Donc, il ne faut pas confondre l'effet loupe
00:38:36 des moyens techniques d'information,
00:38:38 et c'est heureux, actuellement,
00:38:40 de la réalité statistique.
00:38:42 Ce qu'il faut savoir, c'est que
00:38:44 le seul repère qu'on a, pour parler
00:38:46 de corrélation
00:38:48 entre les troubles mentaux
00:38:50 lourds et les passages à l'acte
00:38:52 criminel, c'est l'expertise mentale
00:38:54 et ses conclusions, puisque
00:38:56 Bill Gérard le sait bien,
00:38:58 l'expertise mentale n'est systématique qu'en matière
00:39:00 criminelle, en France.
00:39:02 - Et reprécisons, Jean-Pierre.
00:39:04 - Ce que je voulais dire,
00:39:06 c'est qu'il y avait, au décours de ces expertises,
00:39:08 il y avait moins de 1%
00:39:10 d'auteurs de faits criminels
00:39:12 qui étaient...
00:39:14 - Aucun dossier n'était référencé
00:39:16 concernant l'auteur
00:39:18 de cet acte. Françoise de Gouin.
00:39:20 - Alors, Jean-Pierre Bouchard, allons-y.
00:39:22 Que personne n'ait le sentiment
00:39:24 que je dédouane
00:39:26 qui que ce soit, évidemment, je suis comme
00:39:28 tout le monde, frappé d'horreur. Je voulais juste
00:39:30 vous poser une question. Il y a
00:39:32 quelques années, j'ai beaucoup travaillé
00:39:34 sur le camp de Grande-Synthe, vous savez,
00:39:36 qui accueille, bien sûr,
00:39:38 des réfugiés syriens,
00:39:40 afghans, pas toujours d'ailleurs en situation
00:39:42 régulière, mais en tout cas, c'est là qu'ils apparaissent.
00:39:44 - Dans le nord de la France, c'est ça. - Bien sûr. Et à côté de
00:39:46 Dunkerque. Et j'avais
00:39:48 discuté avec des gens qui étaient un peu chefs de
00:39:50 camp, vous voyez, qui étaient un peu plus
00:39:52 en situation de
00:39:54 pouvoir gérer le groupe, et ils me
00:39:56 disaient qu'il y avait énormément de
00:39:58 réfugiés afghans et syriens
00:40:00 qui présentaient des troubles
00:40:02 vraiment liés à ce qu'ils
00:40:04 avaient vécu dans leur vie, que ce soit
00:40:06 dans la fuite,
00:40:08 que ce soit dans les
00:40:10 tortures. En l'occurrence, il semblerait
00:40:12 que cet assassin,
00:40:14 en tout cas ce meurtrier présumé,
00:40:16 soit issu d'un village
00:40:18 où on a beaucoup combattu Daesh.
00:40:20 - A Saqué, précisément. - Voilà, à Saqué, bien sûr.
00:40:22 Pardon, je cherchais... Merci.
00:40:24 Donc, je ne cherche aucune
00:40:26 disculpation. J'essaie de comprendre
00:40:28 simplement, est-ce qu'il y a un facteur
00:40:30 aggravant dans le fait que ce soit...
00:40:32 que ce soit...
00:40:34 S'il s'avère que ça n'est
00:40:36 pas terroriste, je mets tous les prélégomènes,
00:40:38 est-ce qu'il y a un facteur
00:40:40 aggravant au fait que ce soit des gens qui
00:40:42 arrivent de zone de guerre, en l'occurrence, pour cet
00:40:44 homme ? - Jean-Pierre Bouchard, sur Sud Radio.
00:40:46 Je le rappelle, vous êtes psychologue et criminologue.
00:40:48 - Oui, il y a une théorie
00:40:50 qui, à mon sens,
00:40:52 n'est pas systématiquement vérifiée,
00:40:54 mais qui est dite pour les agresseurs
00:40:56 sexuels, pour d'autres
00:40:58 types d'agresseurs, peut-être ce type
00:41:00 d'agression, où il y aurait une
00:41:02 corrélation entre le fait
00:41:04 d'avoir été victime et le fait
00:41:06 d'être auteur d'agression plus tard, et
00:41:08 de reproduire, en quelque sorte, les agressions
00:41:10 que ces agresseurs auraient subies
00:41:12 plus tôt, voire enfant.
00:41:14 Oui, pourquoi pas, à part que
00:41:16 ce sont souvent des appréciations aux doigts
00:41:18 mouillés, et il n'y a pas
00:41:20 d'étude de corrélation absolument
00:41:22 objective, ce qui ne veut pas dire que dans certains cas,
00:41:24 il n'y ait pas un rapport, mais je pense
00:41:26 que c'est les événements traumatiques graves, comme
00:41:28 les guerres, et puis il y en a plein d'autres, évidemment,
00:41:30 les agressions humaines ne manquent pas,
00:41:32 génèrent des troubles,
00:41:34 on les connaît bien,
00:41:36 mais au premier rang de ces troubles, il n'y a pas le fait
00:41:38 que ces gens vont devenir des
00:41:40 agresseurs et des potentiels meurtriers.
00:41:42 - C'est intéressant, merci beaucoup. - Philippe Bichert.
00:41:44 - Jean-Pierre Bouchard, juste
00:41:46 une digression en matière de crime
00:41:48 sexuel, la question
00:41:50 de François Vedegrois appelle
00:41:52 très souvent, me semble-t-il,
00:41:54 une réponse positive, mais je voulais
00:41:56 vous interroger sur autre chose.
00:41:58 Sébastien Ménard
00:42:00 a parlé, avec son
00:42:02 franc parler habituel, de
00:42:04 taré et de dingue.
00:42:06 Je vois tout de même
00:42:08 ce qu'il entendait par là. Est-ce que
00:42:10 vous n'avez pas l'impression
00:42:12 qu'au fil des années,
00:42:14 alors qu'il y avait des époques
00:42:16 où au moins, les mobiles,
00:42:18 les dessins étaient cohérents,
00:42:20 voire structurés,
00:42:22 même pour le pire, est-ce que vous n'avez
00:42:24 pas l'impression qu'au fil des années,
00:42:26 il y a de plus en plus
00:42:28 d'actes accomplis
00:42:30 gratuitement, en quelque sorte
00:42:32 dans une imprévisibilité
00:42:34 totale qui ne
00:42:36 permet pas toujours la moindre
00:42:38 élucidation ?
00:42:40 - Alors,
00:42:42 comment dire, la question
00:42:44 est complexe et la réponse
00:42:46 est extrêmement large, donc je vais essayer de résumer
00:42:48 tout ça. - Ça serait super, merci beaucoup.
00:42:50 - C'est pas parce que les choses sont imprévisibles
00:42:52 qu'il n'y a pas des indicateurs
00:42:54 ou que les auteurs n'aient pas
00:42:56 prévu de les réaliser, si vous voulez, avant.
00:42:58 C'est pas parce qu'on ne connaît pas
00:43:00 qu'il n'y a pas des éléments qui n'aient pas existé.
00:43:02 Par exemple,
00:43:04 ce monsieur, que tout le monde
00:43:06 va surgir sans avoir rien prévu, évidemment,
00:43:08 peut-être qu'il a prémédité
00:43:10 ça depuis assez longtemps, peut-être qu'il a
00:43:12 prémédité ça une heure avant,
00:43:14 on n'en sait encore strictement rien.
00:43:16 Donc, c'est quand même
00:43:18 compliqué. Alors, si je pense aux tarés
00:43:20 et aux dingues avec des multiples guillemets,
00:43:22 évidemment,
00:43:24 on sait qu'il y a des auteurs
00:43:26 qui sont des paranoïaques,
00:43:28 vous connaissez tous ce terme,
00:43:30 qui sont au contraire très structurés,
00:43:32 très vindicatifs,
00:43:34 qui peuvent préparer énormément les passages
00:43:36 d'actes, qui vont être extrêmement
00:43:38 ravageurs,
00:43:40 et qui, en général, n'auront pas leur cible.
00:43:42 Par contre, si on a d'autres types
00:43:44 de psychotiques délirants, de type
00:43:46 schizophrénique, là on a plutôt une dangerosité
00:43:48 à court terme, et là on aura
00:43:50 des gens qui auront
00:43:52 assez peu préparé les choses. C'est pour ça que,
00:43:54 vous qui connaissez les qualifications pénales,
00:43:56 à propos des schizophrènes, je parle souvent de meurtre,
00:43:58 c'est-à-dire de domicile
00:44:00 non prémédité,
00:44:02 mais volontaire, et
00:44:04 à propos des paranoïaques, d'assassinat,
00:44:06 si vous voulez. Donc, la réalité est vraiment
00:44:08 complexe, c'est tout l'intérêt, après les
00:44:10 expertises de psy,
00:44:12 d'aller voir la dimension singulière de ça.
00:44:14 Et après, ce qui est très imprévisible aussi,
00:44:16 c'est au niveau de la délinquance, à tous ces règlements
00:44:18 de comptes, de toutes ces réactions,
00:44:20 le fait qu'il n'y ait plus de normes et
00:44:22 de valeurs du milieu
00:44:24 qui cadraient les délinquants,
00:44:26 etc. Mais là, on est vraiment
00:44:28 sur un autre sujet. - Là, c'est un contexte
00:44:30 social. Merci beaucoup, Jean-Pierre Bouchard,
00:44:32 merci pour cet éclairage.
