• il y a 2 mois
Les Vraies Voix responsables avec Jean Sibilia, doyen de la Faculté de Strasbourg et rhumatologue ; Walid Amara, cardiologue à l'hôpital de Montfermeil et président du Collège National des Cardiologues des Hôpitaux ; Eric Apathie, agriculteur et meunier à La Teste-de-Buch (Maison Apathie) ; Valérie Guérin, viticultrice et directrice du Domaine Les Mille Vignes à La Palme dans le Languedoc.

---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://dai.ly/x8jqxru
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##LES_VRAIES_VOIX_RESPONSABLES-2024-08-28##

Category

🗞
News
Transcription
00:00Les Vraies Voix Sud Radio, 17h20, Frédéric Brindel, Judith Belair.
00:05Et les Vraies Voix continuent avec le 19h20 du mercredi.
00:09On en rentre un peu plus dans le vif du sujet, on se pose.
00:13C'est plus calme aussi.
00:14C'est plus calme.
00:15Allez, on reçoit deux invités de prestige.
00:18En studio, nous avons le docteur Wally Damara.
00:21Wally Damara, vous êtes présidente du Collège National des Cardiologues des Hôpitaux.
00:26Et vous êtes aussi cardiologue à l'hôpital de Montfermeil.
00:30Bienvenue.
00:31Jean Sibilia, qui est doyen de la faculté de Strasbourg et rhumatologue, est également avec nous.
00:36Vous voyez un plateau de taille.
00:38Bonsoir, monsieur Sibilia.
00:41Bonsoir.
00:43Bienvenue.
00:44Alors, Jean Sibilia, je vais commencer par vous parler du focus sur la crise des internes.
00:50On fait un petit focus quand même, on en a parlé hors antenne ensemble.
00:53J'avais envie tout simplement de vous poser la question basique.
00:57Pourquoi il manque 1200 internes en cette rentrée ?
01:01Alors, la vérité, vous le savez, est toujours plus complexe qu'on ne l'imagine.
01:05Donc, j'aimerais bien, pour les auditeurs, expliquer de façon la plus simple possible
01:09pourquoi on est dans une situation, qu'on essaie de mettre en crise.
01:13La première chose qu'il faut bien comprendre, c'est que les étudiants en médecine,
01:19à la fin de la sixième année, ils ont fini leur deuxième cycle.
01:22Ils ont donc postulé à un examen national, en toute équité,
01:26qu'on appelle l'examen national classant,
01:29qui va permettre de choisir la spécialité qu'ils souhaitent,
01:32et dans la ville qu'ils souhaitent.
01:34Et cet examen va se faire donc au mérite.
01:37C'est un examen national classant.
01:40Donc, c'est comme ça que ça se passe,
01:41pour permettre, en fait, que chaque étudiant,
01:44selon son mérite et son classement,
01:46puisse choisir la spécialité qu'il souhaite et la ville qu'il souhaite,
01:50avec un degré de régulation.
01:52Et ça, il faut l'accepter.
01:53C'est-à-dire que pour qu'il n'y ait pas que des ophtalmologues ou des cardiologues,
01:57et c'est un petit clin d'œil à mon collègue présent...
02:02Ce sont les deux spécialités les plus prisées ?
02:05En tout cas, avec la chirurgie plastique,
02:07l'ophtalmologie, la cardiologie et la chirurgie plastique,
02:09il faut bien sûr réguler,
02:11et la régulation se fait pour qu'il y ait aussi des généralistes,
02:14des médecins du travail.
02:15Donc, il faut accepter une régulation,
02:17et cette régulation, on y accepte par un classement au mérite.
02:20Donc ça, c'est le premier point.
02:21Il faut bien que les gens comprennent comment ça fonctionne,
02:23et ça fonctionne comme ça depuis longtemps.
02:25La deuxième chose, c'est que vous pouvez accéder en fin de sixième année
02:29à cet examen classant.
02:31Vous pouvez ou pas.
02:32Et cette année, comme c'est la première mouture
02:34d'une réforme qu'on appelle la réforme du XVI,
02:37donc c'est la première fois que cet examen classant validant
02:40se passe sous cette nouvelle formule,
02:42il y a à peu près 600-700 étudiants
02:45qui ont décidé de redoubler leur sixième année,
02:49pour avoir leur choix de cœur, en fait,
02:52sans jeu de mots.
02:55Ou pour être sûr de valider leur première année d'internat aussi,
02:59on peut le dire.
03:00Voilà, d'accéder en fait.
03:02C'est surtout comme c'est classant d'accéder à la spécialité,
03:04à la ville qu'ils souhaitent,
03:05ils sont donnés une chance supplémentaire.
03:07Alors, évidemment, c'est le deuxième point très important.
03:10Ça n'est pas par hasard,
03:13et c'est une première année qui fait suite,
03:15première année dans ce classement,
03:18qui fait suite à une réforme
03:20qui court depuis 3-4 ans.
03:22Oui, qui est venue pendant le Covid, c'est ça.
03:24Exactement, et réforme compliquée pour les étudiants.
03:26Alors, cette promo,
03:28c'est d'ailleurs appelé, avec humour,
03:30la promo crash test,
03:31enfin, humour ou pas d'humour, d'ailleurs,
03:33parce que c'est une pro qui a essuyé les plâtres
03:35de cette réforme-là,
03:36et je suis solidaire de ces étudiants, clairement.
03:39Ces étudiants ont eu vraiment
03:41un cycle difficile,
03:42et certains ont fait le choix d'attendre une année
03:45pour être dans la deuxième mouture
03:47de cet examen classement validant.
03:49Donc, de fait,
03:50troisième point,
03:51c'est les conséquences.
03:52Les conséquences, il y en a deux
03:54qu'on va expliquer simplement.
03:55Forcément, comme il y a
03:57600-700 étudiants
03:59qui ont redoublé,
04:00plus quelques étudiants,
04:02près de 250,
04:03qui n'ont pas réussi, en fait,
04:05l'examen classement,
04:06puisqu'il y a une note, quand même,
04:08de 14 à obtenir,
04:09mais plus de 95% des étudiants ont réussi.
04:11Donc, on a d'excellents étudiants,
04:13ils sont excellents,
04:14même à peu près 1 000 étudiants
04:15qui ne postuleront pas,
04:17qui ne pourront pas postuler un poste d'interne,
04:19soit parce qu'ils ont redoublé,
04:20soit pour les 250,
04:21parce qu'ils n'ont pas eu la note
04:23minimale de 14.
04:24Donc, manque de personnel dans les hôpitaux.
04:26Eh bien, voilà.
04:27Donc, il m'a manqué à peu près 1 000 internes
04:29dans les hôpitaux.
04:30Mais là, où on peut relativiser les choses,
04:32c'est qu'il y a à peu près
04:3440 000 internes au total en France.
04:3640 000 parce que
04:37nous sommes aujourd'hui sur des promotions
04:39de 10 à 11 000 internes par an.
04:41Je vous rappelle quand même,
04:42parce que souvent,
04:43j'entends ça et j'insiste là-dessus,
04:45qu'il n'y a pas eu de modification
04:47du nombre d'étudiants en médecine et d'interne.
04:49Nous étions à 3 500 étudiants en médecine
04:52formés dans les années 2000.
04:53On est aujourd'hui à presque 12 000.
04:55Donc, aujourd'hui, on n'est pas encore à 12 000,
04:57mais presque à 12 000.
