Parlons vrai chez Bourdin - Émission du 15 juin

  • l’année dernière
Parlons Vrai chez Bourdin avec :
- Antoine Pécoud, Professeur de sociologie à l’Université Sorbonne Paris-Nord, Directeur du département politique de l’institut Convergences Migrations
- Clément Rossignol-Puech, Maire de Bègles
- Aurélien Taché, député écologiste du Val d’Oise
- Kévin Mauvieux, député RN de l'Eure
- Yannick Neuder, député LR de l’Isère
- Claude Raynal, sénateur de la Haute-Garonne, Président de la commission d'enquête


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##PARLONS_VRAI_CHEZ_BOURDIN-2023-06-15##
Transcript
00:00:00 Pour ne rien manquer, abonnez-vous maintenant !
00:00:03 Merci d'être avec nous, bonjour à toutes et à tous.
00:00:06 C'est un plaisir de vous retrouver le matin sur Sud Radio,
00:00:09 entre 10h30 et 12h30 dans "Parlons vrai chez Bourdin".
00:00:12 Vous êtes de plus en plus nombreux, je vois vos appels qui sont là.
00:00:16 Vous êtes là, donc vous êtes là avec nous.
00:00:19 Vous appelez 0826 300 300 avec de nouveaux auditeurs.
00:00:23 J'en suis très très heureux et nous vous accueillons avec grand plaisir.
00:00:26 Ce matin, en exclusivité, à partir de 12h05, exclusivité sur Sud Radio,
00:00:32 je recevrai le sénateur Claude Reynal, président de la commission d'enquête du Sénat sur le fonds Marianne.
00:00:38 L'argent public de ce fonds, notre argent, a-t-il été dépensé pour rien ?
00:00:43 Quel rôle a joué Marlène Schiappa dans la répartition de l'argent distribué à des associations ?
00:00:49 Comment ces associations ont-elles été choisies ? Y a-t-il eu des malversations ?
00:00:53 Marlène Schiappa a été entendue hier, nous serons avec Claude Reynal tout à l'heure.
00:00:57 Naufrage d'un bateau de migrants au large de la Grèce, au moins 79 morts, peut-être beaucoup plus.
00:01:03 Les 27 pays de l'Union Européenne ont engagé une réforme du droit d'asile.
00:01:07 Fait et explication dans un instant. 11h, 12h, débat.
00:01:11 Débat, c'est jeudi aujourd'hui, nous sommes jeudi, jeudi politique, donc trois députés avec nous.
00:01:16 Nous parlerons du naufrage de ce bateau de migrants, du droit d'asile, des déserts médicaux et d'autres sujets.
00:01:22 Tout à l'heure, entre 11h et midi. Et puis à 10h45 avec nous, dans quelques minutes,
00:01:27 le maire de Bèges-le-Près a expérimenté la vente encadrée de cannabis dans sa ville.
00:01:34 Il est 10h32, vous savez que vous pouvez nous retrouver tous les jours de 10h30 à 12h30,
00:01:40 en direct, évidemment, en direct à la radio, bien sûr, Paris, région parisienne 99.9,
00:01:46 mais sur l'application Sud Radio aussi. Et vous êtes de plus en plus nombreux sur le site
00:01:50 sudradio.fr, sur le Facebook Live et sur la chaîne YouTube de Sud Radio.
00:01:55 Podcast également, le site sudradio.fr, l'application Sud Radio et toutes les plateformes de podcast,
00:02:01 Apple Podcast, Spotify et Deezer. Félix Mathieu, bonjour Félix.
00:02:07 - Bonjour Jean-Jacques.
00:02:07 - Dans quel monde on vit polémique en Australie ? Écoutez bien, une famille végane a écrit à ses voisins
00:02:17 pour leur demander de fermer la fenêtre lorsqu'ils cuisinent de la viande.
00:02:22 Message important, veuillez prendre ce sujet très au sérieux. À Peurse, en Australie,
00:02:27 cette famille y a mis les formes, selon le journal The Independent, pour exprimer
00:02:31 toute la gravité de la situation à ses voisins. Des miasmes de viande grillée qui arrivent chez eux
00:02:39 et qui, en tant que végétaliens, les rendent malades, disent-ils. Veuillez fermer la fenêtre
00:02:44 pour que ça n'arrive plus chez nous. Il n'en fallait pas plus pour enflammer les réseaux sociaux australiens.
00:02:49 La missive a été postée sur Facebook pour s'attirer une pluie de commentaires indignés,
00:02:54 voire des commentaires franchement moqueurs. Un certain Viandard propose même d'aller organiser
00:02:58 des barbecues en bas de chez ses voisins, un peu tatillon.
00:03:02 - Il est 10h33, merci d'être avec nous. Naufrage au large de la Grèce dans la nuit de mardi à mercredi.
00:03:10 Au moins 79 morts, mais le bilan pourrait être beaucoup plus lourd. Il s'agit d'un bateau de migrants,
00:03:18 un bateau bondé, un bateau de 25 mètres de long, surchargé sur ce bateau. Il y avait des centaines de migrants.
00:03:28 Le bateau a fait naufrage. Migrants, des Pakistanais, des Libyens, des Syriens. 104 personnes ont été secourues.
00:03:36 Le bateau avait appareillé en Libye. Aucun passager n'était équipé d'un gilet de sauvetage.
00:03:43 Un avion de Frontex avait repéré le bateau. Mardi après-midi, les migrants à bord avaient refusé toute aide.
00:03:49 Le capitaine, lui, a quitté l'embarcation. Il y a eu plusieurs appels de détresse.
00:03:54 Antoine Pécou est avec nous, professeur de sociologie à l'université Sorbonne, Paris Nord,
00:03:59 directeur du département politique de l'institut Convergence Migration. Bonjour Antoine Pécou.
00:04:04 - Bonjour.
00:04:05 - Drame, donc au large de la Grèce, un bateau venu de Libye qui voulait atteindre les côtes italiennes.
00:04:14 Malheureusement, malheureusement, ce n'est pas le premier ni le dernier Antoine Pécou.
00:04:19 - Oui absolument. C'est malheureusement une réalité quasi quotidienne, tout à fait macabre,
00:04:24 mais qui effectivement depuis plusieurs années, depuis au moins une dizaine d'années,
00:04:28 caractérise ce qui se passe en Méditerranée.
00:04:30 Évidemment, il y a eu des naufrages plus ou moins meurtriers, plus ou moins spectaculaires,
00:04:35 dont on parle plus ou moins, mais à plus ou moins basse intensité.
00:04:38 Des gens meurent pratiquement tous les jours dans la région méditerranéenne.
00:04:41 Et donc c'est désormais quelque chose qui est parfaitement intégré, malheureusement,
00:04:45 dans les politiques et les réalités migratoires européennes.
00:04:47 - Trois jours de deuil décrétés en Grèce.
00:04:52 Je le disais, le bilan pourrait être beaucoup plus lourd.
00:04:55 On attend des précisions sur la raison pour laquelle Frontex n'est pas intervenu,
00:05:02 puisque un avion avait repéré le bateau mardi après-midi.
00:05:05 Est-ce que vous avez une explication Antoine Pécou ?
00:05:08 - Alors l'enquête ne fait que commencer, donc on n'a pas encore beaucoup d'éléments,
00:05:10 mais il est probable qu'effectivement le bateau se trouvait encore dans les eaux internationales.
00:05:15 Donc lorsqu'un bateau est sauvé ou se porte au secours d'un bateau dans les eaux internationales,
00:05:21 il est possible de le renvoyer un peu n'importe où, y compris en Libye.
00:05:24 Donc c'est ce que craignent les migrants, bien évidemment, c'est d'être renvoyé en Libye,
00:05:27 où les mauvais traitements sont quotidiens et sont sans normalité.
00:05:31 Et donc de ce point de vue-là, effectivement, il peut arriver que les bateaux refusent d'être secourus
00:05:35 s'ils ne sont pas dans les eaux européennes, pour éviter d'être envoyés en Libye.
00:05:39 Par ailleurs, il est aussi possible que le bateau souhaitait aller en Italie,
00:05:42 et étant proche de la Grèce, il ne souhaitait pas être envoyé en Grèce, plutôt vers l'Italie.
00:05:46 Et donc dans ce cas aussi, il aurait peut-être pu refuser les secours pour cette raison.
00:05:51 Mais d'autres sources disent qu'il n'a pas vraiment refusé les secours,
00:05:54 qu'il a au contraire appelé à l'aide, mais qu'il n'aurait pas été secouru.
00:05:56 Donc évidemment, quelques heures après le naufrage, c'est encore possible de savoir.
00:05:59 Mais l'enquête clarifiera tout ça.
00:06:02 - Attendons les résultats de l'enquête, ce qu'on sait, et on le voit sur les images,
00:06:06 que vous avez vues, que j'ai vues, ce bateau était surchargé, 25 mètres de long,
00:06:11 parti, il avait appareillé en Libye, avec à bord, je le disais, des Syriens, des Libyens, des Pakistanais,
00:06:19 104 personnes secourues, secourues notamment par un yacht de luxe,
00:06:27 par le capitaine d'un yacht de luxe, Félix Mathieu,
00:06:32 qui a participé au sauvetage d'une centaine de passagers.
00:06:35 - Le luxe incarné en mer, selon un site spécialisé, 175 millions de dollars,
00:06:40 le prix de ce navire long de 93 mètres, le Mayan Queen IV,
00:06:44 il appartient à une richissime famille mexicaine, les Bayer IV, fortune du Mexique.
00:06:49 Le père s'est éteint l'année dernière avec une fortune estimée à 10 milliards.
00:06:53 Celle-ci appartient donc désormais à ses héritiers, tout comme ce fameux bateau.
00:06:58 Il naviguait au large du Pénoponez au moment du naufrage,
00:07:02 lorsqu'il a reçu l'appel à l'aide de l'embarcation de migrants en plein naufrage,
00:07:06 histoire repéré par le Figaro.
00:07:07 Le bateau de luxe fait partie des six navires à avoir répondu à ce SOS,
00:07:12 la rencontre de demande, le yacht des milliardaires,
00:07:15 alors recueilli à son bord une centaine de migrants secourus en mer.
00:07:18 - En fait, ceux qui participent au sauvetage sont aussi des bateaux comme celui-là,
00:07:22 des bateaux privés, Antoine Pécou.
00:07:25 - Oui, alors il faut effectivement, l'histoire est assez ironique,
00:07:28 il y a l'indécence de la situation, mais il faut quand même rappeler que
00:07:31 le droit de la mer prévoit que n'importe quel bateau, quelque chose de nature,
00:07:34 que ce soit un yacht privé, un cargo, n'importe quoi,
00:07:36 doit supporter au secours d'un bateau.
00:07:39 C'est un principe fondamental, le droit de la mer,
00:07:40 en fonction de la proximité des bateaux les plus proches, doit intervenir.
00:07:44 Et donc, en l'occurrence, c'était un yacht de luxe,
00:07:46 mais ça aurait pu être un cargo, ça aurait pu être un bateau de la marine,
00:07:50 ça aurait pu être n'importe quoi.
00:07:51 Alors, c'est assez rare que ça se produise avec un yacht de luxe,
00:07:53 mais ça peut arriver, et en l'occurrence, ça arrive.
00:07:55 - Alors, d'autres bateaux sont venus au secours de ces migrants en détresse.
00:08:00 Que faire pour prévenir de tels drames ?
00:08:02 L'Union européenne, c'est très intéressant, parce qu'en ce moment,
00:08:05 l'Union européenne et les 27 pays de lieu
00:08:09 travaillent sur une réforme du système d'asile,
00:08:12 avec la création d'un cadre commun pour la gestion de l'asile et de la migration,
00:08:17 pour remplacer l'actuel règlement de Dublin,
00:08:19 qui régit les demandes d'asile.
00:08:21 Antoine Pécou.
00:08:24 - Oui, alors, effectivement, le règlement de Dublin prévoit,
00:08:26 de façon un petit peu stupide,
00:08:27 que les migrants, les réfugiés doivent rester dans le pays où ils sont arrivés.
00:08:30 Donc, en l'occurrence, tous les réfugiés doivent rester en Grèce ou en Italie,
00:08:33 ce qui n'a aucun sens, puisqu'ils veulent gagner l'Europe,
00:08:35 et donc, c'est contraire à la solidarité européenne.
00:08:38 Donc, le gros enjeu en Europe, c'est de redistribuer, entre guillemets, les réfugiés,
00:08:41 c'est-à-dire qu'ils arriveraient dans un pays donné et pourraient être redirigés
00:08:45 dans n'importe quel autre pays de l'Union européenne.
00:08:47 Évidemment, les autres pays de l'Union européenne ne sont pas forcément très coopératifs,
00:08:52 mais l'Union européenne négocie depuis des années sur des quotas de réallocation des réfugiés,
00:08:59 qui permettent de distribuer cette population.
00:09:01 - Une meilleure répartition sur le continent.
00:09:03 - Absolument.
00:09:04 Jusqu'à présent, très peu de progrès ont été faits.
00:09:06 Il y a beaucoup de pays qui sont au vent debout,
00:09:08 et en général, il y a toujours des systèmes,
00:09:10 certains pays pourraient payer pour les réfugiés dans d'autres pays plutôt que les accueillir,
00:09:14 ce genre d'arrangement de ce type.
00:09:16 Mais effectivement, l'Union européenne a récemment adopté un nouveau cadre politique sur ce sujet,
00:09:21 mais je ne suis pas sûr qu'il reste à répondre à la question,
00:09:23 parce que c'est seulement ce qui se passe après que les gens sont arrivés.
00:09:26 Là, en l'occurrence, le problème, c'est que les gens essayent d'arriver,
00:09:29 et ça, du point de vue là, la distribution des réfugiés ne change rien à leur arrivée.
00:09:33 - Oui, que faire pour prévenir de tels drames ?
00:09:36 Alors, il y a aussi un autre accord qui est un peu passé inaperçu,
00:09:40 entre l'Europe et la Tunisie,
00:09:43 où l'on installerait, contre de l'argent,
00:09:47 contre des subsides versés à la Tunisie,
00:09:49 où l'on installerait une sorte de hub en Tunisie,
00:09:53 pour accueillir des réfugiés.
00:09:57 - Tout à fait, là aussi, c'est une stratégie assez ancienne.
00:09:59 Déjà en 2015, l'Europe avait fait ce même type d'accord avec la Turquie
00:10:03 pour absorber les réfugiés qui arrivaient de Syrie.
00:10:06 Ça a été le cas avec la Tunisie, comme vous le dites,
00:10:09 c'est le cas avec la Libye.
00:10:11 Après, il faut quand même noter que c'est quelque chose de bien établi comme coopération,
00:10:15 et que les évolutions récentes, aussi bien en Tunisie qu'en Libye,
00:10:18 ont rendu plus difficile cette coopération.
00:10:19 C'est-à-dire que la Libye de Kadhafi ou la Tunisie de Ben Ali
00:10:22 étaient des États forts avec un système répressif bien installé.
00:10:25 C'est moins le cas aujourd'hui, et donc, paradoxalement,
00:10:28 même si dans la Tunisie, ça pourrait supposer plus de démocratie,
00:10:31 ça rend aussi plus difficile pour l'Europe de pouvoir compter
00:10:33 sur les forces de l'ordre tunisienne pour empêcher les départs.
00:10:36 Donc, effectivement, de ce point de vue-là, l'Europe continue de coopérer avec ces pays-là,
00:10:41 mais il n'est pas certain qu'effectivement les évolutions en courent dans ces pays-là,
00:10:44 notamment en Libye où il n'y a pratiquement plus d'États,
00:10:46 où il n'y a que des groupes armés, plus ou moins mafieux,
00:10:48 c'est pas évident de coopérer avec des acteurs de ce genre.
00:10:51 Et donc, évidemment, le risque est que cette coopération soit plus compliquée,
00:10:55 paradoxalement, qu'à l'époque où ces pays étaient verrouillés par des régimes très forts.
