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La nouvelle Maire de Saint Brévin est l'invitée d'Amadine Bégot à 7h40 sur RTL.
Regardez L'invité de RTL du 19 juin 2023 avec Amandine Bégot.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL matin
00:06 RTL 7h43, excellente journée à vous tous qui nous écoutez.
00:10 Armandine Légou vous recevez donc ce matin la toute nouvelle maire de Saint-Brévin, Dorothée Paco.
00:14 Bonjour Dorothée Paco.
00:16 Bonjour.
00:17 Vous avez été élue il y a dix jours tout juste après la démission de votre prédécesseur Yannick Moraes.
00:22 On a beaucoup parlé de ses menaces et de ses tentatives d'intimidation dont il a été victime.
00:27 Ses deux voitures et une partie de sa maison ont été incendiées alors même que sa famille se trouvait à l'intérieur.
00:34 A aucun moment vous n'avez hésité à vous présenter ?
00:37 Non, je n'ai pas hésité.
00:39 Après c'est vrai qu'on en parle avec sa famille pour être certain que tout le monde est bien en phase avec ça.
00:46 Mais c'était le cas donc voilà je n'ai pas hésité.
00:49 Votre famille, vous êtes mariée, vous avez trois enfants.
00:51 Vous auriez pu vous dire, et c'était légitime après toutes ces menaces, à quoi bon d'autant
00:56 que vous avez été première adjointe de Yannick Moraes.
00:59 J'imagine que vous avez vécu ces mois de pression, d'intimidation, de menaces au plus près ?
01:04 Oui, tout à fait.
01:06 Ça fait 18 mois maintenant qu'on a ce projet de déplacement du centre d'accueil de demandeurs d'asile.
01:12 J'ai bien suivi ça de près avec toute l'équipe municipale donc je savais à quoi m'attendre.
01:17 Mais ça ne vous a pas dissuadé ? Vous n'avez pas eu peur ?
01:20 Non, je n'ai pas eu peur.
01:22 Après c'est quand même une très belle mission.
01:24 Ça fait 9 ans que je suis adjointe et que je m'engage pour les habitants.
01:28 L'équipe est derrière moi, elle est déterminée également.
01:32 Donc voilà, je pense que ça, ça soude et ça donne envie de continuer.
01:36 Dès le soir de votre élection, Madame Lamère, une dizaine de militants d'ultra-droite se sont réunis devant la mairie.
01:43 Quand vous avez vu ça, vous n'êtes pas dit "qu'est-ce que je vais faire dans cette galère ?"
01:47 Non, je me suis dit que c'était des comportements auxquels je m'attendais
01:53 puisque malheureusement il y avait eu la veille le drame d'Annecy.
01:57 Donc voilà, je savais que la gendarmerie était là et allait les arrêter, les empêcher de pénétrer dans la salle du conseil.
02:04 Par contre, ça alerte un petit peu sur le climat qu'il y a à Saint-Brévin et peut-être malheureusement aussi au niveau national.
02:12 Vous savez qui sont ces gens ?
02:15 Je ne le sais pas précisément mais je sais qu'ils sont quand même connus de la gendarmerie.
02:19 C'était des militants d'ultra-droite qui n'étaient pas de Saint-Brévin.
02:23 Donc voilà, je crois que la gendarmerie en connaît un certain nombre.
02:26 Militants d'ultra-droite qui appartiennent à un parti politique ?
02:30 Ça, je ne sais pas.
02:32 Est-ce que ce sont les mêmes, par exemple, qui ont incendié les voitures de Yannick Morèze ?
02:36 Ou ça non plus, vous ne savez pas ?
02:38 Ça, je ne sais pas. Il y a une enquête qui est en cours, évidemment, une enquête criminelle.
02:42 Donc voilà, je pense que tôt ou tard on saura ce qui s'est passé concernant cette incendie criminelle.
02:48 Pour l'instant, la gendarmerie fait son travail.
02:50 Pour bien réexpliquer aux auditeurs, à l'origine de ces menaces et de ces violences,
02:54 il y a le déménagement du CADA, le Centre d'accueil pour demandeurs d'asile de Saint-Brévin.
02:58 C'est un centre qui existe déjà, on est d'accord ?
03:02 Oui, il existe depuis 2016. Il n'avait pas ce statut de CADA.
03:07 Un CADA a vocation à être de façon pérenne.
03:11 Mais il existe effectivement sur la commune depuis 2016 un accueil de réfugiés.
03:16 Qui effectivement, au moment où il s'est installé, a pu susciter des interrogations de la part de certaines personnes.
03:22 Quelques manifestations aussi haineuses à ce moment-là en 2016.
03:25 Et puis qui s'étaient apaisées par la suite. Et depuis, ça se passe très bien.
03:29 Qu'est-ce que contestent les opposants ?
03:32 Sa présence tout court ou le fait qu'il soit déplacé et installé à côté d'une école ?
03:37 Alors, il y a un collectif local qui s'est créé avec une quinzaine de personnes
03:42 qui contestent soi-disant le déplacement. Mais en réalité, on sait que dans ce collectif,
03:46 il y a des gens qui étaient déjà là en 2016 pour s'opposer à l'accueil de réfugiés.
03:51 Donc finalement, je pense que ce qu'ils contestent, c'est tout simplement l'accueil de réfugiés.
03:56 Et qu'est-ce que vous leur répondez pour défendre ce projet ?
