"Dans l'entrepreneuriat comme dans le sport, il faut s'entourer des bonnes personnes"

  • avant-hier
Dans C'est Excellent, Judith Beller reçoit Solange Siyandje, avocate et auteure de "L’affaire Sylla" - Ed. Gallimard & Yoann Huget, ancien joueur du Stade Toulousain

---

Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
Nous suivre sur les réseaux sociaux
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
☀️ Et pour plus de vidéo du Grand Matin Sud Radio : https://youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDRJgbMndsvDtzg5_BXFM7X_

##C_EST_EXCELLENT-2024-09-29##

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonjour à tous, c'est excellent, l'émission qui crée le lien, comme tous les dimanches
00:08à 19h, qu'on tente de vous retrouver sur Sud Radio.
00:10Du stade doulousin au SUH1, en pro D2, sans oublier l'Aviron Bayonet et l'équipe de
00:15France.
00:16L'ancien joueur de rugby français, Yohann Ugey, était un performeur remarquable sur
00:19le terrain.
00:20Yohann, vous avez dû mettre un terme à votre parcours en 2021 suite à une blessure et
00:24qu'à cela ne tienne, vous avez continué à performer, vous êtes retourné aux études,
00:27vous bossez aussi sur un livre qui retrace votre histoire, pour aider les athlètes
00:31à mieux appréhender cette phase cruciale de la reconversion, car vous êtes notamment
00:34conférencier, consultant.
00:35Une histoire de vie comme on les aime, vous êtes ici pour vous raconter, cher Yohann
00:39Ugey, bienvenue sur Sud Radio.
00:40Merci Judith, bonjour.
00:41Avec plaisir, bonjour.
00:42Elle est avocate au barreau de Paris et conseillère auprès de dirigeants de start-up, forte d'un
00:47parcours académique prestigieux avec un master en contentieux des affaires, un MBA en droit
00:52des affaires aussi.
00:53Solange Cianje partage son expertise à l'école européenne d'intelligence économique notamment
00:57Solange, vous ne vous arrêtez pas là puisque vous êtes devenue auteur, vous êtes lancée
01:02dans l'écriture avec la sortie chez Gallimard en 2024 de L'Affaire Sylla, qui est votre
01:06premier roman, un polar judiciaire qui mêle droit et fiction, tout un pogramme évidemment
01:10dont vous allez nous faire part ce soir, bienvenue dans cet excellent.
01:12Yohann Ugey, un parcours varié on le dit, vous avez un parcours varié dans le rugby,
01:20notamment au SUH1, en pro D2 je l'ai dit, vous avez rejoint ensuite l'avion Bayonet,
01:24vous avez été sélectionné pour l'équipe de France en 2010, est-ce que finalement votre
01:30retour au stade Toulousain en 2012 c'était logique et puis ça a été aussi un moment
01:34clé de votre carrière aussi, très important pour vous ?
01:36Oui très important, parce que j'avais un plan de carrière et j'avais le choix, je
01:41me suis retrouvé assis en face de M. Aflelou, qui était l'ancien président de l'avion
01:45Bayonet, il me proposait trois ans de contrat, M. Aflelou arrivait du foot, donc un contrat
01:49assez intéressant financièrement, et Toulouse n'est pas du tout dans ce thème-là du financier,
01:56c'est plus prestigieux d'aller à Toulouse, et j'ai regardé M. Aflelou et j'ai dit je
02:02suis obligé de suivre mon coeur, et mon coeur me dit de retourner à Toulouse, donc logiquement
02:06je suis retourné à Toulouse.
02:07D'accord, et alors ça vous a permis aussi d'avoir plusieurs titres, derrière, nationaux,
02:12internationaux, je vais donner quelques exemples quand même pour les auditeurs, les auditrices,
02:17vous êtes à 63 sélections en équipe de France, 2 Coupes du Monde, 6 tournois d'estimation,
02:22un titre de champion d'Europe avec le Stade Toulousain en 2021, trois titres de champion
02:26de France avec le Stade Toulousain en 2008, 2019, 2021, un titre de champion de France
02:31Prode 2 avec le SUH en 2010, dans ces nombreux titres, vous en avez beaucoup, lequel vous
02:37a le plus transporté, lequel a le plus de signification pour vous Yoann Ogier ?
02:41Celui qui a le plus de signification aujourd'hui, je dirais celui de 2019 avec Toulouse, après
02:478 ans d'attente pour Toulouse au rugby, attendre 8 ans pour avoir un titre c'est compliqué,
02:54on sentait l'attente du public, l'attente des supporters et surtout des joueurs en s'arrêtant
03:00en demi-finale, et ça a été un long chemin de croix parce qu'il y a eu un entraîneur
03:07historique, Guinovesse, qui a fait sa passation avec Gomola aujourd'hui, il a fallu tout reconstruire
03:12avec une nouvelle génération qui arrive et qui performe aujourd'hui, et le temps que
03:16la mayonnaise prenne, ça a mis 2-3 ans, un petit temps de latence, un changement aussi
03:21de présidence, le président René Bousquetel qui est aujourd'hui à la Ligue et Guinovesse
03:27qui était parti à l'équipe de France, donc il fallait tout réorganiser, le club
03:30aussi, ça a pris 6 ans, et maintenant c'était vraiment le titre que tout le monde attendait,
03:37une place du Capitole qui était archi pleine et c'était celui qu'il nous fallait.
03:42Qu'est-ce que vous auriez comme petite anecdote de ce beau moment à partager avec nous et
03:47avec les auditeurs ? De coulisses peut-être ?
03:52Non, c'est juste qu'on fait ce sport pour rassembler les gens, procurer du plaisir
03:58et transmettre ce plaisir que nous on éprouve aussi sur le terrain, et on s'aligne, vous
04:03savez quand on sort pour attendre le président Emmanuel Macron, et à ce moment-là je jouerais
04:11dans les tribunes et je vois ma famille et mes amis qui étaient là, et je me suis
04:17dit c'est super de les avoir amenés jusqu'à Paris, et maintenant on ne peut pas passer
04:21à côté.
04:22C'est une motivation première ça, ouais, une grosse motivation parce qu'on sent des
04:27responsabilités aussi, et à partir de ce moment-là, après on se laisse dans la bataille,
04:31on ne calcule plus rien, mais le fait de partager ça avec nos proches c'est important.
04:36Alors en 2021, vous avez eu une blessure qui est un peu à mi-terme, hélas à votre carrière,
04:41au talon d'Achille, c'est une transition qui a été marquée par une prise de conscience
04:46psychologique assez difficile pour vous, vous en parlez notamment de la sensation de vide
04:52sans les copains, c'est ça en fait, c'est toute cette force du groupe aussi qui disparaît
04:56tout d'un coup, et on se retrouve un peu avec soi-même, c'est ça, et c'est pas si
04:59simple quoi.