00:10:58 - Oui, la question que beaucoup se posent, un peu question basique,
00:11:03 mais comment faire pour empêcher des migrants de vouloir traverser la Méditerranée ?
00:11:09 Ça me paraît difficilement possible, même impossible.
00:11:14 - C'est absolument impossible, oui, je pense aussi.
00:11:16 C'est-à-dire que je pense que dès lors que des gens sont prêts à prendre de tels risques pour venir en Europe,
00:11:20 il est impossible de les dissuader.
00:11:21 Donc, ils n'ont jamais renoncé d'eux-mêmes.
00:11:24 En général, on considère que ce sont les passeurs qui sont les coupables les plus désignés,
00:11:28 puisque ce sont des gens qui organisent le transport,
00:11:30 et on pourrait envisager de démanteler ces réseaux de passeurs.
00:11:33 Mais en l'occurrence, les réseaux de passeurs sont quasiment imbriqués dans le fonctionnement de l'État libyen,
00:11:36 le bateau partait de la Libye.
00:11:38 Ce sont pratiquement des gens qui travaillent de concert avec les autorités,
00:11:42 ce qu'on appelle les autorités libyennes.
00:11:43 Donc, il est extrêmement difficile de résoudre ce problème
00:11:46 sans changer complètement le fonctionnement même du pays et de la Libye.
00:11:49 Et ça, c'est quelque chose qui prendra des esprits au mieux.
00:11:52 - Bien sûr, il y a la volonté des migrants de venir en Europe.
00:11:56 Il y a la complicité entre les talibiens et les passeurs.
00:12:00 Il y a, lorsqu'on arrête des passeurs, qu'ils sont immédiatement remplacés par d'autres passeurs.
00:12:06 C'est une question insoluble.
00:12:10 - C'est à bien des égards une question insoluble.
00:12:12 Alors après, certains vous expliqueront que, jusqu'à un certain stade,
00:12:15 si les migrants viennent, c'est bien sûr parce qu'ils ont des raisons de partir,
00:12:18 mais ils ont aussi des raisons de venir en Europe.
00:12:20 Et notamment, l'Europe est un continent en déclin démographique,
00:12:23 avec des forts besoins de main-d'oeuvre.
00:12:24 La plupart de ces gens trouvent à s'employer.
00:12:26 Donc une manière d'assécher de cette manière le business des passeurs,
00:12:29 c'est de faire venir légalement des gens.
00:12:31 C'est la même logique avec le cannabis.
00:12:32 On vend également le cannabis, c'est la meilleure manière de réduire le trafic.
00:12:36 Donc d'une manière, avoir un système d'immigration légal
00:12:39 pour permettre à des réfugiés et à des migrants de venir en Europe et de s'y installer,
00:12:43 serait sans doute la meilleure manière d'éviter que ces migrants aient à payer
00:12:47 des sommes astronomiques à des passeurs, à être conséquents dramatiques.
00:12:50 - C'est-à-dire organiser une immigration de travail ?
00:12:54 - Organiser une immigration de travail et par ailleurs également reconnaître
00:12:56 que certains réfugiés ont besoin de venir en Europe.
00:12:59 C'est un besoin qui est incontestable.
00:13:02 Et donc, on pourrait imaginer aussi des corridors humanitaires,
00:13:05 comme on les appelle parfois, qui permettraient à des réfugiés
00:13:07 de venir légalement et de manière sûre en Europe,
00:13:10 sans avoir besoin de monter sur un bateau,
00:13:12 puisque de toute manière, une bonne partie de ces migrants, de ces réfugiés,
00:13:16 obtiennent finalement le statut de l'asile,
00:13:18 puisqu'ils viennent des pays en guerre, comme la Syrie.
00:13:20 Et donc finalement, ils pourront s'installer en Europe d'une manière ou d'une autre.
00:13:24 Donc, d'une certaine manière, autant les faire venir de façon légale et encadrée
00:13:27 plutôt que de monter sur des bateaux, ce qui favorise un système de passeurs
00:13:31 qui ensuite devient complètement incontrôlable.
00:13:33 - Merci. Merci beaucoup Antoine Pécou.
00:13:35 Merci d'avoir été avec nous.
00:13:37 Ça vous fait réagir, vous n'hésitez pas.
00:13:39 0826 300 300. Je reviendrai sur le sujet
00:13:42 tout à l'heure entre 11h et 12h, entre 11h et midi, avec nos trois députés.
00:13:46 Nous sommes jeudi, vous savez que c'est jeudi politique,
00:13:48 le jeudi sur l'antenne de Sud Radio.
00:13:50 Vous serez là, évidemment, pour agir et pour intervenir.
00:13:54 Il est 10h44, nous allons partir pour Bègle dans un instant.
00:13:57 Pourquoi Bègle ?
00:13:58 Eh bien parce que cette ville de 28 000 habitants est prête à expérimenter,
00:14:02 enfin le maire de la ville est prêt à expérimenter la vente encadrée,
00:14:05 je dis bien encadrée, de cannabis dans sa ville.
00:14:08 Il est 11h moins le quart, à tout de suite.
00:14:10 [Générique]
00:14:12 - Sud Radio, parlons vrai, chez Bourdin.
00:14:14 10h30, midi 30. Jean-Jacques Bourdin.
00:14:16 - Il est 10h48, Bègle, 28 000 habitants, aux portes de Bordeaux avec nous
00:14:21 le maire de Bègle, Clément Rossignol-Pueche.
00:14:23 Bonjour.
00:14:24 - Bonjour.
00:14:25 - Merci d'être avec nous.
00:14:27 C'était en janvier dernier.
00:14:30 Le Conseil économique, social et environnemental s'est prononcé en janvier
00:14:34 pour une légalisation encadrée des usages dits "récréatifs" du cannabis,
00:14:39 c'est-à-dire encadrer la consommation de cannabis.
00:14:43 Vous vous êtes dit "pourquoi ne pas expérimenter cette idée dans notre ville ?"
00:14:49 C'est bien ça Clément Rossignol-Pueche ?
00:14:52 - Oui, c'est ça exactement.
00:14:54 Ce rapport faisait suite d'autres rapports parlementaires.
00:14:58 Il y en a un en 2021 qui est sorti à l'initiative de parlementaires
00:15:03 du groupe Les Républicains, également Renaissance.
00:15:06 Vous voyez, ça traverse tous les courants politiques.
00:15:09 L'égalisation encadrée, pourquoi ?
00:15:13 Parce que la France est le pays où il y a le plus grand consommateur en Europe
00:15:16 de cannabis, deux fois plus que dans les autres pays.
00:15:19 Et nous avons la réglementation la plus répressive.
00:15:21 80% des financements publics sont pour la répression des consommateurs et des trafics.
00:15:28 Et malheureusement, tant que maire, je peux vous dire,
00:15:30 les trafics sont là, ils peuvent être démantelés,
00:15:32 ils réapparaissent quelques semaines après à quelques centaines de mètres de là.
00:15:38 Et nous avons un vrai problème de consommation, notamment des plus jeunes.
00:15:41 - A Bègle comme ailleurs !
00:15:43 - A Bègle comme ailleurs, exactement.
00:15:46 Et donc comme au niveau national, on voit bien que le gouvernement,
00:15:50 celui-ci, mais précédent également, ils sont bloqués sur le tout répressif,
00:15:54 en Allemagne, ils vont expérimenter en 2024 la légalisation encadrée,
00:15:59 c'est très encadré de cannabis, on ne pourra pas en acheter dans tous les coins de rue,
00:16:02 on ne pourra pas consommer dans l'espace public.
00:16:04 Et donc moi, en tant que maire, avec d'autres élus locaux de tous bords politiques,
00:16:07 on prend nos responsabilités et on dit, comme le gouvernement ne veut pas avancer,
00:16:12 nous on propose une expérimentation locale très encadrée.
00:16:15 Bègle, on ne sera pas à la mais de la consommation du cannabis...
00:16:18 - Dites-moi, est-ce que vous allez faire de Bègle,
00:16:21 dites-moi Clément Rossignol-Puech, est-ce que vous allez faire de Bègle
00:16:24 la ville du tourisme du cannabis ?
00:16:27 Ou l'on va venir à Bègle uniquement pour fumer du cannabis ?
00:16:31 - Surtout pas ! Surtout pas ! C'est vraiment pas ça le modèle,
00:16:34 c'est vraiment pas ça que je souhaite.
00:16:36 Au contraire, ça sera sur inscription,
00:16:39 avec un suivi médical, on est vraiment dans l'expérimentation scientifique.
00:16:44 Ça sera en lien avec des addictologues, des sociologues,
00:16:48 l'Agence régionale de santé, vous voyez,
00:16:50 c'est très sérieux, c'est très scientifique.
00:16:52 Et pour également...
00:16:55 - Et avec quels produits ?
00:16:58 - Ah, et bien voilà, l'idée c'est de monter une filière française de production de cannabis.
00:17:04 Par exemple en Creuse, dans la région Nouvelle-Atitaine, ou Bordeaux,
00:17:07 d'ailleurs j'ai le soutien du président de la région,
00:17:08 j'ai le soutien du président du Grand Guéret,
00:17:11 en Creuse eux, ils savent cultiver le champ
00:17:14 pour un plein nombre d'usages vestimentaires, agroalimentaires,
00:17:19 isolations, etc., des maisons,
00:17:20 et bien le cannabis est la même plante.
00:17:22 Donc on pourrait aussi avoir une filière française, locale, bio,
00:17:26 et pas tout laisser se marcher aux mains des trafics, voilà,
00:17:30 du crime organisé, c'est 4 milliards d'euros par an.
00:17:32 Donc cet argent-là, on pourrait l'injecter dans la prévention,
00:17:36 dans des politiques de santé publique nationale,
00:17:39 qui manquent énormément,
00:17:40 à l'instar aussi existe pour le tabac et pour l'alcool.
00:17:43 - Oui, oui, oui, oui.
00:17:44 Des personnes pour l'expérimentation, des personnes choisies,
00:17:48 très encadrées scientifiquement, vous l'avez dit,
00:17:53 mais des personnes choisies comment, vous savez, vous êtes entrées...
00:17:56 Je sais qu'il y a un colloque aujourd'hui organisé à Bègle, sur le sujet.
00:18:00 - Voilà, donc l'expérimentation, on est en train de la construire,
00:18:02 on va la construire avec les habitants, on va avoir du débat,
00:18:05 évidemment c'est un sujet qui fait débat, bien sûr.
00:18:08 Donc ce soir à 10h à Bègle, entrée libre,
00:18:10 donc venez échanger avec des experts qui viennent des quatre coins de l'Hexagone
00:18:14 pour échanger sur pourquoi légaliser, comment expérimenter.
00:18:17 Une fois qu'on aura construit avec des professionnels
00:18:20 une expérimentation qui tient la route,
00:18:24 à Bègle et j'espère dans d'autres collectivités,
00:18:26 on ira voir le président de la République qui m'a déjà répondu,
00:18:29 car je l'ai sollicité, il a pris bonne note de cette demande
00:18:33 et il a donné suite auprès du préfet de région, également du ministre de l'Intérieur...
00:18:38 - Il a donné une forme d'autorisation au Clément Rossignol-Pêche ?
00:18:41 - Non, pas d'autorisation, il a dit qu'il prenait bonne note de ma demande.
00:18:44 Donc c'est étape après étape, mais je suis très volontaire...
00:18:48 - C'est déjà pas mal, dites-moi !
00:18:50 C'est déjà étonnant déjà qu'il ait répondu si vite et qu'il ait donné bonne note.
00:18:55 - Voilà, voilà, exactement.
00:18:56 Donc d'ici cet automne, on aura produit un document très sérieux, encadré,
00:19:03 et nous irons voir le gouvernement et le président de la République.
00:19:07 - Donc cette expérimentation aura lieu ?
00:19:10 - Cette expérimentation, je l'espère, aura lieu,
00:19:14 mais par contre je ne l'amènerai que s'il y a l'autorisation du gouvernement.
00:19:18 - Bah c'est évidemment !
00:19:19 - Parce que là, on parle de stupéfiants.
00:19:22 Mais c'est pas la première fois que les collectivités territoriales peuvent innover
00:19:26 sur des enjeux sociétaux ou sociaux.
00:19:29 On est vraiment, nous, dans l'innovation, dans l'ingénierie sociale.
00:19:34 Et puis surtout, les Béglés, moi je parle avec les habitants,
00:19:38 on sent bien que pour les Françaises et les Français, la population elle est mûre.
00:19:43 Les habitants ils sont mûrs pour avoir ce débat, pour expérimenter,
00:19:48 parce qu'ils sentent bien que voilà, c'est un fait de société,
00:19:50 on connait tout le monde, tout le monde connaît, on s'entourage des gens qui fument,
00:19:53 que ce soit qui cultivent, ceux qui vont acheter au coin de la rue,
00:19:56 ou des familles des emparés parce qu'il y a des collégiens,
00:20:00 parce que voilà, qui fument.
00:20:01 Mais là c'est un vrai problème de santé publique,
00:20:03 je ne fais pas l'apologie du cannabis, attention !
00:20:06 Bon, c'est des enjeux de santé publique, c'est un peu constitutif,
00:20:09 mais pour pouvoir diminuer la consommation, notamment celle des plus jeunes,
00:20:12 et mieux accompagner les consommateurs,
00:20:14 eh bien il faut arrêter ce modèle prohibitif de la prohibition et de la répression à tout crin à tout crin.
00:20:19 80% des financements publics c'est pour la répression,
00:20:22 les prisons sont pleines, la justice et la police sont débordées,
00:20:25 je pense qu'ils n'ont autre chose à faire que mettre des consommateurs en prison,
00:20:27 ou mettre des amendes.
00:20:28 Et donc aussi on a des enjeux de la santé,
00:20:32 voilà, les personnes âgées qui, parce qu'ils ont beaucoup de douleurs suite à des maladies,
00:20:38 le cannabis peut aider, il y a une expérimentation actuellement sur le cannabis thérapeutique,
00:20:43 eh bien allons au bout du signe.
00:20:45 - Bien, ben merci Clément Rossignol-Pech, merci beaucoup !
00:20:48 - Merci à vous !
00:20:49 - Merci d'avoir été avec nous ce matin, vous réagissez.
00:20:52 Que pensez-vous de cette expérimentation ? Vous la soutenez ou pas ?
00:20:55 Vous pensez que c'est une bonne idée ou pas ?
00:20:57 Une légalisation très encadrée de la vente du cannabis ?
00:21:00 Allez-y, 0 826 300 300, vous réagissez, je vous mettrai l'antenne, ne vous inquiétez pas.
00:21:05 Même dans notre...
00:21:07 Bah parce que nous en parlerons tout à l'heure, peut-être entre 11h et 12h,
00:21:10 si vous intervenez, nous en parlerons évidemment avec nos invités, nos trois députés.
00:21:14 Il est 10h55.
00:21:16 Sud Radio Parlons Vrai chez Bourdin, 10h30, midi 30, Jean-Jacques Bourdin.
00:21:21 Bien, il est 11h02, nous sommes jeudi, et vous le savez, tous les jeudis,
00:21:26 nous organisons notre jeudi politique avec des députés ou des sénateurs,
00:21:30 tout dépend les jeudis, des députés ou des sénateurs qui viennent parler de l'actualité,
00:21:37 évoquer l'actualité qui est évidemment toujours passionnante.
00:21:41 Yannick Noder est déjà avec nous, député LR de l'ISER, c'est votre première.
00:21:46 Bonjour Yannick Noder. - Bonjour.
00:21:47 - Merci d'être avec nous.
00:21:48 Nous allons recevoir Aurélien Taché qui est député écologiste du Val d'Oise,
00:21:52 qui sera là dans un instant, où sont passés nos députés ?
00:21:55 Ils se sont perdus dans les couloirs.
00:21:57 Kevin Mauvieux qui est député Rassemblement National de l'Eure,
00:22:00 qui pourtant a l'habitude, et Aurélien Taché aussi,
00:22:03 ils ont l'habitude tous les deux, mais ils ont disparu, c'est pas grave.
