Émeutes : "On est dans une situation de crise extrême", selon Philippe Cholous
Avec Philippe Cholous, Colonel de gendarmerie en retraite. Expert en maintien de l’ordre et gestion de crise
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Transcript
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Rocher.
00:05 Il est 7h47, Sud Radio vous explique comment, comment éventuellement remettre et rétablir le calme.
00:13 Situation extrêmement difficile bien sûr avec cette troisième nuit des meutes et parfois des quartiers où ça semble incontrôlable.
00:21 Nous sommes avec Philippe Chollous qui est colonel de gendarmerie en retraite, expert en maintien de l'ordre et gestion de crise.
00:28 Merci d'être avec nous Philippe Chollous, bonjour.
00:31 Oui bonjour, merci à vous.
00:33 Alors il y a certains élus qui demandent par exemple l'instauration de l'état d'urgence.
00:39 Est-ce que ça pourrait être une réponse à la situation actuelle ?
00:43 Écoutez, je crois que l'état d'urgence est fait pour ça.
00:47 Donc je crois qu'il faut être très très concret dans cette affaire.
00:51 Le ministre de l'Intérieur a pris la bonne décision en déployant des effectifs massivement.
00:57 Il faut s'établir en contrôle de zone pour prévenir mais là, les zones sont tellement, il y a tellement de points sur lesquels on devrait intervenir que ça devient compliqué.
01:06 Je regardais ce matin à la télévision, on parlait de Saint-Herblain, Saint-Herblain c'est quand même pas, si vous voulez, ça devient vraiment très très compliqué.
01:14 Dans la banlieue de Nantes Saint-Herblain, ça a toujours été un quartier connaissant très bien le secteur et le territoire, ça a toujours été extrêmement difficile.
01:22 Je vois ça du croisique mais ce que je veux dire simplement c'est qu'il y a un moment où on ne pourra pas, je crois que c'est peut-être un peu prématuré pour l'instant,
01:34 mais il faut bien aussi que vos auditeurs et que nous comprenions tous le fait que c'est des centaines de milliers de millions d'euros tous les soirs.
01:42 Et qu'il y a un coût à ça, voilà, et donc on ne peut pas non plus continuer à laisser faire.
01:46 Et puis dernier point, je sais que ce point est sensible mais c'est une atteinte à la cohésion nationale qui est très très importante.
01:53 Je crois qu'il y a une France qui travaille, qui est un peu fatiguée de Saint-Sauline, de Notre-Hondelande, de ces émeutes,
02:03 et je crois qu'il y a une atteinte très importante avec cohésion sociale.
02:06 C'est peut-être même l'effet le plus important, il est urgent de rétablir l'autorité de l'État.
02:11 Et si on doit passer par l'état d'urgence, il a été conçu pour ça par le législateur.
02:16 - Oui, mais en arrivée à l'état d'urgence, ça montre qu'on est dans une situation de crise extrême, Philippe Cholous.
02:23 - Oui, mais je crois qu'on est dans une situation de crise extrême, je crois qu'il y a des rapports,
02:29 il y a certaines, alors c'est pas partout, on ne peut pas généraliser, mais il y a certaines zones où il y a des émeutes,
02:35 où c'est des rapports qui sont communautaires, donc on prend des risques d'atteinte à la cohésion nationale qui sont très importants.
02:43 Donc effectivement, c'est extrême, mais bon là ça fait la troisième nuit, mais si ça dure encore, on est dans une situation extrême.
02:49 Objectivement, on s'y est habitué, mais imaginez ça dans les années 80 ou 70, c'est objectivement une situation extrême.
02:56 - Alors qu'est-ce que signifierait prendre par exemple, et instaurer cet état d'urgence ?
03:03 - Je crois que instaurer cet état d'urgence, pour moi, la vertu principale c'est de restreindre les libertés de circulation en fin d'après-midi et pendant la nuit,
03:17 pour pouvoir réagir et prévenir et trouver l'ordre public dès que les gens se rassemblent.
03:23 Et pendant un temps évidemment limité, dans le temps, sous contrôle des contre-pouvoirs, notamment judiciaires.
03:32 Je crois que c'est ça la vertu principale, c'est pouvoir en fin d'après-midi, début de soirée, prévenir les regroupements et prévenir comme ça les émeutes.
03:44 - Et il découvre feu localement, alors comme ça a été institué dans certaines communes, ça c'est une première réponse ?
03:52 - Ah bah oui, moi je comprends les élus, et je pense que certains préfets doivent avoir aussi une grosse pression.
04:02 Oui, oui, je pense que c'est une réponse. C'est les moyens législatifs dont ils disposent, ils ne peuvent pas laisser brûler les postes, les écoles, les crèches.
04:10 Je pense que le maire, là encore, une fois de plus, il faut encore en première ligne. Je crois que oui, c'est une réponse.
04:18 - Merci beaucoup Philippe Chollous, colonel de gendarmerie, expert en médecins de l'ordre et gestion de crise d'avoir été avec nous en direct ce matin sur Sud Radio.
04:27 - Bien sûr, je vous en prie.
04:29 [Musique]