Franck Tanguy reçoit Christine Tasin, Laurent Artur du Plessis, Richard de Seze et Hilaire de Crémiers.
Au programme des débats :
1) Standard & Poor's n'abaisse pas la note de la France : une victoire ?
2) Réélection d'Erdogan en Turquie : quelles raisons et conséquences géopolitiques ?
3) Pourquoi la grande contre-offensive ukrainienne n'a pas eu lieu ?
Au programme des débats :
1) Standard & Poor's n'abaisse pas la note de la France : une victoire ?
2) Réélection d'Erdogan en Turquie : quelles raisons et conséquences géopolitiques ?
3) Pourquoi la grande contre-offensive ukrainienne n'a pas eu lieu ?
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00:00:00 Emmanuel Macron est un menteur.
00:00:03 Lors d'une prise de parole, il dit aux Français qu'il supprime la redevance audiovisuelle.
00:00:08 Mais il oublie de préciser qu'il continue de verser un chèque de 4 milliards d'euros par an aux médias du service public.
00:00:15 4 milliards que nous payons avec nos impôts issus dorénavant de la TVA.
00:00:20 On veut donc nous faire travailler deux ans de plus parce qu'il manque des milliards dans nos caisses de retraite,
00:00:25 mais des milliards partent en fumée pour financer les copains et les coquins de l'audiovisuel public.
00:00:32 Les coquins, ce sont ceux qui dilapident notre argent.
00:00:35 Ils se versent des salaires énormes, engagent des projets fous comme la plateforme vidéo Salto,
00:00:40 vouée dès sa naissance à l'échec, un désastre, un fiasco de 170 millions d'euros de pertes nettes,
00:00:47 et aucune sanction, notamment à l'égard de la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte.
00:00:54 Les copains, ce sont ceux qui profitent de notre argent.
00:00:58 Comment t'expliquer que le service public a donné de l'argent pour plus de la moitié des productions de Bernard-Henri Lévy ?
00:01:04 Des centaines de milliers d'euros déversés en pure perte pour lui,
00:01:08 mais aussi pour les documentaires de son épouse, mais aussi pour ceux de son principal associé.
00:01:13 Comment t'expliquer cet abus de copinage de la part de la firme BHL ?
00:01:18 Le plus grand milliardaire dans les médias, avec Drahi, Bouygues et les autres, c'est l'État.
00:01:23 Et l'argent de l'État milliardaire, c'est celui des contribuables, vaches à lait,
00:01:27 qui financent contre leur gré de la propagande 24h/24 et 7j/7.
00:01:33 Plus un centime pour le service public, telle doit être la mission de ceux qui veulent relever la France.
00:01:39 Pour TVL, il s'agit, malgré les intimidations, de rétablir une information libre, authentique,
00:01:46 exemplaire, vérifiée, pluraliste, désendoctrinée.
00:01:50 TVL contre les menteurs.
00:01:52 Pour cette action essentielle, nous n'avons pas l'argent de l'État, ni celui des oligarques ou des banques.
00:01:58 Nous ne disposons que du soutien de nos téléspectateurs.
00:02:01 Et nous faisons face, en ce mois de juin, à une situation très compliquée.
00:02:06 Il y a le coût normal de la multiplication de nos programmes,
00:02:10 avec plus d'enquêtes, de créations, de nouveautés, pour une télévision véritablement généraliste.
00:02:15 Il y a le poids de l'inflation qui nous frappe tous.
00:02:19 Et il y a aussi un vrai coup dur avec l'explosion de nos factures d'électricité.
00:02:24 Comme vos commerces de proximité, votre télévision de proximité voit passer sa facture de 15 000 à 100 000 euros.
00:02:32 Une facture multipliée par 6.
00:02:34 Alors, parce qu'il faut tailler en pièces la propagande des médias du pouvoir,
00:02:38 parce qu'il faut une alternative aux verrouillages idéologiques, ce que nous faisons depuis 10 ans,
00:02:43 il nous faut absolument obtenir de nouveaux moyens, financez TVL.
00:02:48 Depuis 10 ans, TVL a fait la preuve de son utilité pour établir les vérités et confondre les menteurs.
00:02:54 Alors, téléspectateurs et amis de TVL, bougez-vous, mobilisez-vous, financez TVL contre les menteurs.
00:03:01 C'est la seule solution.
00:03:04 [Musique]
00:03:32 [Générique]
00:03:46 Bonjour à tous, nouvelle émission de Tête à Clash.
00:03:49 4 invités, 3 sujets, 1 caricaturiste.
00:03:52 Les 4 invités, on commence par eux.
00:03:54 Hilaire de Crémier, bonjour.
00:03:56 Bonjour.
00:03:57 Christine Tazin, qui est bien accompagnée par son mari en coulisses.
00:04:00 Richard de Cez, bonjour.
00:04:02 Et Laurent Arthur du Plessis, bonjour.
00:04:04 Madame, messieurs, bonjour.
00:04:05 Heureux de vous avoir avec nous.
00:04:07 3 sujets.
00:04:09 Alors, le premier, c'est le non-abaissement de la note Standards & Poor's.
00:04:14 Est-ce une victoire pour la France ? C'est ça la question.
00:04:17 On va revenir sur les détails techniques.
00:04:19 Ça n'est pas sans importance, parce que ça a de grosses conséquences budgétaires.
00:04:23 On en parlera.
00:04:25 Turquie, c'est la spécialité de Laurent Arthur du Plessis, mais pas que.
00:04:29 Turquie, on va essayer de comprendre pourquoi Erdogan a gagné,
00:04:33 pourquoi les pays occidentaux ont été si aveugles à une victoire
00:04:37 qui était quand même relativement probable.
00:04:39 Et on va aussi regarder les conséquences.
00:04:41 Deuxième sujet.
00:04:42 Troisième sujet, la grande contre-offensive ukrainienne
00:04:46 qui a été annoncée par Zelensky depuis des mois,
00:04:50 qui a du mal à se dessiner.
00:04:51 Certains disent qu'elle a commencé d'autre part.
00:04:54 Là aussi, on va en parler.
00:04:56 Voilà, là, vous avez le cadre, vous avez les invités,
00:04:58 vous avez les sujets et il vous manque juste le caricaturiste,
00:05:01 l'homme qui met du sang sur les murs, Ignace, qui est déjà au crayon
00:05:05 et qu'on va retrouver en toute fin d'émission
00:05:07 avec les petites merveilles qu'il réussit à nous pondre à chaque fois.
00:05:11 Dans une heure de temps, rendez-vous compte.
00:05:13 Allez, à tout de suite.
00:05:14 [Générique]
00:05:38 Alors, standards Zandpour.
00:05:42 Ouf de soulagement à Bercy.
00:05:44 Ouf de soulagement à l'Elysée.
00:05:46 La France n'a pas perdu son double A.
00:05:50 Pas brillant, mais c'est déjà pas mal.
00:05:53 La question, c'est pourquoi ?
00:05:56 Quelles en sont les conséquences ?
00:05:57 Qu'est-ce qui se serait passé ?
00:05:59 Voilà, c'est ça le cadre que j'aimerais évoquer.
00:06:02 On parlera aussi de pourquoi les agences de notation existent,
00:06:06 de la situation économique de la France, tout ça.
00:06:09 Et c'est Christine Tazin qui s'y colle en premier. Christine.
00:06:12 Eh bien moi, ma première réaction comme ça, comme simplement, c'est…
00:06:16 Vendredi soir à 23h ?
00:06:17 Oui, bien sûr, bien sûr.
00:06:19 C'est de me dire, une fois de plus, les mondialistes aident Macron.
00:06:25 Parce que si on dégrade la note de la France,
00:06:29 c'est reconnaître que le Mozart de la finance, c'est vraiment un raté.
00:06:34 Et de le reconnaître officiellement.
00:06:36 Il me semble que c'est déjà un message, parce que, objectivement,
00:06:40 par rapport à la dernière, à un mois avant, qui avait été un petit peu dégradée,
00:06:45 la situation ne s'est absolument pas améliorée, au contraire.
00:06:48 On est surendettés, rien ne va plus.
00:06:51 Alors, ce qu'ont fait le maire Macron…
00:06:53 3 000 milliards de dollars, c'est comme ça là.
00:06:57 C'est absolument abominable.
00:06:58 On n'est pas loin de la situation de la Grèce,
00:07:01 quand il a fallu que, effectivement, la Troïka arrive à la rescousse.
00:07:05 Mais bon, et donc, d'un seul coup, un mois après,
00:07:09 "Oh non, finalement, ça va".
00:07:10 Alors, évidemment, on va dire que c'est le maire Macron
00:07:13 qui ont promis, juré, qu'ils allaient désendetter,
00:07:16 qu'ils allaient, effectivement, faire des économies extraordinaires.
00:07:21 Qui peut les croire ? En tout cas, pas nous, pas les Français.
00:07:25 Donc, ça veut dire qu'on fait semblant.
00:07:26 Et moi, je me dis qu'on sent, quand même, dans le paysage actuel français,
00:07:31 mais pas seulement européen, qu'il y a des ébauches de révoltes,
00:07:36 de révolutions, sans que, après l'histoire de la retraite, notamment,
00:07:41 et l'immigration qui arrive un peu partout,
00:07:45 les Français commencent vraiment à ouvrir les yeux et à dire "C'est plus possible".
00:07:50 Et ça, c'est une raison pour dégrader la note de la France ?
00:07:53 Non, justement, c'est une note pour rassurer les investisseurs
00:07:57 et permettre à Macron et l'Union européenne, telle qu'elle est,
00:08:02 de rester en place, quelque part, d'éviter une révolte, une révolution.
00:08:07 Vous voulez dire qu'il vaut mieux que ça aille plus mal,
00:08:10 plus profondément mal, pour que ça aille mieux après ?
00:08:12 Tout à fait, tout à fait.
00:08:13 Vous auriez souhaité la dégradation de la note ?
00:08:15 C'est pas moi, mais la BCE tient à faire disparaître la France.
00:08:19 La BCE sous l'égide des États-Unis, qui veulent, effectivement,
00:08:24 que la France, l'Europe, soit complètement annihilée, rédite, acquis, effectivement.
00:08:31 Qu'est-ce qui prend la suite ?
00:08:33 Pour ma part, je trouve que c'est une horrible, mauvaise nouvelle,
00:08:36 parce que l'État français, depuis 50 ans, dépense à qui mieux mieux.
00:08:41 On a cité un chiffre, et on pourrait citer un pourcentage,
00:08:44 c'est que la France est indétée au-delà de 100% du PIB.
