Les maladies à l’hôpital, ménopause et précarité face au cancer du sein

  • l’année dernière
Les Vraies Voix responsables avec Vincent Gardès, Directeur Général de Germitec, Michel Mouly, gynécologue-chirurgien-cancérologue, Catherine Cerisey, administratrice d’Europa Donna France.
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##LES_VRAIES_VOIX_RESPONSABLES-2023-06-21##
Transcript
00:00 Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France, 19h20, les vraies voies responsables.
00:06 On est ravis de vous accueillir comme tous les mercredis, les vraies voies responsables avec Philippe David.
00:10 On est ensemble jusqu'à 20h. Au sommaire de cette émission, 47% des Français ont peur d'attraper des maladies à l'hôpital
00:16 selon les conclusions de l'étude Germitec BVA 2023 publiée récemment.
00:22 C'est l'inquiétude principale des Français qui se rendent à l'hôpital.
00:25 Le risque d'infection ressort au premier rang des préoccupations des Français lorsqu'ils entrent dans un établissement de soins
00:31 où réalisent un examen médical. Etade élu avec le professeur Israël Nisan.
00:35 Et on parlera des solutions aussi qui existent avec Vincent Gardès qui est directeur général de Germitec.
00:41 Il sera avec nous pour en parler.
00:43 Ménopause, tout peut changer. Le gynécologue chirurgien cancérologue Michel Boully tire la sonnette d'alarme
00:48 sur le manque de suivi médical des femmes ménopausées, ce qui entraîne une augmentation des pathologies non traitées.
00:54 Quel traitement adopter ? Combien de temps ? Quelles sont ses idées reçues ?
00:57 Il sera avec nous pour en parler. Il a d'ailleurs sorti un excellent livre publié chez Michel Lafond.
01:02 - Absolument, que je tire dans ma main. - Robert Lafond.
01:05 "Mettre fin à la précarité face au cancer du sein. Europe Adona France, association contre le cancer,
01:12 créée en 1998 et devenue un acteur majeur de la lutte contre le cancer du sein,
01:17 reconnue des pouvoirs publics, des décisionnaires de la santé, des politiques, des professionnels de santé et des médias.
01:22 L'explication avec Catherine Cerisa qui sera avec nous. Administratrice d'Europe Adona France.
01:30 On vous souhaite la bienvenue, c'est les vraies voix responsables. On est ensemble jusqu'à 20h.
01:33 Les vraies voix Sud Radio.
01:36 Et on vous le disait, 47% des Français ont peur d'attraper des maladies à l'hôpital.
01:41 C'est donc les conclusions de cette étude Germitec BVA 2023 sur cette inquiétude de se rendre à l'hôpital.
01:51 Pour en parler, Professeur Israël Nisan, merci d'être avec nous.
01:54 Bonsoir, vous êtes ancien président du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français.
02:00 Et Vincent Gardès est avec nous. Bonsoir.
02:02 - Bonsoir. - Bienvenue.
02:05 Vous êtes directeur général de Germitec, qui est une entreprise spécialisée dans la désinfection de haut niveau des sondes et échographiques.
02:12 Et on va revenir sur ces questions.
02:14 Déjà, ces maladies nosocomiales, pour ceux qui ne connaissent pas, en tout cas qui n'arrivent pas vraiment à les déterminer,
02:20 professeur, est-ce que vous pouvez nous faire un petit état des lieux ?
02:23 On a peur d'avoir des maladies qu'on a attrapées à l'hôpital.
02:29 On a très peu de mesures réelles de ces maladies.
02:34 Et les médecins ont une obligation de résultats dans la sécurité des instruments qu'ils utilisent.
02:41 Ils n'ont pas d'obligation de résultats pour le reste, parce que sans quoi on ne pourrait pas traiter un cancer.
02:46 Bien sûr.
02:47 Mais ils ont une obligation de résultats en matière de sécurité.
02:50 Et donc, chaque fois que quelqu'un porte plainte contre un médecin ou contre un hôpital,
02:56 parce qu'il estime avoir eu une infection urinaire, par exemple,
03:01 après une intervention où on lui a mis une sonde,
03:04 et qu'il est capable de prouver qu'il n'avait pas cette infection urinaire en entrant et qu'il l'a en sortant,
03:09 il gagne, parce que nous avons une obligation de résultats.
03:13 Face à cela, les matériels sont de plus en plus utilisés.
03:17 Et bien entendu, quand on a par exemple un échographe dont on va se servir de la sonde
03:22 pour l'introduire dans des orifices, que ce soit en neurologie, dans l'anus,
03:28 que ce soit en gynécologie, dans le vagin, ou même dans l'osophage,
03:32 ces instruments travaillent constamment et servent à des manipulateurs successifs
03:40 qui peuvent être pressés par le temps, mal désinfecter leurs instruments,
03:45 et le suivant va le redésinfecter en pensant que le précédent l'a correctement désinfecté,
03:51 et il y a sûrement une sous-estimation des maladies nosocomiales,
03:57 c'est-à-dire des maladies qu'on n'avait pas en entrant à l'hôpital et qu'on a en sortant.
04:01 - Vous voulez dire que 47% du français ont raison d'avoir peur ?
04:04 - Ils ont raison d'avoir peur, et je pense qu'il faut mieux équiper les hôpitaux,
04:09 mieux enseigner la désinfection des outils, etc.
04:13 - On va donner la parole à Vincent Gardez dans quelques instants,
04:15 mais les infections nosocomiales, tout le monde se souvient du regretté Guillaume Depardieu
04:19 qui a priori avait attrapé un staphylocoque doré dans un hôpital,
04:23 c'est quoi les infections nosocomiales les plus répandues en général ?
04:27 C'est le staphylocoque doré, est-ce qu'il y en a d'autres ?
04:29 - Effectivement, c'est le staphylocoque doré, mais ça vient surtout par la transmission de personne à personne,
04:37 et là c'est plus de matériel à une personne qui serait éventuellement alitée,
04:42 comme M. Professeur Nisan parlait des sondes, c'est ça les plus importantes des infections nosocomiales.
04:48 Alors moi j'ai un peu de réserve sur les désinfections complètes,
04:52 effectivement il a raison, il y a de multiples personnes qui utilisent la même machine,
04:56 mais sans la rigueur qu'il pourrait y avoir.
04:58 Donc quand il n'y a pas de rigueur, quand il n'y a pas de formation, on se retrouve avec des problèmes.
05:02 Alors c'est vrai que des sociétés comme vous l'avez cité ont mis au point des technologies
05:07 qui vont permettre de stériliser, alors pour nous les sondes vaginales, on voit ça en endoscopie aussi,
05:12 on a des stérilisations, des protocoles, avant on trempait les choses,
05:15 maintenant on est pur, on a les trempées, on a avancé.
