Les banlieues sont-elles hors de contrôle ?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Pichon, commandant honoraire de la Police Nationale, ancien commandant d’unité de la BAC 93 et UMS 93, auteur en 2007 du livre Journal d’un flic publié chez Flammarion, Jean-Alain Rives, directeur de l’écogolf de La Bastide de Sérou et Hala Oukili, journaliste.

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2023-06-30##
Transcript
00:00 Les vraies voix sud radio, le grand débat du jour.
00:04 Après 3000 dénotes liées à la mort de Naël.
00:08 La situation a totalement de nouveau dégénéré.
00:11 Le gouvernement cherche des solutions pour apaiser les tensions.
00:14 Vers 23h, 23h30, on a affaire à des jeunes extrêmement bien organisés
00:19 qui allument des incendies à plusieurs endroits de la ville.
00:24 Emmanuel Macron dénonce une instrumentalisation de la mort d'un adolescent pour semer le chaos.
00:28 On demande solennellement au président de la République et au gouvernement
00:32 de décréter l'état d'urgence sans délai.
00:35 Le seul dénominateur commun à tous ces jeunes c'est
00:38 la police est notre ennemi et derrière la police on n'aime pas la France.
00:42 Ce sont des gens qui réclament le respect mais eux ils ne respectent personne.
00:46 Et malgré la mobilisation de 40 000 policiers et gendarmes,
00:49 les violences se sont propagées un petit peu partout en France.
00:51 Les attaques de bâtiments, des pillages, des tirs de mortiers d'artifice,
00:55 des incendies ont eu lieu dans cette troisième nuit d'affilée à Nanterre.
00:59 À Montreuil, à Saint-Denis, à Aulnay-sous-Bois, la liste est longue bien entendu.
01:03 Et dans des grandes villes de France, au moins 780 interpellations,
01:09 plus de 4 fois de plus que la soirée d'avant.
01:14 Ils avaient entre 11 et 18 ans et beaucoup sont connus pour des actes de délinquance, Philippe.
01:19 Oui, une explosion de violence partout en France, en banlieue,
01:24 dans les grandes villes, on ira à Marseille d'ailleurs tout à l'heure,
01:27 qui est une grande ville, s'il y en a-t-il.
01:29 On va aller à Paris dans quelques instants.
01:31 Et même dans des petites villes comme Montargis, 15 000 habitants,
01:35 où une grande partie des commerces du centre-ville ont été brûlés.
01:38 Voir même dans le Gers, à la Bastille de Sérou.
01:41 Et là, qui connaît la Bastille de Sérou ?
01:43 C'est un tout petit village où il y a eu le saccage du Golfe.
01:47 Alors est-ce que vous pensez que ce n'est pas les banlieues qui sont hors de contrôle,
01:50 mais carrément la France entière ?
01:52 Vous pensez que c'est le cas ? Vous pensez que ce n'est pas le cas ?
01:55 On attend vos appels au 0826 300 300.
01:58 Et Jean-Alain Rive est avec nous, directeur justement de cet éco-Golfe à la Bastille de Sérou.
02:03 Bonsoir, merci d'être avec nous en direct sur Sud Radio.
02:07 - Bonsoir. - Bienvenue.
02:09 - Bonsoir, oui. - Bienvenue.
02:10 Philippe le disait, petite commune,
02:13 c'est irréaliste d'imaginer que votre Golfe ait pu être saccagé,
02:19 parce que quand je parle de saccagé, je suis un petit peu en dessous de la vérité.
02:23 Oui, effectivement. Donc juste une petite précision,
02:26 les co-Golfe de la Riège et ses Pyrénées, c'est dans la Riège et non pas dans le Gers.
02:30 - Donc ça permet de... - Ah, on n'a pas dit que c'était dans le Gers ?
02:33 On n'a pas dit que c'était dans le Gers ?