00:08:47 Il y a quand même énormément de pays qui ne sont pas dans ce cas-là.
00:08:50 Il y a un club extrêmement fermé, qui sont justement ceux
00:08:53 qui ont été follement dépensiers depuis plusieurs décennies.
00:08:56 La France en fait maintenant partie, et donc c'est sans doute un miracle
00:09:00 que l'on doit à Emmanuel Macron et Bruno Le Maire.
00:09:02 Je trouve que c'est très inquiétant, en fait.
00:09:04 Pourquoi ? Parce que si la France n'a pas eu sa note dégradée,
00:09:08 il y a deux raisons majeures.
00:09:09 La première, c'est que la France est maintenant totalement assimilée à la zone euro.
00:09:13 Autrement dit, quoi que fassent les Français, on se dit que c'est la BCE…
00:09:18 Elle est portée par la zone euro, mais la puissance de la monnaie…
00:09:21 Elle est portée par la zone euro, autrement dit, elle est portée par l'Allemagne.
00:09:23 Donc cette non-dégradation nous inféode encore plus à l'Allemagne.
00:09:26 Ça, c'est le premier point.
00:09:27 Le deuxième point, c'est qu'à partir du moment où il y a des types aussi intelligents,
00:09:32 là aussi c'est ironique, que Pizani pour proposer de taxer les super-riches,
00:09:36 à partir du moment où il y a des règlements européens qui autorisent à prélever l'épargne,
00:09:40 on sait que les Français ont une épargne gigantesque.
00:09:43 C'est l'un des pays où le peuple épargne le plus.
00:09:46 Ce qui, entre nous, traduit à une petite inquiétude.
00:09:50 Une grosse inquiétude, même.
00:09:52 Parce que quand on n'épargne pas beaucoup, c'est qu'on se protège.
00:09:53 Oui, oui. Mais l'État a les moyens, s'il le veut, de pomper directement dans l'épargne des Français.
00:09:58 Donc, si on ne dégrade pas la note, c'est parce qu'on compte que l'Allemagne finira par réduire la France à sa botte
00:10:05 et on compte que l'État français, pour complaire à l'Allemagne, ira voler les Français.
00:10:09 Donc c'est une catastrophe.
00:10:10 Pour autant, si la note était passée de… alors, elle a été, pendant des années, à AAA.
00:10:16 Oui, jusqu'en 2012.
00:10:17 Voilà, c'est au moment de Sarkozy.
00:10:20 Ce club de AAA, c'est 11 pays actuellement seulement.
00:10:24 Il y en a 17 en tout qui ont soit le AAA, soit le AA+.
00:10:29 Et donc, si la France avait été dégradée, ça voulait dire un service de la dette plus coûteux.
00:10:34 Donc un coût global pour le pays.
00:10:36 Mais sûrement.
00:10:37 Il faut se réjouir quand même qu'elle n'ait pas été dégradée.
00:10:39 Non, parce que de toute façon, le service de la dette est absolument insupportable.
00:10:43 C'est pour ça que la France est déjà endettée à 100% du PIB.
00:10:46 Avec une dégradation, on aurait peut-être pu enfin faire en sorte que les politiques français,
00:10:51 qui sont quand même assez nuls, parlent de la dette comme étant d'un sujet majeur
00:10:55 et pas continuent à promettre à chaque fois de l'argent gratuit.
00:10:58 C'est même plus que 100%.
00:11:00 C'est 110%.
00:11:01 Et la charge de la dette aujourd'hui est à 54 milliards.
00:11:04 Par an.
00:11:05 Oui, par an.
00:11:06 Oui, c'est ça.
00:11:09 C'est le poste de dépense.
00:11:10 Ça va devenir le premier poste de dépense.
00:11:13 Et les taux sont à 3,4, 3,5.
00:11:17 Et ils vont inéluctablement monter.
00:11:20 Alors, qu'est-ce qu'a pu...
00:11:22 C'est pour rajouter sur ce que viennent de dire les prédécesseurs.
00:11:26 Je pense que le maire a expliqué une chose à ses techniciens de la finance.
00:11:34 C'est que la France avait dit, bien sûr, tout marche mal,
00:11:38 pas un seul service public ne marche correctement,
00:11:40 mais il y a un service qui marche, c'est Bercy.
00:11:43 Et pour prélever l'impôt.
00:11:45 C'est-à-dire qu'en France, ça rentre.
00:11:47 Et la charge de la dette représente à l'heure actuelle pratiquement 4% des recettes publiques.
00:11:53 Et donc il a simplement garanti aux étrangers, pas aux français, mais aux...
00:11:59 Je veux dire aux agences de notation.
00:12:01 Aux agences de notation.
00:12:02 Deux américaines.
00:12:03 Voilà, qui sont interaméricaines et qui couvrent les fonds de pension américains.
00:12:07 C'est-à-dire qu'il leur dit, vous pouvez continuer à investir dans des obligations françaises.
00:12:14 C'est ça.
00:12:15 Même quand ça passera à 4%, parce qu'il faut savoir qu'en plus de ça,
00:12:20 le génial DSK, une partie de cette dette, l'avait indexée sur l'inflation.
00:12:27 Parce qu'à l'époque, ça marchait bien.
00:12:30 Mais maintenant, du coup, ça va nous coûter encore plus cher.
00:12:33 Mais il y a une chose que le maire et Macron peuvent assurer,
00:12:36 c'est qu'il y a un service public en France qui fonctionne, c'est le raquettage de Bercy.
00:12:41 Là, ça marche très bien.
00:12:43 Et avec Atal, qui en plus de ça, rajoute, qui va en plus de ça,
00:12:46 contrôler la fraude fiscale et la fraude sociale.
00:12:50 Et on va faire rentrer l'argent.
00:12:52 Ne vous inquiétez pas, on sait faire.
00:12:55 Une des raisons pour laquelle il y a eu une réaction de différence entre Moody's,
00:13:00 non Fitch, pardon, et Standards & Poor's, c'est qu'entre-temps...
00:13:04 Non, Moody's, ça a été rendu le 23 avril, me semble-t-il.
00:13:08 Fitch, ça a été il y a un mois.
00:13:10 Et on était en pleine crise des retraites, alors que maintenant,
00:13:15 la crise, a priori, est derrière nous, ce qui expliquerait que la note a été maintenue.
00:13:20 C'est un des éléments de contexte.
00:13:22 C'était pour vous donner cette info, Christine.
00:13:24 Laurent Arthur du Plessis.
00:13:26 Il faut aussi, je crois, recadrer ça dans le contexte mondial
00:13:30 de surendettement hallucinant à l'échelle du monde.
00:13:34 Avec une telle exubérance de la création monétaire par les banques centrales,
00:13:41 aussi bien américaine qu'européenne, que japonaise, même chinoise,
00:13:46 qu'on a, par exemple, un surendettement américain abyssal.
00:13:51 Abyssal.
00:13:52 20 000 milliards de dollars, je crois.
00:13:55 Et d'ailleurs, il y a eu un bras de fer à nouveau, mais très sérieux, cette fois-ci,
00:13:58 pour que l'opposition républicaine veuille bien accepter qu'on...
00:14:03 Et l'a accepté.
00:14:04 Et l'a accepté.
00:14:05 Mais pourquoi ?
00:14:07 Il y aura un risque de défaut de paiement américain, d'ailleurs.
00:14:10 Ça, c'est un petit quadrangle qu'on rejoue avec le même résultat à chaque fois.
00:14:15 Mais cependant, ce qu'il faut voir, c'est qu'il y a une course à l'abîme mondiale.
00:14:20 Il y a un surendettement français.
00:14:23 Il n'y a pas encore de surendettement allemand.
00:14:25 Mais étant donné le sabotage des Nord Stream par les américains,
00:14:29 la rupture d'approvisionnement gazier liée au conflit ukrainorus, etc.,
00:14:35 l'Allemagne, justement, dont on disait qu'elle était un support
00:14:41 et une crédibilité pour les marchés financiers,
00:14:44 l'Allemagne en est maintenant à son deuxième trimestre technique,
00:14:49 donc de récession.
00:14:50 Elle est en récession techniquement.
00:14:51 Il y a deux semestres en négatif.
00:14:53 Et le vaisseau amiral allemand,
00:14:55 le vaisseau amiral de l'économie européenne, est en train de sombrer.
00:14:58 Les industriels allemands commencent à déménager les usines allemandes aux États-Unis
00:15:03 pour bénéficier de l'IRA, l'Inflation Reduction Act,
00:15:07 qui fait pleuvoir les subventions sur les usines qui s'installent sur le sol américain.
00:15:12 Et donc, ils déménagent les usines et les ingénieurs qualifiés.
00:15:15 – L'Allemagne a quand même un avantage pour qu'elle aille vers le redressement,
00:15:21 c'est qu'elle a une capacité d'endettement très importante
00:15:24 puisqu'elle est très raisonnable en termes de budget.
00:15:27 Donc, elle aurait la capacité, puisqu'elle a un AAA,
00:15:29 à lever de la dette pour réformer.
00:15:31 – Elle descend de plus haut, mais elle est frappée en plein cœur industrielle.
00:15:36 La supériorité économique allemande, c'est qu'elle a 21% de son secteur
00:15:40 consacré à l'industrie, une industrie de très haute qualité.
00:15:44 – C'est ça.
00:15:45 – Machines, outils, voitures haut de gamme.
00:15:47 – Et elle est prise entre la crise ukrainienne, le gaz,
00:15:49 et les problèmes avec la Chine et les oukaz américains pour…
00:15:53 – Voilà.
00:15:54 Et s'il y a bien une victime actuellement du contexte mondial,
00:15:57 c'est l'industrie allemande.
00:15:59 Et donc, par effet domino, l'Europe,
00:16:02 puisque 40% de notre commerce extérieur est orienté vers l'Allemagne, par exemple.
00:16:07 Donc, il y a des nuages à l'horizon,
00:16:10 et il y a une course en avant des banques centrales
00:16:13 qui continuent à fabriquer de l'argent ex-nilo
00:16:16 et à gonfler des bulles spéculatives, boursières notamment.
00:16:21 Et comme tout ça ne monte jamais jusqu'au ciel,
00:16:24 il y a de plus en plus, comme le font certains économistes,
00:16:30 des signaux d'alerte pour dire "attention, les bulles vont finir par éclater".
00:16:34 – Comme elles ont toujours éclaté.