04:58Il va en manquer 1 000 sur 4 à 6 promotions
05:02de 10 000.
05:03Vous faites un rapide calcul.
05:04Le nombre d'internes total,
05:05c'est entre 40 et 50 000.
05:07Il va en manquer autour de 1 000.
05:09D'où la crise, effectivement.
05:10Walid Amara, vous êtes aussi
05:14à l'hôpital de Montfermeil, on l'a dit.
05:16Ce qui est intéressant aussi de noter,
05:17c'est que l'hôpital public,
05:18c'est un lieu de soins,
05:19mais c'est aussi un lieu de formation.
05:21Vous, en partie,
05:22les services de cardiologie des hôpitaux,
05:23ils font partie du dispositif
05:25de formation des futurs cardiologues
05:27et des différentes spécialités internes
05:28justement à la cardiologie.
05:30Est-ce que vous aussi,
05:31vous avez constaté cette crise
05:32et comment on fait pour fonctionner
05:33quand on a autant d'internes en moins ?
05:35On se prépare,
05:36mais le problème, c'est qu'on aimerait bien
05:38se préparer mieux
05:39que ce qui est fait aujourd'hui.
05:41C'est-à-dire que, pour le moment,
05:42on ne sait pas
05:44où vont être supprimés ces postes.
05:46Si vous prenez en région parisienne,
05:47vous ne savez pas
05:49s'il faut les supprimer
05:50dans les grands CHU parisiens
05:52ou il faut les supprimer
05:53dans les centres hospitaliers
05:54de périphérie, loin de Paris,
05:56mais également où il y a un besoin important.
05:58Qui décide de ça, le ministère ?
06:00Non, c'est les choix de stages
06:03entre les coordonnateurs des DES régionaux
06:06et les ARS,
06:08les autorités régionales de santé.
06:10C'est vrai qu'on aimerait bien le savoir assez tôt
06:12parce que si vous devez remplacer un interne
06:14par un médecin étranger, par exemple,
06:16c'est maintenant qu'il faut le savoir
06:18et pas fin octobre.
06:19D'accord. Et c'est prévu fin octobre ?
06:21Les choix des stages
06:23vont arriver vers début octobre.
06:24Le début de stage
06:26commence le 2 novembre.
06:28Donc vous voyez que si vous devez...
06:30Mais le problème, il va être sur un an finalement
06:32parce que les 10 internes l'année prochaine,
06:34ils vont quand même passer leur année.
06:36Oui, mais pendant un an, vous allez souffrir.
06:38C'est-à-dire, par exemple, dans mon service,
06:40nous avons deux internes
06:42de ce qu'on appelle de cette première année
06:44de cardiologie.
06:45On ne sait pas si on en aura deux, un ou zéro.
06:48Et donc c'est vrai que
06:50si on le sait à l'avance,
06:52on peut s'organiser et dire
06:54on va réorganiser différemment le travail.
06:56Et c'est maintenant qu'il faut le faire.
06:57Il n'y a personne, peut-être Jean-Sibélia,
07:00il n'y a personne qui peut s'occuper
07:02de la régulation et d'obliger
07:04ne serait-ce que
07:06un étudiant dont ce n'était pas le choix
07:08mais lui dire tu vas faire une première expérience,
07:10ça te sera de toute façon bénéfique
07:12et après tu reprends un autre cursus.
07:14Ça ne peut pas être aussi logique que ça ?
07:17Enfin, peut-être simpliste
07:19parce que je suis béossien dans le domaine.
07:20Bien sûr, bien sûr.
07:21D'abord, je voulais vraiment relativiser à nouveau le chiffre.
07:23Ce n'est pas relativiser le problème
07:25mais c'est simplement, factuellement,
07:28dire que 1 000 internes
07:30répartis sur l'ensemble des subdivisions
07:32et des 44 disciplines médico-chirurgicales
07:36dans l'ensemble du territoire,
07:37ça sera effectivement très très peu
07:39en fait, mais ponctuellement.
07:41Sauf que vous avez tout à fait raison,
07:43que ce soit à Montfermeil ou ailleurs,
07:45quand vous avez un service qui fonctionne avec deux internes,
07:47si vous en supprimez un seul,
07:49c'est 50% moins.
07:51Et le problème, vous voyez, il n'est pas que quantitatif,
07:53il est qualitatif sur des petites structures.
07:55Et donc ça, tout le monde en a absolument conscience.
07:57Et vous posez la question
07:59de dire comment est-ce qu'on pourrait forcer le système,
08:01on ne peut pas forcer le système
08:03parce que les internes choisissent,
08:05c'est eux qui déterminent le choix,
08:07qui est croisé avec le choix de l'ARS
08:09et du coordinateur et les stages
08:11sont ouverts en fonction du choix
08:13de l'ARS et du choix de l'université.
08:15Et donc on ne peut pas contraindre,
08:17après il y a des discussions ouvertes,
08:19il y a des commissions aussi,
08:21pas dans le détail du fonctionnement, mais deux commissions,
08:23qui est une commission de moyens et une commission
08:25d'affectation des postes
08:27et qui se fait avec tout le monde en séance
08:29et les internes eux-mêmes, les élus étudiants,
08:31les représentants étudiants sont élus.
08:33Donc on essaiera, évidemment, je pense,
08:35dans toutes les subdivisions,
08:37on essaiera de faire au mieux
08:39avec un nombre d'internes réduit,
08:41peut-être faiblement réduit
08:43de la masse d'interne,
08:45mais ponctuellement, qui pourra peut-être
08:47poser des problèmes sur certains terrains de stage.
08:49Alors pour comprendre un petit peu mieux, Walid Amara,
08:51cette période de transition justement,
08:53de cette réforme qui provoque aussi
08:55ce souci,
08:57en fait, avant on pouvait être interne
08:59avec une très mauvaise note, et c'est ça qui a changé.
09:01Je résume bêtement.
09:03Alors, je ne remets pas en cause
09:05la réforme, mais je pense que c'est bien
09:07qu'on dise qu'il faut un minimum de 14 sur 20.
09:09Je pense que si vous allez voir votre médecin, vous ne voulez pas voir
09:11un médecin qui a 10...
09:13Non, il n'y aura pas 2 sur 20, mais qui a juste 10,
09:15qui a juste la moyenne.
09:17Mais en pratique,
09:19la plupart des internes qui arrivaient dans nos services,
09:21qui sont passés par la phase de la spécialité,
09:23sont excellents.
09:25Donc le problème, c'est que tout ça,
09:27on a l'impression que malgré tout, ce n'est pas organisé.
09:29C'est-à-dire qu'on se retrouve
09:31quelques mois avant la date fatidique,
09:33avec des choses pas claires.
09:35Certes, les étudiants le savaient, donc finalement,
09:37ils ont fait le choix de redoubler,
09:39mais ce n'était peut-être pas la meilleure idée. On est dans une période
09:41où on manque de médecins.
09:43Si vous voulez prendre un rendez-vous avec un cardiologue,
09:45vous aurez un délai d'attente peut-être à Paris de 40 jours,
09:47mais peut-être dans certains territoires,
09:49de 6 à 12 mois.
09:51Quand on devient interne dans un
09:53hôpital, par exemple, est-ce que
09:55l'idée, c'est d'y faire carrière,
09:57parce que moi,
09:59j'ai certains retours de malades qui disent
10:01oui, ils sont adorables les internes,
10:03mais ils prennent le dossier d'un autre.