02:36 Et donc, oui, effectivement, ce matin à 6 heures,
02:40 lorsque mes employés m'ont téléphoné pour me faire part,
02:44 il y avait des actes de vandalisme qui avaient eu lieu sur le site,
02:47 mais que vous voyez, à part des appointés,
02:51 même forcer le trait à 10 ans et querer, lorsque je suis arrivé sur le site,
02:56 de voir les voiturettes avec les sièges éventrés,
03:01 les consoles GPS arrachées, des tags sur toutes les voiturettes.
03:07 - Qu'est-ce qu'il y avait comme tag, dites-nous ?
03:09 - Pas de justice, pas de paix, par exemple,
03:12 ou bien "ACAB", donc c'est un slogan...
03:15 - Tous les flics sont des salauds en anglais, "All cops are bastards".
03:18 - Voilà, tout à fait, tout à fait.
03:20 Donc, évidemment, dépités, sans voix.
03:25 - Parce que c'est important de le dire, en plus, c'est une PME avec assez peu de salariés,
03:30 donc on ne parle pas d'un grand groupe, quand même.
03:33 - Tout à fait, donc le Golfe est la propriété du département,
03:38 il est géré par l'association, il y a 11 salariés,
03:42 c'est l'acteur économique-touristique qui remplit son rôle,
03:47 voilà, tranquillement.
03:49 - Mais Jean-Alain Rive, je connais bien la région des Pyrénées,
03:52 il y a quand même quelque chose de fou,
03:55 la Bastide de Sérou, c'est pas très loin de Pamier,
03:58 qui est la plus grande ville de l'Ariège, 10 000 habitants,
04:00 et de la préfecture Foix, 9 000 habitants,
04:02 mais tu ne dis pas que c'est les quartiers difficiles de Toulouse,
04:04 le Mirail, en Palo, la Fauré, tous les Isarques sont descendus à la Bastide de Sérou.
04:08 - Effectivement, donc c'est vrai que les gendarmes aussi,
04:12 donc évidemment, j'ai déposé plainte,
04:15 donc il y a une enquête qui est en cours, très peu d'indices,
04:19 bon, il y a une vidéo qui protège,
04:22 qui est censée protéger le parc à voiturettes,
04:26 bon, on voit deux individus qui arrivent,
04:29 donc cagoulés, évidemment, version commando,
04:32 qui se précipitent sur les caméras et les tags,
04:36 donc pour éviter d'être continués à être filmés,
04:40 et puis après ils ont fait leur basse-bosogne, quoi.
04:43 Alors vous dire d'où ils viennent, bon...
04:46 - A cette heure-ci c'est compliqué, Philippe Bilgin.
04:49 - Depuis quand existe votre golfe, monsieur Alari ?
04:54 - 39 ans.
04:56 - 39 ans, et c'est la première fois qu'il fait l'objet de telles dégradations ?
05:02 - Ah oui, tout à fait, tout à fait.
05:06 C'est un golfe, comme son nom l'indique, éco-golfe,
05:09 la belle survie biodiversité, située au sein même du parc naturel régional,
05:14 donc une cohabitation parfaite avec les gens de la région,
05:20 donc c'est vrai, comme vous disiez, première fois qu'on est malmené, quoi.
05:26 - A votre avis, derrière tout ça, est-ce qu'il n'y a pas une envie,
05:30 pardon le terme est un peu pompeux, très anti-capitaliste,
05:34 de s'en prendre aux riches ?
05:39 - Oui, parmi les tas qu'on a pu voir sur les pelouses,
05:42 donc il y a marqué, c'est vrai, sur un golfe de riches,
05:46 après ils s'en sont pris également aux greens,
05:49 il y a trois greens qui ont été carrément bêchés,
05:53 donc oui, la relation golfe de riches,
05:59 c'est complètement ridicule, aujourd'hui c'est un golfe public,
06:03 accessible à tout le monde, mais c'est le symbole du golfe qui est attaqué,
06:08 et non pas réellement ce qu'il est.
06:10 - Merci beaucoup Jean Larive, tout notre soutien,
06:13 directeur de l'éco-golfe de la Bastide de Sérou, c'est dans l'Ariège,
06:17 et malheureusement il a été saccagé la nuit dernière,
06:20 c'est absolument incroyable, Cécile.
