Émeutes : Faut-il engager la responsabilité des élus qui n’appellent pas au calme ?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois, Michaël Sadoun.

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2023-06-29##
Transcript
00:00 Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:04 Et donc au lendemain de cette nouvelle nuit d'émeute, après la mort de ce jeune garçon
00:08 lors d'un contrôle de police à Nanterre, la France Insoumise s'est pointée du doigt
00:12 pour son refus finalement d'appeler explicitement à l'apaisement Philippe.
00:16 Avec des députés qui préfèrent plutôt appeler, je cite, à la justice et estiment qu'à clé au calme.
00:20 Je cite encore, "sans autre réponse politique et judiciaire est à contre-sens de ce qui s'exprime dans tout le pays".
00:26 Pour le président DLR Eric Ciotti, l'extrême gauche porte une très lourde responsabilité
00:30 car elle a clairement appelé à l'émeute.
00:32 Est-ce que pour vous, chaque élu, chaque personne qui a une responsabilité politique, médiatique, culturelle, sportive
00:39 devrait appeler au calme ou est-ce que c'est assez logique parfois ?
00:44 Bah écoutez, il y a des intérêts politiques, il faut, vous me passez l'expression,
00:47 remettre une pièce dans le jukebox pour espérer en tirer des revenus dans les urnes quelques mois plus tard.
00:52 Dans tous les cas de figure, appelez-nous au 0826 300 300.
00:56 Donc faut-il engager la responsabilité des élus qui n'appellent pas au calme ?
00:59 Vous dites oui à 77%.
01:00 Avant de revenir avec vous, les vrais voix, Antoine Maizart est avec nous,
01:03 puisque vous étiez, Antoine, bonsoir, à Nanterre, avec des difficultés pour les journalistes de travailler
01:12 et donc vous êtes revenu à la rédaction tout à l'heure.
01:15 Mais on va faire un petit récit avec vous, une rétrospective.
01:18 Oui, on avait quand même senti un vrai élan populaire venant d'un peu partout, de toute l'île de France.
01:22 On s'était réunis à Nanterre, pas très loin de la préfecture, dans la cité des Pablo Picasso.
01:26 On a très vite compris que les journalistes n'étaient pas forcément les bienvenus,
01:29 des caméras, des micros cassés par des manifestants.
01:32 On couvre pour Sud Radio très régulièrement des conflits sociaux,
01:35 comme la manif pour la réforme des retraites,
01:37 mais très rarement notre présence a autant dérangé sur place.
01:40 Lors de la marche, un camion transportant notamment la mère du jeune Nahel,
01:44 accompagnée par la famille Traoré, avec des t-shirts "Justice pour Nahel"
01:48 qui étaient aux avant-postes de ce cortège, a plusieurs tentatives.
01:52 Des très jeunes ont essayé de provoquer les forces de l'ordre,
01:55 mais très vite des médiateurs de la cité ont calmé le jeu.
01:57 Mais aux alentours de 15h30, au moment où le cortège est arrivé,
02:01 à côté du lieu du décès du jeune de 17 ans,
02:04 c'est là où la situation a totalement dégénéré.
02:06 Une violente charge des CRS a provoqué la panique,
02:09 et c'est là que les affrontements ont commencé, et qui durent maintenant depuis plus de 3 heures.
02:13 Ce qu'on peut vous dire, c'est qu'un hélicoptère vient d'être déployé
02:16 pour survoler Nanterre et guider les forces de l'ordre,
02:18 ainsi que le RAID, la BRI et le GIGN sont mobilisés en réserve.
02:22 D'après les sources policières, il y aurait eu 6200 personnes,
02:25 dont 1000 perturbateurs, qui ont participé à la marche blanche,
02:28 dont 7 interpellations à 17h.
02:31 À côté, pas très loin, un concert du groupe de musique Maroon 5
02:34 doit avoir lieu à la Défense Arena, ce soir accueillant 40 000 personnes,
02:38 et celui-ci est très menacé.
