Les réseaux sociaux sont-ils complices des émeutiers ?

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Françoise Degois, Sébastien Ménard et Denis Jacopini, expert informatique spécialisé en cybercriminalité et en protection des données, auteur du livre Cyberarnaques aux éditions Plon.

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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2023-07-06##

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Transcription
00:00 Les vraies voix Sud Radio, 17h20, Cécile de Ménibus.
00:04 On est ensemble avec mes amis Philippe Bilger, Françoise Degoy et Sébastien Ménard.
00:10 J'allais dire avec Philippe David mais il n'est pas là.
00:12 Il sera là demain, ne vous inquiétez pas.
00:16 Tout va bien, tout va bien.
00:17 On est ensemble jusqu'à 19h08, sur 26 300 300.
00:20 Tout de suite, le grand débat du jour.
00:21 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:25 Il y en a quoi à laisser entendre qui pourrait couper ou du moins bannir
00:28 certaines publications des réseaux sociaux en cas de nouvelle crise ?
00:31 Les plateformes et les réseaux sociaux jouent un rôle considérable
00:34 dans les mouvements des derniers jours.
00:35 A la fois l'organisation de rassemblements violents se faire,
00:38 mais une forme de mimétisme de la violence.
00:40 Le rôle des réseaux sociaux, en particulier certaines applications pour se retrouver,
00:43 a été au cœur d'une partie des difficultés auxquelles on en a fait face.
00:46 Je rappelle simplement les pays qui ont coupé l'accès aux réseaux sociaux.
00:50 C'est le Sénégal, c'est la Mauritanie, le Pakistan, le Kazakhstan, l'Iran, le Soudan, la Sierra Leone.
00:55 Un système digne de la Corée du Nord, de la Chine.
00:57 Pour moi, la démocratie libérale, c'est la liberté d'informer, c'est la liberté de s'informer.
01:01 Et quand vous n'avez pas la liberté de parole dans le débat, vous n'êtes plus en démocratie.
01:05 Et donc accusés d'amplifier les récentes violences urbaines, les réseaux sociaux,
01:08 en boucle de messageries instantanées comme Snapchat ou TikTok, et puis Telegram aussi,
01:13 sont dans le collimateur du gouvernement.
01:15 Pour y faire face, le chef de l'État a appelé à la responsabilité et à l'action
01:19 des grandes plateformes pour bannir les contenus les plus sensibles
01:22 et communiquer l'identité de ceux qui appellent au désordre et à la violence.
01:25 0826 300 300, est-ce que les réseaux, vous pensez qu'ils sont
01:28 co-responsables des engrenages de violence ?
01:30 Est-ce que la France, en France, nous sommes en capacité de réguler et restreindre leur rôle ?
01:34 Est-ce que seul un règlement européen peut agir ? 0826 300 300,
01:39 on va en parler avec notre invité Denis Jacopini, qui est avec nous. Bonsoir.
01:43 - Bonsoir Cécile, bonsoir à tous.
01:46 - Vous êtes expert informatique spécialisé en cybercriminalité, en protection des données,
01:49 auteur de ce livre "Cyber-arnaques aux éditions Plon".
01:52 D'abord, avant de revenir vers vous, Philippe Bilger,
01:55 est-ce que nous, Français, avons les moyens de réguler les réseaux sociaux qui viennent d'ailleurs ?
02:00 - Alors, je tiens, j'ai reçu un mail d'un avocat qui me fait l'honneur
02:06 de m'offrir son avis assez souvent, Alexandre Lazare,
02:11 qui est vraiment un craque dans ce domaine.
02:13 Alors, je ne sais pas si je traite absolument votre question, Cécile,
02:17 mais il indique que techniquement, tout ce que proposait, suggérait le président,
02:22 était tout à fait possible.
02:24 Mais d'autres, qu'on peut introduire des recours judiciaires et administratifs
02:29 contre cette volonté d'arrêter, durant un certain temps, les réseaux sociaux,
02:35 mais sur le fond, et très rapidement, je pense que ce serait une maladresse
02:40 à la fois politique et démocratique-politique,
02:44 parce qu'évidemment, imaginons qu'on vienne dire tout à coup
02:48 qu'on arrête les réseaux sociaux pour empêcher que l'ébullition,
02:53 voire la révolution, arrive, immédiatement, on aurait le pire.