06:22 - Et puis d'autres témoignages, 0826 300 300,
06:24 Alaa Oukili, journaliste qu'on connaît bien sur Sud Radio,
06:27 Alaa bonsoir, vous nous entendez ?
06:33 - Oui, je vous entends très bien, bonsoir.
06:35 - Alaa, bonsoir, on vous connaît bien sur Sud Radio,
06:37 parce que vous avez été journaliste chez nous,
06:39 vous vous habitez à Paris, dans le 15ème arrondissement,
06:42 et là, cette nuit, forcément c'est la sidération.
06:47 - Absolument, la nuit d'avant déjà, il y avait eu quelques incidents,
06:51 mais assez mineurs, des poubelles brûlées,
06:54 2-3 vélos, 2-3 scooters,
06:57 et puis hier soir, je rentre de foirée à 1850,
07:01 le taxi me dépose, et là je vois un commando de jeunes,
07:04 tous habillés en noir et cagoulés,
07:06 qui sont en train de renverser une voiture,
07:10 ils la renversent, ils la cassent,
07:12 ils sont en train d'installer des barrages,
07:14 ils prennent des pots de fleurs, etc.
07:16 Et petit à petit, on voit des jeunes qui arrivent de partout,
07:19 avec des cartons chargés de mortiers, de feux d'artifices,
07:24 et là c'était grande soirée du 14 juillet,
07:27 devant l'immeuble, les voisins qui sortent,
07:29 tout le monde qui dit "je veux dormir",
07:32 arrêtés, et on entend des ta-gueules qui fusent,
07:35 et ça tirait dans tous les sens,
07:37 vraiment, on avait l'impression que c'était une scène de guerre,
07:40 en plein cœur de Paris, on est juste à côté du boulevard Pasteur,
07:44 bon, c'est un quartier dit un peu...
07:46 - Un quartier plutôt bourgeois, quand même !
07:48 - Mais de l'autre côté de la rue Fallguerre,
07:50 c'est un petit peu plus populaire,
07:52 et là je peux vous dire que c'était des scènes de guerre,
07:55 littéralement, ça tirait dans tous les sens,
07:58 un bâtiment a pris feu,
08:00 il y avait un restaurant à l'amandon,
08:02 le feu a taigné les étages qui étaient habités,
08:05 le carrefour a été entièrement pillé,
08:08 et on se faisait appeler par des jeunes filles
08:10 qui étaient masquées, chargées de courses,
08:14 qui nous disaient "aller faire les courses au carrefour, c'est gratuit",
08:17 le seul tabac du coin a été entièrement pillé,
08:22 et la brave M a essayé d'intervenir,
08:26 mais a été très rapidement dépassée,
08:28 les policiers sont partis en courant,
08:30 ils n'avaient plus de munitions vers 2h du matin,
08:33 donc les charges ne servaient pas à grand chose,
08:36 et c'est au moment, nous on a bien sûr essayé d'appeler le 10e, le 18e,
08:40 rendez-vous compte, en France, 2023,
08:42 la nuit, il peut arriver n'importe quoi,
08:45 c'était même pas "veuillez attendre, on est saturés comme ça peut arriver",
08:49 c'était "veuillez rappeler ultérieurement",
08:51 "veuillez rappeler ultérieurement", les familles étaient terrorisées,
08:54 j'ai une voisine qui a un enfant autiste qui a fait une crise,
08:57 il hurlait, on entendait ça dans tout le quartier,
09:00 les gens étaient affolés, personne n'a dormi,
09:02 donc à un moment, les CRS ont dû intervenir
09:06 avec des grenades de désencerclement
09:08 pour disperser les jeunes,
09:11 et à ce moment là,
09:14 je peux vous dire que j'ai demandé à passer de l'autre côté,
09:17 en prétextant que j'habitais de l'autre côté du quartier,
09:19 il a fallu que je parle arabe pour qu'on m'escorte littéralement,
09:23 et là j'ai pris une vidéo où on voit effectivement le pillage en cours dans les magasins,
09:27 le feu qui a saigné les habitants...