02:40 Également, ce qu'on peut dire, c'est qu'Emmanuel Macron,
02:42 qui est en déplacement à Bruxelles aujourd'hui,
02:44 suit de très près la situation avec sa première ministre,
02:46 Elisabeth Borne, et ses ministres.
02:48 Tous les bus et tous les trams ne circuleront plus en Ile-de-France
02:51 ce soir à partir de 21h, et un couvre-feu vient d'être instauré à Clamart,
02:56 de 21h à 6h du matin, jusqu'au lundi 3 juillet.
03:00 Et sur l'enquête, pour terminer, le policier qui a tiré sur le jeune homme
03:04 de 17 ans, qui a été mis en examen ce matin pour homicide volontaire,
03:07 vient d'être placé en détention provisoire.
03:09 - Merci beaucoup Antoine Mazère. - Merci, c'est bien.
03:12 - Merci beaucoup. Ça fait froid dans le dos quand on entend ça, Philippe.
03:16 On avait ce sujet, faut-il engager la responsabilité des élus
03:20 qui n'appellent pas au calme ? Hier, forcément, certains disaient
03:25 "justice", mais on n'appelle pas au calme.
03:27 Est-ce qu'il y a une responsabilité en tant que politique
03:29 dans des moments comme ça ?
03:31 - Moi je trouve qu'il y a tout de même quelque chose d'extravagant
03:36 dans la mesure où les autorités officielles, et j'y inclue la justice,
03:41 font tout ce qu'il faut depuis la mort du jeune Nahel.
03:45 Donc on pourrait espérer que la conformité de ce processus
03:53 à ce que souhaite le modèle républicain ne crée pas de controverses,
03:59 ni de désordre, ni de violence supplémentaire.
04:01 On s'aperçoit que ça n'est pas le cas,
04:03 et que même des dégradations sont opérées gravissimes
04:07 qui vont altérer encore la vie de ces quartiers
04:11 où les plus modèles vont souffrir.
04:13 Moi ce qui me frappe, c'est qu'on peut tout à fait
04:17 avoir des opinions extrêmes sur la police,
04:21 comme par exemple Jean-Luc Mélenchon ou d'autres, à LFI,
04:25 ou à l'extrême droite, parfois ça peut arriver,
04:29 et tenir un discours de calme et de modération.
04:33 Ce que je trouve absurde, c'est ce qu'a dit par exemple David Guiraud
04:37 qui oppose le calme à la justice.
04:41 Sans calme, il n'y a pas de justice possible.
04:45 Il y a des pressions de l'extérieur,
04:47 mais pas de responsabilité pour les élus.
04:53 Il faut simplement que le jugement civique
04:57 projette l'opprobre sur ces gens-là qui méritent.
05:01 - Je reviens sur les verbes intimes de Jean-Luc Mélenchon,
05:05 il a dit que les chiens de garde nous ordonnent d'appeler au calme,
05:07 nous appelons à la justice.
05:09 - Oui, c'est assez rare, mais je suis en désaccord total
05:13 avec tout ce courant de la NUPES, Marine Tondelier,
05:15 et sur ce registre-là aussi d'Europe Écologie Les Verts.
05:17 Je ne suis pas d'accord, je pense qu'on peut avoir une indignation réelle,
05:21 être extrêmement sévère avec ce qui s'est passé à Nanterre.
05:23 Je vous le redis, l'aveuglement d'un côté ou de l'autre
05:26 ne mène qu'au désastre, vraiment.
05:28 Que ce soit, je le redis, l'aveuglement,
05:30 le soutien aveugle à la police en essayant de trouver
05:33 de toute façon toutes les circonstances à ce policier,
05:35 à l'évidence le procureur de Nanterre n'a pas l'air de les trouver comme ça,
05:39 ou que ce soit dans le registre de David Guiraud,
05:42 vous parlez de Jean-Luc Mélenchon, mais de David Guiraud,
05:45 moi j'ai bondi quand je l'ai entendu hier dire
05:47 "je n'appelle pas au calme", ça ce n'est pas possible.
