Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, René Chiche, Catherine Euvrard et Docteur Edmond Galipon, Trésorier et membre du bureau exécutif du SML.
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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2023-02-03##
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NewsTranscription
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:03 Avec cette proposition de loi rédigée par une quarantaine de députés de la classe politique,
00:07 se sont exclus le Rassemblement National pour réguler et interdire l'installation ces vendredis des médecins...
00:18 - Et elle disait que c'était moi qui étais fatigué le vendredi !
00:20 - Non, je vous ai dit fatiguant, pas fatigué !
00:22 Des zones surdotées, mon cher Philippe.
00:24 - Oui, 204 élucidateurs de cette proposition.
00:27 - Bon, alors est-ce que vous pensez qu'il faut encadrer la liberté d'installation des médecins ?
00:31 Ou est-ce que vous dites, il faut ce qu'ils veulent, ils ont fait 10 ans d'études,
00:35 ils en ont bavé parce que c'est très dur, laissez-les vivre, il n'y a qu'à former plus de médecins.
00:39 Vous êtes médecin, vous avez un problème de désert médical chez vous,
00:43 Ode attend vos appels et les vraies voix attendent vos appels au 0826 300 300.
00:47 - Vous dites que oui, sur notre compte Twitter,
00:49 qu'il faut encadrer justement cette installation des médecins à plus de 55%.
00:54 Le docteur Edmond Gallipon est avec nous, bonsoir, merci d'être avec nous.
00:57 - Bonsoir. - Oui, bonsoir.
00:58 - Vous êtes trésorier et membre du bureau exécutif du syndicat des médecins libéraux,
01:02 juste avant de revenir vers vous, si vous le permettez, un tour de table de nos éditorialistes.
01:06 Et Philippe Bilger, forcément, on doit contraindre ces médecins d'une manière ou d'une autre.
01:11 - Contraindre, non, et encadrer, c'est une horreur.
01:15 Enfin, je n'imagine pas que des députés lucides puissent imaginer qu'une proposition de loi
01:23 est légitime lorsqu'elle visera à contraindre des médecins à aller dans des déserts médicaux.
01:30 En revanche, Cécile, les déserts médicaux sont un vrai, un dramatique problème pour une multitude de gens,
01:38 et il faut trouver les moyens, je n'en...
01:41 Certaines mairies ont tenté déjà de le faire, pour attirer les jeunes médecins dans des coins,
01:48 peut-être des vérités sur le plan médical, mais qui peuvent tout de même constituer
01:54 l'occasion d'une expérience professionnelle et d'un bonheur national certain.
02:00 - Catherine Levra.
02:01 - Non, mais on est dans un pays libre, déjà, obliger quelqu'un, et notamment un médecin, à aller s'installer,
02:06 moi je trouve ça dommage, et ridicule même.
02:09 En revanche, le jour où on s'occupera vraiment d'eux et qu'on les paiera correctement,
02:13 et qu'on les aidera pour le logement,
02:16 et qu'on fera ce qu'il faut pour qu'ils viennent et qu'ils aillent dans les petits pays,
02:20 enfin, pardon, dans les petites provinces, ça sera bien.
02:22 Mais moi j'attire l'attention sur quelque chose.
02:24 Dans l'industrie, normalement, vous faites ce qu'on appelle des stages de route,
02:28 où vous allez vendre en grande surface, etc.
02:31 Pourquoi n'en voit-on pas, alors, c'est compliqué, mais déjà comme généraliste,
02:36 des jeunes médecins qui sont externes ou en début d'internat,
02:41 dans ces villes, pour faire un stage, je sais pas,
02:44 je pense qu'il faut trouver quelque chose, et même au niveau de l'argent.
02:48 Parce que, c'est horrible ce que je vais vous dire,
02:50 mais quand on donne 27 euros par consultation,
02:53 moi je me demande pourquoi, étant donné que tout est gratuit en France,
02:57 on donnerait pas un peu plus aux médecins,
03:00 notamment pour ceux qui sont pas souvent malades.
03:03 Parce que quand vous allez voir trois fois par an un médecin,
03:06 si vous donnez 32 euros au lieu de 27,
03:08 enfin, excusez-moi, même si je trouve ça beaucoup pour certains,
03:11 ça fait pas grand chose par an.
03:14 Et je trouve que ça serait bien, moi aussi.
03:15 En tout cas, il y a un problème de fric.
03:17 - Alors, moi je suis bien sûr contre la contrainte ou l'obligation,
03:21 mais je suis par contre tout à fait favorable à l'incitation,
03:24 à travers peut-être des exonérations, etc.,
03:26 de l'installation de nouveaux médecins,
03:29 parce qu'effectivement, les déserts médicaux, c'est un véritable problème.