00:44:34 Nous revenons, bien sûr, dans un instant
00:44:36 à 18h, le point sur l'actualité,
00:44:38 les dernières infos
00:44:40 concernant ce drame
00:44:42 d'Annecy, sur lequel nous vous
00:44:44 proposons un regard
00:44:46 façon VraiVoix, une édition
00:44:48 spéciale. Vous pouvez intervenir
00:44:50 au 0826 300 300.
00:44:52 Vous êtes les bienvenus. A tout de suite.
00:44:54 Ce matin, à 9h45, un homme,
00:45:04 un SDF de 31 ans,
00:45:06 est passé à l'acte.
00:45:08 Il a très gravement blessé
00:45:10 quatre enfants dans un jardin
00:45:12 d'enfants, blessé également deux
00:45:14 autres adultes.
00:45:16 Pour l'instant, le pronostic
00:45:18 vital des enfants est engagé.
00:45:20 C'est la stupeur, partout
00:45:22 en France, c'est la stupeur à Annecy,
00:45:24 la ville où s'est produit cet acte
00:45:26 inimaginable, la préfecture
00:45:28 de Haute-Savoie, et ses
00:45:30 183 000 habitants
00:45:32 réguliers, plus les touristes.
00:45:34 D'ailleurs, il est à noter que deux touristes
00:45:36 sont victimes
00:45:38 de cet acte. Un homme,
00:45:40 réfugié syrien, qui était
00:45:42 en situation régulière
00:45:44 sur le territoire européen,
00:45:46 qui est passé à l'acte au nom
00:45:48 de Jésus-Christ, je cite, il l'a
00:45:50 évoqué en anglais.
00:45:52 Avant de faire le point avec nos
00:45:54 vrais voix, je vous propose d'écouter tout de suite
00:45:56 la dernière déclaration
00:45:58 de la procureure
00:46:00 de la République d'Annecy,
00:46:02 Lynn Bonnet-Matisse.
00:46:04 - Des premiers éléments que nous avons
00:46:06 aujourd'hui, il n'y a aucun élément
00:46:08 qui permet d'évoquer un motif
00:46:10 terroriste. Comme, usuellement,
00:46:12 dans ce genre d'affaires, le Parquet national
00:46:14 terroriste est présent et
00:46:16 procède à une évaluation.
00:46:18 L'arme
00:46:20 qui a servi à
00:46:22 commettre ces faits a été
00:46:24 appréhendée.
00:46:26 C'était une seule arme, une arme
00:46:28 blanche qui était un couteau pliable de type
00:46:30 opinel et qui est en possession des services de police.
00:46:32 Le
00:46:34 mise en cause, les auditions commencent, on est sur
00:46:36 une enquête qui commence aujourd'hui.
00:46:38 L'audition, elle va permettre de
00:46:40 comprendre les motivations et de
00:46:42 voir la personnalité du mis en cause.
00:46:44 Des premiers éléments dont on dispose,
00:46:46 on serait sur un réfugié,
00:46:48 quelqu'un qui est
00:46:50 réfugié, politique
00:46:52 et qui
00:46:54 serait actuellement
00:46:56 sans domicile fixe à Annecy, avec une arrivée
00:46:58 à Annecy au courant de
00:47:00 l'automne 2022.
00:47:02 - Voilà pour cette dernière réaction.
00:47:04 Elle vient de s'exprimer
00:47:06 du côté d'ailleurs du préfet Yves Le Breton
00:47:08 que nous écouterons dans un instant.
00:47:10 La procureure de la République
00:47:12 d'Annecy, Lynn Bonnet-Matisse.
00:47:14 Nous sommes avec nos trois vrais voix.
00:47:16 Philippe Bilger, Françoise Degoy,
00:47:18 Sébastien Ménard. Avec
00:47:20 vous, chères vrais voix, nous
00:47:22 essayons de comprendre, d'analyser
00:47:24 et de tirer les premiers enseignements
00:47:26 de cette journée particulière où le monde politique
00:47:28 a été montré du doigt. Et d'ailleurs
00:47:30 j'en profite pour remercier Laurent Jacobelli,
00:47:32 porte-parole du Rassemblement National
00:47:34 et député de Moselle, qui nous a
00:47:36 rejoints en studio. Bonsoir Laurent Jacobelli.
00:47:38 - Bonsoir. - Merci de vous
00:47:40 installer à nos côtés. Bien sûr, nous avons
00:47:42 pas mal de questions à vous poser, à vous aussi
00:47:44 parce que le Rassemblement National
00:47:46 a fait des déclarations assez tôt
00:47:48 et peut-être certaines n'étaient pas
00:47:50 bien appropriées.
00:47:52 Nous vous laisserons la parole dans un instant
00:47:54 et les vrais voix vous poseront des questions. Mais avant,
00:47:56 nous retournons à Annecy.
00:47:58 Michel, notre
00:48:00 auditrice au 0826 300
00:48:02 sur Sud Radio, qui intervient.
00:48:04 Michel, merci de
00:48:06 revenir avec nous. Peut-être que certains auditeurs
00:48:08 de Sud Radio tout à l'heure n'étaient pas avec vous.
00:48:10 Je vous repose pratiquement la même question, mais
00:48:12 vous avez parlé avec vos amis,
00:48:14 avec l'entourage de cette si belle
00:48:16 ville d'Annecy. Quel est le sentiment général ?
00:48:18 - C'est un sentiment d'horreur,
00:48:20 tout simplement. Malheureusement,
00:48:22 je n'ai personne qui
00:48:24 était proche du lieu,
00:48:26 ou qui a pu voir quelque chose,
00:48:28 ou entendre véritablement quelque chose.
00:48:30 Mais tous les gens sont complètement
00:48:32 sous le choc et on ne comprend pas.
00:48:34 Annecy est une jolie ville
00:48:36 où il se passe plein de belles choses.
00:48:38 C'est très touristique,
00:48:40 c'est calme, c'est la montagne et le lac.
00:48:42 Et puis voilà, en même temps, c'est l'horreur.
00:48:44 Donc on est sous le choc.
00:48:46 - Un enfant anglais de
00:48:48 3 ans, un enfant néerlandais de
00:48:50 22 mois sont parmi les victimes.
00:48:52 Il y a beaucoup de touristes à cette période aussi.
00:48:54 - Il y a des touristes tout le temps
00:48:56 ici. C'est une ville qui est devenue
00:48:58 vraiment très importante.
00:49:00 Et qui est proche de la Suisse.
00:49:02 Il y a beaucoup de frontaliers,
00:49:04 il y a beaucoup de gens qui travaillent en Suisse
00:49:06 et qui vont et qui viennent.
00:49:08 C'est vraiment une région
00:49:10 très prisée pour son travail,
00:49:12 pour son lac, pour ses montagnes.
00:49:14 Donc il y a beaucoup de monde.
00:49:16 Oui, il y a beaucoup de monde.
00:49:18 Il y a eu beaucoup de constructions ces dernières années.
00:49:20 C'est devenu vraiment une très très grosse ville aujourd'hui.
00:49:22 - Merci beaucoup,
00:49:24 Michel, d'être intervenu au 0826-300-300.
00:49:26 Vous, les auditeurs
00:49:28 de Sud Radio, vous pouvez aussi
00:49:30 intervenir. Bien sûr, nous vous demandons
00:49:32 un petit peu de retenue, de recul,
00:49:34 parce que le moment est grave.
00:49:36 Et d'ailleurs, je vous pose la question,
00:49:38 Laurent Jacobelli, porte-parole du Rassemblement
00:49:40 National, vous qui êtes avec nous,
00:49:42 Jordan Bardella, ce matin, a déclaré
00:49:44 "Après le drame d'Addis, c'est
00:49:46 toute notre politique migratoire et un certain
00:49:48 nombre de règles européennes qu'il faut remettre en cause.
00:49:50 On doit se donner les moyens d'agir
00:49:52 et de reprendre le contrôle d'une situation
00:49:54 qui échappe au gouvernement.
00:49:56 Ce débat est urgent.
00:49:58 Vous maintenez ? - Oui, bien sûr.
00:50:00 Il y a de temps, vous savez, quand on apprend
00:50:02 une terrible nouvelle comme celle-là, je pense que
00:50:04 tout d'abord, on est choqué. Il y a l'émotion.
00:50:06 On n'est pas un homme politique, on n'est pas un élu de la nation,
00:50:08 on est simplement un être humain. On pense aux familles,
00:50:10 aux enfants, à leurs proches.
00:50:12 Et à l'horreur que cela doit représenter,
00:50:14 on pense au personnel soignant qui va tout faire
00:50:16 pour les sauver, à ceux qui sont venus les aider,
00:50:18 policiers, services de secours.
00:50:20 Et puis, il y a un deuxième temps, parce que quand on est
00:50:22 engagé politiquement, on est là pour faire changer
00:50:24 la société, pour améliorer le quotidien des gens.
00:50:26 Et la deuxième question qu'on doit se poser, c'est
00:50:28 "Qu'est-ce qu'on peut faire ? Quelles sont les questions qu'on doit se poser ?"
00:50:30 Et oui, bien sûr, la question
00:50:32 de ces attaques au couteau qu'on a connues
00:50:34 depuis de nombreuses années en France,
00:50:36 qui malheureusement, très souvent, sont faites
00:50:38 de personnes étrangères, en situation légale
00:50:40 ou illégale, posent un certain nombre de questions.
00:50:42 Sur le droit d'asile, sur la circulation
00:50:44 dans l'espace Schengen, pour les réfugiés
00:50:46 dans un pays qui soit légaux et...