05:49 Ça n'est pas parce qu'on appelle, comment dirais-je,
05:52 qu'on est profondément heurté, profondément choqué humainement
05:56 de façon républicaine par la mort de Nahel,
05:59 que ça enlève la moindre force au fait d'appeler au calme.
06:02 Personne ne peut se réjouir aujourd'hui de ce qu'il peut se passer.
06:05 J'ai couvert 2005, la différence avec 2005,
06:08 c'est que cette année c'est beaucoup plus violent,
06:11 que les banlieues sont beaucoup plus armées,
06:13 qu'il y a quelque chose qui s'est...
06:16 il y a des verrous qui ont sauté.
06:18 Qu'est-ce que veulent les députés,
06:21 qu'est-ce que veulent les gens du Rassemblement National
06:23 quand ils passent leur vie à soutenir de façon éhontée,
06:25 sans aucune nuance, quoi qu'il advienne, la police,
06:29 ça risque les foules,
06:30 mais quand David Guiraud dit "je n'appelle pas au calme",
06:34 c'est-à-dire "allez-y, cassez tout",
06:36 et bien, est-ce qu'on veut quoi ?
06:37 On veut des morts ? On veut un policier mort ?
06:39 On veut un nouveau jeune ou un militant
06:42 ou quelqu'un qui passe par là, mort ?
06:44 Moi, je ne veux pas ça.
06:45 Il y a une réalité aujourd'hui, l'heure est grave,
06:47 elle est gravissime,
06:49 je ne suis pas d'accord avec mes amis de la gauche,
06:51 vraiment, là-dessus,
06:52 je pense que c'est une faute en plus de sa politique,
06:54 je ne comprends pas comment on peut imaginer
06:57 et se jeter les deux pieds dedans.
06:59 Aujourd'hui, on a une France,
07:01 ce qui se passe dans les cités, c'est la France aussi,
07:04 personne ne peut imaginer qu'on se débarrassera de ce problème
07:08 en coupant les branches,
07:10 ou personne ne peut s'imaginer,
07:12 quand on est communautariste,
07:13 qu'on deviendra et qu'on gagnera sur l'adversaire
07:15 qui est devenu la communauté nationale.
07:17 Voilà, c'est tout.
07:18 Il faut trouver une solution
07:19 et ce n'est pas par la violence que ça passe.
07:21 - Puisque vous avez cité Marine Tondelier,
07:23 pour ceux qui ne l'auraient pas entendu,
07:24 elle a dit "sans justice et sans vérité,
07:26 il n'y aura pas de paix".
07:27 - Michael, ça donne votre réaction.
07:29 Est-ce que pour vous, c'est jeter de l'huile sur le feu,
07:33 de refuser d'appeler au calme quand on est député quand même ?
07:36 C'est député, c'est pas rien.
07:38 - Oui, l'absence de parole est aussi signifiant
07:41 que la parole politique.
07:43 Donc en l'occurrence, je trouve qu'il y a une complicité tacite
07:46 de cette nupesse avec la violence qui se déroule dans les rues.
07:50 Moi, je ne suis pas pour judiciariser ça,
07:52 je crois en l'exercice de la démocratie pure et parfaite.
07:56 Si les électeurs se rendent compte de ce genre d'attitude,
07:59 je suis convaincu qu'aux prochaines élections,
08:01 ils auront peut-être moins propension à voter pour la nupesse.
08:03 À moins qu'il y ait une majorité de révolutionnaires dans la population,
08:06 ce que je ne pense pas.
08:08 - Mais Gérald Darmanin dit que...
08:09 - Après, il y a quand même une zone grise,
08:11 et je pense que Gérald Darmanin va dans ce sens-là.
08:14 C'est qu'il y a une liberté d'expression,
08:16 et notamment pour les élus,
08:17 mais elle est quand même restreinte par le fait
08:20 de ne pas mettre en danger les institutions
08:22 qui garantissent cette liberté d'expression.