05:00C'est pas si simple, parce que j'annonce ma carrière en décembre, et j'avais très
05:05mal au talon d'Achille, je savais que ça pouvait rompre à tout moment, et ça arrive
05:09au mois d'avril, donc tout était un peu planifié, la reprise des cours, mon master,
05:17mais je ne m'attendais pas à cette coupure sociale, pendant 15 ans, je vis avec 35 mecs
05:23tous les jours, de 8h du matin à 17h, on fait des blagues enfantiles, pour nous qui
05:30sont normales, dans notre vie, mais pas forcément pour les autres non plus, donc je suis arrivé
05:38en cours en septembre, je commençais à avoir les mêmes habitudes, parce que vous êtes
05:42retourné à l'école en fait, vous avez eu des très beaux études, en septembre j'ai
05:45repris les cours, et ma première main aux fesses à un mec qui n'a pas été apprécié
05:49pour le saluer, je me suis dit attends, t'es plus dans le vestiaire, il faut reprendre
05:52les codes de la vie normale, on n'est pas en serviette là, il faut que je reprenne
05:56les codes de la vie normale, et c'est vrai que c'est dur pour nous, parce qu'on vient
06:00d'une autarcie quand même, mis à part avoir du monde le week-end, mais on a des
06:05codes de vie à reprendre, et après cette coupure sociale, des whatsapp qui n'arrivent
06:11plus, des mails qui n'arrivent plus du club, et organiser notre planning, pendant 15 ans
06:16on ne fait pas notre planning.
06:17On a tout fait pour vous, c'est ça, alors vous êtes en pleine résilience, on peut
06:23le dire, d'ailleurs vous en parlez de votre histoire, vous êtes en train de l'écrire,
06:27et vous avez envie de retranscrire cette période-là pour préparer les joueurs, c'est ça, c'est
06:32vous qui le dites, c'est important de préparer ceux qui vont se retrouver dans la même situation
06:35à un moment donné aussi.
06:36Je ne sais pas si on peut préparer, parce que ça se vit, ça se prépare un peu, mais
06:43ça se vit, parce que les envies que j'avais à 25 ans, et mes envies à 35, elles ont
06:47complètement évolué, donc c'est bien de préparer son après-carrière, il n'y a aucun
06:52problème, mais nos envies évoluent avec notre âge.
06:55Donc difficile de se projeter vraiment finalement.
06:57On ne peut pas se projeter.
06:58J'ai discuté avec un ancien joueur, il avait fait des études de génie civil, et là aujourd'hui
07:03il est ostriculteur.
07:04D'accord.
07:05Parce que c'est une passion qui peut arriver comme ça, et il s'est jeté dans...
07:07C'est drôle les reconversions quand même, c'est intéressant.
07:09Et il faut suivre la vie aussi, je pense qu'il faut suivre la vie, notre vie personnelle
07:12aussi, quand j'ai arrêté j'ai divorcé également, donc...
07:16Cataclysme.
07:17Pas cataclysme, un renouveau de vie.
07:19Renaissance.
07:20Renaissance, je ne l'ai pas vu comme un cataclysme, malgré cette coupure sociale et professionnelle,
07:27mais j'en ai profité pour me recentrer sur mes études, passer mon master, et ça m'a
07:30pris beaucoup de temps.
07:31Bon.
07:32Alors justement, Solange Syandji, le changement à vous aussi, il est familier, parce que
07:37vous avez commencé par une carrière de juriste, ensuite vous êtes devenue avocate, maintenant
07:42vous avez une carrière que vous vous êtes créée aussi, puisque vous écrivez votre
07:45premier polar, vous devenez auteur, c'est ça en fait finalement, c'est à la force
07:49de l'instant, à la force du poignet, puis c'est suivre son envie ?
07:51Oui, suivre son envie, je pense que c'est hyper important, et je pense que souvent on
07:59ne s'écoute pas, on se dit qu'on ne peut pas, et moi je fonctionne énormément par
08:07l'envie, quand j'ai envie de faire quelque chose, je le fais.
08:10Voilà, donc juriste pendant plusieurs années, et puis un matin j'ai eu envie d'être
08:17avocate.
08:18D'accord.
08:20Je me suis dit, il faut le faire, en dépit de ce qu'on disait, parce qu'autour de
08:23vous, vous avez toujours des personnes qui vont voir les difficultés, on ne dit pas
08:27qu'il n'y en a pas.
08:28On m'a dit qu'il ne faut pas écouter les gens qui vous aiment, c'est ce qu'on m'a
08:30dit souvent, parce qu'ils veulent votre bien, et ceux qui ne vous aiment pas non plus.
08:33Bon, il ne faut écouter personne quoi en fait.
08:35Non, parce que les gens sont souvent lucides, c'est vrai, ils sont lucides, ils vont vous
08:39dire...
08:40Ou ils ont peur pour vous quoi.
08:41Mais bien sûr.
08:42Donc c'est souvent la lucidité, mais je pense que quand on regarde trop les difficultés,
08:47on ne le fait pas, parce qu'on anticipe ce qui peut mal se passer, et on ne le fait
08:53pas.
08:54Et je pense qu'il faut regarder le rêve, regarder l'aboutissement, en essayant au
08:57maximum d'évacuer tout ce qui peut être autour.
09:01Donc moi c'est comme ça que je fonctionne.
09:04Yoann UG, c'est aussi ce que vous nous racontez dans ce livre à venir, c'est la puissance
09:09de l'adaptation au changement et de l'instinct quoi, aussi non ?
09:14L'instinct fait beaucoup, après ça se prépare aussi.
09:17Je ne pense pas que selon que j'ai passé de juriste à avocat sans rien préparer.
09:22A priori, on a bossé, oui.
09:23Donc ça se travaille.
09:25Mais c'est vrai que pour rebondir sur ce que tu dis, les gens qui nous aiment, je sais
09:30que ma famille me dit quand est-ce que tu reviens dans le Sud, mais aujourd'hui ma vie
09:34n'est pas encore dans le Sud, et les gens nous projettent une vie, et des fois on a
09:39tendance à suivre ce lien-là, alors que nos envies sont complètement différentes,
09:44et aujourd'hui j'essaie de préparer l'avenir avec ce que j'aime et ma passion.
09:49Et donc, c'est quoi la passion ?
09:51La passion ça reste autour du sport, bien entendu, donc faire des conférences aussi
09:56en entreprise, la transversalité entre le monde de l'entreprise et le sportif, parce
10:01qu'il y a quand même une corrélation entre les deux, et ensuite partager mon expérience
10:07notamment à travers un livre, mais ça n'a pas pour but de donner des conseils ou d'honneur
10:12de leçon, c'est juste partager mon expérience, parce que ça se prépare.
10:15Parce que ça fait du bien aussi, non ?