09:30 - Allah, quand vous dites "il a fallu que je parle arabe pour passer de l'autre côté",
09:33 ça veut dire quoi en fait ?
09:35 - Il a fallu que... - Pour traverser la rue ?
09:37 - Oui, pour passer de l'autre côté et aller du côté des émeutiers,
09:40 effectivement il a fallu que je parle arabe,
09:42 et pour votre information, la veille,
09:44 j'ai dû intervenir pour que ma voisine puisse accéder à son garage,
09:48 qui était en panique parce qu'on allait lui jeter un cocktail Molotov
09:52 pour qu'elle rentre dans le garage, elle m'appelle à pas d'heure,
09:55 et là je vous avoue que j'ai pris un taser et une bombe lacrymo pour sortir l'idée,
09:59 et à un moment je me suis ravisée,
10:01 je suis rentrée, je me suis voilée,
10:03 j'ai mis un long peignoir,
10:05 et je suis sortie parler en arabe aux jeunes émeutiers,
10:07 pour qu'on laisse passer cette dame.
10:10 - On rappelle que vous êtes d'origine marocaine,
10:12 que vous êtes née au Maroc.
10:14 Restez avec nous, Nadiae, qui est notre 3ème vraie voix du jour,
10:17 ancienne ministre de la Ville, vient d'arriver.
10:19 - Quand vous entendez ce témoignage...
10:21 - On entendait l'Amastide de Sérou, tout petit village dans les Pyrénées Ariégeoises,
10:24 là on entend Paris 15ème,
10:26 comme disait Gérard Collomb,
10:28 je vais vous donner la citation exacte,
10:30 en 2018, aujourd'hui on vit côte à côte,
10:33 je crains que demain on vit face à face,
10:35 demain c'est aujourd'hui ?
10:37 - Alors déjà, d'une part, oui,
10:39 il y a des phénomènes de violence qui sont inacceptables,
10:42 et dans plusieurs villes de France,
10:46 j'étais juste, il y a quelques instants,
10:49 avec un représentant des syndicats de police de la CGT,
10:52 qui disait encore que nous sommes encore loin
10:55 de ce qui est arrivé en 2005,
10:57 notamment des actes de révolte dans les quartiers,
11:01 et effectivement, ce qu'on entend là, c'est inacceptable.
11:04 On ne peut pas tolérer cette violence.
11:07 - Mais il y a l'ère de la violence raciale !
11:10 - Elle se traduit, la violence, vous savez, elle est multiforme,
11:14 et elle ne fait pas dans la dentelle.
11:18 Là, aujourd'hui, les individus veulent en découdre,
11:22 ils veulent en découdre avec les forces de l'ordre,
11:25 ils veulent en découdre avec tout ce qui représente l'autorité.
11:29 Donc il y a une explosion de la violence,
11:32 avec des phénomènes de casses, d'incendies,
11:37 de pillages, avec des bandes qui sont plutôt organisées.
11:41 Et on l'a vu, en fait, le phénomène de cette nuit, de la nuit dernière,
11:44 ce sont plutôt des bandes organisées qui envoient,
11:47 en première ligne, les jeunes, les plus jeunes mineurs,
11:51 comme des boucliers, et derrière, il y a ces phénomènes que l'on voit,
11:54 d'attenté à des mairies, d'attenté à tout ce qui représente l'institution,
11:58 et donc aussi des pillages.
12:01 - Madame la ministre, d'abord, je vais être peut-être critique
12:06 avec la manière dont tout cela est géré,
12:09 mais croyez bien que je le dirai avec beaucoup de courtoisie.
12:13 Il faut... Je suis ravi que vous soyez là.
12:16 J'ai entendu dire le contraire, moi,
12:19 que c'est infiniment plus grave que 2005,
12:22 parce que ça dépasse les ressorts qu'on a connus en 2005.
12:26 - C'est différent, oui. Vous avez raison.
