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Chaque matin dans son édito, Vincent Trémolet de Villers revient sur l'actualité politique du jour. Ce vendredi, il s'intéresse au débat sur la fin de vie qui provoque encore aujourd'hui de nombreux désaccords.

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Transcription
00:00 Dimitri Pablenko. L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro. Bonjour Vincent Trémolet de Villers. Bonjour Dimitri, bonjour Anissa, bonjour à tous.
00:07 Alors la crise des retraites et la feuille de route des 100 jours, nous l'on fait un peu oublier mais
00:11 Emmanuel Macron avait demandé après le compte rendu de la convention citoyenne
00:14 pour la fin de la vie, un projet de loi sur le sujet. Avant la fin de l'été il a confié le dossier à Agnès Firmin-Le Baudot
00:21 donc c'est la ministre chargée des professions de santé, elle est chargée d'un travail de co-construction
00:27 et de législative, apparemment ça tanque pas mal. Oui il faut dire que vu du balcon des évidences progressistes
00:32 l'euthanasie ça paraît toujours très simple mais dès que l'on s'approche du sujet c'est à dire des êtres humains concernés
00:38 ça devient insoluble. A chaque étape de cette histoire le président de la république et le gouvernement se heurtent à des réalités concrètes
00:45 et ces réalités ce sont les soignants qui les mettent en avant.
00:47 Ça avait commencé à la fin de l'été dernier quand lors d'une réception à l'Elysée Emmanuel Macron avait dit à Aline Renaud qui milite depuis
00:53 longtemps pour l'euthanasie
00:54 c'est le moment de le faire alors nous le ferons. De nombreux soignants s'étaient
00:58 immédiatement étonnés et on les comprend que l'on puisse annoncer en même temps un débat et le résultat du débat.
01:04 Six mois plus tard alors que la convention citoyenne menait ses travaux, treize organisations
01:08 représentant 800 000 soignants signaient un texte pour rejeter cette pratique, je voulais guillemer,
01:13 incompatible avec les métiers du soin et aujourd'hui encore c'est ce que révèle Agnès Leclerc dans le Figaro,
01:18 les soignants sont prêts à claquer la porte parce que leurs inquiétudes ne sont jamais prises en compte
01:23 comme si le projet de loi était ficelé depuis le premier jour,
01:25 comme si tout le reste n'était qu'une apparence de consultation et de délibération, une sorte de co-construction bidon de
01:32 démocratie Potemkin. - Mais quelles sont les lignes rouges dont parlent ces soignants ? - C'est d'abord un principe,
01:37 donner la mort ne peut être considéré comme un soin, un principe dont la conséquence pratique
01:43 est de ne pas inscrire le droit à l'aide active à mourir dans le code de la santé publique.
01:48 Pourtant dans l'avant projet de loi c'est le cas, l'euthanasie et le suicide assisté seraient dans le code de la santé publique
01:53 et cela vaut tout simplement dire que l'exception deviendrait la norme.
01:58 C'est ce qu'explique très bien le professeur d'éthique hollandais Théaubeur. Théaubeur était favorable à la légalisation de l'euthanasie dans son pays
02:06 et aujourd'hui il le regrette, il nous dit que le nombre de décès par euthanasie aux Pays-Bas s'élève à 15%
02:12 et que ce chiffre ne cesse de grimper et Théaubeur nous prévient
02:17 dans une société où l'aide à mourir est un élément de santé publique, les personnes sont
02:23 inévitablement confrontées à l'un des choix les plus déshumanisant qui soit et ce choix c'est le suivant
02:28 est-ce que je veux continuer à vivre ou est-ce que je veux mettre fin à ma vie ?
02:33 - Question abyssale mais politiquement Vincent, est-ce qu'Emmanuel Macron peut profiter de ce projet de loi pour dégager une majorité ?
02:39 - Alors on l'a vu on est au bord de la rupture avec les soignants et dans l'opinion les choses
02:44 sont beaucoup moins simples que le disent certains sondages. Avec le Covid et le scandale dans les EHPAD en arrière-plan
02:50 la crainte d'une pratique froidement administrative de la fin de vie est bien réelle. Au gouvernement
02:56 on a au moins déjà deux ministres concernés qui sont hostiles à cette réforme.
02:59 Le ministre de la Santé François Braun d'abord et c'est pas rien, pour marquer son opposition
03:05 François Braun s'apprête à se rendre dans un centre de soins palliatifs à Antibes, la ville de Jean Léonetti
03:12 opposant farouche à toute évolution de sa loi. Et puis maintenant c'est Jean-Christophe Combes, le ministre de la solidarité des personnes handicapées qui dans le Figaro
03:20 s'inquiète des conséquences d'une telle loi pour les personnes vulnérables.
03:24 Dans la majorité François Bayrou, pilier central du macronisme,
03:28 alerte lui en disant "ne faisons pas un service public pour donner la mort". Donc soignants hostiles,
03:34 opinions fragiles,
03:36 gouvernement divisé. Sur ce sujet de la fin de vie, Emmanuel Macron a donc tout intérêt à prendre son temps et le plus longtemps possible.
03:43 Merci Vincent Trémolet de Villers, l'édito politique sur Europe 1. A la une du Figaro ce matin, le mirage de la semaine de quatre jours au travail.
03:51 Ça pousse à gauche très fort sur le sujet mais ça freine aussi très fort en face du côté des chefs d'entreprise.
03:56 Très bon début de journée avec Europe 1.

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