00:22:07 Yannick Noder, nous allons commencer avec ce qui s'est passé entre l'Afrique et l'Europe,
00:22:15 au large de la Grèce, avec le naufrage, dans la nuit de mardi à mercredi,
00:22:21 d'un bateau de migrants, un bateau 25 mètres de long,
00:22:25 surchargé des centaines de migrants sur ce bateau,
00:22:29 qui a fait naufrage.
00:22:31 Au moins 79 morts, mais il y aura sans doute beaucoup plus de victimes,
00:22:35 parce que 104 personnes seulement ont été secourues,
00:22:38 trois jours de deuil décrétés en Grèce,
00:22:42 le bateau a appareillé en Libye, aucun passager n'était équipé d'un gilet de sauvetage,
00:22:48 sur le bateau des migrants venus du Pakistan, venus de Libye, venus de Syrie,
00:22:53 je le disais, aucun passager n'était équipé d'un gilet de sauvetage,
00:22:57 un avion de Frontex avait repéré le bateau mardi après-midi,
00:23:00 mais les migrants à bord auraient refusé toute aide,
00:23:04 l'enquête nous dira exactement ce qui s'est passé,
00:23:06 le capitaine lui a quitté l'embarcation le plus rapidement possible,
00:23:10 avant que le bateau ne fasse naufrage,
00:23:13 il y a eu évidemment de nombreux appels de détresse,
00:23:15 de nombreux bateaux qui naviguaient dans la zone sont venus au secours des migrants,
00:23:21 bien, quoi qu'il en soit, il y a un drame en mer,
00:23:26 avec, je le disais, au moins 79 morts,
00:23:29 Kevin Mauvieux, bonjour, merci d'être avec nous,
00:23:32 vous nous avez rejoint, vous n'avez pas vu Aurélien Taché dans le secteur ?
00:23:36 - Non, on ne s'est pas croisé. - Bon d'accord.
00:23:38 Kevin Mauvieux qui est député Rassemblement National de l'Eure.
00:23:42 Auparavant, avant d'engager nos débats,
00:23:44 autour de ce premier sujet, Fabienne est avec nous,
00:23:47 Fabienne est dans le Tarn, et Fabienne a été éducatrice spécialisée,
00:23:51 bonjour Fabienne.
00:23:52 - Oui, bonjour M. Bourdin, bonjour à tout le monde.
00:23:55 - Merci d'être avec nous, vous avez accompagné des migrants pendant des années Fabienne.
00:23:59 - Tout à fait, mineure et jeune majeure.
00:24:02 - Mineure et jeune majeure.
00:24:05 - Devant ce drame, quelle est votre réaction et qu'avez-vous envie de dire ?
00:24:09 - Eh bien écoutez, une fois de plus, je suis vraiment catastrophée
00:24:13 par l'hypocrisie que nous avons, au niveau européen et français.
00:24:17 Je dois dire que ces jeunes ont une envie d'avoir une meilleure vie.
00:24:23 Je ne sais pas qui peut leur reprocher.
00:24:25 Surtout lorsque nous connaissons ce que nous avons pu faire,
00:24:29 nos capacités actuelles et de pouvoir les aider,
00:24:33 et je suis tout à fait en accord avec la personne qui est intervenue sur le fait
00:24:39 de dire qu'il faut absolument mettre en place un travail autour des corridors humanitaires,
00:24:44 c'est indispensable.
00:24:45 Nous n'avons même pas idée de ce que cela peut représenter
00:24:50 dans l'avenir et l'avenir proche.
00:24:52 Nous pensons que nous allons régler ça avec des sanctions, avec des règles,
00:24:58 ce n'est pas possible, c'est l'humain.
00:25:00 Nous sommes en train de parler d'humain, d'humanité,
00:25:03 et ça, ça n'a aucune valeur par rapport à tout ce que nous pouvons mettre en avant.
00:25:07 Que ce soit n'importe qui autour de vous sur cette terre,
00:25:11 on n'a pas le droit de pouvoir accepter qu'il y ait encore des morts à Méditerranée.
00:25:15 Je ne sais pas à l'heure actuelle comment nous pouvons encore nous baigner dans la Méditerranée.
00:25:19 C'est une honte.
00:25:21 - Bien, Fabienne, donc restez un peu avec nous Fabienne.
00:25:26 Aurélien Taché nous a rejoint, bonjour à votre tour.
00:25:29 Alors, venez d'écouter Fabienne, que faire pour prévenir de tels drames ?
00:25:34 Allez-y, il y a plusieurs solutions qui sont avancées, un peu de tous les côtés.
00:25:39 Il n'y a pas de solution franco-française, il y a des solutions européennes peut-être.
00:25:46 Je ne sais pas, votre avis ?
00:25:48 Qui veut commencer ?
00:25:50 En ordre alphabétique, ce n'est pas compliqué, Kevin Mauvieux.
00:25:52 Allez-y.
00:25:53 - Je pense que la première des solutions face à ce genre de drame,
00:25:58 et d'ailleurs je voudrais envoyer aussi mes pensées aux victimes, aux familles des victimes,
00:26:02 parce que ça reste des êtres humains derrière,
00:26:04 la solution la première c'est d'éviter que ces personnes prennent des risques pour leur vie.
00:26:08 Et éviter de prendre des risques pour leur vie, c'est arrêter de leur faire croire
00:26:13 qu'en traversant la Méditerranée, ils trouveront un Eldorado
00:26:16 où on pourra leur offrir tout ce dont ils ont besoin,
00:26:20 alors qu'en réalité en France, on n'arrive même plus à offrir tout ce dont on besoin aux Français déjà,
00:26:25 donc il sera compliqué de leur offrir ce dont ils ont besoin.
00:26:28 Donc il faut commencer par leur faire comprendre que
00:26:30 traverser la Méditerranée c'est prendre un gros risque
00:26:33 pour potentiellement peu de résultats.
00:26:35 Et ensuite, une fois qu'on a dit ça, dans les actes...
00:26:37 - Pensez-vous qu'ils ne mesurent pas le risque ?
00:26:40 - Non, parce que je pense que l'individu en lui-même peut potentiellement mesurer le risque,
00:26:46 mais je pense que ce dont on n'a pas la mesure,
00:26:48 c'est qu'il y a toute une filière de passeurs dans ces pays-là
00:26:51 qui leur vendent du rêve,
00:26:53 et quand vous êtes dans la détresse, ou pas, mais quand vous êtes dans la détresse,
00:26:56 quand on vous vend du rêve, vous avez envie d'y croire.
00:26:59 Et donc vous montez plus facilement sur une barque ou dans un bateau
00:27:02 qui en réalité n'ira pas jusqu'à l'autre côté de la Méditerranée.
00:27:04 - Quand le passeur, et l'État en question, je pense à la Libye,
00:27:08 puisque le bateau a appareillé de Libye,
00:27:10 quand les passeurs, et l'État sont complices,
00:27:12 quand les passeurs,
00:27:14 qui pourraient disparaître pour une raison ou une autre,
00:27:18 parce qu'on les arrête, ou parce qu'on les tue,
00:27:20 ou parce qu'on...
00:27:22 sont remplacés immédiatement par d'autres passeurs,
00:27:24 mais comment faire ? Et que faire ?
00:27:27 - Vous le dites, les États sont dans la boucle.
00:27:29 Il y a des États qui jouent ce jeu.
00:27:31 - Mais l'État libyen n'est pas un État structuré, vous savez bien.
00:27:33 - Alors, ce n'est pas un État structuré, mais après,
00:27:35 il y a tout un tas d'organisations...
00:27:37 Il y a tout un tas d'organisations internationales,
00:27:39 il y a tout un tas de moyens qui sont à notre disposition pour mettre la pression,
00:27:42 mais après, vous parlez d'un sujet extrêmement compliqué,
00:27:45 qui est le sujet de la Libye. On ne va pas se mentir,
00:27:47 c'est très compliqué au niveau de la Libye.
00:27:49 Mais pour montrer un peu que quand on veut, on peut,
00:27:52 et qu'en l'occurrence aujourd'hui, on ne veut pas,
00:27:54 on n'a qu'à prendre la situation dans nos outre-mer,
00:27:56 où on continue à distribuer des millions à certains pays,
00:27:59 d'aides au développement, alors que ces pays n'acceptent pas
00:28:04 de respecter les accords et de récupérer leur ressortie.
00:28:08 - Mais là, ne nous en déplaçons pas le problème.
00:28:10 - Mais je ne déplace pas le problème, c'est symptomatique.
00:28:12 - Là, on parle de la traversée de la Méditerranée.
00:28:14 Quelles solutions pour éviter de tels drames en Méditerranée ?
00:28:17 - Les solutions, c'est de faire comprendre qu'on ne peut plus arriver en France comme on veut,
00:28:21 que les demandes d'asile doivent se faire à l'étranger,
00:28:23 et non sur le territoire français,
00:28:25 dans les consulats, dans les pays respectifs,
00:28:27 ou dans les pays limitrophes, quand on n'a pas de consulat,
00:28:29 et qu'il faut arrêter ce système de "prenez le risque de votre vie"
00:28:33 pour nous demander des papiers que potentiellement on vous refusera,
00:28:37 et que potentiellement, dans une situation dans laquelle
00:28:39 potentiellement on ne pourra pas vous aider.
00:28:41 - On va y attacher. Par ordre alphabétique, pardon, Yannick Noder, député LR de l'Isère.
00:28:47 - Ma réaction, si vous voulez, elle est en premier lieu humaine,
00:28:51 ce que dit l'auditrice, et effectivement plein d'humanité.
00:28:57 Comment on peut effectivement passer le message,
00:29:01 quand des gens sont dans une situation économique, sociale,
00:29:05 ou politique dangereuse pour eux ou leur famille,
00:29:09 de ne pas tenter d'avoir une vie meilleure ?
00:29:11 C'est humain, mais ce qui est dramatique, c'est de voir que certaines personnes
00:29:15 utilisent cette misère humaine dans des réseaux de passeurs,
00:29:21 et on voit bien qu'il faudra une réponse.
00:29:25 Il faut poser ce sujet, je pense que c'est pour ça que vous le savez très bien,
00:29:29 au niveau des Républicains, on veut poser ce sujet,
00:29:32 il faut surtout le dépassionner, et plutôt en parler à froid,
00:29:36 parce qu'au décours, comme un fait d'hiver, ou comme cette situation
00:29:40 que vous nous décrivez, qui est arrivée mardi soir,
00:29:42 il faut faire attention de ne pas se réagir à chaud,
00:29:45 parce que les premiers temps, c'est l'humanité d'abord,
00:29:47 c'est des vies humaines, quelles que soient.
00:29:49 - Je pense que tout le monde est d'accord.
00:29:51 - Mais c'est important de le rappeler quand même.
00:29:54 Après, je pense qu'il faut poser ce sujet, et je crois qu'il faut le poser clairement,
00:29:58 c'est la préoccupation aussi de la population française,
00:30:03 70% des Français... - Mais quelle solution ?
00:30:06 - Le conseil, on l'a fait. - Mais quelle solution ?
00:30:09 - La solution, on voit très bien qu'elle ne peut pas être qu'un léchon d'un pays.
00:30:13 - Elle doit être européenne. - Elle doit être européenne.
00:30:16 - Je pense que déjà, vous allez avoir un point de désaccord avec Kévin Mauvieu.
00:30:20 - On voit que l'Europe, ça ne marche pas aujourd'hui au niveau de l'immigration.
00:30:23 - Si je peux finir à mon propos, on voit simplement qu'il faut que la France puisse,
00:30:28 et c'est le cadre de nos propositions de loi,
00:30:30 notamment notre proposition de loi constitutionnelle,
00:30:33 que la France vote ses lois dans le Parlement, c'est bien,
00:30:37 mais on sait que pour pouvoir les appliquer, il faut cette modification de la Constitution
00:30:41 pour pouvoir justement négocier ces dérogations.
00:30:44 Et moi ce que j'espère, c'est que ces négociations qui viendront par la modification de notre Constitution
00:30:48 pourra globalement emmener l'ensemble de l'espace Schengen sur cette perméabilité de nos frontières.
00:30:54 - Vous demandez des dérogations pour que la France puisse appliquer certaines lois
00:30:58 qui ne sont pas appliquées en Europe. On est bien d'accord.
00:31:01 - Mais c'est donc pour éviter le fait d'hiver d'Annecy,
00:31:03 et de permettre que finalement ce ressortissant ne puisse pas venir en Suède
00:31:08 et ensuite passer de la Suède en France. C'est ça ? C'est surtout ça aussi ?
00:31:12 - Bon, alors attendez. Je voudrais rappeler aussi ce qui se passe au niveau européen,
00:31:16 parce que c'est important, il y a aussi une actualité au niveau européen.
00:31:19 Les 27 pays de l'Union Européenne se sont mis d'accord sur une réforme du système d'asile.
00:31:25 Cadre commun pour la gestion de l'asile et de la migration,
00:31:28 pour remplacer l'actuel règlement de Dublin, qui régit les demandes d'asile.
00:31:32 De quoi s'agit-il ? Il s'agit de mettre en place un mécanisme de solidarité
00:31:36 entre tous les pays de l'Union Européenne pour mieux répartir les demandes d'asile.
00:31:41 Et ce, et ceux qui ont demandé l'asile.
00:31:44 Si, par exemple, aujourd'hui, un réfugié qui arrive en Italie,
00:31:50 il doit demander l'asile en Italie. C'est le règlement de Dublin,
00:31:54 ce qui est assez stupide, surtout si ce réfugié veut aller ailleurs en Europe.
00:31:58 Alors aujourd'hui, l'Europe est en train d'y travailler.
00:32:01 Le texte est au Parlement européen et il sera adopté ou pas, nous verrons bien,
00:32:07 avant l'élection européenne de 2024.
00:32:10 Il y a une autre volonté européenne, c'est de mettre en place de nouvelles procédures obligatoires aux frontières extérieures.
00:32:16 Là, ça vous rejoint, avec des mises en place de procédures de retour,
00:32:20 c'est-à-dire durcir un peu les conditions d'arrivée sur le continent européen.
00:32:26 Aurélien Taché.
00:32:28 Alors, plusieurs choses. D'abord, je suis très content qu'on ait ce débat ce matin,
00:32:31 parce que je trouve qu'avoir des centaines de morts, on est à 79,
00:32:35 mais le décompte va être bien plus important que ça, dans la Méditerranée,
00:32:39 et avoir jusqu'ici des réactions assez timides,
00:32:42 et merci Jean-Jacques Bourdin de mettre ce sujet à votre antenne ce matin,
00:32:46 me paraît totalement révoltant. On est quand même en France, quoi.
00:32:49 Le pays des droits de l'homme, alors je sais, maintenant c'est devenu un peu une mythode de dire ça,
00:32:53 mais quand même, des centaines de personnes qui meurent dans la Méditerranée,
00:32:56 grosso modo, on est en train d'expliquer qu'il faudrait,
00:33:00 parce que ces gens n'auraient pas compris, leur dire qu'il n'y a pas d'eldorado en France.
00:33:03 Mais enfin, de quoi parle-t-on ? Croyez-vous franchement, chers collègues,
00:33:06 qu'ils ne savent pas que ce n'est pas l'eldorado en France ?
00:33:09 Croyez-vous franchement qu'à l'ère des smartphones,
00:33:11 au moment où les gens échangent entre eux, ils savent très bien le risque qu'ils prennent ?
00:33:16 Et ils passent par la Libye, qui est un pays qui les met en esclavage,
00:33:19 où les gens sont massacrés, et ils le font quand même,
00:33:21 parce que la vie là-bas est tellement dure, à l'échelle d'une famille,
00:33:24 quand il y a des persécutions, quand il y a des grosses difficultés,
00:33:27 et bien vous avez quelqu'un, en général, les parents qui disent à un des enfants,
00:33:31 il va falloir que tu sois le plus courageux et que tu y ailles,
00:33:33 parce qu'il va falloir que tu nous aides ici, parce qu'on ne s'en sort pas.
