Mort de Nael : de nouvelles émeutes "Ils ne respectent plus la France !"

  • l’année dernière
Mort de Nahel : pillages, saccages, incendies… Nouvelle nuit de violences. Avec Rudy Manna, Porte parole Alliance Police Nationale Sud.



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##SAVOIR_ET_COMPRENDRE-2023-06-30##
Transcript
00:00 Donc, troisième nuit d'émeutes, après la mort de Nahel, les violences ont essémé dans tout le pays,
00:05 de Toulouse à Paris et sa banlieue de Marseille à Nantes.
00:08 Bilan, 667 interpellations.
00:11 Oui, et 249 policiers et gendarmes blessés la nuit dernière,
00:15 décennent d'émeutes ici, des caméras de vidéosurveillance détruites, par exemple à Noisy-le-Sec.
00:24 Près de 500 bâtiments publics pris pour cible dans tout le pays, des magasins pillés aussi, par exemple,
00:31 en plein Paris avec le magasin Nike de Châtelet-les-Hailles, assaillis par la foule.
00:35 Les super-êtes également prises pour cible, des vitrines brisées à un supermarché,
00:40 fracassés par une voiture bélier, un fast-food de Châtelet brûlé,
00:44 un camion volé à Drancy pour fracasser l'entrée d'un magasin ou encore un tramway brûlé à Lyon.
00:51 Une mairie de quartier a également été incendiée à Lille, un lycée en flamme, un marque en barreul dans le nord,
00:57 un dépôt de bus incendié à Aubervilliers, plusieurs commissariats pris pour cible à Avignon ou encore à Reims,
01:04 où des émeutiers se sont emparés d'uniformes et de matériel de police avant de prendre la fuite.
01:09 Parmi les scènes qui ont particulièrement choqué cette nuit, l'incendie sur un immeuble d'habitation à Mésières-les-Messes en Moselle.
01:15 (Cris de la foule)
01:25 Avec des écoles qui ont également été prises pour cible à plusieurs endroits,
01:29 40 000 policiers et gendarmes étaient mobilisés dans tout le pays cette nuit.
01:33 Une nouvelle réunion de crise est prévue à l'Elysée à 13h.
01:35 Rudy Mana, porte-parole d'Alliance Police Nationale, est avec nous en direct de Marseille.
01:40 Rudy Mana, bonjour.
01:42 Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
01:43 Merci d'être avec nous Rudy Mana.
01:45 À Marseille aussi, il y a eu des affrontements, il y a eu du vandalisme, des pillages, des saccages.
01:54 Dernier bilan, je regarde, 56 personnes interpellées, 13 policiers blessés dans ces violences qui ont animé la nuit.
02:03 Dans le centre-ville de Marseille, Rudy Mana ?
02:07 Oui, tout à fait. On a vécu une situation insurrectionnelle, il faut le dire, dans le centre-ville de Marseille.
02:12 J'ai eu beaucoup de collègues qui, après leur nuit harassante, épuisante, m'ont appelé ce matin et m'ont dit "on a mal en notre France".
02:22 Alors nous, nous sommes des policiers qui gagnons 2 200 euros par mois,
02:27 on essaye juste de défendre la veuve et l'orphelin, on n'est pas un riche footballeur milliardaire qui a 15 gardes du corps et qui vit dans un palace.
02:34 Mais nous, on peut le dire, on a mal en notre France, parce que notre France est malade.
02:38 Et nous sommes extrêmement inquiets devant cette situation, parce qu'on a vu des jeunes déterminés qui étaient là uniquement pour détruire,
02:46 uniquement pour casser, et qui ensuite ont pillé la totalité des magasins qui se trouvaient en centre-ville, et de préférence des magasins de luxe.
02:57 Il y avait des groupes de jeunes un petit peu partout, de ce que me disent les collègues très très très jeunes,
03:06 de ce que me disent les collègues, il y avait très peu de relations avec Nahel en fait, ils ont profité de ce moment-là pour se rassembler,
03:14 et pour casser, en se donnant ce prétexte-là.
