Alexandra Masson est l’une des trois députés que le Rassemblement national a fait élire en 2022 dans les Alpes-Maritimes. Dans la 4e circonscription, la plus exposée aux questions migratoires puisque la plus frontalière du département. Un sujet ô combien sensible pour le RN qui en a toujours fait son fonds de commerce et que l’intéressée ne rechigne jamais à empoigner même si elle se passionne aussi pour les dossiers maritimes. Pourtant, quelques heures après qu’un étranger en situation irrégulière a agressé au couteau six personnes dont quatre bambins à Annecy (Haute-Savoie), c’est une élue au discours moins extrémiste qu’attendu qui répond aux questions de L’Interview à la une, le grand entretien de Nice-Matin en partenariat avec Radio Émotion (vidéo ci-dessous). Une parole plutôt propre à faire consensus dans une droite obnubilée par l’immigration. Créditant un peu plus les rumeurs qui la voient conduire une liste aux élections municipales de Menton ou de Nice en 2026. Là-dessus aussi, Alexandra Masson tempère.
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00:00 [Musique]
00:15 Bonjour à tous, bienvenue sur le plateau de l'Interview à la Une, l'émission de la rédaction de Nice Matin en partenariat avec Radio Emotions.
00:22 Une émission que j'ai le plaisir d'animer avec Frédéric Morisse, chef de l'édition Métropole niçoise de Nice Matin.
00:28 Bonjour Frédéric.
00:29 Bonjour Denis.
00:30 Notre invité aujourd'hui, Alexandra Masson, députée Rassemblement National de la 4ème circonscription des Alpes-Maritimes.
00:36 Bonjour Alexandra Masson.
00:38 Bonjour.
00:39 Alexandra Masson, la France est sous le choc après ce drame.
00:43 Jeudi matin à Annecy, 6 personnes blessées, donc 4 enfants en bas âge dans une attaque au couteau.
00:50 Votre réaction ?
00:52 Ma première réaction évidemment c'est l'émotion.
00:54 L'émotion de se dire qu'en bas de chez soi, au coin de la rue, dans le parc, aujourd'hui plus personne n'est en sécurité en France.
01:02 Les attaques à l'arme blanche, au couteau, sont de plus en plus fréquentes.
01:07 C'est 120 attaques par jour, c'est énorme.
01:10 Mais là il y a une différence avec ce qu'on vit d'habitude, c'est que ce sont de tout petits enfants, j'ai presque envie de dire des bébés.
01:17 Quand on est parent, on se dit qu'on aurait pu être à la place dans ce parc, avec ses enfants.
01:23 Et l'effroi est terrible, le sentiment d'injustice est vraiment atroce.
01:28 Mais j'ai aussi une pensée pour les forces de l'ordre qui ont quand même aussi très vite réagi, je crois que c'est peut-être en 4 minutes,
01:34 qu'ils ont réussi à intercepter cette personne.
01:38 Alors on verra si c'est un dingue ou pas, si c'est quelqu'un qui est psychiatriquement instable ou pas.
01:44 Ce qui est certain par contre, et ce qu'on sait aujourd'hui, c'est que cette personne n'aurait pas dû être sur le territoire français.
01:49 Oui, vous avez tweeté après le drame sur le danger que représente l'immigration en France.
01:54 Est-ce que c'est pour vous le sujet ?
01:56 C'est entre autres effectivement le sujet.
01:59 Il y a à peu près 25 à 30% des attaques à l'arme blanche en France qui sont faites par des étrangers.
02:08 Donc oui, bien sûr, ça ne limitera pas toutes les attaques, mais si cette personne qui n'avait rien à faire sur le sol français n'avait pas été là,
02:15 avait été sur sa terre où il avait demandé son droit d'asile, c'est-à-dire la Suède,
02:20 eh bien il n'y aurait pas eu en tout cas cette attaque à Annecy.
02:23 Et c'est ça qu'il faut retenir.
02:25 Il faut minimiser au maximum ce type de personnes sans papier,
02:31 qui n'ont rien à faire sur notre territoire et qui peuvent à tout moment commettre des actes extrêmement graves,
02:36 comme effectivement cette attaque à Annecy.
02:39 Éric Ciotti souligne le lien très important entre délinquance, insécurité et immigration.
02:45 Vous êtes en phase avec ça ?
02:48 Je suis surtout en phase avec Marine Le Pen et Jordan Bardella, qui effectivement régulièrement lit les deux.
02:54 Jordan Bardella l'a dit quand il est venu dans les Alpes-Maritimes il y a un peu moins de trois semaines.
02:58 L'immigration d'aujourd'hui, c'est la délinquance de demain.
03:02 Et je crois que c'en est un exemple parfait, ce qui s'est passé à Annecy.
03:05 Il faut impérativement qu'on prenne les mesures.
03:08 Nous sommes là pour faire en sorte que les Français se sentent en sécurité.
03:13 Annecy, c'est un projecteur sur aujourd'hui, demain, peut-être dans ma circonscription, peut-être ailleurs, n'importe où, en bas de chez soi.
03:22 On peut être victime d'actes atroces par des gens qui n'ont rien à faire sur le territoire français.
03:27 Je le répète, on a les moyens de faire respecter ces lois et on ne le fait pas.
03:32 Cette personne, depuis le 22 novembre 2022, est sur le territoire français, alors qu'elle avait une demande de droit d'asile en Suède.
03:41 Sur le plan juridique, elle devait y rester maximum trois mois.
03:45 Qu'est-ce que cette personne fait au mois de juin en France, à Annecy, dans un parc ?
03:50 Parce que Mme. Bardella dit que ça n'a rien à voir.
03:53 Ce sont les règlements de Schengen et Dublin qui permettent à cette personne...
03:58 Effectivement, je ne peux pas dire sur le moment qu'elle avait le droit de venir le 22 novembre en France.
04:02 Elle pouvait refaire une demande d'asile qui lui aurait été évidemment refusée puisqu'elle en avait fait une déjà en Suède.
04:07 Mais trois mois maximum, on est au mois de juin que faisait cette personne en France.
04:12 Jordan Bardella, le président du Rassemblement national, va plus loin.
04:15 Il a déclaré que c'est toute notre politique migratoire et un certain nombre de règles européennes qu'il faut remettre en cause,
04:21 c'est-à-dire aller au-delà des lois actuelles.
04:23 Est-ce que l'immigration est vraiment crédible ? L'immigration zéro, pardon, est vraiment crédible ?
04:28 L'immigration zéro, pour moi, ça n'est pas totalement crédible, évidemment, l'immigration zéro.