10:18Ça fait du bien de retranscrire des fois des émotions, et on a tendance à être pudique,
10:23parce que le sport qu'on pratique est assez macho, donc il faut se libérer, libérer
10:28sa parole.
10:29On a pas le droit de pleurer.
10:33Vous êtes bien sur Sud Radio avec l'ancien pilier du Stade Toulousain, consultant et
10:37conférencier aussi, Yohann Uget, et l'avocate Solange Jossi-Andrzej, auteure de L'Affaire
10:42Sylla, qui est sortie chez Gallimard.
10:44C'est excellent, vous le savez, à tout de suite.
10:51Et oui, c'est excellent sur Sud Radio avec le champion de rugby, Yohann Uget, ancien
10:55joueur vedette du Stade Toulousain et de l'équipe de France notamment, consultant
10:58et conférencier.
10:59Et Solange Jossi-Andrzej, avocate au Barreau de Paris et auteur d'Opola, avec son premier
11:04roman, L'Affaire Sylla, qui est publié chez Gallimard.
11:07Alors chère Solange, on va parler un peu de votre roman, le pitch déjà pour les auditeurs.
11:11Cinq personnes en rémission de cancer meurent mystérieusement après avoir consulté un
11:15guérisseur qui s'appelle Moussa Sylla.
11:17C'est un espèce de marabout, c'est ça ?
11:20Oui, pour être facile, mais c'est un guérisseur.
11:24D'accord.
11:25C'est très différent du marabout.
11:26Expliquez la différence.
11:27En fait, le marabout, souvent on dit que les marabouts sont des charlatans, parce que
11:33tout le monde peut s'improviser marabout.
11:35Un guérisseur, c'est quelqu'un qui va vous soigner et Moussa Sylla soigne à partir
11:40de plantes.
11:41D'accord.
11:42Donc c'est un peu ce qu'on appelait sorcière dans notre culture à nous.
11:45Voilà, c'est ça.
11:46Et parce qu'il faut savoir qu'en Afrique, notamment dans beaucoup de pays, si vous voulez
11:54vous soigner, c'est très compliqué de vous rendre à l'hôpital.
11:57Il y a des villages reculés qui n'ont pas d'hôpitaux, donc ils vont recourir à des
12:00plantes et vont notamment s'adresser...
12:02Ils sont de l'homéopathie quoi.
12:03Exactement.
12:04Et aussi, la plupart des médicaments sont faits à partir de plantes, ce sont des plantes
12:09synthétisées.
12:10D'accord.
12:11Intéressant.
12:12Voilà, c'est ça.
12:13Et alors ce Moussa Sylla, il est accusé par la justice, du coup.
12:16Alors il y a Béatrice Cooper qui est l'avocate de ce monsieur qui découvre qu'une des victimes
12:20avait des liens avec Merculix, qui est l'entreprise pharmaceutique où travaille son mari.
12:24Ça semble être un détail mineur, mais ça va la plonger dans une enquête complexe.
12:28On ne va pas en dire plus.
12:29Évidemment, vous êtes basé un petit peu sur vous, quoi, j'ai envie de dire.
12:35C'est sûr, Béatrice est avocate, je le suis également, mais ça s'arrête là, je dirais.
12:39En fait, je voulais surtout une histoire, bon un polar parce que j'aime ce style-là,
12:46mais aussi parler peut-être de faits de société, notamment Merculix, qui n'est pas très éloigné
12:52des Big Pharma qu'on connaît.
12:54De Monsanto et tout.
12:55Exactement.
12:56Pfizer.
12:57Parlons vrai sur Sud Radio.
12:58Je ne cite pas de nom, mais c'est vrai qu'on a tendance à croire, mais je crois qu'on le
13:03croit de moins en moins, que Big Pharma est là pour nous soigner, mais on est surtout
13:08là pour apporter de l'argent à Big Pharma et Big Pharma, parfois, nous recule devant
13:14rien pour gagner cet argent.
13:16Et notamment, ce livre met le doigt sur ce travers des entreprises pharmaceutiques dont
13:22le profit est parfois plus important et même souvent plus important que la santé.
13:27Et alors, c'est un peu une métaphore d'Abelle et Cahun, parce que c'est le combat de ces
13:31géants de l'industrie pharmaceutique, qui est aux pratiques totalement amorales, on
13:35peut le dire.
13:36Un guérisseur et deux jeunes avocats, donc on a quand même un géant et d'un côté,
13:39et puis une petite personne de l'autre, j'ai envie de dire.
13:43C'est ça, c'est un peu Goliath, le Goliath, ça va être Big Pharma, et puis les autres
13:51qui sont petits.
13:52Et là, on voit à travers aussi ce guérisseur l'intérêt qu'il pourrait avoir pour Big
14:01Pharma.
14:02Bien sûr.
14:03Alors, il y a aussi ce sujet de l'éthique dans l'industrie pharmaceutique et en même
14:07temps le sujet de la détermination des avocats.
14:09Donc ça, on en a parlé de ce problème de cette industrie.
14:13Sur la détermination des avocats, on a envie de dire que finalement, on se rend compte
14:17qu'un avocat, c'est quelqu'un qui est obligé d'aller tout droit et de ne pas lâcher le
14:21morceau, j'ai envie de dire, jusqu'à la réalisation.
14:25Oui, je pense que les meilleurs avocats, ce sont les avocats déterminés.
14:30Ça signifie que quel que soit le client que vous choisirez, bon ou mauvais, méchant ou
14:36gentil, peu importe, il faut aller au bout, il ne faut pas lâcher, il faut se battre.
14:42Et on est quelque part là pour prendre les coups pour nos clients.
14:47Et oui, la détermination est hyper, hyper importante.
14:51Il faut être combattant.
14:52Il faut être combattant.
14:53Il ne faut pas lâcher.
14:54Alors, explorer ces thèmes éthiques à travers la fiction, c'est aussi ce qui vous a donné
14:59envie d'écrire.
15:00Vous avez envie de raconter quelque chose qui vous touche.
15:04Alors, en fait, ça ne s'est pas passé exactement comme ça.
15:06C'était pendant le Covid, je pense que le Covid a révélé pas mal de gens.
15:13Moi, j'ai toujours beaucoup lu, j'écrivais quand j'étais ado.
15:18Et puis, pendant le Covid, avec ce qui se passait, on avait des morts quotidiens.
15:23Ça signifie que tous les jours, vous ouvrez, vous allumez la télé ou écoutez la radio,
15:27on vous disait il y a 10 000 morts, etc.
15:30J'en avais marre.
15:31Donc, j'ai tout coupé.
15:32J'ai pris mon ordinateur et c'était une forme d'évasion.
15:36Et naturellement, en fait, quand j'ai écrit, je pense que je ne peux pas écrire sans parler
15:43de la société.
