SMART TECH - Emission du samedi 17 juin

  • l’année dernière
Samedi 17 juin 2023, SMART TECH reçoit Ziad Dagher (manager service énergie, Mobilize) , Raphaële Carreau (directeur assurance, Mobilize Financial Services) et Frédéric Vincent (Chief Digital & Information Officer, Renault Group)

Category

🗞
News
Transcription
00:00 [Musique]
00:18 Bonjour à tous, Smart Tech sur Viva Tech, ça continue, on continue à s'intéresser aux technologies qui transforment complètement le domaine de l'automobile.
00:26 Première partie, peut-être que vous connaissez ce concept, le véhicule to grid.
00:30 Alors le véhicule to grid, c'est une nouvelle façon de recharger son véhicule qui permet de profiter du réseau électrique évidemment,
00:37 mais aussi de redistribuer l'électricité quand le véhicule n'en a pas besoin et ça permet de faire des économies.
00:42 On vous expliquera tout ça donc en ouverture de Smart Tech.
00:45 Et puis ensuite, on va s'intéresser à la donnée, comment la donnée change complètement le système de financement lors des achats de voitures,
00:54 système financier et aussi en particulier l'assurance. Bien évidemment, la donnée est précieuse pour les assureurs.
01:00 Troisième partie, on parlera de l'industrie automobile avec sa nécessité de recruter des nouveaux métiers, des nouvelles compétences.
01:07 On a besoin d'ingénieurs aujourd'hui dans la voiture et pas seulement de data scientists aussi, ça c'est un gros défi à relever.
01:14 Et puis c'est la condition, c'est une équanime si on veut faire de la France une puissance du logiciel.
01:19 Voilà un beau programme pour ce nouveau Smart Tech sur Viva Tech.
01:22 Ça commence tout de suite.
01:24 Véhicle to grid, donc je vous ai dit qu'on allait parler de ce concept.
01:33 On est avec le responsable Ziad Daguerre, le manager service énergie chez Mobilize.
01:38 Mobilize, c'est une marque de Renault qui est vraiment dédiée aux nouvelles mobilités.
01:42 L'objectif, c'est quoi ? C'est de lancer des nouveaux services autour du véhicule. Ça va de quoi à quoi ?
01:48 Tout à fait, Mobilize c'est la nouvelle marque du groupe Renault, la dernière du groupe qui a environ deux ans et demi.
01:54 Et son objectif, c'est de concevoir, développer et commercialiser des services de mobilité et aussi des services autour de l'énergie.
02:02 Et quels genres de services de mobilité ?
02:04 Toute la mobilité qui sera la mobilité non, on n'achète pas le véhicule.
02:08 D'accord.
02:09 Donc tout ce qui consiste à utiliser un véhicule sous différentes formes, car sharing, location courte durée, trajet à la demande, etc.
02:18 L'idée, c'est que ce soit un service et qu'on paye une prestation de déplacement et non plus l'achat d'un objet.
02:26 Et puis aussi, Mobilize développe des services qu'on appelle les services énergie,
02:31 qui ont vocation à accompagner les clients de véhicules électriques.
02:36 Et on sait que c'est un marché en essor très important.
02:39 Et donc, il est nécessaire de pouvoir offrir les bons services d'énergie à nos clients également.
02:45 Il y a à la fois les objectifs de sortir de la voiture thermique et puis les objectifs de neutralité carbone.
02:51 Donc, ça fait beaucoup de choses.
02:53 Et ce qui nous intéresse aujourd'hui, c'est une des façons de répondre à ces enjeux.
02:58 C'est en fait une nouvelle borne de recharge.
03:00 C'est plus qu'une nouvelle borne de recharge.
03:02 C'est un démonstrateur qui préfigure l'offre de charge bidirectionnelle que nous allons lancer.
03:09 Cette offre s'appelle Mobilize V2G.
03:12 Et avec Mobilize V2G, votre voiture va devenir une source d'énergie et d'économie.
03:17 Donc V2G pour Vehicle to Grid, c'est-à-dire la voiture qui est capable d'envoyer de l'énergie sur le réseau électrique.
03:25 Voilà, c'est ça la particularité.
03:27 Bidirectionnel, c'est ça. C'est que ça marche dans les deux sens.
03:30 On peut charger sa voiture et envoyer l'électricité sur le réseau, c'est ça ?
