Les invités pour ces Informés du vendredi 23 juin :
- Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique à France Télévisions
- François Beaudonnet, rédacteur en chef de la rédaction européenne de France TV
- Raphaël Kahane, journaliste à France 24
- Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique à France Télévisions
- François Beaudonnet, rédacteur en chef de la rédaction européenne de France TV
- Raphaël Kahane, journaliste à France 24
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Nous sommes toujours avec Nathalie Saint-Cricq, éditorialiste politique à France Télévisions,
00:08 avec Raphaël Kahane, journaliste à France 24,
00:11 et avec François Baudonnet, rédacteur en chef de la rédaction européenne de France Télévisions.
00:15 On continue de tirer les leçons de cette interview exclusive d'Emmanuel Macron à France Info, RFI et France 24.
00:22 Renaud Dely.
00:23 Un entretien au cours duquel le chef de l'État a essayé à la fois de mettre en perspective son action sur le plan climatique depuis 6 ans,
00:29 en revendiquant ce qu'il appelle une cohérence, et puis où il s'est félicité aussi du rôle de la France justement sous ses deux mandats,
00:37 le premier puis le début du second, et même avant d'ailleurs, dit-il, depuis 10 ans, un rôle pionnier en quelque sorte.
00:43 C'est en tout cas ce que revendiquait il y a quelques minutes Emmanuel Macron.
00:47 Il doit y avoir un effet d'entraînement, et c'est ce qu'on a fait à travers nos One Planet Summit, nos One Forest Summit,
00:53 sur les sujets du climat et de la biodiversité depuis 6 ans, je dirais depuis presque 10 ans,
00:58 la France a un effet d'entraînement de toute la planète, et nous tenons nos engagements là aussi.
01:04 Alors nous tenons nos engagements sur le chef d'État, ce qui n'est pas tout à fait le cas d'ailleurs sur certains d'entre eux,
01:09 notamment les objectifs de réduction d'émissions de CO2.
01:14 Est-ce qu'effectivement Emmanuel Macron peut afficher cette fierté, presque ce patriotisme qui consiste à dire que la France,
01:21 certes pourrait faire mieux, mais elle fait mieux selon lui que la plupart de nos partenaires ?
01:26 Raphaël Kahn, France 24, en tout cas la France multiplie les initiatives pour essayer de faire en sorte que le monde se parle sur cette question.
01:35 Alors de ce point de vue on peut dire qu'il a de la suite dans les idées Emmanuel Macron,
01:37 parce qu'il avait commencé dès 2017 avec le "Make our planet great again" dont on parlait tout à l'heure.
01:41 C'était dans la foulée du retrait avec fracas des États-Unis de l'accord de Paris,
01:45 par Donald Trump, hein.
01:46 depuis les États-Unis sont revenus sous la hausse d'attente de Joe Biden.
01:48 Dont il pensait avoir fait son ami à défaut d'en avoir fait son obligé,
01:51 et qui lui a montré effectivement à l'époque qu'il n'entendait pas lui-même rentrer dans l'accord de Paris.
01:54 Donc dans la foulée effectivement Emmanuel Macron, lui, s'était posé en champion du climat,
01:58 presque par la force des choses, la nature ayant horreur du vide.
02:01 Et puis en novembre-décembre, il avait grillé la politesse à l'Allemagne,
02:04 qui était censée organiser une COP, en posant lui-même son "One Planet Summit",
02:07 qui était déjà à l'époque, mêlait les problématiques financières et climatiques.
02:12 Il avait senti très tôt effectivement que ce qui risquait de bloquer,
02:15 c'était bien tout simplement d'égager les moyens pour ces pays confrontés à une spirale de l'endettement.
02:19 Et puis il y a un autre élément qui est important et qu'il a rappelé aujourd'hui,
02:22 c'est la présence des acteurs privés.
02:23 Parce que ce que compte faire Emmanuel Macron, ce que souhaite faire,
02:25 dans la mesure où aujourd'hui on le sait, les institutions issues de Bretton Woods
02:28 et puis les banques multilatérales de développement sont sous-calibrées en fait,
02:31 pour faire face aux besoins de financement,
02:33 qu'il faudra multiplier par 3, 4, 5 d'ici à 2030 pour faire face à ces obligations,
02:37 eh bien c'est de faire venir le privé à la rescousse d'une certaine manière du public,
02:40 qui ne se contenterait plus que de donner des garanties,
02:43 d'être éventuellement le prêteur, en tout cas dans le cas d'un effet de levier,
02:48 le prêteur en dernier ressort et qui du coup sécuriserait ses investisseurs privés.