12:29 - Et que, par ailleurs, j'ai le sentiment,
12:32 mais encore une fois, vous êtes bien placée pour le savoir,
12:35 qu'aujourd'hui, la mort de Naël n'a plus l'ombre d'une importance pour personne,
12:41 qu'il y a une sorte de subversion sociale et raciale qui se met en place.
12:46 Est-ce que vous n'avez pas l'impression, je pose ma question brutalement,
12:50 que le pouvoir lui-même est dépassé ?
12:53 - Non, il ne faut pas laisser croire que le pouvoir est dépassé.
12:57 Nous devons l'installer, le réinstaller et amener de l'apaisement.
13:01 Vous avez raison, les phénomènes de violence sont différents par rapport à 2005.
13:05 Ils sont moins nombreux, mais plus violents, plus organisés,
13:08 parce que, justement, il y a un ensemble, un tout qui ressurgit.
13:12 Et c'est beaucoup plus complexe que la mort de Naël,
13:15 qui a été un élément déclencheur de toute une révolte derrière, de toute une colère.
13:20 Et, effectivement, ce n'est pas respecté, ni la mémoire du jeune,
13:23 ni les habitants des quartiers, que d'avoir ce type de comportement.
13:26 - 0826 300 300, vous restez avec nous, on fait une petite pause, on revient dans quelques instants.
13:30 Bien entendu, Philippe Hichon qui est avec nous,
13:33 avec Nadia Hay, députée LREM et ancienne ministre de la Ville,
13:37 René Chiche et Philippe Bilger et vos appels au 0826 300 300.
13:40 Et merci pour l'ensemble de vos témoignages, qui sont très très lourds.
13:45 En tout cas, on vous attend au Standard, à tout de suite.
13:47 Les vraies voix du jour avec, bien sûr, Philippe David, on est ensemble jusqu'à 19h.
13:51 Philippe Bilger est avec nous, René Chiche, Nadia Hay, députée La République En Marche et ancienne ministre de la Ville,
13:55 Philippe Hichon, ancien commandant d'unité de la BAC 93,
13:59 et beaucoup beaucoup beaucoup d'appels au Standard avec un Créteil.
14:03 Boris qui nous appelle de Créteil. Bonsoir Boris.
14:05 - Bonsoir Boris.
14:06 - Bonsoir à tous, bonsoir Cécile, bonsoir Philippe.
14:08 - Une réaction Boris.
14:09 - Une réaction.
14:10 - Voilà, ma réaction, je ne sais même pas par où commencer en fait, c'est tellement incompréhensible.
14:15 - Il s'est passé des choses à Créteil-Soleil, c'est un très gros centre commercial à Créteil.
14:19 - Oui absolument, c'est l'information qu'on a eu, moi je n'ai pas été voir, je préfère me tenir loin de tout ça.
14:24 - Vous faites bien.
14:25 - Mais je trouve la situation... La maman a appelé au calme, la maman du PNR a appelé au calme,
14:30 elle a reconnu que, enfin en tout cas, elle reconnaît que l'État s'est tourné vers le policier,
14:35 après on en pense ce qu'on veut, mais en tout cas il est incriminé, il est en prison pour l'instant.
14:39 Mais je suis ahuri par les témoignages des intervenants qu'il y a eu avant,
14:43 un Golf Béchet en arrière, quel rapport ?
14:47 Une rue assiégée dans le 15ème comme nous disait l'intervenant juste avant.
14:51 - Ah là.
14:52 - C'est à peu près la même chose, et en tout cas je me demande où met-on la barre en fait ?
14:57 Comment on fait pour les arrêter ? Est-ce qu'on fait comme les Hollandais
15:01 où ils finissent par tirer à balles réelles sur la foule ? On fait quoi ?
15:05 - C'est une vraie question. Ala qui est avec nous toujours en ligne, Ala vous êtes là ?
15:10 - Oui absolument.
15:11 - Ala, deux secondes, vous aussi vous avez eu ce lien avec les commerçants,
15:16 avec certains qui ont été protégés et d'autres pas ?