00:33:35 Donc à un moment, penser qu'une France sans immigration,
00:33:39 c'est le fantasme du Rassemblement National, peut exister, c'est faux.
00:33:42 Un monde sans immigration n'existera jamais.
00:33:44 Il y aura toujours des migrations, c'est comme ça.
00:33:46 Maintenant, la question c'est comment on les régule.
00:33:48 Le droit d'asile, j'aimerais quand même qu'on puisse se dire des choses simples.
00:33:51 Le droit d'asile, c'est quand même un petit peu plus que simplement
00:33:53 la migration économique, famille à l'autre,
00:33:55 peut-être qu'on en parlera après dans le débat, je ne sais pas.
00:33:57 - On va en parler. - Mais là, on parle du droit d'asile.
00:33:59 - Il y a des solutions, peut-être, sur le terrain économique.
00:34:03 - Qu'on soit clair, moi je ne suis pas pour l'abolition des frontières.
00:34:05 Mais en revanche, si on commence à remettre en cause le droit d'asile,
00:34:08 comme je l'entends, et il y a des choses qui sont, qui interrogent,
00:34:12 qui sont terribles, le drame de Annecy, on fait partie, on peut en parler aussi.
00:34:15 Mais néanmoins, à un moment, le droit d'asile, c'est quand même un fondamental,
00:34:19 un droit fondamental de notre Constitution.
00:34:21 C'est quelque chose qui a fait l'honneur de la France.
00:34:23 Si on n'est plus capable, sur l'échiquier politique,
00:34:26 sur le grand spectre de l'échiquier politique, de défendre ça, moi j'ai un problème.
00:34:29 Alors, après, je ne comprends pas la position des Républicains.
00:34:32 Les Républicains nous expliquent qu'il faut que le droit national prime sur le droit européen,
00:34:35 donc c'est le contraire d'un système d'asile européen.
00:34:37 Donc je ne comprends pas.
00:34:38 Soit on fait un système européen qui fait qu'on répartit effectivement...
00:34:41 - On renforce l'accueil, enfin, les conditions d'accueil au niveau européen.
00:34:48 - Non mais, je vais vous répondre.
00:34:50 On est assez simple.
00:34:52 C'est-à-dire que là, vous décrivez d'ailleurs parfaitement
00:34:54 une situation d'immigration massive, subie.
00:34:58 D'ailleurs, accueillir toutes ces personnes,
00:35:00 si on n'est pas en capacité de les accueillir correctement,
00:35:03 par un travail, socialement, les soigner...
00:35:05 - Je vais terminer là-dessus après.
00:35:06 - Et on passe simplement d'un modèle d'immigration subie, non choisie,
00:35:10 à une immigration...
00:35:12 Il ne s'agit pas de remettre le droit d'asile en question,
00:35:14 c'est simplement de pouvoir en parler au Parlement,
00:35:16 de pouvoir définir des quotas, et d'avoir une immigration choisie.
00:35:19 - Ce n'est pas le droit d'asile, chers collègues.
00:35:21 Sur l'immigration économique, si vous voulez, on peut discuter de ça.
00:35:24 Je ne vais pas forcément être d'accord avec vous, mais ce n'est pas grave.
00:35:26 - On est bien d'accord.
00:35:27 - Mais sur le droit d'asile, c'est un droit fondamental,
00:35:29 protégé par la Constitution, mis en oeuvre par des instances indépendantes.
00:35:32 Vous voulez mettre fin à l'indépendance de l'offre ?
00:35:35 Vous voulez que ce soit le politique qui décide, qui donne l'asile ?
00:35:38 Moi, je ne suis pas d'accord.
00:35:40 Moi, je dis que c'est effectivement quelque chose qui est garanti par la justice,
00:35:43 qui est garanti.
00:35:44 Et par contre, je suis favorable à un système de répartition...
00:35:46 - Alors, moi, je suis pour que...
00:35:48 - On va parler de la répartition de nouveaux Européens,
00:35:50 mais attendez, je voudrais quand même rappeler
00:35:52 que tous ces migrants n'avaient pas peut-être la volonté de demander asile à la France,
00:35:56 ou à l'Italie, ou je ne sais pas...
00:36:00 - Mais Jean-Jacques Bourdin, vous avez dit...
00:36:01 - C'était peut-être qu'une étape, encore.
00:36:03 Le continent européen n'était peut-être encore qu'une étape.
00:36:05 - Vous avez dit quelque chose d'extrêmement intéressant sur le règlement Dublin.
00:36:07 - Oui, le règlement Dublin.
00:36:09 - Oui, c'est celui qui oblige finalement le pays d'arriver à prendre en charge les demandes d'asile.
00:36:13 Donc, toutes les réformes européennes dont on le parle,
00:36:15 tant qu'on ne remettra pas ce règlement en cause, ça ne sert à rien.
00:36:17 - Il est en train d'être remis en cause.
00:36:19 - Mais il est en train d'être remis en cause, le règlement européen.
00:36:21 - Oui, alors j'espère, parce que j'ai un petit doute encore,
00:36:23 que finalement la France et d'autres ne bloquent pas.
00:36:25 - Mais ça ne bloque pas.
00:36:26 - Le règlement Dublin va encore s'appliquer au moins quelques années.
00:36:28 - Non !
00:36:29 - Attendez, mais excusez-moi, mais j'entends bien votre "no limit" en immigration.
00:36:33 - Je n'ai pas dit ça, je parle de droit d'asile. Soyons précis.
00:36:35 - Mais qu'est-ce que vous proposez à toutes ces populations qui arrivent,
00:36:38 qu'on ne sait pas loger, qu'on ne sait pas donner du travail, qu'on ne sait pas soigner ?
00:36:43 - J'ai fait un rapport de 150 pages que j'ai réuni avec Edouard Philippe il y a 5 ans.
00:36:45 - Il faut faire très attention à ce qu'on propose, parce que je trouve que c'est assez démagogique
00:36:49 de vouloir dire "venez, venez", alors qu'on n'est pas capable de s'en occuper.
00:36:54 Il faut quand même dire les choses comme elles sont.
00:36:56 - Il est 11h18, Kevin Mauvieux, qui a un peu un déficit de parole, va pouvoir prendre la parole.
00:37:01 - Et j'ai quand même plein de questions à vous poser. Je ne voudrais pas qu'on élargisse.
00:37:06 On est sur le cadre de ce drame en Méditerranée. Savoir s'il y a des solutions pour éviter de tels drames.
00:37:12 Quelles sont ces solutions ? Voilà ce qui m'intéresse.
00:37:14 - Il est 11h18 à toutes ces...
00:37:15 - Mauvieux, alors moi je veux bien vos solutions, mais que pensez-vous de cette idée d'aller...
00:37:21 C'est l'Europe, j'en parlais à l'instant, qui est en train de négocier avec la Tunisie pour donner des subsides à la Tunisie.
00:37:27 En contrepartie, les Tunisiens, je ne sais pas, m'ont installé des camps de réfugiés en Tunisie pour éviter qu'ils ne franchissent la Méditerranée.
00:37:35 - Je ne suis pas certain que c'est une solution pour éviter éventuellement de franchir la Méditerranée.
00:37:39 - C'est ce qu'on a fait avec la Turquie.
00:37:41 - Oui, mais est-ce que ça a marché ?
00:37:42 - Ça a peut-être évité.
00:37:44 - Ça a peut-être évité quelques drames.
00:37:46 - Ça a peut-être évité l'arrivée en Europe de centaines de milliers de réfugiés, non ?
00:37:51 - Je n'en suis pas certain.
00:37:52 - Ah bon ?
00:37:53 - J'en suis pas certain. Ça a dû éviter des drames, probablement.
00:37:55 Ça, je ne vais pas le remettre en cause.
00:37:57 Après, faire ce hub, peut-être que ça évitera des drames en bloquant les individus là-bas.
00:38:02 Mais tant qu'on ne reviendra pas encore une fois à la racine, c'est-à-dire qu'on demande le droit d'asile dans les consulats étrangers...
00:38:09 - En Afghanistan, vous demandez où, en homme ?
00:38:11 - On va dans les pays frontaliers.
00:38:13 - Ah bon ?
00:38:14 - On ne fait pas venir jusqu'en France les personnes.
00:38:18 On ne les laisse pas venir jusqu'en France et prendre le risque de traverser la Méditerranée.
00:38:22 - Et tout à l'heure, j'entendais mon collègue Taché qui disait que les individus qui sont dans ces pays-là pensent que la France est un Eldorado.
00:38:29 Vous avez dit que les gens avaient conscience du risque.
00:38:33 Je pense que les gens, encore une fois, ont conscience du risque.
00:38:36 Ils savent qu'ils vont traverser la Méditerranée.
00:38:38 Mais vous avez les ONG, qui sont de véritables organisations de passeurs,
00:38:43 qui font croire à ces personnes que le risque est bien moindre par rapport à l'avantage et qui les incitent à y aller.
00:38:49 Alors je sais que c'est difficile de l'avouer.
00:38:51 - Mais c'est la réalité.
00:38:52 - Vous pensez que les ambassadeurs, vos ONG, c'est la réalité.
00:38:55 - Avec tout le respect que je vous dois, c'est totalement irrespectueux de dire ça à des gens qui mettent leur vie en danger pour aller sauver d'autres vies.
00:39:02 Quand même, mettez-nous d'accord sur le fait que ces gens-là sont des héros.
00:39:05 Arrêtez de dire que ce sont des passeurs.
00:39:07 Ils vont en mer parce qu'il y a des gens qui sont en train de risquer leur vie pour essayer de ne pas les laisser mourir.
00:39:12 Je ne crois pas que ce soit ça le sujet.
00:39:13 Après, moi j'aimerais juste donner deux ou trois éléments de réponse.
00:39:17 Ce qu'on pourrait faire d'autres, ce qu'on pourrait faire d'autres.
00:39:19 La Tunisie ne me semble pas une solution.
00:39:20 Vous savez que le nouveau président tunisien est quand même quelqu'un qui est proche des idées d'Éric Zemmour,
00:39:24 qui explique que les populations subsahariennes vont grand remplacer les Tunisiens.
00:39:28 Je ne pense pas que ce garçon soit quelqu'un en qui on peut avoir confiance pour une gestion des réfugiés qui soit digne.
00:39:33 En revanche, des centres aux frontières européennes...
00:39:36 - Dans tous les cas, l'Europe négocie avec lui.
00:39:37 - Oui, mais des centres aux frontières européennes.
00:39:39 Des centres où les gens arrivent, aux frontières extérieures de l'Union européenne,
00:39:42 et où on répartirait les gens ensuite.
00:39:44 Les gens qui ont le droit à l'asile, les autres partent.
00:39:46 Les gens qui ont le droit à l'asile dans les pays européens.
00:39:48 Et puis ensuite, on fait des cours de français, on laisse les gens travailler.
00:39:52 Je crois que M. Darmanin et Mme Borne sont ouverts à l'idée, enfin, enfin,
00:39:56 de laisser les demandeurs d'asile travailler quand ils arrivent dans l'autre pays.
00:39:58 Moi, je ne suis pas favorable à ce qu'on donne des allocations sociales ou des centres à tout va.
00:40:02 Pour les gens qui arrivent, je suis favorable à ce qu'on les laisse travailler et s'intégrer.
00:40:04 Et la plupart d'entre eux ne vont pas.
00:40:05 - Alors, il y a des solutions.
00:40:06 - Je voudrais juste réagir.
00:40:07 - Oui, allez-y.
00:40:08 - Là, j'entends deux choses.
00:40:09 Quand on dit que Mme Borne et M. Darmanin sont favorables à y réfléchir,
00:40:14 moi, je trouve surtout qu'il y a quand même une grande hypocrisie.
00:40:18 C'est que les Républicains, notamment le mandat précédent,
00:40:20 avaient proposé des solutions très concrètes de revenir sur les accords de 68.
00:40:25 Alors, ce n'est pas avec la Tunisie, mais c'est avec l'Algérie.
00:40:28 - Vous êtes d'accord avec Edouard Philippe ?
00:40:30 - Bien sûr qu'on est d'accord, mais je trouve que c'est quand même un peu étonnant
00:40:34 qu'il ait été Premier ministre, il n'a rien fait.
00:40:36 Et quand notre groupe parlementaire l'a proposé,
00:40:39 alors que c'était l'ancien maire de Lyon, Gérard Collomb, qui était ministre de l'Intérieur,
00:40:43 ça a été refusé sur ses amendements.
00:40:45 Donc je trouve que c'est un peu démagogique,
00:40:48 surtout de vouloir dire que maintenant on va traiter le problème,
00:40:51 alors que c'est des choses qui pourraient être très claires.
00:40:53 - Mieux vaut le traiter maintenant que ne pas le traiter, non ?
00:40:55 - Oui, mais il faut aussi savoir être un peu honnête et poser les choses.
00:40:58 Donc posons le sujet des accords de 68 avec l'Algérie,
00:41:02 et je pense que ça donnera lieu à des discussions dans les parlements
00:41:05 sur nos propositions de loi sur l'immigration.
00:41:07 - Une dernière chose juste là-dessus.
00:41:08 Effectivement, il faut revenir sur ces accords, il faut tout remettre à plat.
00:41:11 C'est quand même assez drôle de voir un LR reprocher à un ancien LR
00:41:14 de ne pas avoir accepté une proposition de loi LR dans un précédent mandat,
00:41:18 alors que les LR ont été au pouvoir pendant des années.
00:41:20 C'est pour ça aujourd'hui que je suis RN, JT, UMP, LR, je suis parti.
00:41:23 - Mais vous racontez toujours cette même sauce.
00:41:25 Les gens veulent des situations concrètes.
00:41:27 L'immigration, que ça vous plaise ou non, est au cœur des préoccupations de soi-même.
00:41:32 - On ne va pas ensemble, on ne s'en prend pas ensemble.
00:41:34 - J'ai quitté le parti Les Républicains justement pour ça,
00:41:36 parce qu'on a énormément parlé et on n'a jamais rien fait.
00:41:39 Aujourd'hui, reprocher au gouvernement de ne pas avoir fait ce que vous avez proposé...
00:41:41 - Mais les propositions de loi, cher collègue, elles sont sur la table.
00:41:44 - Mais vous avez été au pouvoir...
00:41:46 - J'entends ces cris du RN qui disent "on nous a pris nos propositions",
00:41:49 mais vos propositions, vous ne les avez pas déposées.
00:41:51 Si vous les aviez déjà toutes prêtes, il fallait les déposer.
00:41:54 Qui est-ce qui les a déposées, ces propositions, sur la table de l'immigration ?
00:41:57 Que ça soit au Parlement ou au Parlement.
00:42:00 - On a envoyé des propositions à la campagne.
00:42:02 - On les a toutes prêtes.
00:42:03 - On est contents, vous les voterez.
00:42:05 - L'RN était maintenant le complète procès de la même légende sur l'immigration.
00:42:07 - Je vais redonner la parole à Fabienne et à Florence.
00:42:10 Fabienne, vous lui ajoutez quelque chose, allez-y.
00:42:13 - Bien écoutez, je vois que c'est toujours très compliqué d'aborder ces sujets.
00:42:17 Je vois que chacun tire sa couverture avec ses idées.
00:42:20 Ce que je tiens à dire, c'est que ces personnes qui viennent en France ou en Europe,
00:42:25 c'est vraiment pour leur survie.
00:42:28 Je vois que ça ne devient toujours que politique.
00:42:31 Les politiciens qui font de la politique, ils ne s'en sortent pas eux-mêmes.
00:42:35 Il y a toujours les mêmes ressorts, les ONG, bien évidemment, c'est des passeurs.
00:42:40 Ils viennent ici pour prendre le travail des Français, etc.
00:42:45 C'est vraiment lamentable, je dirais, de toujours avoir ces discussions-là,
00:42:50 qui tournent toujours autour du même sujet.
00:42:53 - Fabienne ?
00:42:54 - C'est-à-dire leur propre...
00:42:57 Comment dirais-je ?