15:44Et donc, à ce moment-là, c'est Big Pharma.
15:46C'est pour ça que ça a pris la forme d'un peu là aussi ou parce que c'est un genre
15:50qui...
15:51C'est un genre qui me plaît.
15:52J'aime bien l'enquête.
15:53J'aime bien le mystère et j'aime bien découvrir.
15:56Et là, je dirais Big Pharma s'est imposé à ce moment-là.
16:01Mais ça aurait pu être autre chose.
16:02Est-ce que ça a influencé ce livre qu'on rappelle, La Fersila, qui est sorti chez Gallimard.
16:07Est-ce que ça a influencé aussi vos choix de clients ou votre manière peut-être de
16:11vous adresser à eux derrière ? Est-ce que ça vous a fait évoluer dans votre travail
16:15de la vie civile ?
16:16Alors, ça ne m'a pas fait évoluer dans mon métier.
16:19Je dirais que ça m'a apporté une chose de plus à faire, la promo.
16:22Ah oui ? Bienvenue d'ailleurs.
16:26Et puis, voilà, un peu des voyages et découvrir une vie aussi parmi les auteurs, qui est aussi
16:33très sympathique.
16:34C'est quelque chose qui me détend, je dirais, qui me sort de mon métier, qui est plutôt
16:40stressant.
16:41Et là, voilà, avec vous, je passe un bon moment notamment.
16:43Ah bah écoutez, vous reviendrez.
16:45Alors, pensez-vous que justement, il y a une synergie entre votre rôle d'avocate et du
16:50coup, votre rôle d'auteur ?
16:52Pour ce roman-là, oui, complètement, puisque c'est mon métier qui m'a aussi inspiré
16:59l'histoire.
17:00Et puis, à travers le livre, j'explique un peu la procédure.
17:03Mais ça signifie que, comme je suis avocate, je ne pouvais pas écrire un livre avec une
17:07procédure tronquée.
17:09Donc, j'étais obligée de la suivre à la lettre.
17:14D'accord.
17:15Ça vous donne forcément une structure, un squelette, j'ai envie de dire, qui fait que
17:20finalement, c'est peut-être plus facile, effectivement.
17:22Oui, c'était plus facile, effectivement.
17:23Parce que du coup, vous parlez de quelque chose qui vous est propre et en même temps
17:26que vous êtes obligé, un ordre que vous êtes imposé, j'ai envie de dire.
17:29C'est ça.
17:30Ça signifie la garde à vue, le procès, la prison, tous ces éléments.
17:36Que vous connaissez, du coup.
17:37Voilà, sont beaucoup plus naturels quand vous êtes avocat.
17:40Bien sûr.
17:41Yohann Nuger, vous vous êtes passé, on l'a dit tout à l'heure, d'une carrière de joueur
17:44de rugby à celle de conférencier, de consultant, vous écrivez maintenant.
17:48Je peux vous poser la même question sur la synergie entre votre parcours sportif et
17:52vos nouvelles activités.
17:53De toute façon, c'est un peu évident parce que quand vous faites des conférences où
17:55vous parlez de ce lien très fort qu'il y a entre le compétiteur et le chef d'entreprise,
17:59par exemple, etc.
18:00Mais finalement, c'était presque naturel, le suivi de votre chemin.
18:03Naturel, je ne sais pas, j'ai suivi...
18:05Vous vous êtes posé la question ou pas ?
18:06Non.
18:07D'accord.
18:08J'ai refusé pas mal de postes comme prédestiné.
18:12Mais est-ce que j'en avais vraiment envie ? Pas forcément.
18:15Tu étais quoi comme poste, par exemple ?
18:18Préparateur physique.
18:19Vous n'avez plus envie d'être forcément dans le sport en tant que tel, c'était plus
18:23la réflexion autour ?
18:24Pas trop sur le terrain, parce que j'ai assez donné.
18:27Je pense que quand on s'est employé, on a donné 200% avec beaucoup de sacrifices.
18:31J'avais envie de tourner la page, sur le terrain, mais après j'ai peut-être autre
18:36chose à apporter extérieurement, avec notre vision et le fait de pouvoir transmettre via
18:44des conférences de consulting aussi en entreprise, me permet de positionner le personnel et le
18:52professionnel en tant que compétiteur, mais aussi l'esprit collectif qu'il y a dans
18:57une entreprise.
18:58Et je pense que des fois, on oublie de partager nos expériences, parce qu'on a peur de
19:03se faire voler notre idée, on a peur de se faire...
19:05Et je pense, et grâce au master que j'ai pu passer, être entouré et partager nos
19:11différents points de vue, nos différentes difficultés aussi, on n'ose pas parler des
19:16difficultés.
19:17Je pense que ça peut être un atout majeur pour l'entreprise et des fois, on travaille
19:23des open space, mais personne ne se parle, on a forcément le casque et je trouve ça
19:26dommage.
19:27Et j'essaie d'inculquer, notamment de discuter une fois par semaine avec quelques collaborateurs
19:33et ça change pas mal.
19:34Le travail d'équipe, c'est quelque chose qui vous parle vous aussi, j'imagine Solange,
19:40dans le contexte de votre métier, l'émulsion, elle est importante, avec les collègues,
19:44sur les affaires, etc.
19:45Pas tant que ça.
19:46Ah, ok.
19:47C'est plus un travail de solitaire, finalement.
19:51Oui, en fait, le travail d'avocat est un travail très solitaire, même si, bon, moi,
19:56j'ai un petit cabinet...
19:57Vous êtes dans des cabinets ensemble, en général.
19:58C'est ça, oui.
19:59On peut être dans des cabinets ensemble et créer des synergies, mais ça reste un travail
20:04assez solitaire et malheureusement, c'est aussi un métier où chacun protège un peu
20:11sa clientèle.
20:12Et voilà.
20:13Est-ce que c'est pour ça, du coup, que vous vous êtes mis à conseiller des patrons ? Parce
20:17qu'on l'a dit, tout à l'heure, vous conseillez des start-up.
20:19C'était aussi pour être dans une nouvelle synergie, d'énergie, vraiment.
20:24Exactement, parce que quand j'étais en entreprise, vous avez un patron, vous travaillez pour
20:30l'entreprise et moi, j'avais envie d'être au contact.
20:33Et je dirais, les entrepreneurs, les patrons de start-up, etc., c'est imposé, naturellement.
20:40Et je trouve que le lien, en fait, est beaucoup plus fort aussi, même dans ce que vous faites.
20:48Parce que lorsque vous accompagnez des gens, forcément, le métier va être fait différemment.
20:53Donc oui, c'était important pour moi de procéder de cette façon-là.
20:58De procéder avec, justement, aussi une vision peut-être différente de la vôtre, j'imagine.
21:04Alors, une vision différente dans le métier, je dirais, d'avocat et puis surtout différente
21:11du métier de juriste.
