Fallait-il sanctionner plutôt que dissoudre le mouvement Les soulèvements de la terre ?"

  • l’année dernière
Avec Elisabeth Lévy et Françoise Degois.

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##LES_GRANDS_DEBATS_DU_MATIN-2023-06-22##

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Transcription
00:00 Sud Radio, 7h-9h, Patrick Rocher.
00:03 - Il est 8h46 sur Sud Radio.
00:08 La parole à tout le monde, bien sûr, toutes les opinions sur Sud Radio parlons vraie, vous pouvez vous exprimer.
00:14 C'est Lionel dans un instant qui va être avec nous et puis vous également, vous pouvez réagir.
00:19 Alors, la dissolution du mouvement des soulèvements de la terre qui regroupe d'ailleurs plusieurs associations.
00:25 Ça a été confirmé hier par Gérald Darmanin. Il y a une contestation, il y a des recours, il y a eu des manifestations hier soir.
00:34 Beaucoup plus à gauche, bien sûr, Europe Écologie Les Verts et puis les mouvements d'ultra-gauche.
00:40 D'ailleurs, les mouvements d'ultra-gauche, là vous avez vu, il y a eu un petit peu de violence à Toulouse
00:45 où certains s'en sont pris à partie quand ils ont reconnu Jean-Luc Moudin qui sillonnait la ville pour la fête de la musique.
00:52 Donc je sais que vous êtes plutôt d'accord toutes les deux, Françoise de Goy, Elisabeth Lévy, pour ne pas qu'il y ait dissolution.
01:02 - Mais pas pour les mêmes raisons. - Pas pour les mêmes raisons.
01:04 On a entendu Françoise de Goy tout à l'heure, puis on rappellera sa position dans un instant, Elisabeth Lévy.
01:08 - Moi je suis hostile à ces mesures attentatoires aux libertés, disons, par principe, et je pense qu'il faut les prendre vraiment avec la main qui tremble et en dernière extrémité.
01:18 Donc ça ne veut pas dire qu'il ne faut jamais les utiliser. Si on a un groupe néo-nazi, oui, il faut le dissoudre.
01:23 Donc ça c'est la première chose. Ces gens de gauche me sembleraient tout à fait crédibles dans leur indignation s'ils s'étaient énervés
01:31 quand on a dit sous-génération identitaire qui n'est absolument pas violent au demeurant.
01:36 Mais moi je défends tout le monde, je suis logique, je défends la liberté des gens, des oseaux avec qui je ne suis pas d'accord parce que pour moi ce sont des oseaux.
01:45 La deuxième chose c'est qu'en termes d'efficacité, je pense qu'il est absurde de dissoudre quand on n'a pas fait la première chose qui me semble tout à fait essentielle,
01:53 c'est de sanctionner très sévèrement le premier qui jette un caillou sur un flic, il doit avoir une peine sévère et qu'il soit dur, parce que sinon ça ne sert à rien.
02:06 Et bien quand on aura fait ça, on pourra peut-être discuter du reste.
02:10 - François Debois, alors vous êtes d'accord ?
02:12 - Alors sur la dissolution, je suis d'accord avec Elisabeth, je rajouterai moi sur la dissolution en règle générale.
02:18 Je pense qu'on est une très grande démocratie, la liberté ne peut pas se découper en morceaux, sauf groupe néo-nazi bien sûr.
02:24 Après le deuxième point c'est que c'est les motifs qui sont requis sur la base des motifs antiterroristes, ça me paraît complètement délirant.
02:31 J'écoutais Alexis Corbière, il avait raison de rappeler la violence des manifestations de la FNSEA, vous savez quand on accuse...
02:37 - Dans les années 70-80 notamment.
02:39 - Oui mais surtout. - Il y a encore quelques années, vous savez, quand ils cassent les préfectures, qu'ils déversent du purin partout, qu'ils cassent le mobilier,
02:47 ah la FNSEA on leur dit jamais rien. - Et le Parlement de Rennes, le Parlement de Bretagne.
02:50 - Le Parlement de Bretagne. - Alors c'est un peu différent, c'est parce qu'il y a eu une grenade, un pétard.
02:56 - Voilà, quand ils menacent Dominique Voynet, quand ils massacrent Mier-Serre-l'Agriculture,
03:00 je n'ai pas le souvenir qu'on ait effectivement dissous la FNSEA.