00:42:58 Après, je suis d'accord sur l'histoire de Dublin, c'est une cata.
00:43:03 Je crois aussi que l'accord avec la Tunisie, ce n'est pas le mieux que nous ayons à faire.
00:43:08 En fait, il y a plein de choses, vous voyez, qu'il faudrait aborder plus simplement.
00:43:13 Je vous remercie d'avoir accepté mon appel.
00:43:17 - Je vous en prie, Fabienne.
00:43:19 Tout le monde peut s'exprimer comme Florence, d'ailleurs, qui appelle de Toulouse.
00:43:23 Bonjour, Florence.
00:43:24 - Oui, bonjour.
00:43:26 - Bonjour.
00:43:27 - Bonjour à tout le monde.
00:43:28 - Qu'est-ce que vous voulez dire, alors ?
00:43:29 - Je voulais dire que...
00:43:30 Bon, parole, parole, parole, mais on va expliquer ça aux mamans qui sont à l'hôpital, là,
00:43:35 avec un petit neuf mois qui a failli mourir.
00:43:38 On va appeler à tous ces gens qui, quand même, démorgent.
00:43:41 Il y en a de façon collatérale.
00:43:44 Ces gens qui sont morts, là, dans ce bateau, mais c'était l'horreur.
00:43:47 C'était l'horreur totale.
00:43:48 Mais nos jeunes qui sont poignardés dans la rue tous les jours...
00:43:51 Vous avez vu les attaques aux poignards que nous avons ?
00:43:54 Ce sont aussi nos jeunes qui meurent.
00:43:56 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:43:57 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:43:58 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:43:59 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:00 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:01 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:02 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:03 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:04 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:05 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:06 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:07 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:08 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:09 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:10 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:11 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:12 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:13 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:14 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:15 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:16 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:17 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:18 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:19 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:20 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:21 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:22 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:23 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:24 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:25 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:26 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:27 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:28 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:29 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:30 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:31 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:32 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:33 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:34 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:35 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:36 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:37 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:38 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:39 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:40 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:41 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:42 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:43 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:44 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:45 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:46 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:47 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:48 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:49 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:50 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:51 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:52 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:53 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:54 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:55 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:56 Ça fait combien de bateaux, ça ?
00:44:58 Est-ce que vous vous êtes posé la question, Florence ?
00:45:01 Que ferait-on sans l'Europe ?
00:45:03 Écoutez, je ne sais pas ce qu'on ferait dans l'Europe, je ne vais pas aller plus loin,
00:45:06 parce que sinon je développe vraiment et je pense que bon...
00:45:09 Mais ce que je veux dire par là, c'est que...
00:45:11 Dites ce que vous pensez.
00:45:12 ... ces gens qui décident ne vivent pas la réalité.
00:45:15 Donc il est très difficile de prendre des décisions dans ces cas-là.
00:45:18 Vous savez, quand vous êtes touché dans votre chair,
00:45:21 que vous avez le Syrien, cette horreur qui s'est passée à Nassim,
00:45:27 cette horreur totale, je veux dire.
00:45:29 Mais vous vous dites, quelle était la probabilité,
00:45:32 il y a 30 ans en arrière, excusez-moi, j'ai quelques années de vol,
00:45:36 que mon gosse ne soit pas poignardé dans la poussette par quelqu'un qui vient de Syrie.
00:45:42 Alors je vais vous dire, je vais quand même essayer d'être objective,
00:45:45 ces gens ont vécu des horreurs,
00:45:47 ces gens ont vécu des horreurs par une géopolitique internationale terrible.
00:45:51 C'est pour ça que je ne vais pas ouvrir ce débat si loin.
00:45:54 Nous subissons des conséquences qui ont été décidées par des gens
00:45:58 qui viennent au-delà de nous, les Etats-Unis, tout ça.
00:46:01 Alors au lieu de se battre comme ça et d'avoir des victimes collatérales,
00:46:05 parce que ce bateau c'est aussi une erreur,
00:46:07 il faudrait remonter à la source, c'est-à-dire voir ses pays,
00:46:10 voir le pays, les gouvernements et tout.
00:46:12 Et la Tunisie, la Tunisie qu'est-ce qu'elle a fait ?
00:46:14 Elle a dû se fermer parce qu'elle s'est protégée.
00:46:16 Il y a quand même un danger d'un pays.
00:46:20 - Merci Florence, merci, merci, merci Florence.
00:46:23 Dans tous les cas, être intervenue. Gérald veut parler aussi.
00:46:27 Allez, nous allons continuer ce débat,
00:46:30 nous n'avons pas consacré toute cette heure à la migration,
00:46:33 nous parlerons aussi d'autres sujets,
00:46:36 d'autres sujets, notamment Marlène Schiappa,
00:46:41 cette commission-là, autour du fonds,
00:46:44 commission sénatoriale autour du fonds Marianne,
00:46:47 je recevrai tout à l'heure Claude Reynald, le président de cette commission,
00:46:51 le sénateur Claude Reynald à midi 5,
00:46:53 qui sera avec moi ici même en direct,
00:46:55 il est 11h31, à tout de suite.
00:46:57 - Sud Radio, Parlons Vrai, chez Bourdin,
00:47:00 10h30, midi 30, Jean-Jacques Bourdin.
00:47:03 - Bien, ça passe vite ce matin, Yannick Noder, député LR de l'ISER,
00:47:07 est avec nous, Kevin Mauvieux, député RN de l'Eure,
00:47:09 et Aurélien Taché, député écologiste du Val d'Oise.
00:47:11 Gérald a une question pour vous trois.
00:47:13 Bonjour Gérald, allez-y.
00:47:15 C'est une question pour Aurélien Taché, surtout, je crois.
00:47:18 - Oui, pour Aurélien Taché,
00:47:20 bonjour à tous, pardon, excusez-moi,
00:47:22 à laquelle je n'arrive pas à comprendre son obstination
00:47:26 auprès à devoir recevoir toute la misère du monde en France.
00:47:31 La question en fait est très simple,
00:47:33 la commission européenne est en train de travailler sur une loi
00:47:35 qui dit que chaque pays qui ne reçoit pas un réfugié
00:47:39 recevra une peine de 22 000 euros par réfugié
00:47:42 si, évidemment, il les refuse.
00:47:45 Notamment, par exemple, la Pologne et la Hongrie
00:47:47 qui sont contre ça et à juste titre.
00:47:49 Je voulais savoir en fait, qu'est-ce que vous en pensez ?
00:47:51 - Ah bah tout simplement que la Pologne et la Hongrie
00:47:53 devraient être sanctionnées par l'Union européenne,
00:47:55 effectivement, pour ne pas prendre leur part.
00:47:57 Moi, je ne vous ai jamais dit, mon cher Gérald,
00:48:00 que la France devait accueillir toute la misère du monde.
00:48:02 Je vous ai dit que sur la question de l'asile en particulier,
00:48:04 c'est-à-dire on parle de gens qui sont menacés de mort dans leur pays
00:48:06 pour telle ou telle raison, il fallait qu'on puisse continuer
00:48:08 à assurer ce droit en France, mais je l'ai dit aussi,
00:48:10 je souhaite que ce soit réparti au niveau européen.
00:48:12 Je le souhaite profondément.
00:48:14 On voit très bien ce que ça a donné en Italie ou en Grèce
00:48:16 le fait qu'ils aient finalement à accueillir beaucoup plus
00:48:18 que les autres du fait du dérèglement européen actuel.
00:48:20 Et quand certains pays d'Europe de l'Est,
00:48:22 ceux dont vous avez cité, ne remplissent pas la obligation
00:48:24 mais continuent d'avoir des aides financières
00:48:26 extrêmement importantes de l'État,
00:48:28 plutôt que de punir les populations qui en plus ne partent pas,
00:48:30 parce que tout à l'heure j'entendais mon collègue Mauvieux dire
00:48:32 l'aide au développement, il faudrait finalement la réduire.
00:48:34 Donc ça veut dire qu'en plus ceux qui ne partent pas,
00:48:36 ceux qui sont là-bas, qui essayent de s'en sortir,
00:48:38 on va les punir. Non mais ça c'est terrible,
00:48:40 alors que par contre, punir ceux qui effectivement
00:48:42 refusent de remplir leurs obligations de solidarité
00:48:44 au niveau de l'Union européenne,
00:48:46 notées de bénéficie grassement par ailleurs,
00:48:48 ça, ça me choque.
00:48:50 - Gérald ?
00:48:52 - Non, alors je voulais savoir si vous pensez que
00:48:54 tous les éclugés du Sud africain
00:48:56 qui viennent sur notre territoire français
00:48:58 sont là en fait parce qu'ils sont
00:49:00 martyrisés dans leur pays, selon vous ? Je ne crois pas.
00:49:02 - Non mais bon, Gérald,
00:49:04 là nous parlons de ceux
00:49:06 qui viennent de pays
00:49:08 où il est bien difficile
00:49:10 de vivre, des pays qui sont en guerre,
00:49:12 des pays, je ne parle... Attendez...
00:49:14 - Bien sûr, mais comment vous pouvez arriver à justifier
00:49:16 une personne qui doit être secourue
00:49:18 de ce pays-là ?
00:49:20 - Quant à la solidarité européenne,
00:49:22 il me semble qu'elle doit s'appliquer.
00:49:24 - Évidemment.
00:49:26 - Mais elle n'est pas dans l'Europe. Ou alors on quitte l'Europe.
00:49:28 Il n'y a pas 36 solutions.
00:49:30 - C'est ce qu'il devrait faire.
00:49:32 - Eh bien oui, c'est toute la question. Bien. On ne va pas
00:49:34 revenir là-dessus. Moi j'ai une dernière chose.
00:49:36 Est-ce que pour les réfugiés, je parle pour les réfugiés,
00:49:38 est-ce qu'on ne pourrait pas
00:49:40 mettre en place des corridors humanitaires ?
00:49:42 Ça éviterait des drames.
00:49:44 Finalement, on les prendrait en charge
00:49:46 et on organiserait une forme
00:49:48 d'immigration légale.
00:49:50 Immigration de travail. Vous parliez de quotas.
00:49:52 Par exemple,
00:49:54 je ne sais pas moi, l'Europe
00:49:56 pourrait organiser une forme
00:49:58 d'immigration de travail.
00:50:00 Immigration légale.
00:50:02 Avec des personnes prêtes
00:50:04 à travailler, évidemment,
00:50:06 en Europe.
00:50:08 - Je crois qu'il faut être prudent dans ces propositions
00:50:10 parce qu'il y a une question de souveraineté
00:50:12 de chacun des pays. Et je crois que
00:50:14 pour l'instant, on a quand même un problème.
00:50:16 Comment demander à l'Europe de régler
00:50:18 ce que vous êtes en train de proposer
00:50:20 quand au sein de notre pays,
00:50:22 de la France, on n'est même pas en capacité
00:50:24 de faire un référendum pour recueillir
00:50:26 l'avis des Français sur ce sujet.
00:50:28 Donc, votre proposition, je l'entends,
00:50:30 mais le problème, il est d'abord en France.
00:50:32 Modifions déjà notre Constitution
00:50:34 pour intégrer certaines données
00:50:36 qui n'existaient pas à l'époque
00:50:38 de l'écriture de la Constitution
00:50:40 et faisons ce référendum
00:50:42 pour prendre le pouls de nos Français.
00:50:44 Mais arrêtons de poser les sujets
00:50:46 au niveau de l'Europe parce qu'après, on subit
00:50:48 ces règles et on voit bien que dans
00:50:50 les différentes prises de parole
00:50:52 de vos auditeurs de ce matin,
00:50:54 les Français ont un ras-le-bol de ces sujets-là.
00:50:56 Il faut en parler.
00:50:58 Donc, il faut qu'on fasse le référendum et qu'on modifie.
00:51:00 - Alors, quelle question vous poseriez
00:51:02 au référendum ? Parce que les référendums,
00:51:04 tout le monde demande un référendum, mais quelle question ?
00:51:06 - La question précise,
00:51:08 je ne vais pas vous la donner ce matin.
00:51:10 - Non, parce que vous ne la connaissez pas.
00:51:12 Je ne vois pas quelle question on peut poser sur l'immigration.
00:51:14 Allez-y, mais quelle question ?
00:51:16 - La question, quand même,
00:51:18 la question qui est quand même assez
00:51:20 basique, mais est-ce que vous voulez
00:51:22 toujours plus d'immigration subie ?
00:51:24 Ou est-ce que vous voulez davantage
00:51:26 d'immigration choisie et organisée ?
00:51:28 Je pense que ça, c'est une question.
00:51:30 - C'est ce que je vous dis.
00:51:32 Organiser une immigration légale.
00:51:34 - Avant de l'organiser et de prendre
00:51:36 des règles européennes qui s'imposeraient
00:51:38 une fois de plus à la France,
00:51:40 modifions notre Constitution,
00:51:42 votons les lois dans le Parlement
00:51:44 et ensuite, dialoguons aussi
00:51:46 avec nos partenaires européens.
00:51:48 - Kevin Mauvieux très vite, et ensuite Aurélien Taché,
00:51:50 ensuite nous passons à autre chose.
00:51:52 - Je vais essayer de faire très vite, mais il y a trois points.
00:51:54 Le premier point, vous posez la question des corridors humanitaires,
00:51:56 d'une immigration...
00:51:58 - Je parle d'une immigration de travail
00:52:00 strictement encadrée.
00:52:02 - Non mais évidemment.
00:52:04 - Avec un travail dans les pays d'origine
00:52:06 ou dans les pays comme la Tunisie
00:52:08 ou autres, où les réfugiés arrivent.
00:52:10 - Est-ce que ce que vous, vous entendez par là,
00:52:12 est-ce que ce sera bien entendu dans les pays
00:52:14 de "partance", de départ ?
00:52:16 Ce n'est pas sûr.
00:52:18 Donc il y a un risque à ce niveau-là.
00:52:20 Et puis, deuxième élément,
00:52:22 il y a l'élément de la souveraineté
00:52:24 des nations. J'ai l'impression qu'on est en train
00:52:26 de mettre complètement de côté la souveraineté des nations.
00:52:28 C'est l'Europe qui doit décider qui accepte qui,
00:52:30 à quel moment et où.
00:52:32 La souveraineté des nations doit d'abord primer.
00:52:34 Et enfin, le référendum, on est pour depuis longtemps
00:52:36 nos rassemblements nationaux.
00:52:38 - Mais quelles questions vous posez, Aurélien ?
00:52:40 - Je ne vais pas vous la dire comme ça, parce que je l'ai pensé...
00:52:42 - Mais personne n'a de la question !
00:52:44 - Mais si, si ! M. Bourdin, M. Bourdin !
00:52:46 La question, elle existe,
00:52:48 mais je ne vais pas vous la dire parce que je ne l'ai pas en tête.
00:52:50 Vous allez sur "Aime la France", vous avez le programme de Marine Le Pen.
00:52:52 Dans son programme, la question, elle est déjà rédigée
00:52:54 avec le texte qui est déjà rédigé, qui va avec.
00:52:56 Je ne vais pas vous la dire parce que je ne l'ai pas en tête mot pour mot.
00:52:58 Je ne voudrais pas qu'on m'accuse de déformer
00:53:00 la question que vous proposez.
00:53:02 Mais la question, elle existe déjà, elle est dans le programme.
00:53:04 Vous allez sur le site de "Aime la France" de Marine Le Pen.
00:53:06 Vous avez la question. Mais ce n'est pas si simple que ça.
00:53:08 Parce qu'on a un projet derrière. Il faut que la question aille avec le projet.
00:53:10 - J'espère. Dans les heures, dans les heures.
00:53:12 - Mais ça, je suis d'accord avec vous. Il faut que la question aille avec le projet.
00:53:14 On ne peut pas poser une question avec vous pour ou contre.
00:53:16 Ce n'est pas possible. - Bah oui.
00:53:18 - Mais c'est pour ça que je ne veux pas vous donner la question.
00:53:20 - Moi, je suis très favorable à votre proposition.
00:53:22 Je trouve que c'est une excellente idée.
