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Le sénateur LR Roger Karoutchi s'est exprimé ce 13 juin 2023 lors de l'examen de la proposition de loi sur l'audiovisuel public du sénateur Laurent Lafon (Union centriste).

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Transcription
00:00 Monsieur le Président, permettez-moi d'abord de vous remercier, de me relayer quelques
00:04 minutes pour que je puisse intervenir.
00:06 Madame la Ministre.
00:07 Monsieur le rapporteur, monsieur le Président de la Commission.
00:11 Je vais voter cette proposition de loi.
00:16 Dire que je vais le faire avec un enthousiasme délirant serait excessif.
00:20 Je le dis d'autant plus, Madame la Ministre, que je pense qu'en réalité, vous allez
00:29 veiller soigneusement à ce que son parcours parlementaire s'arrête au Sénat.
00:34 Ce qui me fait penser que c'est intéressant pour nous, parce que c'est une manière de
00:43 vous pousser peut-être dans vos retranchements pour dire un certain nombre de choses, mais
00:49 en même temps, ce ne sera que le constat d'un échec.
00:53 Un échec pour le gouvernement.
00:57 En 2017, le Président de la République nous avait promis en matière d'audiovisuel le
01:06 grand soir.
01:07 Ça allait être la révolution.
01:09 On allait voir ce qu'on allait voir.
01:11 On avait, paraît-il, l'audiovisuel public pas le plus détestable, enfin le moins abouti.
01:17 Et par conséquent, il fallait tout changer.
01:19 Il y a eu un certain nombre de choses qui ont été faites et le texte du ministre Riester
01:27 n'était pas négligeable, loin sans faux, puisqu'il apportait un certain nombre d'évolutions.
01:33 On pouvait ne pas être d'accord avec tout, mais il apportait un certain nombre d'évolutions.
01:37 Ce texte, en réalité, parce que vous dites c'est le Covid, non, c'est un peu avant le
01:42 Covid qu'il est parti dans les sables mouvants et qu'on ne l'a jamais vu.
01:47 En réalité, je pense que la détermination éliséenne de faire une réforme de l'audiovisuel
01:57 public avait disparu en 2019 et qu'à partir de là, c'est extrêmement difficile.
02:03 Ce n'est pas du tout, Madame la Ministre, par rapport à votre propre action, les ministres
02:08 de la culture précédent ne pouvaient pas faire plus.
02:11 À partir du moment où l'Élysée, sur un domaine aussi difficile que l'audiovisuel
02:17 public, n'est pas totalement déterminé, il n'y a pas de réforme.
02:21 En réalité, qu'est-ce qui se passe ? Vous avez les partisans, par définition, les acteurs
02:27 eux-mêmes souvent de l'audiovisuel public ou maintenant en partie le gouvernement, qui
02:32 disent on va corriger à la marge, on va voir comment on peut faire pour avoir ici ou là
02:38 des rapprochements, des petites évolutions, mais on ne touche pas au système.
02:47 On ne touche pas à l'ensemble des chaînes, on ne touche pas aux périmètres, on ne touche
02:53 pas à l'organisation et à la structure même de l'audiovisuel public.
02:57 Or, quand on a reçu avec Jean-Raymond Hugonnet tous les acteurs de l'audiovisuel public,
03:02 même ceux qui ne voulaient pas de réforme reconnaissaient que le système actuel avait
03:07 non seulement des imperfections, mais qu'à un moment donné il ne permettrait plus d'assurer
03:13 le service public.
03:14 En réalité, qu'est-ce que nous demandons ? Et je remercie infiniment le président Laurent
03:21 de le dire dans ce texte.
03:22 Nous demandons un débat sur quelles sont les missions d'un service public en France.
03:28 C'est quand même pas un débat surréaliste que de demander ce que peut-être doit être
03:35 la mission de l'audiovisuel public dans ce pays.
03:38 Deuxième élément, quelle structure ? Il y a eu la réforme de 86, mais au-delà de
03:42 ça, depuis 37 ans, on aménage à la marge.
03:47 Mais on n'a pas voulu regarder en face les choses.