08:24 Or, les gens qui actuellement foutent le chaos dans la rue
08:29 mettent en danger les institutions républicaines.
08:32 - Il y a des manifestants, j'espère que vous n'êtes pas en train de suivre.
08:34 Ce n'est pas Mélenchon qui a tenu le révolver qu'a tué Nel ?
08:36 - Non, mais Mélenchon a une grande complaisance
08:39 vis-à-vis des mouvements de violence qui se déroulent actuellement dans la rue.
08:42 Quand il y a eu des mouvements néo-nazis
08:45 qui ont défilé dans Paris,
08:47 qui étaient 500 personnes,
08:48 qui ont fait moins de désordre que ça,
08:50 Marine Le Pen comme Éric Zemmour se sont désolidarisés
08:53 immédiatement.
08:54 Ce n'est pas qu'ils n'ont pas réagi,
08:56 ils se sont désolidarisés immédiatement.
08:58 Là, on a des violences dans la rue
09:00 qui cassent tout,
09:01 qui défoncent des dizaines de bâtiments publics.
09:03 Il y a 40 000 policiers qui vont être mobilisés ce soir dans la rue.
09:06 Des gens qui brûlent des écoles,
09:08 des gens qui brûlent des mairies.
09:10 Et l'ANUPS se désolidarise
09:13 de la République
09:15 en ne disant rien sur ces violences.
09:17 - C'est pas vrai, d'abord,
09:19 ils ont réagi aux violences ce matin, ça c'est pas vrai.
09:21 Et on parle pas de ça.
09:22 - Quand ils disent qu'ils appellent pas au calme,
09:24 c'est quand même une manière de se rendre complice
09:27 de ce genre de violences.
09:28 - Vous vous rendez compte un peu dans quel monde vous vivez ?
09:30 Vous pensez que Marine Le Pen, Éric Zemmour...
09:33 - Non, de la majorité des gens à mon avis dans ce pays.
09:35 - T'as raison, oui, mon copain.
09:37 Pourquoi est-ce que l'ANUPS se désolidarise ?
09:39 C'est des militants LFI qui défilent dans les rues ?
09:42 Ou des militants socialistes ?
09:44 - En ne dénonçant pas ce genre de phénomène.
09:47 Et en s'en rendant même complice.
09:49 - Est-ce qu'Antoine Léaumont, comme Carlos Martins Bilongo,
09:53 descendent sur le terrain pour défendre ces personnes ?
09:56 Parce qu'ils veulent faire partie de ces personnes.
09:58 Ils veulent s'immiscer dans cette violence
10:00 en voulant devenir les représentants de cette violence.
10:03 - Est-ce qu'on peut être un peu subtil ?
10:05 - Je les mets en cause.
10:07 - Est-ce qu'on peut être un peu subtil en se disant que...
10:09 - Je suis tout à fait subtil.
10:10 - Non, pas du tout.
10:11 - La subtilité n'empêche pas la vérité.
10:12 - Non, non, est-ce qu'on peut être subtil en se disant
10:14 que ce qui s'est passé hier,
10:15 il y avait même des black blocs,
10:16 j'en discutais avec des policiers,
10:17 il y avait même des black blocs hier.
10:18 Est-ce qu'on peut mettre une nuance entre les black...
10:21 - Est-ce que vous avez déjà vu la NUPES
10:23 protester contre les black blocs aussi ?
10:25 - Ah oui, bien sûr, absolument.
10:26 - Pendant la réforme des retraites,
10:27 ils ont été parfaitement invisibles.
10:29 - Non, mais c'est pas vrai.
10:30 - Invisibles sur la violence de la NUPE.
10:31 - Je vais terminer en disant,
10:33 pourquoi est-ce qu'il y a quand même une différence
10:36 entre être dans les rues avec les black boss et tout casser
10:39 et être dans une manif de soutien ?
10:41 C'est quoi votre sujet ?