00:50:48 - Rafflant qu'il arrivait de Suède, hein, et qu'il était
00:50:50 en règle, il avait ses papiers.
00:50:52 - Comment peut-on être en règle automatiquement
00:50:54 en arrivant de Suède, en étant réfugié, en arrivant en France,
00:50:56 sans pouvoir justifier d'un domicile, par exemple ?
00:50:58 Toutes ces questions, on est bien obligés de se les poser
00:51:00 parce que c'est la sécurité
00:51:02 de ceux qui sont en France, là, ce sont des
00:51:04 touristes, ça aurait pu être des Français,
00:51:06 c'est leur sécurité qui est en cause.
00:51:08 Et dire que, sous couvert d'émotion, on ne peut pas
00:51:10 se poser les questions, ce serait grave, et ce serait
00:51:12 je crois, un manque de respect à toutes
00:51:14 les familles de victimes, à toutes les victimes, parce que notre but,
00:51:16 c'est d'éviter qu'il y en ait de nouvelles. - Laurent Jacobelli,
00:51:18 encore une fois, merci de nous retrouver, mais avant
00:51:20 que vous nous rejoigniez dans les Vrais Voix sur
00:51:22 Sud Radio, Françoise de Gouin,
00:51:24 vous, vous aviez tenu à vous exprimer sur les
00:51:26 différentes réactions politiques de la journée,
00:51:28 je vous laisse en face à face avec Laurent Jacobelli.
00:51:30 - Alors, justement, je ne tomberai pas dans le piège du face à face,
00:51:32 parce que d'abord, je connais bien Laurent Jacobelli,
00:51:34 et je ne suis pas là pour polémiquer, ça ne m'intéresse
00:51:36 absolument pas, je ne suis pas
00:51:38 une députée, il est un député,
00:51:40 ça n'est pas ça le sujet. Je disais
00:51:42 juste, et Laurent Jacobelli me
00:51:44 connaît suffisamment pour savoir à quel
00:51:46 point, moi, je suis heurtée, et
00:51:48 si tu étais la gauche, j'aurais fait exactement la même chose.
00:51:50 Je suis heurtée
00:51:52 par le fait, comment dirais-je,
00:51:54 dans l'instant, je suis heurtée par
00:51:56 deux choses. Dans l'instant,
00:51:58 évidemment, on ressort
00:52:00 toute l'artillerie lourde sur
00:52:02 ce qui vous intéresse, et ce qui d'ailleurs
00:52:04 intéresse aussi les gens, mais peut-être pas avec le même
00:52:06 prisme, sur l'immigration,
00:52:08 sur, évidemment,
00:52:10 les réfugiés en situation, c'est-à-dire
00:52:12 qu'on mélange tout. Je comprends
00:52:14 très bien que maintenant, vous vous rendez peut-être compte
00:52:16 qu'il s'agit d'un chrétien, mais bon, vous dites
00:52:18 des attaques au couteau, d'où
00:52:20 qu'elles viennent, finalement, vous atténuez.
00:52:22 Non, mais la réalité, c'est qu'il y a
00:52:24 un deuxième questionnement qu'on peut se poser, c'est
00:52:26 pourquoi quand quelqu'un crie "Alakba"
00:52:28 et "poignard" de quelqu'un, on considère que c'est un acte
00:52:30 terroriste, et pourquoi quand quelqu'un crie
00:52:32 au nom de Jésus, on considère que ça n'est pas
00:52:34 un acte terroriste ? C'est un vrai sujet.
00:52:36 - Si je peux vous répondre ? - Troisième point,
00:52:38 troisième point, voilà, troisième point,
00:52:40 je suis toujours très,
00:52:42 je suis absolument persuadée que vous n'auriez pas
00:52:44 fait le tweet de Jordane Bardella, parce que
00:52:46 il y a des nuances, plusieurs nuances, au
00:52:48 Rassemblement National, et je trouve que
00:52:50 les déclarations d'Éric Zemmour
00:52:52 de Jordane Bardella sont complètement,
00:52:54 comment dirais-je, c'est pas qu'elles sont hors
00:52:56 de propos, c'est qu'elles sont totalement
00:52:58 déplacées, totalement indécentes, tout comme
00:53:00 est indécente, je trouve, la déclaration de
00:53:02 Laurent Berger, qui nous a,
00:53:04 qui vous a renvoyé au plot...
00:53:06 - Et nous essaierons de l'écouter tout à l'heure, effectivement.
00:53:08 - Laurent Berger, je le dis si on n'arrive pas à l'écouter,
00:53:10 il va simplement expliquer qu'il y avait une bande de députés
00:53:12 agitées, qui s'occupaient de choses
00:53:14 totalement futiles, en l'occurrence
00:53:16 une question démocratique
00:53:18 et constitutionnelle, pendant que des gens souffraient à Annecy.
00:53:20 Honnêtement, ce personnel
00:53:22 politique-là, je ne parle même pas d'Éric Ciotti
00:53:24 qui est parti tout de suite,
00:53:26 et d'ailleurs qui a un peu
00:53:28 reculé sur les profils habituels,
00:53:30 etc., calmons-nous, plus ça
00:53:32 accélère, plus il faut se calmer et réfléchir,
00:53:34 je trouve que vous ne réfléchissez pas assez, mon frère.
00:53:36 - Voici le temps de la réponse, Laurent Chacobelly.
00:53:38 - D'abord, je vais vous rassurer, quand quelqu'un
00:53:40 au nom d'une religion, quelle qu'elle soit,
00:53:42 veut tuer d'autres personnes,
00:53:44 au couteau ou par un autre moyen,
00:53:46 moi je considère que c'est un acte terroriste.
00:53:48 Quelles que soient les paroles prononcées.
00:53:50 Il se trouve que c'est vrai en France,
00:53:52 ces dernières années, ces actes terroristes étaient
00:53:54 majoritairement le fait de l'islam radical,
00:53:56 et je distingue bien de l'islam
00:53:58 classique, l'islam républicain,
00:54:00 il se trouve que là, c'est un cas différent,
00:54:02 il en est tout aussi horrible.
00:54:04 Il n'y a pas d'élément modérateur.
00:54:06 J'espère avoir été clair.
00:54:08 - Vous oui, mais Jordan Bardella ne l'est absolument pas.
00:54:10 - Ah si, il est très clair aussi.
00:54:12 - C'était la question du départ.
00:54:14 - Je ne répondrai pas pour la réviser.
00:54:16 - On a 30 secondes avant qu'il fasse la question.
00:54:18 - Je connais bien Jordan Bardella.
00:54:20 Nous, nous sommes aujourd'hui élus
00:54:22 par des français qui veulent qu'on leur rende leur sécurité.
00:54:24 Et oui, c'est notre travail de faire des constats.
00:54:26 Oui, il y a surreprésentation des étrangers
00:54:28 dans ce type d'attaque.
00:54:30 Oui, c'est partiellement dû au fait qu'on ne contrôle pas
00:54:32 qui entre chez nous. Vous savez, si demain,
00:54:34 les maisons sont ouvertes et que n'importe qui
00:54:36 et tout le monde peut rentrer, il y aura des gens bien forcément.
00:54:38 Mais ça attirera aussi les plus délinquants
00:54:40 qui se diront "bah tiens, la table est bonne".
00:54:42 Et donc, c'est là-dessus qu'il faut travailler.
00:54:44 C'est sur le contrôle aux frontières,
00:54:46 c'est sur le fait de bien savoir
00:54:48 comment on gère le droit d'asile.
00:54:50 Et aujourd'hui, autant le dire,
00:54:52 on ne contrôle rien.
00:54:54 - Le renvoi Jacobelli sur Sud Radio avec les vraies voix
00:54:56 qui ont des questions à vous poser.
00:54:58 Dans un instant, ils vous les posent.
00:55:00 Et dans un instant, nous écouterons aussi
00:55:02 de Haute-Savoie Yves Le Breton.
00:55:04 Voilà, vous restez bien avec nous.
00:55:06 Vous l'avez compris, c'est une émission spéciale
00:55:08 consacrée à ce terrible acte.
00:55:10 Ce matin à Annecy,
00:55:12 9h45,
00:55:14 six blessés graves pour l'instant.
00:55:16 Restez bien avec nous, c'est Sud Radio.
00:55:18 - Édition spéciale.
00:55:20 Les vraies voix Sud Radio
00:55:22 17h20, Frédéric Brindel.
00:55:24 - Les éléments de l'enquête
00:55:26 se précisent
00:55:28 concernant cet acte abject.
00:55:30 Ce matin, 9h45,
00:55:32 Annecy, préfecture de Haute-Savoie,
00:55:34 un homme attaque au couteau des enfants
00:55:36 dans un jardin,
00:55:38 six blessés très graves.
00:55:40 Vous réagissez au 0826 300 300.
00:55:42 Les auditeurs de Sud Radio,
00:55:44 nous sommes avec les vraies voix.
00:55:46 Philippe Bilger,
00:55:48 avec Françoise Degoy et Sébastien Ménard.
00:55:50 Nous remercions de sa présence
00:55:52 Laurent Jacobelli,
00:55:54 porte-parole du Rassemblement National,
00:55:56 député qui nous a rejoint.
00:55:58 J'aimerais, avant d'aller au 0826 300 300,
00:56:00 peut-être vous livrer
00:56:02 cette déclaration.
00:56:04 C'est le préfet de Haute-Savoie,
00:56:06 Yves Le Breton, qui vient de s'exprimer.