03:03 Au-delà de ça, je pense que plutôt que de criminaliser, parce que ça c'est la grande stratégie maintenant de Darmanin,
03:08 qui parle d'éco-terrorisme, etc., au lieu de criminaliser, je pense qu'il faut écouter ce que ces gens-là ont à dire.
03:13 Après, ils ont une manière de procéder et un discours qui est extrêmement radical.
03:19 Mais je pense que la radicalité s'installe justement face à l'inertie.
03:22 - Elisabeth, Dunmau et Lionel ensuite, au 0826-3003.
03:25 - Non, je ne crois pas qu'il ne faut pas du tout écouter ce qu'ils ont à dire quand ils le disent comme ça.
03:27 En ce qui me concerne, je le répète, c'est manifeste.
03:31 - La plupart sont basifiques. - Ce sont des spécialistes, oui.
03:33 - Ils appellent à l'aide aux auteurs. - Attends, pardon, Françoise, merci.
03:37 Ce sont des spécialistes de la manifestation interdite, dont pratiquement toutes leurs manifestations,
03:42 "on vient pour casser des antifas, viennent pour casser du flic".
03:45 Donc je suis désolée, ces gens ne sont pas du tout pacifiques, et moi je n'écoute rien de ce qu'on dit comme ça.
03:50 Quand on parle comme ça, je n'écoute pas.
03:52 Mais en revanche, je pense encore une fois, la démocratie, c'est le régime qui admet sa propre contestation.
03:58 Nous sommes assez forts, si vous voulez, pour maîtriser et pour répondre à ces zozos.
04:05 - Allez, Lionel est avec nous, de grâce, dans les Alpes-Maritimes. Bonjour Lionel.
04:09 - Patrick, bonjour à toute l'équipe. - Bonjour Lionel.
04:11 - Bon, Lionel, vous avez entendu les arguments d'Elisabeth Lévy et de Françoise de Goy. Quels sont les vôtres ?
04:16 - Moi, personnellement, je pense que le problème, c'est que les gens, maintenant, n'arrivent plus à entendre quand on leur dit non.
04:22 Comme des enfants, en fait. C'est-à-dire que quand ils parlent,
04:26 ils vous présentent leurs arguments, la majorité leur répond "bah non, on ne va pas faire comme ça"
04:33 et tout de suite, ils font un caprice et ils veulent tout casser.
04:36 Ces gens d'extrême gauche sont aussi dangereux que des gens d'extrême droite, au final.
04:41 C'est-à-dire qu'ils emploient les mêmes méthodes, avec un prisme, évidemment, un peu plus, on va dire, un peu plus sympa.
04:48 Parce que oui, c'est la gauche, donc c'est un peu plus sympa.
04:51 Mais quand vous regardez bien concrètement les manifestations de Saint-Sauline, ça ne s'est pas super rien passé.
04:55 Ils sont allés manifester pour le tracé du train, comment s'appelle ?
05:00 - Oui, Lyon-Turin.
05:02 - Pour le Lyon-Turin, en disant qu'ils étaient contre le projet.
05:05 Alors le projet, j'aimerais juste leur dire quand même qu'il reste quelques dizaines de mètres avant que le tunnel soit fini de creuser.
05:11 Ce n'est pas un projet, c'est un chantier. Voilà, donc on y est.
05:14 Et de toute façon, ça se fera quand même. Des milliards ont déjà été engagés.
05:17 Donc en fait, ils viennent manifester sur des choses qui, au demeurant, pourraient paraître acceptables.
05:23 L'artificialisation des sols, les méga-fermes et les choses comme ça.
05:28 Ok, moi je suis vraiment d'accord en partie avec ce qu'ils disent.
05:31 Et il n'y a pas de problème avec ça.
05:33 Toujours est-il que le monde, par contre, lui, ne s'arrête pas.
05:35 C'est-à-dire que nous, on peut manifester dans notre pays.
05:37 On peut dire qu'on n'est pas d'accord pour ci, pour ça.
05:39 Et qu'on veut que la planète arrête de se réchauffer et qu'on veut tous devenir vegan.
05:43 Mais ça ne marche pas comme ça. Le monde continue de tourner.
05:45 Et quand on leur dit non, il ne faut pas non plus aller balancer des pavés à travers la tête des flics qui sont absolument pour rien.
05:52 - Mais que faire alors ?
05:54 - Le plus gros problème, à mon avis, c'est qu'on a un État complètement autiste.