04:00 On argumente sur le fait qu'il s'agit de demandeurs d'asile.
04:03 Et que c'est justement accueillir des gens dans une structure encadrée.
04:07 Et puis le fait que ça se passe très bien sur la commune.
04:10 Il n'y a jamais eu aucun incident à déplorer.
04:12 Il y a une forte solidarité locale avec des associations qui s'impliquent pour aider à cet accueil.
04:18 Donc voilà, nous n'avons aucune raison de s'inquiéter.
04:22 C'est simplement un déplacement du centre.
04:25 Certains mettent en avant les chiffres de la délinquance.
04:28 Certains des opposants au projet ont fortes hausses à 20% en 2022 par rapport à 2019.
04:35 Vous leur dites que ça n'a rien à voir ?
04:37 Non, ça n'a rien à voir. Surtout qu'on est bien placé pour le savoir.
04:40 La gendarmerie nous remonte régulièrement ce qui se passe.
04:43 Cette délinquance que l'on peut malheureusement constater, mais pas qu'à Saint-Brévin, je pense.
04:48 Ça va être des cambriolages.
04:51 Ça peut être aussi des violences.
04:54 Malheureusement, ce qui explose, c'est surtout les violences intrafamiliales.
04:58 Il faut quand même le dire.
04:59 Mais il n'y a pas de lien à faire avec ces personnes.
05:04 Je pense que c'est ce qu'ils ne se rendent pas compte.
05:07 Le seul fait de dire qu'un réfugié serait un délinquant potentiel,
05:10 c'est déjà faire de la discrimination et du racisme.
05:12 L'ouverture de ce nouveau centre est prévue pour la fin de l'année.
05:16 Vous l'ouvrirez coûte que coûte, quelles que soient les menaces de Rodépaco ?
05:20 C'est de toute façon maintenant de la compétence de l'État.
05:24 Ça l'a d'ailleurs toujours été.
05:26 Nous simplement, on a effectivement vendu un terrain.
05:29 On validait ce projet de CADA et on l'a porté.
05:34 Maintenant, l'accueil de demandeurs d'asile, c'est une compétence de l'État.
05:38 L'État compte bien mener les travaux à son terme.
05:41 Ce que j'attends aussi, c'est d'être soutenu par l'État
05:45 dans la communication auprès de la population sur ce projet.
05:48 Yannick Maures avait dénoncé le moque de soutien de l'État.
05:52 Vous avez reçu un coup de fil d'Elisabeth Borne ou de Gérald Darmanin depuis votre élection ?
05:57 Non, j'ai reçu un coup de fil du préfet.
06:00 Je l'ai d'ailleurs rencontré.
06:03 Je sais que la gendarmerie est très présente.
06:05 Je les ai régulièrement au téléphone.
06:07 Je sens qu'il y a quand même une prise en compte des éventuelles menaces sur ma personne.
06:11 Vous êtes sous protection ?
06:13 Je ne suis pas sous protection, mais il y a une vigilance autour de mon domicile.
06:17 Ils sont attentifs à toutes les plaintes que je dépose pour qu'elles remontent et qu'elles suivent leur cours.
06:24 Vous avez déjà déposé des plaintes en dix jours ?
06:27 J'en ai déposé trois et je vais en déposer une quatrième cette semaine.
06:32 Pour des tentatives d'intimidation, des menaces ?
06:36 Pour un article, encore une fois, sur la presse d'extrême droite.
06:39 Il y en a beaucoup. Je ne vais pas faire la chasse à ça.
06:42 J'ai beaucoup d'autres choses à faire, beaucoup plus importantes.
06:45 Simplement, il se trouve que c'est un site d'extrême droite sur lequel quelques personnes de ce collectif local écrivent,
06:51 cachés sous des pseudos, et ils font des commentaires extrêmement haineux.
06:57 Il n'y a aucune modération et là encore, ce n'est juste pas acceptable.
07:01 Je vous repose la question, Dorothée Paco, mais on a tous suivi à distance ces menaces.
07:08 Sincèrement, est-ce que ça vaut le coup, quand on est mère, de voir sa vie être mise en danger ?
07:14 Jusqu'à une certaine limite.
07:17 Je comprends tout à fait la décision d'Yannick Moraise, toute l'équipe l'a comprise.
07:22 Malgré tout, je pense que oui, ça vaut le coup de se battre.
07:26 Il y a quand même des tas de belles choses à faire.
07:29 Ce week-end, on avait un week-end festif à Saint-Brévin.
07:32 Je me suis beaucoup promenée dans les rues.
07:34 On faisait la fête de la musique samedi.
07:36 J'ai beaucoup de gens qui sont venus me voir spontanément, en me témoignant leur soutien.
07:40 C'est un combat aussi que vous menez là ? Il ne faut pas lâcher, pas céder face à ça ?
07:45 C'est un combat sur ces quelques mois jusqu'à l'ouverture du centre.
07:49 Après, je vais aller jusqu'au terme de ce mandat.
07:52 Il reste trois ans. Il y a plein d'autres projets à faire.
07:55 Je le fais aussi pour ça.
07:57 Merci en tout cas Dorothée Pacot d'avoir été en direct avec nous ce matin depuis Saint-Brévin.
08:02 Je remercie aussi Mathieu Lopineau, notre correspondant dans la région, qui a permis d'être là.
08:06 de la vie.
08:07 Merci à tous !

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