03:17 Mais je peux vous dire que beaucoup m'ont dit ce matin "si ça n'évolue pas ou si ça ne change pas, on est foutu".
03:24 - Oui, enfin, n'exagérons pas Rudy Mana, on est foutu. Ça veut dire quoi "on est foutu" ?
03:31 - Ça veut dire qu'il va falloir qu'à un moment donné, on passe au plan B.
03:36 - C'est quoi le plan B Rudy Mana ?
03:39 - Le plan A, c'est ce qu'on vit actuellement, où on voit que ces jeunes font ce qu'ils veulent, sans réponse pénale,
03:46 sans... lorsqu'on les interpelle, vous l'avez bien dit tout à l'heure, Jean-Jacques, 14 à 17 ans, ils vont être très peu condamnés, qu'on se le dise.
03:55 Donc si aujourd'hui, si ce soir ou demain, on recommence à interpeller 667 jeunes comme on l'a fait dans toute la France,
04:02 et qu'il y en a 650 qui sortent pour l'excuse de la minorité, ben on s'en sortira jamais.
04:08 On s'en sortira jamais. Et eux sont déterminés à détruire.
04:12 Parce que c'est ça qu'on a vécu. Moi j'ai vécu celle de 2005.
04:16 Les émeutes de 2005, vous en parliez tout à l'heure par rapport à 2005.
04:20 Je peux vous dire que c'était pas du tout la même violence. La violence s'est décuplée.
04:24 La violence est beaucoup plus importante. Et les policiers m'ont dit, vous l'avez également dit tout à l'heure, et à juste écoute,
04:30 au départ, ils ne s'en prenaient pas à nous. Ils étaient juste là pour détruire le domaine public, pour détruire...
04:37 - C'est ce qui a vraiment changé, c'est-à-dire qu'ils ne cherchaient pas l'affrontement avec la police, ils cherchaient avant tout à détruire et à piller.
04:47 - Exactement. Et ensuite, quand ils ont pillé, et quand on a eu l'ordre de commencer à les interpeller,
04:53 à ce moment-là, il y a eu des affrontements, des policiers blessés, etc. Bien évidemment.
04:57 Mais au départ, c'était pas ça. C'était, on détruit tout ce qui est sur l'autre passage.
05:03 Chaque fois qu'ils passaient devant une vitrine, ils la détruisaient.
05:05 La Samaritaine à Marseille, qui est un lieu historique, détruit. L'Alcazar détruit tout ce qui était devant eux.
05:13 Ils le détruisaient avec une violence... - Et dites-moi, Rudy Mana, pas si nombreux que ça, finalement ?
05:19 - Il y avait à peu près 400 jeunes. Et il faut les canaliser quand ils sont pas en haut de 50.
05:27 - Mais ce que je veux dire, c'est que c'est une révolte très particulière. Très particulière.
05:34 - Le souci, Jean-Jacques, et vous avez raison de le souligner, c'est que les collègues me le disaient aussi ce matin,
05:39 en fait, ils étaient à peu près 400, 450. J'imaginais, ils me disaient, imagine qu'ils descendent de tous
05:46 des cités des quartiers Nord. Mais là, on va en arriver à quoi ? C'est ça, l'inquiétude qu'avaient mes collègues ce matin.
05:54 Je vous cache pas que c'est épuisant quand vous avez passé une nuit comme ça, c'est épuisant physiquement,
05:59 et c'est épuisant aussi mentalement. - Évidemment.
06:02 - Je viens d'avoir un collègue qui a été boussé au testicule. Il a reçu une bouteille de bière.