02:54 Le problème c'est que jusqu'à présent on n'a pas trouvé le moyen réellement de les faire venir.
02:56 Pourquoi ? Parce qu'ils ne viennent les investisseurs privés.
02:58 Pas seulement si on réduit le risque, mais tout simplement si le rendement est intéressant.
03:02 Oui, pour l'instant il s'agit de réduire le risque,
03:05 c'est le mot qui a été utilisé par Emmanuel Macron, réduire le risque.
03:08 La puissance publique vient réduire le risque du privé.
03:10 François Bodonnet, au-delà donc de la multiplication de ces événements depuis 2017,
03:15 quelles avancées concrètes on peut obtenir ?
03:17 Là on n'est pas en train de nous dire avec ce nouveau pacte financier mondial,
03:20 c'est le nom de ce sommet, comment précisément on va financer la transition écologique.
03:26 Oui, alors ce sommet je crois effectivement, un intérêt majeur c'est celui d'exister.
03:31 C'est déjà pas mal.
03:33 Et de mêler, disait tout à l'heure Nathalie Saint-Cricq,
03:35 à la fois financement de la transition écologique et solidarité et justice envers les pays du Sud.
03:40 Complètement, et lutte contre la pauvreté.
03:42 Donc ça effectivement c'est important.
03:43 Après justement, il y a aussi des attentes qui sont fortes vis-à-vis de ce sommet.
03:47 Et je crois qu'il sera très attendu sur effectivement les décisions concrètes
03:52 qui seront prises et peut-être annoncées dans le cours de la journée.
03:56 Et si ensuite ces décisions sont effectivement suivies des faits.
04:00 Parce que si ce n'est pas le cas, on aura le sentiment que c'est de nouveau
04:04 un grand rout international et qui n'est pas directement suivi des faits.
04:08 Il y a un point peut-être que je souhaitais souligner,
04:11 c'est que le président de la République n'a pas parlé de l'Europe.
04:14 Or l'Europe sur le plan de la lutte contre le réchauffement climatique,
04:18 elle est quand même très en avance par rapport aux autres continents.
04:21 Puisque en 2019, l'Union européenne a décidé de signer ce qu'on appelle le Green Deal,
04:27 ou plutôt en français un pacte vert européen,
04:30 avec pour objectif la neutralité carbone en 2050.
04:34 Et c'est important parce que c'est un objectif, mais c'est pas seulement un objectif,
04:37 c'est aussi un objectif qui est contraignant pour les pays européens.
04:41 Et donc là, je crois qu'il faut quand même mettre en avant
04:44 qu'au niveau européen, il y a des actions fortes qui sont menées.
04:51 - C'est dans le cadre de ce pacte vert, par exemple,
04:53 que les moteurs thermiques seront interdits en 2035 pour les voitures neufs ?
04:56 - Absolument, absolument.
04:58 - 2035, c'est là.
04:59 Nathalie Saint-Cricq osse un peu les épaules.
05:01 C'est l'objectif en tout cas.
05:02 - L'objectif.
05:03 - Mais c'est ce que dit Nathalie.
05:05 La réaction de Nathalie est intéressante.
05:07 En fait, ce Green Deal, ce pacte vert,
05:11 qui a été donc encore une fois conclu en 2019,
05:15 on voit que depuis quelques semaines ou quelques mois,
05:17 il est un peu remis en cause.
05:19 Et d'ailleurs, le président de la République...
05:20 - Notamment par l'automobile allemande.
05:21 - Et le président de la République lui-même, alors pas sur les automobiles,
05:23 mais il a dit, souvenez-vous, il y a quelques semaines,
05:25 il a dit sur la réglementation sur le climat au niveau européen...
05:30 - Une pause.
05:30 - Il faut une pause, voilà.
05:32 C'est son terme exact.
05:33 Il n'est pas le seul au niveau européen.