02:57 C'est évident que ça créerait une inflammation encore plus consérable.
03:02 Et deuxième plan, c'est évidemment le registre démocratique.
03:05 On ne peut pas le faire, même si je comprends la suggestion du président
03:10 qui, désarmé, devant ces réseaux sociaux qui ont parfois créé le pire,
03:15 se dit "c'est en les étouffant qu'on réglera le problème".
03:19 - François, c'est quoi ?
03:20 - Je rappelle que dans la longue liste des pays qui coupent les réseaux sociaux
03:24 quand il y a des émeutes ou quand la population bouge,
03:27 quelle que soit la nature des émeutes, il y a la Chine, il y a la Russie.
03:30 Ecoutez, la question ne se pose même pas, je ne comprends même pas
03:33 comment on peut en débattre.
03:35 Il faut être complètement de travers dans sa tête
03:38 pour imaginer, en plus de ça, que sont les réseaux sociaux qui font les émeutes.
03:42 Bien sûr que les émeutiers se donnent rendez-vous,
03:45 mais c'est comme ça dans tous les pays du monde.
03:47 La réalité, c'est notre incapacité à avoir anticipé cette crise
03:51 et notre incapacité à la gérer avec quand même le courage,
03:54 vraiment, il faut vraiment le dire, des policiers qui sont allés au front.
03:58 Résultat, il y a quand même un mort à Marseille,
04:00 un jeune homme de 27 ans qui a pris un flashball dans le thorax.
04:04 Je veux dire par là que même poser la question,
04:06 ça me paraît tout à fait indigne et délétère.
04:08 On ne bloque pas les réseaux sociaux,
04:10 ou alors on décide que nous devenons définitivement une démocratie illibérale
04:15 et j'espère que nous ne sommes pas sur cette pente-là.
04:17 - Même sur les appels à l'AIGE ?
04:19 - Mais on s'en fout !
04:21 Ils sont bloqués par les plateformes.
04:23 Ecoutez, si vous commencez comme ça,
04:25 dans n'importe quelle situation...
04:27 - M'en voulez pas, je vous pose une question.
04:28 - Mais n'importe quelle situation, vous comprenez bien que la propagande du gouvernement,
04:31 j'en ai rien à l'affiche, c'est pas vous qui la menez,
04:33 ça ne m'intéresse pas.
04:34 Si vous commencez avec les émeutes,
04:36 chaque fois que quelque chose va vous déranger,
04:38 vous allez bloquer les réseaux sociaux.
04:40 Tout le week-end, Twitter a dysfonctionné.
04:42 Aujourd'hui, Youtube dysfonctionne.
04:44 C'est-à-dire que vous êtes shadow-bannés.
04:46 Dès que n'importe quel médien, sérieux, pas sérieux,
04:49 fait des sujets sur les émeutes,
04:51 ils sont shadow-bannés, ce qu'on appelle shadow-bannés,
04:53 c'est-à-dire que vraiment, on les met de côté.
04:55 Ça n'est pas normal.
04:56 - Dans l'ombre.
04:57 - Il y a un accès à l'information qui est obligatoire.
04:59 Au-delà des gens qui communiquent en trop,
05:02 à mon avis, c'est épiphénoménal,
05:04 les gens ont le droit de s'informer.
05:06 Si vous prenez la télévision,
05:07 on peut aussi avoir maintenant une télévision d'État
05:09 qui nous explique que Emmanuel Macron
05:11 est formidable pendant 4 ans,
05:12 et que si ce n'est pas lui, Marine Le Pen, elle est géniale.
05:15 Mais stop, stop la cavalerie.
05:17 - Sébastien Ménard.
05:18 - Bon, il n'y a pas encore de télévision ni de radio d'État.
05:21 Il y a Sébastien Ménard sur Sud Radio.
05:23 Non, parce que je suis complètement d'accord
05:27 avec Françoise.
05:29 À un moment donné, on sait à peu près où ça commence,
05:34 mais on ne sait pas où ça va finir.