21:12Parce que quand vous êtes juriste, vous travaillez pour une boîte, vous traitez les dossiers
21:17de la boîte.
21:18Vous êtes moins libre.
21:19C'est souvent les mêmes dossiers.
21:20Là, quand vous avez affaire à des personnes, c'est totalement différent.
21:22Bien sûr.
21:23Allez, merci d'être avec nous sur Sud Radio.
21:25C'était un bon choix.
21:26Je dirais même plus.
21:27C'est logique.
21:28Avec Yohann Uges ce soir, ancien joueur emblématique du Stade Toulousain, consultant conférencier,
21:32puis Solange Siyangé, avocate au barreau de Paris et auteure.
21:36Vous restez avec nous, surtout.
21:37A tout de suite.
21:38Sud Radio, c'est excellent, Judith Beller.
21:42Merci d'écouter Sud Radio, c'est excellent.
21:45Comme tous les dimanches, vous êtes ici, chez vous, avec Yohann Uges, ancien champion
21:48du Stade Toulousain, membre de l'équipe de France de rugby et qui partage son expertise
21:52en tant que consultant conférencier.
21:53Bientôt un livre.
21:54Puis vous pouvez l'écouter sur Sud Radio, dans Sud Radio Rugby aussi.
21:57Puis à ses côtés, Solange Siyangé, avocate au barreau de Paris, qui fait ses débuts
22:02littéraires avec son premier roman, L'affaire Sylla, qui est publié chez Gallimard.
22:06Alors, tous les deux, c'est une question pour l'un et l'autre.
22:09Le mental, on est d'accord qu'il joue un rôle central dans les carrières que vous
22:14avez choisies.
22:15Quelle stratégie on met en place pour garder la force, Yohann, quand on a des doutes, quand
22:22on a des moments de flottement, mais même pas forcément en transition pendant une carrière
22:28Quelle stratégie vous vous mettez en place pour garder le cap dans ces cas-là ?
22:31Une routine de travail.
22:33Oui.
22:34Exactement.
22:35Je pense qu'il ne faut pas se laisser submerger par les émotions positives ou négatives.
22:40Le plus important, c'est d'avoir sa routine et d'avoir confiance en cette routine.
22:43Et j'aimais bien une phrase d'Arsène Wenger, un entraîneur d'Arsenal, qui disait l'endurance
22:49mentale au travail.
22:50C'est-à-dire qu'il y en a, certaines personnes vont travailler pendant beaucoup de temps,
22:56pendant l'abse de temps de 2-3 mois pour arriver à leur objectif.
22:59Et je pense que si on garde une routine de travail dans les moments où ça va un peu
23:03moins bien, on arrive à se focaliser dessus et à reprendre confiance petit à petit.
23:08Donc, il vaut mieux en faire un petit peu tous les jours que beaucoup d'un coup, c'est
23:11ça que vous dites.
23:12Je pense.
23:13C'est ma façon de fonctionner.
23:14Et alors vous, Solange, dans les moments difficiles, parce qu'être avocat, c'est aussi être
23:19entrepreneur.
23:20Qu'est-ce que c'est les stratégies pour ne pas sombrer justement dans ce stress, cette
23:25angoisse qu'on peut tous connaître d'ailleurs ?
23:27Moi, je médite.
23:29Je médite en fait tous les matins.
23:34Je me réveille, c'est la première chose que je fais.
23:36Enfin, j'essaye tous les matins, en tout cas quand on compte une demi-heure.
23:41C'est long, 30 minutes, vous avez essayé déjà ?
23:46Trois.
23:47Ça ne va pas du tout avec mon tempérament.
23:50En fait, je pense que ça peut aller avec tous les tempéraments.
23:54Ce qu'il faut faire, c'est concentrer son esprit sur un point précis, se couper, dire
24:01aux enfants « vous n'ouvrez pas la porte ». Et puis si vous pouvez, vous cacher les
24:05yeux, rester dans le noir et être vraiment focus.
24:09Et ça calme.
24:10D'accord.
24:11Et ça, ça vous permet vous d'attaquer n'importe quoi dans la journée ?
24:14Ah oui, une fois que j'ai médité, j'ai envie d'embrasser tout le monde.
24:16C'est peut-être ça que je devrais faire effectivement.
24:20Dans quelle position vous méditez ? Assis, debout ?
24:23Je suis assis.
24:24Vous restez sur votre lit ?
24:25Oui.
24:26Ok.
24:27Et vraiment, ça calme et vous commencez une journée hyper apaisée.
24:32Ok.
24:33Écoutez, les auditeurs et auditrices de Sud Radio, si vous voulez me faire un retour
24:36d'expérience et tenter la méditation tous les matins, on peut tous essayer sans parler
24:41derrière.
24:42Johan, ça vous paraît ça, la méditation ?
24:43Non, je ne peux pas.
24:44Non ?
24:45Parce que dès que je me lève, il faut que je sois actif et dès que j'ouvre un oeil,
24:52il faut que je parte et m'habille et claque la porte.
24:55Je préfère méditer peut-être le soir.
24:57Peut-être qu'on a un problème, vous et moi.
24:58Non, mais je préfère peut-être méditer le soir avant de dormir pour évacuer peut-être
25:01certains stress.
25:02Oui.
25:03Le matin, pour moi, je suis en pleine forme, j'ai bien dormi et je n'ai pas de soucis
25:08à vouloir embrasser tout le monde.
25:09Dès le matin, je suis hyper joyeux.
25:10Ok.
25:11C'est quoi la leçon du bonheur ? Il y a une recette quelque part ?
25:16Faut dormir.
25:17Oui, ça, c'est important.
25:19Yoann UG, votre message clé, c'est l'importance de la réflexion sur l'avenir sans forcément
25:25anticiper.
25:26Vous l'avez dit tout à l'heure, parce que l'homme que tu es à 25 ans n'est pas le
25:30même à 35.
25:31C'est une phrase qu'on peut tous appliquer finalement, c'est de réfléchir sans anticiper.
25:38De réfléchir sans anticiper, c'est exactement avoir une… j'aime bien phaser certaines
25:47étapes de ma vie, comme mon plan de carrière quand j'étais dans le rugby et mon plan
25:52d'après carrière.
25:53Mais entre les deux, il faut être pleinement investi et c'est dur de prévoir quelque
25:59chose sur dix ans.
26:00Je conçois que c'est hyper compliqué.
26:04Quand j'ai approché la fin de carrière, je commençais à m'intéresser sur mes envies,
26:10ma vie de famille aussi.
26:11Et c'est pour ça, à ce moment-là, que j'ai repris mes études pour voir comment
26:16était la vie.
26:17Parce qu'on a beaucoup planifié pour vous, vous avez été vraiment dans un cadre, etc.
26:20Donc l'idée c'était aussi de laisser faire.