00:16:36 – Bien sûr, la bulle qui est en train de grossir de manière très forte,
00:16:40 c'est celle de l'IA.
00:16:42 On voit ça à Wall Street, on voit ça dans la vallée en Californie.
00:16:48 Cette histoire pour autant de dégradation ou de non-dégradation,
00:16:54 selon les maisons de notation,
00:16:58 ça parle quand même de l'endettement, certes,
00:17:02 mais aussi des réformes à faire.
00:17:04 Pour baisser l'endettement, vous avez décrit une économie française
00:17:08 qui ne marche pas très bien,
00:17:10 des services publics qui dysfonctionnent largement.
00:17:13 Pourtant, comme il y a trop de dettes, il faut réduire les dépenses.
00:17:17 Les dépenses de l'État, c'est de l'éducation, c'est de l'armée,
00:17:20 c'est des services publics avec de la retraite et de la santé.
00:17:24 Où est-ce qu'on coupe pour améliorer la situation ?
00:17:27 – Nulle part, Macron promet en permanence
00:17:30 de continuer à arroser les Français de chèque.
00:17:32 En même temps qu'Elisabeth Borne et Bruno Le Maire
00:17:35 nous expliquent que maintenant, attention, il faut faire attention…
00:17:37 – Oui, on est à l'euro près comme vous le savez Bruno Le Maire.
00:17:39 – Oui, mais Macron continue à promettre qu'il va aider les plus pauvres,
00:17:43 aider les moyens plus pauvres, aider les presque plus pauvres,
00:17:46 aider les pauvres un peu, aider les moyens moyens.
00:17:49 – Les moyens moyens.
00:17:50 – Voilà, donc on n'a pas de… c'est un puissant fond, et une fois plus.
00:17:54 – Sans parler des dépenses somptuaires liées à l'immigration
00:18:00 qui explose vraiment de toutes parts.
00:18:04 50 000 euros un migrant, un mineur migrant isolé à l'année, c'est énorme.
00:18:10 – Vous voulez dire que c'est le coût de la restauration, de l'hôtellerie et tout ça ?
00:18:13 – Le prix et l'argent qui est distribué aux associations à migrants.
00:18:18 Quand vous voyez les associations dont les présidents gagnent plus que Macron,
00:18:24 donc payés par nos sous, quand vous voyez des associations
00:18:28 comme Viltaïs ou autres qui ont…
00:18:30 – Christine, le sujet s'est trompé.
00:18:32 – C'est énorme, c'est énorme.
00:18:34 – Si on réduit l'endettement, il faut réduire les dépenses.
00:18:36 – Mais ça, on n'en parlera pas, c'est-à-dire que c'est nous
00:18:39 qui allons voir nos dépenses, effectivement, nos coupures,
00:18:43 mais ils vont continuer à saisonner parce que c'est la politique européenne.
00:18:47 – Sauf que Christine, c'est un sujet de préoccupation,
00:18:51 mais on sait bien que réduire les dépenses en France,
00:18:54 il ne suffit pas de réduire le budget consacré aux migrants
00:18:58 ou de réduire le nombre de migrants pour résoudre la situation.
00:19:01 Il y a d'autres sujets à aborder. Qui va les aborder ?
00:19:04 – Quand on dit "il y a d'autres sujets", ça veut dire qu'on ne touche pas à celui-là
00:19:07 parce qu'il est politiquement… – C'est pas ce que je dis, Christine.
00:19:09 – Non mais si, j'insiste.
00:19:11 – Qu'est-ce que vous proposez tous ?
00:19:13 – Il faudrait changer de gouvernement et il faudrait que les hommes politiques
00:19:18 considèrent que la gestion en bon père de famille est une chose intelligente
00:19:22 et surtout acceptent, parce qu'une fois plus, il y a ce déni de réalité absolument stupéfiant
00:19:27 où plus les services publics se dégradent, plus on nous explique qu'en fait tout marche bien.
00:19:32 Donc l'éducation est une catastrophe, les hôpitaux sont une catastrophe,
00:19:35 la sécurité est une catastrophe, on nous explique qu'on va embaucher plus de policiers,
00:19:41 on nous explique qu'on va faire en sorte d'avoir un grenelle de la santé.
00:19:45 Donc on nous explique qu'on va plus dépenser, mais sans jamais se poser la question
00:19:49 de l'efficacité des euros déjà dépensés.
00:19:51 – Vous vous appelez au retour de Raymond Barre, c'est ça ?
00:19:54 Un Premier ministre qui serrerait à la vis ?
00:19:56 – Oui, en fait, ma nostalgie est encore un peu plus ancienne.
00:20:01 – Ah, vous voulez dire une demi-ville ?
00:20:03 – Oui, non, non, enfin un peu plus…
00:20:05 – Pourquoi pas ?
00:20:06 – Quelqu'un qui déciderait effectivement de réindustrialiser vraiment la France,
00:20:11 de faire en sorte de ne pas faire de cadeaux aux investisseurs étrangers,
00:20:15 puisque on se félicite que les gens viennent en France,
00:20:18 on nous explique qu'il y a énormément de gens qui vont débarquer,
00:20:21 on nous explique qu'il y a 13 milliards d'investissements
00:20:23 qui ont été gagnés par Bruno Le Maire, on a l'impression, voilà,
00:20:27 qu'il sortait à peine de son lit où il écrivait ses sottises,
00:20:30 qu'il a courus nu ou enrobé d'un drap pour séduire l'ensemble des investisseurs,
00:20:36 et ces 13 milliards vont produire 8000 emplois,
00:20:38 autrement dit, un coût absolument faramineux à l'emploi créé.
00:20:42 Mais pendant qu'on séduit les investisseurs, on pompe les Français,
00:20:45 donc c'est quand même ahurissant.
00:20:46 Sans compter les subventions qu'on va verser à ces gens-là,
00:20:49 et ils repartiront avec les...
00:20:51 Mais ça, c'est la même tactique, c'est la tactique symétrique à celle des États-Unis,
00:20:56 dont Laurent disait que les usines allemandes s'y transféraient,
00:21:00 c'est parce qu'elles sont attirées par des subventions.
00:21:02 La France se met au niveau du jeu, quoi.
00:21:05 En tout cas, elle tente de le faire.
00:21:07 Les États-Unis vont dépenser des centaines de milliards d'euros,
00:21:10 là où Bruno Le Maire et Macron nous expliquent que pour gagner la bataille
00:21:14 de l'intelligence artificielle, ils vont investir 30 milliards sur 10 ans.
00:21:17 C'est-à-dire, c'est même pas le budget de développement d'une des majors américaines.
00:21:20 Donc ce sont des nains.
00:21:21 – C'est absolument vrai.
00:21:23 Laurent Arthaud du Plessis.
00:21:24 – Il faut noter deux choses.
00:21:25 L'investissement dans la défense a des effets induits considérables en économie,
00:21:30 et c'est pas un poids mort.
00:21:31 Parce qu'en effet, ça fait travailler de nombreux sous-traitants industriels,
00:21:34 que ça revitalise, et d'autre part...
00:21:36 – Et c'est pas délocalisable, ou peu.
00:21:38 – Voilà, et d'autre part, les produits de l'industrie de défense,
00:21:41 on les exporte énormément, donc ça améliore le commerce extérieur.
00:21:44 – Vous dites "merci Poutine", parce que...
00:21:47 – Disons...
00:21:48 – Je suis provocateur, mais...
00:21:49 – Disons, en tout cas, oui, ça relance l'industrie de défense, quoi qu'insubstantiel.
00:21:52 D'autre part, ce qu'il faut voir aussi, il faut rendre hommage à De Gaulle, Pompidou,
00:21:57 qui justement, par une politique d'investissement industriel,
00:22:02 ont créé de l'emploi et de la modernité, et ça, ça manque cruellement.
00:22:07 Comme ça vient d'être dit, les allocations de ressources de l'État pour l'industrie sont misérables,
00:22:12 parce que justement, tout va vers les transferts sociaux, etc., les migrations, etc.
00:22:17 Mais il faudrait une vraie politique industrielle pour faire des activités à forte valeur ajoutée,
00:22:22 et à fort coefficient d'emploi, bien que l'intelligence artificielle ait limité ce coefficient,
00:22:28 mais quand même.
00:22:29 – Sauf qu'on voit que c'est très compliqué de reconstituer un tissu industriel qui s'est délité,
00:22:35 et qui s'est délité très progressivement, personne n'en s'en est vraiment rendu compte,
00:22:40 rares sont ceux qui ont crié au loup, et maintenant il n'y a plus d'usines.
00:22:43 – C'est pire, ça a été théorisé par des esprits distingués comme Jacques Attali et d'autres,
00:22:48 qui nous ont expliqué il y a 30 ans qu'il fallait justement ne plus s'occuper d'industrie
00:22:54 et laisser ça au pouilleux du tiers monde, et que nous, la voie royale, c'était le tertiaire et l'équaternaire.
00:23:00 On en paye le prix de ça.
00:23:02 – Les entreprises sans usines, le pays sans usines.
00:23:05 – On n'aura aucune solution pour réindustrialiser si on ne sort pas de l'Europe, enfin Frexit,
00:23:10 je ne vois plus d'autres solutions là où on en est.
00:23:13 – Oui, encore faudrait-il que le Frexit amène de l'attractivité sur la France,
00:23:17 parce que quand les entreprises s'installent, c'est qu'elles trouvent le pays accueillant.
00:23:21 Est-ce que qui que ce soit trouve que l'Angleterre est plus accueillante maintenant qu'avant ?
00:23:25 – L'Angleterre c'est d'autres problèmes.
00:23:27 – Les chiffres le montrent pas.
00:23:28 – D'autres problèmes structurels quand même.
00:23:30 Mais je crois que là où on en est, tant qu'on va dépendre de la BCE,
00:23:35 mais surtout effectivement de Der Leyen,
00:23:38 on aura une politique américaine qui vise à détruire la France, c'est automatique.
00:23:44 – Et l'Union Européenne nous interdit de faire des grosses structures
00:23:47 au prétexte qu'il faut de la concurrence.
00:23:51 Or, il faut créer de grosses structures, appuyées par les finances publiques,
00:23:56 comme avaient fait De Gaulle et Pompidou,
00:23:59 de manière à retrouver des lignes de force industrielle.
00:24:02 – Vous êtes sur la même lignée en fait, vous ne regardez pas.
00:24:04 Il y a 40 ans, mais 60 ans en arrière.
00:24:06 – Non, pas du tout.