05:35 Donc il y a une mise en cause,
05:38 une remise en cause en tout cas,
05:40 de ces décisions qui ont été prises il y a quelques années.
05:42 - Attention, Nathalie Sacré, qu'attendez une petite minute
05:44 et je vous donne la parole juste après,
05:45 puisque c'est l'heure du Fil info,
05:48 à 9h11 avec Diane Fershit.
05:49 - La priorité, c'est de sortir les grands pays émergents du charbon,
05:53 déclaration d'Emmanuel Macron ce matin,
05:55 invité exceptionnel du 830 France Info,
05:57 alors que se termine aujourd'hui le sommet
05:59 pour un nouveau pacte financier mondial à Paris.
06:02 Emmanuel Macron espère un accord, on ne peut pas dit-il,
06:05 choisir entre pauvreté et climat.
06:07 Parmi les avancées hier,
06:08 le Sénégal a obtenu 2,5 milliards d'euros
06:11 pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles.
06:14 Les cinq occupants du sous-marin le Titan sont morts,
06:17 victimes d'une implosion catastrophique de l'engin.
06:19 Selon les gardes-côtes américains,
06:21 le robot ont découvert un champ de débris
06:23 par 4000 mètres de fond, non loin de l'épave du Titanic.
06:27 Il sera jugé l'an prochain.
06:28 Le réalisateur Nicolas Bedot s'est accusé
06:30 par une jeune femme d'attouchement sexuel,
06:32 début juin, dans une boîte de nuit.
06:35 Daly punit jusqu'à 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende.
06:37 Il a présenté ses excuses à la plaignante.
06:40 Le parcours de la flamme olympique sera dévoilé dans le détail
06:43 à la mi-journée.
06:44 Pour l'heure, on sait qu'elle arrivera de Grèce à Marseille
06:47 le 8 mai 2024 pour un relais de 80 jours
06:49 destination Paris le 26 juillet.
06:51 Ce sera le jour de la cérémonie d'ouverture des Jeux.
06:55 *Générique*
07:04 Toujours avec Raphaël Kahn de France 24,
07:07 François Bodonnet de France Télévisions,
07:08 Renaud Daly évidemment à mes côtés,
07:10 Nathalie Saincret, comme promis, vous avez la parole,
07:11 vous vouliez parler automobile, mais je crois plutôt acceptation.
07:15 - Non, non, non, j'étais simplement sur le thème,
07:17 sur les voitures, effectivement, à la fin du thermique,
07:19 c'est qu'ils savent tous que 1) ça va être très compliqué,
07:22 que de tout le monde n'est pas à même de fabriquer ce qu'il faut
07:24 et qu'en bien même on est capable de fabriquer des véhicules électriques,
07:29 les matériaux qui rentrent dedans ne sont pas forcément
07:31 des matériaux auxquels on peut avoir accès.
07:32 Bref, j'ai cru comprendre, mais vous connaissez ça mieux que moi,
07:36 qu'on s'approchait peut-être des hybrides un peu plus longtemps
07:40 et que tout de suite le coup près sur les thermiques
07:42 prendrait peut-être un peu plus de sens.
07:43 Voilà, on verra.
07:44 - En tout cas, les carburants, les moteurs thermiques
07:48 seront toujours autorisés dans le cas bien précis.
07:51 - Parce que la transition de fait est...
07:53 - Les carburants qui n'existent pas encore.
07:54 - Non.
07:55 - Les carburants issus du carbone.
07:57 - Pardon ?
07:57 - Pour les Porsches et les Ferraris.
07:58 - Oui, ce qui nous concerne tous directement, ainsi que nos auditeurs.
08:02 - Nathalie Saint-Cricq, simplement, il y a peut-être la question
08:04 de l'acceptation des efforts qu'on est en train d'annoncer
08:09 par les sociétés et notamment nos sociétés, y compris dans les pays du Nord.
08:11 - Oui, je pense parce que ça s'est déjà produit
08:14 et il y a eu une fameuse personne qui s'appelait Raymond Cartier
08:17 qui avait dit "plutôt la Corrèze que le Zambèze",
08:20 c'est-à-dire en gros que si on donne de l'argent autant pour les pays étrangers,
08:27 ça veut dire qu'on néglige les Français.