03:34 Exactement. La particularité, c'est que grâce à Mobilize V2G, la voiture va pouvoir se charger,
03:41 donc prendre de l'énergie du réseau au moment où l'énergie est disponible, peu chère, peu carbonée.
03:48 Et ce qui est nouveau et ce qui est très intéressant, c'est qu'elle va pouvoir aussi se décharger,
03:53 donc renvoyer de l'énergie sur le réseau au moment où il y a un besoin et où l'énergie est la plus chère.
03:58 Alors à quel moment, justement, comment ça fonctionne ?
04:01 A quel moment on décide que sa voiture peut renvoyer de l'énergie ?
04:04 Alors déjà, peut-être que je vous explique un peu les composantes de l'offre pour ensuite aborder le moment
04:11 où on va pouvoir mettre en jeu cette intelligence.
04:14 D'abord, il y a une voiture électrique, ici la Renault 5 électrique.
04:18 Parce que là, on n'est pas sur un démonstrateur hyper futuriste, on est sur une offre qui sort en 2024 sur la R5.
04:25 L'offre dont je vous parle, Mobilize V2G, sera disponible en 2024.
04:29 Et en primeur avec la Renault 5 électrique, qui sera la première du groupe Renault à être dotée d'un chargeur bidirectionnel,
04:37 la première d'une longue série. Il y a aussi une borne spécifique, vous voyez là, la Mobilize PowerBox.
04:43 Cette borne de recharge a la particularité d'être bidirectionnelle et donc de pouvoir fournir de l'électricité et en renvoyer.
04:52 Et puis enfin, un contrat d'électricité fourni par Mobilize en partenariat avec The Mobility House,
05:00 qui est notre partenaire qui nous accompagne dans la constitution de cette offre.
05:04 Et ce contrat d'énergie va permettre à nos clients de devenir des producteurs et des revendeurs d'électricité.
05:10 C'est donc les composantes de ces trois éléments qui vont fonder l'offre Mobilize V2G, avec l'avantage quand même très intéressant.
05:18 Revendeur, donc ça veut dire qu'il y a vraiment une rémunération pour renvoyer l'électricité sur le réseau.
05:23 Exactement. L'avantage de ça, c'est que vous allez faire des économies et ces économies vont représenter jusqu'à 50% du coût de la recharge.
05:33 Donc si vous rechargez avec un véhicule électrique sans Mobilize V2G, vous allez payer potentiellement deux fois plus cher qu'avec ce service.
05:41 Et ça, c'est très intéressant pour nos clients. Et l'autre élément intéressant, c'est que vous allez recharger avec une énergie neutre en carbone.
05:48 Premièrement, parce que le véhicule 2Grid, par définition, va incorporer plus d'énergie renouvelable.
05:54 Mais ensuite, parce que dans notre offre, nous nous engageons à fournir une électricité neutre en carbone à nos clients.
06:00 Mais alors, pour que ce soit vraiment intéressant financièrement pour celui qui va être le repropriétaire de cette Renault 5 électrique avec la charge bidirectionnelle,
06:11 il faut donc décider à un moment que cette voiture va être OK pour renvoyer de l'énergie sur le réseau.
06:18 À quel moment ça se fait ? Et quand vous avez commencé à me répondre, vous m'avez dit "oui, c'est un truc un peu intelligent".
06:24 Il y a quoi ? Il y a un logiciel d'intelligence artificielle ? Comment ça se décide ? Qui décide ?
06:32 Très intéressant. Déjà, ce que je tiens à préciser, c'est que le client reste maître de son besoin de mobilité.
06:39 Une fois qu'il a réuni ses trois composantes et qu'il est prêt à faire du V2G, il lui suffit d'indiquer dans son smartphone l'heure à laquelle il souhaite réutiliser son véhicule et le niveau de charge souhaité.
06:52 Ensuite, nous nous chargeons du reste. Grâce au fait que la voiture communique avec la borne qui communique avec le réseau,
06:59 nous savons précisément les moments opportuns pour soit tirer de l'énergie, soit au contraire la remettre sur le réseau.
07:08 C'est comme ça qu'on va optimiser la monétisation et le bilan carbone global de la recharge, tout en respectant et en laissant la primeur aux besoins de mobilité de nos clients.
07:19 Le conducteur va décider d'activer cette fonctionnalité, mais plutôt en fonction des usages.
07:26 Ce n'est pas tellement lui qui va décider, c'est le logiciel qui va estimer quand est-ce que c'est le plus opportun d'utiliser cette fonctionnalité bidirectionnelle.