00:24:07 D'abord, parce qu'on s'exagère très largement
00:24:09 la manière dont De Gaulle a réussi à décider,
00:24:11 le patronat français a rentré dans ses plans.
00:24:13 Il y a des exemples qu'on cite, le Boeing qui est une catastrophe économique,
00:24:17 et il y a deux ou trois réussites comme le Comiste…
00:24:20 – Le Diabus.
00:24:21 – Le Concorde, pardon.
00:24:23 Le Concorde qui est une catastrophe.
00:24:25 Il y a deux ou trois réussites comme le commissariat de l'énergie atomique,
00:24:28 mais fondamentalement, en fait,
00:24:30 quand on regarde l'histoire industrielle de la France,
00:24:32 De Gaulle n'a jamais réussi à susciter un nationalisme financier.
00:24:35 Je termine.
00:24:36 Par ailleurs, ce n'est pas du tout les industries à haute valeur ajoutée
00:24:38 qu'il faut faire venir.
00:24:39 Ça, c'est le rêve de Bruno Le Maire.
00:24:40 Je suis choqué que…
00:24:42 Mais bon, vous me pardonnerez, je plaisante évidemment Arthur,
00:24:44 mais je suis choqué que vous parliez comme Bruno.
00:24:46 – Je suis Laurent Raspat.
00:24:47 – Mais on se retrouve avec une volonté de haute valeur ajoutée,
00:24:52 alors que ce dont ont besoin les Français,
00:24:54 c'est de produits à basse valeur ajoutée
00:24:56 et d'industries à basse valeur ajoutée,
00:24:58 parce qu'on s'en fiche de produire des moteurs d'avion super intelligents
00:25:02 et des trucs aussi fabuleux que les rafales,
00:25:04 parce qu'en fait, on aurait juste besoin de produire des carburateurs.
00:25:07 Parce que là, pour le moment, les carburateurs, on les achète à l'étranger.
00:25:10 Donc on a besoin en fait de petites industries.
00:25:12 – Je voudrais dire quand même qu'on accepterait tous,
00:25:14 pour prendre l'exemple du carburateur, que le prix de notre voiture doublerait.
00:25:17 Qui est prêt à acheter une voiture 50 000 euros au lieu de 25 ?
00:25:21 – Mais le prix de la voiture ne doublerait pas, là aussi.
00:25:23 Il y a une espèce de chimère sur le fait qu'on est incapable de produire à bas coût.
00:25:28 On est capable de produire à bas coût.
00:25:30 Et d'ailleurs, beaucoup d'entreprises en France produisent à bas coût.
00:25:33 Tous ceux qui sont en train de travailler pour la grande distribution
00:25:36 avec les marques de distributeurs,
00:25:38 sont des industriels qui ont appris à produire à très bas coût.
00:25:41 – Il y a une chose…
00:25:42 – Ce sera le mot de la fin, parce qu'on a largement dépassé, Laurent.
00:25:45 – Ce n'a pas été qu'un échec apparent,
00:25:47 puisque les technologies explorées par Concorde ont nourri les exploits d'Airbus après.
00:25:52 Et Airbus écrase Boeing maintenant.
00:25:54 Donc Concorde a été l'ancêtre précurseur d'Airbus.
00:25:58 D'autre part, il y a eu Ariane.
00:26:00 – Ariane qui est un échec.
00:26:02 Airbus qui en fait fait jeu égal avec Boeing.
00:26:05 – Déjà supérieur à Boeing.
00:26:07 Et Boeing arrive à s'équilibrer par la puissance politique américaine.
00:26:11 Mais sans la puissance politique américaine, Airbus serait totalement distancé.
00:26:15 Et il y a toujours un moment où il faut amorcer l'industrie par l'appareil d'État.
00:26:21 – Et ça revient au sujet d'aujourd'hui,
00:26:25 c'est que l'appareil d'État manquant de capitaux pour amorcer quoi que ce soit,
00:26:29 il faudrait s'endetter davantage, est-ce bien raisonnable ?
00:26:32 Et même est-ce possible ?
00:26:34 – Ils vont figer les dépenses.
00:26:38 Et le fameux 1% qui déjà est décidé,
00:26:41 et le 1% portera sur quoi ? Sur les dépenses militaires à tous les coups.
00:26:44 Comme d'habitude.
00:26:45 – Le 1% étant, pardon, je vous le dis.
00:26:47 – D'abord, on stoppe les crédits.
00:26:49 – Il y a une lettre de cadrage qui est partie de Matignon très récemment
00:26:56 qui demande à tous les ministères -5%.
00:26:58 – -5%, oui.
00:26:59 – -5%.
00:27:00 – Aujourd'hui, t'es à 1%, c'est -5% !
00:27:02 – -5%.
00:27:03 Parce qu'il y a une sorte d'affolement quand même actuellement.
00:27:06 Allez, on en finit là, on reviendra sur ce sujet,
00:27:09 puisqu'on aura peut-être des dégradations,
00:27:11 puisque les perspectives ne sont quand même pas très joyeuses.
00:27:14 Allez, on va se retrouver dans quelques secondes
00:27:17 pour parler de la Turquie avec Laurent-Arthur Duplessis.
00:27:19 À tout de suite.
00:27:20 [Générique]
00:27:33 [Sonnerie de cloche]
00:27:36 Erdogan, élection surprise pour beaucoup en Occident,
00:27:42 pas tellement en Turquie, 52%, donc une victoire assez large.
00:27:46 Il y a eu l'espoir pour certains que l'opposant puisse passer,
00:27:52 ça ne s'est pas révélé vrai.
00:27:54 Alors on va demander à Laurent-Arthur Duplessis pourquoi,
00:27:59 et peut-être quelles en sont les conséquences.
00:28:02 Qui est Erdogan finalement ?
00:28:04 Il y a aussi une question là-dessus,
00:28:05 parce que certains disent que c'est un afro-dictateur,
00:28:07 on peut aussi penser que c'est un très bon stratège.
00:28:10 Laurent.
00:28:11 – Moi je dis dans tous mes livres sur la Turquie
00:28:13 que c'était un génie politique.
00:28:15 Je n'interdis pas son idéologie bien entendu,
00:28:18 mais son idéologie elle va au peuple turc.
00:28:21 C'est ce que l'Occident n'a pas voulu comprendre.
00:28:23 Le peuple turc ce n'est pas le peuple français,
00:28:25 c'est le peuple américain.
00:28:26 Et le peuple turc a vibré aux accents islamo-nationalistes d'Erdogan
00:28:31 et a passé l'éponge sur une inflation galopante,
00:28:35 une crise économique majeure, un pouvoir d'achat en dégringolade.
00:28:39 – L'inflation rappelez-nous c'est ?
00:28:41 – Officiellement ce serait 50%, mais en réalité c'est beaucoup plus.
00:28:46 – Mais c'est genre 30% ?
00:28:48 – Mais sur le produit alimentaire elle est quasiment à 100%.
00:28:51 Les Turcs ont maintenant beaucoup de mal à se nourrir correctement
00:28:56 dans les caisses populaires et souvent sautent un repas etc.
00:28:58 Cependant ils ont reconduit Erdogan,
00:29:01 parce que pour ce peuple turc le plus important
00:29:05 c'est la fierté retrouvée de la Turquie.
00:29:08 Erdogan a remis la Turquie au premier plan de la scène internationale.
00:29:14 Il a en fait finalement joué habilement de l'accord islamo-nationaliste
00:29:23 dans la campagne électorale en faisant une synthèse habile
00:29:27 depuis notamment 2015-2016 entre l'islamisme et le nationalisme kémaliste.
00:29:35 Et en fait il a réussi à s'associer avec une extrême droite laïque
00:29:41 et il a fait justement cette pirouette politique extraordinaire
00:29:47 de ramener à lui en fait des kémalistes purs et durs
00:29:51 qui sont des nationalistes et non pas des impérialistes.
00:29:56 – Kemal c'est juste pour recadrer,
00:29:57 Kemal c'est le grand dirigeant qui a amené la Turquie vers l'ère moderne
00:30:01 et qui a été un fervent partisan d'une société laïque, à l'image de l'Occident.
00:30:06 – À cette nuance près que c'est la Dyanet, le ministère des affaires religieuses
00:30:12 qui pilote la religion en Turquie et qui a été instituée par Kemal Atatürk,
00:30:18 ce qui n'a rien à voir avec notre laïcité de 1905,
00:30:22 dans la mesure où l'islam est religion d'État,
00:30:25 que cette religion d'État est administrée par le ministère,
00:30:29 la Dyanet des affaires religieuses et que 120 000 officiants
00:30:33 dépendent directement de ce ministère des affaires religieuses en Turquie
00:30:37 et aussi ventilé à l'étranger où ils sont des agents d'influence turc à l'étranger.
00:30:42 Donc c'est une religion d'État et Erdogan lui-même est un être profondément pieux
00:30:48 parce qu'en réalité Erdogan était surnommé quand il était adolescent
00:30:52 l'imam Bekamboğur parce qu'il assistait l'officiant du Quartet
00:30:57 qui était le quartier natal et il était très pieux, il est resté très pieux,
00:31:03 c'est pas du tout une posture, il est resté très pieux
00:31:06 et en même temps c'était un champion de foot comme Bekamboğur,
00:31:09 le champion allemand de l'époque.
00:31:11 Et c'est parce que son père n'a pas voulu qu'il soit embauché
00:31:14 par une grande équipe de foot turque qu'il s'est lancé dans le militantisme politique.
00:31:19 Sinon on aurait eu un champion de foot et pas le grand leader politique.
00:31:24 – Ok, allez Christine.
00:31:26 – Oui, je voulais simplement aussi dire que là aussi Erdogan a une victoire
00:31:30 qui nous est due aussi, nous les Européens, nous au niveau international.
00:31:35 – Vous voulez dire qu'on aurait pu influencer cette victoire et la favoriser ?
00:31:38 – Tout simplement parce qu'on lui a permis de prendre un certain rôle
00:31:43 sur les migrants par exemple avec le travail sur la crise en Syrie,
00:31:47 on lui a permis de prendre un rôle important aussi dans les négociations
00:31:52 sur l'OTAN, sur tout ce qui se passe un petit peu partout.
00:31:56 – Vous voulez dire le chantage contre la Finlande ou la Suède ?
00:32:00 – Par exemple, voilà, oui, oui, je pense que tout ça, ça joue
00:32:04 et du coup ça a permis par le rôle des médias de lui donner aussi une stature importante.