08:28 Alors, je ne pense que les Français sont suffisamment élaborés maintenant
08:32 pour comprendre ce genre de choses, mais il y a quand même une inquiétude.
08:36 C'est comme la fin du monde, la fin du mois, c'est une espèce de débat qui flotte.
08:40 Il y a une inquiétude du côté des pouvoirs publics de bien faire comprendre
08:44 que l'interaction et la liaison qu'il y a entre tous les pays,
08:47 c'est-à-dire qu'on ne peut pas parler de mondialisation sur tous les...
08:49 Il y a une mondialisation humaine aussi, c'est-à-dire c'est effectivement,
08:53 en s'intéressant à ça, on ne peut pas à la fois dire
08:56 "on peut faire des efforts nous, mais ça ne changera rien tant que les autres pays
08:58 ne font pas d'efforts en matière de réchauffement climatique",
09:02 c'est l'idée que tout le monde, qu'on a un destin lié et que si on ne le fait pas,
09:07 je reviens toujours à mon obsession, si on ne le fait pas par morale ou par humanité,
09:11 on doit également le faire par intérêt.
09:13 - Un des moyens d'y parvenir, de trouver des financements,
09:16 ce n'est pas seulement par la dette ou par des financements publics,
09:20 il a aussi parlé taxation.
09:21 - C'est l'impôt, c'est la taxation.
09:22 Juste un point sur ce que disait Nathalie Saint-Cricq à l'instant,
09:24 c'est vrai que le défi climatique, comme d'autres défis internationaux,
09:28 contribuent à fracturer nos sociétés et peut aussi inciter
09:31 des populations à se dresser les unes contre les autres
09:33 ou des pays à se dresser les uns contre les autres.
09:35 Mais c'est vrai qu'on peut aussi, j'ose dire de façon un peu provocatrice,
09:38 compter sur les épisodes caniculaires à venir, y compris dans nos pays,
09:40 pour bien faire comprendre que la pédagogie justement...
09:43 - Et ça augmente, c'est incroyable.
09:45 - La pédagogie montre à quel point ce défi-là nous concerne tous
09:47 et donc aider le Sud à affronter le défi climatique,
09:50 c'est aussi nous aider et nous sauver nous-mêmes.
09:53 Et souvent la crise a une vocation beaucoup plus pédagogique d'ailleurs
09:56 que simplement la conversion effectivement à la vertu.
09:59 D'un point de vue des financements,
10:00 puisque c'est quand même l'un des principaux enjeux,
10:02 si ce n'est le principal enjeu de ce sommet,
10:05 c'est vrai qu'Emmanuel Macron l'a évoqué ce matin dans l'interview,
10:08 la question évidemment de la taxation de l'impôt
10:10 pour ce qui est des financements publics se pose,
10:13 puisqu'il a essayé de jouer sur les deux tableaux,
10:15 il l'a dit et répété,
10:16 il faut à la fois un choc de financement public d'une part
10:18 et puis il faut aussi mobiliser effectivement le privé, les fonds privés.
10:22 Et du point de vue de la taxation, ce qui était fort intéressant,
10:24 c'était qu'Emmanuel Macron l'a aussi revendiqué,
10:27 un rôle pionnier de la France en expliquant que la France
10:31 pratique déjà la taxation sur les transactions financières
10:33 ou celle sur les billets d'avion et qui d'autre dans le monde le fait à part nous,
10:38 disait Emmanuel Macron il y a quelques minutes,
10:40 il donnait donc la France en exemple.
10:42 J'ai noté cette phrase d'ailleurs, cette expression,
10:43 "la taxation internationale dans un seul pays, ça ne marche pas".
10:47 Comme le communisme.
10:49 Ça renvoie à une phrase qu'il lui a prêtée lorsqu'il était encore secrétaire général adjoint
10:53 de François Hollande, président de la République,
10:55 à propos de la taxe sur les 75% que le candidat Hollande avait promise
10:59 et mise en œuvre K1K pendant un certain temps pour Emmanuel Macron.
11:04 Pour les revenus au-delà d'un million d'euros.
11:06 Pour les revenus au-delà d'un million d'euros par mois.
11:09 Emmanuel Macron à l'époque avec cette formule,
11:11 les 75% c'est Cuba sans le soleil.