05:18 Donc voilà, il y a un progrès, mais arrêtons de faire peur aussi.
05:21 - Mais c'est intéressant de savoir, c'est les chiffres, combien de patients sont touchés par ces maladies nosocomiales ?
05:29 - Même si c'est qu'une fourchette de chiffres.
05:31 - C'est très imprécis.
05:32 - C'est très imprécis et je vais vous dire, quand une femme a une infection au papillomavirus,
05:38 est-ce qu'elle l'a eu par un examen gynécologique où on avait mal protégé la sonde,
05:45 ou est-ce qu'elle l'a eu par un rapport sexuel "va" et "dit".
05:49 Il y a une énorme difficulté à avoir des chiffres dans ce domaine,
05:54 pareil pour les infections urinaires qui sont aussi extrêmement fréquentes,
05:58 pareil pour les infections du site opératoire,
06:01 on a énormément de mal à avoir des vrais chiffres sur ces sujets.
06:06 - Vincent Gardès, vous êtes le directeur général de Germitec,
06:10 on a parlé notamment, comme on a deux gynécologues avec nous,
06:13 des analyses intrusives, et on l'a dit par exemple, ça peut être dans l'ésophage ou dans le rectum,
06:18 pour d'autres pathologies.
06:20 Vous nous avez expliqué quand on a préparé l'émission, que d'habitude, c'est ce que disait le docteur Mouli,
06:24 on devait frotter avec des lingettes, ce qui n'est pas très écologique et qui n'est pas très sûr a priori,
06:31 ou alors tremper dans des liquides qui peuvent être dangereux pour les opérateurs,
06:35 et des liquides qu'il faut recycler.
06:37 Vous, vous avez fait ça avec une machine, vous êtes une entreprise française,
06:41 qui fonctionne avec des UVC, les ultraviolets C, expliquez-nous comment ça marche.
06:48 Écoutez, effectivement, Germitec est une société de technologie médicale installée à Bordeaux,
06:54 et on a mis au point un automate, c'est-à-dire un appareil qui fait à peu près la taille d'un mini-barre,
07:00 et qui fonctionne aussi simplement qu'un micro-onde,
07:03 et les UVC sont produits naturellement par la lumière du soleil,
07:06 nous en sommes protégés par la couche d'ozone, fort heureusement,
07:10 et ils ont la propriété d'être effectivement très virusides et germinicides,
07:14 c'est-à-dire que des UVC bombardés sur un virus, un germe, une bactérie, un microbe,
07:19 ça le tue et ça vient détruire sa structure ADN.
07:23 Donc on a mis au point cet appareil qui permet de mettre la sonde dans la machine,
07:28 et en appuyant sur un bouton et en moins de deux minutes,
07:31 la sonde en ressort bien entendu complètement désinfectée.
07:36 Vous parliez précédemment un petit peu des chiffres,
07:38 et effectivement ils sont parfois un petit peu difficiles à quantifier
07:41 pour tout ce qui est de désinfection des matériels d'échographie,
07:44 mais il y a une étude de Santé publique France qui a été publiée le mois dernier,
07:48 qui fait d'état qu'il y a 5% des patients qui rentrent dans un établissement de santé en France
07:55 et qui vont y contracter une maladie nosocomiale,
07:57 c'est-à-dire une personne sur 20 qui va se faire soigner dans un hôpital ou une clinique,
08:02 lors de son séjour et lors de ses examens ou des interventions qu'il va recevoir,
08:07 il va contracter un microbe, une bactérie, un virus.
08:11 Alors fort heureusement, la plupart du temps, le système immunitaire fait très bien les choses,
08:16 et on s'en débarrasse, mais parfois ça peut donner lieu à beaucoup de sujets.
08:21 C'est 4000 décès par an, donc c'est plus que le nombre de morts sur les routes tous les ans en France,
08:26 de gens qui décèdent parce qu'ils ont contracté à l'hôpital ou à la clinique
08:31 une maladie qu'ils n'avaient pas en y arrivant.
08:33 Donc c'est un sujet. L'IGM a fait des progrès considérables au XXe siècle,
08:37 mais là, effectivement, depuis 15-20 ans, les chiffres stagnent,
08:41 ils ont même un petit peu tendance à diminuer,
08:45 et on a voulu nous porter ce regard croisé entre les Français et les praticiens
08:49 pour voir quel est l'enjeu, qu'est-ce qui se passe,
08:51 et comment, bien entendu, on peut essayer d'améliorer cette situation.
08:54 Vous disiez tout à l'heure au téléphone à Philippe qu'il fallait cette lingette,
09:00 on l'a frottée 7 minutes, on voit aujourd'hui l'emballement et le monde,
09:04 d'abord dans les urgences, dans les services hospitaliers,
09:07 est-ce que ça veut dire, par exemple, professeur, qu'aujourd'hui,
09:11 enfin, je fais des raccourcis, on n'a plus le temps finalement,
09:14 on attrape pour soigner...
09:17 On n'a plus le temps, on est nombreux, on est nombreux à se servir des mêmes machines,
09:21 il y a des gens compétents qui s'en servent, mais il y a aussi des gens moins compétents qui s'en servent,
09:26 vous ne savez pas forcément qui serait servi de la machine juste avant vous.
09:29 Et nous, on a un principe en médecine, c'est d'abord ne pas nuire.
09:33 Il ne faut pas que les gens qui rentrent à l'hôpital et qui vont avoir des examens complémentaires
09:37 sortent avec des maladies qu'ils n'avaient pas en y venant.
09:40 - Parfois plus grave que la maladie pour laquelle ils consultent.
09:43 - Parfois plus grave, parfois moins grave, mais même, de toute façon,
09:48 je pense que nous avons, on s'est tous insurgés contre la ceinture de sécurité quand elle est sortie.
09:53 Il y avait plein de gens qui disaient "mais enfin, c'est terminé, tout le monde la met, point".
09:57 Eh bien, je pense qu'il faut, dans la pratique des examens complémentaires où on introduit des objets,
10:04 on n'a plus de seringues qu'on réutilise, on réutilisait les seringues avant.
10:09 La pratique des objets qu'on introduit dans le corps doit se solder par un protocole traçable,
10:16 c'est-à-dire que la machine qui désinfecte la sonde, j'aimerais bien que quand je viens derrière et que je prends la sonde,
10:22 il y ait un petit ticket qui s'affiche, "cette sonde a été dans les UV pendant tant de temps
10:31 et que je sois sûr qu'en la plaçant dans le vagin d'une de mes patientes,
10:35 je ne vais pas lui transmettre les virus papillomavirus de la patiente précédente".