03:33 Il y a quand même 8 millions de Français qui sont privés de médecins,
03:35 donc c'est quand même un problème.
03:36 Et pour moi, la médecine, j'ai d'ailleurs eu dans ma famille un médecin aussi,
03:39 Péaçon Lamme, qui était vraiment quelqu'un de très proche.
03:42 Les médecins, pour moi, font partie d'une "corporation"
03:46 qui doit servir quand même l'intérêt général, vous voyez.
03:49 Donc, je trouve que les médecins qui pourraient s'installer en région
03:53 en étant incités pour justement éviter que des gens ne puissent pas se soigner,
03:57 parce que c'est comme ça, c'est ça en fait le nom du problème.
03:59 Il y a des gens qui ne peuvent pas se soigner.
04:01 Donc, moi je suis pour l'incitation,
04:03 et je suis plutôt favorable à cette mesure.
04:05 - Alors, en tout cas, docteur Edmond Gallipon, merci d'être avec nous.
04:07 Est-ce que c'est à l'État de s'occuper de cette régulation,
04:11 finalement, de l'installation des médecins ?
04:13 - Nous, on pense que non.
04:15 L'État doit déjà s'occuper de l'aménagement du territoire correctement.
04:19 On a créé des grosses métropoles et des déserts en dehors des métropoles.
04:23 Lorsque vous ne faites pas partie d'une métropole,
04:26 donc la métropolisation de la France fait que maintenant il y a des déserts, d'accord ?
04:30 Vous avez des grandes métropoles, Lille, Bordeaux, Marseille, etc.
04:34 Et quand vous êtes dans les territoires ruraux,
04:37 les gens se sentent abandonnés, complètement abandonnés.
04:40 Donc déjà, la métropolisation, ça, ça vient de l'organisation,
04:43 de l'aménagement du territoire.
04:45 Ou encore aujourd'hui, 80% des territoires en France sont des déserts médicaux.
04:51 Je suis moi-même en territoire désertique, ou désertifié, comme vous voulez.
04:57 Si vous voulez, quelque part, on se sent un petit peu abandonnés,
05:01 et les patients se sentent abandonnés.
05:03 Donc globalement, vous allez maintenant même à Orléans,
05:06 je suis à 35 km d'Orléans,
05:09 dans Orléans même, vous n'avez quasiment plus aucun Généralix accessible.
05:15 - Comment vous l'expliquez, ça, docteur ?
05:19 - L'explication, elle est simple.
05:21 Premièrement, on est dans un monde où les jeunes médecins ne s'installent pas.
05:27 Parce qu'avec une consultation en secteur conventionné, à 25 euros,
05:34 vous ne pouvez pas vous payer une secrétaire,
05:36 payer des locaux corrects, et travailler correctement,
05:39 et gagner correctement votre vie.
05:41 Donc aujourd'hui, sur 10 médecins qui sortent de la fac,
05:45 aujourd'hui, il n'y en a que 3 qui s'installent.
05:48 Donc le gouvernement ferait bien de faire à cela.
05:50 On a une féminisation de la profession, et nous, on est contents
05:54 que la profession se féminise.
05:57 - Mais les enjeux ne sont pas les mêmes.
06:00 - Les enjeux ne sont pas les mêmes.
06:02 Elles ont envie de s'occuper de leurs enfants,
06:04 de prendre leur mercredi, de ne pas travailler le week-end,
06:06 et de prendre leurs vacances scolaires.
06:08 Donc ce qui est logique et normal, sur le plan sociétal.
06:11 Donc on est en train, effectivement, il faut favoriser l'installation, bien sûr,
06:17 mais aussi il faut faire en sorte que les installations se pérennisent dans le temps.
06:23 Quand vous avez des charges de fonctionnement,
06:26 vous avez la caisse de retraite, l'Ursaf.
06:29 Moi, quand je me suis installé, l'Ursaf, ça représentait 10% de mes honoraires.
06:34 Aujourd'hui, l'Ursaf, c'est 20%.
06:36 Aujourd'hui, la caisse de retraite, c'est 15% de mes honoraires.
06:41 C'est normal que tout le monde participe à la solidarité nationale,
06:46 mais pour les jeunes médecins, c'est compliqué.
06:48 C'est très compliqué pour eux.
06:50 - Vous restez avec nous, docteur 0826-300-300.
06:54 Daniel est avec nous, notre vrai voix auditeur.
06:57 Daniel, quel est votre regard, justement, sur cette proposition de loi ?
07:02 - En tant que chirurgien, en plus.