11:14 Ça ressemble un petit peu à la même chose,
11:15 c'est-à-dire qu'il a voulu tout à l'heure poser la France à la fois en pionnière
11:20 et il a incité ses partenaires à faire de même,
11:23 mais là où le bas blesse c'est qu'en revanche il ne franchit pas le pas
11:26 pour ce qui est de l'ISF climatique.
11:28 On sait que cette proposition est présente dans le rapport
11:31 de l'économiste Jean Pisaniferi remis à Matignon il y a un mois.
11:33 Et là il explique que la France elle taxe déjà suffisamment,
11:37 attendons de voir si d'autres s'y mettent.
11:39 Si on le fait seul ça ne marche pas, il l'a répété plusieurs fois.
11:41 Même si on pourrait là aussi, pourquoi pas avoir une vocation de pionnier.
11:44 François Bodonnet, la France est pionnière vis-à-vis de nos partenaires européens par exemple ?
11:49 Oui, elle l'est sur les deux aspects qui ont été évoqués.
11:53 Les billets d'avion et les transactions financières.
11:56 Et on sait que sur le plan européen, l'idée d'une taxation internationale
12:03 est un sujet que l'on traite depuis des années.
12:09 Après, très honnêtement, à Bruxelles, je n'ai pas le sentiment
12:11 que la France soit vue véritablement comme une pionnière
12:15 et que quand on parle d'écologie ou de lutte contre le réchauffement climatique,
12:19 on se tourne directement et en premier vers la France.
12:23 Parce que par exemple sur les énergies renouvelables,
12:26 le développement des énergies renouvelables,
12:27 on n'a pas été très très bon.
12:30 Et puis vous savez qu'en fait, sur le plan européen,
12:32 ce qui se passe actuellement, c'est plutôt cette bataille,
12:34 qui n'est jamais terminée d'ailleurs, entre la France et l'Allemagne
12:38 pour savoir quel type d'énergie il faut mettre en avant.
12:41 Est-ce que le nucléaire peut être considéré comme une énergie propre,
12:46 en tout cas, une énergie de transition ?
12:48 Une énergie de transition qui permet de passer ensuite à autre chose,
12:51 alors que l'Allemagne, elle, défend plus le gaz.
12:55 Et ça, en tout cas dans les instances européennes,
12:57 c'est encore une discussion qui est intéressante
12:59 parce que ça revient quasiment sur chaque dossier.
13:01 De temps en temps...
13:03 - Attention au micro, François Baudoum.
13:05 - De temps en temps, la France gagne,
13:08 de temps en temps, c'est l'Allemagne qui gagne.
13:11 Et c'est très commun comme discussion à Bruxelles.
13:14 - Raphaël Kahn, France 24.
13:16 - Sur la question du nucléaire,
13:18 c'est un peu les Saoudiens, on a la rente pétrolière,
13:20 on a la rente nucléaire, d'une certaine manière.
13:21 Ce n'est pas une rente parce qu'on s'est donné du mal
13:23 et on a développé effectivement une technologie qui coûte en investissement,
13:26 qui pose un réel problème ensuite de recyclage
13:28 parce qu'on ne sait toujours pas effectivement quoi faire de ces déchets.
13:30 Et puis ça crée aussi une forme de dette extérieure
13:33 parce qu'on est dépendant des pays dans lesquels on trouve l'uranium.
13:38 Ça nous pose un problème de sécurité avec le Niger, par exemple,
13:41 puisque même si ça reste l'un des rares pays encore d'Afrique du Nord
13:44 dans lesquels l'armée française aujourd'hui est bienvenue
13:46 et il y a un problème néanmoins de sécurité aujourd'hui
13:48 pour les entreprises qui font de l'extraction sur place.
13:51 Et puis c'est un problème de dépendance aussi vis-à-vis de l'Asie centrale
13:54 avec des pays pour le moins peu recommandables.
13:56 - Un des seuls pays où l'armée française est encore présente.
13:59 D'ailleurs, il y a eu un mot, Emmanuel Macron, pour la présence russe
14:03 qui s'accroît la présence russe en Afrique.
14:06 Il a parlé de la Russie comme d'un État colonial,
14:09 en l'occurrence une puissance coloniale
14:10 qui est en train de mener une guerre d'empire à propos de l'Ukraine,
14:13 son pays voisin, et qui est une puissance de déstabilisation de l'Afrique.