10:42 C'est-à-dire que les gens qui ont manifesté cet après-midi pour vous,
10:44 c'est les mêmes qui brûlent ?
10:45 - Non, c'est pas vrai.
10:46 - Non, j'ai pas dit ça.
10:47 - Et bah donc alors, ça ne tient pas votre argument ?
10:49 - Non, j'ai dit qu'en ne disant rien sur les violences,
10:51 ils se rendent confiants de ces violences.
10:53 - Mais ils ont dit ce matin sur les violences.
10:55 - Mais non, puisqu'ils n'appellent pas au calme.
10:57 - Moi, je ne suis pas d'accord sur cette question-là.
10:59 Mais vous ne pouvez pas...
11:01 - Vous venez de le dire, c'est donc indissoluble.
11:03 - 0,1026, 300, 300.
11:04 - C'est un débat, avec Johan, qui est avec nous.
11:07 - Ouais, euh...
11:09 Voilà.
11:10 - Oui, c'est ce que vous dites.
11:12 - Oh là là, on l'avait dit.
11:14 - Je trouve que...
11:16 Alors, essentiellement, les responsables qui n'appellent pas au calme
11:20 sont essentiellement LSI et un petit peu, effectivement, l'écologie.
11:24 Donc on va dire une EPS pour faire large.
11:27 - Pas l'EPS, pas l'EPS, pas l'EPS.
11:29 Toujours bien élevé, l'EPS.
11:31 - Je trouve que la façon dont ils font de la politique
11:36 desserve plus leurs propos que ce qu'ils servent.
11:39 Et je trouve ça terriblement dommage parce qu'en soi,
11:42 je suis pas d'accord avec tout, mais il y a des bonnes idées.
11:45 Et le fait, comme ça...
11:47 Alors, c'est des propos vachement...
11:50 Si on lit un petit peu André Hines, c'est vachement nuancé
11:53 parce qu'il ne disait pas "Allez, descendez dans la rue, tout crame".
11:56 Il disait "On n'appelle pas au calme, on appelle à la justice".
11:59 Donc engager une responsabilité d'un élu sur une phrase comme ça,
12:03 c'est assez compliqué quand même.
12:05 Ceci étant...
12:06 - Oui, mais ça n'a rien à voir.
12:08 Vous pouvez appeler au calme et à la justice.
12:10 - Oui, bien sûr.
12:12 - Et ceci étant, il n'y a pas d'appel au calme.
12:15 Donc, pour le coup, je dirais pas que c'est justiciable,
12:19 mais en tout cas, sur l'opinion qu'on peut se faire sur ce genre d'élu là,
12:24 ça ne les sert pas.
12:26 - Oui, vous avez raison, c'est l'opinion, c'est les électeurs qui le trancheront.
12:29 - Est-ce que vous pensez que ça peut avoir des conséquences électorales ?
12:32 - Non.
12:33 - Un jour ou l'autre ?
12:35 - Malheureusement, je crains que non.
12:38 C'est-à-dire que les Français ne sont pas très lucides
12:41 sur les réactions négatives de certains de leurs représentants.
12:47 Moi, je me demande tout de même, pour tenter d'aller plus loin,
12:51 si la gauche et l'extrême-gauche...
12:55 La gauche, un peu moins, il faut être juste,
12:57 ne sont pas naturellement,
12:59 dans la mesure où la droite, la droite conservatrice,
13:03 l'extrême-droite, sont naturellement
13:06 accordées aux forces d'ordre, d'autorité,
13:11 à la police, à la gendarmerie,
13:13 à tout ce qui est de nature à apporter la stabilité à un pays.
13:18 Est-ce que la gauche et l'extrême-gauche
13:20 ne sont pas naturellement voués à prendre le contraire ?
13:24 Je suis frappé de voir,
13:26 et je ne parle même pas du scandaleux "la police tue" de Mélenchon,
13:30 mais en général, je ne suis pas persuadé
13:33 qu'à gauche ou à l'extrême-gauche,
13:35 il y a une appétence forte, même républicaine,
13:38 pour ces forces de stabilisation d'ordre.
