Doctorate in Business Administration: le next level, « new normal » [Michel Kalika]
Xerfi Canal a reçu Michel Kalika, Président-fondateur du Business Science Institute et professeur à l'IAE de Lyon, pour parler du DBA comme prochaine étape du "new normal".
Une interview menée par Jean-Philippe Denis.
Une interview menée par Jean-Philippe Denis.
Transcript
00:00 Bonjour Michel Kalika.
00:09 Bonjour Jean-Philippe Denis.
00:11 Michel Kalika, président fondateur du Business Science Institute,
00:14 professeur émérite à l'Université de Lyon.
00:17 Michel Kalika, The Doctor of Business Administration,
00:21 Taking Your Professional Practice to the Next Level.
00:23 C'est l'ouvrage que vous avez coordonné avec Stephen Plath.
00:26 Évidemment, on va parler d'IBIE.
00:28 J'ai envie de dire "the next level".
00:30 Maintenant, on y est, c'est un next level.
00:32 Si on prend l'ensemble des défis climatiques,
00:35 intelligence artificielle, etc.
00:37 Waouh !
00:39 L'ouvrage résulte d'une coordination
00:43 des 10 BIE accréditées par l'AMBA,
00:48 donc au plan international.
00:50 Et l'idée de l'ouvrage, c'est qu'on est dans un environnement
00:54 où les masters, les MBA ne suffisent plus
00:58 pour répondre aux défis actuels qui viennent d'être évoqués,
01:03 notamment les défis climatiques,
01:06 les défis en termes de développement durable.
01:08 Et donc, l'idée de l'ouvrage,
01:10 c'est un ouvrage qui est destiné aux managers,
01:13 c'est de montrer qu'au-delà du MBA,
01:17 il y a aujourd'hui le besoin d'une réflexion approfondie,
01:23 conduite par des managers,
01:25 avec l'aide, le soutien d'universitaires.
01:30 Et donc, ce qui est important,
01:34 c'est de souligner que les connaissances acquises
01:39 en période de crise, elles posent un problème.
01:43 Les réponses issues du passé,
01:45 face à des défis nouveaux, ne conviennent plus.
01:50 Et donc, l'idée du 10 BIE,
01:51 c'est de permettre une rencontre entre des managers,
01:56 ancrés, enracinés dans un terrain,
01:59 dans des réalités manageriales,
02:02 et des universitaires,
02:04 pour mener une réflexion.
02:06 L'idée étant que de ces réflexions doctorales
02:10 sortent des recommandations.
02:12 J'ai envie de vous poser clairement la question.
02:14 En fait, c'est le nieux normal, le 10 BIE.
02:16 C'est-à-dire, à l'heure de chat GPT,
02:18 à l'heure des problématiques auxquelles on doit se confronter,
02:23 j'ai presque envie de dire que le 10 BIE n'a plus aucun sens,
02:26 parce qu'il suffit de taper sur chat GPT
02:28 pour avoir accès à peu près,
02:30 en tout cas, à tout ce qui est antérieur à 2021,
02:33 donc au passé.
02:34 Et donc, le nieux normal, ça doit être ça.
02:37 C'est ce que j'entends par "the next level" à démarrer.
02:39 Le futur a déjà commencé.
02:41 L'organisation académique traditionnelle
02:44 repose sur la licence, le master et le doctorat.
02:48 Et on avait banalisé totalement la licence, le bachelor.
02:53 On considérait que la normalité, c'était le master, le MBA.
02:57 La question est tout à fait pertinente,
02:59 c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
03:01 on ne peut pas faire reposer les décisions
03:04 sur des connaissances passées,
03:07 qui sont en partie obsolètes.
03:09 Et donc, l'intelligence artificielle,
03:12 dont l'impact est là évoqué,
03:14 remet en cause toutes les connaissances acquises,
03:18 et la question qui se pose, c'est
03:20 peut-on répondre aux défis actuels
03:23 avec des connaissances passées ?
03:26 Et qui est le mieux armé
03:28 pour répondre à ces défis ?
03:30 Et notre idée dans le DBA, c'est qu'en fait,
03:33 le DBA, c'est une rencontre.