14:16 - Dans les pays africains.
14:17 - C'est aussi ce qu'a dit Emmanuel Macron.
14:19 On continue de tirer les leçons de cette interview
14:22 ou entretien exclusif ce matin d'Emmanuel Macron à France Info,
14:24 RFI et France 24 dans les informés de France Info.
14:27 D'abord à 9h20, c'est le Fil Info avec Diane Ferchit.
14:29 - Une impulsion catastrophique du sous-marin le Titan,
14:32 c'est ce qui a causé la mort de ses cinq passagers.
14:34 D'après les gardes-côtes américains,
14:36 ils ont repéré des débris non loin de l'épave du Titanic.
14:39 Parmi les victimes, le français Paul-Henri Narjolet
14:41 et le patron d'Ocean Gate,
14:43 c'est la société qui entendait organiser des plongées sous-marines touristiques.
14:47 Dernier jour du sommet pour un nouveau pacte financier mondial à Paris.
14:50 Il vise à financer la lutte contre la pauvreté et le changement climatique.
14:54 Emmanuel Macron, invité, exceptionnel du 8.30,
14:57 France Info appelle à une mobilisation pour des taxations internationales.
15:01 La priorité, selon lui, c'est de sortir les grands pays émergents du charbon.
15:05 Un sommet qui montre aussi, d'après Emmanuel Macron, l'isolement de la Russie.
15:08 Il assure ne pas avoir de raison d'appeler aujourd'hui Vladimir Poutine.
15:13 La guerre en Ukraine et Kiev dit avoir abattu cette nuit 13 missiles de croisière russes.
15:17 Selon l'armée de l'air ukrainienne,
15:18 il visait un aérodrome militaire dans l'ouest du pays.
15:22 C'est inédit pour un basketteur français.
15:24 Le phénomène Victor Wemba Niama, choisi en premier par le club d'Esports de San Antonio
15:29 lors de la draft NBL international de 19 ans,
15:32 est considéré comme le plus gros potentiel du basket mondial depuis les Brown Jams.
15:37 Toujours avec Nathalie Saint-Cricq, France Télévisions,
15:49 François Baudon et France Télévisions également.
15:51 Et avec Raphaël Kahane, journaliste à France 24, Renaud Delis,
15:54 on continue d'évoquer cette interview d'Emmanuel Macron ce matin
15:57 à l'occasion de ce sommet pour un nouveau pacte financier mondial
16:01 qui se termine ce soir à Paris.
16:02 Avec un exemple qui a été mis en avant par le chef de l'État il y a quelques minutes,
16:05 puisque l'objectif de ce sommet, c'est que les pays du Nord aident les pays du Sud
16:11 à s'adapter aux changements climatiques
16:15 et contribuent d'ailleurs aussi au fait que ces pays du Sud puissent se développer
16:19 tout en s'affranchissant des énergies fossiles.
16:23 Emmanuel Macron a évoqué cet accord conclu hier avec le Sénégal
16:26 qui va percevoir 2,5 milliards de dollars pour développer les énergies renouvelables.
16:33 C'est-à-dire qu'un pays comme le Sénégal, qui dispose de gigantesques réserves de gaz,
16:38 ne pourrait pas les exploiter.
16:42 La réponse du chef de l'État.
16:44 Pour le cas du Sénégal, on va lui permettre aussi de développer ses projets gaziers.
16:48 Pourquoi ? Parce que le gaz est une énergie de transition
16:51 et on sait que la planète en aura encore besoin pendant des décennies.
16:54 Ce qu'on veut faire, c'est sortir les grands émergents du charbon.
16:58 Ça c'est la priorité si vous voulez gagner la bataille du climat.
17:01 Et on veut permettre aussi aux pays de se développer de la meilleure manière possible.
17:06 Ça c'est l'exemple concret, celui du Sénégal.
17:08 Nathalie Saint-Cricq, c'est la première fois qu'on met en avant un pays
17:12 dont les pays du Nord vont venir financer la transition énergétique en quelque sorte.
17:17 Lui, il a utilisé deux exemples. C'est l'exemple du Sénégal, l'exemple de la Zambie.
17:20 La Zambie, c'est la question de la dette.