13:40 - Mais vraiment, c'est incroyable que vous parliez comme ça.
13:42 Vous vous asseyez sur le fait
13:44 que la gauche a dirigé ce pays, et fort bien.
13:47 Vous vous asseyez sur le fait que Pierre Jocques...
13:49 - Pas tout très bien.
13:50 - Pierre Jocques a été un très grand ministre de l'Intérieur,
13:52 au moins aussi bon.
13:53 - Vous dites, franchement.
13:54 - Mais bien sûr.
13:55 Valls, vous pouvez connaître, vous avez adoré Valls,
13:57 à une époque, très bon ministre de l'Intérieur.
13:59 Chevenement excellent ministre de l'Intérieur.
14:01 Vous aimez beaucoup Ségolène.
14:02 S'il y a bien quelqu'un qui défend l'ordre juste,
14:05 - Elle est totalement atypique.
14:06 - Mais elle n'est pas du tout atypique.
14:07 Elle a complètement changé le logiciel de la gauche.
14:09 D'ailleurs, François Hollande s'en est inspiré
14:11 pour gagner en 2012.
14:12 - A tel point que la gauche l'a coulé.
14:13 - Mais non, mais c'est pas...
14:14 Écoutez, vous n'allez pas à moi me faire l'histoire de Ségolène.
14:18 Je peux quand même vous dire que cette espèce de caricature
14:21 qui consiste à dire "la gauche, ça plurie que sur l'instabilité,
14:24 alors que la droite..."
14:25 Ça n'est pas vrai.
14:26 Ça n'est pas vrai depuis très longtemps.
14:28 - Vous remarquez quand même, Jean-Pierre Chevenement,
14:30 comme Manuel Valls, se voient nier leur qualité de gauche
14:33 par l'ensemble de la gauche, précisément parce qu'ils sont
14:35 sur une ligne plutôt républicaine.
14:37 - Il faut faire un peu d'histoire, soyez assez aimables.
14:39 Jean-Pierre Chevenement était le ministre de l'Intérieur
14:41 de Lionel Jospin.
14:43 Lionel Jospin l'a très bien utilisé, notamment à l'époque des Sauvageons.
14:46 Jean-Pierre Chevenement s'est vu nier son appartement de gauche
14:49 quand il a fait...
14:50 - C'est ce que je dis.
14:51 - Mais bien plus tard, qu'est-ce que vous racontez ?
14:53 Quand il est devenu souverainiste avec la droite ?
14:56 - Mais c'est exactement à ce moment-là...
14:58 - Mais ça n'a rien à voir !
14:59 - En ce moment-là, il était même souverainiste avant,
15:01 puisque dès le traité de Maastricht, il était contre...
15:03 - Mais ça n'a absolument rien à voir !
15:05 - Bah si ! Donc il était même contre ce traité de Maastricht
15:07 avant d'être ministre de l'Intérieur.
15:09 - Soyez assez aimables pour bien...
15:11 - Je suis aimable, mais je ne suis pas d'accord avec vous.
15:13 - Mais parce que vous n'avez pas la culture historique.
15:15 Jean-Pierre Chevenement a commencé à être bien souverain.
15:18 - En tout cas, le traité de Maastricht, c'est avant que
15:20 Chevenement soit ministre de l'Intérieur.
15:22 Donc j'ai peut-être pas la culture historique, mais je sais ça.
15:24 - Non, mais ça vous le savez, mais Jean-Pierre Chevenement
15:26 il rompt avec... En plus, vous êtes un mauvais rhétoricien,
15:29 parce qu'il rompt avec la gauche...
15:31 - Chacun s'en fait une idée.
15:33 - Il rompt avec la gauche quand il devient souverainiste
15:37 et qu'il s'allie avec les souverainistes d'extrême droite.
15:39 Donc ça remonte à assez bien plus tard, je suppose.
15:42 - Maastricht ! - Mais pas du tout !