15:20 - Absolument. Déjà hier soir, je passe de l'autre côté,
15:24 je vais vers la place au bout de la rue où vraiment tout a été saccagé.
15:28 J'arrive vers quelqu'un qui était là et il me dit qu'il est d'origine indienne,
15:35 qu'il a un commerce, une épicerie, et qu'il restera là debout toute la nuit.
15:39 Et que clairement, je reprends ces mots parce que je l'ai enregistré me disant ça,
15:44 il butera quiconque qui touchera à son commerce, tout le monde le connaît,
15:47 et on ne touchera pas à son commerce et c'est exactement ce qui est arrivé.
15:50 Ce matin, l'assidération, tout le monde est en train de prendre des photos, des vidéos,
15:55 se rend compte qu'on n'a plus de tabac, on n'a plus le petit supermarché du coin,
15:59 et je m'installe au café qui a été épargné à part quelques pots de fleurs
16:03 et un olivier qui ont été brûlés parce qu'ils se sont servis comme un barrage.
16:07 Et là il me dit, vous savez nous on a été menacé parce qu'on se barricadait il y a deux jours,
16:11 on nous a jeté une bouteille devant notre commerce,
16:14 et là ils nous ont promis qu'ils ne nous toucheront pas ce soir et on ne s'est pas barricadés.
16:20 Et je lui dis, mais donc vous savez qui c'est ? Il me dit, mais nous savons tous qui c'est !
16:25 Et alors, bien entendu, dans ce quartier que je décrivais de populaire,
16:29 vous avez à la sortie de chez moi un parc avec 20 guetteurs qui sont là tous les jours,
16:33 c'est des gens du coin, ils ont été rejoints par beaucoup de jeunes des autres quartiers,
16:37 notamment à Pernetier aussi, dans le 14ème où ça a pété etc.
16:41 Et ils avaient pour code de ne pas toucher aux gens.
16:44 C'était assez sidérant parce que vous voyez des tirs, des coups de fusil, des mortiers,
16:51 vous avez peur que ça vous tombe dessus et en même temps,
16:54 vous pouvez marcher et vous voyez les mamans qui sortent,
16:57 tout le monde est en train de filmer, de regarder, à aucun moment,
17:00 à aucun moment, je voudrais vraiment insister dessus,
17:03 notamment par rapport à ce qu'a dit la députée Renaissance,
17:06 je n'ai entendu "Justice pour Naël".
17:08 De nuit, je n'ai jamais entendu "Justice pour Naël".
17:11 Quand on met en danger des riverains, qu'on est là prêts à brûler des habitations,
17:16 je ne comprends pas comment on peut estimer que ces gens pleurent une vie
17:20 alors qu'ils n'ont pas de respect pour la vie humaine.
17:23 - Merci Alain, on va retrouver Claude Capillon, ancien maire de Rennies-sous-Bois.
17:27 Bonsoir Claude Capillon.
17:29 - Bonsoir.
17:30 - Vous avez entendu le témoignage d'un auditeur de Sud Radio, Boris,
17:33 il y a eu des problèmes à Créteil-Soleil, il y en a eu par exemple au centre commercial Carré-Sénard,
17:37 c'est en Seine-et-Marne.
17:38 En ce moment même, Rennies 2 est en train d'être pillé,
17:41 et on s'est téléphoné avant l'émission, vous disiez en 2005,
17:43 on a eu beaucoup de voitures brûlées, mais sur Rennies 2, on n'y avait pas touché.
17:47 - Oui absolument, en ce moment il y a un gros problème sur Rennies 2,
17:51 dont les magasins sont pillés, et par rapport à 2005,
17:56 les points déclencheurs sont les mêmes, c'est des deux zones de clichés qui sont morts,
18:02 et là c'est un jeune malheureusement de Nanterre.
18:06 La similitude s'arrête là, en 2005 c'était les banlieues.
18:12 Là malheureusement, et je pense que la situation est plus grave,
18:16 parce que ça touche toute la France, et ça touche des petites villes
18:19 qui n'étaient absolument pas touchées auparavant.