17:22 Ce ne sont pas les mêmes sujets, j'allais vous le dire.
17:24 Mais simplement pour donner une vision concrète aux gens.
17:27 Ce n'est pas simplement on aide les émergents ou on aide les pays en voie de développement,
17:30 comme on disait quand j'étais jeune.
17:32 C'est simplement d'expliquer concrètement aux Français,
17:36 parce qu'il y a nécessairement une obligation de pédagogie absolument claire,
17:41 toujours pour que les gens ne considèrent pas qu'on doit considérer...
17:45 L'idée de la dette et de l'aide publique d'État est une idée parfois chez les Français
17:48 dans les études qui ont été faites, et c'était une inquiétude qui avait lisé,
17:51 qu'en gros ce soit un puissant fond.
17:53 C'est-à-dire qu'on donne, on donne, on ne sait pas exactement ce que ça devient,
17:56 ça ne change pas grand-chose.
17:57 Donc là, le fait d'expliquer qu'il y a un certain nombre de ressources au Sénégal,
18:01 et que dans ce cadre-là, on les aide à faire leur transition,
18:04 et que cette transition, c'est du gagnant-gagnant,
18:06 enfin en gros, gagnant pour eux, gagnant pour nous,
18:08 est quelque chose qui est absolument nécessaire.
18:10 Donc c'est bien probable.
18:11 Et en plus, il a choisi le Sénégal, un régime qui est un régime,
18:15 comment dire, compatible avec un certain nombre de valeurs.
18:19 Qui posera quand même le problème à terme,
18:21 on se le disait avec mon camarade, mon voisin Raphaël,
18:25 qui est l'influence des pays occidentaux européens
18:28 sur un certain nombre de pays africains.
18:30 C'est-à-dire que, pour qu'ils ne deviennent pas, ou ne se sentent pas,
18:34 devenir nos débiteurs,
18:35 puisqu'il y a eu longtemps la critique sur le néocolonialisme rampant,
18:40 c'est-à-dire en gros, on colonialise, mais de façon différente,
18:44 en tenant un certain nombre de pays par nos moyens financiers,
18:48 ou un refus d'importation.
18:50 Il faut savoir que si tout cela peut se développer en harmonie,
18:53 sans qu'un certain nombre de pays, notamment africains,
18:56 se sentent tenus par les pays qui les...
18:59 - D'où la question de la restructuration de la dette,
19:01 l'exemple de l'Izambèse, et ensuite financier.
19:03 - Voir de l'abandon de la dette, comme disait un journaliste...
19:07 - Pour le tchad.
19:08 - En disant, il y a à un moment donné la restructuration,
19:10 on vous donne, vous remboursez avec ce qu'on vous reprête,
19:14 ce qui fait que les pays sont complètement tenus à la gorge,
19:16 et qu'il y a un moment donné où il faut effectivement
19:18 voir en quoi on peut effacer une partie de la dette.
19:21 Tout en faisant en sorte qu'on continue à prêter, ce qu'a dit Mme Macron.
19:24 C'est-à-dire que si, en gros, vous donnez de l'argent à quelqu'un
19:26 en sachant que dans 5 ans on dira "c'est fini",
19:28 - Puis personne ne vous le fera prêter.
19:30 - Normalement vous ne le ferez plus, oui.
19:31 - Raphaël Kahane.
19:32 - La question du Sénégal est intéressante,
19:33 ce qui est régulièrement effectivement désigné en bon élève,
19:36 c'est un peu la vitrine effectivement démocratique de cette Afrique de l'Ouest,
19:39 avec une forte tradition effectivement francophone et francophile.
19:42 Mais à trop vouloir peut-être montrer aujourd'hui
19:45 que la France est à la manœuvre auprès du Sénégal, ça pose deux risques.
19:48 D'abord, l'actuel président sénégalais, Macky Sall,
19:51 qui concourt potentiellement à un troisième mandat,
19:53 ce qui poserait là un véritable problème constitutionnel.
19:56 D'ailleurs, ses opposants ne manquent pas d'en jouer.
19:58 Omar Sonko, qui est le principal opposant aujourd'hui,
20:00 qui fait face lui-même à des difficultés judiciaires régulièrement,
20:03 surfe sur un sentiment anti-français.