10:05Et quelqu'un qui est face à une terrible maladie,
10:07qui n'a jamais le même interlocuteur, est-ce que c'est aussi le bon système ?
10:09Ils font des stages de 6 mois,
10:11et après ils évoluent au fur et à mesure.
10:13Quand vous êtes dans une grande ville comme Paris,
10:15vous évoluez sur les 15 hôpitaux.
10:17Donc ça change.
10:19Mais ce qui est une richesse pour eux,
10:21à eux de déterminer dans quelles conditions
10:23ils vont exercer. Dans certaines
10:25régions de province, ils ont moins
10:27de choix de stage. Mais ça, c'est pas
10:29grave, ça.
10:31Des fois, pour le
10:33patient, c'est un peu déroutant.
10:35Jean-Cybillia, il y a une autre chose
10:37que vous avez évoquée.
10:39Il y a la crise de la valeur
10:41travail, peut-être pour certains. Cependant,
10:43c'est quand même des gens qui sont très engagés
10:45majoritairement. Donc c'est plus leur
10:47conception du privé, justement, et de
10:49leur façon de vivre qui joue sur
10:51cette volonté de se mettre un peu en recul.
10:53Oui, je pense que c'est
10:55un point qu'on observe depuis quelques années
10:57qui est intéressant, qui est transversal,
10:59qui est sociologique.
11:01Pour des étudiants, vous venez de poser
11:03une question très importante pour le grand public.
11:05Un interne,
11:07est un étudiant en formation.
11:09Avec une formation en gradation,
11:11il a une phase SOC, puis il approfondit,
11:13puis il devient docteur junior. Bref,
11:15il faut se dire que c'est pas...
11:17C'est un médecin qui a toutes les qualités d'un médecin,
11:19les compétences d'un médecin, mais il est encore
11:21dans une phase de 4 à 6 ans de formation.
11:23Et c'est pour ça que ça tourne. Logiquement, il apprend.
11:25Il s'offre. Je voulais quand même insister là-dessus
11:27et renforcer ce point-là.
11:29Vous posez la question sur leur engagement.
11:31Ils gardent... Enfin,
11:33nos étudiants, 95%
11:35d'entre eux ont plus de 14 sur 20
11:37à l'examen de connaissance.
11:39Donc ils sont excellents. Mais ça permet
11:41cette note, vous avez posé
11:43la question, Judith, cette note,
11:45cette note palliée, elle est importante
11:47parce que dans le système d'avant,
11:49vous pouviez être affecté
11:51de tous les pays d'Europe
11:53comme interne en France avec
11:55zéro à l'internat européen.
11:57Et donc, moi, je l'ai vécu dans ma subdivision
11:59avec des étudiants grecs qui avaient eu zéro,
12:01qui ne parlaient pas le français, mais qui avaient été affectés
12:03parce que la loi était supranationale.
12:05Ça vous arrive ici ou à Nidamara ?
12:07Non, pas du tout.
12:09Moi, je l'ai vécu dans ma subdivision.
12:11C'était des étudiants qui étaient électro-cadernés
12:13du classement. Et comme la loi
12:15européenne s'appliquait, il était
12:17nécessaire de les affecter quelque part.
12:19Donc la réforme, elle a permis de lisser ça.
12:21En termes de valeurs,
12:23juste, très simplement, nos étudiants
12:25gardent des valeurs incroyables,
12:27d'engagement, ils ont du sens dans leur métier,
12:29c'est formidable, mais ils l'ont organisé,
12:31ils organisent leur vie autrement.
12:33On organise sa vie professionnelle, sa vie personnelle
12:35avec un équilibre différent
12:37qui est tout à fait légitime et qui est une modification
12:39de notre société aujourd'hui qu'il faut accompagner.
12:41Merci, monsieur. Vous restez avec nous
12:43parce qu'en thème 2, on va faire
12:45le focus sur cette
12:47crise des urgences aussi
12:49qui nous embête tous.
12:51Et d'ailleurs, vous êtes nombreux à nous faire
12:53remonter des infos. N'hésitez pas, 0826
12:55300 300. A tout de suite.
13:07Et le focus sur la crise des hôpitaux
13:09continue avec de très
13:11beaux invités. Oui, nous sommes
13:13avec Wally Damara, qui est président
13:15du Collège National des Cardiologues
13:17des Hôpitaux.
13:19Jean Sibilia, le doyen de la faculté
13:21de Strasbourg, et vous êtes également
13:23rhumatologue. Et je le disais,
13:25il y a urgence, Judith. Et avant
13:27de vous écouter, messieurs, on va foncer
13:29au standard 0826 300 300.
13:31C'était juste qu'on allait parler des urgences. C'est pour ça
13:33que je faisais un petit clin d'œil, mais vous ne l'avez pas perçu, des fois ça peut
13:35arriver. En même temps, il nous reste 5 minutes
13:3746. C'est pour ça, il y a urgence.
13:39Donc, Christophe
13:41qui nous appelle de Marseille.
13:43Bonsoir, Christophe.
13:45Bonsoir, Christophe. Alors, Christophe,
13:47vous êtes ambulancier, donc vous êtes
13:49vraiment au cœur de la problématique.
13:51On voudrait que vous nous fassiez un petit point
13:53sur votre situation,
13:55sur votre métier.
13:57La situation,
13:59ça fera que
14:01plus de 20 ans que ça dure
14:03pour les urgences et pour l'hôpital
14:05et la santé.
14:07On vous entend mal, Christophe.
14:09Ce qu'on fait, on essaye de vous recaler
14:11au standard. On va essayer de vous trouver
14:13dans un bon endroit.
14:15Revenons donc, avant que Christophe
14:17revienne, sur cette problématique.
14:19C'est une vraie crise, une nouvelle fois.
14:21On l'a vu cet été avec les urgences.
14:23Tout à fait. Alors, il y a
14:25évidemment un problème multiforme
14:27à commencer par l'augmentation
14:29du nombre de patients
14:31puisque cette année, il y a eu
14:3321 millions de patients qui sont passés par les urgences
14:35versus 10 millions il y a 10 ans.
14:37Sans augmentation du personnel,
14:39Walid Amara, mais également sans réduction
14:41du personnel, on imagine.
14:43On a quand même l'impression
14:45que ce problème des urgences est un problème chronique.
14:47Chaque année, on rentend la même chose.
14:49Bien entendu, comme vous avez dit, le chiffre
14:51que vous avez cité est très important, c'est-à-dire qu'il y a plus
14:53de passage aux urgences. Pourquoi ?
14:55Parce que, vous et moi,
14:57on peut ne pas avoir de médecin-traitant parce qu'on
14:59n'arrive pas à en avoir. Tous mes patients me disent
15:01mon médecin est parti à la retraite et je
15:03ne trouve pas de nouveau médecin-traitant. Et qu'est-ce que
15:05vous faites ? Si vous avez une grippe,
15:07une angine, vous finissez
15:09obligés d'aller aux urgences.
15:11Et ça, c'est un vrai problème. Et pourquoi
15:13il n'y a pas de médecin-traitant ? Parce
15:15qu'il y a la crise de la
15:17vocation et il y a surtout le manque
15:19de valorisation des médecins.