18:21 - La Bastide de Sérou.
18:22 - Pour rester avec nous, Raphaël 0826 300 300 qui nous appelle de Cachan, Raphaël bonsoir.
18:28 - Bonsoir Raphaël.
18:29 - Bonsoir les vrais voix, bonsoir à tous.
18:31 - Et vous, vous avez été témoin ?
18:33 - Alors effectivement, témoin cette nuit de tirs de mortier de manière très rapprochée et très fréquente.
18:43 - Vous êtes où ? Vous êtes à Cachan je crois, c'est ça en région parisienne ?
18:46 - Oui à Cachan dans le Val de Marne en centre-ville.
18:49 Habituellement les tirs de mortier sont plutôt localisés dans un quartier qui s'appelle La Plaine,
18:55 un petit peu plus éloigné du centre-ville,
18:58 et là effectivement les tirs de mortier étaient vraiment à proximité immédiat du centre-ville,
19:02 et toute la nuit, ce n'est pas une fois par si dans l'herbe, c'était vraiment très très rapproché.
19:08 Et on assistait aussi à un caillassage du théâtre de la ville de Cachan,
19:14 qui est également situé à proximité du centre-ville,
19:16 et ainsi qu'un local Enahus, qui est un local, une pri-pri,
19:21 qui revend ou qui donne des vêtements aux plus modestes d'entre nous.
19:25 Et donc effectivement cette image de saccage de ce local là m'a vraiment vraiment heurté,
19:30 puisque à titre personnel je donne de temps en temps des vêtements pour assistement,
19:35 que peut-être on perd une dernière fois aux plus âmes.
19:39 Donc voilà, c'est des émeutes qui sont assez éloignées de ce qu'on a pu connaître en 2005,
19:46 dans le sens où c'est vraiment une congresse assez jeune,
19:49 et qui s'attaque à tout ce qui les environne en fait.
19:53 - Restez avec nous Raphaël, Philippe, Ichon, vous c'est le côté police,
19:57 ancien patron de la BAC 93, et la réponse c'est quoi ?
20:00 Puisque là, cette succession de témoignages, c'est la guerre civile en fait.
20:05 Pardon, je suis peut-être excessive, mais on y est presque quand même.
20:08 - Alors je vais me tourner vers madame la ministre,
20:11 et je vais essayer de garder la même urbanité que Philippe Bilger.
20:14 Moi je suis très inquiet, très préoccupé.
20:16 Tous les retours, donc je suis retraité maintenant,
20:20 donc je n'ai plus de devoir de réserve.
20:22 Tous les retours que j'ai madame la ministre du terrain,
20:24 de mes anciens collègues, c'est la préoccupation,
20:26 parce que les instructions ne sont pas très claires,
20:29 les instructions ne sont surtout pas d'aller au contact des émeutiers,
20:32 et les instructions ne sont pas de ne pas procéder à des interpellations.
20:35 Est-ce que vous pouvez ce soir, au nom de la représentation nationale,
20:39 ou en tous les cas des contacts que vous avez évidemment avec le guerre-volant,
20:41 assurer les français que dans les jours qui suivent,
20:44 la réponse va être franche, ferme et forte ?
20:47 - Alors déjà il y a eu des interpellations la nuit dernière.
20:50 - Il y en a eu beaucoup.
20:51 - Beaucoup d'interpellés, et notamment 30% de ces interpellés
20:55 ont moins de 14 ans.
20:57 Donc les interpellations ont lieu.
20:59 Et effectivement, c'est toujours très compliqué dans ces phénomènes-là,
21:02 d'aller dans un contact franc et direct,
21:05 parce qu'il ne faut pas non plus faire de blessés,
21:07 ni d'un côté, ni de l'autre.
21:09 - Il y a eu beaucoup de membres des forces de l'ordre blessés.
21:12 - Exactement, et pourtant, imaginez si l'instruction c'est d'aller encore plus au contact.
21:18 Maintenant, est-ce que pour autant,
21:21 il ne faut pas apporter une réponse proportionnée à la situation ?