00:53:24 À partir du moment où on ne laisse pas ça à la main...
00:53:26 - C'est plus la mienne.
00:53:28 C'est une proposition qui est en réflexion au niveau européen.
00:53:30 - À ce que vous évoquez.
00:53:32 - Moi, je pense qu'il faut contrôler l'immigration.
00:53:34 - Moi aussi. Mais on parlait bien.
00:53:36 Vous l'avez dit dans un cadre.
00:53:38 - Donc, on est tous d'accord.
00:53:40 Vous allez tous voter notre proposition de loi.
00:53:42 - Vous n'êtes pas tous d'accord.
00:53:44 - De l'extrême gauche à l'extrême droite.
00:53:46 - Si on ne confond pas tout.
00:53:48 Si on parle de l'asile des réfugiés
00:53:50 et d'une intégration par le travail avec des corridors humanitaires
00:53:52 qui peuvent d'ailleurs être mis en place par la France.
00:53:54 On n'a pas forcément besoin d'attendre l'Europe pour ça.
00:53:56 Moi, je suis totalement favorable à ça.
00:53:58 Et j'espère que dans le texte de loi qui sera proposé par le gouvernement.
00:54:00 Parce que jusqu'à preuve du contraire, vous n'êtes pas encore avec le gouvernement.
00:54:02 Dans les prochains mois. Mais pour l'instant, ça n'est pas encore fait.
00:54:04 - Ne prenez pas vos désirs pour des réalités.
00:54:06 - En parlant de mes désirs, vous savez, j'affiche un petit peu.
00:54:08 Mais ce qui est dit,
00:54:10 les titres de métiers en tension
00:54:12 et la fin du délai de carence de 6 mois
00:54:14 pour le travail aux demandeurs d'asile, moi je le dis ce matin à votre antenne,
00:54:16 Jean-Jacques Bourdin, si ça figure dans le projet de loi de M. Darmanin,
00:54:18 je voterai ça.
00:54:20 - Vous le voterez ? Bon, d'accord.
00:54:22 Dites-moi, est-ce que Marlène Schiappa,
00:54:24 je change complètement de sujet, est-ce que Marlène Schiappa
00:54:26 peut encore rester au gouvernement ? Kevin Mauvieux.
00:54:28 - C'est pas à nous de décider.
00:54:30 Je vais vous donner ma position personnelle.
00:54:32 - Oui, allez-y.
00:54:34 - Ma position personnelle, c'est que Mme Schiappa
00:54:36 est de plus en plus en difficulté
00:54:38 et j'ai de plus en plus de mal à lui donner crédit au gouvernement.
00:54:40 Parce que la situation est grave.
00:54:42 On a
00:54:44 un dossier pourri, faut dire le mot tel qu'il est,
00:54:46 on a un dossier pourri qui est en train d'émerger,
00:54:48 qui se base sur un fait divers
00:54:50 effroyable.
00:54:52 C'est quand même le point de départ, un fait divers
00:54:54 effroyable.
00:54:56 Et je regarde un peu ce qui se passe dans la commission d'enquête
00:54:58 au Sénat et je vois Marlène Schiappa
00:55:00 qui de plus en plus se
00:55:02 dédouane. - Sur son cabinet.
00:55:04 - Mais sur son cabinet. Et je trouve ça quand même
00:55:06 très grave parce que Marlène Schiappa,
00:55:08 elle est responsable de son cabinet. Elle donne des consignes,
00:55:10 elle donne les ordres, elle suit les dossiers
00:55:12 théoriquement si elle travaille. Donc, c'est quand même
00:55:14 assez particulier de se défausser
00:55:16 comme ça. Est-ce que si demain j'ai un amendement
00:55:18 qui est un peu bancal et dont
00:55:20 dans la presse on me reproche d'avoir fait cet amendement,
00:55:22 est-ce que je vais dire "non non, c'est mon collaborateur,
00:55:24 j'étais pas au courant, j'étais pas là le jour où il l'a écrit".
00:55:26 Non, je suis pas certain.
00:55:28 - Yannick Noder.
00:55:30 - Moi je crois surtout que c'est
00:55:32 un dossier de plus qui va
00:55:34 encore éloigner
00:55:36 les Françaises
00:55:38 et les Françaises sur la responsabilité.
00:55:40 C'est une forme d'anti-parlementarisme,
00:55:42 c'est une forme de perte de confiance
00:55:44 par rapport à nos dirigeants. Et je dirais
00:55:46 que c'est un élément de plus. Je pense
00:55:48 que les Français qui se lèvent
00:55:50 le matin, qui travaillent,
00:55:52 qui veulent faire confiance en leurs dirigeants,
00:55:54 ne souhaitent pas des dirigeants
00:55:56 qui en pleine période de retraite vont
00:55:58 poser dans Playboy
00:56:00 et qui au décours du drame...
00:56:02 - Poser dans Playboy c'est son problème.
00:56:04 - Non mais d'accord, mais c'est quand même une image...
00:56:06 - Mais là, il s'agit d'argent public.
00:56:08 - Excusez-moi, mais...
00:56:10 - C'est beaucoup plus important l'utilisation
00:56:12 de notre argent ou le poser dans Playboy.
00:56:14 - Mais c'est les deux. Mais ce n'est pas ça.
00:56:16 - Playboy c'était pour cacher le feu maréalé quand même.
00:56:18 - Ce n'est pas ça.
00:56:20 - Ce n'est pas ça quand les Français n'attendent
00:56:22 pas ça de l'ordre du ministre.
00:56:24 - Ce qui m'intéresse c'est l'utilisation de notre argent.
00:56:26 - Mais enfin, quand vous élisez, quel que soit votre choix du vote,
00:56:28 et quand vous vous rendez aux urnes
00:56:30 pour élire votre représentation nationale
00:56:32 ou votre gouvernement,
00:56:34 via un président de la République,
00:56:36 quel que soit le choix, c'est pas que pour les ministres
00:56:38 derrière, c'est pas leur fonction.
00:56:41 Enfin, on ne peut pas tolérer en 2023
00:56:43 que des ministres
00:56:45 ne soient pas exemplaires dans leur comportement
00:56:47 et que sur ces lits il n'y ait pas la grande
00:56:49 transparence. Donc il y a une commission d'enquête,
00:56:51 je crois que l'audition a eu lieu ce matin,
00:56:53 j'en ai pas eu écho. Laissons le Sénat
00:56:55 en train de faire sa commission d'enquête.
00:56:57 - Vous allez avoir écho, puisque le président de cette commission
00:56:59 est avec nous dans quelques minutes.
00:57:01 C'est une exclusivité sur le radio.
00:57:03 - On parle d'un million d'euros,
00:57:05 ce qui est insoutenable.
00:57:07 - Deux millions et demi d'euros.
00:57:09 - C'est insoutenable par rapport aux Français.
00:57:11 - Je vous dis ça parce que c'était devant moi,
00:57:13 sur BFMTV, qu'elle annonçait la création de ce fonds.
00:57:15 - C'est insoutenable de gaspiller de l'argent public
00:57:17 des Français quand on parle du problème
00:57:19 du pouvoir d'achat.
00:57:21 - Et c'est même bien pire que ça,
00:57:23 repartons du point de départ de cette histoire.
00:57:25 Le terrible assassinat de Samuel Paty.
00:57:27 Ce fonds est créé pour voir
00:57:29 comment lutter contre la radicalisation,
00:57:31 et c'est très bien.
00:57:33 Sauf que quand on voit un peu le niveau
00:57:35 du travail de Mme Schiappa
00:57:37 et de ses équipes sur ce sujet,
00:57:39 qui consiste à dire finalement
00:57:41 "on va faire créer des associations ex nihilo",
00:57:43 c'est ce qui s'est passé moi je le dis.
00:57:45 - On compte avec et souhaite racisme.
00:57:47 - Il y a eu 5 ou 6 réunions de travail en amont
00:57:49 de l'appel à projets où M. Schiappa
00:57:51 était reçu par M. Jallet et Mme Schiappa,
00:57:53 le directeur du cabinet de Mme Schiappa et M. Jallet.
00:57:55 Ils lui ont quasiment monté le dossier,
00:57:57 ils ont quasiment créé l'association avec lui.
00:57:59 Donc maintenant qu'on nous explique qu'elle n'était pas au courant,
00:58:01 c'est quand même une énorme blague.
00:58:03 Et 350 000 euros pour 6 vidéos YouTube
00:58:05 qui ont fait 50 vues, c'est ça l'hommage courant
00:58:07 à M. Paty, c'est ça la lutte contre la radicalisation en France.
00:58:09 Mme Schiappa devrait être partie depuis longtemps,
00:58:11 elle pose dans Playboy ou pas, moi je m'en fiche.
00:58:13 Par contre, la mémoire de Samuel Paty, la lutte contre la radicalisation
00:58:15 qui peut donner lieu à des échanges vifs,
00:58:17 et j'ai souvent été pris dans ces échanges-là.
00:58:19 Je trouve qu'encore aujourd'hui,
00:58:21 qu'on ait une ministre en exercice
00:58:23 après ce qui s'est passé sur cette question-là
00:58:25 est un véritable scandale démocratique.
00:58:27 Malheureusement le président de la République n'a plus l'air d'être ému par rien.
00:58:29 Il peut avoir des incompétents,
00:58:31 des gens malhonnêtes dans son gouvernement,
00:58:33 ça a l'air de ne pas le toucher,
00:58:35 c'est quand même très grave pour la démocratie française.
00:58:37 - Bien, à tout de suite pour un troisième sujet.
00:58:39 Vous êtes sur Sud Radio, merci 11h46.
00:58:41 - Sud Radio, parlons vrai chez Bourdin.
00:58:45 10h30, midi 30.
00:58:47 Jean-Jacques Bourdin.
00:58:49 - Il est 11h49, dites-moi Aurélien Taché,
00:58:51 vous qui êtes élu
00:58:53 Europe Écologie-Les Verts.
00:58:55 Est-ce que vous cautionnez
00:58:57 une élue,
00:58:59 l'intervention d'une élue Écologie-Les Verts
00:59:01 avec tous ceux qui sont allés détruire
00:59:03 la serre des maraîchers Nantes
00:59:05 et notamment cette expérience
00:59:07 formidable des maraîchers Nantes
00:59:09 qui vise à mieux connaître
00:59:11 les besoins en eau des cultures
00:59:13 pour mieux utiliser l'eau
00:59:15 et à mieux connaître les effets des engrais ?
00:59:17 Moi j'aimerais comprendre.
00:59:19 - Alors, je ne veux pas me défausser, mais je ne connais pas
00:59:21 l'histoire exacte dont vous parliez, Jean-Jacques Bourdin,
00:59:23 - Oui, c'est à Nantes, dimanche dernier.
00:59:25 - Mais bon, de toute façon, moi je ne suis pas
00:59:27 à la destruction de rien du tout, qu'on soit clair.
00:59:29 En revanche, ce que je vois aussi,
00:59:31 c'est que vous avez quand même, chez les militants écologistes
00:59:33 aujourd'hui, une forme de persécution
00:59:35 des militants écologistes. Marine Tondelier
00:59:37 et Sandrine Rousseau... - Ben là, ce ne sont pas des persécutions !
00:59:39 - Non, non, mais je voudrais quand même évoquer... - Ce sont des violences
00:59:41 contre les maraîchers ! - Je viens de vous dire que je les commandais.
00:59:43 Je viens de vous dire que je commandais ces violences.
00:59:45 Mais est-ce qu'on peut aussi parler de Madame Tondelier
00:59:47 et de Madame Rousseau qui se font insulter
00:59:49 par des vignerons alors qu'elles viennent juste discuter
00:59:51 et changer sur la manière dont on peut faire évoluer
00:59:53 notre agriculture ? Vous savez ce qui est paradoxal pour nous
00:59:55 les écologistes ? C'est que je crois qu'on est
00:59:57 peut-être les parties qui s'intéressent et qui aimons le plus
00:59:59 les agriculteurs, mais la discussion est
01:00:01 visiblement encore un peu compliquée. - Vous aimez les agriculteurs,
01:00:03 vous allez détruire leur serre !
01:00:05 - C'est l'amour vache ! - Vous les aimez, normalement !
01:00:07 - C'est pour le peu de le dire ! - Pardon, je vous en ai commandé,
01:00:09 moi j'ai rien été détruit, et je viens de vous dire que je
01:00:11 condamnais les destructions. - Mais ce sont les soulèvements
01:00:13 de la terre ! Est-ce qu'il faut
01:00:15 dissoudre ? - Non, il ne faut pas dissoudre les soulèvements de la terre,
01:00:17 ils font un excellent travail, il faut condamner.
01:00:19 - Ah bah oui, alors là ! - Non mais
01:00:21 d'une manière générale, il y a 35 000 personnes dans les
01:00:23 soulèvements de la terre, on ne va pas réduire à cette affaire
01:00:25 n'en thèse. Mais par contre, sur cette affaire n'en thèse, s'il y a eu destruction de biens,
01:00:27 et s'il y a eu destruction de quoi que ce soit,
01:00:29 et bien je le condamne à votre
01:00:31 antenne sans réserve. Mais j'aimerais aussi que parfois,
01:00:33 mes collègues, la classe médiatique
01:00:35 politique, d'une manière générale, disent quand même
01:00:37 que oui, aujourd'hui, les écologistes
01:00:39 sont très souvent, et souvent des femmes, parce que nous avons
01:00:41 beaucoup de femmes, et c'est une fierté, sont très
01:00:43 souvent malmenées, persécutées par un certain nombre
01:00:45 de personnes. - Kevin Mauvieux ? - Alors déjà, pour répondre
01:00:47 à ça, si on prend l'exemple de ce qui s'est passé avec
01:00:49 Sandrine Rousseau qui s'est fait insulter, vous regardez mon Twitter, je condamne l'insulte.
01:00:51 - Eh bien merci, je l'ai. - Donc vous voyez, je le dis, je condamne l'insulte.
01:00:53 - Oui, c'est pas une solution.
01:00:55 - Toutefois, toutefois,
01:00:57 - Allez insulter Sandrine Rousseau, c'est pas une solution.
01:00:59 - Je condamne l'insulte, mais je condamne
01:01:01 aussi ce qu'on retrouve
01:01:03 souvent du côté des écolos, et notamment
01:01:05 de soulèvement de la terre, c'est-à-dire
01:01:07 la violence à l'égard des agriculteurs,
01:01:09 parfois, souvent,
01:01:11 même d'agriculteurs qui sont de bonne foi et qui font
01:01:13 de bonnes recherches,
01:01:15 on balance de la peinture sur des tableaux,
01:01:17 enfin, il y a tout un tas de choses qui sont faites
01:01:19 qui, au final, donnent envie
01:01:21 à ces personnes-là,
01:01:23 je parle des agriculteurs, aux gens qui font ce métier-là,
01:01:25 quand vous avez Sandrine Rousseau
01:01:27 qui vient vous voir, peut-être même sans
01:01:29 prévenir, je sais pas le contexte, je sais pas comment ça s'est passé,
01:01:31 quand vous avez Sandrine Rousseau qui vient vous voir
01:01:33 de façon un peu cavalière, comme ça, sur votre champ,
01:01:35 et que vous savez que
01:01:37 quelques semaines avant, il y a eu Sainte-Soline
01:01:39 qui a eu l'histoire de la serre, etc.,
01:01:41 comment vous voulez accueillir Sandrine Rousseau
01:01:43 de façon apaisée ?
01:01:45 - Je pouvais pas accueillir Sandrine Rousseau !
01:01:47 - J'étais, moi, à Sainte-Soline. C'est une simple manifestation
01:01:49 pour, effectivement,
01:01:51 s'opposer à l'appropriation
01:01:53 privative de l'eau. On a quand même le droit de dénoncer
01:01:55 ça quand on est écologiste, sinon ça sert à rien d'être écologiste.