06:00 C'est-à-dire que, moi pour moi, on n'est plus en démocratie depuis un petit moment.
06:03 Parce que vous regardez la manifestation des Gilets jaunes, il y a eu des mois et des mois et des mois de manif.
06:07 Pas une seule décision n'a été prise.
06:09 Vous manifestez pour tel et tel truc, le gouvernement vote en touche systématiquement.
06:13 Darmanin vous traite de terroriste, que vous soyez d'un côté ou de l'autre.
06:17 Le truc, c'est qu'il faudrait arriver vraiment à une vraie démocratie participative avec le RIC.
06:21 Parce que concrètement, le RIC, c'était une bonne idée.
06:23 Au moins les gens donnent leur avis.
06:25 La majorité tranche, ça se passe bien dans beaucoup de pays en faisant comme ça.
06:28 Je ne vois pas pourquoi est-ce qu'en France, le gouvernement prendrait des décisions envers et contre tout le monde
06:33 et ne puisse pas entendre ce que son peuple, qu'il l'a élu, demande.
06:37 - Alors oui, mais c'est vrai Lionel, sauf que le peuple est divisé, il ne pense pas forcément de la même manière.
06:43 - Pardon, moi je vais dans le sens de ce que dit Lionel.
06:48 Sur la question des retraites, il est flagrant que le peuple pensait quasiment dans sa majorité dans le même sens.
06:53 - Oui, à 70%.
06:55 - Même plus les gens qui travaillent.
06:58 Donc là, je vais dans le sens tout à fait de Lionel.
07:00 Je pense que nous mourrons, nous sommes à l'étouffoir de la cinquième.
07:03 Voilà, on étouffe un petit feu.
07:05 Nous sommes dans une présidentialisation qui désormais devient, de mon point de vue, toxique.
07:09 Après sur la question, j'entends ce que vous dites, mais moi je ne peux pas arriver à me résigner
07:14 parce que le monde tourne comme cela.
07:16 Justement, vous savez, les grands changements, les grandes ruptures, ça ne s'est jamais fait avec des roses.
07:21 Monsieur, je voudrais que ça change.
07:23 Oui d'accord, asseyez-vous, là on va signer, on va changer.
07:25 Je ne suis pas du tout à peut-être de la violence politique d'ailleurs.
07:27 - Il y a d'autres moyens d'expression.
07:29 - Oui, mais il y a d'autres moyens d'expression.
07:32 Comment vous faites bouger ?
07:34 Je ne suis pas en train de vous expliquer qu'il faut tout casser.
07:36 Je suis en train de vous expliquer que les actions, Greenpeace a mené des actions il y a des années
07:41 qui étaient extrêmement fortes pour Alexandre Piede.
07:43 - Je vous conseille une expérience de voyage dans le temps.
07:48 Allez sur le site des soulèvements de la Terre.
07:51 On aurait dû les garder dans le formol, on a dû les garder dans le formol depuis les années 70.
07:55 - Pourquoi ?
07:56 - Parce que c'est un gloubi-boulga anti-capitalisme.
07:58 Excusez-moi, je n'ai aucune envie qu'on renverse le capitalisme,
08:02 parce que les pays non-capitalistes ne me font pas envie.
08:04 Donc si ces gens veulent renverser le capitalisme...
08:06 - Après, on peut revoir et ajuster peut-être le capitalisme.
08:09 - Vous savez que le capitalisme demande une régulation, c'est clair.
08:13 Maintenant, s'ils veulent aller en Corée du Nord, qu'ils y aillent.
08:16 - Non, c'est pas ça le sujet.
08:17 - Pardon François, je t'écoute quand tu parles.
08:19 Sois gentil, tu fais la même chose.
08:21 Je dis, quand on regarde leur truc, c'est un espèce...
08:24 En plus, c'est un gloubi-boulga wokis, c'est-à-dire, il y a tout,
08:27 le sexisme, l'homophobie, l'écriture inclusive, toutes ces âneries de l'époque.
08:32 Si vous voulez, c'est des gens... Franchement, moi je n'ai aucune espèce de sympathie,
08:39 ni même, je ne les admire pas du tout, ces gens des sous les mains de la terre.
08:42 Je dis simplement qu'ils ont le droit de parler, c'est tout.
