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Chaque matin dans son édito, Alexis Brezet, directeur des rédactions du Figaro, revient sur l'actualité politique du jour. Ce jeudi, il revient sur la rencontre entre Emmanuel Macron et les chefs de partis à Saint-Denis.

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Transcription
00:00 - Allez, place à l'édito politique sur Europe 1. Bonjour Alexis Brezet. - Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05 - Alors d'après les premiers éléments qui commencent à filtrer, les discussions entre Emmanuel Macron et les chefs de parti qui ont duré jusqu'à
00:11 3 heures du matin tout de même, n'ont pas donné grand chose de concret par rapport aux intentions initialement affichées.
00:17 Est-ce que c'est une déception ?
00:19 - C'est vrai qu'en matière de teasing, comme on dit en bon français, les communicants de l'Elysée n'étaient pas allés de main morte.
00:25 Téléphone confisqué, communication brouillée, collaborateurs proscrits, journalistes tenus à distance,
00:31 aucun détail d'un scénario digne de mission impossible ne nous aurait été épargné.
00:36 Sans parler, sans parler du suspense insoutenable qui jusqu'au bout a entouré la question cruciale du dîner.
00:42 Les représentants des insoumis et des écologistes, bien décidés à ne pas perdre leur âme en soupant,
00:48 même avec une longue cuillère en compagnie de Jordan Barnella et Uderix Yotty,
00:52 allaient-ils malgré tout condescendre à accepter un plateau repas ?
00:56 C'est bien simple, on n'en a pas dormi de la nuit.
00:58 Bon, tout ça, tout ça pour aboutir in fine à la promesse d'une vague conférence sociale, bon c'est vrai que c'est un peu peu.
01:05 Enfin, qu'attendait-on ? Un miracle ?
01:08 Pensait-on vraiment qu'Emmanuel Macron, à l'instar de Saint-Denis, évêque et évangélisateur des Gaules,
01:14 vous voyez Dimitri, moi aussi je sais raconter des vides saints,
01:16 qu'à l'instar de Saint-Denis donc, il allait convertir ses principaux opposants
01:20 et que tous ensemble, dans la joie et l'allégresse, ils allaient résoudre en trois coups de cuillère à peau
01:26 les toutes petites questions qui étaient inscrites à l'ordre du jour, vous savez,
01:29 la politique étrangère de la France, la réforme de ses institutions,
01:33 et puis ce qu'on appelle élégamment en ove-langue macronienne, le "faire nation".
01:37 - Ah oui, ça on entend.
01:38 - Bon, je crois qu'Emmanuel Macron, qui a des défauts mais qui n'est pas naïf, ne s'est jamais fait d'illusion.
01:42 - Mais alors cette affaire de référendum qu'il avait mise sur la table, ça n'a guère avancé, on ne peut pas dire que ce soit un succès.
01:48 - Non, bien sûr, mais enfin, est-ce qu'il y croyait vraiment ?
01:50 Vous savez, cette idée de référendum, il joue avec depuis des années. Et pourquoi ?
01:54 Parce que le référendum, c'est l'instrument présidentiel par excellence,
01:58 dans l'ordre des institutions, c'est l'équivalent du bouton nucléaire en matière de défense, une prérogative régulienne absolue.
02:05 Mais bon, le référendum comme le bouton nucléaire, on réfléchit à deux fois avant de l'utiliser,
02:10 parce que le risque est grand de se prendre des retombées sur la tête,
02:12 et c'est d'ailleurs pas un hasard si aucun président ne l'a lancé depuis 20 ans.
02:16 Vous pensez vraiment que le chef de l'État va organiser un référendum sur l'immigration,
02:20 comme lui demande la droite et l'ERN, ou sur la réforme des retraites, comme le réclame la gauche ?
02:25 C'est sûr, dans les deux cas, ça intéresserait les électeurs.
02:27 Enfin, le résultat risque fort de ne pas être exactement celui qu'espère Emmanuel Macron.
02:32 Bon, alors après, il y a aussi des sujets en apparence plus consensuels,
02:37 le service national universel, les institutions, la fin de vie, en apparence,
02:41 parce que, en vérité, ils sont probablement pas moins dangereux pour le président.
02:46 Un référendum, on sait comment ça commence, on ne sait jamais comment ça finit.
02:50 Et je ne vous parle pas du fameux "préférendum" poussé par Olivier Véran,
02:55 qui est une sorte de super sondage sans aucune valeur juridique
02:58 et dont le bénéfice politique serait à peu près nul.
03:00 Vous êtes en train de nous dire, Alexis, que ces rencontres de Saint-Denis finalement n'auront servi à rien ?
03:04 Bah, si vous pensez aux problèmes de la France,
03:07 je doute effectivement qu'on ait beaucoup avancé sur la voie de leur résolution.
03:11 Mais, comme le grand débat post-Gilets jaunes,
03:15 comme les consultations citoyennes sur l'écologie,
03:18 comme le Conseil national de la refondation,
03:21 l'épisode aura permis à Emmanuel Macron de distraire la galerie,
03:25 d'occuper les journalistes, d'afficher sa bonne volonté,
03:29 bref, de gagner du temps.
03:31 Vous savez, servir à rien, ça ne veut pas dire servir à personne.
03:35 Oh, joliment trouvé. Merci beaucoup Alexis Brézel.
03:38 L'édito politique sur Europe, chaque matin, je signale la lune du Figaro.
03:41 Vous parlez ce matin de drogue, les villes moyennes dans la spirale de la violence,
03:45 évidemment en écho à ce qui se passe ces dernières semaines à Nîmes.
03:49 Merci beaucoup Alexis.