Mort de Nahel : une troisième nuit d'émeutes dans toute la France

  • l’année dernière
Avec Guillaume Bigot

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##LES_GRANDS_DEBATS_DU_MATIN-2023-06-30##

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Transcription
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Patrick Roger.
00:05 - Il est 8h48, près de 700 interpellations cette nuit, des affrontements entre manifestants et policiers d'une rare violence.
00:12 Ce sont les mots de Gérald Darmanin, 3ème nuit des meutes, des situations extrêmement compliquées, des magasins dévalisés, pillés,
00:21 des bâtiments publics attaqués aussi, des commissariats, des mairies, des centres sociaux.
00:27 Nous en avons parlé tout à l'heure avec Christophe Béchut, le ministre qui était mon invité,
00:34 qui disait aussi, qui lançait un appel justement aussi à certains à gauche, pour rappeler en fait au calme,
00:42 qui avaient du mal à appeler en fait au calme, on pense à l'extrême gauche, c'était ce que vous disiez en fait ce matin, vous Guillaume Bigaud.
00:49 - C'est ça la politique, pas de la terre brûlée, de la République brûlée, parce que ce sont des mairies qui brûlent,
00:54 ce sont des écoles qui brûlent, etc. Mais moi, je vais peut-être commencer par une anecdote.
00:59 J'ai travaillé avec l'ancien ministre de l'Intérieur Charles Pasqua, qui était aussi le président du département des Hauts-de-Seine,
01:05 et on avait vécu ensemble les émeutes de 2005. Et comme il connaissait bien ces sujets de politique intérieure,
01:13 et comme il connaissait aussi très bien son département du 92, il m'avait dit à ce moment-là,
01:19 "Dieu merci, il n'y a rien dans le 92, on a beaucoup investi dans le 92, et on connaît vraiment les acteurs locaux, les bandes, les grands frères, les petits frères, etc."
01:30 Et je me rends compte que là, nous sommes en 2023, et ça a démarré dans le 92.
01:35 - Oui, bien sûr, de toute manière, c'est dans toutes les cités en fait qui sont autour de Paris, mais même à l'intérieur de Paris,
01:42 il y en a quelques-unes, et puis un peu partout en France, on voyait à Paule, tout à l'heure à Laval, du côté de Chambéry, à Reims.
01:49 Nous sommes aussi justement avec des élus en région parisienne et ailleurs, bien sûr, le maire de Neuilly-sur-Marne,
01:57 Zartosch Bakhtiari, qui est avec nous. Bonjour ! - Bonjour !
02:01 - Comment ça s'est passé cette nuit chez vous ? Je sais que vous étiez déjà fortement mobilisés les deux nuits précédentes.
02:09 - Alors, ça a été compliqué jusqu'il y a quelques minutes, jusqu'à 4-5 heures du matin, ça a été tendu,
02:14 on a assisté à des scènes de pillage dans les centres commerciaux, nous avons également eu des espaces publics qui ont été dégradés,
02:22 avec des bandes qui rodaient, qui sont montées même jusqu'à une centaine de personnes, donc ça a été une nuit compliquée.
02:28 Alors, nos équipements publics avaient déjà été extrêmement atteints la veille, puisque nous avons eu sept voitures de la police municipale
02:34 qui ont été totalement calcinées, un service logement qui a été incendié, une médiathèque également, donc ça a été très dur.
02:40 On revient de loin et j'espère qu'on n'ira pas plus loin, surtout dans les nuits à venir.
02:46 Moi, ce que je constate, c'est un enlisement de la situation et même une aggravation.
02:50 Donc, j'ai mis en place un couvre-feu hier soir de 23h à 6h du matin.
02:54 Ce qu'on constate, c'est que le couvre-feu est surtout respecté par les zones adjointes, il ne faut pas se leurrer,
02:59 mais ça a une vertu, c'est que ça permet de vider un peu les rues et que ça permet de meilleures interventions, en tout cas plus efficaces de la part des forces de l'ordre,
03:06 qui, j'insiste dessus, étaient en sous-effectif pendant deux heures.