26:22C'est aussi pour ça que vous avez envie de ne pas forcément projeter aujourd'hui.
26:25Aujourd'hui, je projette un peu plus que quand j'étais rugbyman, autrement, sur
26:31deux-trois ans.
26:32Parce qu'on n'a pas de contrat, avant on signait un contrat de quatre ans et on savait
26:36que pendant quatre ans on était tranquille et qu'on pouvait travailler sur d'autres
26:39sujets.
26:40Aujourd'hui, je planifie sur deux-trois ans, mais c'est assez complexe parce qu'on n'a
26:45pas de maîtrise aujourd'hui dans la société.
26:48Les contrats sont de plus en plus rares et il faut avoir d'autres sources de revenus.
26:53Oui, il faut être bien imaginatif, je confirme.
26:56Solange Yandier, je vous cite à votre tour, vous, vous avez dit que la fiction permet
27:01d'aborder des vérités que la réalité ne peut pas toujours exprimer.
27:04Et c'est ça que vous avez envie de faire ?
27:06Oui, complètement.
27:07En fait, là, j'écris mon deuxième roman, il est en cours et je pense que l'écrire
27:14et je pense que Johan, je suis en train d'écrire aussi actuellement.
27:18C'est un exécutoire, c'est vraiment un véritable exécutoire parce que ça permet
27:24de mettre sur le papier des choses qu'on ne peut pas exprimer d'une certaine façon
27:31ni publiquement même parfois, et parfois ce sont des peurs, parfois ce sont des colères.
27:37Vous avez le droit de les mettre et dire non, c'est pas moi.
27:39C'est ça, vous le faites dire par un personnage.
27:43Du coup, ça vous dédouane, c'est vrai que c'est pas mal.
27:46Oui, complètement.
27:47Entre ça et la méditation, vous êtes forte Solange.
27:48Oui, c'est ça.
27:49On m'a demandé, vous avez tué telle dans votre roman, c'était quelqu'un en particulier ?
27:54J'ai dit non.
27:55Ok.
27:56Donc c'était qui ?
27:57Alors si moi, je suis morte dans votre prochain roman, je saurais pourquoi.
28:04Non, mais vous aviez quelqu'un en tête pour sortir de la blague ?
28:08Oui, forcément.
28:09C'est-à-dire que vous réglez vos comptes à l'intérieur de vous, et ça vous met en paix.
28:13C'est ça, ça permet de régler ses comptes.
28:16Est-ce que vous pensez tous les deux que les dirigeants, ils devraient bénéficier finalement,
28:22ils doivent faire, mettre en place une approche similaire à celle des athlètes ou même
28:26les entrepreneurs d'ailleurs, dans leur préparation mentale pour justement gérer tous ces défis
28:30de tous les jours ?
28:31Yohann Ugey ?
28:33Je ne pense pas qu'on puisse apporter quelque chose de différent par rapport à leur expérience
28:39parce qu'ils ont beaucoup d'expérience sur le terrain.
28:41Par contre, là où on a un point positif et avec quelque chose à apporter, c'est sur
28:46le plan collectif, de partage, d'entraide et de solidarité.
28:50Aujourd'hui, on vit dans une société assez individualiste et il faut s'entourer des jeunes,
28:58des moins jeunes et c'est important d'avoir des jeunes qui sont inexpérimentés mais
29:02avec une vision totalement neuve de la société et avoir une transversale.
29:07On va dire quelqu'un qui transmette les bienfaits de la société pour que ça perdure et que
29:15la société soit pérenne.
29:16Donc, avoir de l'expérience et les jeunes qui arrivent, c'est un bon mix, je trouve,
29:22dans une entreprise.
29:24Et des fois, on est un peu réticents sur les entrepreneurs.
29:27Sur les jeunes et sur les seniors aussi d'ailleurs.
29:29Bien sûr.
29:30Et vous Solange, est-ce que vous pensez que le mental de l'athlète, du compétiteur,
29:35c'est celui de l'entrepreneur ?
29:36Oui, complètement.
29:37Parce que je pense que l'entreprenariat est très compliqué.
29:43Parce qu'aujourd'hui, on sait que les entreprises, les jeunes entreprises, de moins de trois
29:48ans sont très peu à tenir et si en tant qu'entrepreneur, on n'est pas endurant,
29:53il faut être extrêmement endurant, on n'est pas accompagné, c'est très compliqué de réussir.
29:59Donc, l'équipe est importante aussi.
30:01Oui, l'équipe est super importante.
30:02Je pense qu'être bien entouré, c'est 50% de la réussite de l'entrepreneur.
30:08Et alors vous, vous donnez du sens, selon Sihandou, on va quand même le dire, vous
30:11êtes, ça j'ai le droit de le citer, celui-là, vous avez comme client une association qui
30:15s'appelle One Vision Agency, qui s'engage notamment pour une maladie qui fait des ravages
30:19en Afrique, qui s'appelle la drépanocytose.
30:21Ils font une soirée, d'ailleurs, ils ont fait une soirée mercredi dernier chez Arcurial,
30:27qui était un dîner de gala, mais c'était pour lever des fonds pour cette maladie.
30:31Finalement, travailler auprès de gens qui s'engagent comme ça, c'est aussi important
30:34pour vous de donner du sens, ça donne du sens à votre engagement d'avocat de ce long-temps.
30:38Exactement, accompagner notamment One Vision qui fait partie de mes clients, que je ne
30:43vais pas facturer beaucoup parce que c'est une association, peu même en général.
30:48En fait, c'est important parce que l'engagement qu'ils ont tous les ans, notamment parce
30:53qu'ils s'accompagnent des associations, mais également les artistes, les peintres,
30:59les sculpteurs, qu'ils mettent en avant en décernant des prix tous les ans.
31:04Donc non, c'est hyper important, c'est hyper important.
31:06Et alors vous, Yoann Uger, donner du sens, c'est un engagement, c'est même pas une
31:11question que vous vous posez, le sens il se donne tout seul chez vous ?
31:13Ça se donne tout seul déjà sur le terrain, mais ça fait partie aussi d'une association
31:18de premiers cordés qui permet aux enfants malades dans les hôpitaux de pouvoir quand
31:22même faire du sport.
31:23Ah super !
31:24Donc c'est l'association où Kylian Mbappé aussi est parrain.
31:28Et on a fait le rugby tour des hôpitaux durant la Coupe du Monde 2023 et on a permis à ces
31:35enfants-là de s'évader un peu durant quelques heures.
31:37Et ce que je trouve intéressant, c'est qu'on pense qu'on va leur transmettre quelque chose,
31:42mais au final on ressort avec l'inverse.
31:45Ils transmettent beaucoup de résilience, beaucoup de joie, malgré les difficultés
31:49qu'ils peuvent éprouver au quotidien.
