Émeutes : "Rétablir le calme ? Ça va être complexe", selon Gilles Leproust (Maire PCF d’Allonnes)

  • l’année dernière
Avec Gilles Leproust, Maire PCF d’Allonnes et Président de l’association Ville et banlieue

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##C_EST_A_LA_UNE-2023-06-30##

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News
Transcription
00:00 - Il est 7h13, troisième nuit d'émeutes après la mort du jeune Nahel, tué par un
00:08 policier à Nanterre en début de semaine.
00:10 Nous sommes avec Gilles Leproust, le président de l'association Ville et banlieue, maire
00:15 PC d'Allonnes, c'est dans la banlieue du Mans.
00:18 Rebonjour Gilles Leproust.
00:20 - Bonjour.
00:21 - Est-ce que vous avez été d'un mot aussi touché par ces violences cette nuit, des
00:24 émeutes, parce qu'elles se sont beaucoup étendues en région.
00:28 Je sais que dans votre région par exemple Laval a été touché, je ne sais pas si c'est
00:33 le cas chez vous.
00:34 - Si, si c'est le cas à Allonnes, c'est le cas au Mans.
00:37 J'ai passé une partie de la nuit sur le terrain pour être à la fois auprès des habitants
00:41 puis auprès des services de conclés notamment dans leur intervention et puis essayer de
00:46 calmer parfois les actes.
00:50 - Avec souvent des bâtiments, alors je ne sais pas si ça a été le cas chez vous Gilles
00:55 Leproust, mais parfois des mairies ou des commissariats qui ont été attaqués et qui
01:00 sont devenus en fait des symboles, des cibles.
01:03 - Oui, nous on a une porte, les portes d'entrée de la médiathèque ont été détruites par
01:11 la discussion y compris parce qu'il y a eu la participation d'habitants qui ont contribué
01:16 à ce que la mairie soit, j'allais dire, mise en sécurité.
01:19 Mais effectivement je vois sur le Mans, mais je vois également à travers la France, beaucoup
01:24 de bâtiments publics, de bâtiments de services publics ont été dégradés.
01:29 C'est un constat.
01:32 - Un constat évidemment.
01:34 Comment essayer de rétablir le calme après cette mort de Naël qui agit un peu comme
01:40 une étincelle Gilles Leproust, non ?
01:42 - Oui, alors sans bien sûr excuser les actes et en prenant la gravité de ce qui s'est
01:48 passé autour du jeune Naël et le choc qu'a représenté les vidéos.
01:55 Je discute avec 32 jeunes y compris cette nuit, c'est beaucoup revenu dans les échanges.
02:00 Mais effectivement les maires de différents lieux que nous sommes ont interpellé à très
02:04 nombreuses occasions le président de la République par une lettre de pétition d'ailleurs il y
02:09 a un mois et demi.
02:11 La première ministre, le ministre des Appetits, de la Ville et du Logement pour leur dire la
02:15 situation est tendue, la situation est difficile pour les habitants, la situation sociale notamment.
02:20 Et tout ça, on sentait poindre des difficultés.
02:27 - Oui, et la mort d'un étincelle, c'est ce qui était dit par des notes des renseignements
02:32 d'ailleurs qui le disaient, qui le craignaient.
02:36 Alors évidemment il y a ce constat, maintenant comment essayer de rétablir le calme Gilles Leproust ?
02:43 - Pour avoir passé une partie de la nuit sur le terrain je peux vous dire que ça va
02:48 être complexe parce qu'il n'y a pas d'échange, il n'y a pas de... avec celles et ceux qui
02:54 font ces actes.
02:55 Ceci étant dit je crois que bon, la présence humaine, il faut à la fois y compris être
03:00 auprès des habitants parce qu'il y a aussi de la désolation, de la colère, voire de
03:04 la peur également chez les habitants.
03:06 Notamment je pense à ceux qui ont voit leur voiture voler.
03:09 C'est des gens je rappelle qui ont beaucoup de ressources, qui habitent nos quartiers
03:13 donc c'est souvent un investissement important pour eux, c'est le moyen d'aller au travail.
03:16 Donc voilà, je crois le dialogue doit être... faut préinstaurer et puis...
03:22 - Mais dialogue avec qui d'ailleurs ? Parce qu'il n'y a plus par exemple la police de
03:26 proximité alors il y a des autorités comme vous par exemple, mais qui parfois sont prises
03:32 à partie en même temps quoi.
03:33 - Oui bien sûr parce que là aussi on a eu cesse d'alerter qu'il y avait un véritable
03:40 défi à faire république ensemble.
03:42 On voit bien par exemple que les élections locales, nationales dans nos villes il y a