00:32:09 – Mais ce n'est pas la stature qu'il a parce que la Turquie,
00:32:12 quand on regarde géographiquement, est un état-clé exactement à la césure
00:32:16 entre l'Occident et l'Orient, entre l'Ukraine pour la sortie de la mer Noire,
00:32:21 est-ce que finalement il n'a pas le rôle que la géographie lui donne ?
00:32:25 – Pas seulement, de toute façon, parce qu'Erdogan c'est quand même
00:32:29 les frères musulmans et on les a laissés effectivement mettre un pied chez nous,
00:32:33 allègrement, les encourageant.
00:32:35 – Plus encore en Allemagne qu'en France.
00:32:37 – Oui, mais on ne l'a pas diabolisé.
00:32:39 – Il faut justement, dans la perspective de ce que vous venez de dire,
00:32:42 il faut comprendre que lorsque Erdogan arrive à pouvoir l'accaper,
00:32:46 la partie de la justice et du développement Erdogan,
00:32:49 lui en 2003 l'accaperait un an avant,
00:32:52 Erdogan, là où ça a été un génie politique notamment,
00:32:55 il a dit "bon, on ne va plus parler comme Erbakan, notre mentor à tous,
00:33:01 le mentor des islamistes turcs, on ne va plus stigmatiser l'Europe,
00:33:05 l'Occident et les valeurs occidentales et la démocratie,
00:33:09 on va dire qu'on est pour l'entrée dans l'Union européenne,
00:33:13 qu'on est pour les libertés publiques et qu'on est en fait des islamodémocrates
00:33:17 comme il y a des chrétiens démocrates en Allemagne.
00:33:19 – Il y a une confusion en Occident,
00:33:22 en assimilant islamodémocrate avec chrétien démocrate.
00:33:25 – Moi j'avais écrit un livre en 2005 où j'avais dit "mais Erdogan,
00:33:28 une fois qu'il aura cassé les reins de l'armée turque",
00:33:30 parce que l'intérêt c'était non seulement de se faire élire,
00:33:33 à ce moment-là il fallait apaiser des classes moyennes en pleine expansion
00:33:37 à cause de l'industrialisation galopante de la Turquie,
00:33:39 mais il fallait aussi apaiser les Occidentaux
00:33:43 et qu'ils disent à l'armée turque "gardienne de la laïcité clémaliste
00:33:48 et exerçant un despotisme éclairé avec effectivement
00:33:51 des libertés publiques très minces, voire inexistantes",
00:33:54 il a fallu que les Occidentaux disent à l'armée turque
00:33:57 "ne renversez pas le régime Erdogan comme vous avez renversé d'autres régimes
00:34:01 islamisants précédemment, dont celui d'Erbakan".
00:34:04 Et Erdogan qui avait fait 4 mois de prison est sorti de là justement
00:34:09 en disant "on va changer de rhétorique maintenant
00:34:11 sinon on va retourner en prison à la première occasion".
00:34:13 Et ça c'est un coup de génie.
00:34:15 Et une fois, et ma prévision s'est avérée exacte,
00:34:17 c'est-à-dire une fois que l'armée turque a été cassée
00:34:21 par l'essor des libertés publiques que lui Erdogan a installées
00:34:25 et qui ont rogné les ailes de l'armée turque
00:34:27 puisqu'elle avait besoin d'être autoritaire cette armée turque,
00:34:29 et bien à ce moment-là dans un deuxième temps,
00:34:32 il a saccagé les libertés publiques qu'il avait lui-même instituées
00:34:37 et il a installé ce despotisme que nous connaissons maintenant,
00:34:41 bridant les syndicats, les médias et les enseignants.
00:34:46 – Je reprends là, pendant la campagne électorale,
00:34:48 il y a eu un chiffre qui m'a frappé, c'est que l'opposant
00:34:51 a eu 60 fois moins accès aux médias qu'Erdogan et son équipe.
00:34:57 – Ça a été très marqué.
00:34:59 – Tu imagines ça en France, ça a été très inégalitaire.
00:35:01 – C'est complètement fou.
00:35:03 – C'est complètement fou. Alors, Richard.
00:35:07 – D'une part, je veux dire que la victoire d'Erdogan n'est pas si écrasante.
00:35:10 – 52% ?
00:35:11 – Oui, 52%, on est un peu loin du plébiscite,
00:35:14 c'est le score de Macron et on voit ce que ça vaut.
00:35:18 On se retrouve avec, surtout, quelqu'un qui a été soutenu en permanence
00:35:22 par l'Union Européenne dans toutes ses dérives dictatoriales
00:35:25 et quelqu'un qui, là, pour le moment, représente un danger,
00:35:28 non seulement à cause de sa gestion de l'immigration
00:35:30 qu'il continue à jouer comme une arme pour faire déferler des chances
00:35:35 pour toute l'Europe, mais dont l'Europe n'a pas envie de saisir,
00:35:38 en tout cas moins qu'avant,
00:35:39 non seulement parce qu'effectivement, avec les pays septentrionaux,
00:35:43 il exige la reconnaissance de sa politique intérieure
00:35:48 comme étant une condition de son autorisation de rentrer dans l'OTAN.
00:35:51 On voit d'ailleurs ce que ça signifie qu'une politique américaine
00:35:54 qui fait rentrer la Turquie dans l'OTAN, ce qui est quand même une idée aberrante.
00:35:59 C'est moins sa situation géographique que le pouvoir
00:36:01 que lui ont donné les Américains avec l'OTAN
00:36:03 qui explique le succès d'Erdogan.
00:36:05 Et enfin, c'est quand même quelqu'un qui est non seulement à massacrer les Kurdes,
00:36:09 mais s'apprête en fait à laisser les Arméniens se faire massacrer.
00:36:12 Donc, c'est peut-être un génie politique, mais c'est surtout quand même…
00:36:16 Je ne parle même pas de la dictature et de la privation de liberté.
00:36:19 Je ne suis pas certain qu'Ataturk, qui était vraiment un grand démocrate,
00:36:24 nique d'une manière générale la corne d'or
00:36:26 et les Ottomans ont été un modèle de démocratie éclairée.
00:36:30 Mais on se retrouve avec quelqu'un qui en fait est un fou furieux
00:36:35 qui passe son temps à écraser tous ses ennemis de l'intérieur et de l'extérieur.
00:36:38 C'est une catastrophe.
00:36:39 – Une politique, ça ne veut pas dire une offensive, attention, comprenons-nous bien.
00:36:42 – Ce qu'on a observé quand même pendant la…
00:36:45 En tout cas, ce que j'ai découvert, moi qui connais un peu la Turquie,
00:36:48 c'est que c'est un peuple très politique.
00:36:51 J'ai découvert que dans les journaux, et c'est vrai que quand on va en Turquie,
00:36:55 les journaux sont très épais parce qu'il paraît qu'il y a 20 ou 30 pages
00:36:58 de débats politiques à l'intérieur des journaux.
00:37:01 – Et ils sont très… – Parce qu'il n'existe pas en France.
00:37:03 – Ils écrivent de leur passé ottoman.
00:37:05 Il y a des feuilletons sur les victoires ottomanes qui font fureur en Turquie
00:37:10 et pas seulement dans d'autres pays,
00:37:12 puisqu'ils sont traduits dans d'autres langues dans le monde musulman.
00:37:15 Et le peuple turc est très attaché à une histoire lointaine
00:37:18 parce que le peuple turc est relié à son histoire par les feuilletons,
00:37:22 par les récits, etc.
00:37:24 – La victoire est identitaire, la victoire d'Erdogan est identitaire.
00:37:28 – Elle est complètement identitaire et c'est pour ça qu'elle a trompé
00:37:30 les prévisionnistes occidentaux qui ne comprennent pas ce qu'est l'identité.
00:37:34 – Ce que je disais, il y a eu confusion à un moment dans certains esprits
00:37:37 entre islamo-démocrate et démocrate-chrétien.
00:37:41 Je sais que tout à l'heure quand j'ai dit ça, Richard a hurlé,
00:37:45 il m'a regardé, il m'a fusillé du regard, mais il est certain,
00:37:48 c'est vrai, mais il est certain qu'il n'empêche,
00:37:50 certains analystes ont pensé ça.
00:37:52 – Complètement, et d'ailleurs l'Occident est marqué par la philosophie d'Auguste Comte,
00:37:56 c'est-à-dire le développement économique,
00:37:59 comme le doux commerce en parle Montesquieu,
00:38:01 le développement économique induit la paix et l'entente à travers le monde.
00:38:07 Et c'est cet esprit comtiste qui irrigue constamment les analyses des occidentaux.
00:38:12 Alors quand ils sont confrontés à l'irrationnel, entre guillemets,
00:38:15 pour eux l'irrationnel qui consiste à rêver de l'Empire Ottoman,
00:38:19 à en avoir la nostalgie et à affirmer un orgueil pan-turc à la face du monde,
00:38:25 ils ne comprennent pas, parce qu'ils sont comtistes.
00:38:28 Pour eux tout se ramène à une équation économique,
00:38:31 et à partir du moment où on a la prospérité,
00:38:33 on se fond dans le grand tout mondial.
00:38:36 C'est tout le problème de l'Occident ça.
00:38:38 – Oui, qui a mal analysé la Turquie, qui a mal analysé la Chine,
00:38:41 qui a pas bien anticipé.
00:38:42 Il y en a un qui n'a pas parlé, s'il a le craigneux, j'en verrais quand même lui.
00:38:45 – Il ne prend ses forces que de nos faiblesses.
00:38:47 De fait, il exerce perpétuellement un chantage,
00:38:50 et un chantage aussi bien dans sa politique extérieure,
00:38:53 que ce soit avec ses fameux migrants dont il est prêt à ouvrir les vannes
00:38:58 pour inonder l'Europe, que sa manière même de diriger
00:39:02 les minorités turques à l'intérieur des pays occidentaux,
00:39:05 et sa façon de considérer que la mer Aigée lui appartient,
00:39:09 et donc il va tout faire pour de fait créer les incidents, et il est le maître…
00:39:13 – Il est trop en opposition avec la Grèce, hein.
00:39:15 – Bien sûr, bien sûr.
00:39:16 – Il y a des incidents dont on a déjà parlé ici, des tronflées,
00:39:18 où ça peut mal terminer, effectivement.
00:39:20 – Où nous pouvons être concernés, et avec cette possibilité incroyable,
00:39:25 au nom de fait du pan-turquisme qu'il a islamisé en plus,
00:39:29 à la différence d'Atatürk, mais je suis là tout à fait d'accord avec vous,
00:39:35 mais il en profite pour évidemment écraser ses voisins.