15:21Mieux les payer, mieux
15:23les valoriser, notamment lorsque les exercices
15:25à l'hôpital. Il faut aussi, pour les auditeurs
15:27qui nous écoutent, savoir
15:29dans quel cas, véritablement, on fait
15:31référence, on fait appel aux urgences.
15:3398%
15:35des urgences qui arrivent à l'hôpital
15:37sont ce qu'on appelle des urgences ressenties,
15:39donc peu ou pas grave.
15:41Jean-Cybilia, il y a déjà un rappel
15:43pour les gens qui nous écoutent.
15:45N'allez pas aux urgences pour n'importe quoi.
15:49Jean-Cybilia.
15:51Il y a un côté éducatif. L'éducation
15:53du public est importante. Mais très sincèrement,
15:55Walid l'a dit, je crois que
15:57c'est un problème endémique, chronique
15:59et on ne trouvera pas de solution
16:01simplement par l'éducation
16:03du public. Aujourd'hui,
16:05dans le problème des urgences, il y a aussi un problème
16:07de société sociologique,
16:09c'est-à-dire dans la situation de stress
16:11aujourd'hui de notre société,
16:13la notion d'urgence a pris
16:15une dimension différente. Aujourd'hui,
16:17on va aux urgences parce qu'on est stressé,
16:19stressé pour sa santé, stressé pour sa vie
16:21et la précarité,
16:23que ce soit la précarité en milieu urbain
16:25ou en milieu rural, est un facteur
16:27d'accès aux urgences. Notamment,
16:29on l'a dit, parce que le médecin traitant
16:31n'est plus là, l'offre de proximité,
16:33le soin de proximité, le médecin
16:35traitant n'est plus là pour assumer
16:37l'urgence ressentie et l'urgence réelle.
16:39Alors justement, vous m'en avez parlé
16:41aussi Jean-Sibélia,
16:43il y a le plan Braune qui existe,
16:45qui comporte un certain nombre de propositions.
16:47Sont-elles appliquées ? On peut se
16:49poser la question. Par exemple, la proposition
16:51en amont
16:53de parcours de soins adaptés
16:55qui évitent des maisons de santé,
16:57par exemple, ou autre, qui éviteraient
16:59aux patients, peut-être Walid Amar, vous pouvez répondre là-dessus,
17:01de recourir tout de suite
17:03aux urgences. Ça, ça serait une
17:05première solution qui n'est pas appliquée, ou peut.
17:07Quand je prends l'exemple de mon
17:09hôpital, il y a une maison médicale de garde
17:11qui est adossée à l'hôpital et qui permet
17:13justement de recevoir
17:15les urgences relatives, qui ne nécessitent
17:17pas le passage aux urgences, mais qui nécessitent
17:19une consultation d'urgence,
17:21qui n'est pas tout à fait la même chose.
17:23Mais avant tout,
17:25pour le résoudre ce problème-là, d'abord,
17:27c'est une mauvaise évaluation des besoins médicaux.
17:29Pourquoi ? Parce que la société a changé.
17:31Les gens ont besoin de plus de temps pour
17:33eux-mêmes, et les jeunes médecins dont on parlait
17:35au début, ont besoin d'un équilibre entre
17:37leur vie personnelle et professionnelle.
17:39Et ça veut dire que toutes les évaluations
17:41qu'on fait du nombre de médecins, du nombre d'infirmières,
17:43sont insuffisantes et qu'il faut
17:45revoir les choses à la hausse.
17:47Pour un médecin de la vieille génération,
17:49il en faudrait deux de la nouvelle aujourd'hui
17:51pour partager son travail.
17:53C'est ce que je constate au sein même
17:55des services.
17:57Ce qui revient à dire que, du coup,
17:59comme il n'y a pas assez de présence,
18:01les gens foncent aux urgences.
18:03Donc nous, on va au 0826-300-300
18:05où Christophe, ambulancier
18:07à Marseille,
18:09pour le SAMU,
18:11c'est devenu la foire d'empoigne
18:13pour accéder aux urgences.
18:15Vous, on vous appelle et
18:17quand on arrive aux urgences, on n'est jamais sûr
18:19qu'on va tomber au bon moment. C'est un peu ça.
18:21Tout à fait.
18:23Il y a des délais d'attente.
18:25Chez nous, encore, c'est 6-8 heures,
18:27donc des fois 10 heures, si ce n'est pas plus.
18:29Le problème qu'il y a, c'est qu'on arrive
18:31dans un entonnoir parce que la population
18:33augmente de plus en plus.
18:35Forcément, il faut de plus en plus de personnel.
18:37L'État, avec la crise Covid
18:39et tout ce qui s'est passé, n'a fait que
18:41mettre des pansements sur un signement
18:43qui dure depuis plusieurs années.
18:45Au lieu d'augmenter les salaires de tout le personnel soignant,
18:47ils n'ont donné que des primes.
18:49Donc déjà, des primes, ce n'est pas ce qui
18:51donne envie d'aller travailler, on est bien d'accord.
18:53Ce n'est pas pérenne.
18:55Ce n'est pas quelque chose de pérenne.
18:57Ensuite, quand on voit aussi, et ça, ça va être
18:59une grosse catastrophe, le problème
19:01des médecins n'est toujours pas réglé par rapport à leurs augmentations.
19:03Je ne sais pas si vous vous rappelez, la grève des médecins,
19:05il n'y a pas si longtemps, ce n'est toujours pas réglé.
19:07Certains médecins se
19:09désolidarisent de plus en plus de la Sécurité sociale.
19:11Donc, dans pas longtemps, s'il n'y a pas
19:13une solution qui va être trouvée, il va y avoir plus
19:15de centres médicaux qui vont fermer et où
19:17il y a la plupart des patients, aux urgences.
19:19Hum.
19:21Jean-Cybilia, quand vous entendez
19:23l'embêtement,
19:25j'ai envie de dire, de Christophe,
19:27qu'est-ce que vous avez envie de lui dire ?
19:29Oui, je crois, des Christophe, on en rencontre
19:31tous les jours et on se rend compte du malaise
19:33persistant, chronique. J'ai repris
19:35un rapport sénatorial de 2016-2017
19:37qui décrivait ça dans le détail.
19:39Donc, je crois qu'il faut que...
19:41Ce que dit Christophe, c'est le bon sens du quotidien.
19:43Après, il faut trouver des solutions.
19:45Et il y a toute une gamme
19:47de solutions qui sont proposées, mais
19:49toutes ne sont pas efficientes, toutes ne sont pas mises en place.
19:51Je crois que la transformation
19:53de nos systèmes, elle prend beaucoup de temps, mais force est de constater
19:55que cet été aussi, ça a été créé,
19:57moi je l'ai vécu dans mon environnement médical,
19:59extrêmement difficile pour l'urgence.
20:01Mais il y a des solutions.
20:03Je pense qu'il faut vraiment qu'on se
20:05concentre collectivement avec humilité.
20:07Parce que je compte personne à la
20:09martingale pour régler le problème des urgences.
20:11C'est vraiment extrêmement compliqué.
20:13Mais vous dites que les solutions existent
20:15et donc, justement, vous faites
20:17appel à un super-ministre, finalement.
20:19Un super-ministre, je pense que
20:21les ministres, c'est des gens très intelligents.
20:23Ils sont tous des missionnaires pour l'instant.
20:25Ils sont des missionnaires, mais ils sont intelligents.
20:27Ils connaissent l'état de la situation.