03:50 Et le paysage a changé en Europe, dans le monde, avec les plateformes, avec la concurrence
03:55 du privé, tout le paysage a changé.
03:58 Et nous, nous continuons de dire on va aménager à la marge.
04:02 Ça ne suffira pas.
04:04 Ça ne suffira plus.
04:05 Je voterai en faveur de la holding.
04:09 Moi, j'étais avec Jean Rémond dans mon rapport précédent sur la fusion.
04:13 Mais si ça peut être une étape, je la prends.
04:18 Parce qu'à mon avis, rien n'est pire que l'immobilisme.
04:20 Rien n'est pire que de dire on ne bouge pas, on ne change rien.
04:25 Après nous, le déluge, on verra bien ce qui se passe.
04:29 La vérité, c'est que ça ne pourra pas tenir.
04:32 On voit bien déjà les débats sur la publicité.
04:35 On voit bien ce qui s'est passé avec les plateformes.
04:38 On voit bien l'échec de la fusion TF1M6 avec les conséquences par rapport à l'audiovisuel
04:44 public.
04:45 On voit bien un certain nombre d'éléments.
04:46 On voit bien des critiques, des demandes.
04:49 Bon, qu'est-ce qu'on fait ? On voit bien, Jean-Rémond Hugonnet le rappelait tout à
04:53 l'heure, on nous a dit, et ça remonte à plusieurs années, vous allez voir, ce que
04:57 vous allez voir, c'est pas la peine de faire des réformes fortes.
05:00 Les rapprochements vont se faire presque de manière automatique.
05:03 Le rapprochement France 3/France Bleue, ça ne fait pas mon admiration tous les jours.
05:07 Voilà.
05:08 Parce que ça ne réussit que moyennement, c'est le moins qu'on puisse dire, alors
05:12 que ça a déjà plusieurs années.
05:13 En vrai, en vrai, pardon de le dire comme ça, les rapprochements, on peut les faire
05:20 effectivement avec des réunions supplémentaires, avec des colloques et des conventions, mais
05:25 dans la pratique, si la loi ne fixe pas un certain nombre d'éléments, ils ne se font
05:31 pas.
05:32 Ils ne se font pas.
05:33 Parce que c'est la logique du système.
05:35 On a créé un certain nombre de chaînes, il y a effectivement un système, des présidents
05:40 de chaînes, des responsables, qui assurent leur fonction et qui en réalité ne comprennent
05:47 pas pourquoi on voudrait remettre ce qu'ils considèrent eux comme un passage abouti.
05:51 Le passage n'est pas abouti.
05:53 Je dis tranquillement qu'à mon avis, dans les années qui viennent, le système ne tiendra
06:00 pas et il s'écroulera face à la concurrence des plateformes et du système privé si nous
06:05 n'avons pas une réforme globale avec les acteurs de l'audiovisuel, mais avec eux, ça
06:13 ne veut pas dire sans bouger.
06:15 Ça, ça n'est pas possible pour nous.
06:17 Enfin, et j'arrête là puisqu'il me reste très peu de temps, juste pour vous dire,
06:21 Madame la Ministre, et là, le président Lafond m'en excusera, réformer la LOLF pour
06:26 mettre l'audiovisuel public au niveau de l'Europe ou des collectivités locales, comment
06:32 vous dire ? Pas tout de suite.
06:35 Franchement, personne n'y croit.
06:37 Ça ne se fera pas et vous le savez.
06:40 Le vrai sujet, c'est que lorsque le président de la République, dans sa campagne, a annoncé
06:45 sans contrepartie la suppression de la redevance, il n'avait rien, rien prévu en alternance
06:52 et nous voilà tous en train de chercher désespérément les 3,5 milliards nécessaires pour l'audiovisuel
06:59 public parce qu'on ne sait pas, budget, taxes nouvelles, taxes nouvelles.
07:03 Vous ne pouvez pas, je termine, M. le Président, je vous rassure, vous ne pouvez pas dire on
07:06 a supprimé la redevance, mais on va créer une autre taxe.
07:09 Les gens ne comprendraient pas pourquoi vous avez supprimé la redevance.
07:11 En tout cas, Madame la Ministre, bon courage.
07:15 [Musique]

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