04:34 Puis pourquoi faire une immigration zéro ? Il y a une immigration intelligente, il y a une immigration constructive.
04:41 C'est laquelle ?
04:42 Par exemple, il y a des postes où on manque des fois de chercheurs, on manque peut-être dans certains domaines d'intellectuels qui peuvent apporter.
04:49 Entre autres, dans l'intelligence artificielle, on a de nombreux chercheurs en France de très bonne qualité,
04:53 mais il y en a ailleurs dans le monde qui ont des compétences différentes et qui pourraient beaucoup apporter à la France.
04:57 On peut avoir une immigration choisie dans certains métiers manuels, mais il faut que ce soit une immigration choisie.
05:03 On doit contrôler qui rentre en France, quels sont nos besoins. Je l'ai tweeté il n'y a pas longtemps aussi.
05:09 La France n'est pas un hôtel. On n'est pas là pour venir quand on ne sait pas aller ailleurs dans le monde
05:15 parce qu'on a des avantages qu'on n'a pas chez soi.
05:18 La France, l'immigration, elle doit être choisie.
05:21 C'est ce que dit Jordane Bardella ?
05:22 Non mais bien sûr que c'est ce que dit Jordane Bardella. Je vous rappelle que c'est ce que dit aussi Marine Le Pen.
05:26 On avait un programme aux élections présidentielles extrêmement construit.
05:29 On est les premiers à avoir demandé un référendum parce qu'il faut que les Français puissent exprimer.
05:34 Plus de 70% aujourd'hui des Français ne veulent plus de l'immigration qu'on a actuellement dans ce pays.
05:39 Ils ne veulent plus de tous ces gens qui viennent sans rien demander à personne, sans but,
05:45 parce qu'à un moment donné, ils considèrent qu'ils seront mieux payés, mieux logés,
05:51 que ce sera plus sympathique d'être ici qu'ailleurs.
05:55 Non, ça, ça n'existe pas.
05:56 Quand les gens viennent chez vous, ils vous demandent avant de venir, vous les invitez.
06:01 Là, on est dans un état actuellement de non-droit en matière migratoire, de non-droit.
06:07 Et Annecy en est encore l'exemple.
06:09 Jeudi, les ministres européens de l'Intérieur ont trouvé un accord sur deux volets d'une réforme de la politique migratoire,
06:16 deux volets qui sont clés.
06:18 Cette réforme prévoit un système de solidarité entre États membres dans la prise en charge des réfugiés
06:24 et un examen accéléré des demandes d'asile de certains migrants aux frontières
06:28 afin de les renvoyer plus facilement vers leur pays d'origine ou le transit.
06:32 Qu'est-ce que vous en pensez ?
06:34 Je pense surtout que c'est évidemment pas assez.
06:37 Quasiment tout ce qui a été validé là existe déjà et n'est pas appliqué.
06:41 Donc c'est encore des effets d'annonce de l'Europe qui, à un moment donné, se rend compte
06:46 qu'il y a trop de pays comme l'Italie qui sont impactés et qui, hélas, sont trop mis en avant.
06:52 D'ailleurs, Mme Mélanie n'arrête pas de le dire, et c'est pour ça qu'elle a demandé à l'Europe d'essayer de l'aider.
06:57 Mais ce n'est pas en répartissant les migrants que les autres pays ne veulent pas chez eux qu'on va régler le problème.
07:02 Le problème, il faut le régler aux portes de l'Europe.
07:05 Nous sommes pour le push-back. Nous leur avons expliqué comment en Australie,
07:08 les bateaux des ONG qui sont payés par l'Europe aujourd'hui et qui viennent chercher les migrants quasiment dans les eaux territoriales hors Europe
07:17 et qui les ramènent d'office en Europe, il faut arrêter ce système.
07:20 Il faut que les bateaux soient stoppés avant et repartent dans les ports de départ.
07:24 Et d'ailleurs, Mme Mélanie, vous l'avez vu la semaine dernière, a bien expliqué aux bateaux des ONG que, hélas,
07:30 pour l'instant, les réglementations européennes ne permettaient pas de ne pas accueillir les bateaux,
07:35 mais que maintenant c'était elles qui décidaient dans quel port ils allaient et non pas eux pour dire à quel point on en est arrivé.
07:40 C'est-à-dire qu'en fait, c'était les bateaux des ONG qui sont financés avec nos impôts, avec vos impôts, avec mes impôts,
07:45 avec les impôts des Italiens, d'Espagnols, de toute la communauté européenne, qui décident où ils vont et combien de personnes ils amènent.
07:51 C'est irréel. Et les Français l'ont compris, ça fait 5, 6 ans, 10 ans que ça dure. Ils ne le comprenaient pas.
07:58 Aujourd'hui, les Français l'ont compris. Ils ne veulent plus de ce système. Et j'en profite pour dire d'ailleurs que les élections européennes
08:03 seront à mon avis un grand moment de démocratie. On pourra aborder ces sujets sereinement et de manière constructive.
08:10 Et les Français pourront s'exprimer. Et vous verrez, je pense, que sur ces élections européennes, il y aura plus de participation que d'habitude.
08:16 Sur la situation dans notre département, Alexandra Masson, vous appelez le gouvernement à prendre enfin des mesures efficaces
08:22 et surtout pérennes pour résoudre la crise migratoire à Menton et dans votre circonscription.
08:28 Quelles mesures il faudrait prendre ?
08:31 Alors déjà, si ça ne vous embête pas, je voudrais expliquer très rapidement pourquoi je suis très attachée à ma circonscription.
08:36 Parce que dans ma circonscription, il y a les 10 points de passage frontaliers, donc les plus importants, qui sont entre l'Italie et la France,
08:45 mais particulièrement dans ma circonscription. C'est pour ça que je parle souvent aussi de ce problème.
08:49 Je ne suis pas bagnac sur la problématique de l'immigration. J'espère qu'on parlera aussi de la mer et de beaucoup d'autres sujets tout à l'heure.
08:55 Mais c'est important. Pourquoi ? Parce que juridiquement, quand des migrants sont arrêtés sur ces 10 points de passage,
09:01 ils peuvent être tout de suite ramenés de l'autre côté, côté italien, avec une procédure extrêmement allagée.
09:09 C'est pour ça que j'en parle souvent et c'est pour ça que ces 10 points de passage doivent être extrêmement contrôlés.
09:14 Et j'ai interpellé le 2 août déjà, et puis deux autres fois, M. Darmanin dans l'hémicycle, parce qu'on a vraiment besoin de renforts.