03:10 On en a attendu sur des départs de feu.
03:14 La difficulté, c'est qu'ils avaient des priorités ailleurs, donc effectivement, ils ne peuvent pas donner de la tête partout et ils ne peuvent pas être présents partout.
03:22 - Et comment essayer de rétablir le calme, Zartoche-Bacchiari ?
03:26 - Je pense qu'il y a quelque chose qu'il faut mettre en place au niveau de tout le département.
03:30 J'étais la seule ville de Seine-Saint-Denis hier soir à avoir un couvre-feu.
03:33 Je pense qu'il faut généraliser la mesure et faire en sorte de pouvoir le faire respecter, le couvre-feu, parce qu'il ne s'agit pas simplement de l'instaurer.
03:40 Donc voilà, de manière à ce qu'on puisse véritablement contrôler cette situation,
03:47 qui commence à s'aggraver dangereusement, on voit le nombre d'interpellations,
03:52 qui est aussi dû à un changement de politique de la police nationale sur les interpellations,
03:58 mais il faut arrêter cette spirale infernale dès maintenant, parce que ça risque de dangereusement atteindre toutes nos villes.
04:06 - C'est ça, mais alors comment aller discuter avec ces jeunes qui veulent semer le chaos, Zartoche-Bacchiari ?
04:15 Vous qui êtes élu de terrain et de proximité.
04:18 - On a des équipes de médiation, on a des équipes de médiateurs de manière générale dans toutes nos villes, mais ça ne suffit pas.
04:26 Tout à l'heure, j'entendais Guillaume Bigaud dire qu'effectivement, dans certaines villes investies,
04:31 nous on est engagés sur un programme de rénovation urbaine, de renouvellement urbain, qui coûte plus de 120 millions d'euros.
04:36 Donc il ne suffit pas d'invecter des milliards d'euros pour apaiser la situation, ni même des grands frères ou des médiateurs.
04:41 Ce qu'il faut, c'est de la fermeté et qu'on puisse montrer, envoyer un signal fort à ces personnes qui veulent simplement atteindre la République,
04:49 parce que ce sont les symboles les plus essentiels, en tout cas les services publics les plus essentiels qui sont aujourd'hui atteints, et le plus rapidement.
04:56 - Oui, le plus rapidement parce que c'est ça, il y a eu une aggravation entre la nuit précédente et cette nuit.
05:01 Vous, c'est ce que vous avez constaté. Le centre commercial par exemple, touché quoi.
05:07 - Absolument. Et là en fait, on part sur du micro-pillage isolé, avec des barricades qui sont installées tout autour du centre commercial pour pouvoir y aller sereinement.
05:18 Donc effectivement, ça commence à s'enrayer et ça commence à devenir extrêmement dangereux,
05:22 parce que dès lors que les pillages ont lieu un peu partout dans la ville, la situation devient vraiment incontrôlable.
05:28 Nous, on a limité le couvre-feu qu'à trois secteurs de la ville, et je pense qu'il faut vraiment mettre en place des mesures au niveau départemental
05:35 pour apaiser la situation.
05:38 - Merci Zartos Bakhtiari, donc maire de Neuilly-sur-Marne, et bon courage à vous évidemment.
05:44 Un autre élu avec nous, c'est Philippe Marigny, un peu plus haut à Compiègne, qui est avec nous. Bonjour Philippe Marigny.
05:50 - Bonjour. - Bonjour. Monsieur le maire, comment ça s'est passé chez vous cette nuit ?
05:56 - Écoutez, j'aurais tendance à dire plutôt mieux que la nuit précédente, mais différemment.
06:06 Plutôt mieux en ce sens que les violences ont été circonscrites à un quartier,
06:15 et que les effectifs de police étaient sensiblement plus nombreux.