00:56:08 - Saluer l'action des forces de sécurité,
00:56:10 des forces de secours,
00:56:12 qui sont intervenues très rapidement
00:56:14 sur cet événement dramatique.
00:56:16 Dramatique ou combien, puisque
00:56:18 évidemment, ce sont notamment des enfants
00:56:20 qui sont victimes.
00:56:22 Donc moi j'ai une pensée,
00:56:24 je pense comme vous tous et toutes,
00:56:26 pour les victimes,
00:56:28 les familles,
00:56:30 et puis aussi pour toutes celles et tous ceux
00:56:32 qui sont intervenus en premier
00:56:34 sur ce drame.
00:56:36 Donc nous avions
00:56:38 ce matin en intervention
00:56:40 aussi bien des
00:56:42 policiers nationaux
00:56:44 que des policiers municipaux.
00:56:46 Nous avions également des forces
00:56:48 importantes de sapeurs-pompiers
00:56:50 du service départemental
00:56:52 de Haute-Savoie.
00:56:54 Nous avons mobilisé aussi
00:56:56 des gendarmes et
00:56:58 il se trouvait que nous avions aussi les militaires
00:57:00 du dispositif Sentinelle qui étaient déployés.
00:57:02 Donc cette réactivité
00:57:04 des forces de secours
00:57:06 a permis l'interpellation rapide
00:57:08 de l'auteur.
00:57:10 Et
00:57:12 à ce stade, moi je voulais aussi
00:57:14 remercier vraiment tous les intervenants.
00:57:16 Et puis aussi
00:57:18 remercier les services qui ensuite ont pris
00:57:20 en charge les victimes.
00:57:22 Je pense notamment aux SAMU
00:57:24 en 1974.
00:57:26 Et puis
00:57:28 les associations partenaires,
00:57:30 je pense aussi à la Croix-Rouge par exemple,
00:57:32 qui ont pris en charge
00:57:34 les impliqués, c'est-à-dire les non-blessés
00:57:36 et les familles
00:57:38 de ces impliqués.
00:57:40 Yves Lebreton, le préfet de Haute-Savoie
00:57:42 sur l'antenne de Sud Radio.
00:57:44 Vous êtes nombreux à vouloir réagir.
00:57:46 Avant d'aller au standard, peut-être
00:57:48 une réaction, Philippe Bilger.
00:57:50 - D'abord, le propos
00:57:52 initial de Laurent Jacobelli,
00:57:54 j'étais pratiquement d'accord avec lui.
00:57:56 J'ai assez dénoncé la
00:58:00 mensuétude régalienne
00:58:02 d'Emmanuel Macron et de ses ministres
00:58:04 pour rester
00:58:06 équitable. En l'occurrence,
00:58:08 avec ces crimes,
00:58:10 on ne peut pas imputer à l'État
00:58:12 la moindre faiblesse. Voilà
00:58:14 un homme qui arrive en situation
00:58:16 régulière et qui commet
00:58:18 le pire, avec
00:58:20 des desseins équivoques sur lesquels
00:58:22 on n'a pas encore de
00:58:24 lumière précise. J'ajoute que
00:58:26 si ça n'est pas terroriste,
00:58:28 mon indignation demeure radicalement
00:58:30 la même. Je n'ai pas besoin
00:58:32 du terrorisme pour susciter
00:58:34 l'opprobre
00:58:36 absolue du citoyen
00:58:38 que je suis. Mais si,
00:58:40 là où je vous rejoins, on a
00:58:42 le droit tout de même de mettre
00:58:44 en cause parfois des
00:58:46 faiblesses structurelles, j'en vois
00:58:48 une par exemple. Est-il normal
00:58:50 qu'une demande d'asile
00:58:52 soit faite en novembre 2022
00:58:54 et que la réponse
00:58:56 ne soit donnée que 4 jours
00:58:58 il y a 4 jours ?
00:59:00 Ça n'est pas normal.
00:59:02 Que fait-on alors de cette personne
00:59:04 qui attend désespérément
00:59:06 une réponse qui devrait arriver plus
00:59:08 vite ? - Allez, réaction 0826
00:59:10 300 300, je me tourne
00:59:12 vers le standard. Nous sommes avec
00:59:14 Christian, direction Cahors dans le Lot.
00:59:16 Bonsoir. Christian, votre réaction ?
00:59:18 - Ben écoutez,
00:59:20 c'est très difficile de trouver des mots
00:59:22 pour qualifier cet acte abominable.
00:59:24 Mais écoutez,
00:59:26 moi je suis désolé, mais ça va.
00:59:28 Vous n'allez pas aimer, je suis un fervent
00:59:30 partisan de la peine de mort, parce que
00:59:32 il ne faut pas que ça se
00:59:34 reproduise. Garder
00:59:36 des gens comme ça, qui sont totalement
00:59:38 inutiles à la société,
00:59:40 et qui causent des...
00:59:42 Moi je pense aux victimes
00:59:44 qui sont...
00:59:46 qui sont...
00:59:48 qui sont blessées
00:59:50 physiquement et moralement,
00:59:52 et moralement à vie.
00:59:54 Alors voilà,
00:59:56 il ne faut pas que ça se crée.
00:59:58 - On vous sent très ému, Christian,
01:00:00 depuis Cahors. Bon, la liaison n'était pas
01:00:02 parfaite, on a bien compris. Vous
01:00:04 évoquez la peine de mort. Alors, vous avez
01:00:06 eu, bon, la diplomatie
01:00:08 de dire peut-être que vous ne serez pas d'accord.
01:00:10 Laurent Jacobelli est avec nous. Quelle est la réaction
01:00:12 que vous avez après ces propos de Christian ?
01:00:14 - Non, nous ne sommes pas pour la peine de mort,
01:00:16 nous sommes pour la réclusion à perpétuité,
01:00:18 lorsqu'il y a le cas. Mais réel, bien sûr,
01:00:20 je pense que ce que nous devons faire,
01:00:22 c'est éviter que de tels cas
01:00:24 puissent à nouveau avoir lieu. Il y en aura toujours,
01:00:26 on ne va pas se mentir, autour de cette table,
01:00:28 que les auteurs soient français ou étrangers.
01:00:30 Voilà. Maintenant,
01:00:32 on voit qu'il y a quand même une surreprésentation
01:00:34 de migrants, légaux ou illégaux,
01:00:36 dans ce type d'attaque au couteau. Donc il faut
01:00:38 qu'on revoie en profondeur
01:00:40 les règles pour savoir qui on accueille
01:00:42 ou qui on n'accueille pas en France. Là,
01:00:44 il y a un demandeur d'asile en Suède qui établit
01:00:46 sa vie en Suède et qui, du jour au lendemain,
01:00:48 débarque en France sans logement.
01:00:50 Excusez-moi, ça pose question. Et M. Bligère
01:00:52 disait tout à l'heure que le gouvernement et les ministres
01:00:54 n'ont rien à se reprocher. Bah si, quand même, une chose,
01:00:56 c'est de constater et de ne pas agir.
01:00:58 De ne pas agir pour que les choses changent.
01:01:00 Or, rien n'a changé. En France, le nombre de demandeurs
01:01:02 d'asile explose, le nombre
01:01:04 de demandeurs d'asile déboutés qui sont renvoyés
01:01:06 diminue. Et donc,
01:01:08 on a un gouvernement qui contemple,
01:01:10 qui regrette, qui allume des bougies,
01:01:12 mais qui n'agit pas. Et donc, il est temps
01:01:14 d'agir. L'action, maintenant, après
01:01:16 l'émotion. Moi, c'est ce que je regrette.
01:01:18 - Laurent, moi j'entends bien. - Françoise,
01:01:20 vous attendrez que je vous donne la parole parce que Sébastien Ménard
01:01:22 n'est pas intervenu.
01:01:24 - Allez-y. - Monsieur le député,
01:01:26 on peut effectivement
01:01:28 avoir le droit de s'interroger, comme
01:01:30 vous le faites. Et
01:01:32 c'est évidemment pas le
01:01:34 bénéfice
01:01:36 des différentes oppositions en France que de
01:01:38 s'interroger sur ce qui peut fonctionner ou dysfonctionner.
01:01:40 Mais, ce qui est
01:01:42 plus ennuyeux, c'est que
01:01:44 évidemment, vous venez
01:01:46 nous visiter avec
01:01:48 une parole plutôt
01:01:50 je dirais, édulcorée.
01:01:52 - Sincère.
01:01:54 - Non, non, mais je vous fais
01:01:56 pas un procès
01:01:58 en insincérité, c'est pas tant le débat.
01:02:00 Mais,
01:02:02 quand bien même, je dirais,
01:02:04 notre société moderne en France,
01:02:06 en Europe,
01:02:08 serait victime d'un certain nombre de
01:02:10 mots, voilà, on peut être d'obédience
01:02:12 plutôt de droite, voire très à droite,
01:02:14 voire au centre, comme moi,
01:02:16 voire de gauche, comme Françoise, et partager
01:02:18 je dirais,
01:02:20 ces interrogations.
01:02:22 Pour autant,
01:02:24 il faut pas tromper
01:02:26 je dirais, nos auditeurs,
01:02:28 sur les solutions que
01:02:30 les uns et les autres, nous serions susceptibles
01:02:32 de ne pas partager. Parce que
01:02:34 les solutions du Rassemblement
01:02:36 National, elles sont sur ces
01:02:38 thématiques-là, ne trompons personne,
01:02:40 d'une radicalité et d'une brutalité
01:02:42 qu'on ne partage pas.