10:40 - Oui, alors, on a parlé clinique, hôpitaux, donc effectivement, dans les cliniques et les hôpitaux,
10:45 c'est ce qui se passe et qui doit se passer.
10:47 Il faut attention, il y a aussi beaucoup d'appareils d'échographie, d'endoscopie, qu'elle soit endovaginale,
10:53 mais avec un seul praticien le plus souvent, moi je vois personnellement, j'ai un appareil depuis 30 ans,
10:58 j'utilise les petites lingettes, nos autorités nous ont recommandé, il n'y a que moi, c'est nettoyé régulièrement.
11:07 Je pense que c'est vrai que c'est intéressant d'avoir cette machine qui désinfecte avec les UVC,
11:13 mais vous imaginez, je ne sais pas combien il y a, j'ai demandé à M. Nizan tout à l'heure,
11:17 "Professeur Nizan, combien il y avait de sondes endovaginales en France et combien d'appareils qui étaient vendus ?"
11:21 Je crois que vous allez voir le ratio, il n'est pas extra.
11:24 - Justement, le professeur Nizan parlait de tickets montrant qu'on avait bien passé la machine aux UVC,
11:30 vous avez une traçabilité, Vincent Gardès ?
11:33 - Oui, c'est bien entendu une des choses les plus importantes,
11:37 la traçabilité a été mise en place dans les établissements depuis très longtemps,
11:41 elle rassure le patient, elle rassure le praticien, elle rassure bien entendu les gens qui sont en charge de tout ça.
11:48 Un des inconvénients majeurs avec des techniques couramment utilisées actuellement,
11:53 que ce soit le trempage ou les lingettes, au-delà des sujets environnementaux, écologiques,
11:59 qui sont bien entendu déjà en soi un problème, c'est la difficulté de tracer.
12:04 Si je donne des lingettes à 10 personnes, vous aurez potentiellement des résultats différents,
12:11 et comment est-ce que je peux démontrer ou prouver aux patients que, à chaque examen,
12:17 la lingette a été passée, correctement passée, et que la sonde qui a donc été utilisée a été désinfectée correctement.
12:24 C'est peut-être assez facile dans le cas d'un cabinet en ville avec un praticien libéral qui utilise sa propre activité.
12:31 Dans un hôpital, un service de maternité, où il y a beaucoup d'opérateurs différents,
12:37 du personnel qui tourne, du personnel sous tension, les difficultés actuellement des conditions de travail,
12:43 c'est très difficile. Et bien entendu, nous, on est partenaire de ces établissements de santé,
12:48 et on est là pour faciliter leur vie au quotidien, et essayer de leur apporter des solutions et des outils concrets,
12:54 pour que peut-être que les 5 ou 6 minutes qu'ils doivent passer à utiliser une lingette,
12:58 ils les utilisent auprès du patient, à faire des choses plus intéressantes,
13:02 parce qu'il y a une machine qui peut faire peut-être la même chose, et qui va en apporter la preuve à tout le monde.
13:07 - Dr Mouli. - Alors, personnellement, je suis chirurgien, donc, comme le disait M. Nizan,
13:11 la traçabilité est importante, et dans les blocs opératoires, on a une traçabilité depuis très longtemps.
13:16 On a vraiment des techniques comme dans les commandants de bord, vous savez, leur checklist.
13:21 J'ai introduit en France, par exemple, le laser. Le laser vaginal.
13:25 Mais j'ai un autoclave, comme il le disait. - Qu'est-ce que c'est qu'un autoclave ?
13:29 - Un autoclave, c'est un moyen de stériliser, de détruire le vibrion, de détruire tous les virus,
13:34 d'avoir toute la sûreté de la non-transmission.
13:39 Mais tout est noté dans un cahier, tout est noté avec un petit ticket.
13:43 Ça, c'est une obligation. On ne peut pas se permettre de tremper quelque chose,
13:47 et j'en ai vu tellement, et je me bats, comme M. Nizan se bat, pour qu'on ne fasse pas ça,
13:51 tremper quelque chose, et aller passer à l'autre patiente après. Non mais c'est fini ça !
13:56 - Vous vouliez réagir, M. Nizan ? - Oui, je voulais réagir parce que,
13:59 même dans un cabinet libéral, il y a ce qu'on appelle la charge de la preuve.
14:04 Et si une patiente dit "moi, j'ai été dans ce cabinet-là,
14:10 j'ai attrapé une maladie sur mon col, j'avais pas de virus avant, et j'en avais après",
14:17 je pense qu'il faut être en capacité de montrer que le protocole qu'on utilisait
14:23 est un protocole totalement sécuritaire. Et ça, de plus en plus, ça fait partie de la bientraitance.
14:30 - Mais est-ce que les patients ne demandent pas ça, surtout ?
14:32 - Et d'ailleurs, dans les cabinets libéraux, ça va encore plus vite que dans les hôpitaux,
14:36 parce que la bientraitance est à l'ordre du jour dans ces cabinets,
14:39 et que les médecins se rendent compte qu'ils ont la charge de la preuve.
14:44 - Mais attention de faire trop peur, attention que depuis 2020, simplement,
14:48 aux femmes de plus de 30 ans, on a maintenant autorisé de faire le test HPV,
14:54 sachez qu'avant on faisait simplement que le frottis...
14:56 - Le papillomavirus humain.
14:58 - Excusez-moi, vous avez raison, c'est plus simple.
15:00 Et on faisait qu'un simple frottis, et on passait à côté de l'HPV.
15:05 Donc voilà, c'est vrai qu'on a évolué. Donc une femme qui vient, qui a un frottis normal,
15:09 et qui vous dit après qu'elle a un HPV, mais on ne l'avait pas cherché.
15:12 Donc on évolue dans nos pratiques, on évolue dans notre sérieux,
15:16 et c'est surtout, M. Nizan a été quand même un des grands instructeurs en France,
15:21 il est un des grands... enfin moi j'ai toujours une grande estime pour M. Nizan,
15:26 il y a des règles à respecter, c'est comme dans un avion,
15:29 on a une checklist, on a des choses à respecter.
15:32 - Mais tout le monde n'est peut-être pas rivoureux comme vous.
15:34 - C'est pour ça que, à côté de chaque machine, surtout quand elle sert à plusieurs,
15:38 j'aimerais bien que le réflexe soit de suspendre la sonde dans la machine,
15:44 pour que le suivant soit obligé de la chercher là.
15:47 Et que ça donne un ticket qui montre, et qu'on garde dans le dossier,
15:51 qui montre que la désinfection est faite.
15:53 - J'ai lu dans le... - Vous restez avec nous, on revient en retard.