03:47 beaucoup d'abstention, il y a un décrochage avec la chose publique et la chose politique.
03:51 Donc c'est un véritable enjeu qui nous est posé et on ne pourra pas faire république
03:56 dans notre pays si on ne fait pas république dans tous ces territoires et notamment dans
04:00 nos quartiers populaires.
04:01 Il y a un travail de comptage, de discussion, d'échange et puis je pense qu'il y a besoin
04:07 aussi tout de suite et c'est ce que j'ai pu dire hier à la première ministre puisque
04:12 j'étais à Médignon avec les présidents de l'association.
04:15 Il y a des besoins en termes social, il y a des besoins en termes de rénovation urbaine,
04:19 il y a des besoins en termes de moyens pour l'éducation, l'accès à l'emploi parce que
04:25 c'est encore dans nos quartiers où il y a le plus de chômage et de précarité ce qui
04:29 rend l'avenir du lendemain hypothétique et qui peut donc y compris, qui contribue
04:35 à pas donner un futur réjouissant et donc faire que certains se réfugient vers des
04:43 solutions individuelles, qu'il y ait notamment là avec des actes de violence.
04:47 C'est une réalité inconstante aussi.
04:49 - Oui, Gilles Lepros, puisque vous connaissez bien vous justement en tant que président
04:53 de l'association Villiers-Banlieue, certains disent qu'il faut être capable d'avoir une
04:57 ouverture sociale pour donner des perspectives et en même temps d'avoir aussi de la fermeté
05:03 pour que la République soit respectée.
05:06 C'est ça le défi, non ?
05:07 - Oui, nous sommes pour les maires de ces villes, comme je crois beaucoup de maires,
05:15 nous sommes pour le respect de l'ensemble des droits, le droit à l'éducation, le droit
05:19 à la santé, le droit au sport, à la particulier, mais aussi le droit à la sécurité et la
05:23 tranquillité pour les habitants, qui est un élément qui est souvent demandé et sur
05:28 lequel certains, y compris SURF, font des déclarations incendiaires, qui n'aident pas
05:34 à ramener un peu le calme, la sérénité, et notamment à permettre que les habitants
05:39 - on réussira pas de toute façon à faire évoluer les choses si on ne met pas dans
05:43 le cou les habitants eux-mêmes.
05:45 Et moi, cette nuit, j'ai passé beaucoup de temps à discuter avec des habitants qui étaient
05:50 excédés d'autres, qui étaient aussi toujours sous le coup de la colère avec ce qui s'est
05:55 passé avec le jeu de Naël, donc voilà, tout ça, ça demande beaucoup de dialogues, beaucoup
06:00 d'engagement, et pour cela aussi, il faut aussi que l'État accompagne plus qu'il ne
06:04 le fait aujourd'hui les communes, parce que nos budgets, notamment dans les villes populaires,
06:11 sont pas à la hausse, loin 100 fois, alors que les besoins sociaux et le service public
06:14 en particulier, eux, sont à la hausse, et donc le différentiel c'est que si les communes
06:19 n'ont plus les moyens de relever le défi, ça conduit à ne pas pouvoir faire des nuits
06:23 partout.
06:24 - Merci beaucoup Gilles Le Proust, merci d'avoir été si tôt avec nous ce matin, parce que
06:29 je sais que vous avez passé une partie justement de la nuit, comme beaucoup d'élus d'ailleurs,
06:34 des représentants de l'État ou des services publics, ou alors même aussi des policiers
06:38 qui ont été mobilisés, qui ont passé beaucoup de temps sur le terrain.
06:42 Un mot justement sur les policiers, il faut pas qu'il y ait une rupture totale entre la
06:46 police quand même et les habitants.
06:47 - Non, non, c'est un service public, alors après il faut que la justice fasse son boulot
06:52 quand il y a des actes qui sont inacceptables, il faut certainement, comme on le réclame,
06:56 revenir véritablement à une police de proximité.
06:58 Je crois que la question du rapport police-habitant, notamment police-jeune, elle est posée, il
07:02 y a un lien qui est compliqué, complexe, donc il y a besoin de redonner, de travailler,
07:08 de redonner du sens à l'action publique, à l'action politique, je crois que les questions
07:14 du service public et de l'intérêt général est déterminante.
07:17 - Merci beaucoup Gilles Leprousse, président de l'association Ville et banlieue et maire
07:22 d'Alonne, dans la banlieue du Mans, d'avoir été avec nous ce matin en direct sur Sud

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