07:37 Bien sûr, c'est l'objectif. Imaginez que le client doit en permanence se soucier de faire lui-même le trading ou la commande de sa recharge.
07:45 Ce serait impossible. L'idée est que ce soit complètement confortable pour nos clients qui n'ont qu'à indiquer le niveau de mobilité et derrière c'est transparent pour eux.
07:53 Ce qui est intéressant aussi, c'est qu'ils vont pouvoir visualiser sur cette même application les gains qu'ils réalisent et les kWh qu'ils chargent et qu'ils déchargent.
08:02 Comme ça, petit à petit, ils vont apprivoiser la technologie et savoir ajuster leurs besoins de mobilité justement à leurs justes besoins.
08:09 Ils vont se rendre compte que plus ils laissent de flexibilité, plus ils branchent leur voiture en autorisant la décharge, plus ils vont réaliser des gains.
08:16 C'est un apprentissage aussi pour le conducteur.
08:20 Oui, mais qui sera finalement assez intuitif, peut-être même un peu ludique.
08:23 En tout cas, il peut y aller pas à pas. C'est ça que vous nous dites, c'est progressif.
08:27 Et puis d'ailleurs, il peut modifier quand il veut sa programmation à distance pour le prochain jour, pour la prochaine semaine. C'est très facile pour lui.
08:38 Vous nous avez annoncé que ce sera disponible dès 2024 sur la Renault 5 électrique.
08:44 J'imagine que c'est amené à se généraliser davantage uniquement au sein des véhicules Renault.
08:50 Ou est-ce que Mobilize peut aussi proposer cette solution, cette technologie à d'autres constructeurs ?
08:55 Alors bien entendu, ça va être disponible ensuite sur d'autres véhicules.
08:59 L'objectif, c'est de pouvoir le proposer à un maximum de clients, chez eux à la maison.
09:03 Et je vais insister sur ce point. La borne que nous proposons, le système que nous avons conçu, fonctionne avec son appel du courant alternatif.
09:11 L'avantage, c'est que la borne est proposée à un prix quasiment similaire à une borne de recherche standard.
09:17 Et donc, elle est accessible à un particulier, ce qui va permettre de le faire depuis chez soi.
09:21 Vous pouvez donner le prix ?
09:22 Non, aujourd'hui, je ne peux pas vous donner le prix, mais c'est vraiment un prix très proche.
09:27 Ça ne va pas du tout être une différence par rapport aux bornes que vous connaissez actuellement.
09:33 Mais ce qui est très intéressant de proposer avec la technologie en courant alternatif, c'est que par capilarité, beaucoup de gens vont pouvoir le faire.
09:41 Et en plus, c'est la maison, l'endroit où le véhicule est stationné la grande majorité du temps.
09:47 Et donc, c'est là où on va maximiser tous les bénéfices, tous les avantages du véhicule tow grid.
09:52 On peut imaginer que cette borne puisse aussi aller en entreprise pour des flottes professionnelles ?
09:57 Elle pourrait, tout à fait.
09:58 Parce que souvent, finalement, on achète un véhicule électrique, ça peut arriver, en tout cas, et on le charge au travail plutôt.
10:03 Oui, alors quand on charge au travail, en général, c'est plutôt l'entreprise qui va devoir gérer ce nouveau modèle.
10:10 La borne pourrait parfaitement fonctionner en entreprise. Elle peut fonctionner avec n'importe quel véhicule, cette borne.
10:15 Renault, non Renault, elle ne peut en revanche fonctionner en mode véhicule tow grid qu'avec les véhicules Renault qui ont ce chargeur bidirectionnel.
10:24 Merci beaucoup. C'était Ziad Daguerre. On vous a tout expliqué sur le véhicule tow grid.
10:28 En tout cas, ce nouveau concept qui arrive vraiment très prochainement.
10:31 Je rappelle que vous êtes le manager service énergie pour Mobilize. Merci beaucoup.
10:34 Merci à vous.
10:35 La suite dans Smartech, on va parler de nouveaux services financiers et d'assurance aussi autour de l'auto.
10:40 Alors Delphine, vous avez évoqué ici depuis quelques jours à VivaTech la façon dont la technologie impacte l'industrie,
10:53 de la conception jusqu'à l'utilisation des véhicules dans notre quotidien.
10:57 On va cette fois parler de quelque chose de peut-être moins visible, mais pourtant tout aussi essentiel.