01:02:44 Et qui sont en plus techniquement...
01:02:46 - C'est votre analyse. - Et qui sont en plus techniquement...
01:02:48 - Qu'est-ce qu'il y a de brutal dans ce qu'on propose ? Ce qui est brutal, c'est ce qui vient de se passer,
01:02:50 vous serez d'accord. - C'est abominable.
01:02:52 On est pas dans la brutalité, on est dans l'abomination.
01:02:54 - Qu'est-ce qui est brutal dans nos mesures ? Bah, ça m'intéresse, parce que...
01:02:56 - Laurent Jacobelli, les vrais voix,
01:02:58 Philippe Bilger, Sébastien Ménard,
01:03:00 nous revenons dans un instant.
01:03:02 Émission spéciale consacrée à cet acte
01:03:04 odieux à Annecy, des réactions
01:03:06 beaucoup, d'ombreuses réactions.
01:03:08 Au 0826-300-300,
01:03:10 nous vous prenons à l'antenne dans un instant
01:03:12 sur Sud Radio. Allez, à tout de suite.
01:03:14 - Édition spéciale,
01:03:16 les vrais voix Sud Radio,
01:03:18 17h20,
01:03:20 Frédéric Brindel.
01:03:22 - Nous sommes ensemble depuis 17h avec cette émission
01:03:24 consacrée à cet acte
01:03:26 abject à Annecy,
01:03:28 préfecture de la Haute-Savoie. Je vous le rappelle,
01:03:30 si blessé grave pour l'instant,
01:03:32 un homme de 31 ans
01:03:34 a attaqué au couteau dans un jardin
01:03:36 d'enfants, notamment 4 enfants
01:03:38 en bas âge. Il a déclaré agir au nom
01:03:40 de Jésus-Christ, en langue anglaise.
01:03:42 Il s'agit d'un réfugié syrien
01:03:44 qui arrivait de Suède.
01:03:46 Il était présent depuis
01:03:48 quelques mois à Annecy.
01:03:50 Avec nous, et les vrais voix sont présentes
01:03:52 ce soir pour cette émission spéciale,
01:03:54 Philippe Bilger, Françoise Degoy,
01:03:56 Sébastien Ménard. Nous accueillons
01:03:58 aussi pour le Rassemblement National
01:04:00 Laurent Jacobelli, député de Moselle,
01:04:02 qui est avec nous. Et vous réagissez au standard.
01:04:04 0826-300-300,
01:04:06 nous partons, je crois,
01:04:08 à Paris.
01:04:10 Samy, qui est médecin, qui est avec nous.
01:04:12 Bonsoir, Samy. - Oui, bonsoir.
01:04:14 Merci de me donner la parole. - Je vous écoute.
01:04:16 - Merci. Je voudrais poser juste deux questions.
01:04:18 Alors, je suis vraiment horrifié
01:04:20 de ce qui s'est passé, et en colère
01:04:22 parce qu'en fait, mes enfants
01:04:24 jouent à peu près chaque deux-trois mois,
01:04:26 justement, dans ce parc, à l'endroit
01:04:28 où a eu ce drame.
01:04:30 Et je vous avoue que c'est terriblement,
01:04:32 terriblement
01:04:34 dangereux de voir ça.
01:04:36 - Anxiogène pour vous aussi.
01:04:38 - Voilà. Maintenant,
01:04:40 ce qui est troublant là-dedans, c'est que
01:04:42 les préfectures, en fait,
01:04:44 dans ce genre de dossier,
01:04:46 mettent des délais
01:04:48 impossibles à imaginer.
01:04:50 Et c'est très bizarre,
01:04:52 j'ai envie de dire les choses crûment,
01:04:54 de ne pas dégraisser rapidement.
01:04:56 Donc on va revenir à l'histoire des OQTF et leur exécution.
01:04:58 Et finalement, c'est le serpent
01:05:00 qui se mord la queue en permanence.
01:05:02 Donc c'est comme un agenda annuel.
01:05:04 Donc au mois de mai, on va parler des OQTF.
01:05:06 Au mois de juillet, c'est des attentats comme ceci.
01:05:08 On a dit finalement que ce n'est pas un attentat.
01:05:10 Mais bon, bizarrement,
01:05:12 qu'est-ce qu'il y a derrière ? Pourquoi on maintient ces gens en place
01:05:14 dans une sorte de no-man's land,
01:05:16 en fait ? Ils ne savent pas où aller, ils dorment sur les cartons.
01:05:18 - On rappelle,
01:05:20 juste Samy, je précise, c'est un SDF,
01:05:22 on est d'accord,
01:05:24 il n'était pas sous le coup d'une OQTF,
01:05:26 pour être totalement précis. Mais allez-y, Samy.
01:05:28 - Tout à fait. Donc pourquoi on maintient
01:05:30 ces situations comme ça, qui perdurent,
01:05:32 et c'est des gens suspendus ? Donc ce monsieur,
01:05:34 certainement, psychologiquement, il a des problèmes, etc.
01:05:36 Deuxième élément,
01:05:38 qui m'interpelle un petit peu, c'est une question
01:05:40 un petit peu surnoise, si je peux permettre,
01:05:42 c'est que ce monsieur, il est syrienne, donc forcément, il parle
01:05:44 anglais, il parle l'arabe classique.
01:05:46 Heureusement qu'il n'a pas prononcé le mot "al-Akbar".
01:05:48 Donc du coup, maintenant, au nom de Jésus, c'est pas un acte terroriste,
01:05:50 mais s'il avait prononcé "al-Akbar" et il parle l'arabe,
01:05:52 on aurait été là. C'est quand même troublant.
01:05:54 Donc ça crispe encore plus la société,
01:05:56 encore, et ça donne des clivages,
01:05:58 et rebelote, on va revenir, en fait, au même
01:06:00 scénario de "on va se pointer du doigt"
01:06:02 et c'est une société qui va se regarder bizarrement avec des
01:06:04 sous-sangs. - Oui, témoignage très fort.
01:06:06 Françoise de Gouave veut vous répondre, justement.
01:06:08 - Je suis absolument d'accord, j'ai soulevé cette
01:06:10 question tout à l'heure, et
01:06:12 ce qui m'intéresse dans ce que vous dites,
01:06:14 Samy, c'est vraiment la question de l'accueil.
01:06:16 Moi, je ne serai
01:06:18 jamais d'accord, Laurent Giacomelli et moi-même,
01:06:20 mais ce n'est pas grave, je ne suis pas une femme politique,
01:06:22 sur l'idée que ce flux
01:06:24 migratoire est submersif,
01:06:26 il ne l'est absolument pas, quand on regarde
01:06:28 les chiffres dans le réel, il ne l'est pas,
01:06:30 ni d'ailleurs en Italie, ni d'ailleurs en France, ni d'ailleurs en Anserre.
01:06:32 On est un
01:06:34 conglomérat de 600 millions d'habitants,
01:06:36 on doit pouvoir arriver à absorber
01:06:38 10 ou 20 000 ou 30 000
01:06:40 personnes par an, ça c'est le premier point.
01:06:42 - C'est pas le nombre, hein ? - Le sujet, c'est quand même
01:06:44 l'intégration, et je trouve
01:06:46 que Samy pose la très bonne question.
01:06:48 Que fait-on pour les accueillir ?
01:06:50 Quand vous vous promenez à la gare du Nord, que vous voyez tous
01:06:52 ces ados, ou pas d'ailleurs, même
01:06:54 des jeunes adultes, tous ces gens, sur des
01:06:56 cartons, qui campent ensemble,
01:06:58 qui avancent en groupe, qui n'ont rien, évidemment,
01:07:00 ils n'ont pas de moyens de
01:07:02 subsistance, ils n'ont pas de moyens de s'éduquer
01:07:04 et d'aller à l'école. L'Allemagne a fait,
01:07:06 je suis désolé de le dire, des choses beaucoup mieux
01:07:08 que nous. La façon dont les
01:07:10 réfugiés, les migrants
01:07:12 sont accueillis, elle est différente.
01:07:14 Et je peux même vous dire, pays que je connais bien,
01:07:16 puisque j'y vais à Moitié, que c'est même beaucoup
01:07:18 mieux en Italie, malgré les problèmes
01:07:20 qu'il peut y avoir à Lampedusa,
01:07:22 l'accueil se fait dans des choses en dur,
01:07:24 ce qui n'est même pas le cas en France.
01:07:26 - Ouais, alors, juste, dernière
01:07:28 petite intervention, parce qu'il nous quitte
01:07:30 Laurent Jacobelli, Laurent Jacobelli, donc ton
01:07:32 parole du Rassemblement, là, s'il te plaît. - Très rapidement, parce qu'il y a eu beaucoup de choses.
01:07:34 D'abord, il n'y a rien de brutal dans nos mesures.
01:07:36 Nos mesures, elles sont claires. Les vrais réfugiés
01:07:38 doivent avoir une demande d'étude, de leur
01:07:40 cas, rapide, et que s'ils sont vraiment
01:07:42 en risque dans leur pays, pour cause de guerre,
01:07:44 de persécution politique, la France doit les protéger.
01:07:46 Et les protéger dans de bonnes conditions.
01:07:48 Le problème, c'est que cette filière,
01:07:50 la demande d'asile, est devenue une filière d'immigration
01:07:52 clandestine, déguisée. Beaucoup de gens
01:07:54 qui demandent le droit d'asile n'y ont pas le droit
01:07:56 et ils le savent. - Je pense que si les chrétiens déguisés,
01:07:58 lui, par exemple... - Je me termine parce que j'ai quelques secondes.