00:39:39 Il règle le problème kurde, il veut régler le problème syrien,
00:39:43 et il ne marche avec personne, il se sert tantôt de Poutine, tantôt de…
00:39:50 – C'est amine, puisqu'il fournit à la fois des drones à l'Ukraine,
00:39:53 et il est celui qui parle à Poutine.
00:39:55 – Comment se fait-il que l'Union Européenne est à genoux devant ce gars-là ?
00:39:58 C'est inimaginable.
00:39:59 – Parce qu'elle est l'esclave des États-Unis, c'est les États-Unis qui donnent les ordres.
00:40:04 – Est-ce que c'est pas pour rien ?
00:40:06 – C'est une philosophie finalement, le type est infréquentable,
00:40:09 mais c'est le seul qu'il y a avec qui parler.
00:40:11 – On lui a donné des milliards, des milliards, l'Europe lui a donné des milliards
00:40:17 pour qu'il veuille bien retenir sur ses côtes les Syriens,
00:40:21 et on s'est laissé avoir par ce chantage.
00:40:24 – Et à la pire de ce qu'on venait de dire, il y a une chose dont on parle très très peu,
00:40:27 c'est que Erdogan a financé le développement d'une flotte de guerre incroyablement puissante,
00:40:35 les chantiers navals militaires turcs sont dans une suractivité extraordinaire,
00:40:41 et ils viennent par exemple de mettre à l'eau un navire amiral énorme
00:40:45 qui ressemble à nos Mistral, nos fameux Mistral, un navire de commandement,
00:40:49 l'industrie navale turque est capable de ça,
00:40:52 et si Erdogan fait du forcing sur l'industrie navale militaire,
00:40:58 c'est pas pour l'envoyer dans l'Indo-Pacifique, c'est pour régner sur la Méditerranée.
00:41:03 – Bien sûr.
00:41:05 – Là il va s'opposer aux grands pays qui bordent la Méditerranée,
00:41:08 a priori il fait quand même pas le poids.
00:41:10 – En plus, combien on a de bateaux ? En Méditerranée on en a combien ?
00:41:13 – La France, combien d'optimistes ?
00:41:15 – Et quant aux États-Unis, lorsque la Turquie a envahi le nord de Chypre en 1974,
00:41:20 alors qu'elle était membre de l'OTAN, les États-Unis ont laissé faire.
00:41:24 – Et de plus il en sera du haut, personne ne remet ça en cause.
00:41:27 – Vous pensez qu'on a un risque de confrontation entre un membre de l'OTAN, la Turquie,
00:41:31 et d'autres membres de l'OTAN ?
00:41:33 – En tout cas, on a un risque de confrontation avec la Grèce, ça c'est clair,
00:41:36 et de toute façon ça se produira, mais à terme, je pense qu'il y a un risque
00:41:41 de confrontation avec les grandes puissances latines, c'est-à-dire France, Italie, Espagne,
00:41:47 parce qu'il y a une volonté hégémonique d'Erdogan sur la Méditerranée.
00:41:51 – Mais qu'est-ce que serait, alors, là il y a quelque chose moi qui m'échappe,
00:41:55 c'est quoi ce mythe pan-turc de reconstitution d'un emprisonnement ?
00:41:59 – C'est le pire, quels sont les pays sur lesquels la Turquie pourrait avoir du poids
00:42:03 alors qu'ils sont tous indépendants ?
00:42:05 – Les pays de l'Asie centrale, ils ont des minorités turques.
00:42:09 – Turkophones.
00:42:11 – Turkophones, oui bien sûr, ça va jusqu'en Chine.
00:42:13 – Le vote de la diaspora turque dans les pays occidentaux,
00:42:18 ils ont donné une grande majorité à Erdogan, c'est pas un hasard,
00:42:21 c'est-à-dire que quand on parle de "les gens vont s'assimiler", etc.
00:42:25 en fait il se passe exactement le contraire, c'est-à-dire qu'ils vivent encore plus en groupe
00:42:29 et que dans les pays comme la France, comme l'Allemagne, etc.
00:42:33 ces gens-là se cristallisent sur l'islam, sur l'origine
00:42:38 et forment justement à l'intérieur des pays occidentaux
00:42:42 des entités qui le jour-dit ne sont pas de notre côté, c'est évident.
00:42:46 – Et tout à fait à l'appui de ce que vous venez de dire,
00:42:49 les loups gris qui sont les milices d'extrême droite laïques,
00:42:53 disons quémalistes laïques, font tout à fait cause commune,
00:42:58 ces loups gris, avec l'islamo-nationalisme d'Erdogan,
00:43:02 puisqu'on a bien vu dans cette élection que le noyau commun à tous,
00:43:07 c'est le nationalisme.
00:43:09 Alors ces loups gris, qui ne sont pas des islamistes,
00:43:12 qui sont plutôt des laïcs, sont finalement très contents
00:43:15 qu'Erdogan redonne à la Turquie sa fierté pan-turque
00:43:19 et font cause commune avec lui.
00:43:21 – C'est ça la clé en fait. – C'est la clé.
00:43:23 – D'ailleurs c'est la clé qui lui a permis de gagner l'élection,
00:43:26 l'alliance de la CAP avec le grand parti disons quémaliste pan-turque,
00:43:35 et c'est ça la clé.
00:43:37 Et finalement ces loups gris, à partir du moment où on leur donne
00:43:40 un orgueil national, bon ben l'islam très bien, très bien.
00:43:43 – Finalement ils digèrent.
00:43:44 – Allez, on s'arrête là parce qu'on a vraiment débordé à chaque fois
00:43:47 pour entamer le troisième sujet.
00:43:49 Dans quelques secondes, merci et à tout de suite.
00:43:52 [Musique]
00:44:07 [Sonnerie de cloche]
00:44:10 – La guerre ukraino-russe, Zelensky, le président du pays envahi,
00:44:15 annonce depuis des mois une contre-offensive d'ampleur.
00:44:20 Cette contre-offensive, pardon, on l'attend.
00:44:24 Certains disent que ça y est, ça a commencé.
00:44:28 On voit quand même avec la destruction du barrage sur la Dniepr
00:44:33 que ça ne commence pas très très bien.
00:44:35 Je vais me tourner vers vous Laurent-Arthur Duplessis.
00:44:38 Qu'est-ce qu'on peut en tirer comme conclusion ?
00:44:41 Quelles sont les chances de réussite de l'Ukraine dans ce contexte ?
00:44:45 – Eh bien c'est la russienne effectivement cette contre-offensive.
00:44:47 Et pourquoi ? Je crois que le malheureux Zelensky est très embêté.
00:44:51 Les américains la lui demandent
00:44:53 parce que l'électorat américain commence à en avoir marre de tout ça.
00:44:56 – Ils lui demandent la contre-offensive pour prouver que c'est ça ?
00:44:59 – Pour prouver que tout l'argent qui a été déversé sur l'Ukraine par les américains
00:45:03 au dépend des dépenses sociales aux États-Unis
00:45:05 ou des gens qui ont un boulot qui couche dans leur voiture
00:45:07 parce qu'ils ne peuvent pas se payer un logement,
00:45:09 ces gens et d'autres disent mais enfin,
00:45:11 cet argent qu'on donne à l'Ukraine avec en plus maintenant des rumeurs de corruption
00:45:15 qui commencent à ressortir pour l'Ukraine,
00:45:17 parce qu'elle est énorme la corruption en Ukraine, on le sait bien,
00:45:20 eh bien alors il faut un résultat.
00:45:23 C'est-à-dire qu'il faut, Washington demande aux ukrainiens
00:45:27 de lancer cette contre-offensive
00:45:29 alors qu'ils n'ont absolument pas les moyens nécessaires en chars, en missiles
00:45:35 et ils n'ont pas d'aviation pratiquement, donc ça va être une boucherie.
00:45:41 – Il va y avoir des F-16 qui seront…
00:45:43 – Ils ne seront pas opérationnels avant plusieurs mois
00:45:46 et ils ne serviront pas à la contre-offensive qui doit se tenir cet été.
00:45:49 Et cette contre-offensive va être une boucherie pour les ukrainiens
00:45:52 parce que quand on attaque, il faut être à trois contre un.
00:45:55 Les russes ont organisé plusieurs lignes de défense en profondeur
00:46:00 et ils sont bons dans la défensive
00:46:02 et les ukrainiens vont saigner horriblement
00:46:06 et ils ne sont pas sûrs du tout d'avoir un résultat très important.
00:46:09 – Vous êtes très pessimiste sur le résultat de cette contre-offensive.
00:46:12 – En plus… – On voit des signes tasards.
00:46:14 – Moi je serais optimiste, pas de contre-offensive,
00:46:17 l'Ukraine disparaît et on arrête avec ce problème-là.
00:46:21 – L'Ukraine disparaît ?
00:46:23 Ça vous semble envisageable ou souhaitable Christine ?
00:46:25 – Avec Zelensky oui, c'est souhaitable, bien sûr.
00:46:28 C'est Zelensky qui nous emmène, Zelensky est le grand frère étasunien.
00:46:32 Évidemment, les États-Unis ça fait 30 ans qu'ils préparent ça
00:46:36 et qu'ils veulent pousser effectivement Poutine et la Russie à envahir, à réagir.
00:46:40 – Qu'est-ce qu'ils font du peuple qui dit "on ne veut pas être russe"
00:46:43 et "on veut rester ukrainien" ?
00:46:45 – Et qu'est-ce qu'on fait du peuple du Donbass,
00:46:47 et qu'est-ce qu'on fait du peuple de Crimée
00:46:49 et qu'est-ce qu'on fait de tout ce peuple
00:46:51 qui a subi pendant des années des persécutions justement du pouvoir ukrainien
00:46:57 parce que russophone et qui a reçu sans arrêt des missiles sur la tronche, etc.
00:47:04 Ça a duré des années.
00:47:05 – Vous justifiez l'invasion et vous souhaitez en fait que l'Ukraine le perde.
00:47:10 – Moi je souhaite la victoire de Poutine clairement
00:47:12 pour revenir à quelque chose de correct, pour défendre effectivement les russophones.
00:47:18 – C'est quoi l'Ukraine et la Russie correctes ? Dites-moi ça.
00:47:22 – Je crois que c'était ce qui était prévu par les accords de Minsk
00:47:26 que ni les États-Unis ni l'Ukraine ne se sont empêchés,
00:47:31 ne se sont dépêchés de signer pour justement pousser la Russie à bout.