01:01:57 - Mais avec des armes ! - Des armes ? Non, non, non,
01:01:59 attendez, s'il vous plaît, qu'il y ait quelques éléments
01:02:01 radicaux qu'il y ait des armes, c'est une chose,
01:02:03 il y avait des milliers de personnes pacifistes,
01:02:05 moi, j'y suis né dans les deux serres,
01:02:07 je peux vous dire que les gens qui étaient là, c'est pas des gens méchants,
01:02:09 c'est des gens qui sont vraiment pacifiques. - Toujours est-il que, quand vous êtes agriculteur
01:02:11 et que vous voyez un écolo
01:02:13 ou Sandrine Rousseau, qui a des fois des mots quand même assez
01:02:15 compliqués envers les agriculteurs, qui débarquent
01:02:17 comme ça dans votre champ, la violence,
01:02:19 je l'ai condamnée. On n'a pas à traiter
01:02:21 de cette façon-là, que ce soit une femme ou un homme, d'ailleurs, on n'a pas
01:02:23 à traiter un élu de la République de cette façon-là,
01:02:25 mais je me mets dans la peau de l'agriculteur
01:02:27 et je peux comprendre la crainte, la peur et l'intention.
01:02:29 - Il n'y a nul air pour la s'exprimer, allez-y. - Non, mais je crois que,
01:02:31 je vais essayer de faire la synthèse, finalement,
01:02:33 avec mes deux collègues, je crois qu'il y a
01:02:35 un sentiment de ras-le-bol, particulièrement
01:02:37 des agriculteurs, pour cet agribashing
01:02:39 ambiant permanent
01:02:41 qui sème le vent, récote la tempête.
01:02:43 Sandrine Rousseau, je suis d'accord
01:02:45 avec, je suis complètement d'accord, il faut condamner
01:02:47 quand elle est insultée ou autre,
01:02:49 mais il faut qu'elle arrête aussi,
01:02:51 dans permanence, d'avoir un avis,
01:02:53 surtout quand je vois en Commission des Affaires Sociales
01:02:55 comment elle traite l'agriculture. - Non, mais pourquoi est-ce que
01:02:57 Marine Tondelier, qui est patronne de votre parti,
01:02:59 n'a pas condamné ce qui s'est passé
01:03:01 à Nantes ? - Écoutez, je découvre l'histoire
01:03:03 ce matin avec vous, donc je ne peux pas répondre là-dessus.
01:03:05 - Moi je vous le dis. - Mais en tout cas... - Il y a même une élue députée
01:03:07 de votre groupe, qui était
01:03:09 avec les soulèvements de la terre
01:03:11 qui ont détruit la serre des maréchales.
01:03:13 - Mais c'est récurrent. - Mais déjà, je pense qu'il y a un problème.
01:03:15 - Oui, c'est ici. - Il incarce la fonction de député.
01:03:17 - Je ne vais pas vous parler de votre parole en cause. - Les députés,
01:03:19 les députés, je pense que c'est
01:03:21 bon de le rappeler, notamment
01:03:23 aux groupes écologistes, doivent aussi...
01:03:25 Il y a des droits de réserve
01:03:27 et des devoirs. On ne doit pas aller, quand on est député,
01:03:29 dans des manifestations interdites.
01:03:31 - Non mais ce ne sont pas des manifestations interdites.
01:03:33 - Et on ne doit pas participer à tout
01:03:35 mouvement écologiste
01:03:37 qui peut dériver.
01:03:39 Il faut quand même respecter.
01:03:41 Et je reviens sur mes agriculteurs. Les agriculteurs,
01:03:43 ils en ont marre de cette intelligentsia
01:03:45 parisienne qui leur dit
01:03:47 comment il faut vivre, comment il faut gérer
01:03:49 leur exploitation. - Les gens, ils en ont aussi
01:03:51 marre de mourir des pesticides. - On est d'accord.
01:03:53 Et comme vous voyez, la Cour des comptes qui reprend
01:03:55 ces sujets-là, mais on devient
01:03:57 fou. Et moi, je suis très étonné
01:03:59 de voir qu'il n'y ait pas eu
01:04:01 l'unanimité contre
01:04:03 le Mercourtour que nous avons
01:04:05 voté l'autre soir. - Mercosur.
01:04:07 - Mercosur, pardon. Qu'est-ce que je raconte ?
01:04:09 Mercosur, vis-à-vis
01:04:11 de ces sujets-là. - Les écologistes ont voté pour...
01:04:13 - C'est quand même assez étonnant
01:04:15 de voir quand même ce groupe
01:04:17 parlementaire, vendez-vous
01:04:19 contre l'environnement
01:04:21 et de ne pas aller contre ce traité
01:04:23 de libre-échange. - Pas de groupe écologiste.
01:04:25 - Et de ne pas voter contre ce
01:04:27 libre-échange qui est relativement
01:04:29 déstructeur pour la planète.
01:04:31 Et ne veut pas le beurre de nos agriculteurs. - Sur les agriculteurs,
01:04:33 encore une fois, arrêtons de dire
01:04:35 que les écologistes sont dans la grille bashing.
01:04:37 Les écologistes sont ceux... - Certains.
01:04:39 - Mais même Europe Écologie, j'y l'ai vers.
01:04:41 On est les premiers à dire qu'il faut plus d'agriculteurs
01:04:43 en France. On est les premiers à dire qu'il faudrait
01:04:45 installer... Rappelez-vous, c'était dans la proposition de Yannick Jadot,
01:04:47 de faire des fermes communales, de mettre de l'argent
01:04:49 pour que les jeunes s'installent et puissent faire des exploitations agricoles.
01:04:51 Nous sommes simplement contre
01:04:53 les pesticides, l'agriculture
01:04:55 productiviste, celle qui fait du mal à la terre et aux gens.
01:04:57 - Je suis médecin, je suis contre les pesticides.
01:04:59 Mais n'appliquons pas
01:05:01 des règles à nos agriculteurs
01:05:03 qui... Alors, on applique des règles
01:05:05 à nos agriculteurs, donc on perd en productivité
01:05:07 et on permet l'importation de produits
01:05:09 qui eux-mêmes n'ont pas cette restriction
01:05:11 sur les pesticides. - Ben subvention non.
01:05:13 - C'est un scandale.
01:05:15 - Réorientons la PAC, subvention non le bio,
01:05:17 le maraîchage, la permaculture...
01:05:19 - Parce que la vision agricole
01:05:21 des écologistes, on la connaît bien.
01:05:23 C'est-à-dire que c'est des petites
01:05:25 exploitations pour
01:05:27 nourrir localement. Mais il faut quand même
01:05:29 que la France retrouve son rôle de policier.
01:05:31 - Kevin Mauvire, alors très très vite.
01:05:33 - Juste pour conclure, en quelques mots,
01:05:35 pour conclure sur le sujet, en réalité, pour revenir
01:05:37 à la base du problème, le problème de l'accueil de
01:05:39 Sandrine Rousseau, etc., c'est qu'aujourd'hui, il y a un
01:05:41 écoterrorisme, c'est une réalité qui naît...
01:05:43 - Ah non, mais on ne peut pas dire des feux de pareille.
01:05:45 - En France, à cause d'un écoterrorisme...
01:05:47 - Arrêtez d'en faire des mots comme ça, M. Mauvire.
01:05:49 - Il y a un grand terrorisme
01:05:51 qui est fait envers les agriculteurs.
01:05:53 Et le problème aujourd'hui, c'est que
01:05:55 les verts, les écolos...
01:05:57 - Le pays qui a été frappé par le terrorisme,
01:05:59 il est plutôt de votre côté. C'est plutôt l'extrême droite qui tue et qui frappe.
01:06:01 - Le problème, c'est que les verts et les écolos,
01:06:03 qui en a tué, le problème, c'est que les verts et les écolos, aujourd'hui,
01:06:05 ne condamnent pas l'écoterrorisme. Et c'est là
01:06:07 où les agriculteurs, quand ils accueillent
01:06:09 une rousseau, à l'interdit, font du mal.
01:06:11 - Merci, messieurs. Merci.
01:06:13 Il est 11h56. Merci d'être venu,
01:06:15 dans tous les cas. Comme tous les jeudis,
01:06:17 c'est passionnant. 11h56.
01:06:19 A tout de suite. Je vous précise que nous recevons
01:06:21 Claude Reynal, sénateur de la Haute-Garonne
01:06:23 et président de la commission d'enquête sénatoriale
01:06:25 sur le fonds Marianne.
01:06:27 A tout de suite.
01:06:29 - Sud Radio Parlons Vrai,
01:06:31 chez Bourdin. 10h30, midi 30.
01:06:33 Jean-Jacques Bourdin.
01:06:35 - Bien. Nous allons recevoir dans un instant
01:06:37 Claude Reynal, qui devait être présent
01:06:39 dans ce studio, mais qui sera au téléphone, pour une raison simple.
01:06:41 C'est que, bah,
01:06:43 les sénateurs poursuivent
01:06:45 leur travail.
01:06:47 Ce matin, la commission
01:06:49 sénatoriale sur le fonds Marianne
01:06:51 a reçu Mohamed Sifawi,
01:06:53 ancien journaliste,
01:06:55 qui a créé une
01:06:57 association, l'Union des Sociétés
01:06:59 d'Éducation Physique et de Préparation
01:07:01 Militaire, qui a touché 350 000 euros
01:07:03 de ce fonds Marianne.
01:07:05 Comment l'argent de ce fonds
01:07:07 a été utilisé ?
01:07:09 Est-ce que... C'est notre argent,
01:07:11 hein ? Est-ce que l'argent a été
01:07:13 bien utilisé ? Où est allé l'argent ?
01:07:15 Est-ce qu'il n'y a pas eu
01:07:17 favoritisme
01:07:19 à l'égard de Mohamed Sifawi,
01:07:21 de son association, mais aussi d'autres associations ?
01:07:23 Est-ce que des règles de concurrence
01:07:25 déloyale ont été
01:07:27 imposées ? Est-ce que la concurrence
01:07:29 loyale a été respectée ou pas ?
01:07:31 Marlène Schiappa, peut-elle
01:07:33 aujourd'hui, compte tenu de tous les
01:07:35 doutes de son audition d'hier,
01:07:37 peut-elle rester au gouvernement ? Bien,
01:07:39 Claude Reynal est avec nous
01:07:41 dans un instant. Ce que je voudrais vous faire
01:07:43 entendre, c'est un petit extrait
01:07:45 qui date du 20
01:07:47 avril 2021. J'étais sur
01:07:49 BFM TV,
01:07:51 l'interview politique, et ce jour-là
01:07:53 je recevais Marlène Schiappa, et
01:07:55 elle avait annoncé en direct
01:07:57 la création de ce fonds
01:07:59 écouté. - Je lance un fonds
01:08:01 qui s'appellera le Fonds Marianne pour la
01:08:03 République, et qui est un fonds qui vise
01:08:05 à financer des personnes et
01:08:07 des associations qui vont porter des
01:08:09 discours pour promouvoir les valeurs de la République,
01:08:11 et pour lutter contre les discours
01:08:13 séparatistes, notamment sur
01:08:15 les réseaux sociaux et sur les plateformes
01:08:17 en ligne. J'étais hier avec Cédric
01:08:19 Haut, mon collègue chargé du numérique, nous avons réuni
01:08:21 les représentants de Twitter, Facebook,
01:08:23 Google, Qwant, TikTok, les grandes plateformes
01:08:25 et les grands réseaux sociaux, et les
01:08:27 directions du ministère de l'Intérieur, pour mieux
01:08:29 lutter contre ces contenus terroristes
01:08:31 et qui font l'apologie du terrorisme. Mais ça
01:08:33 n'est pas suffisant de les supprimer. Il faut aussi
01:08:35 leur apporter la contradiction, démentir
01:08:37 les fausses nouvelles, les fake news,
01:08:39 comme on dit, qui circulent trop souvent sur les réseaux
01:08:41 sociaux, et qui font le lit de l'islamisme
01:08:43 radical. Donc ce fonds, il sera
01:08:45 doté de 2,5 millions d'euros.
01:08:47 Je veux dire qu'avec 2,5 millions d'euros
01:08:49 on peut faire beaucoup de choses pour défendre les valeurs
01:08:51 de la République. - Voilà, avec 2 millions
01:08:53 2,5 millions d'euros,
01:08:55 on peut faire beaucoup de choses pour
01:08:57 défendre les valeurs de la République. Le problème c'est que
01:08:59 rien n'a été fait ou pas grand chose.
01:09:01 C'est tout le problème. Où est passé
01:09:03 cet argent ? 2,5 millions d'euros
01:09:05 c'est pas rien. C'est l'argent de nos impôts,
01:09:07 c'est notre argent. Alors nous
01:09:09 nous posons des questions, et je suis pas
01:09:11 le seul à me poser des questions, puisque
01:09:13 les sénateurs s'en posent,
01:09:15 et posent des questions à tous les intervenants,
01:09:17 à tous leurs
01:09:19 interlocuteurs. Hier
01:09:21 c'était Marlène Schiappa, aujourd'hui
01:09:23 Mohamed Sifahoui, et tout le monde y passe.
01:09:25 Tout le monde y passe, cette commission d'enquête
01:09:27 sénatoriale est dirigée par un homme
01:09:29 qui est avec nous dans 2 minutes, il s'agit
01:09:31 de Claude Reynald, qui est sénateur de Haute-Garonne,
01:09:33 et qui sera là en direct
01:09:35 dans un instant.
01:09:37 - Sud Radio - Sud Radio
01:09:39 - Sud Radio parlons vrai
01:09:41 chez Bourdin, 10h30 midi 30
01:09:43 Jean-Jacques Bourdin. - Bien,
01:09:45 il est 12h12, enquête sur le fond
01:09:47 Marianne. J'ai diffusé
01:09:49 l'extrait il y a quelques minutes,
01:09:51 c'était le 20 avril 2021,
01:09:53 Marlène Schiappa était avec moi sur BFM TV
01:09:55 et annonçait l'agression de ce fond
01:09:57 de 2,5 millions d'euros.
01:09:59 Où est passé l'argent ? A-t-il
01:10:01 été bien utilisé ? Eh bien, c'est
01:10:03 la question première
01:10:05 que se pose la commission
01:10:07 d'enquête sénatoriale
01:10:09 présidée par Claude Reynald, et
01:10:11 j'avoue que, pour suivre
01:10:13 un peu les auditions, le travail
01:10:15 fait par cette commission est formidable.
01:10:17 Claude Reynald, bonjour. - Bonjour,
01:10:19 monsieur Bourdin. - Merci d'être avec nous,
01:10:21 vous êtes sénateur de Haute-Garonne,
01:10:23 vous présidez cette commission d'enquête
01:10:25 sénatoriale, vous n'êtes pas avec nous parce que...
01:10:27 - Bah, parce que ce matin vous avez auditionné
01:10:29 Mohamed Sifawi
01:10:31 qui préside l'une
01:10:33 des principales associations
01:10:35 mises en cause, enfin,
01:10:37 sur lesquelles on s'interroge.
01:10:39 Dites-moi, Claude Reynald,
01:10:41 moi,
01:10:43 je me pose une question toute simple,
01:10:45 et c'est la question que vous posez,
01:10:47 j'imagine, est-ce que notre
01:10:49 argent, ces 2,5 millions d'euros,
01:10:51 cet argent a été
01:10:53 bien utilisé, a-t-il été
01:10:55 utilisé, et a-t-il été
01:10:57 réparti de façon honnête ?
01:10:59 Ce sont les questions
01:11:01 que vous posez, j'imagine. - Oui,
01:11:03 ce sont des questions très différentes.
01:11:05 17 associations
01:11:07 ont bénéficié de ce fonds,
01:11:09 et, si vous voulez,
01:11:11 notre enquête porte essentiellement
01:11:13 sur deux d'entre elles,
01:11:15 suite d'ailleurs à des révélations
01:11:17 au départ de la presse.
01:11:19 Et donc, ce qu'il faut
01:11:21 bien séparer, c'est le fait que nous avons
01:11:23 un certain nombre d'associations,
01:11:25 sans doute une quinzaine,
01:11:27 qui ont fait leur travail correctement,
01:11:29 qui d'ailleurs travaillaient pour l'essentiel déjà
01:11:31 avec le
01:11:33 ministère de l'Intérieur sur
01:11:35 ces questions-là, qui sont des questions difficiles,
01:11:37 et le faisaient correctement.