31:50Donc ça c'est un exemple à suivre, c'est-à-dire qu'on a l'impression parfois que plus c'est
31:58dur, plus la résilience permet la joie, chercher le mot.
32:03Oui, la résilience permet la joie au final, ça c'est certain, mais quand on arrive dans
32:08les hôpitaux, on voit des enfants, parce qu'on vit dans notre cocon et nous une grippe,
32:13on ne peut plus se lever.
32:14Et quand on voit eux, pour les hommes en général, c'est ce que vous voulez dire, mais quand
32:20on voit ces enfants et ados, on a envie de leur tirer notre chapeau.
32:25Et on les embrasse ceux qui nous écoutent aussi, vous écoutez-vous, c'est excellent
32:29sur Sud Radio avec le champion de rugby Yoann Uge, ancien pilier du stade toulousain et
32:34de l'équipe de France, désormais consultant conférencier.
32:36Sur Sud Radio, vous pouvez l'écouter aussi, ainsi que Solange Ciandje, qui est avocate
32:39au Barreau de Paris, auteur de Polar, l'affaire Sylla, c'est sorti chez Gallimard, vous restez
32:43là, nous on revient juste pour la fin de l'émission, donc surtout ne bougez pas.
32:46Et c'est bientôt la fin de l'émission qui crée le lien entre tous les acteurs de l'excellence
32:54française.
32:55C'est excellent sur Sud Radio, je suis en compagnie du champion de rugby Yoann Uge,
32:59ancien joueur vedette du stade toulousain et de l'équipe de France, consultant conférencier
33:02Solange Ciandje, avocate au Barreau de Paris, auteur de Polar, avec son premier roman,
33:07l'affaire Sylla, qui est publié chez Gallimard.
33:09Alors Yoann Uge, en cherchant un petit peu sur vous, puisque là on passe à l'épisode
33:14confession, tous les deux je vous préviens, vous c'est votre histoire personnelle qui
33:19vous a mené au rugby à 5 ans, en fait vous avez commencé très tôt quoi, non c'est
33:24pas ça ?
33:25Oui, tout à fait.
33:26Vous avez vu, j'ai pas chaché.
33:27Je vois, je vois, vous travaillez en fait.
33:30Et comment ça s'est passé, comment vous êtes tombé dedans, j'ai envie de dire ?
33:34On grandit dans le sud de la France, le rugby est assez roi là-bas.
33:38Mais à 5 ans c'est tôt quand même.
33:39Oui, il fallait que je me dépense apparemment, j'étais un peu hyper actif, donc mon beau-père
33:44m'a amené au premier club dans lequel il a évolué et il a été mon entraîneur
33:50pendant des années.
33:51Donc il y a eu des discussions assez houleuses en rentrant et de fil en aiguille j'ai suivi
33:56les copains aussi, c'est important de l'école.
33:58Vous vous êtes découvert une passion quoi ?
34:00Oui, c'était une passion, clairement c'était une passion et le samedi c'était moi qui
34:04jouais, le dimanche c'était mon beau-père et on se suivait comme ça, on se racontait.
34:07Il n'avait pas trop l'erreur lui non plus.
34:10D'accord.
34:11Et il vous a poussé pour aller au sommet ? Il était derrière vous, il vous a embêté
34:15un peu ?
34:16Forcément, il m'a embêté déjà quand il était mon entraîneur, puis quand il a regardé
34:21les matchs.
34:22Ensuite, je l'appelle tous les jours avant les matchs, avant les matchs je l'appelais.
34:28Et il me donnait son point de vue, avant et après les matchs.
34:33Pas toujours facile à entendre ?
34:34Si, parce que c'est le seul qui pouvait me dire les choses et que je pouvais accepter
34:39aussi les autres, j'avais mon point de vue et c'était une discussion totalement libérée
34:44et sans jugement, donc à partir de là il n'y avait pas de problème, mais des fois
34:48il était un peu trop passionné, donc quand on perdait il en rajoutait un peu.
34:54Vous Solange, vous l'avez dit tout à l'heure, vous écriviez petite déjà, mais surtout
35:01vous lisiez des histoires à vos frères et sœurs, et ça aussi c'était important parce
35:05que maintenant vous le faites à vos enfants, donc c'est ce qui vous a donné un peu l'envie
35:09de commencer à les écrire ces histoires ?
35:11Oui, en fait, j'aimais raconter des histoires, je pense que l'écriture est venue, mais la
35:20passion au départ c'est raconter des histoires, et donc je les obligeais, et ils n'avaient
35:25pas envie, je les obligeais, donc je les obligeais à écouter, donc je m'asseyais et je racontais,
35:37et puis mes enfants en fait, ce qu'on faisait c'est qu'on commençait une histoire, vous
35:41pouvez faire ça aussi, on commençait une histoire et chacun devait rajouter la suite,
35:46on commençait la suite, elles se baladent dans une forêt, et tu continues, qu'est-ce
35:50qu'il se passe, etc.
35:51Pour faire travailler l'imaginaire, c'est top.
35:54Exactement, donc j'ai beaucoup fait ça avec mes enfants, bon, en fonction des personnes,
36:00le personnage, il peut lui arriver des choses marrantes ou pas, après il faut rattraper,
36:05le ressusciter quand il a été tué, mais bon voilà, je pense que c'est surtout raconter
36:10des histoires.
36:12S'il y avait une leçon que vous aviez apprise de la vie et que vous aviez retenue et qui
36:19vous définit aujourd'hui, ce serait laquelle ?
36:21Je dirais l'audace, avoir de l'audace, toujours de l'audace en fait, avoir de l'audace, croire
36:30dans ses rêves et avancer.
36:33Est-ce qu'il y a un épisode particulier qui vous a défini là-dedans ?
36:40Je pense que j'en ai plein.
36:41Celui qui vous vient à l'esprit ?
36:43Celui qui me vient à l'esprit, je pense que c'est lorsque j'ai fait le choix de devenir
36:48avocate.
36:49C'était un choix risqué parce que j'ai presque démissionné un matin, au mois de janvier
36:56j'arrive dans l'entreprise, c'était le début de l'année, je m'assois, je regarde un mail,
37:01enfin j'ouvre ma boîte mail et je reçois un mail et je me dis mais j'ai pas envie de
37:05le faire.
37:06Et donc je me suis levée, je suis allée voir ma direction en me disant qu'il faut qu'on
37:10se sépare.
37:11Et là, j'avais pas encore...
37:13Vous avez démissionné, donc c'est pas une rupture ?
37:16Ouais, bon, on s'est arrangé quand même parce que j'ai quand même deux enfants.
37:22Mais je suis partie et je savais pas si je réussirais ou pas l'examen pour devenir avocate.
37:28Peut-être qu'il faut pas se poser la question.
37:30Ouais c'est ça, je me suis pas posé la question.