05:36 Je rappelle quand même qu'on a pu assister,
05:39 là on assiste effectivement à une utilisation déviante
05:42 des réseaux sociaux,
05:43 mais les réseaux sociaux, comme les nouvelles technologies,
05:45 comme tous les outils de communication,
05:47 produisent parfois des effets extraordinairement bons.
05:51 J'en veux pour preuve.
05:52 Regardez quand la Russie envahit l'Ukraine,
05:56 qu'est-ce que fait Zelensky ?
05:57 Il envoie l'un de ses ministres en disant sur un média occidental
06:02 "Monsieur Musk, détournez un satellite, etc.
06:05 Aidez-nous à communiquer parce que nous serons sous blackout
06:08 dans quelques heures."
06:09 - Et l'Iran ?
06:10 - C'est exactement ce qui a été fait,
06:12 ce qui a permis en fait à l'Ukraine
06:15 de sortir de la chape de plomb qu'étaient en train de mettre les Russes
06:18 pour montrer au monde entier ce qui était en train de se passer.
06:21 Je ne dis pas que notre ami Zelensky est exempt de tout reproche
06:25 dans ce qui a pu se passer en Crimée ou ailleurs,
06:28 mais en tout état de cause,
06:30 l'effet pour le coup des réseaux sociaux,
06:32 des nouvelles technologies,
06:33 de cette liberté que nous avons en France, en Europe et au-delà,
06:38 pas partout malheureusement, Françoise, t'as raison,
06:40 permet quand même quelque part de faire gagner la lumière
06:43 et de faire gagner la démocratie.
06:44 - Les printemps arabes, ça commençait vraiment avec les printemps arabes,
06:47 la révolution iranienne, vive les réseaux sociaux.
06:49 - Denis Jacopini, aujourd'hui le gouvernement voudrait réguler,
06:54 on en parle depuis très longtemps, d'abord sur le cyberharcèlement,
06:57 sur tous ces mots-clés,
06:59 légalement d'abord, est-ce que c'est possible ?
07:02 Et est-ce que nous avons la main sur ces réseaux sociaux
07:04 et sur ces messageries cryptées ?
07:08 - Alors légalement, en tant qu'expert judiciaire en informatique,
07:13 je n'ai pas encore été saisi sur des affaires telles,
07:17 mais si on interdit ces réseaux sociaux sur le territoire,
07:23 soit ils ont quelque chose à perdre et ils se plieront aux exigences,
07:27 soit ils s'en foutent et considèrent que la France est une tête d'épingle
07:31 sur le grand échiquier du numérique,
07:34 et auquel cas, c'est surtout les Français qui seront privés
07:38 plus que protégés finalement.
07:42 Concernant la position de l'État vis-à-vis de TikTok,
07:48 je trouve que c'est plus un règlement de compte
07:52 qui est en train d'avoir lieu,
07:55 dans la mesure que TikTok est dans le viseur des autorités depuis très longtemps,
08:01 pour différentes choses,
08:03 notamment pour le blocage de l'accès aux mineurs, par exemple.
08:10 Mais là, il n'y a pas que TikTok qui est concerné,
08:14 la plupart des réseaux sociaux le sont.
08:17 C'est surtout l'opacité de TikTok et sa position vis-à-vis de la Chine
08:21 qui inquiète, car l'État a quand même interdit
08:27 aux personnels des administrations françaises
08:34 d'installer TikTok sur leurs outils nomades numériques,
08:39 avec la grande peur que des informations puissent fuiter.
08:43 TikTok remonte à très loin, déjà les États-Unis,
08:46 même Trump avait déjà une position très radicale vis-à-vis de TikTok.
08:52 On se rend compte que TikTok n'a jamais vraiment été très généreux
08:59 en matière d'informations à partager.
09:02 Au sujet de sa position vis-à-vis de la Chine,
09:09 on s'est rendu compte qu'au fil des découvertes,
09:13 il y avait quand même pas mal de choses qui étaient fausses,
09:16 qui avaient été divulguées par TikTok.
09:18 TikTok a menti, et on se dit aujourd'hui pourquoi il ne continuerait pas à mentir.
