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Si Fabien Roussel s'est « désolidarisé » des propos de Jean-Luc Mélenchon sur les émeutes, les leaders du Parti communiste et de La France insoumise se rejoignent néanmoins sur les réponses à apporter. Les explications de Raphaël Proust, journaliste au service politique.

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Transcription
00:00 La question pour un homme politique, c'est pas d'appeler au calme, de se donner des postures,
00:04 c'est d'essayer d'arriver au calme.
00:07 Une semaine après la mort du jeune Nahel, et alors que la calmie semble se dessiner
00:17 après des nuits d'émeute,
00:18 il faut bien constater que la gauche a échoué à parler d'une seule voix, et ce, alors
00:25 même qu'elle se retrouve sous le feu des critiques conjuguées de la majorité, de
00:29 la droite et de l'extrême droite.
00:30 Ces derniers pilonnent sans relâche la France insoumise accusée de n'avoir pas appelé
00:35 au calme alors que les scènes de pillage et de destruction de bâtiments publics se
00:39 multipliaient.
00:40 C'est un mauvais procès selon les insoumis qui réclament des actes politiques et des
00:44 mesures concrètes, et pour qui les injonctions relèvent plutôt de l'incantatoire et reviendraient
00:49 en réalité à remettre la poussière sous le tapis.
00:51 La France insoumise s'est arc-boutée sur cette position, et c'est bien ce que lui
00:55 reproche ses alliés de la NUPES, ce mardi le secrétaire national du parti communiste
00:59 est allé encore plus loin.
01:01 Je me désolidarise totalement des propos de Jean-Luc Mélenchon et de certains de ses
01:05 députés qui ont refusé d'appeler au calme et qui ont légitimé cette violence en disant
01:10 "c'est normal, c'est une révolte".
01:12 C'est là une profonde différence dans l'analyse de la situation puisque Fabien Roussel assure
01:17 lui ne déceler aucune revendication politique chez les émeutiers, pas plus qu'il n'accepte
01:21 l'idée d'un racisme systémique au sein des forces de l'ordre.
01:24 Tout le contraire de la présidente du groupe LFI à l'assemblée, Mathilde Panot, qui
01:28 ce mardi a une nouvelle fois dénoncé un problème systémique dans la police et un
01:33 gouvernement qui d'après elle refuse de tirer les leçons du drame.
01:36 La députée a également réfuté l'idée que son mouvement serait anti-flic et souligné
01:41 que c'était plutôt l'organisation de l'institution par le pouvoir qui était en cause.
01:46 Nous ne sommes pas anti-flic, nous ne sommes pas anti-policier.
01:49 Le paradoxe dans cette histoire, c'est que la gauche converge en réalité sur les réponses
01:58 à apporter, comme l'illustrent les différents plans de sortie de crise proposés ces derniers
02:02 jours, notamment par la France Insoumise et le Parti Communiste.
02:05 Tous les deux veulent par exemple revenir sur la loi "Sécurité Globale" de 2017 et
02:09 en particulier sur les dispositions qui encadrent l'usage des armes à feu par les policiers
02:15 lors de refus d'obtempérer de la part de conducteurs de véhicules.
02:18 On retrouve aussi le développement et l'investissement massif dans les services publics des quartiers
02:23 populaires, en particulier dans les secteurs du logement, de l'éducation, mais aussi
02:28 le financement des milieux associatifs et sociaux de proximité et même la nécessité
02:33 d'une réforme globale et en profondeur de la police ainsi que d'une redéfinition
02:37 de ses missions.
02:38 Enfin, la gauche tient un discours similaire et alerte sur la progression de l'extrême
02:42 droite depuis que les émeutes ont éclaté.
02:44 L'intégralité de la NUPES a ainsi dénoncé le communiqué des syndicats policiers Allianz
02:50 et UNSA qui appelaient à "la guerre contre les nuisibles et les hordes de sauvages",
02:55 des propos qui ont été unanimement qualifiés de sédicieux.
02:58 Voilà pourquoi, au regard de ce contexte, de nombreux responsables de gauche évoquent
03:02 en privé un immense gâchis alors que la gauche avait précisément un espace pour
03:07 avancer ses propositions.
03:08 [Musique]
03:13 - Merci. - Merci à vous.

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