15:55 - Une idée d'innovation pour Vincent Gardès qu'on remercie d'ailleurs.
15:57 - Merci beaucoup Vincent Gardès d'avoir été avec nous,
15:59 directeur général de Germitec, merci de nous avoir présenté cette innovation.
16:04 Nos invités restent avec nous, on fait une petite pause,
16:06 et on revient dans un instant.
16:08 A tout de suite, c'est les vrais voix responsables, jusqu'à 20h.
16:10 - Et les vrais voix responsables, on vous parlait des maladies nosocomiales,
16:14 il y a quelques instants, et cette fois-ci on va venir sur la ménopause.
16:17 Il y a un livre qui est sorti qui s'appelle "Ménopause, tout peut changer".
16:19 Alors c'est plutôt une bonne nouvelle.
16:21 Le docteur Michel Mouly est avec nous pour en parler.
16:23 Gynécologue, chirurgien et cancérologue.
16:25 Et on a gardé avec nous le professeur Israël Nisan,
16:28 ancien président du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français.
16:32 On va revenir sur ce livre, et sur le fait de l'aide de cette désinformation
16:37 sur la ménopause des femmes.
16:41 De se dire que voilà, une fois qu'on est ménopausé, on ne fait plus rien,
16:44 on ne s'occupe plus de soi, mais c'est là que les vrais problèmes commencent.
16:47 - Alors, effectivement, ce livre...
16:50 Vous savez, je suis passé, en commençant ce livre,
16:54 à 12 millions de femmes ménopausées, en 2 ans et demi, 3 ans,
16:57 on est passé à 14 millions.
16:58 Sachez que chaque année, maintenant, vous avez 450 000 nouvelles femmes qui sont ménopausées.
17:03 On était avant, dans les années 80, à plus de 30% des femmes.
17:07 Parce qu'il faut savoir que le premier traitement hormonal de la ménopause en France
17:10 est arrivé en 1970, aux Etats-Unis, en 1940,
17:13 parce que l'espérance de vie augmentait.
17:15 Et de ce fait, on s'est rendu compte que les femmes n'étaient pas bien.
17:18 Et on avait trouvé l'hormone de jouvence, qui étaient les oestrogènes.
17:22 Et on a modifié les choses.
17:23 Donc on s'était rendu compte que les femmes n'allaient pas bien.
17:26 Et donc on donnait des hormones.
17:28 On a donné des oestrogènes, puis de la progestérone.
17:31 Et puis un jour, les Américains sont arrivés, et ils ont fait le tsunami.
17:34 Ils nous ont fait des études, excusez-moi, qui n'avaient aucun sens,
17:38 qui n'étaient pas avec les bons produits,
17:40 qui étaient sponsorisées pour essayer de faire passer un produit américain.
17:44 C'était même pas sponsorisé, c'était financé par un laboratoire américain
17:47 pour qu'il inonte le monde entier.
17:49 - Ça veut dire qu'ils ont quoi ? Ils ont créé le trouble ?
17:51 - Ah bah oui, ils ont fait un tsunami.
17:53 Donc on est passé de 30% de femmes traitées à peu près dans les années 80
17:57 à 2,5-3 millions.
17:59 Donc on était dans une bonne dynamique.
18:01 Et les femmes étaient contentes, elles étaient heureuses,
18:03 à moins de 500 000 actuellement.
18:05 C'est-à-dire 5% des femmes.
18:07 - Justement, la même...
18:09 - Oui, présentement, tellement que les femmes étaient heureuses,
18:11 c'est que la qualité de vie de ces femmes est complètement modifiée.
18:17 Le traitement hormonal qui a très mauvaise réputation
18:20 diminue le cancer du côlon, on ne le dit jamais,
18:23 diminue le cancer de l'ovaie... - Ils ont pas tourné la page quand il y avait eu ça !
18:26 - ...diminue l'Alzheimer,
18:29 diminue les problèmes cardiovasculaires et l'infarctus,
18:33 diminue l'ostéoporose.
18:34 Est-ce que vous savez qu'une femme de 80 ans,
18:36 qui se casse le col du fémur,
18:38 a une chance sur quatre de décéder,
18:40 et 80% de chance de ne plus rentrer à la maison ?
18:44 Et donc, les femmes ne sont plus traitées,
18:47 leur qualité de vie diminue,
18:49 et pour moi, c'est une question de santé publique.
18:52 - Mais il y a des bonnes nouvelles !
18:54 - Allez-y !
18:55 - Bah écoutez, c'est le moment de le dire !
18:57 - C'est là que l'émission bascule, je vous le dis tout de suite !
19:00 - Il y a des bonnes nouvelles !
19:01 Donc déjà, les Américains ont fait "fouf",
19:05 ils ont fait volte-face,
19:06 en juillet 2022,
19:08 la NAM, ce qu'on appelle la société "savante" américaine,
19:13 a dit "oh là là, les Français ou les Européens,
19:15 mais nous les Français, on est bons, on est très bons".
19:18 Les hormones bioidentiques,
19:21 c'est-à-dire les hormones naturelles françaises,
19:23 doivent être recommandées dès le début de la ménopause,
19:26 sans limite de durée,
19:28 pour améliorer, comme le professeur Dienzan disait,
19:31 la qualité de vie, éviter le risque de fracture,
19:34 et améliorer le risque cardiovascular,
19:36 lutter contre ça.
19:37 Donc déjà, tout ça, et sans limite de durée.
19:39 - Mais docteur Mouli, on parle souvent de la ménopause,
19:42 mais on parle aussi de la pré-ménopause.
19:44 Comment ça se passe ?
19:46 Quels sont les symptômes de la pré-ménopause par rapport à la ménopause,
19:48 pour les auditrices qui nous écoutent et qui ne sont pas traités par exemple ?
19:51 - Alors, théoriquement, la ménopause,
19:53 je dis bien théoriquement,
19:54 la ménopause va arriver entre 45 et 55 ans,
19:57 avec un âge critique,
19:59 enfin l'âge critique entre guillemets,
20:01 de 51 ans.
20:02 Mais il faut savoir que quand on a une ménopause à 51 ans,
20:05 ça va être précédé par des signes,
20:07 par des trous, par des variations d'hormones.
20:10 Et notamment, il y a une hormone qui va commencer à diminuer,
20:13 qui s'appelle la progestérone,
20:15 et il y a les oestrogènes qui peuvent aussi osciller.
20:18 On voit tout, on voit de tout.
20:20 Et là, c'est la mauvaise période aussi pour certaines femmes,
20:23 il faut être très vigilant.