20:05 Et ce sentiment anti-français, justement,
20:07 on l'a vu se répandre effectivement ces dernières années,
20:09 au Mali, bien sûr, ensuite au Burkina Faso.
20:11 Il ne faudrait pas, bien sûr, qu'il gagne à présent le Sénégal
20:15 avec cette idée de paternalisme, c'est ce que disait à l'instant Nathalie,
20:18 c'est-à-dire qu'à la fois on nous reproche
20:21 de ne pas aider des pays et de les laisser dans leurs difficultés.
20:23 - Alors qu'on est responsable pour certains pays de leurs difficultés.
20:26 Et que si on en intervient, on est...
20:28 - On peut faire l'exploitation minière, entre autres, pendant des années.
20:31 Or, aujourd'hui, quand on les aide, on peut être aussi taxé de néocolonialisme.
20:34 Donc on est en permanence, effectivement, sur le fil du rasoir
20:36 à essayer d'éviter, justement, ces deux écueils.
20:40 Et puis, il y a bien sûr la difficulté de la présence russe,
20:42 qu'a pointé bien sûr Emmanuel Macron,
20:43 qui l'a à la fois taxé de colonialisme en citant l'Ukraine,
20:46 mais pour immédiatement préciser que sa présence en Afrique,
20:48 avec notamment Wagner et la prédation des ressources naturelles,
20:52 pose un véritable problème.
20:53 Aujourd'hui, la Russie fait ni plus ni moins que ce que faisaient
20:55 effectivement les nations occidentales dans la première moitié du XXe siècle.
20:58 - Oui, très présente, notamment au Mali et au Burkina Faso,
21:01 que vous avez cité, et qui ont chassé l'armée française.
21:04 - C'est très juste, et doublement.
21:05 C'est-à-dire que, si j'ose dire, le problème pour les pays du Sud,
21:07 c'est qu'un colonialisme peut en cacher un autre ou en chasser un autre.
21:11 Effectivement, si les pays européens, pour les raisons qui ont été évoquées,
21:15 les raisons historiques, s'amordent en quelque sorte
21:17 et changent de politique en direction du Sud,
21:20 il y a d'une part une autre forme de colonialisme,
21:22 qui est celui de la Russie.
21:24 Et ça, Emmanuel Macron en a parlé très clairement tout à l'heure,
21:26 y compris d'un point de vue militaire, que ce soit d'ailleurs,
21:29 évidemment, la guerre en Ukraine, mais aussi la déstabilisation
21:32 des régimes africains par les milices privées, en l'occurrence, en particulier Wagner.
21:35 Et puis, il y a une autre forme de colonialisme, c'est aussi celui de la Chine,
21:38 qui est un colonialisme économique, lui, une dépendance financière
21:41 que la Chine essaye d'installer sur un grand nombre de pays africains.
21:45 Et Emmanuel Macron a évoqué aussi cette difficulté qui consiste à ce que,
21:49 quand on efface ou quand on suspend la dette,
21:52 ou qu'on rachète la dette de certains pays africains,
21:54 ceux-ci peuvent aussi aller la contracter auprès de la Chine.
21:56 Donc, d'où toute la logique d'essayer de bâtir
22:00 ce nouveau pacte financier mondial, pour reprendre la titulé de ce sommet,
22:04 qui nécessite d'y intégrer tous les acteurs,
22:07 y compris la Chine, qui joue désormais un rôle déterminant.
22:10 Et on comprend bien, donc, pourquoi nous suivrons sur France Info,
22:13 avec intérêt, l'issue de ce sommet pour un nouveau pacte financier mondial
22:17 qui se termine donc ce soir à Paris, avec cette quarantaine de pays représentés.
22:21 Merci beaucoup, François Baudon,
22:22 rédacteur en chef de la rédaction européenne de France Télévisions.
22:25 Merci Raphaël Carenne à France 24,
22:27 où j'imagine on suivra aussi, bien sûr, l'issue de ce sommet
22:31 nouveau pacte financier mondial, sur France Télévisions aussi, Nathalie Saint-Cricq.
22:34 Merci beaucoup, les informés reviennent ce soir 20h sur France Info.
22:37 Bonne journée à tous.
22:39 Sous-titrage Société Radio-Canada