21:24 Bien évidemment que oui.
21:25 Et d'ailleurs, c'est ce qu'a dit le président de la République
21:28 à la sortie de la réunion de crise,
21:31 de la suite de crise,
21:32 c'est qu'il va y avoir des dispositions supplémentaires
21:37 et des moyens supplémentaires
21:39 pour venir apporter une solution
21:41 et une réponse proportionnée aux phénomènes de violence que nous avons en face.
21:45 - Madame la députée, j'aurais une question rapidement.
21:47 Moi, ces mouvements me paraissent trop spontanés pour être vrais.
21:51 Est-ce que, suite à vos contacts avec le gouvernement ce matin,
21:56 est-ce qu'on peut envisager qu'il y ait une sorte d'organisation
22:01 qui gère tout ça ?
22:03 Parce que tous ces mouvements spontanés un peu partout,
22:06 dans des villes, des villages,
22:07 ça me paraît absolument ahurissant.
22:09 Est-ce que, en parlant franchement,
22:11 est-ce que vous pouvez nous dire si, au gouvernement,
22:14 on n'envisage pas aussi une piste comme celle-ci ?
22:17 - Alors, cela n'a pas été évoqué ce matin, je vous le confirme.
22:20 Maintenant, est-ce que c'est exclu ?
22:22 Bien évidemment que non.
22:24 Ils sont en train de croiser les données avec les services de renseignement.
22:27 - Donc c'est une possibilité ?
22:29 - C'est une possibilité.
22:30 En tout cas, ce que nous observons,
22:31 c'est qu'il y a des phénomènes singuliers
22:33 que nous n'avons jamais observés avant ça.
22:35 Donc, il faut trouver l'explication.
22:38 Attaquer Rony II, je crois que c'est l'ancien maire de Roselyne qui nous dit,
22:42 ça n'a jamais eu lieu pendant les émeutes.
22:46 Et pour autant, vous savez, à Trappes, ma mère y réside encore,
22:50 dans la tour où j'ai grandi,
22:52 l'hôpital privé de Trappes a été attaqué.
22:56 Ça ne s'est jamais vu.
22:58 Sachant que les patients, les malades qui sont traités dans cet hôpital
23:03 sont bien souvent des Trappistes.
23:05 Donc certainement, des membres, soit des voisins,
23:07 soit des membres de leur famille,
23:09 des femmes qui ont accouché,
23:10 des personnes qui sont en réanimation,
23:12 des personnes âgées qui sont en soins intensifs, certainement.
23:15 Mais pour autant, l'hôpital a été attaqué.
23:17 Donc c'est pour vous dire que ce phénomène,
23:20 peut-être moins nombreux d'après ce que nous disent les syndicats de police,
23:23 après c'est à voir et à confronter les différents chiffres,
23:26 mais en tout cas, ils ont changé de nature.
23:28 Et ils sont plus violents.
23:29 Et ils sont plus organisés.
23:31 Et plus jeunes.
23:32 Parce que, encore une fois, les jeunes sont envoyés en bouclier.
23:35 Parce qu'on sait que la réponse pénale ne va pas être à la hauteur des faits qui sont commises.
23:41 Oui, peut-être. Mais en tout cas, l'heure aujourd'hui,
23:44 l'heure de la réflexion et des réponses politiques va arriver.
23:47 Pour l'instant, c'est l'apaisement, le retour au calme
23:50 et le retour à l'ordre républicain.
23:52 C'est ce qui doit nous animer.
23:54 Vous restez avec nous, on revient dans quelques instants.
23:56 On n'a pas fini, bien entendu.
23:58 0826 300 300, énormément de témoignages au 0826 300 300.
24:02 Et énormément d'appels, on n'a pas le temps de prendre tout le monde malheureusement.
24:04 Merci beaucoup, dans un instant, le coup de gueule de Philippe David.
24:07 Parce qu'il faut bien qu'il s'énerve.
24:09 coup de gueule contre l'ONU. Le machin, comme disait le général De Gaulle.

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