20:25 Très vigilant, parce que si on n'écoute pas les femmes,
20:28 si on n'est pas bienveillant,
20:30 on risque d'abord de passer cette mauvaise période de pré-ménopause,
20:34 qui peut durer de 2 à 7 ans.
20:36 - 7 ans ?
20:37 - 7 ans.
20:38 Et vous avez des bouffées de chaleur par exemple,
20:40 qui peuvent durer jusqu'à 11 ans.
20:42 - Je confirme.
20:43 - Même au-delà.
20:44 - Même au-delà, parce que moi je vois que j'ai des patients
20:46 qui ont 85, 90 ans,
20:48 on m'a dit d'arrêter le traitement,
20:50 mais attendez docteur, j'ai des bouffées de chaleur qui reviennent.
20:53 Donc vous imaginez, chaque ménopause est différente,
20:56 chaque femme a sa ménopause.
20:58 Donc vous avez la pré-ménopause,
21:00 et alors il y a le terme que je disais la dernière fois,
21:03 j'étais venu sur votre plateau avec Brigitte Lahaye,
21:06 elle parlait de post-ménopause.
21:08 C'est un terme que je ne veux plus qu'on en parle.
21:10 Enfin, j'aimerais qu'on ne parle, qu'on n'utilise plus.
21:12 Parce que comme on le disait en tout début de discussion,
21:16 on a la pré-ménopause, avec autour de la ménopause,
21:19 la péri-ménopause, c'est-à-dire des variations,
21:22 mais après, il n'y a pas de post-ménopause.
21:25 La post-ménopause, on sort les pieds devant.
21:27 - Oui, c'est ça.
21:28 - On va inciter toutes les femmes qui nous écoutent
21:31 et qui arrivent à cette période,
21:33 à faire un examen cardiologique.
21:35 Il y a probablement 10 000 décès de trop
21:39 chez les femmes après la ménopause,
21:41 parce que les symptômes de l'infarctus chez la femme
21:44 sont différents, et que surtout,
21:46 quand elles arrivent dans les hôpitaux
21:48 et qu'elles disent leurs symptômes, on ne les croit pas,
21:50 et on n'en tient pas compte.
21:52 Et donc, il y a une association qui s'appelle
21:54 Agir pour le cœur des femmes,
21:56 qui est présidée par Claire Mounier-Veillé,
21:58 qui essaye d'éveiller justement les femmes
22:02 à faire un examen cardiovasculaire
22:04 au moment de la ménopause.
22:05 Rien que ça, ça permettrait déjà
22:08 de sauver beaucoup de femmes,
22:10 parce que ces infarctus qui tuent,
22:12 ce n'est pas normal.
22:13 Et qui augmentent, quand on regarde les chiffres.
22:15 Donc, la ménopause et son action se prévient,
22:19 on agit très tôt, et moi je coache mes patientes.
22:22 Les patientes sont coachées,
22:23 quand j'ai une patiente de 25 ou 30 ans,
22:25 je lui parle déjà de ce qui va se passer après.
22:27 D'accord ? Donc je lui dis, il va falloir faire ça,
22:29 même pendant les grossesses.
22:31 Ensuite, il n'y a pas toutes les femmes,
22:33 vous avez 10 à 20% des femmes qui vont passer ça,
22:35 mais alors, "finger in the nose" comme on dit,
22:37 ça va être très facile.
22:38 Mais 80% vont avoir 1, 2, 3 signes,
22:42 et un signe, comme le disait le professeur Nisan,
22:44 vous avez 200 femmes qui meurent tous les jours
22:47 de maladies cardiovasculaires.
22:49 200 femmes ! On ne peut pas accepter ça !
22:51 - Oui, mais ce qui est incompréhensible,
22:53 c'est que vous êtes très pédagogue, visiblement,
22:56 est-ce que ce n'est pas le rôle aussi des gynécologues ?
22:58 Alors, il y a peut-être des chiffres qui disent
22:59 que certaines femmes ne vont jamais consulter
23:01 ou trop, trop, trop rarement,
23:03 parce que c'est passer un certain âge,
23:04 il faut y aller assez régulièrement.
23:06 Mais est-ce que c'est au rôle, ce que vous dites ?
23:08 Il y a plein de choses que j'apprends, même personnellement.
23:11 - Cher Cécile, je vais être pas gentil avec vous.
23:13 - Eh ben, allez-y.
23:14 - Je peux ? - Ah oui, bien sûr.
23:16 - Alors, quand les Américains, Tsunami 2002,
23:19 ont annoncé "ça tue" par les maladies cardiovasculaires
23:22 et par le cancer du sein,
23:23 alors les médias, ils se sont mis à cœur joie.
23:26 Que ça soit les médias, les radios...
23:28 - Ah, moi je fais pas de journalisme, on fiche, allez-y.
23:29 - Vous étiez pas encore, peut-être.
23:30 - Je suis toujours pas.
23:32 - Les médias, les journaux, et...
23:34 - On a rien vu, parce que nous,
23:36 qui sommes, avec le professeur Nizan, dans les sociétés savantes,
23:39 mais dès le départ, on leur a dit "mais ils se sont trompés,
23:41 s'il vous plaît, réagissez, réagissez".
23:43 Et c'est pour ça que personnellement, au bout d'un certain nombre d'années,
23:46 en tant que chirurgien cancérologue, on m'a dit "vous savez,
23:48 t'es criminel, tu donnes des traitements hormoneux de la ménopause".
23:51 J'ai dit "comment ? Je tue mes patientes ?"
23:54 - Professeur Nizan.
23:55 - Il y a deux sortes d'informations en médecine.
23:58 Les bonnes et les mauvaises.
24:00 - Il n'y a pas d'intermédiaire.
24:02 - Non, parce que les informations qu'on peut avoir
24:05 dans les conversations au bar, ne sont pas des bonnes informations.
24:08 Si vous voulez des bonnes informations sur la ménopause,
24:11 il y a un site qui s'appelle le GEMVI,
24:14 G-E-M-V-I,
24:16 Groupe d'études de la ménopause et du vieillissement,
24:19 où il y a toutes les publications, toute la science sur la ménopause,
24:23 et où les femmes peuvent aller se renseigner, parce qu'il est grand public.
24:26 - Alors, on le mettra sur nos réseaux, ce soir.
24:28 - Je le sais, le GEMVI c'est très bien,
24:29 mais ça fait un certain nombre d'années qu'il existe.
24:32 Où est-il sur les vrais médias ?
24:35 Alors, je sais qu'une de mes collègues que connaît très bien M. Nizan a fait un livre.
24:39 Moi, j'ai fait un livre,
24:41 parce que je veux qu'on intervienne sur les médias, sur les politiques.
24:45 - Et Catherine Cerisier va réagir.