07:04 - Oui, moi je suis à la fois libéral et hospitalier.
07:07 J'entendais mon confrère, et très vite, très vite,
07:13 on dérive sur le côté, le facteur financier.
07:17 Il n'est pas à négliger, mais là, on parle...
07:20 L'argument qui a été utilisé, pour moi, n'est pas acceptable.
07:24 Je vais vous dire, je voudrais rappeler une chose.
07:26 Les études de médecine, elles sont payées, elles sont pratiquement gratuites.
07:31 C'est-à-dire que c'est l'État, les enseignants, les stages hospitaliers,
07:36 tout est organisé pour que tout le monde ait accès à ce type d'études.
07:42 C'est quand même extraordinaire.
07:44 Donc, qu'une fois les études terminées, il y ait un effet de balancier,
07:49 et qu'on rende, en quelque sorte, à l'État, à la société,
07:54 dans les zones sous-médicalisées,
07:56 que les ARS identifient parfaitement un peu de son temps et de son énergie,
08:02 qu'on fasse cet investissement en retour à la société, me paraît normal.
08:07 Et l'encadrement me paraît tout à fait légitime.
08:13 Deuxième point, c'est qu'il faut arrêter avec le terme de médecine libérale.
08:18 Ça n'existe plus.
08:19 On est dépendant des tarifs, on vient de l'entendre,
08:21 on est dépendant d'un tas de systèmes,
08:25 et on ne fait pas ce qu'on veut, où on veut, quand on veut.
08:29 On est encadré sur toutes les démarches.
08:32 - Oui, mais Daniel, vous êtes d'accord de dire que le prix d'une consultation est...
08:36 - Tout à fait.
08:37 - Vous êtes d'accord.
08:38 - C'est beaucoup moins cher qu'un plombier, à l'heure.
08:41 - Mais bien sûr.
08:43 Mais est-ce que l'argument qui était donné de dire
08:46 "Oui, vous comprenez, ils veulent les vacances, les enfants, s'occuper,
08:52 et avec la consultation à 25 euros".
08:54 Moi, je suis convaincu,
08:56 parce que je vais travailler dans des zones sous-médicalisées,
08:59 au fin fond de la Bourgogne.
09:00 Vous mettez la consultation à 50 euros, ça ne les fera pas venir.
09:04 Ça ne les fera pas venir.
09:05 Ce n'est pas vrai.
09:06 Ce n'est pas les 50 euros, la consultation,
09:09 qui fera que les gens viendront s'installer à la campagne.
09:12 Non.
09:13 - On va faire réagir le Dr Galippon.
09:16 Pour répondre à votre confrère.
09:18 - Oui, mais moi, je suis très à l'aise pour lui répondre.
09:22 Je travaille dans un désert médical, cher confrère.
09:25 Je suis dans un désert.
09:27 Depuis 40 ans, je travaille dans un désert.
09:29 Je ne vois que les choses s'aggraver, de jour en jour.
09:33 On a tout créé, une CPTS, des soins non programmés.
09:36 On a absolument tout fait.
09:38 Les jeunes, de toute façon, comprennent très vite,
09:42 quand ils viennent nous remplacer,
09:43 qu'il y a tellement de charges, qu'il vaut mieux, à ce moment-là,
09:46 faire du salariat.
09:48 Faites du salariat à ce moment-là.
09:50 Seulement, l'État n'a pas les moyens de faire du salariat
09:53 et de salarier tout le monde.
09:55 Mais on ne peut obliger les gens à s'installer
09:57 que s'ils sont salariés.
09:59 Un employeur a le droit de dire, vous êtes muté,
10:03 comme dans l'éducation nationale,
10:05 vous êtes muté à Orléans.
10:07 Vous êtes muté à Marseille.
10:09 Mais aujourd'hui, en tant que médecin libéral,
10:12 je suis désolé, moi tout d'abord, je n'ai jamais changé.
10:14 Je ne fais pas de nomadisme, je suis toujours resté au même endroit.
10:17 Mais globalement, en tant que médecin libéral,
10:19 je veux m'installer à côté de ma famille,
10:21 pas loin de chez mes parents, pas loin, etc.
10:24 - Vous permettez une petite réflexion de Philippe.
10:26 - C'est une question pour les deux.
10:28 Est-ce qu'au fond, c'est le problème de l'argent
10:31 qui est central de ce qu'il gagne ?
10:33 Ou est-ce que vous diriez, au fond,
10:37 que c'est un problème de qualité de vie ?
10:39 Les jeunes générations ne sont plus prêtes
10:42 à assumer des responsabilités, des devoirs,
10:46 comme dans d'autres professions, bien sûr.