11:02 Il s'agit des services financiers. Comment la technologie et la data transforment-t-elle ce secteur dans la globalité ?
11:09 Et plus précisément du point de vue de l'assurance, pour en parler avec moi, je reçois Raphaël Carreau. Bonjour.
11:15 Bonjour.
11:16 Vous êtes directeur assurance chez Mobilize Financial Services.
11:20 D'abord, peut-être quelques mots, Raphaël, sur ce que recouvre Mobilize Financial Services.
11:24 Mobilize Financial Services, c'est ce qu'on appelle la captive du groupe Renault et qui vient donc proposer des services de financement,
11:33 d'acquisition des véhicules aux clients particuliers, aux clients professionnels, que ce soit du crédit, du leasing, de la location longue durée,
11:40 mais aussi toute une panoplie de services, en particulier l'assurance.
11:44 En particulier l'assurance. Alors Delphine a beaucoup parlé des véhicules connectés, il y en a d'ailleurs autour de nous.
11:49 De quelle façon ça impacte aujourd'hui votre métier, ces véhicules connectés ?
11:54 Ça change vraiment la façon dont vous concevez les produits d'assurance, par exemple ?
11:58 Peut-être qu'on peut commencer du début sur une assurance. Qu'est-ce que c'est finalement ?
12:05 L'assureur, quand il va proposer une assurance, il va couvrir des garanties, mais il va estimer une probabilité d'accident.
12:14 Donc en fait, quand on commence à avoir plus d'informations sur la façon dont le conducteur utilise son véhicule, on peut ajuster cette prime.
12:22 Et c'est comme ça que cette technologie et cette connectivité des datas vient influencer la façon dont on peut concevoir les produits,
12:28 puisqu'on peut beaucoup plus personnaliser ces produits-là.
12:32 Ça veut dire qu'on peut faire remonter de la data à partir du véhicule qui vient nourrir une sorte de conception sur mesure d'un contrat d'assurance ?
12:42 C'est ça. Les voitures aujourd'hui sont effectivement beaucoup plus technologiques, embarquent beaucoup plus de technologies qu'avant.
12:49 Et si le client choisit de prendre cette option, d'activer les services connectés, il va activer la remontée des informations qu'on va pouvoir utiliser.
13:00 Et nous, ça nous donne de la matière pour ajuster le service qu'on lui donne.
13:04 Typiquement, encore une fois, sur ce sujet d'assurance, le client, s'il conduit un jour sur deux, s'il conduit extrêmement prudemment,
13:13 c'est des informations que nous, on peut utiliser pour faire baisser sa prime d'assurance.
13:18 Est-ce que vous considérez qu'on peut parler d'assurance connectée comme on parle de véhicules connectés ?
13:23 Oui, c'est extrêmement lié. Néanmoins, la technologie avance, elle progresse tous les jours.
13:30 Il y a eu des tentatives, plus que des tentatives, mais il y a des produits d'assurance connectée qui se sont basés sur le téléphone.
13:37 Il y avait des technologies autres que celles qu'on a aujourd'hui.
13:41 Aujourd'hui, la technologie qui est développée dans les véhicules est beaucoup plus précise.
13:46 Elle est ce qu'on appelle native dans les véhicules.
13:48 Donc, elle va nous donner une précision d'informations aussi qui nous permet de monter ces produits de façon plus précise.
13:55 On essaye de répondre avec ça aux besoins aujourd'hui que les clients ont de personnalisation.
14:02 L'assurance, c'est un métier de mutualisation.
14:06 C'est un peu contre-intuitif, mais là, on va essayer vraiment de proposer quelque chose qui va répondre à l'utilisation qu'il fait de son véhicule, lui seul.
14:17 Vous disiez tout à l'heure, à juste titre, il faut que le consommateur, le client qui achète sa voiture, active ce service, qu'il soit d'accord pour vous faire remonter ses données.
14:28 Aujourd'hui, le consommateur, le grand public, il est prêt à ça ?
14:31 Ce qu'on voit, c'est que clairement, aujourd'hui, les deux tiers des clients sont prêts à donner accès à leurs informations, pour autant qu'il y ait un bénéfice.
14:42 C'est pour ça que là, on est dans une gestion du consentement.
14:46 Le client prend cette option-là, il la choisit et donc il active une remontée d'informations.
14:52 S'il ne choisit pas cette option-là, s'il prend une assurance standard, classique, traditionnelle, on va dire,
14:59 la remontée d'informations n'est pas activée et on n'a pas accès à ces informations.