09:23 On a vu qu'il avait annoncé 150 de plus. J'avais dit que ce n'était pas assez. Finalement, il en a envoyé 250.
09:29 Et on a encore eu des points sur ces 10 points-là qui n'étaient même pas surveillés.
09:34 Donc 250, ça ne suffit pas.
09:36 Mais ça ne suffit pas, bien sûr. Et en plus, ils ne sont pas pérennes. Depuis, ils sont déjà repartis sur d'autres missions.
09:41 Donc de temps en temps, quand on hurle un peu trop, les élus locaux, quand on dit qu'on n'en peut plus, qu'il y a trop de passages,
09:47 vous vous rendez compte ? On est déjà à plus de 30 000 retours et arrestations depuis le début de l'année.
09:54 C'était quasiment le chiffre de l'année dernière. On est à 5 mois. Donc je veux dire, l'augmentation du flux est énorme.
10:01 Donc oui, on a besoin de compagnies pérennes.
10:03 Si déjà, on avait minimum 150 à 200 personnes de manière pérenne sur ces points et pas des forces mobiles qu'on nous envoie
10:10 au gré des occupations des uns et des autres... Je vous donne un exemple.
10:14 Quand il y a un énorme match à Nice, par exemple, on les prend et on les remet à Nice.
10:18 Donc pendant ce temps-là, les points de passage ne sont pas contrôlés.
10:21 Et ça, c'est inadmissible avec la pression migratoire qui est à côté.
10:24 Et puis il y a le problème des MNA. Je ne sais pas ce que vous voulez dire.
10:28 Les mineurs non accompagnés, les mineurs étrangers.
10:30 On va y venir justement au sujet des MNA. Il y a eu cette crise en mars à Menton au sujet d'un gymnase réquisitionné
10:36 pour héberger les mineurs non accompagnés.
10:39 Vous vous êtes félicité d'avoir obtenu la fin de la réquisition de ce gymnase.
10:43 Est-ce que ce n'était pas un peu exagéré puisqu'on avait dit que ce gymnase, de toute façon,
10:45 était destiné à être provisoire, cette réquisition ?
10:48 Alors déjà, au moment où il a été réquisitionné, puisque j'y suis allée dans les heures qui ont suivi,
10:52 de peut-être vers 10h30, dès que j'ai appris que le gymnase avait été réquisitionné sur place.
10:57 Et au moment où je vais sur place, à aucun moment il n'a été indiqué que c'était provisoire.
11:02 C'est dans les jours qui ont suivi qu'effectivement il a été dit que c'était provisoire.
11:06 Deux choses extrêmement quand même choquantes.
11:09 Il faut savoir que cette réquisition se fait à Menton,
11:12 parce que beaucoup d'autres communes ont été contactées par la préfecture des Alpes-Maritimes,
11:18 puisqu'au départ, juridiquement, c'est le conseil départemental en fait,
11:21 qui a l'obligation de loger les mineurs isolés.
11:26 Le conseil départemental, déjà depuis plusieurs mois, dans vos colonnes Anne, ce matin, vous l'avez évoqué,
11:31 n'a plus de structure d'hébergement, parce qu'on a une augmentation terrible.
11:34 On est déjà là à plus de la moitié de mineurs isolés que l'année dernière.
11:39 À 3-4 mois, au moment où c'est arrivé, du 1er janvier.
11:43 Donc une augmentation terrible, plus de structure.
11:46 Donc la préfecture et l'État prennent le relais pour faire des réquisitions de bâtiments publics.
11:51 Donc des mairies ont été contactées, toutes ont refusé.
11:54 La seule qui a accepté, c'est Monton.
11:57 Évidemment, de manière relativement arbitraire.
11:59 Je rappelle qu'en plus, à ce moment-là, le maire de Monton n'était pas en poste.
12:02 C'était quelqu'un de son équipe qui vaquait par intérim à ce poste.
12:08 Et donc de manière relativement, on va dire, délirante, sans prendre part,
12:12 dans une réunion au moins des élus, prend cette décision arbitraire
12:16 d'autoriser la préfecture à réquisitionner ce gymnase.
12:20 On est en cœur de ville.
12:22 Heureusement, c'était pendant les vacances scolaires.
12:24 Il y a une école primaire à côté.
12:25 Il y avait des stages sportifs organisés dans ce gymnase pendant les vacances.
12:29 Tout ça est suspendu avec des mineurs isolés,
12:32 qui souvent, on y reviendra tout à l'heure, ne sont pas des mineurs,
12:35 ils sont plutôt des majeurs, peuvent rentrer et sortir de ce bâtiment.
12:39 Comme bon leur semble, mais enfin, vous vous rendez compte,
12:41 l'angoisse pour une population en cœur de ville, à côté d'une école primaire,
12:45 de stages sportifs qui ont dû être annulés.
12:47 Mais pourquoi subir tout ça ? Pourquoi supporter tout ça ?
12:50 Vous estimez que sans votre action, le gymnase serait toujours réquisitionné ?
12:54 Écoutez, je pense qu'en tout cas, j'ai vraiment mis une énorme pression
12:58 et j'ai alerté très rapidement tous les services et la presse
13:01 en leur disant que c'était intolérable
13:03 et que la population souhaitait qu'on ferme ce gymnase.
13:05 Est-ce que vous remerciez la manifestation que Reconquête a organisée
13:09 le samedi au moment de la crise ?
13:11 Est-ce que vous pensez qu'elle a été décisive aussi
13:14 dans le choix de déréquisitionner ce gymnase ?
13:17 Je pense qu'elle était superfétatoire, puisque l'essentiel avait été fait
13:21 et qu'au moment où ils ont fait cette manifestation,
13:23 et d'ailleurs ils le savaient, le préfet avait déjà dit qu'il fermerait
13:26 et qu'il enverrait sur la commune de la Trinité,
13:30 dans le fort désaffecté, les mineurs isolés.
13:33 Alors justement, sur les mineurs, vous avez déposé une proposition de loi
13:36 visant à renforcer les contrôles de déclaration de minorité des étrangers.
13:41 De quelle manière ?
13:43 Alors c'est très simple.
13:45 Aujourd'hui, on va dire que le test le plus sûr qu'on a à notre disposition,
13:48 c'est le test osseux.
13:50 Alors je rassure nos auditeurs, parce que des fois on m'a dit
13:52 "ah il faut faire des ponctions dans les os, c'est atroce et tout".
13:55 Non pas du tout, les tests osseux c'est très simple,
13:57 ce sont des radiographies de la main, sur laquelle on va voir
14:00 les points de fixation des cartilages, les points de calcification,
14:04 et qui permet, avec une petite marge d'erreur de quelques mois...