06:21 Nous avons également utilisé nos moyens de vidéosurveillance.
06:27 Ce qui est différent, c'est qu'il y a eu deux vols dans des commerces de quartier.
06:37 - Oui, c'est ça. - Pas de pillage, il ne s'agit pas de pillage, mais il s'agit de vols.
06:43 Et à ma connaissance, quelques interpellations.
06:48 - Oui, oui. Et il y a des villes où ça s'est aggravé. Vous, il n'y avait pas de couvre-feu en fait ?
06:57 - Alors, j'ai pris un arrêté de couvre-feu pour les mineurs, qui rentrait en vigueur cette nuit,
07:06 comme je le fais d'ailleurs lorsqu'il y a des risques d'attroupement,
07:14 ou l'atmosphère est un peu chaude, par exemple, faites de la musique ou tressez-luyez.
07:21 C'est un message de prévention, c'est un message de responsabilité pour les familles.
07:28 - Oui, message de responsabilité pour les familles.
07:31 Parce qu'évidemment, on entendait tout à l'heure un père qui est allé chercher son enfant,
07:35 qui l'a ramené dans le coffre de sa voiture. - Il en faudrait plus, des pères comme ça.
07:38 - Il en faudrait, mais ça évidemment, c'est extrêmement compliqué aussi à mettre en place.
07:43 Merci Philippe Marini d'avoir été avec nous.
07:46 On va continuer tout à l'heure sur ceux de Radio, évidemment, avec Valérie Experte,
07:49 avec Jean-Jacques Bourdin, André Bercoff et toutes nos émissions jusqu'au Vrai Voix.
07:54 Ce soir, peut-être un dernier appel au 0826 300 300, avec Nadir Kaya de Banlieue Plus qui est avec nous.
08:03 Bonjour Nadir Kaya, d'un mot, parce qu'il nous reste une minute avant de donner la parole à Valérie Experte tout à l'heure.
08:09 Comment ramener le calme ? C'est toute la question qu'on se pose en fait ce matin.
08:15 - C'est très compliqué parce que là on est dans une situation où tout s'additionne,
08:19 si vous voulez, le passif avec les quartiers populaires, l'inaction,
08:23 le manque réellement de moyens et d'investissement de l'État face aux problèmes qui perdurent depuis toujours.
08:29 Et puis le sentiment de colère et cette situation face à des jeunes qui n'ont pas connu 2005,
08:35 qui connaissent dans leur vie au quotidien des difficultés qu'on dénonce depuis très longtemps.
08:40 Donc là ça va être très difficile. Nous on lance tous les jours et depuis trois jours des appels au calme.
08:47 - Mais est-ce qu'ils ont entendu ces appels au calme ? J'ai l'impression que Nadir Kaya ce n'est plus entendu.
08:53 - C'est très compliqué, comme vous l'avez dit, tout le monde sait que c'est une poudrière et on l'a vu.
08:58 Il n'a pas eu malheureusement cette violence et ce décès de Nahel pour relancer ces violences.
09:04 Mais à un moment donné il faut que M. Macron comprenne que même s'il n'est pas comptable de tout,
09:09 qu'il faut absolument régler les problèmes de fond et ça passe aussi tout de suite, rapidement,
09:13 par des discussions avec des représentants associatifs, des personnes qui sont issues des quartiers populaires,
09:19 pour d'une part calmer la situation mais surtout pour après travailler sur des vrais sujets urgents,
09:25 que ce soit les discriminations, les inégalités, avec des propositions concrètes qui vont pouvoir, je l'espère,
09:30 atténuer et calmer la situation.
09:32 - Merci beaucoup Nadir Kaya de Banlieue+ !
09:35 - Merci à vous.
09:36 - On a eu beaucoup d'invités depuis ce matin, dans un instant on poursuit avec Valérie Expert.
09:41 Allez, bonne journée à vous !

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