00:47:37 On a des textes quand même qui sont terribles.
00:47:39 C'est les États-Unis qui ont fomenté la révolution ukrainienne de 2014
00:47:47 et ensuite ils ont gagné du temps pour préparer une offensive contre la Russie
00:47:52 et menacer Poutine en disant "on va le cerner".
00:47:58 – Je vais faire circuler la parole. Vous êtes vous aussi en faveur ?
00:48:01 – Forcément pas. D'abord Poutine est un agresseur, l'Ukraine existait
00:48:06 et on va parvenir sur les mille ans d'histoire ukrainienne
00:48:09 pour expliquer que le pays n'existait pas ou que c'était juste une création russe.
00:48:13 Vous comprenez la Russe au XIIe siècle, je trouve là on a atteint un degré d'irréalité.
00:48:20 Poutine agresse l'Ukraine, l'Ukraine se défend.
00:48:24 Poutine a présenté ça comme une guerre de libération.
00:48:26 On n'a pas eu l'impression que les gars étaient accueillis en libérateurs.
00:48:30 La manière dont ils ont libéré une partie du territoire ukrainien
00:48:33 a consisté à annihiler absolument les villes prétendument libérées.
00:48:37 Je suis extrêmement dubitatif sur le narratif russe.
00:48:41 En revanche, pour reparler de la contre-offensive,
00:48:46 que cette contre-offensive ukrainienne soit compliquée d'un point de vue militaire,
00:48:50 puisque toutes les promesses qui ont été faites,
00:48:52 et qui sont déjà en partie satisfaites quand même,
00:48:54 sans l'apport continuel de matériel et de conseils venant de la part de l'OTAN,
00:48:59 l'Ukraine n'aurait sans doute pas résisté au point où elle résiste.
00:49:02 Ce que je vois aussi, c'est que cette armée russe qu'on nous présentait
00:49:05 comme étant une espèce de phénix et les guerres moyenne-orientales
00:49:09 avaient, paraît-il, révélé à quel point ils étaient super puissants
00:49:12 en matière de guerre électronique et à quel point ils étaient des génies tactiques et stratèges.
00:49:17 Là, on a l'impression quand même qu'ils sont en train de patiner dans la choucroute,
00:49:19 la vodka et je ne sais pas quel type de yaourt ils ont sur place,
00:49:23 mais ça n'a pas l'air de marcher avec cette espèce de génie russe qu'on nous a tant vanté.
00:49:28 On a plutôt l'impression que c'est, comme d'habitude, une guerre russe
00:49:31 avec des généraux qui sont de purs bouchers,
00:49:33 qui se disent qu'ils ont un peuple de 130 millions
00:49:36 et qu'ils peuvent en fait continuer à dépenser largement le sang russe
00:49:39 et qu'effectivement ils sont à trois contre un.
00:49:42 – Vous êtes vraiment totalement opposé au point de vue de Christina.
00:49:45 Laurent, je vous ai vu lever la main, mais Hilaire n'est pas intervenue.
00:49:48 Hilaire, je vous cède la parole.
00:49:49 – Je crois qu'à propos de ça, ça se complique parce que le fait,
00:49:52 c'est devenu aujourd'hui une guerre de propagande.
00:49:55 C'est-à-dire que ce soit du côté russe ou que ce soit du côté ukrainien,
00:49:59 il est impossible d'avoir une estimation véritable de la réalité,
00:50:04 chacun faisant son discours, son narrative comme on dit maintenant
00:50:08 et du coup il est extrêmement difficile de porter un jugement
00:50:12 sur la question que vous posez, c'est-à-dire la contre-propagande et l'avenir.
00:50:18 Il y aurait eu certainement, je pense, avant des possibilités de diplomatie,
00:50:24 mais qui ont été écartées systématiquement.
00:50:27 En grande partie, je suis bien d'accord, moi je suis persuadé
00:50:31 que notamment les britanniques, les services britanniques
00:50:34 sont extrêmement impliqués dans la guerre en Ukraine.
00:50:37 Et ça ils l'ont toujours fait, c'est une constante.
00:50:39 – Ils ne s'en cachent pas.
00:50:41 – La question c'est…
00:50:43 – C'est une constante dans l'entrée de guerre.
00:50:45 – La diplomatie du côté russe, il n'y a pas eu d'ouverture
00:50:48 et du côté ukrainien, ils disent "ben écoutez, on n'a rien à négocier
00:50:51 puisque l'agresseur devrait au minimum revenir aux frontières d'avant".
00:50:55 – Le grand danger pour nous, puisqu'il s'agit de la France,
00:50:58 le grand danger pour nous, c'est qu'on se trouve confronté
00:51:00 dans une guerre de propagande où de fait maintenant,
00:51:03 le chef de l'État français livre les avions du gouvernement français
00:51:09 pour permettre à Zelensky d'aller de sommet en sommet.
00:51:11 – C'est certain que Macron a changé de position.
00:51:13 – Oui, complètement.
00:51:14 – Il y a essayé de négocier le cas aussi, maintenant il considère que c'est terminé.
00:51:18 – Complètement, c'est-à-dire que là il y a un danger à mon avis
00:51:20 parce que probablement peut-on penser que les services britanniques visent cela,
00:51:30 c'est-à-dire arriver à un incident, un avion qui dépasse la frontière,
00:51:36 parce que là pour le moment on est en train d'engager,
00:51:39 de faire des troubles à l'intérieur même de la Russie,
00:51:42 et il suffit d'un incident, même petit.
00:51:47 – Pour provoquer quoi ?
00:51:48 – Pour provoquer le pire, moi je crois que…
00:51:50 – Vous voulez dire ?
00:51:51 – Il peut y avoir un déchet…
00:51:52 – Une réponse nucléaire ou une co-belligérance, une entrée en guerre de l'Europe ?
00:51:57 – C'est ce que veulent les britanniques, incontestablement.
00:52:00 Et d'autant plus qu'ils ont quitté l'UE et qu'ils la manœuvrent comme ils le veulent.
00:52:04 – Oui mais avec des armées dont on se rend compte, à l'image de l'armée française,
00:52:08 qu'elles sont relativement mal équipées, en retard, avec peu d'hommes…
00:52:12 – Plus mal équipées, plus obsessives, vous parlez de l'armée française.
00:52:14 – Donc quel serait l'intérêt de l'Angleterre ou de la France
00:52:17 de participer au conflit directement ?
00:52:20 – Je pense que les anglo-saxons, c'est comme dans l'entre-deux-guerres,
00:52:23 c'est eux qui ont refait la puissance allemande,
00:52:25 et tout ça pour empêcher la France d'être la puissance continentale.
00:52:30 Et cette espèce de manie anglaise d'intervenir systématiquement sur le continent
00:52:37 et en se dégageant, parce qu'eux, ils se sont dégagés.
00:52:41 Je ne suis pas du tout sûr que les anglais perdent tous
00:52:45 sous prétexte qu'ils ont quitté l'Europe.
00:52:48 Leurs pêcheurs sont en train de gagner sur les pêcheurs français.
00:52:51 – Ça c'est une autre question.
00:52:52 Mais enfin c'est pour dire, un britannique n'abandonne jamais l'intérêt britannique.
00:52:57 Il n'y a que le français qui abandonne systématiquement l'intérêt français.
00:53:01 Et le russe restera toujours russe, et l'américain restera toujours américain.
00:53:05 Il n'y a que le français qui ne sera jamais, jamais national.
00:53:08 – Allez, Laurent Arthur du Plessis.
00:53:10 – Je vous rappelle juste que Gorbatchev, être paisible et sympathique,
00:53:15 avait obtenu de James Baker, secrétaire d'état américain,
00:53:19 en 1990-91, la promesse que l'OTAN ne s'étendrait pas à l'Est.
00:53:23 Cette promesse, pour ne pas avoir été signée,
00:53:26 en a été réelle, comme a été attesté par tous les témoins et les diplomates de l'époque.
00:53:32 Et tout par-delà, ce que ne veulent pas comprendre les occidentaux,
00:53:35 c'est que ce peuple russe, sur cette immensité plate,
00:53:38 a été au fil de l'histoire, soumis à la Horde d'Or pendant 250 ans,
00:53:44 au milieu de l'Est, soumis aux invasions européennes venues de l'Ouest,
00:53:49 les Chevaliers teutoniques, les Napoléons, etc.
00:53:53 Et qui a dans la psyché russe, ce que les occidentaux appellent une paranoïa,
00:53:58 mais qui est en tout cas une hantise de l'envahisseur,
00:54:01 parce qu'ils n'ont pas d'obstacle naturel, c'est une immense plaine.
00:54:04 Et les occidentaux n'ont pas voulu comprendre qu'il ne fallait pas l'étendre, l'OTAN,
00:54:09 parce que ça allait exacerber cette paranoïa entre guillemets.
00:54:13 Et comme disait le Général de Gaulle, on ne fait de bonne politique qu'avec les réalités.
00:54:18 La réalité, c'est la psyché russe, ça c'est une réalité.
00:54:21 – Je crois à Richard de Sès qui boue à l'intérieur.
00:54:25 – Alors après l'analyse au premier degré, élémentaire,
00:54:28 ça veut dire oui, Poutine a attaqué l'Ukraine,
00:54:30 sauf que l'Ukraine s'apprêtait à l'attaquer avant lui.
00:54:32 Bon, mais admettons, mais il y a tout l'amont, et si on ne comprend pas l'amont,
00:54:37 on ne peut pas comprendre ce qui en découle.
00:54:40 Et d'autre part, il faut savoir que dans les théories de Mackinder,
00:54:43 l'Anglais est repris par les Américains, il faut contrôler le continent euro-asiatique,
00:54:50 il faut le contrôler par justement la zone ukraino-russe,
00:54:53 il faut le contrôler en abattant l'Ukraine, clé de voûte de la puissance russe.
00:54:59 Et ça, ça a été repris par Brzezinski dans son…
00:55:03 – Sauf qu'on avait affaire à un pays indépendant.
00:55:05 – On avait affaire à un pays indépendant.
00:55:08 Beaucoup analysent cette guerre comme la dernière guerre du XXème siècle,
00:55:13 une guerre d'invasion à un moment où plus personne ne fait de guerre d'invasion.
00:55:17 Donc est-ce que Poutine ne s'est pas juste trompé d'époque ?
00:55:19 – Mais les États-Unis font une guerre impérialiste, c'est un empire les États-Unis,
00:55:23 et c'est un empire qui utilise tous les moyens à sa disposition
00:55:26 pour mettre en vassalité…
00:55:30 – Sont-ils des chars américains qui rentrent en Libye ?