14:07 Oui, c'est pas extrêmement fiable.
14:09 Deux ans quand même, non la marge d'erreur.
14:11 C'est deux ans la marge d'erreur quand même, non ?
14:13 Non, là aujourd'hui, actuellement, sur toutes les dernières études
14:16 qui sont sorties, même au niveau européen, on est à quelques mois.
14:19 Donc allez, même si on était large, on est plutôt à une année, pas plus.
14:24 Bon, une année, ça a l'air de rien, mais c'est déjà énorme,
14:27 parce que moi qui suis entre autres allée dans ce gymnase un montant,
14:30 je peux vous dire, et régulièrement je vais au poste Frontières,
14:32 où je vois au moment où on les interpelle les mineurs,
14:35 je peux vous garantir qu'il y a beaucoup de majeurs au milieu de ces mineurs,
14:39 mais pas de une année.
14:41 Il y a des gens qui ont très largement plus d'une vingtaine d'années,
14:44 voire des fois, à mon avis, même 23-24 ans.
14:46 Mais le problème, c'est qu'aujourd'hui, quand vous déclarez que vous êtes mineur,
14:49 présomption de minorité.
14:50 Et si vous refusez le test, comme il n'est pas obligatoire,
14:53 et bien vous avez droit à tous les droits des mineurs,
14:56 qui sont énormes en France.
14:58 Et là, vous proposez d'inverser.
14:59 Je propose d'inverser.
15:00 Si la personne qui arrive en France se déclare mineure,
15:03 et qu'elle refuse le test, et bien d'office, on la considérera comme majeure.
15:07 J'inverse la présomption.
15:09 Je ne souhaite pas qu'on soit dans une présomption de minorité.
15:11 Je souhaite que nous soyons dans une présomption de majorité.
15:14 Et ça me paraît le minimum.
15:16 Quand on sait que la France est le pays, aujourd'hui, en Europe,
15:20 qui accorde le plus de droits aux mineurs.
15:22 C'est la raison pour laquelle on a de plus en plus de mineurs isolés en France
15:25 par rapport à d'autres pays européens.
15:27 Ça ne coûte pas trop cher ces tests, d'ailleurs ?
15:29 Non, c'est vraiment simple.
15:30 C'est une radio, et puis ça va très très vite.
15:33 Vous savez combien coûte l'accueil d'un mineur isolé par an en France ?
15:37 50 000 euros, comme je l'ai lu dans vos textes.
15:39 Très bien. En fonction du nombre de mineurs qu'il y a actuellement en France.
15:43 De serait-ce que pour le département des Alpes-Maritimes,
15:45 je vais vous donner les chiffres de 2022,
15:47 qui évidemment seront beaucoup plus importants en 2023,
15:50 on est quasiment à 13 millions d'euros.
15:53 Est-ce que vous savez tout ce qu'on peut faire en France pour 13 millions d'euros,
15:57 ne serait-ce que dans ce département, tout ce qui manque en infrastructure ?
16:01 Entre autres, pour les scolaires, pour la formation.
16:04 Ce sont avec nos impôts que nous payons ça.
16:06 Il faut que les Français le sachent.
16:08 Ils ont commencé à l'intégrer.
16:10 C'est pour ça qu'on ne peut plus continuer comme ça.
16:12 Est-ce que vous seriez prête à voter les deux propositions de loi
16:16 que préconisent les Républicains sur l'immigration ?
16:19 Alors, je vais vous faire une réponse très large.
16:21 Depuis l'année dernière, puisqu'on est à un an de mandat,
16:24 nous avons voté à l'Assemblée nationale, mon groupe et moi-même,
16:29 toutes les propositions de loi qui nous paraissaient bonnes pour les Français,
16:33 quel que soit le parti politique qui les présentait.
16:37 Donc si demain, les Républicains, comme même, ça nous est arrivé de voter des choses,
16:41 des amendements de LFI ou de la NUPES ou de Renaissance,
16:45 ou de Renaissance ou de Lyot,
16:47 on l'a fait à chaque fois que ça allait dans le bon sens pour les Français
16:50 et par rapport à notre programme.
16:52 Donc il n'y aurait aucune raison demain que quelqu'un présente une initiative
16:57 qui était nous-mêmes dans notre programme,
16:59 que nous considérons bonne pour les Français, nous ne la votons pas.
17:02 Par contre, à l'inverse, eux ne le font jamais.
17:07 Même si vous traitez les LR de "les recopieurs".
17:10 Oui, c'est pas un scoop, il y a eu deux articles, je crois que c'est dans le journal du dimanche,
17:14 ils ont même fait une étude point par point de leurs propositions
17:17 par rapport au programme présidentiel de Marine.
17:19 Je crois qu'ils avaient trouvé une demi-ligne d'écart
17:22 entre les propositions ou une réécriture un peu style "chap-j'ai pété".
17:27 Tout le monde y va aujourd'hui de sa proposition sur l'immigration.
17:30 On a vu Edouard Philippe sortir du bois cette semaine
17:32 dans une longue interview à L'Express au sujet de ses propositions en la matière.
17:38 Il propose notamment de remettre en cause l'accord de 1968 avec l'Algérie
17:43 qui facilite l'entrée, l'emploi et le séjour des ressortissants algériens.
17:47 Est-ce qu'il a raison ?
17:49 Alors oui, on parle des accords déviants, il a totalement raison.
17:52 Ce qui me pose problème, mais vraiment,
17:55 c'est que je rappelle que le président de la République, M. Macron, en est à son deuxième mandat.
17:59 Les accords déviants, ça fait des années,
18:02 ça fait une vingtaine d'années qu'on dit qu'il faut les remettre en question.
18:05 Est-ce que c'est pas un peu tardif ? Est-ce qu'il n'aurait pas dû le faire avant ?
18:08 Et est-ce que c'est pas une annonce qui a encore un effet,
18:11 qui ne sera pas suivie d'acte ?
18:13 Ça c'est la vraie question, parce que pour moi, c'est dès son arrivée au pouvoir,
18:17 il y a donc six ans qu'il aurait dû le faire.
18:19 Une dernière question sur l'immigration.
18:21 Pour aider les nombreux professionnels du tourisme de votre circonscription à recruter,
18:25 on sait que c'est difficile,
18:27 approuvez-vous la proposition du gouvernement d'instaurer un titre de séjour
18:30 pour les métiers dits en tension ?