20:29Mais après, il n'y a personne, même un
20:31ministre n'a pas de baguette magique pour
20:33transformer le système. Et il y a effectivement
20:35tout en lot de mesures qu'il faut associer.
20:37Et si on ne les associe pas, qui vont de l'éducation
20:39de la population jusqu'aux maisons
20:41de garde, jusqu'à l'amélioration
20:43de la régulation médicale au centre 15,
20:45l'amélioration des conditions de travail.
20:47Moi, je vais insister quand même.
20:49J'ai bossé, ça fait quelques années
20:51que je ne fais plus de garde aux urgences, mais je l'ai fait.
20:53Les conditions de travail aux urgences, ça reste
20:55extrêmement compliqué pour tous
20:57les soignants. Des étudiants, d'ailleurs,
20:59jusqu'aux personnels soignants.
21:01Et la société a changé. On l'a déjà dit 3-4 fois.
21:03Aujourd'hui, il faut qu'on transforme
21:05rapidement parce que derrière, il y a
21:07la souffrance des gens. Et ça, c'est
21:09très compliqué pour nous.
21:11Walid Amara va vous donner le mot de la fin
21:13parce que c'est une conversation intéressante
21:15qu'on va devoir arrêter.
21:17Merci Christophe pour votre témoignage.
21:19Je pense que l'objectif,
21:21c'est que
21:23ce que le grand public
21:25voit tous les jours, c'est que tout le monde a du mal
21:27à avoir un rendez-vous avec un médecin.
21:29La société est en train
21:31de changer et la situation ne s'améliore pas.
21:33Que vous ayez vu les internes au début,
21:35il y a moins d'internes.
21:37Que vous voyez aux urgences, il y a moins de médecins.
21:39Il faut valoriser tout cela
21:41en termes de qualité de travail,
21:43en termes de rémunération bien entendu,
21:45en termes de participation à la fois
21:47du privé et du public
21:49à la prise en charge des urgences parce que
21:51vous n'avez plus que 85% des urgences qui sont prises en charge
21:53dans le public.
21:55Donc il faudrait plus que des cliniques
21:57participent à cela et que
21:59tout cela dans l'intérêt du patient. C'est ça mon
22:01mot de la fin.
22:02Merci à tous les deux d'être venus
22:04par ici. Jean-Cybillien, on rappelle que
22:06vous êtes doyen de la faculté de
22:08Strasbourg et rhumatologue.
22:10Et puis Walid Amara, encore merci d'avoir été présent
22:12avec nous. Vous êtes président du
22:14Collège National de Cardiologie des
22:16Hôpitaux. Merci messieurs,
22:18merci à tous les deux. Vous les auditeurs, vous restez
22:20avec nous parce qu'en partie
22:223, nous allons parler d'une autre crise,
22:24celle du blé. A tout de suite.
22:36Vous avez raison d'avoir
22:38choisi Sud Radio parce qu'on parle de l'actu
22:40qui vous touche et qui vous fâche.
22:42Deux gros sujets ce soir.
22:44Alors là on a un autre gros sujet, c'est
22:46cette agriculture en difficulté.
22:48Notre agriculture l'est, nos agricultures
22:50traînent des pieds
22:52puisqu'il y a une crise du blé
22:54assez énorme en ce moment. Donc on va essayer de
22:56parler des problèmes et des
22:58solutions qui existent avec notre invité
23:00que l'on reçoit.
23:02Oui, bienvenue Eric Apathy,
23:04agriculteur et mené à la teste de
23:06bûche. Bienvenue
23:08et merci d'être avec nous.
23:10Bonsoir Eric.
23:12Bonsoir à tout le monde.
23:14Merci donc de me donner
23:16la parole. Avec plaisir. Alors justement,
23:18vous, ce qui est intéressant...
23:20Pardon, je suis fatiguée. On peut des fois
23:22parler à troisième degré. Alors il va bien,
23:24c'est marrant ça.
23:26Donc en fait, vous
23:28vous maîtrisez les maillons de la chaîne
23:30puisque vous transformez vous-même votre
23:32blé, ce qui est un élément
23:34important de votre positionnement. Mais ça ne vous empêche
23:36pas de souffrir de la crise puisque
23:38la météo, on ne peut pas la contrôler,
23:40Eric. Absolument.
23:42Donc les aléas climatiques
23:44ne sont pas maîtrisables.
23:46Donc l'agriculture souffre
23:48de ces éléments-là
23:50qui étaient la première
23:52la première
23:54difficulté du métier
23:56et ensuite, tous les autres
23:58paramètres suivent.
24:00C'est-à-dire les paramètres administratifs,
24:02les paramètres
24:04des charges exorbitantes,
24:06c'est ce qui fait effectivement, en quelque
24:08sorte, le lot
24:10des difficultés au quotidien
24:12d'un agriculteur transformateur.
24:14Pour qu'on comprenne bien, cette crise du blé
24:16s'est liée... Alors, elle
24:18est vraiment cette année
24:20et c'est vraiment en fonction
24:22de la météo. On peut rappeler
24:24les caractéristiques parce qu'au bout du compte,
24:26le blé devient moins nutritif.
24:28Alors, que s'est-il passé particulièrement
24:30cette année ?
24:32Depuis le départ, c'est-à-dire le semis,
24:34donc énormément de
24:36précipitations, beaucoup de blé
24:38ont été inondés, donc il a fallu
24:40refaire les semis.
24:42Ensuite, au fur et à mesure
24:44de la saison, le blé
24:46a grandi, mais
24:48dans des conditions où
24:50le terrain était trop humide, donc
24:52effectivement, il a végété, il n'a pas pu
24:54absorber les éléments nutritifs
24:56pour grandir, etc.
24:58Donc, il a végété. En début
25:00d'année, c'est la phase
25:02importante pour le rendement
25:04parce qu'il tale, c'est-à-dire qu'en fait,
25:06il a donc
25:08différentes cousines
25:10qui grainent.
25:12Ça s'appelle le talage,
25:14ce phénomène-là, et ça s'est
25:16très très mal fait, donc ça veut dire
25:18que le nombre de pieds
25:20au mètre carré ou à l'hectare
25:22était tellement faible que
25:24le rendement, déjà à ce moment-là, va diminuer.
25:26Oui, parce que vous avez dit que
25:28vous avez 25% du rendement de l'année dernière.
25:30Oui, c'est ça.
25:32Donc, une perte de 75%,
25:34bon, ça, c'est d'ordre général.
25:36Enfin, un petit peu dans toutes
25:38les régions, c'est
25:40un classique pour cette année
25:42en France. C'est énorme.
25:44Ah oui, c'est pour ça que les cours
25:46normalement, dans la logique des choses,
25:48devraient augmenter
25:50parce qu'il y a
25:52une pénurie certaine
25:54par rapport à la demande
25:56qui va s'y avoir.
25:58Vous êtes donc à la teste de buste,
26:00la région bordelaise.
26:02Est-ce qu'on imagine, évidemment,
26:04que toutes les régions ne sont pas logées
26:06à la même enseigne, pour la question
26:08du blé, précisément, cette année ?
26:12Oui, alors il va falloir aller un peu
26:14plus loin que l'Aquitaine pour retrouver
26:16d'autres régions qui ont été peut-être
26:18mieux loties, mais en Aquitaine,
26:20en Nouvelle-Aquitaine, ça, c'est sûr
26:22que c'est non. J'ai des terres dans
26:24l'Olotégaronde, c'est là où je fais mes meilleurs
26:26blés. Donc,
26:28toutes ces régions limitrophes
26:30à la Gironde, on est tous à la même
26:32enseigne.