24:46 - Oui, moi je pense qu'il y a aussi un gros problème,
24:49 c'est qu'il y a une pénurie de gynécologues,
24:52 et de gynécologues médicaux.
24:54 C'est-à-dire, il y a beaucoup de gynécologues obstétriciens,
24:56 il y a des sages-femmes, etc.
24:58 Et puis la femme, quand elle ne procrée plus,
25:01 - Elle sort des radars.
25:03 - Elle sort des radars, exactement.
25:05 Et on a du mal à trouver, y compris dans des grandes villes,
25:08 des gynécologues médicaux qui sont des spécialistes de la ménopause,
25:12 comme vos deux invités qui sont des...
25:14 Vous avez le top niveau !
25:16 - Problème d'attentat, vous avez certainement débattu sur les déserts médicaux.
25:20 - Bien sûr, oh là là, nombreux fois.
25:22 - Nous, on les avait prévenus, ça fait 20 ans qu'il y allait avoir un manque de médecins.
25:26 Mais le pire, et c'est ce qu'on disait, ce sont les déserts cérébraux.
25:31 Déserts cérébraux des médecins.
25:33 Comment ne peut-on pas savoir que les traitements,
25:37 quand on s'informe, quand on se cultive,
25:39 on a des obligations de savoir que ce que M. Nysan dit,
25:43 ce que je dis, ce que le GMV dit,
25:45 pourquoi ils ne s'informent pas ? Pourquoi ?
25:47 Vous savez pourquoi ?
25:48 - Non.
25:49 - Parce que quand on donne, soit-disant, un traitement hormonal de la ménopause,
25:52 comme le disaient les américains, ça donne le cancer du sein.
25:54 Donc, qu'est-ce qui se passe ? On a peur de la judiciarisation.
25:58 Mais ce que ne savent pas les médecins qui ne donnent pas de traitements hormonaux,
26:02 c'est que bientôt, quand une femme va mourir ou quelqu'un va avoir son infarctus,
26:06 ou avoir sa fracture qui va l'immobiliser,
26:08 ou va avoir des troubles de la mémoire, on va porter plainte.
26:12 Et le cancer du sein, maintenant, ça va être quelque chose qui va,
26:16 du moins chez la femme qui est ménopausée,
26:18 pas chez la femme avant, parce qu'avant, ça reste des cancers plutôt génétiques.
26:23 Eh bien, ces femmes-là vont bientôt porter plainte.
26:26 Donc, je leur dis, faites attention.
26:28 Parce que c'est pas le cancer du sein qu'on va vous attaquer, c'est sur autre chose.
26:32 - Professeur Nisan ?
26:33 - La ménopause est un tournant de la vie, comme la puberté,
26:36 et ce qu'elle signe, c'est qu'on ne fera plus d'enfants.
26:40 Mais il n'y a aucune raison que le vieillissement accéléré
26:45 qu'occasionne la ménopause, que ne vivent pas les hommes,
26:49 encore une injustice.
26:50 - Pas tout de suite, hein.
26:51 - Et alors, on repose !
26:52 - Non, il n'y a pas d'endropause.
26:54 Que le vieillissement accéléré de la ménopause
26:57 ne soit pas combattu par des moyens.
27:02 Je propose une consultation pour toutes les femmes
27:05 entre 45 et 50 ans, qui soit une vraie consultation complète.
27:09 - Je crois que vous avez réagi sur l'endropause.
27:11 - Mais vous aussi, vous avez réagi.
27:12 - Oui.
27:13 Non, mais pas pour moi, mais parce que j'ai entendu parler.
27:16 - Alors, 10 à 20% des hommes de plus de 50 ans ont une endropause,
27:20 et 50% des hommes après 70 ans ont une endropause.
27:23 Ça veut dire que 100% des femmes sont ménopausées.
27:27 C'est la même chose.
27:29 Mais il faut savoir que nous, on a de la chance,
27:31 parce qu'on a des médicaments, on peut traiter certaines choses,
27:33 et notre espérance de vie n'est pas la même.
27:37 Et nous, on n'a pas eu une vie comme les femmes ont pu avoir,
27:41 avec les grossesses, l'endométriose, les règles.
27:44 Et puis arrive la ménopause qui, vous vous rendez compte,
27:46 80% des femmes devraient être traitées.
27:49 Et nous ne le sont pas, avec tous les troubles musculosquelétiques,
27:52 et puis les dépressions, et la prise de poids.
27:55 - Et l'arthrose.
27:56 - Et l'arthrose.
27:57 Enfin, tout ces problèmes, le stéoporose, tout ça.
27:59 - Tout ça sur nos petites épaules.
28:00 Et moi, je travaille avec quelqu'un qui est là,
28:02 et il fait de l'angropose.
28:04 (Rires)
28:06 - C'est le nouveau mot de la biologie, le pour-le-sur-poids.
28:08 - Vous avez parlé de double peine, moi je parle de triple peine
28:11 qu'on fait actuellement aux femmes, avec l'âge de la retraite.
28:14 Si vous voulez qu'on fasse un peu de politique, on peut.
28:16 - Vous restez avec nous, on revient dans quelques instants.
28:18 Merci mille fois d'avoir été avec nous, professeur Nisan.
28:22 Et on reste avec Michel Mouly,
28:24 et on va parler du cancer du sein dans quelques instants.
28:26 Merci d'être avec nous, on est ensemble jusqu'à 20h.
28:29 Et les vrais voyeurs responsables, on parle à fond dans la santé ce soir.
28:34 On vous donne des vrais bons conseils.
28:36 Michel Mouly est avec nous, gynécologue, chirurgien, cancérologue.
28:40 Et je vous conseille ardemment ce livre qui s'appelle
28:44 "Ménopause, tout peut changer".
28:46 Et c'est extrêmement positif, parce que c'est l'intérêt d'un livre,
28:49 c'est d'apporter des vraies solutions.
28:51 Et puis aussi un sujet important, la précarité face au cancer du sein.
28:56 Catherine Ceriset est avec nous, administratrice d'Europa Donna France.
29:01 Merci, on vous a entendu tout à l'heure,
29:03 mais merci en tout cas d'être avec nous ce soir sur le cancer du sein,
29:07 qui concerne énormément de femmes aujourd'hui,
29:11 et la façon de le gérer.
29:14 Et c'est aussi l'intérêt de cette association,
29:16 en tout cas ce serait plus un mouvement, un collectif, une association.
29:20 C'est un peu du tout, parce que c'est vraiment de l'accompagnement,
29:23 que ce soit avant et après.
29:25 Oui, alors Europa Donna fait partie d'un collectif européen de 47 pays.
29:30 Donc nous on est la branche française.