15:03 Tout ça, ça se fait dans un contexte de réglementation d'utilisation des données personnelles, la réglementation RGPD, auquel on est bien évidemment conforme.
15:14 C'est vraiment un choix du client de se dire, moi j'ai envie de cette personnalisation, j'ai envie de pouvoir avoir un produit qui s'ajuste à la façon dont j'utilise mon véhicule.
15:24 Il y a plein de modalités aujourd'hui qui existent de façon assez traditionnelle.
15:29 Il y a des assurances qu'on dit petits rouleurs, qui s'ajustent déjà à la quantité de kilomètres que vous faites.
15:35 Mais la technologie aujourd'hui, les données qu'on remonte peuvent être plus fines et peuvent prendre en compte le comportement de conduite du client.
15:42 C'est pour ça, tout à l'heure, que je parlais de la prudence éventuelle avec laquelle vous conduisez et qui va être à son bénéfice.
15:50 Et à contrario, si je me comporte mal au volant, ça veut dire que je vais être pénalisée ?
15:55 La prime d'assurance qu'on offre au départ, c'est un plafond.
16:00 Donc elle ne va pas augmenter pendant l'année.
16:03 Maintenant, si vous avez deux accidents dans l'année, votre malus va augmenter et votre prime augmentera l'année prochaine.
16:10 Donc ce mécanisme-là, il ne change pas.
16:13 L'idée, c'est au contraire de venir répondre aussi à la personnalisation que j'évoquais, mais aussi à une notion de pouvoir d'achat
16:22 et de faire bénéficier aux clients qui sont les plus prudents d'une prime qui est à leur avantage.
16:28 Si je vous comprends bien, le secteur de l'assurance et des services financiers est en train de changer complètement de paradigme.
16:35 Parce qu'auparavant, on avait des assurances avec des contrats qui étaient plutôt standards.
16:38 Et là, si on pousse l'idée jusqu'au bout, on pourrait presque avoir un contrat par conducteur.
16:44 Oui, alors on est nous, Groupe Renault et Mobilize Financial Services, dans une position un petit peu différente des acteurs assureurs traditionnels.
16:54 On est dans une démarche d'offrir de la mobilité à nos clients et des mobilités qui s'adaptent à leur usage.
17:02 Donc nous, on a effectivement dans le groupe la volonté de pousser ces produits-là.
17:06 Aujourd'hui, ce qu'on voit dans les différentes enquêtes, c'est que c'est des produits qui vont faire 20-25% de part de marché à horizon 2000-2030.
17:15 Ce ne sera pas la majorité des produits.
17:17 Donc ça restera, il y aura toujours un équilibre dans le marché pour les assureurs.
17:22 Mais ce sera néanmoins des produits qui répondent à une demande claire des clients.
17:28 Et ça demande un peu d'adaptation de tous les acteurs traditionnels.
17:31 C'est pour ça que vous avez créé une filiale spécialisée il y a quelques mois, c'est pour coller davantage à ces demandes ?
17:36 Exactement. Donc on a créé cette filiale Mobilize Insurance en novembre, on l'a officiellement lancée,
17:42 qui va d'ici la fin de l'année en France être en mesure de proposer des services d'assurance de façon plus moderne, plus actuelle.
17:53 Ça ne nous a pas empêché néanmoins, avant la création de cette filiale, de lancer déjà des produits.
17:59 Donc on a déjà ce type d'assurance connectée qui tient compte du comportement du client en Italie et en Espagne.
18:06 Donc nos deux filiales ont lancé en fin d'année dernière ces produits-là,
18:11 qui permettent un rabais à la souscription du contrat d'assurance,
18:18 mais aussi qui au fur et à mesure de l'année, avec un score de conduite,
18:21 va permettre aux clients de bénéficier de rabais, mais aussi davantage en termes de services.
18:27 Parce que l'assurance connectée, ce n'est pas qu'une histoire de primes moins chères,
18:31 c'est aussi tout ce que ça va permettre de services.
18:34 Quand on parle d'assurance auto, malheureusement on parle souvent d'accident.
18:38 Et donc la connectivité du véhicule, elle peut aussi permettre de répondre rapidement au moment de l'accident,
18:44 pour que le client n'ait pas à faire un certain nombre de démarches administratives lui-même,
18:48 et que les choses se fassent de façon beaucoup plus fluide pour lui.