37:32Et vous alors, Yohann Eugès, s'il y avait une leçon qui vous a révélée à vous-même,
37:37qui vous a propulsée comme ça ?
37:40Propulsée, je sais pas, mais en tout cas la leçon, des fois, elle vient de nos proches.
37:45Et j'ai une maman qui est arrivée du Portugal, elle savait pas parler français, ni écrire,
37:51ni lire, et elle a réussi à monter son commerce, elle travaillait beaucoup, on a très très
37:57bien vécu, on manquait de rien, mais elle travaillait beaucoup, c'est-à-dire qu'elle
38:01travaillait de 8h à 2-3h du matin, elle tenait un bar et elle se levait le matin
38:07pour nous, pour nous faire à manger, et moi j'ai eu la chance de faire ma passion, de
38:12vivre de ma passion, et des fois on peut pas être joyeux tous les matins, donc il y avait
38:17cette image-là qui me venait en tête, tous les matins, et je me dis tu peux pas te plaindre
38:21d'être fatigué ou d'avoir mal quelque part, et c'est toujours cette image-là de
38:27la femme que j'ai, ma mère est assez indépendante, et donc c'est un peu ce flash quand ça va
38:35pas trop.
38:36Si vous aviez un conseil à donner à un jeune qui veut se lancer dans le rugby professionnel ?
38:43Je pense qu'on se lance pas dans le rugby professionnel, il faut prendre du plaisir
38:49dans tout ce qu'on fait, et moi quand j'ai arrêté c'est que je prenais plus de plaisir,
38:53c'est-à-dire que la balance entre le plaisir et les inconvénients, et la douleur aussi
38:56Il y en a une qui était plus importante que l'autre, alors qu'auparavant le plaisir prenait
39:02beaucoup de place dans ma vie, et je voyais pas ça comme des sacrifices, et à la fin
39:07je voyais beaucoup de sacrifices, donc quand des jeunes me posaient des questions, j'leur
39:12ai dit de prendre du plaisir, et la vie après fera les choses, il y a des garçons qui étaient
39:17bien plus talentueux que moi.
39:18Donc le secret c'est de kiffer quoi ?
39:20C'est kiffer oui, mais c'est surtout de s'égoutter aussi intérieurement, et surtout de prendre
39:28du plaisir dans tout ce qu'on fait.
39:30Et vous Solange, est-ce que vous donneriez le même conseil ?
39:34Ouais je rejoins complètement ce qu'a dit Yohan, parce que je pense que la vie est trop
39:40courte pour perdre du temps à être malheureux dans ce qu'on fait, donc il faut se lever
39:46tous les matins avec une raison positive de se lever, et donc je pense que le plaisir
39:52c'est l'élément essentiel en fait, dans une vie.
39:55Et c'est ça qui vous fait tenir 30 minutes de méditation tous les matins, vous m'avez
39:58vachement impressionnée.
39:59Ah oui mais non, c'est un vrai plaisir, effectivement.
40:03Allez, encore une petite question, est-ce que le doute c'est un moteur aussi, tiens,
40:09pour vous ?
40:10Je pense que le doute est bon, parce que ça oblige à s'interroger, mais il ne faut pas
40:15perdre trop de temps à douter en fait.
40:17C'est se remettre en question peut-être qui est...
40:20Alors se remettre en question c'est bien, mais pas trop non plus, parce que parfois
40:25le doute peut vous empêcher d'avancer, lorsque vous perdez trop de temps à douter de tout
40:30ce que vous faites.
40:31Donc le doute c'est bien, ça permet la remise en question, mais ça ne doit pas empêcher
40:36d'avancer.
40:37Yohan Uge ?
40:38Le doute est essentiel, sinon ça veut dire qu'on ne respecte pas peut-être les fondamentaux
40:45de la vie, et qu'on se sent peut-être arriver, et c'est là où il peut y avoir des problèmes,
40:50des mauvaises surprises.
40:51Alors quand on doute, on se dit est-ce qu'on va y arriver, on va pas y arriver, on se remet
40:55en question, on travaille, et le doute s'évacue avec le travail au final.
40:59Donc après, c'est pas parce qu'on travaille qu'on arrive forcément à nos objectifs,
41:05mais ça nous permet de nous remettre en question, et des fois, comme disait Solange, la remise
41:10en question elle ne doit pas venir que quand ça va mal, on peut se remettre en question
41:13quand ça va bien, et savoir si on peut améliorer.
41:16C'est même nécessaire en fait, c'est ça ?
41:17Tout à fait.
41:18On est français, donc quand ça va bien, on a tendance à s'asseoir et regarder.
41:21Je vois pas ce que vous voulez dire ! Allez, encore une petite question, ça sera la dernière
41:25de cette émission, Solange Zianji, que dirait l'adulte que vous êtes aujourd'hui à l'enfant
41:33que vous étiez ?
41:34Quelle question !
41:37Bienvenue chez le psy !
41:40Je lui dirais de croire davantage en elle.
41:42Ah, vous croyez pas en vous ?
41:44Non, j'avais vraiment pas confiance en moi.
41:46Vous avez bien réussi votre route, bravo, c'est excellent j'ai envie de dire !
41:50Merci.
41:51Et vous alors, Johan, qu'est-ce que vous diriez à ce petit garçon que vous étiez ?
41:54Non, reste le petit garçon.
41:57Pourquoi ? Vous voulez être resté un peu, non ?
42:01Des fois, on réfléchit beaucoup trop, on laisse pas assez cette imagination, la spontanéité
42:09tout à fait.
42:10Des fois, ça nous réussit d'être spontanés, de se laisser guider.
42:15Reste ce petit enfant qui était émerveillé par tout ce qu'il voyait, tout ce qu'il voit.
42:20Vous avez gardé ça en vous, cette part d'enfance ?
42:23J'essaie de le garder, c'est pas évident, on a des responsabilités.
42:26Faut méditer le matin.
42:28Le soir, je vais essayer de méditer le soir.
42:31Merci à tous les deux d'être venus parler ici, c'était excellent de vous recevoir.
42:35Merci à Johan Uge, Solange Sy, Solange Yandje, je vais y arriver, pardonnez-moi.
42:40C'était excellent, merci à tous.
42:42Merci à tous de votre fidélité, votre émission.
42:45C'est excellent sur Sud Radio, c'est tous les dimanches à 19h.
42:47Destin de Femmes, c'est à 13h30 le samedi.
42:50Si vous voulez lire le très bon roman noir, si vous aimez les Polards de Solange Sy Yandje,
42:56ça s'appelle L'Affaire Sylla, et c'est chez tous les bons dealers, sorti chez Gallimard.
43:02Merci à Dési qui réalise pour vous aujourd'hui, à Sud Radio ses équipes.
43:07Dimanche prochain, je vous fais des gros bisous les copines, les copains.
43:10C'était excellent !

Recommandations