26:34Vous avez trouvé une solution, Eric Apatien,
26:36qui est intéressante, notamment
26:38si vous avez moins souffert que
26:40vos congénères, parce que vous utilisez du
26:42blé rouge de Bordeaux,
26:44qui est une variété ancienne de population,
26:46c'est comme ça qu'on dit dans votre métier,
26:48dont le gluten est déchirable,
26:50vous allez m'expliquer ce que c'est, et alors
26:52digérable aussi, et vous dites que
26:54cette variété n'est pas
26:56assez mise en avant.
26:58Rouge de Bordeaux, on a bien dit blé.
27:00Blé rouge de Bordeaux, évidemment.
27:02À consommer sans modération, le blé.
27:04On vous écoute.
27:06Tout à fait, et si vous venez
27:08me voir, ce ne sera pas vain pour vous, le voyage,
27:10effectivement.
27:12Je vais venir, attention.
27:14Et attention, parce que je ne vous mettrai pas dans la farine.
27:16En revanche, si vous passez un peu de blé,
27:18j'en ai besoin.
27:20Vous n'avez pas 5 euros dans la poche ?
27:22Tout à fait, c'est ce que je dis
27:24à mon comptable, c'est que c'est la seule céréale
27:26qui ne me mettra pas sur la paille.
27:28Tu ne penses qu'on a fait le tour.
27:30Donc,
27:32pourquoi des variétés anciennes ?
27:34Parce que je travaille en monde biologique,
27:36et donc ce sont des variétés
27:38qui ont la particularité de résister
27:40à toutes les maladies.
27:42Donc, elles n'ont pas besoin
27:44de systèmes curatifs,
27:46et en bio, en plus, on ne peut pas en faire.
27:48Donc, effectivement, c'est un blé
27:50où on est à peu près une trentaine de producteurs en France.
27:52Donc, c'est marginal,
27:54on va dire.
27:56C'est très très faible.
27:58Comment ça se fait ?
28:00Comment ça se fait ?
28:02Si c'est un blé qui fonctionne,
28:04les gens n'ont pas plus envie
28:06de l'utiliser, puisque ça les sécuriserait
28:08aussi.
28:10C'est un blé qui est très connu dans le monde culinaire.
28:12Puisque la plupart de mes clients
28:14sont des étoilés de 1 à 3 étoiles
28:16au Michelin. Donc, tout le grand chef,
28:18ils connaissent parfaitement.
28:20Et donc,
28:22c'est une... Alors, ça, c'est la bonne
28:24question. Tiens, pourquoi...
28:26Elle en a souvent, en plus !
28:28Bravo, bravo !
28:30Et en fait,
28:32moi, j'ai découvert ça,
28:34parce qu'en mode biologique, un, on ne prend que des
28:36vieux blés restants aux maladies,
28:38et deux, qui ont des arômes.
28:40Donc, je suis là, correspondez
28:42à mes critères.
28:44Et effectivement, si vous voulez, par rapport à
28:46un blé hybride, il aura
28:48moins de rendement à l'hectare.
28:50Ça, c'est évident. Alors, j'ai un
28:52hybride. Un. Un seul.
28:54Parce qu'il en faut pour
28:56faire ma clientèle, mais c'est marginal.
28:58Les hybrides
29:00de chez moi, c'est qu'un, et c'est
29:02une variété de blé qui a à peu près une dizaine
29:04d'années. Tout le reste, c'est des variétés
29:06anciennes. Par contre, bon,
29:08lui, ce blé rouge de Bordeaux,
29:10il a une résistance
29:12à la sécheresse. Il a
29:14un bon thalasse, c'est ce
29:16que j'expliquais, la faculté de se reproduire
29:18en janvier, notamment.
29:20Et
29:22comment je dirais, comme certaines
29:24variétés, ça a été quand même, quand vous
29:26le valorisez pas, il n'a pas d'intérêt.
29:28Parce qu'en fait,
29:30c'est ça, quand
29:32l'agriculteur, donc le vent,
29:34a un organisme stocker
29:36ou un négociant, sans être
29:38transformé, il est
29:40rémunéré, si vous voulez, au même cours
29:42qu'un blé bio normal, c'est-à-dire rien.
29:44Donc ça, déjà,
29:46effectivement, il n'a aucun
29:48intérêt financier
29:50s'il n'y a pas une transformation derrière.
29:52Oui, donc ça nécessite quand même
29:54de s'adapter en fonction de la
29:56région où on est, etc. Mais là, bon, moi je l'avoue,
29:58je pense que vous aussi, Judith, on a découvert
30:00cette histoire de blé rouge, là, qui est
30:02particulièrement intéressante. Alors,
30:04il y a une belle histoire, moi je les adore,
30:06les vaches. Donc, trois vaches
30:08bordelaises, alors malheureusement, qui sont en voie
30:10de disparition sur votre ferme
30:12et pourtant, elles sont très
30:14utiles. Expliquez-nous, parce que ça, c'est une histoire
30:16forte également.
30:18Absolument. Donc, les vaches
30:20bordelaises, je vais les mettre
30:22en place, tout simplement
30:24parce qu'en agriculture
30:26biologique, il faut une rotation.
30:28Donc, avant de produire un blé,
30:30je mets deux ans de trèfle ou
30:32une léguminette,
30:34et jusque-là, j'ai rebrouillé,
30:36c'est-à-dire que j'ai utilisé de l'énergie
30:38fossile pour
30:40maintenir propre ma culture.
30:42Or, là, l'avantage,
30:44c'est que la vache bordelaise,
30:46pareil, il ne reste que 200 animaux,
30:48me semble-t-il, c'est pour ça que ça fait
30:50l'objet de contrats
30:52de conservation.
30:54Et la particularité,
30:56comme c'est la croissance lente,
30:58forcément, la viande est savoureuse,
31:00c'est une vache mixte,
31:02qui a aussi des qualités litières,
31:04c'est pour ça qu'elle peut être utilisée pour de la viande,
31:06mais aussi pour du lait.
31:08Donc, l'idée maintenant, c'est que
31:10dans mes rotations, je vais mettre
31:12des vaches, et encore plus, puisque vous parliez
31:14de la teste, puisqu'à la teste,
31:16en fait, c'est un test de bûche.
31:18Donc, le goût de méchant
31:20touche la dune d'épilat,
31:22donc il faudra...
31:24la situation, sauf que
31:26tout ce secteur-là, c'est donc
31:28du marécage.
31:30Donc, c'est pour ça que c'est vraiment destiné aux animaux.
31:32Et en même temps, il y a deux ans,
31:34il y a eu des feux conséquents,
31:36et donc, ça permet aussi d'entretenir
31:38la végétation. On n'en parlera jamais assez.
31:40Voilà. Donc, c'est pour ça que l'avantage
31:42des animaux...
31:43Et ça permet de faire revenir les abeilles.
31:44Ça, vous pouvez nous dire deux, trois petits mots
31:46sur vos abeilles, aussi ?
31:47Ah, les abeilles, oui.
31:48Donc, ça, c'est pour les dolégines.