03:35 C'est une rencontre entre des managers
03:38 qui ont de l'expérience, moyenne d'âge, 45 ans,
03:41 et des universitaires qui sont passionnés,
03:43 intéressés par des sujets de recherche.
03:46 Et donc, l'idée du DBA, c'est que cette rencontre
03:49 entre des managers et les universitaires
03:53 est susceptible de produire des résultats
03:56 qui sont utiles pour les entreprises,
03:59 mais aussi pour nos sociétés.
04:01 Dernière question, Michel Calicat,
04:03 j'ai envie de dire, il y a une triple promesse
04:05 derrière le DBA.
04:06 Il y a la promesse de enfin réussir
04:08 à faire travailler ensemble les professionnels
04:10 et les académiques, quand même.
04:13 Il y a la promesse de la valeur du titre de docteur,
04:15 et on le voit à l'heure de Chadjipiti
04:17 ou des problématiques environnementales,
04:20 combien il faut inventer du nouveau.
04:22 Puis, il y a une promesse, j'ai envie presque de dire,
04:24 d'un doctorat en temps réel,
04:25 c'est-à-dire en prise avec les problématiques concrètes
04:29 telles qu'elles évoluent.
04:30 Chadjipiti, en six mois,
04:32 ça a mis en panique absolument tout le monde.
04:36 On ne peut pas...
04:38 La thèse classique, c'était on projette à quatre ans,
04:40 pour faire simple.
04:41 Là, ça permet au moins sur les trois ans ou quatre ans
04:44 de faire évoluer son projet.
04:46 J'ai raison ou j'ai tort ?
04:48 Triple promesse, triple réponse.
04:51 Sur la synergie entre le monde académique
04:55 et le monde de l'entreprise, la réponse est très claire.
04:58 Le DBA est une forme de synergie exceptionnelle
05:02 entre les académiques et les professionnels.
05:07 Il suffit de voir les soutenances de thèse
05:09 et voir l'enthousiasme des universitaires
05:11 face aux travaux réalisés par les managers en activité.
05:16 Donc, la synergie, elle est là
05:18 parce qu'il y a une imbrication
05:19 au travers des systèmes de suivi extrêmement forts
05:21 qui sont mis en place.
05:22 Il y a une imbrication très forte
05:24 des académiques et des professionnels.
05:26 Donc, réponse à la première promesse,
05:30 elle est tout à fait claire.
05:32 La deuxième réponse,
05:36 sur la valeur du titre de docteur,
05:38 cela dépend des pays.
05:40 Il est vrai dans un pays où le titre de docteur
05:44 n'est pas toujours valorisé au niveau auquel il devrait l'être.
05:48 Mais ce n'est pas la règle internationale.
05:50 Il faut savoir que dans d'autres pays,
05:52 la valeur du titre de docteur est beaucoup plus forte.
05:59 Il ne fait pas doute que les thèses de DBA
06:03 qui sont soutenues en ce moment par des managers
06:07 vont contribuer à la valorisation du titre de docteur.
06:11 C'est tout à fait clair.
06:15 Sur la troisième question, sur le temps réel,
06:18 une thèse, si je prends les normes
06:21 des organismes d'accréditation, notamment l'AMBA,
06:25 une thèse de DBA, c'est quatre ans.
06:27 Donc, le temps réel ne convient pas tout à fait.
06:33 Je dirais plutôt des thèses qui sont enracinées
06:35 dans des pratiques managériales.
06:38 Et des thèses, oui, qui ne reposent pas sur des problématiques
06:42 datant de plusieurs décennies,
06:43 mais sur des problématiques,
06:45 des thèses qui reposent sur les problématiques managériales,
06:48 qui sont des problématiques actuelles.
06:51 Un de nos doctorants managers japonais
06:55 d'une grande entreprise industrielle
06:57 travaille sur la remise en cause des business models
07:00 dans toute son industrie au regard du changement climatique.
07:03 Donc, on est là sur un sujet qui est un sujet,
07:07 oui, en temps réel.
07:08 Ceci étant, il faudra du temps,
07:10 bien évidemment, pour la réaliser.
07:12 Bien sûr.
07:13 Doctor of Business Administration,
07:15 taking your professional practice to the next level.
07:18 Le next level, on y est.
07:20 Merci Michel Kalika.
07:21 Merci Jean-Philippe Denis.
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