01:08:00 Et ils le savent, et ils savent qu'ils ne seront
01:08:02 jamais expulsés. Or, ils veulent profiter
01:08:04 d'un système très généreux qui est celui de la France.
01:08:06 Et évidemment, il y a une contrepartie
01:08:08 parce que 470 000 migrants
01:08:10 illégaux par an, et je ne compte pas les illégaux,
01:08:12 en France, ça crée un problème d'assimilation.
01:08:14 Il n'y a pas assez de travail pour les assimiler.
01:08:16 Il n'y a pas assez de place à l'école pour les assimiler.
01:08:18 - D'où vient ce chiffre ? - C'est les chiffres du ministère de l'Intérieur.
01:08:20 Il n'y a pas assez de professeurs
01:08:22 de français. Il y a eu des générations de migrants
01:08:24 qui se sont assimilés. Aujourd'hui, c'est plus
01:08:26 le cas. Et bien, puisque ça ne fonctionne pas, et ça n'a
01:08:28 rien de brutal, il faut prendre des mesures,
01:08:30 des mesures de limitation, de contrôle
01:08:32 des réfugiés qui arrivent en France, de la demande
01:08:34 d'asile à l'étranger avant d'arriver en France,
01:08:36 une étude de cas, et contrôler les étrangers
01:08:38 qui circulent à l'intérieur de l'espace Schengen.
01:08:40 Ce sont des mesures de bon sens.
01:08:42 - Et de désaccompagnement. - La seule rudéalité, ce serait l'inaction.
01:08:44 - Merci beaucoup d'être passé dans le studio
01:08:46 de Sud Radio, Laurent Jacobelli.
01:08:48 Merci de votre passage.
01:08:50 Merci à Samy.
01:08:52 Je voudrais également qu'on accueille
01:08:54 Stéphane Simon, qui est le fondateur
01:08:56 du Média Factuel, qu'on
01:08:58 retrouve d'ailleurs le week-end, l'heure libre,
01:09:00 sur Sud Radio. Vous avez
01:09:02 été l'un des premiers à
01:09:04 compulser des informations
01:09:06 sur l'auteur de ces faits. Bonsoir
01:09:08 Stéphane Simon. - Bonsoir. Bonsoir, oui,
01:09:10 on a eu ce sujet au débat. - Oui, on a évoqué
01:09:12 le profil. Alors, dites-nous
01:09:14 exactement, bon, on a déjà des éléments,
01:09:16 mais cette personne, déjà, faisait partie
01:09:18 de l'environnement, elle était connue de certains
01:09:20 habitants d'Annecy, qui le voyaient.
01:09:22 - Elle
01:09:24 a agnodé, on va dire, depuis quelques
01:09:26 jours autour de ce parc, voilà, c'est ce que l'on sait.
01:09:28 Il faut que vous sachiez une chose, c'est que
01:09:30 l'audition de cette personne, qui
01:09:32 devrait nous apporter des informations,
01:09:34 elle est très difficile
01:09:36 actuellement, parce que c'est une personne
01:09:38 qui se roule par terre,
01:09:40 qui hurle, qui n'est manifestement pas dans
01:09:42 un état qui permet
01:09:44 d'étudier de façon,
01:09:46 je dirais, clinique, d'où il vient,
01:09:48 pourquoi il a fait ça,
01:09:50 l'immobile de son acte,
01:09:52 c'est pas qualifiable, son acte,
01:09:54 on voit clairement dans les vidéos que l'on a
01:09:56 pu diffuser, on voit ce
01:09:58 qu'il fait, il s'attaque à des
01:10:00 enfants qui sont dans des poussettes, voilà, on en est
01:10:02 là, c'est quand même, vous voyez,
01:10:04 des actes d'une gravité,
01:10:06 d'une barbarie, qui sont assez
01:10:08 innommables, mais malgré cela,
01:10:10 une fois qu'on a dit ça, une fois qu'on a dit qu'il était
01:10:12 réfugié depuis 10 ans,
01:10:14 qu'il avait le statut de réfugié
01:10:16 en Suède depuis une dizaine d'années, qu'il a 31
01:10:18 ans, qu'il vient de Syrie,
01:10:20 qu'il a fait une demande de droit d'asile
01:10:22 en France, qui lui a été refusée d'ailleurs,
01:10:24 parce qu'elle est nulle et non absolue,
01:10:26 puisqu'il est déjà dans l'espace Schengen,
01:10:28 voilà, donc il est déjà dans l'espace Schengen,
01:10:30 mais vous voyez, on sait pas encore
01:10:32 énormément de choses sur
01:10:34 cette personne et sur ses mobiles.
01:10:36 - Il était marié,
01:10:38 il s'est séparé de son épouse
01:10:40 il y a 8 mois, et a laissé son
01:10:42 enfant, âgé aux
01:10:44 alentours de 3 ans,
01:10:46 bon, c'est un symbole
01:10:48 là aussi qui mérite une réflexion.
01:10:50 - Ça mérite certainement une réflexion,
01:10:52 maintenant, tirer des conclusions de ça,
01:10:54 ça serait bien difficile au moment
01:10:56 où on se parle. C'est pareil,
01:10:58 on l'identifie parce qu'il
01:11:00 y a des papiers, c'est parce
01:11:02 qu'il porte des papiers sur lui, que
01:11:04 l'on sait qu'il s'appelle Abdelmassie
01:11:06 Hanoun,
01:11:08 mais il faudrait peut-être vérifier un peu plus
01:11:10 avant si c'est véritablement son
01:11:12 nom, son identité. Tout ça
01:11:14 fait que ça va prendre un peu de
01:11:16 temps, l'enquête prendra du temps, évidemment
01:11:18 sur factuel.média on pourra être tenu
01:11:20 informé régulièrement de l'enquête,
01:11:22 mais pour le moment, c'est très difficile
01:11:24 parce que l'audition ne se passe pas du tout
01:11:26 classiquement,
01:11:28 dirons-le. - Stéphane Simon, je le rappelle,
01:11:30 vous êtes proche de l'enquête, pour vous
01:11:32 intervention, Philippe Bilger.
01:11:34 - Stéphane Simon, j'ai
01:11:36 l'impression que l'indignation
01:11:38 évidemment est à son comble
01:11:40 et en même temps le saisissement
01:11:42 parce qu'on sort apparemment
01:11:44 du schéma classique
01:11:46 du terroriste qui a commis
01:11:48 le pire. Est-ce que
01:11:50 évidemment il est prématuré
01:11:52 et je vous pose tout de même
01:11:54 la question de
01:11:56 savoir à peu près ce qui a
01:11:58 pu se dérouler de
01:12:00 la part de cet individu
01:12:02 qui à la fois
01:12:04 intervient au nom de
01:12:06 Jésus-Christ et en même temps
01:12:08 commet le pire sur des petits
01:12:10 enfants. Est-ce que vous-même
01:12:12 vous avez déjà une conviction
01:12:14 ou du moins une piste
01:12:16 psychologique qui pourrait nous éclairer ?
01:12:18 - J'aimerais en avoir
01:12:20 une mais non, c'est tout à fait
01:12:22 contradictoire intervenir au nom de Jésus
01:12:24 et aller frapper des enfants dans des poussettes
01:12:26 vous voyez bien qu'il y a quelque chose qui va pas.
01:12:28 Donc non, on n'a pas de...
01:12:30 À ce stade malheureusement on aimerait en parler davantage
01:12:32 on aimerait comprendre, on aimerait essayer
01:12:34 d'avoir un début d'explication
01:12:36 pourquoi est-ce que d'un seul coup
01:12:38 il décide de passer à l'acte avec un seul
01:12:40 pinel comme arme, tout ça
01:12:42 n'a aucun sens si vous voulez.
01:12:44 On se doute bien que de toute façon attaquer des
01:12:46 enfants comme il l'a fait
01:12:48 faut pas être tout à fait dans un état normal
01:12:50 et dans une psychologie
01:12:52 très assurée et très stable
01:12:54 pour s'en prendre à des victimes aussi
01:12:56 innocentes. Voilà donc
01:12:58 si vous voulez
01:13:00 malheureusement je n'ai pas de conviction à ce stade
01:13:02 il va falloir qu'il y ait des vérifications
01:13:04 il va falloir être en capacité
01:13:06 d'auditionner cet homme qui pour l'instant
01:13:08 ne participe pas
01:13:10 de façon
01:13:12 je dirais il est pas passé à table
01:13:14 vous savez on utilise souvent cette expression là
01:13:16 non devant les enquêteurs
01:13:18 ils préfèrent hurler et se rouler par terre
01:13:20 il est dans un état
01:13:22 qui ne permet pas aux enquêteurs
01:13:24 d'avoir des choses solides on va dire.