15:44 Il n'est pas allié avec les souverainistes d'extrême droite à Maastricht.
15:46 - En tout cas, les amis, les amis, les amis, pour conclure...
15:50 - Et si Philippe Séguin, c'est d'extrême droite ?
15:52 - Non, mais pour conclure, parce que là, on monte très très loin.
15:54 - La vraie question est de dire, est-ce que quand on est un responsable politique
15:58 et dans le mot, il y a le mot "responsable",
16:01 il n'y a non pas à un moment donné, dans des moments de chaos,
16:04 une responsabilité de calme ?
16:06 - Je pense qu'il faut que... - Je pense que qui que vous soyez,
16:08 et quel que soit le choix... - Il y aura des conséquences électorales,
16:11 il y en a déjà, je pense, des conséquences dans l'opinion,
16:14 on le voit dans les sondages qui montrent qu'aujourd'hui,
16:16 LFI est perçu comme un parti plus dangereux pour la République
16:19 que le Rassemblement National, c'est un exemple qui montre ça.
16:21 - Alors, je vais répondre à mon ami Michael,
16:23 parce que c'est toujours le même cycle, je vous rappelle qu'entre deux présidentielles,
16:26 c'est toujours la même histoire, Mélenchon-Froch, le second tour,
16:29 après c'est la traversée du Zézère pendant quatre ans,
16:32 je voulais juste dire ça, sur LFI, je pense qu'il n'y aura pas de conséquences électorales,
16:37 évidemment que non, il n'y en aura pas,
16:39 mais la seule conséquence, et pour moi la pire,
16:42 c'est que la dernière marche, la gauche ne peut pas la passer à cause de ça.
16:46 La dernière marche qui fait qu'à un moment donné,
16:48 vous êtes au second tour d'une présidentielle,
16:50 et qu'à un moment donné, les gens décident de voter pour vous,
16:52 et bien on ne peut pas la passer à cause de ça.
16:54 - Alors, Philippe, Philippe Bilger, allez-y.
16:56 - Alors, il fallait voir une responsabilité intellectuelle et politique
17:01 de ne pas appeler au calme, bien sûr,
17:03 mais j'avais cru comprendre que dans votre question,
17:06 il y avait même à la limite une sanction possible,
17:09 surtout pas un jugement civique et démocratique contre ces gens
17:14 qui n'appellent pas au calme par une conception perverse de l'idéologie.
17:18 - Et donc, quand le citoyen moyen fait une bêtise, il est sanctionné,
17:21 et quand un responsable politique n'appelle qu'il est au calme,
17:25 et de lui sur le feu, il n'est pas sanctionné.
17:27 - Mais je pense que vraiment, Mélenchon a tort de recommencer
17:29 dans sa logique "chien de garde",
17:31 c'est-à-dire en gros, les médias...
17:33 - Il n'y a pas que lui, il y a Daniel Obono...
17:35 - Peut-être, mais Jean-Luc Mélenchon, il a une autorité morale,
17:37 c'est le groupe le plus puissant à gauche,
17:39 et je pense que depuis deux jours, il a tort,
17:42 il retombe dans ses vieux travers, il faut qu'il se corrige.
17:44 Corrige-toi, Jean-Luc ! Allez !
17:46 - Merci, en tout cas, restez avec nous, on revient dans un instant,
17:48 on fait une petite pause et...
17:50 - On va prendre la direction de Béziers,
17:52 pour le forum de Béziers dont Sud Radio est partenaire,
17:55 ça se tient demain au stade Raoul Barrière,
17:58 stade d'un club mythique du rugby français,
18:00 on va retrouver Philippe Guillard, alias "La Guille",
18:02 ancien rugbyman, qui vient de sortir un film,
18:05 absolument un film pour l'honneur,
18:08 on va en parler, et puis on va également parler
18:10 qu'homme il est le grand témoin de ce colloque,
18:13 organisé par l'Institut de l'économie positive,
18:15 on va en parler avec lui, et animé par Éric Revelle de Sud Radio.

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