18:33 Non, absolument pas, on ne l'approuve pas,
18:35 parce que c'est une descente aux enfers, justement, des métiers difficiles,
18:40 puisque les métiers de la restauration sont difficiles,
18:42 c'est pour ça qu'on a des fois du mal à recruter.
18:45 Mais il faut savoir que ça va permettre, surtout, de diminuer les salaires dans ces professions.
18:50 Et je pense que les salariés français n'ont absolument pas besoin
18:56 qu'on diminue leur rémunération et qu'on fasse du low cost salarial dans les métiers en tension.
19:01 Il faut juste reprendre les formations, communiquer, éduquer les jeunes
19:06 à comprendre qu'il y a des métiers aujourd'hui,
19:09 qui sont des métiers peut-être moins intellectuels,
19:11 mais dans lesquels on est sûr de trouver du travail.
19:14 Et ça, c'est une vraie formation.
19:16 J'en ai parlé la semaine dernière, justement, avec Pôle emploi.
19:19 Il faut revaloriser tous ces métiers.
19:21 On a largement de quoi en France, si on revalorise bien ces métiers,
19:24 à pouvoir les pourvoir et ne pas faire du low cost et de l'ubérisation des salaires dans les métiers en tension.
19:30 Alexandre Amasson, vous êtes co-rapporteuse avec Philippe Pradal, député horizon des Alpes-Maritimes,
19:35 d'une mission d'information sur le bilan des mesures de reconstruction et de réaménagement
19:39 des vallées de la Roya, de la Vésubie et de l'Athinée après la tempête.
19:43 Alex, où en est cette mission et sur quoi pourrait-elle déboucher ?
19:47 Alors, c'est une mission extrêmement passionnante
19:50 que j'avais initiée dans ma commission développement durable au mois de décembre.
19:54 Vous savez qu'il y a beaucoup de demandes de missions flash.
19:56 Donc, je suis heureuse parce que le bureau de la commission avait décidé pour cette année de la voter.
20:02 On m'a donc proposé d'avoir un co-rapporteur de la majorité,
20:06 comme ça se fait souvent quand moi-même, je suis de l'opposition,
20:09 ce que j'ai évidemment accepté avec beaucoup de plaisir.
20:12 Nous avons bien travaillé avec Philippe Pradal.
20:14 Nous sommes au bout de nos auditions.
20:15 Nous avons la dernière cet après-midi.
20:17 Nous déposerons donc notre rapport dans ma commission mercredi matin, le 14 juin,
20:22 où nous le présenterons tous les deux, comme nous avons travaillé depuis le début.
20:27 C'est une mission passionnante parce que moi, je n'étais pas élue quand il y a eu la tempête Alex,
20:31 contrairement à Philippe Pradal qui n'était pas député, mais qui lui était élu métropolitain.
20:35 J'ai pris à la fois beaucoup de plaisir et ça m'a beaucoup instruit cette mission
20:41 parce qu'évidemment, j'étais sur le terrain pendant la campagne, j'y suis depuis,
20:44 j'ai suivi tous les rendez-vous que M. Pelletier, entre autres, a fait,
20:48 qui a été un préfet, j'avoue, hors normes sur le sacrifice.
20:51 Un préfet chargé des vallées.
20:52 Tout à fait.
20:53 Préfet à la reconstruction.
20:54 Et ça a tout son sens parce que Xavier Pelletier a vraiment mis, on va dire,
21:00 toutes ses compétences, mais tout aussi ses qualités, je pense, personnelles et émotionnelles,
21:05 à aider cette vallée à se reconstruire.
21:08 Parce qu'évidemment, on sent encore que les pieds sont ouverts.
21:11 On a fait l'audition, par exemple, de tous les maires de la Roya.
21:14 Et on sent encore, on est 30 mois après, l'émotion très forte qu'ils ont encore dans leur chair.
21:21 Et je pense que Xavier Pelletier a vraiment, et là, pour une fois, il faut le souligner,
21:25 l'État a eu un rôle prépondérant dans cette reconstruction.
21:29 Et l'initiative d'avoir envoyé un préfet que à la reconstruction est une belle idée
21:33 parce que ça permet aux gens de se projeter, bien sûr, dans la reconstruction physique,
21:38 les routes, les ponts, les bâtiments, les stations d'épuration,
21:42 enfin tout ce qui a été endommagé lourdement.
21:45 Mais c'est aussi se projeter dans un développement économique,
21:50 un développement touristique, dans la résilience.
21:54 Et ça, je pense que c'était extrêmement important.
21:57 Et moi-même, depuis que je suis libre, dès que je le peux, je mets aussi à contribution mon savoir.
22:03 Je pense d'avoir organisé cette mission.
22:05 Ça en fait partie. Alors, sur quoi va déboucher cette mission ?
22:08 Eh bien, on va espérer, avec Philippe Pradal, et on a déjà de nombreuses pistes,
22:12 faire des propositions de loi transpartisanes, je l'espère tous les deux,
22:16 pour demander des allègements de mesures administratives,
22:20 dans certains cas, puisqu'on a constaté que les maires sont très handicapés aujourd'hui.
22:25 Ils n'ont pas tous les moyens de pouvoir reconstruire assez rapidement
22:28 parce que les contraintes administratives, qui d'habitude sont déjà lourdes,
22:31 mais là, en période d'urgence, le sont encore plus.
22:33 Ils n'osent même plus donner de délais, par exemple, à la population,
22:36 pour certains types, de permis de construire, de reconstruction.
22:39 Donc, on va essayer de faire des propositions de loi dans ce sens.
22:41 Et puis, on fera une autre proposition de loi pour augmenter la période d'urgence.
22:45 Parce que là, aujourd'hui, on s'est rendu compte que la période d'urgence,
22:48 qui était, on va dire, de 12 mois, elle a été prolongée à titre exceptionnel.
22:52 Mais je pense qu'il faut aller minimum à 24 mois. Minimum. Sinon, on n'y arrive pas.
22:56 – Ce serait applicable à toutes les crises climatiques de cet ordre-là.
23:00 – Oui, climatiques ou autres. Il peut y avoir…
23:04 Alors, qu'est-ce qu'on appelle climatique ?
23:06 Ça peut être des inondations, ça peut être des feux, en tout cas des catastrophes naturelles
23:09 de très grande ampleur, comme la tempête Alex, qui est un événement vraiment atypique.
23:14 Et on a modélisé aussi la période de crise, la période d'urgence.
23:18 On l'a modélisée au cours du rapport et elle pourra servir,
23:22 effectivement, ou dans ce département ou dans d'autres départements,
23:25 à être un modèle d'action rapide et efficace.
23:28 Parce qu'elle a été quand même extrêmement bien gérée.