29:32 Et effectivement on informe, et ça c'est très important,
29:36 on parlait d'information, c'est vraiment important d'informer les femmes
29:40 pour le dépistage, donc avant.
29:42 Et puis pendant le cancer, on accompagne les femmes qui sont évidemment touchées.
29:47 Et on a un rôle militant pour justement essayer de faire en sorte de faire disparaître ces inégalités.
29:56 Alors moi j'aime pas le mot prise en charge, j'aime bien le mot prise en soin,
30:00 je trouve ça plus joli.
30:01 En anglais on a le care et le cure, en français on a que prise en charge.
30:05 On n'est pas une charge.
30:07 Donc voilà, des inégalités de prise en soin,
30:09 même si on a un très bon système de santé en France,
30:13 il y a quand même beaucoup de choses à faire.
30:15 - Mais vous avez été malade, est-ce que c'est parce que vous avez constaté
30:18 les carences qu'il y avait dans le système de prise en soin,
30:21 pour vous citer, que vous vous êtes engagée dans ce combat auprès d'Europa Donna ?
30:26 - Oui je pense.
30:28 Alors moi j'ai eu une maladie qui a été assez longue,
30:31 parce que j'ai été malade en 2000,
30:33 et je suis sortie des traitements en 2008.
30:36 Et j'ai ouvert un blog d'information sur le cancer du sein,
30:39 parce que j'étais persuadée qu'une patiente bien informée
30:41 était une patiente mieux soignée.
30:43 Et puis de fil en aiguille, je me suis rendue compte très vite
30:45 qu'il fallait rentrer dans le milieu associatif,
30:47 pour justement peser dans les décisions.
30:50 - Aujourd'hui vous accompagnez 10 000 personnes par an,
30:54 ce qui est assez énorme.
30:56 Est-ce que, on le sait, quand on est malade,
30:59 en tout cas on le voit, on a tous quelqu'un autour de nous,
31:02 l'accompagnement psychologique fait aussi beaucoup ?
31:05 - Alors l'accompagnement psychologique,
31:08 il est absolument essentiel,
31:10 parce que ça touche absolument toutes les femmes.
31:13 Quand on vous annonce un cancer,
31:15 un cancer c'est un tsunami.
31:17 On a un dispositif d'annonce aujourd'hui depuis 2004,
31:21 qui a essayé de pallier à la demande des patients
31:25 de ne pas nous annoncer un cancer entre deux portes un vendredi soir.
31:30 Mais on a répondu à une demande de plus d'humanité finalement,
31:35 par quelque chose de très cadré,
31:38 et qui ne remplit pas son rôle.
31:40 Et puis ensuite, quand on perd ses cheveux,
31:43 quand on perd un sein,
31:44 quand votre mari vous quitte,
31:47 quand vous perdez un pouvoir d'achat, etc.
31:52 Et bien oui.
31:54 Et puis, une chose importante, c'est l'après-cancer.
31:57 L'après-cancer est une période qu'on sous-estime complètement.
32:01 Lorsque vous n'êtes plus accompagné par votre équipe de soins,
32:05 l'après-cancer est redoutable.
32:07 Parce que vous revenez dans la vraie vie.
32:09 Pour les autres, l'entourage c'est terminé,
32:11 mais pour vous ça ne l'est pas.
32:13 - Vous accompagnez 10 000 personnes par an,
32:16 pas seulement des malades, mais aussi des familles.
32:18 Est-ce que, et ça vous concerne tous les deux,
32:20 le pronostic de guérison est meilleur
32:22 quand on est bien accompagné,
32:24 pas seulement médicalement, mais aussi psychologiquement, etc.
32:27 - Toutes les informations qu'on peut donner et qu'on ne donne pas.
32:30 Je vais vous donner un exemple de l'activité physique.
32:33 Ça réduit de 30 à 40% le risque de récidive d'un cancer.
32:38 Ça fabrique pour une femme qui malheureusement
32:40 ne peut plus prendre d'hormones.
32:42 Alors, ne peut plus prendre d'hormones, on en revient.
32:45 Le paradigme va changer.
32:47 On est en train, grâce aux études scandinaves,
32:49 de pouvoir donner des traitements hormonaux
32:51 aux cancers du sein précoce.
32:52 Mais je reviens.
32:53 L'activité physique, c'est important.
32:55 Ça va fabriquer nos fameuses endorphines,
32:57 la dopamine, la sérotonine.
32:59 Donc on va avoir des femmes qui vont être encore plus vaillantes,
33:02 plus... ça va être des combattantes.
33:05 - On a fait toute une émission sur l'importance du muscle.
33:08 - Mais je n'étais pas là.
33:09 - Mais c'était fascinant quand même.
33:11 - Et en plus, l'activité physique adaptée
33:13 est le seul remède contre la fatigue.
33:16 Et on est très fatigué quand on est en traitement.
33:18 - Est-il exact qu'il y a une inégalité de soins,
33:22 notamment au meilleur traitement ?
33:24 C'est vrai ou c'est pas vrai ?
33:25 - Alors, vous parliez de précarité.
33:28 La précarité pour les personnes,
33:31 c'est la précarité économique.
33:33 Mais il y a aussi la précarité psychologique,
33:35 il y a la précarité...
33:37 il y a la précarité psychologique...
33:40 excusez-moi, précarité psychologique,
33:43 précarité régionale.
33:45 Pourquoi ?
33:46 Parce que la précarité géographique,
33:48 quand vous êtes loin d'un centre,
33:49 on a de très très bons centres.
33:51 Quand vous êtes loin d'un centre,
33:52 quand vous n'avez pas de médecin traitant,
33:54 quand vous n'avez pas d'échographie
33:57 ou de mammographie à côté de chez vous,
33:59 eh bien vous faites moins votre dépistage.
34:01 Et on sait très bien qu'un dépistage dépisté tôt,
34:04 un cancer dépisté tôt,
34:06 est un cancer qui sera mieux soigné.
34:08 Et qui, éventuellement, vous sauvera la vie.
34:10 Ça vous sauvera la vie.
34:12 Donc, il y a sur le territoire français,
34:16 une inégalité d'accès.
34:18 Alors après maintenant,
34:19 de là à dire que les médicaments,
34:22 on ne les a pas,
34:23 comparons-nous,
34:24 nous on est quand même une association européenne,
34:28 j'ai rencontré des femmes en Pologne,
34:31 dans l'Est de l'Europe,
34:33 elles, leur combat,
34:35 c'est pas l'activité physique adaptée,
34:37 l'accompagnement,
34:38 c'est l'accès aux médicaments
34:39 qui va lui sauver la vie.