31:49Alors, pour le grand public,
31:50les dolégines, c'est colza, tournesol,
31:52lin. Je fais butiner,
31:54comme mes collègues, donc,
31:56les cultures-là, par les abeilles,
31:58parce que ça permet d'améliorer de 25%
32:00le rendement.
32:01C'est énorme, ça.
32:02Ah oui, ça, c'est énorme.
32:03Et en plus, donc, des vertus,
32:05donc, après, de notre miel
32:07ou tous les dérivés du miel.
32:09Mais c'est conséquent.
32:11Et c'est la raison pour laquelle, donc,
32:13j'en mets, parce que j'ai une miellerie
32:15juste à côté de chez moi, une miellerie
32:17associative à Bordeaux.
32:19Et l'avantage, c'est que quand
32:21je fais des visites guidées de mon exploitation,
32:23je sensibilise
32:25le grand public au fait qu'il faut
32:27aussi des abeilles. Et c'est vraiment
32:29une notion importante,
32:31la pollinisation par
32:33les abeilles, oui.
32:34Bah, écoutez, merci beaucoup.
32:35C'est beau, tout ça, parce qu'en fait, tout est lié.
32:37Les vaches, les abeilles, et puis, bien sûr,
32:39ce fameux blé si important.
32:41Et on vous soutient, on vous soutient,
32:43évidemment, vous, les agriculteurs,
32:45parce qu'on se nourrirait moins bien si vous n'existiez pas,
32:47même pas, quasiment pas du tout, d'ailleurs.
32:49On rappelle, Éric Apathie, que vous êtes
32:51agriculteur et menier à la teste
32:53de bûches dans la région bordelaise,
32:55et que pour ceux que ça intéresse,
32:57c'est la Maison Apathie que vous pouvez
32:59trouver sur Internet, et pour
33:01déguster tout ça aussi.
33:03Alors, ça va être intéressant aussi, après.
33:05Un point de vue un petit peu plus
33:07positif, on va dire,
33:09de l'agriculture, la viticulture,
33:11qui, selon notre prochaine
33:13invitée, Valérie Guérin, qui est viticultrice,
33:15on va vous en dire un peu plus, c'est l'agriculture
33:17qui va bien, la viticulture.
33:19Le vin, quoi.
33:21Sud Radio,
33:23parlons vrai.
33:25Sud Radio, parlons vrai.
33:27Les vraies voix Sud Radio, 17h20,
33:29Frédéric Brindel,
33:31Judith Beller. Eh bien, chers auditeurs,
33:33figurez-vous qu'il y a une agriculture
33:35qui va bien, et c'est la viticulture.
33:37Et puis d'ailleurs, on a quelqu'un pour
33:39en témoigner, une invitée de marque, Frédéric.
33:41Ah ben oui, partons dans le Languedoc,
33:43Valérie Guérin est avec nous,
33:45le domaine des mille vignes
33:47à la palme, dans le
33:49Languedoc. Bonsoir, Valérie Guérin.
33:51Bonsoir
33:53à tous les deux, bonsoir à vous tous.
33:55Bonsoir. Alors Valérie,
33:57vous êtes donc à la tête
33:59du domaine des mille vignes,
34:01c'est des grands vins du Languedoc,
34:03avec votre soeur Agnès.
34:05Vous êtes et propriétaire
34:07et vigneronne. Et ce qui vous ennuie
34:09un petit peu, Valérie, c'est que
34:11les plaintes,
34:13c'est en général les plaintes de vos confrères,
34:15agriculteurs ou viticulteurs,
34:17qui disent notamment que la production
34:19manque, alors que vous, vous pensez qu'il faut
34:21plutôt la réduire.
34:23Oui, alors je comprends pour certains
34:25qu'elle manque, il y a une crise qui est là, réelle.
34:27Je pense que ça peut être une force
34:29quand même, le manque, le rare, le paix.
34:31Moi en ce moment,
34:33vous savez ce que je fais ? Je suis
34:35en train de ciseler des raisins
34:37dans mes vignes.
34:39C'est-à-dire que vous ne les ramassez pas avec des
34:41machines, c'est ça que vous dites.
34:43Je ne suis pas encore
34:45au temps de la cueillette, je suis au temps
34:47du ciselage.
34:51Donc là, par exemple,
34:53si vous êtes coiffeur, ça vous parle.
34:55On cisèle.
34:57C'est une image.
34:59Ciseler, c'est enlever, c'est faire tomber.
35:01Faire tomber des raisins.
35:03Il y en a moins, donc peu.
35:05Et ce peu va donner peut-être
35:07une qualité plus belle.
35:09Le rare
35:11va peut-être rimer avec
35:13l'ordinaire. Ça va peut-être
35:15être source de joie.
35:17Ça va moins être anxiogène.
35:19On va aller vers des possibles
35:21plus heureux, plus joyeux. Vous voyez ?
35:23Mais Valérie,
35:25c'est vous qui portez votre vin.
35:27C'est pas possible.
35:29Vous y mettez de votre soleil, ça s'entend.
35:31Je précise que c'est dans l'aude
35:33d'ailleurs. Vous êtes dans l'aude, précisément.
35:35Du soleil
35:37et de la
35:39fraîcheur. Dans des zones
35:41où le soleil est omniprésent,
35:43moi, vous savez ce que je fais ?
35:45Je garde mes parasols naturels.
35:47Mes vignes, elles retombent.
35:49Elles sont abritées. Je n'enlève pas les feuilles.
35:51Et ça, ça aide à garder la fraîcheur
35:53aussi et apporter les
35:55raisins en vraie juste maturité.
35:57Et avoir des jus
35:59frais. Frais, ça ne veut pas dire
36:01qu'ils ne soient pas profonds, qu'ils ne soient pas longs.
36:03On va trouver des équilibres.
36:05Vous savez comment s'appelle une de mes cuvées ?
36:07Allez-y.
36:09Lidlique.
36:11Ça vous va bien aussi Valérie Lidlique.
36:13La belle Lidlique.
36:15Dans chacun de mes bouchons, il y a écrit
36:17Lidl et réalité. Les rêves de faire face.
36:19Les rêves d'avoir des vins
36:21extraordinaires et les réalités
36:23concrètes.
36:25Moins de 200 millimètres d'eau
36:27par an.
36:29Ne bougez pas
36:31trop Valérie, parce que ça...
36:33Ça bug un peu quand vous bougez.
36:35Ça bug un petit peu au niveau du téléphone.
36:37Je reviens à la question de Judith
36:39qui, on l'a dit déjà tout à l'heure, a toujours
36:41des bonnes questions. Judith, je reprends ce que notre auditeur
36:43a à dire. Allez-y Frédéric, faites-vous plaisir.
36:45Très bien. Puis à vous aussi tant qu'à faire.
36:47C'est quoi cette
36:49volonté finalement de dire
36:51on ne va pas sur la
36:53quantité mais la qualité de production.
36:55C'est la base
36:57ou c'est vous une philosophie plus ?
36:59C'est une philosophie
37:01du renoncement qui est
37:03propre au domaine des mille vignes.
37:05Qu'est-ce qu'on fait pour faire face
37:07au réchauffement climatique ?
37:09On met des cépages adaptés
37:11en un. On conduit ses vignes
37:13de façon différente.
37:15On passe à plus de travail
37:17manuel, moins de
37:19mécanisation.
37:21On réduit sa production et après,
37:23quand on rentre en cave,
37:25on fait des élevages
37:27un petit peu plus longs aussi.