01:11:39 Par contre, il y a eu la volonté
01:11:41 de changer un peu de paradigme,
01:11:43 et de passer d'une action qui était
01:11:45 d'une action sur le terrain
01:11:47 auprès des associations,
01:11:49 auprès des jeunes,
01:11:51 pour passer finalement sur le discours
01:11:53 sur les réseaux sociaux.
01:11:55 Et là, c'est d'autres compétences,
01:11:57 et il a fallu finalement,
01:11:59 en urgence,
01:12:01 faire monter deux projets
01:12:03 de deux associations
01:12:05 à des niveaux financiers
01:12:07 très significatifs,
01:12:09 et ces deux projets, malheureusement,
01:12:11 n'ont pas eu les résultats escomptés.
01:12:13 Donc il y a, si vous voulez,
01:12:15 sur les 2 millions d'euros
01:12:17 qui ont été donnés,
01:12:19 en réalité,
01:12:21 il y a une problématique sur à peu près
01:12:23 700 000 euros.
01:12:25 - Voilà, 700 000 euros.
01:12:27 Alors, parmi ces deux associations,
01:12:29 il y en a une qui est l'association
01:12:31 montée par Mohamed Sifawi,
01:12:33 ancien journaliste,
01:12:35 qui s'appelle
01:12:37 l'Union des Sociétés d'Éducation Physique
01:12:39 et de Préparation Militaire.
01:12:41 Une association
01:12:43 qui a été très vite montée, si j'ai bien compris,
01:12:45 Claude Reynal, c'est cela ?
01:12:47 Vous avez entendu Mohamed Sifawi ce matin ?
01:12:49 - En réalité, celle-là,
01:12:51 elle a plus d'un siècle, mais par contre,
01:12:53 elle était un peu en sommeil
01:12:55 depuis quelques temps, et elle a été
01:12:57 réactivée à travers
01:12:59 ce projet porté par
01:13:01 Mohamed Sifawi.
01:13:03 - D'accord. Elle a été réactivée après l'annonce
01:13:05 de la création du fonds, hein ?
01:13:07 - Non, avant.
01:13:09 C'est un des sujets, évidemment,
01:13:11 de difficulté, c'est que
01:13:13 pour avoir des gens qui répondent sur cette question
01:13:15 très particulière de la
01:13:17 réponse en ligne,
01:13:19 eh bien, il a fallu
01:13:21 initier des projets, et donc le ministère
01:13:23 a lui-même sollicité
01:13:25 M. Sifawi,
01:13:27 qui avait un discours
01:13:29 qui leur
01:13:31 semblait convenir, en tout cas,
01:13:33 il a été sollicité
01:13:35 pour, finalement, porter
01:13:37 un dossier, et en réalité,
01:13:39 c'est pas l'association. L'association,
01:13:41 elle n'est pas un prêtre, non,
01:13:43 mais elle porte un dossier qui est réellement
01:13:45 porté par M. Sifawi.
01:13:47 - Oui, par M. Sifawi lui-même, et pas par
01:13:49 l'association, je comprends très bien, mais
01:13:51 dites-moi, Claude Reynal,
01:13:53 est-ce qu'il y a eu favoritisme,
01:13:55 c'est la question que vous posez,
01:13:57 favoritisme à l'égard de Mohamed Sifawi ?
01:13:59 - Dès l'instant
01:14:01 où deux associations
01:14:03 arrivent, et au moins
01:14:05 pour l'une d'entre elles,
01:14:07 est prévenue très en amont
01:14:09 de
01:14:11 l'idée de les faire
01:14:13 participer à ce projet, et c'est vrai aussi, d'ailleurs,
01:14:15 de la deuxième,
01:14:17 on peut dire qu'effectivement,
01:14:19 il y a eu une espèce de presse-fois
01:14:21 par l'administration sur
01:14:23 ces deux associations. Nul doute
01:14:25 qu'elles savaient bien avant la création du fonds,
01:14:27 qu'elles allaient pouvoir répondre, et qu'elles
01:14:29 seraient retenues. - Et qu'elles allaient pouvoir répondre,
01:14:31 et qu'elles allaient pouvoir toucher 350 000 euros.
01:14:33 Que les choses soient claires.
01:14:35 Pour un travail,
01:14:37 quel travail a été effectué ?
01:14:39 - Alors, ça dépend,
01:14:41 on a deux cas très différents.
01:14:43 L'association
01:14:45 "Reconstruire le commun" a
01:14:47 réellement produit,
01:14:49 elle a réellement fait des vidéos,
01:14:51 alors on peut toujours discuter
01:14:53 de savoir si c'était le bon format,
01:14:55 si ça correspondait bien à des jeunes
01:14:57 qu'on voulait atteindre, mais en tout cas,
01:14:59 l'intention y était, le travail y a été,
01:15:01 et par contre,
01:15:03 il n'y a pas eu de suivi, et donc,
01:15:05 cette association s'est égarée
01:15:07 sur des thèmes dans lesquels elle n'aurait
01:15:09 jamais dû aller, surtout
01:15:11 en période préélectorale,
01:15:13 je rappelle qu'on est juste avant les élections
01:15:15 présidentielles et législatives.
01:15:17 - Évidemment, vous cherchez...
01:15:19 - Là, c'est un problème, si vous voulez,
01:15:21 de suivi sur l'association
01:15:23 que vous avez citée,
01:15:25 dans laquelle M. Sifahoui
01:15:27 était directeur d'opération,
01:15:29 d'une certaine façon,
01:15:31 là, les choses sont différentes,
01:15:33 le temps que le projet se monte,
01:15:35 on démarre en septembre, et dès le mois d'octobre,
01:15:37 M. Sifahoui nous a dit en audition
01:15:39 qu'il pensait que le projet était borné.
01:15:41 Malgré tout, les salaires ont été versés,
01:15:43 et très peu de choses ont été produites.
01:15:45 - Oui, oui, d'accord, j'ai bien compris.
01:15:47 Ça a été versé, mais très peu de choses produites.
01:15:49 Bon, d'accord. - Voilà.
01:15:51 - Bon, ben oui, je comprends vos doutes,
01:15:53 et je comprends vos recherches, vous cherchez
01:15:55 la vérité, la réalité de l'utilisation
01:15:57 de fonds publics, je le rappelle.
01:15:59 Après un drame qui a ému
01:16:01 tout le pays, qui est la mort
01:16:03 de Samuel Paty. Parce qu'il faut remettre
01:16:05 les choses dans leur contexte,
01:16:07 que tout soit bien clair.
01:16:09 Vous avez entendu
01:16:11 hier Marlène Schiappa,
01:16:13 et je vais diffuser
01:16:15 là, Claudrenal,
01:16:17 juste un petit extrait de ce qu'a dit hier
01:16:19 Marlène Schiappa sur sa responsabilité.
01:16:21 - En ce qui concerne ma responsabilité,
01:16:23 je ne me défausse pas, je ne me dérobe pas,
01:16:25 je suis là devant vous, et j'entends endosser
01:16:27 ma responsabilité, toute ma responsabilité,
01:16:29 pardon pour la formulation,
01:16:31 mais aussi rien que ma responsabilité.
01:16:33 - Voilà, rien que ma responsabilité.
01:16:35 Ça veut dire que
01:16:37 elle ne savait pas ce que faisait son cabinet,
01:16:39 ses collaborateurs ?
01:16:41 - D'abord, si elle parle
01:16:43 de sa responsabilité, c'est parce que je l'interroge,
01:16:45 puisque dans les dix premières minutes
01:16:47 de présentation générale,
01:16:49 elle n'en parle pas.
01:16:51 Donc elle n'évoque même pas qu'elle puisse avoir
01:16:53 un bout de responsabilité dans ce dossier.
01:16:55 Donc je la fais réagir,
01:16:57 et quand elle parle là, dans l'extrait,
01:16:59 elle réagit à ma demande,
01:17:01 en disant "vous ne nous sentez pas responsables
01:17:03 de quoi que ce soit", et donc on a
01:17:05 cette réponse.
01:17:07 Donc évidemment qu'il y a
01:17:09 une responsabilité générale,
01:17:11 d'abord,
01:17:13 quand on est ministre,
01:17:15 on est responsable de ses équipes,
01:17:17 on est responsable de ce que produit
01:17:19 son administration,
01:17:21 on est responsable de ce que produit son cabinet,
01:17:23 surtout lorsqu'il s'agit de répondre
01:17:25 à une demande politique,
01:17:27 parce qu'il est très clair que
01:17:29 le Fonds Marianne, c'est avant tout,
01:17:31 j'allais dire,
01:17:33 une communication et un coup politique.
01:17:35 - C'est ce qu'elle me disait quand elle était face à moi,
01:17:37 annonçant la création du Fonds Marianne.
01:17:39 Je le rappelle,
01:17:41 Claude Reynal.
01:17:43 Donc, est-ce que, franchement,
01:17:45 est-ce que vous avez été convaincu
01:17:47 par les réponses de Marlène Schiappa ?
01:17:49 - Écoutez, pour des raisons que j'ignore,
01:17:51 qui sont peut-être en lien avec
01:17:53 l'enquête parallèle
01:17:55 du parquet national financier,
01:17:57 Marlène Schiappa,
01:17:59 malheureusement, durant cette audition,
01:18:01 s'est en permanence défaussée
01:18:03 et n'a pas répondu aux questions
01:18:05 qu'on lui posait de manière claire, intelligible,
01:18:07 et même lorsqu'elle a été placée devant
01:18:09 des contradictions,
01:18:11 bon, elle a plutôt voté en touche, pour dire les choses
01:18:13 simplement, alors c'est
01:18:15 peut-être lié à l'enquête du PNF,
01:18:17 ou à la contrainte, éventuellement,
01:18:19 d'une intervention du PNF.
01:18:21 Je ne sais pas, mais en tout cas,
01:18:23 c'était très décevant.
01:18:25 Et la chose
01:18:27 la plus importante,
01:18:29 vous l'avez dit d'ailleurs, monsieur Bourquin,
01:18:31 c'est qu'on est sur un événement
01:18:33 qui a marqué
01:18:35 la France, qui a marqué
01:18:37 les enseignants, qui a marqué
01:18:39 les familles, et
01:18:41 on répond
01:18:43 rapidement à cette
01:18:45 problématique qu'on essaie, le gouvernement
01:18:47 et la ministre essaient
01:18:49 d'impulser une action visible.
01:18:51 Et puis finalement, on se rend compte
01:18:53 dans toutes ces auditions
01:18:55 que quelques mois après,
01:18:57 tout ça n'est plus regardé, tout ça n'est plus
01:18:59 surveillé, tout ça n'est plus encadré,
01:19:01 et ça se finit,
01:19:03 malheureusement, par, finalement,
01:19:05 deux associations que l'on a
01:19:07 un peu suscitées, et en même temps,
01:19:09 derrière, article 40
01:19:11 chez le procureur de la République,
01:19:13 une demande de remboursement pour l'autre association,
01:19:15 c'est ce qu'on appelle, en mots
01:19:17 français, un vrai fiasco.
01:19:19 – Voilà, c'est un vrai fiasco,
01:19:21 c'est ce que vous
01:19:23 employez comme mot, cette affaire
01:19:25 est un vrai fiasco. Alors Claude Reynald,
01:19:27 j'ai une autre question, puisqu'on
01:19:29 pense que, nous verrons vos conclusions,
01:19:31 mais Claude Reynald, moi,
01:19:33 je me pose une question, soit
01:19:35 Marlène Schiappa a menti, soit
01:19:37 Marlène Schiappa ne savait pas
01:19:39 et s'est pas préoccupée de la manière
01:19:41 dont l'argent était utilisé, c'est bien cela ?
01:19:43 – On peut le dire comme ça.
01:19:45 – Oui, on peut le dire
01:19:47 comme ça, c'est pour ça que je le dis.
01:19:49 Bon, et puis j'ai une autre question
01:19:51 quand même à vous poser,
01:19:53 concernant Mohamed Sifahoui,
01:19:55 est-ce que vous avez été convaincu
01:19:57 par le fait que, parce que
01:19:59 Mohamed Sifahoui, si j'ai bien compris,
01:20:01 et Marlène Schiappa, nous disent qu'ils ne se
01:20:03 connaissaient pas, ou qu'ils ne se rencontraient pas,
01:20:05 ou qu'ils ne se voyaient pas, c'est bien cela,
01:20:07 hein, Claude Reynald ? – Oui.
01:20:09 – Oui, est-ce que vous avez été convaincu ?
01:20:11 – Non, écoutez,
01:20:13 je pense pas que c'est, comment dire,
01:20:15 ils faisaient beaucoup
01:20:17 de choses ensemble, mais ils se sont croisés,
01:20:19 ils se connaissaient bien sûr,
01:20:21 sur les thématiques de la laïcité,
01:20:23 ils se sont rencontrés à plusieurs reprises.
01:20:25 De là à dire et en tirer
01:20:27 qu'il y aurait eu,
01:20:29 de la part de la ministre,
01:20:31 un favoritisme lié
01:20:33 à la personne,
01:20:35 très sincèrement, on verra notre rapport,
01:20:37 mais j'ai un peu de doute par rapport à ça,
01:20:39 mais par contre, qu'il y ait eu,
01:20:41 évidemment, la volonté de considérer
01:20:43 que M. Sifahoui était
01:20:45 un expert sur les questions
01:20:47 concernées, et avoir
01:20:49 été le chercher
01:20:51 pour répondre à l'appel à projet,
01:20:53 là, il n'y a pas de doute. – Là, il n'y a pas de doute.
01:20:55 Donc, Claude Reynald, vous rendrez
01:20:57 vos conclusions quand ?
01:20:59 – Avant le 10,
01:21:01 10 ou 12 juillet. – Avant le 10
01:21:03 ou 12 juillet, évidemment,
01:21:05 vous êtes invité ici quand vous le souhaitez,
01:21:07 vous le savez bien, parce qu'encore une fois,
01:21:09 j'aimerais beaucoup d'ailleurs que sur de nombreux sujets,
01:21:11 des commissions d'enquête, comme cela,
01:21:13 soient conduites à l'Assemblée ou au Sénat,
01:21:15 il y en a, il y en a, peut-être pas suffisamment,
01:21:17 parce que ça permet
01:21:19 de faire la clarté et ça permet
01:21:21 de dire les choses, Claude Reynald.
01:21:23 C'est pour ça que c'est indispensable.
01:21:25 La démocratie ne doit fonctionner que comme ça.
01:21:27 Je pense que vous allez être d'accord avec moi.
01:21:29 – Je partage évidemment votre opinion
01:21:31 et c'est très important dans une période
01:21:33 où les corps intermédiaires sont un peu négligés.
01:21:35 – Bien sûr, bien sûr.
01:21:37 Merci beaucoup, Claude Reynald,
01:21:39 merci d'avoir été avec nous ce matin.
01:21:41 Merci sur Sud Radio.
01:21:43 Donc c'est une déclaration exclusive du président
01:21:45 de la commission d'enquête sénatoriale
01:21:47 sur le fonds Marianne.
01:21:49 Je pense que ça apporte un éclairage.
01:21:53 Maintenant la grande question,
01:21:55 c'est que Marlène Schiappa peut-elle rester au gouvernement ?
01:21:57 C'est la grande question que tout le monde pose,
01:21:59 que tout le monde se pose et qui est posée,
01:22:01 j'en suis absolument certain,
01:22:03 est chez Elisabeth Borne et chez Emmanuel Macron.
01:22:07 Il est 12h25,
01:22:09 vous nous avez accompagnés ce matin comme tous les jours.
01:22:11 C'était un plaisir de vous avoir là.
01:22:13 Merci d'être avec nous tous les jours.
01:22:15 C'est l'heure d'André Berkel.
01:22:17 d'André Berkel.

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