18:51 Merci beaucoup Raphaël Caro, directeur d'assurance chez Mobilize Financial Services.
18:56 Tout de suite on retrouve Delphine toujours ici à Vivatech,
18:59 pour parler de cette industrie automobile devenue une industrie technologique,
19:03 avec toutes les problématiques RH que cela suppose.
19:07 Alors on termine cette journée de Smart Tech sur Vivatech,
19:17 avec ce sujet très crucial et aussi très critique, des besoins en compétences,
19:21 notamment dans l'automobile, où les métiers sont radicalement en train de changer,
19:26 une pleine mutation qu'on a pu apercevoir ne serait-ce qu'à travers les concepts cars qui sont dévoilés ici.
19:32 Le contexte en plus c'est celui-ci, c'est l'Union Européenne qui souhaite mettre fin aux ventes de véhicules thermiques neufs dès 2035.
19:41 Cela veut dire que les entreprises, les constructeurs,
19:44 sont en train de s'activer tous pour reconvertir finalement leurs équipes et puis attirer des nouvelles compétences.
19:51 On parle de ce sujet avec Frédéric Vincent, qui est le directeur des systèmes d'information et du digital du groupe Renault.
19:58 Bonjour Frédéric.
19:59 Bonjour.
20:00 Alors vous êtes également membre du Leadership Team, si j'ai bien suivi,
20:03 qui est une toute nouvelle instance unique de management,
20:08 dont la mission est justement d'assurer la direction stratégique et opérationnelle des activités du groupe.
20:14 J'imagine que le sujet des compétences est un sujet hautement stratégique.
20:18 Oui, le sujet des compétences est clé parce qu'on a, comme vous l'avez dit, une grosse transformation face à nous.
20:24 Le logiciel prend de plus en plus d'importance, les interfaces utilisateurs sont clés,
20:28 on a des produits qui sont de plus en plus complexes, qui offrent de plus en plus de fonctionnalités,
20:32 et rendre ces fonctionnalités simples, efficaces pour nos clients c'est un enjeu.
20:36 Tout ça nécessite des compétences assez nouvelles.
20:39 Pour nous donner une idée des enjeux de recrutement, on est à quelle échelle, quelle dimension ?
20:46 On peut parler à l'échelle de la France, probablement centaines, et à l'échelle du monde, pour Renault, probablement milliers.
20:53 Et plutôt sur quel type de compétences ?
20:55 Je dirais qu'on a principalement trois types de compétences nouvelles à prendre en compte.
21:02 La première, c'est des compétences plutôt techniques, il faut faire du développement,
21:06 il faut maîtriser ses langages de développement, donc beaucoup de développeurs, beaucoup de data aussi.
21:12 Le sujet de la data est clé, on a besoin de rendre la data très accessible, très partagée au sein de l'entreprise.
21:19 Tout ça nécessite beaucoup de compétences autour de la data.
21:22 Et puis vous n'êtes pas sans entendre parler de l'intelligence artificielle, qui est un sujet qui a le vent en poupe en ce moment.
21:28 Et donc cette intelligence artificielle nécessite aussi des compétences spécifiques.
21:31 Donc un premier thème, je dirais, autour de tout ce qui est très technique, très pointu.
21:35 Un deuxième thème autour des façons de travailler, parce qu'en même temps qu'on passe sur ces nouvelles technologies,
21:43 on change notre approche. Avant on travaillait avec du cycle en V, maintenant on travaille avec des méthodes agiles.
21:48 Ça nécessite des compétences spécifiques, donc on a des coachs agiles, on a des scrum masters.
21:53 Sur la gestion de projets ?
21:55 Exactement, qui sont nouvelles, qui nécessitent là aussi des formations, des compétences particulières.
22:01 Et puis le troisième domaine de compétences, c'est tout ce qui concerne ces interfaces utilisateurs.
22:06 Comment on va présenter toutes ces fonctionnalités à nos clients ?
22:09 Donc ça c'est des compétences, on appelle ça UX, User Experience, on appelle ça UI, User Interface.
22:14 Là aussi c'est des métiers qui sont nouveaux dans notre industrie.
22:17 Et alors en termes de profils, est-ce que vous cherchez plutôt des profils expérimentés, qui viennent du secteur automobile, des juniors, des néophytes ?
22:27 Écoutez, on cherche à peu près dans tous les niveaux de compétences.
22:31 On a besoin de managers évidemment pour piloter ces équipes-là, mais aussi beaucoup de gens qui font.