08:45 - Mais quand je vais sur Valeurs Actuelles,
08:47 c'est pas le cas de Causer que je trouve d'un très bon niveau
08:50 par rapport au reste de ce type de presse.
08:52 Quand je vais sur Valeurs Actuelles, c'est un gloubi-boulga pour moi,
08:55 sur l'immigration, etc. Je ne comprends pas.
08:58 Vous pouvez hocher la tête à chacun de son gloubi-boulga.
09:02 Je ne comprends pas dans cette espèce de fourre-tout général
09:05 dans lequel on met l'écologie, le wokisme.
09:08 La gauche aujourd'hui... - Mais c'est eux qui le mettent dans le manœuvre !
09:10 - Non, non, non, mais quand je vous écoute,
09:12 quand je vous écoute, Elisabeth,
09:14 la gauche, elle est forcément indigéniste, wokiste, islamo-gauchiste,
09:19 mais les soulèvements de la terre, une fois que vous avez enlevé toute leur conception,
09:24 soulèvent, lèvent des questions et des questionnements.
09:27 Vous ne pouvez pas changer le monde à un moment donné sans instaurer du rapport de force.
09:31 Je refuse de penser qu'il faille taper sur un flic ou qu'il faille taper sur un élu,
09:35 ça, ce n'est pas mon sujet, mais je pense qu'à un moment donné,
09:38 il faut mettre un rapport de force sur la masse, peut-être sur le nom, pour faire bouger !
09:43 - Non, ça va bien se passer, laissez-moi... Non, mais excusez-moi, vous êtes géniales, ma chère Françoise.
09:47 - Attendez, Elisabeth et ensuite Lionel. - Vous êtes géniales, ma chère Françoise.
09:49 Vous dites "quand on met de côté leur conception", ah ben moi je ne mets pas de côté...
09:53 - Écoutez, quand on met de côté leur conception, moi je juge les gens sur ce qu'ils disent, sur ce qu'ils sont, sur leur programme.
10:01 Or, leur programme, comme tous les écolos d'ailleurs, si vous voulez, il y a un peu d'écologie, ça c'est vrai,
10:06 il y a un peu d'écologie, mais il y a énormément de toutes les lubis wokistes.
10:11 C'est pas moi qui l'ai inventé, allez sur leur site !
10:14 - Pourquoi vous parlez de lubis wokistes ? Moi je vais vous parler de lubis d'Aix-la-Vette !
10:18 - Merci Françoise Debois et Elisabeth Liliot-Lionel !
10:19 Attendez, on ne s'entend plus là, ça ne sert à rien.
10:21 Lionel, pour conclure.
10:23 - Oui, la masse, effectivement, c'est ce qu'il vient de dire Elisabeth,
10:27 on peut faire tout à fait basculer quelque chose qui ne nous convient pas avec un vote du peuple, tout simplement.
10:33 La masse, on l'a déjà, on est 1,60 millions.
10:38 Et si vous faites voter les gens sur des choses particulières, sur l'orientation de votre pays,
10:44 je ne vois pas pourquoi est-ce que la masse n'arriverait pas à faire basculer les choses.
10:47 Quant au capitalisme, je partage complètement, le capitalisme, il a ses défauts, il a ses qualités,
10:53 mais quand vous regardez bien comment ça se passe ailleurs et dans les autres systèmes,
10:56 moi personnellement je préfère un système capitaliste qui me permet, évidemment,
11:00 de vivre peut-être un peu plus en liberté que dans les pays communistes comme la Chine et l'Ukraine.
11:04 On est bien mieux chez nous, croyez bien, que dans les autres pays.
11:08 - C'est une autre forme de capitalisme aujourd'hui en Chine.
11:10 Merci mon cher Lionel, merci Françoise, Elisabeth.
11:15 - Merci, et...
11:17 - You, happy birthday !
11:20 - Ben oui, Françoise Deguas, 28 ans aujourd'hui, Françoise Deguas.
11:25 - Je l'emmène en boîte, elle a déjà été jusqu'à 5h du matin.
11:29 Merci Valérique, merci beaucoup.
11:31 - Belle anniversaire à vous, ma chère Françoise.
11:34 - Très sympa, merci beaucoup.
11:35 - Merci, dans un instant on se retrouve, on va poursuivre les débats avec tous les débatteurs de Valérie Expert.
11:40 On va faire aussi un point dans un instant sur les orages avec des inondations et des endroits assez sensibles dans le grand sud-ouest.

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