01:13:26 - Françoise de Gouin
01:13:28 - Oui c'est intéressant ce que vous dites
01:13:30 je mettrais juste un bémol
01:13:32 c'est vrai qu'on peut imaginer
01:13:34 avec ce comportement erratique
01:13:36 c'est à dire qu'il poignarde
01:13:38 il essaie de s'enfuir
01:13:40 il crie au nom de Jésus
01:13:42 vous avez une incantation mystique et a priori
01:13:44 tout ça ressemble
01:13:46 de près et de loin
01:13:48 à une véritable bouffée délirante
01:13:50 une bouffée schizophrénique
01:13:52 comme on en connait
01:13:54 parfois dans les hôpitaux psychiatriques
01:13:56 vous disiez
01:13:58 tuer au nom de Jésus
01:14:00 ça colle pas
01:14:02 tuer au nom d'Allah non plus forcément que ça colle pas
01:14:04 vous voyez ce que je veux dire
01:14:06 mais là où vous avez raison c'est
01:14:08 tout ça est extrêmement mystérieux
01:14:10 je voudrais pas non plus qu'on commence
01:14:12 à expliquer que en réalité
01:14:14 parce que je vois bien
01:14:16 ce qui est en train de monter
01:14:18 je lisais les tweets de Jean Messia qui a longtemps été officier ici
01:14:20 qui disait en réalité c'est un faux chrétien
01:14:22 être chrétien syrien
01:14:24 ça permet de passer
01:14:26 par les filières
01:14:28 illégales etc
01:14:30 par les filières d'immigration
01:14:32 je suis pas sûr que même ce genre
01:14:34 si vous voulez d'hypothèse
01:14:36 apaisent le débat
01:14:38 il faut vraiment attendre
01:14:40 et là j'apprécie votre point de vue
01:14:42 il faut vraiment attendre une audition faisable
01:14:44 en réalité
01:14:46 - Réaction Sébastien Ménard
01:14:48 encore une fois
01:14:50 Stéphane Simon on vous entend souvent
01:14:52 on vous lit beaucoup
01:14:54 sur commenter
01:14:56 l'état de déliquescence
01:14:58 de notre monde
01:15:00 qu'est-ce que
01:15:02 finalement cet acte
01:15:04 de barbarie de plus
01:15:06 vous évoque ?
01:15:08 - Bah écoutez moi je n'ai pas
01:15:10 donné mon sentiment personnel là en plus
01:15:12 j'interviens pour factuer le point média
01:15:14 qui a pour objectif de faire de l'information
01:15:16 non politique
01:15:18 vérifiée donc c'est pour ça que je suis
01:15:20 extrêmement prudent je ne me substituerai pas
01:15:22 je ne donnerai pas
01:15:24 je sais que j'interviens dans une émission de point de vue
01:15:26 d'opinion - Non mais c'est bien
01:15:28 - J'apprécie beaucoup - Mais tout le monde a fait preuve
01:15:30 de recul donc vous êtes dans la tendance
01:15:32 merci Stéphane Simon
01:15:34 continuez - Je vous en prie
01:15:36 donc non je ne pense pas qu'à ce stade
01:15:38 on puisse tirer des leçons
01:15:40 de ce drame
01:15:42 il faut attendre
01:15:44 il faut être très prudent
01:15:46 les informations qu'on avait à 9h ce matin
01:15:48 avant de connaître l'identité de cet homme
01:15:50 n'étaient pas exactement les mêmes
01:15:52 que ce que l'on a
01:15:54 quelques minutes plus tard quand on découvre son nom
01:15:56 qui veut dire serviteur du Messie
01:15:58 serviteur de Jésus
01:16:00 si vous voulez quelque part
01:16:02 donc c'est un nom de famille
01:16:04 aussi que l'on sait très donné au Liban
01:16:06 dans cette partie là du monde
01:16:08 dans les populations chrétiennes
01:16:10 donc voilà moi je ne vais surtout pas dire
01:16:12 c'est un faux chrétien
01:16:14 je n'en sais absolument rien
01:16:16 - Stéphane Simon merci fondateur du Média Factuel
01:16:18 qu'on retrouve bien sûr le week-end
01:16:20 sur Sud Radio, l'heure libre
01:16:22 merci Stéphane Simon je rappelle vous êtes proche de l'enquête
01:16:24 et vous êtes venu en exclusivité
01:16:26 nous donner les dernières informations
01:16:28 réaction 0826-300-300
01:16:30 sur Sud Radio, Frédéric nous appelle
01:16:32 de Bordeaux, bonsoir Frédéric
01:16:34 - Oui bonjour M. Brindel, Mme Degoy, M. Bidiger
01:16:36 - Bonjour, bonjour
01:16:38 - Et j'en oublie, j'en oublie - Et M. Ménard, Sébastien
01:16:40 - Bonsoir
01:16:42 - Alors moi
01:16:44 je suis dans une colère
01:16:46 mais chaque fois je suis dans une colère
01:16:48 je vais avoir du mal à dire exactement ce que je pense
01:16:50 parce que je suis vraiment très très en colère
01:16:52 - A la fois - Prenez votre temps
01:16:54 soyez posés, on va y arriver
01:16:56 - A la fois par le crime abominable
01:16:58 et par la molesse
01:17:00 les excuses que j'entends
01:17:02 auprès de toutes les personnes qui ont passé
01:17:04 peut-être même M. Jacobelli
01:17:06 n'est pas... c'est quand même inadmissible
01:17:08 alors Mme Degoy comme d'habitude
01:17:10 relativise tout, donne des excuses
01:17:12 - Non non c'est pas vrai, je suis en colère
01:17:14 - Attendez, laissez finir Frédéric
01:17:16 - Non non c'est pas ça - Reste au calme
01:17:18 - Elle est pas très sympa
01:17:20 - Vous allez répondre, allez-y Frédéric
01:17:22 - Je pense que votre sport favori c'est de couper
01:17:24 les interlocuteurs qui sont en face
01:17:26 mais là j'aimerais bien finir
01:17:28 - Allez-y - Donc Mme Degoy comme d'habitude
01:17:30 essaye de relativiser
01:17:32 et ça vient juste de servir
01:17:34 des explications de M. Bouchard
01:17:36 de tout à l'heure, oui alors vous comprenez
01:17:38 un schizophrène fétichiste, non là on est devant
01:17:40 un immigré, un immigré qui n'a rien à faire
01:17:42 en France, il vient de Suède peut-être mais c'est pas le problème
01:17:44 nous avons toute une
01:17:46 quantité immense
01:17:48 d'immigrés qui n'ont rien à faire en France
01:17:50 car ils ne nous apportent rien
01:17:52 le nombre
01:17:54 des pays qui... on devrait pouvoir
01:17:56 choisir les personnes qui
01:17:58 viendraient chez nous
01:18:00 - Vous souhaitez une immigration choisie
01:18:02 voilà c'est ce que vous souhaitez - Non non non
01:18:04 c'est pas seulement choisi, c'est pas seulement choisi
01:18:06 c'est complètement contrôlé en plus
01:18:08 moi je voudrais
01:18:10 des camps dans lesquels ces gens là
01:18:12 ce monsieur là on l'attrape on le met dans un camp
01:18:14 et terminé il sort plus, on ne trouve pas
01:18:16 - Bon - Et on le trouve
01:18:18 - Ok Frédéric, bon
01:18:20 merci pour ce point de vue, alors bon, Françoise de Gouin
01:18:22 - Non j'ai apprendu, non non justement
01:18:24 j'ai beau mettre les bémols, on a le droit de vivre dans la nuance
01:18:26 et puis je ne peux pas, j'ai
01:18:28 beaucoup de mal à entendre et je vous le dis Frédéric
01:18:30 que sur une antenne on puisse
01:18:32 parler ainsi de camps
01:18:34 de peine de mort tout à l'heure etc
01:18:36 permettez-moi de mettre des bémols
01:18:38 bien sûr que la parole est livre à Sud Radio
01:18:40 évidemment qu'on peut tout dire mais
01:18:42 personnellement je pense qu'il est de bon ton
01:18:44 d'expliquer qu'on ne met pas les gens dans des
01:18:46 camps et que ça reste
01:18:48 quand même des êtres humains et tant pis
01:18:50 si vous considérez que je fais du relativisme
01:18:52 je suis extrêmement fière du coup d'être
01:18:54 relativiste et je m'oppose
01:18:56 absolument à ce que j'ai entendu
01:18:58 à plusieurs reprises sur la question de la peine
01:19:00 de mort qui est une question réglée sur le
01:19:02 plan européen d'ailleurs et bien sûr
01:19:04 que le Rassemblement National n'est plus pour cela
01:19:06 et les camps et
01:19:08 on est à la limite
01:19:10 presque du racisme, je rappelle
01:19:12 que le racisme est un délit, ça n'est pas une opinion
01:19:14 et tant pis si je relativise
01:19:16 - Ok, alors l'intérêt de
01:19:18 cette antenne sur Sud Radio c'est que aussi
01:19:20 des gens comme Frédéric nous
01:19:22 livrent leurs ressentiments
01:19:24 et que vous qui êtes expert
01:19:26 apportez votre... - Je ne suis pas expert
01:19:28 - Non, vous m'avez compris
01:19:30 j'essaye juste
01:19:32 d'expliquer, je voulais donner la parole sur ce sujet à
01:19:34 Philippe Bilger - Non, je veux dire moi
01:19:36 je ne suis jamais choqué par les
01:19:38 interventions des auditeurs
01:19:40 je me contente parfois de les contredire
01:19:42 - C'est ce que je viens de faire
01:19:44 - Oui absolument et Frédéric
01:19:46 ne vous connaît pas
01:19:48 dans toutes vos interventions parce qu'aujourd'hui
01:19:50 vous avez été fidèle
01:19:52 à la promesse que vous aviez faite
01:19:54 au début de l'émission, à aucun moment
01:19:56 vous ne vous êtes engagé - Je ne l'ai pas
01:19:58 - De manière vulgaire dans un débat
01:20:00 qui nous aurait opposé probablement
01:20:02 - Mais c'est une promesse que j'ai
01:20:04 faite à moi-même, personne ne m'a demandé
01:20:06 - Bien sûr mais vous l'avez tenue - Bien sûr
01:20:08 - Bon et peut-être pour conclure
01:20:10 Sébastien Ménard
01:20:12 difficile de prendre du
01:20:14 recul sur un événement comme celui-ci
01:20:16 c'est ce qu'on retiendra
01:20:18 et c'est ce que certains politiques n'ont pas
01:20:20 tous su faire
01:20:22 - Il faut toujours quelque part
01:20:24 face à des actes
01:20:26 de faits divers
01:20:28 d'une gravité sans borne
01:20:30 d'une immondice
01:20:32 sans limite garder
01:20:34 malgré tout notre part d'humanité
01:20:36 notre sens de la mesure et effectivement
01:20:38 Françoise a raison, ne pas glisser
01:20:40 dans ce que j'appellerais
01:20:42 la bêtise crasse et j'en dirais pas plus
01:20:44 - Alors justement
01:20:46 à ce sujet le président du conseil
01:20:48 régional Auvergne-Rhône-Alpes
01:20:50 Laurent Wauquiez s'est exprimé
01:20:52 c'est justement un petit peu dans ce sens
01:20:54 qu'il s'est exprimé sur place
01:20:56 - Tout le monde est extrêmement choqué
01:20:58 il y a un traumatisme
01:21:00 qui est profond parce que
01:21:02 vous le voyez, vous le connaissez cet endroit
01:21:04 c'est le pont des amours
01:21:06 c'est un jardin, il y a une école qui est juste à côté
01:21:08 on est face à un lac
01:21:10 qui est un havre de paix
01:21:12 et je pense que personne ne peut imaginer ça
01:21:14 personne ne peut imaginer la barbarie
01:21:16 l'ampleur de la violence de ce qui s'est passé
01:21:18 quand on est parent
01:21:20 il y avait une maman
01:21:22 qui était là, on voyait dans ses yeux
01:21:24 son fils qui était juste devant elle
01:21:26 et qui a réussi à échapper
01:21:28 je pense que l'ampleur du choc est énorme pour tout le monde
01:21:30 - Voilà, les dernières informations
01:21:32 précisent que des analyses ont été faites
01:21:34 sur le suspect
01:21:36 qu'il n'était pas sous l'emprise
01:21:38 de la drogue, ni de l'alcool
01:21:40 qu'il portait une arme blanche
01:21:42 un couteau en l'occurrence
01:21:44 et toutes les autres informations
01:21:46 nous vous les avons livrées
01:21:48 pour conclure, on a allé
01:21:50 une minute, un mot chacun
01:21:52 parce qu'on a été
01:21:54 tous et toutes
01:21:56 choqués, touchés, qu'est-ce qu'il faut retenir
01:21:58 de tout cela, Philippe Bilger ?