23:30 – Alors, sur un autre sujet, vous êtes rapporteuse du budget des affaires maritimes.
23:35 Vous avez accusé Corsica Ferries de concurrence totalement déloyale.
23:39 Pourquoi cette accusation ?
23:41 – C'est toute la problématique du dumping social.
23:44 J'ai accusé Corsica Ferries, mais pas que.
23:47 Il y a toutes les compagnies qui sont sur la manche aussi. On a le problème.
23:51 En fait, ce sont des compagnies, pour faire très simple, qui ont des subventions.
23:56 Donc avec nos impôts, et qui n'emploient pas sur leur bateau
24:01 et ne payent pas les impôts dans leur pays d'origine.
24:05 Donc en fait, on a des salaires qui sont beaucoup plus bas.
24:09 – Donc il faudrait des règles différentes.
24:12 – Quand on touche des fonds publics, on essaie d'en faire quand même profiter
24:16 la masse salariale du pays qui vous a donné ces fonds.
24:19 Ça me paraît être quand même le minimum vital de respect.
24:23 On n'est pas là pour venir prendre, se servir et aller dépenser ailleurs.
24:26 C'est un peu pareil comme pour l'immigration, mais c'est pareil pour le dumping social.
24:29 – Frédérique.
24:30 – Toujours dans le projet de loi de finances de 2023,
24:33 vous aviez déposé un amendement pour augmenter les crédits alloués
24:37 aux unités littorales des affaires maritimes, afin de soulager, dites-vous,
24:42 les sauveteurs bénévoles, le SNSM. Mais les soulager de quoi ?
24:46 – D'une charge énorme, qui pour moi ne leur incombe pas au quotidien.
24:50 Aujourd'hui, surtout dans la Manche, c'est beaucoup moins en Méditerranée,
24:54 c'est surtout la problématique dans la Manche.
24:56 Aujourd'hui, en fait, qu'est-ce qui se passe ?
24:58 Eh bien, quand il y a des bateaux de migrants qui partent de Calais
25:01 pour rejoindre les côtes anglaises, ce qui est quand même le cas tous les jours,
25:05 eh bien, comme les unités littorales maritimes,
25:09 qui ont vocation à aller sur cette mission-là,
25:12 ne le font pas pour des raisons assez obscures,
25:15 eh bien, on envoie d'office le SNSM.
25:17 Alors, évidemment, le SNSM, il y a eu un peu de polémique à l'époque,
25:21 je les ai auditionnés, ils étaient plutôt d'accord avec moi,
25:24 ils ont vocation, effectivement, à secourir les gens qui sont en perdition en mer.
25:28 Mais, est-ce qu'on considère que les migrants qui partent sur des embarcations,
25:32 qui quittent la terre, qui sont déjà voués à couler dans les milles qui suivent,
25:37 ça relève, on va dire, de la mission traditionnelle du sauvetage en mer,
25:41 qui est effectivement, vous, demain, vous êtes sur votre voilier, vous dématez,
25:44 évidemment, le SNSM est là pour vous sauver.
25:47 Demain, vous êtes en plongée, vous avez un problème, le SNSM est là pour vous sauver.
25:51 Mais, aller en permanence les faire intervenir sur des missions de récupération des migrants,
25:57 qui, au moment où ils quittent les côtes, et on le sait à l'avance,
26:00 puisqu'on a leur point de départ, on sait, vont sombrer dans la mer,
26:04 eh bien, non, je considère que ça ne fait pas partie des missions traditionnelles de SNSM.
26:08 Je considère que les unités littorales maritimes ont la formation pour ça,
26:12 parce que quand je les ai auditionnées, quand même, il y a des gens de la SNSM,
26:15 dont le directeur, qui m'a quand même raconté, qu'en plus, ils mettaient en danger leurs bénévoles,
26:19 parce que les migrants, souvent, eh bien, il y en a certains qui sont armés,
26:23 il y en a qui sont déséquilibrés, il y en a qui sont agressifs,
26:26 il y a tout type de migrants, et il leur est arrivé d'avoir des attaques,
26:32 de se sentir en danger, et ils n'ont pas la formation pour ça.
26:36 Et ça n'est pas leur métier prioritaire, d'autant plus que les bénévoles,
26:39 ce n'est pas leur métier, ils le font par bénévolat.
26:42 Donc les unités littorales maritimes sont là pour ça, il en faut plus,
26:46 et il faut augmenter le budget, parce que, hélas, pour l'instant,
26:50 des navires qui quittent les côtes françaises pour aller en Angleterre,
26:53 il y en a tous les jours.
26:55 – Très clairement, vous n'êtes pas pour laisser mourir les migrants en pleine mer.
26:59 – Vous osez me poser cette question, sincèrement ?
27:01 – Non mais, franchement…
27:03 – Au moment où vous avez prononcé ces propos-là, on l'a tout entendu,
27:06 l'idée c'est vraiment de les prendre en charge par des personnes plus arrêtées.
27:08 – C'est-à-dire, ce n'est pas pour vous, mais on me l'a déjà posé,
27:10 je trouve ça indécent quasiment qu'on me pose cette question,
27:12 mais qui peut être pour qu'on laisse mourir quelqu'un, où que ce soit d'ailleurs,
27:16 en mer ou ailleurs ? Enfin, franchement…
27:19 – Donc avec des unités adaptées et pas la SNSM.
27:21 – Mais par contre, à l'inverse, si demain un bénévole prend un coup de couteau,
27:24 vous trouverez ça normal ? Sa passion c'est la mer,
27:27 sa passion c'est le sauvetage en mer.
27:29 Est-ce que c'est normal alors qu'on ne lui a pas donné la formation,
27:32 ni les moyens, s'il pourrait même avoir ?
27:34 Si on leur dit, à la limite, ça devient votre mission prioritaire,
27:36 alors il faut les équiper, alors il faut leur donner plus de budget,
27:39 alors il faut modifier leur formation.
27:41 Mais ça n'est pas juste, alors qu'on a des unités littorales maritimes
27:45 qui sont faites pour ça, qui ont la formation pour,
27:47 il suffit juste de leur donner du budget.
27:49 – Bien sûr. – Mais, mais, mais, mais, je vous en supplie…
27:52 – Ah oui, vous avez répondu clairement.
27:53 – Voilà, il faut arrêter, il faut être sérieux à un moment donné.
27:55 – Mais c'est l'objet justement d'être très claire sur des réponses comme celle-ci.
27:58 – Voilà, je veux dire, il faut être clair.