22:35 Donc tous les profils nous intéressent. On participe même parfois à des formations pour former ces nouvelles compétences.
22:42 Est-ce qu'il y a vraiment des tout nouveaux métiers où finalement c'est compliqué d'écrire une fiche de poste ?
22:48 Oui, je pense que le domaine de l'intelligence artificielle qui est vraiment très nouveau, qui s'appuie sur des compétences très très pointues parfois,
22:56 ça peut être du machine learning, ça peut être ce qu'on appelle la generative AI.
23:00 Tout ça c'est des compétences pointues et on ne sait pas forcément exactement comment on va pouvoir les utiliser au sein de l'entreprise,
23:05 comment on va mettre à profit ces algorithmes un peu pointus.
23:09 Donc ça c'est un petit peu difficile d'appréhender à la fois la quantité de ce type de compétences dont on va avoir besoin
23:15 et comment les utiliser au mieux dans l'entreprise.
23:17 Donc ça veut dire que dans un groupe, y compris un grand constructeur comme Renault,
23:21 on peut être ouvert à des profils qui a priori ne sont pas forcément attendus ?
23:25 Non, d'ailleurs on a eu du mal à recruter ces profils-là au début parce qu'ils ne cherchaient pas spécifiquement dans notre domaine.
23:31 Ils pensaient que c'était un domaine assez ancien qui reposait sur beaucoup de monde physique, de la production des machines, etc.
23:39 Et donc il a fallu expliquer, montrer qu'il y avait une grande valeur à venir faire ces métiers chez Renault,
23:45 qu'il y avait un projet hyper intéressant puisque tout cet accompagnement du passage à l'électrique,
23:49 du passage au logiciel apporte finalement pour ces gens-là une opportunité extraordinaire.
23:54 Alors là on parle recrutement, ensuite il y a les compétences en interne.
23:58 Quelles sont les attentes des collaborateurs face à toute cette transformation ?
24:03 Je pense que d'abord nous on peut choisir de recruter toutes ces compétences-là à l'extérieur,
24:08 mais on peut aussi vouloir faire monter en compétence nos propres équipes.
24:12 Et on a beaucoup de gens qui sont intéressés dans nos équipes par ces nouvelles compétences,
24:16 qui sont curieux d'y participer et donc on a beaucoup de programmes de formation interne.
24:22 Et alors justement comment est-ce qu'on les accompagne ?
24:24 Il faut qu'ils s'articulent comment ces programmes d'accompagnement ?
24:28 C'est sur un temps court ? C'est en permanence ? Là aussi on a besoin de méthodes agiles ?
24:34 Oui, alors il y a plusieurs niveaux de formation possibles.
24:37 Ça peut être des formations assez courtes pour acquérir, je dirais, le vernis qui vous permet de faire de l'agile
24:42 sans devenir non plus un spécialiste.
24:44 Et puis on a des formations qui sont beaucoup plus longues, qui peuvent s'étaler sur un an, sur deux ans,
24:48 où là on va vous mettre beaucoup d'heures de formation, éventuellement même des informations diplomantes,
24:53 c'est-à-dire qui vous permettent d'acquérir un diplôme que vous pouvez utiliser chez Renault ou en dehors de chez Renault
24:58 et qui vous donne une vraie spécialité.
25:01 Mais ça veut dire que tout ça s'orchestre aussi, quand on sait qu'on a autant de collaborateurs en interne
25:08 qu'on doit accompagner sur ces nouvelles compétences, ou leur dégager le temps nécessaire.
25:11 C'est aussi une organisation.
25:14 C'est la première difficulté pour nous, c'est de libérer le temps des équipes, d'obtenir l'autorisation de leur manager
25:19 pour qu'ils puissent passer du temps en formation.
25:22 Ensuite, évidemment, on ne fait pas ça tout seul.
25:24 On a beaucoup de partenaires qui nous aident à mettre en place ces formations.
25:27 On a créé des chairs, par exemple, l'intelligence artificielle avec Télécom Paris.
25:33 On a des partenariats avec Orange pour donner un volume de formation plus important.
25:38 On a des partenariats avec Polytechnique.
25:41 Donc on a beaucoup de formations qui nous aident à adresser un champ très large de collaborateurs qui puissent y participer.
25:48 Et quand vous venez sur des salons comme VivaTech, en affichant des marques,
25:52 d'ailleurs c'est intéressant parce que c'est vraiment la marque Mobilize, Software et Public qui est mise en avant ici par le groupe Renault.