37:29On prend le temps
37:31d'élever
37:33sagement et on n'est pas dans l'urgence.
37:35De même que là, vous voyez, je ne suis pas...
37:37On vous a perdu Valérie.
37:39De même que là, je ne suis pas...
37:41Et ça s'est arrêté là.
37:43Vous êtes de retour.
37:45Vous avez dit de même que là, je ne suis pas.
37:47Allez-y, c'est à vous.
37:49Je ne suis pas dans l'attente.
37:53Je ne suis pas passive.
37:55Je suis en ce moment en train d'enlever
37:57des grappes sur mes souches
37:59avant d'aller
38:01recueillir celles qui restent.
38:03Alors Valérie Guérin, il y a une question que je me pose,
38:05que peut-être pas mal de gens se posent.
38:07C'est quand on réduit la production, comment on fait pour gagner sa vie ?
38:11Eh bien, je me suis aperçue
38:13qu'en ayant moins de vues,
38:15on augmente la qualité de ses vues.
38:17La production est plus extraordinaire.
38:19Elle est encore plus belle.
38:21Le rare rime
38:23avec le meilleur en qualité.
38:25Donc une petite augmentation des prix.
38:27Après, c'est un autre axe de travail.
38:29Je suis une jardinière.
38:31Je suis une cuisinière en cap.
38:33Après, je suis une commerçante.
38:35Et ce soir, avec vous,
38:37je vous transmets mon savoir-faire.
38:39Rapidement.
38:41Effectivement,
38:43les prix sont un peu plus élevés.
38:45Mais quand on s'achète de la qualité...
38:47Au regard du travail,
38:49ses mains,
38:51sur mesure,
38:53et effectué.
38:55Surtout, Valérie Guérin,
38:57ça doit se justifier
38:59à ses aimants.
39:01On a de moins en moins, j'ai l'impression,
39:03de consommation de produits
39:05comme le vin en masse.
39:07Mais justement, on ne peut pas
39:09boire beaucoup, parce que quand on repart
39:11en voiture, on est contrôlé.
39:13Donc on prend un verre de vin,
39:15mais autant faire ce peu un excellent verre de vin.
39:17C'est ça la nouvelle philosophie.
39:19Je pense qu'il faut boire bon.
39:21Effectivement.
39:23La viande, on mange moins, on mange meilleur.
39:25Bien sûr.
39:27Je pense que le moins participera au meilleur.
39:29Après, il faut savoir partager
39:31le rare aussi.
39:33C'était ma question, la rareté. Vous la partagez
39:35justement, Valérie. Alors expliquez-nous comment.
39:37Oui, je la partage.
39:39Je la partage avec les chefs étoilés
39:41qui m'encouragent,
39:43bienveillants depuis des années.
39:45Que ce soit Pierre Gagnère,
39:47que ce soit
39:49le Mirazur à Menton.
39:51Des chefs non étoilés.
39:53Un restaurant à viande aussi que j'aime
39:55beaucoup à Paris,
39:57le Céléro.
39:59Je produis moins
40:01de 20 000 bouteilles par an.
40:03Pour autant, on se retrouve
40:05sur différentes
40:07tables en France et à travers le monde.
40:09Ici, nos vins sont destinés
40:11aux amateurs particuliers.
40:13Une cuvée d'assemblage,
40:15tout est soigné au mille-bille. Pour autant,
40:17je rends chaque année une cuvée
40:19d'assemblage accessible en prix.
40:21D'accord.
40:23C'est aussi de partager la rareté
40:25avec tout le monde ?
40:27Avec le plus de gens possible.
40:29Non, mais essayez
40:31de partager le rare.
40:33Moi, je pense que le rare peut se partager.
40:35Et ce qui s'entend
40:37aussi, c'est la qualité
40:39du vin, du Languedoc
40:41également, parce que
40:43évidemment, il y a ces grandes
40:45régions connues. Nous avons parlé
40:47d'un Bordelais précédemment,
40:49je n'oublie pas les Bourguignons, mais
40:51vous aussi, pour
40:53votre terre, pour votre région,
40:55vous avez cette exigence
40:57parce que ça monte en gamme aussi, le Languedoc.
40:59Oui,
41:01depuis des années, il y a
41:03beaucoup de grands vignerons
41:05qui tirent vers le haut la région
41:07en France et à travers le monde.
41:09Je ne vais pas parler,
41:11je ne vais pas donner les noms, évidemment, mais
41:13bien sûr, heureusement que nous avons
41:15des locomotives. Voilà, moi, c'est
41:17ce que j'essaie de faire, de tirer
41:19vers le haut nos appellations
41:21sudistes. Je suis fière
41:23de nos terroirs, de nos territoires
41:25et je suis très optimiste.
41:27Et je pense que d'autres vignerons
41:29pourraient venir piocher dans nos petits
41:31jardins de 2008, quelques
41:33belles idées pourraient enchanter la
41:35viticulture sudiste
41:37et française. Au niveau de la terre,
41:39parce que justement, on parlait précédemment
41:41de la crise du blé,
41:43parce que là, pour le coup, il avait beaucoup
41:45plu, alors que dans l'eau,
41:47on est près des fameuses
41:49Pyrénées-Orientales où, on le
41:51sait, c'est le département le plus sec.
41:53Est-ce que cette terre
41:55sèche, elle vous affecte ?
41:57Cette
41:59terre sèche
42:01développe en moi une capacité
42:03d'innovation.
42:05Je m'adapte, j'innove, je crée.
42:07Bien sûr. Voilà, c'est ça.
42:09Donc j'ai une philosophie très positive.
42:11Je ne subis pas.
42:13Je suis dans une action différente.
42:15Et c'est d'ailleurs ce que vous avez envie de...
42:17Allez-y, allez-y.
42:19Pardonnez-moi. Je pense que le modèle
42:21d'une petite structure
42:23est intéressant, parce qu'une petite
42:25structure viticole, en tous les cas,
42:27est beaucoup plus facilement adaptable
42:29qu'une grande structure. Moi, je
42:31prône le small is beautiful
42:33dans mes vignes. Et d'ailleurs,
42:35c'est un concept,
42:37un idéal, en fait,
42:39que vous auriez envie de partager aussi
42:41avec le plus grand nombre des agriculteurs.
42:43Bien, absolument.
42:45Votre enthousiasme
42:47à l'écoute ne peut
42:49que réussir.
42:51Merci Valérie Guérin.
42:53Oui, à tout
42:55bientôt. Alors je rappelle quand même
42:57que le domaine des mille vignes,
42:59les mille vignes, c'est des grands vins
43:01du Languedoc. C'est un vin
43:03d'auteur créé par Agnès Guérin
43:05et Valérie Guérin. Vous êtes
43:07toutes les deux propriétaires vigneronnes
43:09et vous vendez aussi du soleil.
43:11Et vous le donnez à la radio. Merci
43:13d'être venu parmi nous.
43:15C'était bien. C'était vraiment bien.
43:17C'est bien aussi. Les agriculteurs,
43:19ils nous apportent cette
43:21fraîcheur. Parce que ce sont
43:23des questions avec des mots qui font
43:25du bien. Blé, vin,
43:27abeille, vache.
43:29A demain.
43:31Salut !
43:33Sud Radio.
43:35Parlons vrai.
43:37Parlons vrai.

Recommandations