27:59 – Pour finir sur la mer, vous avez aussi déclaré…
28:01 – C'est un sujet passionnant que j'adore.
28:03 – Ah, on voit ça, on le sent.
28:06 "Nous ne devons pas opposer la protection de l'environnement
28:08 au développement du secteur maritime", avez-vous dit.
28:10 Est-ce que vous seriez favorable à ce que le projet Kanoa Islands,
28:13 cette île privée, artificielle, flottante, actuellement bloquée dans le Var,
28:17 est-ce que vous seriez favorable à ce qu'elle jette l'encre dans votre circonscription ?
28:21 – Écoutez, je suis favorable, pour l'instant, à rien.
28:24 Pour une raison simple, c'est que moi, je suis légaliste.
28:27 Aujourd'hui, il y a un vide juridique sur cette plateforme.
28:30 Elle a réussi à être immatriculée, j'en ai parlé, derrière le soir,
28:34 avec le préfet de la Burgade, qui était là, justement,
28:36 en déplacement dans les Alpes-Maritimes, avec Hervé Berville,
28:40 justement, pour parler de tous ces sujets-là.
28:42 – C'est la mer.
28:43 – Aujourd'hui, il y a un vide juridique, on ne sait pas si c'est en fait…
28:47 Elle a été immatriculée comme un navire, mais elle a une activité commerciale
28:50 un peu atypique sur la plateforme, et donc, il y a un vide juridique.
28:55 C'est pour ça que, d'ailleurs, elle va d'un endroit à l'autre,
28:57 elle se déplace, et que, finalement, elle n'atterrit nulle part.
29:00 Ce qui est prévu pour l'instant, c'est que si, finalement,
29:02 on lui donnait l'autorisation d'aller à Mont-de-Lieu,
29:04 elle n'aurait qu'un port de repli, parce qu'il faut un port de repli
29:06 en cas de tempête, de coup de mer, à Antibes.
29:09 Moi, je me pose quand même une question, avant qu'on prenne,
29:11 vous voyez, ce type de décision, en termes de sécurité,
29:14 s'il y a un coup de mer, et que cette plateforme doit se déplacer
29:17 de la rade, en gros, de Cannes-Mont-de-Lieu, pour aller à Antibes,
29:20 et qu'il y a 350 personnes dessus, qui sont en train de faire la fête,
29:23 de boire un peu, alcooliser. Je pense qu'en termes de sécurité,
29:27 il y a un gros souci. Donc, pour l'instant, la question ne se pose pas.
29:31 Je pense qu'il faut régler les problèmes de droit.
29:33 Une fois que les problèmes de droit seront réglés, à ce moment-là,
29:36 on verra bien qui souhaite ou pas accueillir cette plateforme.
29:39 – Alors, la réforme des retraites est derrière nous.
29:42 Si le Rassemblement national arrive au pouvoir, est-ce qu'il l'abrogera ?
29:46 – Oui, bien sûr. On l'a déjà dit à plusieurs reprises.
29:49 On abrogera cette réforme des retraites pour revenir,
29:52 donc, à la proposition initiale que nous avons faite, que je rappelle rapidement,
29:56 qui est une retraite à 60 ans pour les personnes qui ont commencé à travailler
29:59 entre 17 et 19 ans, et qui ont 40 annuités.
30:04 Et après, c'est dégressif, en fonction de l'âge à lequel vous êtes rentré,
30:08 et toujours les 40 annuités, quoi qu'il se passe.
30:11 Donc, en réalité, il faut comprendre que c'est quand même
30:13 une toute petite partie de la population qui pourra prendre sa retraite
30:16 à 60 ans avec notre réforme, mais ce sera une mesure de justice sociale.
30:21 Je rappelle que les gens qui ont commencé à travailler entre 17 et 20 ans,
30:24 souvent, ont eu des métiers extrêmement pénibles.
30:26 Et d'ailleurs, plus de la moitié sont déjà en arrêt, maladie longue durée,
30:30 souvent à 58, 59 ans. Donc, c'est une question de justice sociale pour nous.
30:34 Et je vous rassure, les gens qui ont fait de longues études,
30:37 qui ont travaillé longtemps, d'ailleurs, comme moi,
30:39 je ne prendrai pas ma retraite avant 67, 68 ans,
30:42 même avec la réforme que nous proposons.
30:45 – Le 19 juin marquera le premier anniversaire de l'élection massive
30:50 de députés RN à l'Assemblée nationale, au nombre de 88 aujourd'hui.
30:54 Franchement, ça a servi à quoi ?
30:57 – Alors déjà, à ce qu'on puisse porter la voix de nos électeurs.
31:00 Ça, ça me paraît quand même principal.
31:02 Je rappelle que je fais quasiment 56,9% dans ma circonscription,
31:06 pour donner cet exemple, et il y en a d'autres en France
31:08 qui ont fait, comme moi, de très bons scores.
31:10 Les gens qui nous ont élus, ils ont besoin qu'on porte leur voix
31:14 à l'Assemblée nationale. L'Assemblée nationale, les députés,
31:16 ça sert à quoi ? À faire et défaire la loi.
31:19 Donc on est là pour porter nos projets, pour porter notre programme
31:23 et pour faire passer nos projets.
31:25 Alors, vous allez me dire, c'est extrêmement difficile
31:27 puisque nous n'avons pas la majorité, mais nous,
31:29 parce qu'on est des élus de bon sens, comme nous avons voté,
31:32 souvent pour des amendements ou des lois qui n'étaient pas toujours proposées à nous
31:36 parce qu'elles rentraient dans le cadre de notre programme,
31:38 eh bien nous avons réussi à faire passer des amendements
31:41 contre le gouvernement, et ça, je pense que ça a beaucoup de sens.
31:45 Alors, bien sûr, nous sommes aujourd'hui encore dans l'opposition,
31:48 mais on fait beaucoup de choses, et on arrive à faire passer
31:50 beaucoup d'amendements, et ça, je pense que c'est ce que les électeurs
31:53 attendent de nous.
31:55 Le 25 mars, dans cette émission, Brian Masson, député RN
31:58 de la 6e circonscription des Alpes-Maritimes,
32:00 a tenu des propos qui ont divisé dans vos rangs.
32:03 On l'écoute.
32:04 Je crois que ceux qui ont défilé à la manif pour tous
32:07 l'ont fait par un peu erreur et par erreur,
32:10 parce qu'ils pensaient, là aussi, à l'époque,
32:12 être contre François Hollande, contre Christiane Taubira.
32:15 Vous savez, dans ces manifestations, il y a un peu tout qui se mélange.