25:59 On affiche des marques 100% numériques, très tech.
26:02 C'est aussi une façon d'aller voir où sont les nouveaux talents ?
26:06 Oui, absolument. Renault est connu comme un constructeur automobile.
26:10 Donc il faut qu'on communique beaucoup pour expliquer à nos futurs employés tout ce qu'on fait dans le monde du numérique,
26:17 avec Mobilize comme vous l'avez dit, avec la Software et Public.
26:20 La Software et Public c'est un élément aussi qui nous permet de nous associer à des gens comme Orange,
26:24 comme Dassault Systèmes, comme Atos, qui sont plus connus dans le monde de la tech que nous.
26:30 Et donc cette association nous permet aussi de revendiquer ces nouveaux métiers de la technologie et d'attirer de nouveaux talents.
26:35 Il y a un terme qu'on n'a pas encore employé ensemble, on en a parlé tout à l'heure, mais ce sont les métavères.
26:40 Oui.
26:41 Il y a des formations métavères chez Renault ? Ça fait partie des compétences qu'on attend aussi chez vous ?
26:46 Alors oui, bien sûr. Le métavère pour nous c'est un moyen de simplifier notre monde physique.
26:52 Le monde de l'automobile c'est un monde très compliqué. Il y a des milliers de pièces dans une voiture,
26:57 il y a des dizaines de milliers de fournisseurs pour alimenter ces pièces.
27:00 Une usine c'est quelque chose de très complexe et c'est un monde physique très difficile.
27:03 Donc en fait, avec le métavère, on va créer un jumeau numérique de ce monde physique.
27:08 Et à partir de ce jumeau numérique, on va pouvoir analyser, comprendre, regarder où sont les problèmes,
27:14 simuler, faire des prévisions. Et une fois qu'on a trouvé les bons paramètres dans ce monde numérique,
27:19 c'est beaucoup plus facile de les répliquer sur le monde physique.
27:21 Donc on est en train de construire ces jumeaux numériques et l'étape ultime, ça sera d'en faire un métavère.
27:25 On est très avancé dans le monde industriel, on l'est un petit peu moins dans d'autres domaines.
27:29 Évidemment, là, les compétences dont on a parlé sont clés. La mise à disposition des données,
27:33 l'exploitation de ces données avec des data scientists, des data analysts, c'est des éléments essentiels.
27:39 Et donc pour ces métavères, vous avez besoin de compétences dans la réalité virtuelle,
27:42 la réalité augmentée également ?
27:44 Oui, la réalité augmentée, c'est un moyen pour nous d'être beaucoup plus efficace dans le design de nos véhicules.
27:49 Plutôt que de faire une maquette physique d'un véhicule, on va pouvoir faire une maquette virtuelle
27:53 et confronter les ingénieurs à cette maquette virtuelle, confronter les designers à cette maquette virtuelle.
27:58 Ça nous fait gagner énormément de temps. Donc la représentation et éventuellement la réalité augmentée,
28:04 c'est vraiment un moyen pour nous de gagner en efficacité.
28:06 Ça nous permet de réduire le lead time, le temps de développement de nos produits, qui est actuellement 3, 4, 5 ans.
28:12 Gagner quelques mois, c'est essentiel pour nous.
28:15 Et puis si vous arrivez à tirer toutes ces compétences autour du numérique, de la tech et du logiciel,
28:20 on pourra peut-être réussir à faire de la France une championne du software ?
28:23 Oui, je crois qu'on peut être à la fois fier de ce qu'on fait déjà dans le matière du software.
28:27 Il suffit de regarder le salon VivaTech pour voir toute l'effervescence autour de ces sujets-là.
28:32 Je crois qu'en termes d'intelligence artificielle, on a aussi des beaux spécialistes.
28:36 On a un vrai vivier en matière de ressources et je crois des niveaux de formation qui nous permettent d'envisager l'avenir avec beaucoup de confiance.
28:48 Merci beaucoup. C'était la dernière séquence de cette édition spéciale Smart Tech en direct de VivaTech.
28:53 J'étais donc en compagnie de Frédéric Vincent, qui est le chief digital et information officieur chez Renault Group,
28:59 autrement dit le directeur d'informatique des systèmes d'information et de toute la digitalisation.
29:04 Merci beaucoup Frédéric. Bonne journée à tous.
29:08 [Musique]

Recommandations