10:49 Est-ce que ce n'est pas plutôt cela ?
10:52 - Oui, la qualité de vie compte énormément
10:55 pour les jeunes médecins.
10:56 Ils ont bien raison, elles ont bien raison.
10:58 Je vous dis qu'actuellement, 70% des médecins
11:01 qui sortent des facultés sont des femmes.
11:03 Et elles ont raison.
11:04 Elles ont raison d'avoir une qualité de vie,
11:06 d'assurer à leurs enfants un avenir scolaire,
11:10 professionnel, etc.
11:12 Elles ont complètement raison.
11:14 On les appuie complètement.
11:15 Au syndicat Médecins Libéraux,
11:18 on a énormément de jeunes femmes
11:19 qui sont syndiquées chez nous.
11:21 Elles nous l'expriment très bien.
11:23 Les choses ont changé.
11:24 On ne fait plus la médecine de grand-papa
11:26 que j'ai même pratiquée il y a 40 ans.
11:29 C'est fini, tout ça.
11:30 Elles ont raison.
11:31 Elles ont des qualités professionnelles.
11:33 Elles veulent travailler dans de bonnes conditions
11:35 avec un assistant médical et un ou une secrétaire
11:39 de façon à avoir une médecine de qualité.
11:42 Et ça, on ne peut pas leur reprocher.
11:44 - Vous permettez, Dr Gallipon,
11:45 vous restez avec nous, 0826 300 300.
11:47 On part dans les Pyrénées-Orientales.
11:49 Et c'est Wilfried qui nous appelle.
11:51 Bonsoir Wilfried.
11:52 - Bonsoir Wilfried.
11:53 - Bonsoir à tous.
11:55 Je suis Dr Bréant.
11:57 Je travaille depuis quelques années
11:58 en zone prioritaire.
12:00 Je travaille du matin au soir.
12:02 Et en effet, on ne peut pas en vouloir
12:03 à ces jeunes médecins de mener la vie
12:05 qu'on est en train de mener.
12:06 C'est une vie de fou.
12:08 Et en fait, ces jeunes reflètent un peu
12:10 l'état d'esprit de notre jeunesse actuelle.
12:13 Ils veulent un équilibre entre la vie privée,
12:14 la vie professionnelle et leur loisir.
12:16 On ne peut pas leur en vouloir.
12:17 - Quand vous dites une vie de fou,
12:18 pour se rendre compte, Wilfried,
12:20 quand vous dites une vie de fou,
12:21 forcément, c'est des horaires...
12:23 - Par allonge.
12:24 - Il n'y a pas d'horaire.
12:25 - Oui.
12:26 Alors, ce n'est pas le problème.
12:29 On a des solutions.
12:30 Moi, je vais me pencher sur les solutions.
12:32 On a une enquête qui a été faite
12:33 il y a quelques années
12:34 qui est extrêmement intéressante.
12:35 On s'est aperçu que, en fait,
12:37 lorsqu'on avait vécu en milieu rural,
12:39 on avait trois fois plus de chances
12:41 de devenir un médecin généraliste
12:45 en milieu rural.
12:46 Je suis issu de ce milieu rural.
12:47 J'adore la campagne.
12:49 Et je n'imagine pas travailler en ville.
12:51 J'ai des collègues qui le font.
12:52 C'est bien.
12:53 Je n'ai pas envie de faire ça.
12:54 J'adore mon travail.
12:55 Et le travail de médecin généraliste
12:57 en milieu rural,
12:58 vous ne me l'enlèverez pas.
12:59 Je suis passionné par ça.
13:01 C'est dur.
13:02 C'est dur.
13:03 Mais moi, je pense que...
13:05 Vous savez, quand vous passez
13:06 vos premières années de médecine,
13:08 vous avez, en plus des gens
13:10 qui ont réussi,
13:11 vous pouvez ajouter 5 % d'étrangers.
13:14 Pourquoi est-ce qu'on ne dirait pas,
13:16 brutalement,
13:17 "Écoutez, on va autoriser 10, 15, 20 %
13:21 de gens ici du milieu rural."
13:23 C'est une solution.
13:25 On sait que ces gens vont avoir envie
13:27 de revenir vers cette médecine rurale.
13:30 Moi, ça me paraît être une des solutions possibles.
13:33 Et vous êtes médecin aussi, donc.
13:35 Oui.
13:36 Dr Edmond Gallipon, pardon,
13:37 Philippe David,
13:38 est-ce que vous envisagez, forcément,
13:41 la retraite comme tout le monde ?
