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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi, il revient sur les propos polémiques d'Emmanuel Macron concernant la mort du jeune Nahel à Nanterre.

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Transcription
00:00 Dimitri Pavlenko. Place à l'édito politique sur Europe 1 avec le Figaro. Bonjour Alexis Brézet. Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:06 Alexis, depuis la mort tragique avant hier matin à Nanterre du jeune Nael, le président de la République et les membres du gouvernement
00:11 multiplient les interventions pour tenter d'éviter de contenir l'embrasement
00:16 avec un succès disons-le qui est très relatif, on l'a vu cette nuit, face à ce drame Alexis. Est-ce que vous pensez que
00:22 les membres du gouvernement ont eu les mots justes ?
00:25 Je crois que dans pareilles circonstances les paroles de compassion et d'apaisement sont naturelles et nécessaires.
00:31 C'est vrai la mort d'un jeune homme est
00:33 toujours triste, c'est vrai il est impératif que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce drame.
00:39 Chacun l'a dit à sa manière parce que ça l'est de soi, il a plutôt bien dit.
00:42 Plus problématiques et contestables me semble-t-il sont certaines déclarations qui en vérité préjugent de la culpabilité du policier qui a ouvert le feu.
00:52 Quand Emmanuel Macron depuis Marseille déclare que ce qui est arrivé est inexcusable,
00:57 ou quand Elisabeth Borne devant les sénateurs estime que l'intervention policière n'est
01:02 "manifestement pas conforme aux règles", ce sont ses mots, il est clair que leur opinion est faite, le policier de leur point de vue est fautif.
01:09 Alors peut-être que l'enquête leur donnera raison.
01:12 Et il est vrai que la vidéo qui circule ne plaide pas en sa faveur.
01:15 La justice ça n'est pas une capture d'écran jusqu'à preuve du contraire ce policier présumé innocent
01:21 et il y a dans ce demi-lâchage, dont on voit bien l'objectif,
01:24 calmer le jeu en offrant tout de suite un coupable à la colère des banlieues, et de ce point de vue c'est raté,
01:29 il y a dans ce demi-lâchage inspiré par la peur, qui ressemble davantage à du François Hollande qu'à du Nicolas Sarkozy, quelque chose de peu glorieux.
01:38 D'autant que si le geste du policier est possiblement inexcusable,
01:42 d'autres faits qui sont intervenus la nuit dernière et celle d'avant,
01:45 eux le sont absolument inexcusable.
01:49 - Vous voulez parler des violences urbaines Alexis ?
01:51 - Bah évidemment !
01:53 Les policiers attaqués à grand renfort de cocktails Molotov ou de mortiers d'artifice,
01:56 les gendarmes pris à partie par des bandes cagoulées, les véhicules incendiés, les boutiques pillées, des bâtiments publics détruits, la prison de Fresnes prise d'assaut,
02:04 mais tout cela est inexcusable.
02:06 Et le président ou la première ministre auraient tout de même pu le dire aussi.
02:10 Alors, comme on finit par s'y habituer, on nous dit "ah oui, mais c'est l'émotion, il faut comprendre".
02:14 Mais, pardon, mais en quoi une émotion, si légitime soit-elle,
02:18 justifierait-elle de tels débordements de violences ?
02:21 Pourquoi un drame arrivé dans les hautes scènes devrait-il forcément se traduire par des scènes d'émeute
02:27 en Seine-Saint-Denis, dans le Val-de-Marne, dans toute l'île de France, mais aussi à Nice, à Roubaix, à Toulouse ou à Lyon ?
02:32 Après tout, la mort de Samuel Paty aussi a créé de l'émotion.
02:36 Et une émotion absolument légitime, indubitablement, mais elle n'a pas été suivie de violences.
02:41 Et Annecy, l'attaque contre des bébés, là aussi il y a eu de l'émotion, mais il n'y a pas eu d'émeute après.
02:46 Il faut quand même dire les choses, enfin.
02:48 C'est toujours quand la police est impliquée que les violences éclatent.
02:52 Pourquoi ? Parce que la présence même de la police au cœur de certains quartiers est vécue comme une intrusion inacceptable.
02:58 Parce que la police symbolise cette république définitivement honnie par certains communautarismes.
03:04 Parce que la police dérange les trafics des criminels.
03:07 Et parce que de prétendus responsables politiques, qui le sont bien peu,
03:11 se baladent dans ces poudrières à ciel ouvert avec un briquet allumé.
03:15 - Les responsables politiques, Alexis ?
03:17 - Oui, vous les avez vus, vous les avez entendus.
03:19 Les incendiaires de la Nupes, les bouts de feu de Halleffy.
03:22 Alors pas tous, François Ruffin ou Fabien Roussel ne se sont pas déshonorés.
03:26 Mais les autres, les Jean-Luc Mélenchon, les Sandrine Rousseau, les Marine Tondelier,
03:31 tous ceux-là qui d'habitude hurlent si fort contre la récupération
03:35 et qui là se jettent comme des vautours sur ce drame dans l'espoir d'alimenter leur petite révolution.
03:41 Alors oui, ceux-là, à coup sûr, sont inexcusables.
03:44 - Merci Alexis Brézet, l'édito politique sur Europe.