06:07 Enfin, il s'est effondré. Je viens de l'avoir au téléphone et il me dit, on n'avait jamais vu ça, même dans les manifestations les plus dures,
06:13 ils n'ont jamais vu un tel degré de violence à l'encontre des bâtiments, bâtiments publics ou bâtiments au commerce,
06:20 ou bar ou restaurant, et ensuite des pillages absolument incroyables.
06:25 - Rudi Mana, que dans l'immédiat, parce que vous dites la réponse judiciaire, évidemment qu'elle doit être au rendez-vous,
06:34 la réponse judiciaire, c'est incontestable, vous avez, évidemment, je vous suis à 300%,
06:41 mais dans l'immédiat, dans l'immédiat, que faut-il faire selon vous ? Je parle dans l'urgence.
06:46 - Bah écoutez, je... - On ne sait pas. Qui a la réponse ?
06:50 - La réponse, il va falloir que le président Macron, que le ministre Gérald Darmanin...
06:56 - Parce que vous croyez que les jeunes les écoutent ?
06:58 - Non, non, non, pas du tout. Alors non, ils n'écoutent plus rien.
07:00 - Ils n'écoutent plus aucun politique, ils n'écoutent plus aucun politique, ils vivent, pardon,
07:06 ils vivent sur les réseaux sociaux, sur Snapchat et sur TikTok.
07:10 - C'est ça. Là, je suis totalement...
07:12 - Est-ce que, si je vous dis, Rudi Mana, c'est un peu comme si on... un jeu vidéo en direct ?
07:19 - C'est ça, exactement, on en est là. Ils n'ont plus... en fait, ils ne respectent plus la France.
07:24 Voilà, je vous le dis, Jean-Jacques, c'est dur, je vous dis quelque chose qui est dur,
07:26 mais nous, je vous dis ce qu'on ressent sur le terrain.
07:29 Je suis obligé de vous dire le ressenti de mes collègues sur le terrain,
07:31 et je vous dis ce qu'on voit. Ils ne respectent plus la France, ils n'aiment pas la France,
07:37 donc ils ne la respectent pas, et c'est pour ça qu'ils la détruisent.
07:40 En fait, c'est ça, le vrai enjeu et le vrai problème.
07:44 Donc, qu'est-ce qu'il faut faire ? Bien sûr que moi, je ne suis rien pour savoir ce qu'il faut faire aujourd'hui.
07:50 On a un homme d'État, on a Emmanuel Macron, on a Gérald Darmanin,
07:54 ils vont réunir un conseil à 13h.
07:58 Écoutez, j'espère qu'ils vont me donner des orientations,
08:00 mais il va falloir vraiment qu'on intervienne plus rapidement peut-être.
08:04 Mais le problème, c'est que... - En amont, mais c'est difficile.
08:08 - C'est très difficile, et puis si vous intervenez tout de suite, on va avoir des vraies violences.
08:12 Et là, on prend le risque d'avoir un policier qui reste sur le carreau,
08:15 ou un de ces jeunes qui reste sur le tapis. C'est ça, la difficulté.
08:19 Mais quand vous vous trouvez avec des gens comme ça, aussi déterminés...
08:24 J'ai l'anecdote à Marseille de trois collègues qui ont défendu un Auchan qui avait été vandalisé,
08:29 et les jeunes ont voulu le piller, ils sont arrivés à 40, ils étaient 3.
08:33 Je peux vous dire qu'ils ont eu extrêmement peur.
08:36 Ils l'ont dit, on a eu peur, mais c'est normal, 40, 3, c'est obligatoire.
08:40 Donc qu'est-ce qu'on fait ? On va tirer ? C'est pas possible.
08:44 Donc, on est devant une situation très difficile à régler,
08:48 je ne vous le cache pas.
08:50 Moi, je suis très préoccupé par mes collègues policiers,
08:53 parce que c'est eux dont je défends les intérêts,
08:56 et franchement, on ne sait pas trop, en fait, comment s'en sortir.
09:02 – Merci beaucoup, Ruedi Mana, pour votre témoignage.

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