01:22:00 - Je veux dire que
01:22:02 même pour le pire, il y a des
01:22:04 contradictions qui nous interpellent
01:22:06 et sur lesquelles on ne peut pas
01:22:08 avoir de réponse immédiate
01:22:10 en ce qui me concerne, je suis frappé
01:22:12 par l'invocation religieuse
01:22:14 c'est le terme qu'utilisait
01:22:16 François tout à l'heure
01:22:18 qui fait référence à Jésus-Christ
01:22:20 et en même temps à l'obscurité totale
01:22:22 des tréfonds de cet homme
01:22:24 sur lesquels
01:22:26 pour l'instant, nous sommes
01:22:28 contraints de demeurer en fuite par François.
01:22:30 - Moi, j'ai dit tout ce
01:22:32 que je pensais de cet effroi, je ne
01:22:34 relativise rien, je suis comme
01:22:36 Philippe Bilger, je ne crois pas aux monstres
01:22:38 je pense qu'il y a une part d'obscurité
01:22:40 profonde
01:22:42 y compris chez chacun de nous
01:22:44 je vais vous dire une chose qui va heurter évidemment
01:22:46 tout ce mouvement général
01:22:48 en France
01:22:50 parce qu'il est le bon temps de taper sur la justice
01:22:52 moi, je fais confiance à la justice
01:22:54 et je vais faire confiance aux enquêteurs
01:22:56 je livre toute ma confiance
01:22:58 aux enquêteurs, aux experts
01:23:00 et à la justice
01:23:02 je ne peux pas me prononcer sur quelque chose que je ne comprends pas
01:23:04 qui ne fait même pas partie
01:23:06 de ma psyché, qui n'est pas imaginable
01:23:08 et pourtant qui est humain, puisque c'est un humain
01:23:10 qui l'a commis. Donc, la justice
01:23:12 la police, voilà.
01:23:14 - Allez, nous allons essayer de terminer dans un instant
01:23:16 cette émission sur une petite note
01:23:18 un peu plus légère
01:23:20 on va retrouver Cécile Dominibus, mais oui, elle n'était pas là
01:23:22 ce soir, on va vous dire pourquoi
01:23:24 - Restez, les vrais voix, restez
01:23:26 bien sûr, les auditeurs de Sud Radio, effectivement
01:23:28 on va aborder un rendez-vous important
01:23:30 demain à Marseille, restez bien, on arrive
01:23:32 on arrive
01:23:34 - Les vrais voix Sud Radio, 17h20
01:23:36 Frédéric Brindel
01:23:38 - Eh bien, chers amis
01:23:40 allez, je vous ai promis, on respire un petit peu
01:23:42 il n'y avait pas Cécile Dominibus, ni Philippe David
01:23:44 ce soir. Où sont-ils, les vrais voix ?
01:23:46 Vous le savez, ils sont à Marseille
01:23:48 - Mais c'est qui qui n'y sont ?
01:23:50 Qui qui n'y sont là ?
01:23:52 - Bonsoir, très chère Cécile Dominibus
01:23:54 - Bonsoir, chers amis
01:23:56 vrais voix, comment ça se passe ? Comment ça va ?
01:23:58 - On a une émission spéciale, c'est particulier
01:24:00 mais justement, grâce
01:24:02 à vous, Cécile
01:24:04 on va pouvoir un petit peu souffler
01:24:06 demain, émission spéciale des vrais voix
01:24:08 vous êtes à Marseille, on rappelle, c'est le G500
01:24:10 c'est ça ? - Absolument, c'est le G500
01:24:12 à Marseille, qui a un groupe à peu près
01:24:14 700 ou 800 associations
01:24:16 c'est le sommet citoyen, avec des
01:24:18 débats différents
01:24:20 tout au long de la journée de jeudi
01:24:22 la journée de vendredi, la journée de samedi
01:24:24 vous pouvez assister à ces débats et vous inscrire sur le
01:24:26 site G500
01:24:28 hyper intéressant
01:24:30 et nous, on est aussi là-bas avec
01:24:32 Philippe David pour demain faire une émission
01:24:34 en direct avec ses associations
01:24:36 et il y a aussi le premier
01:24:38 Trophée Sud Radio à l'initiative
01:24:40 citoyenne et on a pendant
01:24:42 4 semaines fait
01:24:44 voter les citoyens
01:24:46 de très belles associations
01:24:48 qui ont
01:24:50 concouru pendant
01:24:52 plusieurs semaines
01:24:54 et on va pouvoir élire ce soir
01:24:56 il y a un dîner de gala, élire l'association
01:24:58 qui a remporté forcément
01:25:00 le maximum de suffrage
01:25:02 - Alors Cécile, Philippe arrive
01:25:04 dans un instant
01:25:06 un petit peu plus tard, vous savez comment il est
01:25:08 il est toujours un petit peu... - Il doit être en train de manger
01:25:10 quelque part !
01:25:12 - On a eu !
01:25:14 - Donc les 3 vrais voix qui sont là
01:25:16 Philippe Vigère, François Sdegoua et Sébastien Ménard
01:25:18 se disent
01:25:20 "on ne sera pas à Marseille"
01:25:22 alors qui y aura à côté de vous ?
01:25:24 - A Marseille, il y aura des associations en fait
01:25:26 il y a des grands débats
01:25:28 et nous, on va
01:25:30 traiter de
01:25:32 la démocratie versus l'autographie
01:25:34 nous on reviendra sur la république
01:25:36 l'école numérique, la démocratie
01:25:38 la justice, la représentativité
01:25:40 le système de santé
01:25:42 aujourd'hui dans nos sociétés
01:25:44 comment aujourd'hui les entreprises
01:25:46 en tout cas les associations s'engagent
01:25:48 sur des sujets citoyens pour faire avancer les choses
01:25:50 donc ça va être une émission qui va durer
01:25:52 2 heures, 2 heures de débat
01:25:54 sur des sujets qui nous concernent
01:25:56 tous et nos interlocuteurs
01:25:58 donc il n'y aura pas de vraies voix, vous allez nous manquer
01:26:00 mais nos interlocuteurs seront
01:26:02 des organisateurs
01:26:04 et surtout des fondateurs
01:26:06 d'associations - Elle est incroyable Cécile
01:26:08 parce que chaque jour dans l'émission
01:26:10 elle est intransigeante sur l'heure et elle finit
01:26:12 pile au moment où elle doit terminer
01:26:14 - Elle est très forte - Respect
01:26:16 - La meilleure d'entre nous
01:26:18 - La magie - Mélibus
01:26:20 - Merci les vraies voix
01:26:22 on se retrouve, allez à tout à l'heure
01:26:24 enfin plus tard, à demain même
01:26:26 Cécile, et puis nous on se retrouve dans un instant
01:26:28 pour les vraies voix qui font rouler la France
01:26:30 merci à vous tous