13:42 Il y a beaucoup de médecins
13:43 qui nous appellent aujourd'hui,
13:44 depuis, dans cette émission,
13:46 et qui nous disent,
13:47 "En fait, moi, je pourrais partir à la retraite,
13:49 mais je ne peux pas laisser mes patients, en fait."
13:51 Oui, oui, tout à fait.
13:53 C'est exactement ça.
13:54 Je voudrais en venir sur un point.
13:56 Il y a aussi beaucoup de jeunes confrères,
13:58 confsœurs qui sortent des facs
14:00 qui se désengagent dans la médecine de soins.
14:03 C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
14:05 le moins français malade,
14:07 j'ai besoin d'un médecin traitant
14:09 qui fait du soin.
14:10 Aujourd'hui, beaucoup de médecins,
14:12 jeunes médecins,
14:13 se détournent du soin
14:15 et ne font pas de médecine de soins.
14:17 Donc, c'est aussi un problème.
14:19 Là, on perd aussi des jeunes
14:21 qui sont découragés par la médecine de soins
14:24 et qui font autre chose.
14:25 Ils font du journalisme médical,
14:27 ils font médecine du travail,
14:29 ils font la médecine des assurances,
14:33 médecins à la sécurité sociale, etc.
14:36 Un médecin plus stable.
14:38 Oui, c'est-à-dire que la médecine de soins
14:40 est une médecine difficile.
14:42 Moi, je suis parisien de formation.
14:45 Je fais toutes mes études à Saint-Antoine,
14:48 au CHU Saint-Antoine.
14:50 Je suis venu en milieu rural,
14:53 justement, c'est l'inverse de mon compréhension,
14:55 parce que je ne voulais pas exercer en ville.
14:57 Parce qu'à l'époque, déjà,
14:58 je pensais que la médecine rurale
14:59 était beaucoup plus intéressante.
15:01 La médecine de soins, disons,
15:03 on avait quand même une pratique plus intéressante.
15:06 Mais globalement, cette médecine de soins
15:09 est devenue le parent pauvre de la médecine.
15:13 C'est ça qui est compliqué.
15:14 Vous voyez ce que je dis ?
15:15 - Un dernier mot, René Chiche ?
15:17 - Non, juste un dernier mot.
15:18 Ça aurait été aussi une question.
15:19 Mais bon, ce sera un dernier mot.
15:20 Si aucun jeune médecin français,
15:22 comme vous le semblez le suggérer,
15:24 ne souhaite s'installer dans ces...
15:26 - Vous pouvez poser des questions.
15:27 - Est-ce que ça ne va pas être la conséquence
15:32 d'imposer la venue de plein de médecins étrangers
15:36 qui, eux, accepteront ?
15:38 - Pourquoi pas ?
15:39 Les médecins étrangers de grande qualité,
15:42 s'ils veulent venir travailler chez nous,
15:44 il n'y a aucun souci.
15:46 Donc il est préférable d'avoir des médecins étrangers
15:48 qui viennent s'installer.
15:49 Parce que je crois qu'on peut inciter,
15:51 comme les jeunes médecins, avec...
15:52 - Il est préférable d'avoir des médecins tout court.
15:54 - Oui, bien sûr.
15:55 - Il y a des médecins tout court.
15:56 On a besoin de médecins qui font du soin.
15:58 On a besoin de médecins qui font du soin.
16:00 - Ils n'ont pas fait les mêmes études,
16:01 excusez-moi, les médecins étrangers.
16:02 - Oui, il y a certains.
16:03 - Il faut juste le savoir.
16:04 - Ils ne sont pas validés en France.
16:05 Je connais quelqu'un dont le père est brésilien,
16:07 il n'a pas pu être inserté en France.
16:08 - C'est vrai qu'il y a des médecins administratifs,
16:09 mais on a oublié que ces pauvres médecins,
16:11 que ce soit dans les hôpitaux ou dans le privé,
16:13 sont débordés de paperasses à remplir.
16:15 - Des charges, c'est vrai.
16:16 - Des trucs, des charges.
16:17 - Absolument.
16:18 - Ça, ce n'est pas de nature.
16:19 - En tout cas, merci beaucoup,
16:20 docteur Edmond Gallipon,
16:21 d'avoir été avec nous,
16:22 trésorier, membre du bon exécutif
16:24 du Syndicat des médecins libéraux.
16:26 Et on vous remercie d'être en ruralité,
16:28 parce qu'on a besoin de gens comme vous.
16:30 Merci, bien entendu, Wilfried,
16:32 d'avoir été avec nous.
16:33 Merci d'avoir pu rester avec nous,
16:35 avec les vrais voix.
16:37 On se détend un petit peu,
16:38 jusqu'à 19h.