32:17 Moi, en tout cas, aujourd'hui, je suis très content
32:19 que deux personnes qui s'aiment puissent se marier.
32:21 Je suis très content qu'on arrive au bout de dix ans
32:23 et que plus personne, plus personne ne remette en cause
32:28 cette conquête pour la liberté et pour, surtout, l'égalité.
32:32 En effet, ça a crispé la société, mais aujourd'hui, on voit bien
32:35 que tous les Français sont d'accord avec cette égalité,
32:39 et donc, je crois, pour revenir à votre question,
32:42 que la plupart de ceux qui ont manifesté à une certaine époque,
32:45 vous le remarquerez, n'en parlent plus du tout.
32:48 Donc, je pense qu'ils assument aussi cette petite erreur
32:51 qu'ils ont commise à une certaine époque,
32:53 parce qu'ils pensaient mélanger un peu tous les combats,
32:55 celui des questions de société et celui de la lutte
32:58 contre François Hollande et la gauche au pouvoir.
33:00 Alexandra Masson, est-ce que vous pensez, vous aussi,
33:02 que ceux qui ont défilé il y a dix ans avec la manif pour tous
33:04 l'ont fait par erreur ?
33:06 Moi, ce que je pense, surtout, c'est que le mariage pour tous,
33:09 que ce soit Marine Le Pen ou Jordan Bardella,
33:11 on l'a tous dit clairement, on ne reviendra jamais dessus.
33:15 Moi, je suis très heureuse, effectivement, que des gens
33:18 puissent aujourd'hui avoir légalisé leur union
33:20 quand ils sont du même sexe, parce que je pense
33:23 qu'à un moment donné, il y a beaucoup de souffrance
33:25 depuis des années.
33:27 Alors, ce sujet, oui, bien sûr, il est crispant.
33:30 Oui, bien sûr, il y a des gens qui sont contre le mariage pour tous,
33:33 encore aujourd'hui en France.
33:35 Moi, je respecte tout le monde.
33:37 Mais moi, ce qui m'importe, c'est que ma ligne politique,
33:39 celle de mon parti aujourd'hui, c'est que nous ne reviendrons pas
33:42 sur le mariage pour tous.
33:44 Et je suis très heureuse que les gens puissent sereinement,
33:46 aujourd'hui, vivre ensemble sans être stigmatisés.
33:49 Alors, une dernière question, Alexandra Masson.
33:51 Où serez-vous ? Candidate aux municipales en 2026,
33:54 à Nice ou à Menton ?
33:56 Alors, je ne peux pas y penser en me rasant le matin
33:58 parce que je n'ai pas de barbe.
34:00 Écoutez, franchement, ce n'est pas l'ordre du jour aujourd'hui.
34:03 Je trouve que le mandat municipal est un très beau mandat.
34:07 Je pense qu'aujourd'hui, c'est vraiment le mandat de la proximité
34:10 dans lequel on peut le plus agir au quotidien pour la population.
34:15 Donc, c'est un mandat qui me semble extrêmement séduisant
34:18 parce que je suis une femme quand même d'action,
34:20 comme vous l'aurez remarqué, que j'aime bien bouger,
34:22 que j'aime bien réaliser des choses, ne serait-ce que parce que
34:24 je suis quelqu'un qui a une vie professionnelle
34:26 déjà longue derrière moi, associative aussi.
34:28 Donc, certainement, j'y penserai à un moment donné,
34:32 parce que c'est très prématuré, on est à trois ans des élections municipales.
34:34 Ce ne sera pas trop tard ? Parce qu'on pense à Nice, par exemple,
34:37 le RN ne cesse de dire "on enverra quelqu'un à Nice",
34:39 mais on est à trois ans, effectivement, de l'élection municipale
34:41 pour que la personne puisse faire du travail,
34:43 gagner en notoriété du crédit.
34:45 Il faut qu'elle arrive relativement tôt.
34:47 On ne voit personne arriver au RN aujourd'hui.
34:48 C'est vrai, mais on est à trois ans, comme vous l'avez indiqué,
34:50 et ce qui compte, c'est qu'on a beaucoup de militants,
34:52 entre autres à Nice, qui travaillent beaucoup,
34:55 qui sont extrêmement présents.
34:56 Des militants qui ont l'envergure de se présenter comme tête de liste ?
35:00 À ce moment venu, je pense qu'il n'y aura pas de soucis.
35:02 Vous pensez à qui, par exemple ?
35:03 Je ne pense à personne.
35:04 Et je pense qu'on aura, par contre, de manière claire et précise,
35:07 un candidat très bien, qui défendra nos valeurs.
35:12 Et ça, c'est le plus important.
35:13 Est-ce qu'il faudra réintégrer Philippe Wardon ?
35:14 Parce que lui, il fait le job au quotidien sur le terrain de Nice.
35:17 Mais, excusez-moi, c'est une question qu'il faut poser à Philippe Wardon,
35:20 mais il a fait le choix de partir,
35:21 donc on ne va pas prouver être réintégrée maintenant.
35:24 Mais c'est le type de question qu'il faut lui poser,
35:26 mais c'est son choix personnel d'être parti.
35:28 Vous n'êtes pas en retard sur Nice ?
35:30 Mais on est en retard nulle part à trois ans.
35:32 Trois ans, c'est vraiment un très bon timing pour déjà commencer à préparer les européennes.
35:36 J'en ai vaguement parlé tout à l'heure.
35:37 On aura peut-être le souhait de se revoir dans les mois qui arrivent pour en reparler.
35:41 C'est un gros enjeu, les élections européennes, je pense, cette fois-ci.
35:44 Beaucoup plus peut-être encore que d'habitude,
35:46 entre autres pour ces problématiques qu'on a évoquées.
35:49 Et puis après, au lendemain des européennes, effectivement,
35:51 on sera deux ans avant les municipales.
35:53 Et là, je pense que tout le travail de fond qui aura été fait,
35:55 on pourra commencer à présenter nos candidats aux municipales.
35:58 Merci, Alexandra Masson.
35:59 Je vous en prie.
36:00 Merci à tous de nous avoir suivis.
36:02 Merci à Sophie Dancé et Philippe Bertigny pour la réalisation de cette émission.
36:06 À Christelle Benjamin pour sa préparation,
36:08 une émission que vous pourrez retrouver sur les réseaux sociaux
36:11 et les sites internet de Radio Emotion et de Nice Matin.
36:14 On se retrouve la semaine prochaine pour une nouvelle édition de l'Interview à la Une.
36:18 Bonne journée et bon week-end à tous.
36:20 [Musique]
36:26 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org