00:55:32 – Oui, en vassalité. Alors les Européens sont vassaux depuis 1945,
00:55:35 et vassaux Serville, et il fallait vassaliser la Russie.
00:55:38 Ça a failli marcher sous Helsine, ça, dans la période d'Helsine.
00:55:42 La Russie était devenue vassale des États-Unis,
00:55:45 notamment par Khodorkovsky qui ramenait le pétrole sibérien
00:55:49 sous la houlette des majors américains, etc.
00:55:52 Poutine, en arrivant au pouvoir, a mis un coup d'arrêt à tout ça.
00:55:56 Alors du coup, évidemment, il y a une course de collision
00:55:59 entre les États-Unis et la Russie, voilà.
00:56:02 – Richard de Cez, vous êtes clairement minoritaire autour de cette table.
00:56:06 – Oui, mais… – Ça ne vous dérange pas ?
00:56:09 – Non, non, oui, oui, c'est…
00:56:11 [brouhaha]
00:56:14 Ce qui est intéressant, c'est une fois de plus,
00:56:17 de se recentrer sur la contre-offensive, parce que le fait
00:56:20 qu'il y ait une politique étrangère américaine qui soit abominable,
00:56:23 et que le doux commerce vanté par Montesquieu, et que rappelait Laurent tout à l'heure,
00:56:27 et surtout pour les États-Unis, l'occasion d'affirmer une puissance politique
00:56:31 et pas uniquement commerciale, c'est une évidence.
00:56:34 Donc là aussi d'ailleurs, je trouve que l'Union européenne
00:56:36 qui fait sans le monde croire à la mondialisation heureuse,
00:56:38 en fait c'est juste qu'ils ont adopté le parti-pris américain
00:56:41 de croire que le commerce est une mondialisation heureuse,
00:56:44 alors que dans les faits, les peuples européens sont appauvris en permanence.
00:56:47 – Et ça reste une confrontation.
00:56:49 – Oui, et on sait que les États-Unis sont les pires partenaires commerciaux qu'ils soient.
00:56:55 On reparlait tout à l'heure de Boeing et d'Airbus,
00:56:57 il n'y a qu'à voir la manière dont ça fonctionne.
00:57:00 Sur cette contre-offensive ukrainienne,
00:57:03 elle dépend entièrement de la manière dont le matériel otanien
00:57:07 va être acheminé et utilisé par les Ukrainiens.
00:57:11 Sur la manière dont les Russes vont pouvoir accepter cette contre-offensive,
00:57:15 c'est-à-dire l'absorber, on nous parle des lignes de défense,
00:57:19 autrement dit, la Russie n'a toujours pas changé de tactique et d'art opératif,
00:57:24 c'est on va attendre qu'ils crèvent en cours de route,
00:57:28 en rentrant sur, effectivement, cette plaine immense,
00:57:30 et qu'avec un peu de chance, le général hiver fera en sorte que ça ne marche pas,
00:57:34 mais on est quand même très très loin d'une marche triomphale de la Russie poutinienne.
00:57:41 Ce qui est intéressant, c'est qu'au fur et à mesure qu'on nous parle de cette contre-offensive,
00:57:44 il y a quand même de plus en plus d'initiatives de paix, y compris de l'Indonésie,
00:57:47 ce qui est quand même, à franchement parler, assez inattendu.
00:57:51 Maintenant que le pantin Macron a arrêté de s'agiter en expliquant qu'il allait faire la paix,
00:57:56 ce qui était pourtant son rôle en tant que puissance moyenne,
00:57:58 mais il a totalement dévalué sa parole par toutes ses pantalonnades précédentes,
00:58:02 c'est-à-dire pour une fois qu'il disait un truc intelligent,
00:58:03 ben manque de pot, il n'avait plus les moyens de sa politique,
00:58:06 maintenant c'est l'Indonésie qui propose de figer le conflit.
00:58:09 – C'est la Chine aussi, c'est la position chinoise.
00:58:11 – Oui, mais c'est-à-dire qu'on en arrive à ce que l'Indonésie se propose après Erdogan
00:58:15 et après la Chine a expliqué qu'en fait ils ont un plan pour l'Ukraine,
00:58:21 ça prouve aussi qu'il y a une lassitude mondiale de cet espèce de conflit purement occidental.
00:58:27 – C'est aussi la montée des BRICS qui est en train effectivement
00:58:31 de montrer avec des pays émergents, enfin qui étaient jadis émergents,
00:58:35 et qui sont en train de prendre une stature internationale,
00:58:39 qui va mettre effectivement les États-Unis en retrait,
00:58:42 forcément, c'est le sens de l'histoire, forcément,
00:58:44 et je pense que l'Indonésie intervient aussi parce qu'elle sent qu'il y a le Brésil, il y a tout.
00:58:50 – À vrai que c'est un acteur inattendu,
00:58:52 personne n'est même capable de situer l'Indonésie sur la carte du monde,
00:58:56 peu de gens, j'exagère, mais on sait que c'est vaguement sur la droite, mais on sait pas plus.
00:59:02 – Mais ça veut dire aussi qu'il y a une crainte mondiale maintenant d'un dérapage,
00:59:06 tout le monde comprend bien que c'est arrivé à un tel degré,
00:59:10 c'est d'ailleurs la preuve, le barrage, bon, quel est l'auteur de…
00:59:14 tout peut arriver, et évidemment, je pense qu'il y a quand même des chefs d'État
00:59:20 qui se disent "on peut quand même pas engager la planète",
00:59:24 parce que c'est comme en 1914, c'est comme en 1914,
00:59:27 – C'est derrière ça, il y a la centrale nucléaire.
00:59:29 – Oui, oui, comme en 1914, comme en 1939, où ça s'arrête,
00:59:32 où est-ce que le jeu des alliances…
00:59:35 – Reste à faire entendre cette voix à l'Ukraine,
00:59:38 parce que l'Ukraine, personne en Ukraine n'est capable de déposer les armes.
00:59:42 – L'Ukraine veut qu'une chose, c'est de pouvoir appliquer pour elle l'article 5 de l'OTAN,
00:59:46 donc elle, elle est prête à créer tous les incidents qu'il faudra pour…
00:59:50 – Pour récupérer…
00:59:52 – Je parle de Zelensky, je parle pas nécessairement de toute l'Ukraine.
00:59:56 – Oui, il a l'air d'être bien soutenu par…
00:59:59 – Oui, parce qu'il a réussi à jouer la carte nationaliste comme air de gant,
01:00:03 il n'y a que chez nous où on compte, et si, il paraît que ce vendredi dernier,
01:00:09 Macron a fait un petit discours que lui a préparé,
01:00:12 que lui a préparé évidemment un écrivain de haut vol,
01:00:16 pour rappeler que la France avait une histoire spirituelle,
01:00:18 il en était tellement loin, et donc de temps en temps,
01:00:22 pour se recadrer, pour sortir de la tempête…
01:00:25 – Oui, mais ça a été un discours qui a été assez impressionnant,
01:00:27 ce sera sans doute le sujet d'une autre émission.
01:00:31 – Laurent nous fera le mot de la fin.
01:00:33 – On ne parle jamais des pertes ukrainiennes,
01:00:35 les Russes font une guerre d'attrition aux Ukrainiens,
01:00:37 quand les Ukrainiens tirent un obus, les Russes en tirent 5 ou 6,
01:00:42 les Ukrainiens ont des pertes énormes,
01:00:44 ils ont une réserve démographique beaucoup plus faible que les Russes,
01:00:48 et c'est cette inégalité numérique qui gagnera la partie pour les Russes,
01:00:53 parce que de toute façon…
01:00:55 – Pour peu que les armes sophistiquées qui sont envoyées par l'Occident
01:00:58 n'entrent pas et fassent la balle.
01:01:01 – Pour l'instant cet été, ça sera trop tard,
01:01:03 les F-16 arriveront beaucoup plus tard sur le champ de bataille,
01:01:06 et après cet été, de toute façon,
01:01:08 l'opinion publique américaine voudrait que ça s'arrête tout ça.
01:01:11 – Et puis il y a les élections aux États-Unis.
01:01:13 Allez, vous voyez que ça nous laisse beaucoup de choses
01:01:15 à évoquer dans d'autres émissions,
01:01:18 on va se retrouver dans quelques secondes pour Ignace,
01:01:21 qui est déjà prêt, il a les dessins en main,
01:01:24 et on se retrouve pour les découvrir ensemble, à tout de suite.
01:01:26 [Générique]
01:01:46 – Alors Ignace nous a produit un grand cru,
01:01:49 allez je commence par celle-ci, qui était le premier sujet,
01:01:52 "Standard Zandvoort, la France garde son double A
01:01:55 et on voit Macron avec ses deux grandes oreilles en forme de A,
01:01:59 on a toujours la couronne".
01:02:01 Excellent, merci Ignace, c'est vraiment merveilleux.
01:02:04 Allez, Laurent-Arthur Duplessis, avec des cheveux d'ange tout blonds,
01:02:09 c'est tout à fait la couleur.
01:02:11 Laurent-Arthur Duplessis, Erdogan est un immense politique,
01:02:15 mais un tout petit démocrate, oui.
01:02:17 Excellent, Richard de Saiz, tout juste s'il n'a pas une coupe comme ça.
01:02:23 Richard de Saiz, "Macron prétend défendre les pauvres,
01:02:26 mais il les défend pauvrement".
01:02:28 Alors là on est sur l'Ukraine, le dernier sujet,
01:02:32 "de la grande offensive ukrainienne,
01:02:34 et c'est Lenski qui surnage,
01:02:37 depuis la destruction de notre barrage hydroélectrique,
01:02:40 c'est tombé à l'eau pour la contre-offensive".
01:02:43 Allez, et on finit par la Turquie,
01:02:45 guerre en Ukraine,
01:02:47 Erdogan reste l'interlocuteur des belligérants,
01:02:50 mais Macron lui, il est trop à l'ouest.
01:02:54 [Rires]
01:02:55 C'est très drôle, c'est vraiment...
01:02:57 On a de la chance de l'avoir.
01:02:59 Allez, mes amis, vous savez, ma consigne, faites des enfants,
01:03:03 et retrouvons-nous dans 15 jours avec Ignace, d'autres talents,
01:03:09 et on aura plein de choses à voir ensemble.
01:03:11 A bientôt.
01:03:12 [Générique]