34:41 Donc voilà, moi je pense,
34:43 alors là je parle aussi en mon nom,
34:45 mais je pense qu'il ne faut pas fustiger la France,
34:47 on a un très bon système de santé,
34:49 mais effectivement,
34:51 il y a des disparités régionales
34:53 qui sont importantes,
34:54 et notre système de santé souffre,
34:56 on le sait,
34:57 et donc les patients souffrent.
34:59 - Il y a une question qui se pose,
35:00 et comme on a un médecin avec nous,
35:01 on va lui en parler,
35:02 est-ce que les traitements du cancer du sein progressent ?
35:04 Il y a plusieurs types de cancer du sein,
35:06 et on a entendu par exemple,
35:07 parler récemment d'un vaccin à base d'ARN messager
35:09 contre le cancer du pancréas,
35:11 est-ce que ça pourrait être une thérapie,
35:13 une thérapeutique,
35:14 envisagée pour le cancer du sein ?
35:15 - Je crois que l'immunothérapie,
35:17 on s'en sert beaucoup,
35:18 puisque dans certains types de cancer du sein,
35:20 on utilise une molécule depuis les années 2000,
35:23 qui est une molécule qui cible une protéine,
35:25 et qui est une immunothérapie.
35:26 C'est pour ça que j'ai des jugements avec recul
35:30 sur l'ARN messager,
35:31 utilisé comme on l'a utilisé,
35:33 parce que nous on fait attention au cœur,
35:35 et on surveille les femmes pendant 5 ans,
35:37 après avoir utilisé une immunothérapie,
35:38 vous imaginez ?
35:39 - Ah oui, il y a une surveillance pendant 5 ans !
35:41 - Donc je veux dire,
35:42 je fais attention,
35:43 on a fait de l'immunothérapie sur certains types de cancer,
35:46 et qui marche très très bien,
35:47 mais il faut savoir que quand on fait une immunothérapie,
35:50 c'est sur des gens malades,
35:52 c'est pas sur des gens sains,
35:53 c'est pour revenir sur le principe de l'immunothérapie.
35:56 Et moi, par exemple,
35:57 elle parlait de l'après-cancer,
35:59 j'ai deux grosses anecdotes qui me sont arrivées,
36:01 je sais pas si je pourrais vous le dire,
36:03 la première, c'était dans les années 2000,
36:06 on était parti,
36:07 tout l'institut Gustave Roussier au Brésil,
36:09 on a eu de la chance de faire "Femmes et cancer",
36:11 et on présentait un médicament qui est une anti-aromatase,
36:14 c'est les molécules qu'on donne aux femmes qui sont ménopausées,
36:18 et qui ont un cancer du sein.
36:19 Donc toutes, elles devaient avoir ça.
36:21 Mais on oublie qu'on avait des femmes,
36:23 qu'on allait leur mettre de l'ostoporose,
36:24 des douleurs musculaires et articulaires,
36:26 qu'on leur mette une sécheresse du vagin,
36:27 qu'elles allaient être dans un sale état.
36:29 Donc je me lève et je dis,
36:30 "Mais pourquoi vous traitez avec une bombe atomique
36:32 quelqu'un que vous pourriez traiter avec une petite,
36:35 un petit missile bien ciblé, c'est pas la peine,
36:37 on a une molécule qui était le tamoxyphène,
36:39 d'ailleurs j'ai fait un papy avec une responsable,
36:42 - Une molécule française d'ailleurs.
36:43 - Une molécule française qui valait à l'époque 90 francs,
36:45 et qui l'autre molécule valait 900 francs.
36:47 Donc vous voyez un petit peu le truc.
36:48 Et on a donné à toutes les femmes,
36:50 ces molécules, avec tous les effets secondaires.
36:52 Moi, j'ai quand même dû, à un certain âge,
36:54 un recul, et je vois les femmes, comment elles vivent.
36:56 Et donc j'ai levé le doigt, et mon collègue,
36:59 qui est devenu grand professeur maintenant,
37:00 il m'a dit, "Mais qu'est-ce que tu nous emmerdes
37:02 avec le vagin des femmes ?"
37:04 - Ah oui.
37:05 - Heureusement, il y avait des femmes gynécologues qui étaient là,
37:07 enfin des oncologues femmes, qui m'ont dit,
37:09 "C'est bien qu'un gynécologue soit là,
37:11 pour parler de la qualité de vie des femmes,
37:14 c'est une catastrophe, on les écoute pas,
37:16 on les conseille pas."
37:18 - Oui, moi je voudrais ajouter,
37:20 je voudrais ajouter quelque chose qui est extrêmement important,
37:23 vous parliez d'accompagnement,
37:24 aujourd'hui on a des nouvelles thérapies,
37:26 on n'a plus que la chimiothérapie,
37:28 on a des nouvelles thérapies,
37:29 qui sont des thérapies orales.
37:31 C'est très très bien.
37:32 Mais en ville, il n'y a pas d'accompagnement.
37:34 Il n'y a rien.
37:36 Un médecin généraliste,
37:38 il voit combien ?
37:40 10 femmes qui ont un cancer du sein par an.
37:42 Il ne connaît pas les nouvelles thérapies.
37:44 Donc comment on est accompagné ?
37:46 Donc les associations, c'est notre rôle.
37:48 Mais notre rôle,
37:50 l'État ne doit pas se décharger
37:54 sur les associations.
37:56 On est exempt, on fait beaucoup de choses,
37:58 il y a beaucoup d'associations,
38:00 on fait beaucoup de choses.
38:01 Mais voilà, il faut organiser le système de santé,
38:03 au même rythme que les nouvelles molécules
38:06 arrivent sur le marché,
38:07 parce que ça crée d'autres problèmes.
38:09 Merci beaucoup en tout cas Catherine Cerisey,
38:11 administratrice d'Europa, d'ONA France,
38:13 et ancienne patiente atteinte du cancer du sein.
38:16 Merci d'avoir été avec nous.
38:17 Je vous conseille ce livre,
38:19 Dr Michel Mouli, Ménopause,
38:21 tout peut changer, la solution est les solutions.
38:24 Merci mille fois de nous avoir éclairés
38:26 sur ces sujets passionnants et très intéressants.
38:29 Dans un instant, notre ami Yvan Cujus.
38:31 On est le 21 juin, c'est une spéciale,
38:33 fête de la musique !
38:35 Et c'est l'anniversaire de ma femme aujourd'hui.
38:37 Bon anniversaire madame !
38:39 À Fiber, Béthouilhou !
38:41 Merci, je vais aller dîner avec elle.
38:43 Très bien, merci à notre équipe,
38:45 et on se retrouve demain à 17h.
38:47 Avec Philippe, David,
38:49 passez une très belle soirée, salut !

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