09:22 Donc ça reste quand même un outil qui semble dangereux,
09:26 et là encore plus par ça.
09:29 - Françoise de Goy.
09:30 - Ma question n'est pas du tout technique, elle n'est même pas légale,
09:35 est-ce que l'État peut ou pas ?
09:36 Ma question est, considérez-vous vous, en tant qu'expert, en tant que citoyen,
09:40 considérez-vous vous comme démocratique qu'on puisse mettre cette question
09:44 et qu'on puisse envisager un jour de bloquer ne serait-ce que 24h
09:47 les réseaux sociaux dans un pays comme la France ?
09:49 Est-ce que ça ne vous paraît pas complètement délirant
09:52 que nous en soyons à ce genre de discussion ?
09:54 Quelles que soient les histoires, les émeutes, etc.
09:58 - Mais est-ce qu'en 2005, ils n'ont pas mis des brouilleurs
10:03 pour éviter que les émeutiers s'envoient des textos ?
10:06 Je crois que c'est ça ce qui s'est passé.
10:07 - Oui, mais dans les manifs, il y a toujours des brouilleurs.
10:09 - Oui, mais c'est un peu la même chose quand même.
10:11 Si vous coupez les réseaux sociaux...
10:12 - Ça n'a rien à voir, le brouilleur ça ne concerne que vous personnellement.
10:15 Le réseau social c'est des millions d'euros.
10:17 Sur ma question, est-ce que ça ne vous paraît pas fou
10:19 qu'on en soit à ce genre de discussion ?
10:22 - Alors, il y a plusieurs manières de voir les choses,
10:25 ce qu'ont décrivait Arnitoune,
10:27 mais ce qu'il y a c'est que le réseau social, en clair,
10:31 est quand même une mine d'informations pour les autorités aussi.
10:35 Et donc interdire l'utilisation d'un canal...
10:38 - Il a bien raison.
10:39 - A mon avis, favoriserait l'utilisation d'un autre canal
10:41 qui lui serait caché, chiffré, beaucoup plus protégé...
10:44 - Sur les messageries télégrammes par exemple.
10:47 - Par exemple !
10:48 Et donc là, il serait très compliqué du coup d'avoir des renseignements.
10:54 - C'est intéressant ce que vous dites, j'avais pas pensé à votre argument.
10:57 - Une question de Philippe Béleger et on part au standard.
10:59 - Au fond, est-ce que si un gouvernement qui le ferait,
11:05 est-ce que d'abord techniquement ce serait possible complètement ?
11:10 Quelle serait la manière pour les citoyens d'échapper à cette chape de plomb
11:15 qui, durant une parenthèse précise,
11:19 chercherait à éviter les rendez-vous, les rencontres, les organisations ?
11:24 - Eh bien de la même manière que les gens trouvent des moyens
11:28 de télécharger sans être repérés, ou difficilement repérables,
11:33 de la même manière qu'il existe TikTok, Facebook, Snapchat,
11:38 en utilisant des canaux en clair de l'Internet,
11:41 l'Internet est aussi porteur d'Internet qui eux sont chiffrés,
11:46 en utilisant des VPN, notamment Tor, qui permet d'aller dans le Darknet.
11:50 - Alors, on explique ce que c'est qu'un VPN,
11:54 ça veut dire que ça vous géolocalise dans un autre pays ou ailleurs aussi ?
11:59 - Un VPN est un canal chiffré.
12:01 En fait, c'est comme si on avait tous les deux une conversation
12:04 dans une langue que seuls nous deux connaissons.
12:07 Et donc tout ce que nous disons, personne ne peut le comprendre.
12:10 Et un VPN au départ c'est ça.
12:12 Et ensuite il y a des fonctions de géolocalisation
12:14 qui permettent de faire croire à quelqu'un qu'on se trouve dans une autre région,
12:19 un autre pays, pourquoi pas une autre planète.
12:21 - Vous restez avec nous parce qu'on a très peu de temps.
12:24 0826 300 300, Frédéric qui nous appelle d'Arcachon.
12:27 Vous voulez y réagir Frédéric ?
12:29 - Oui, écoutez, moi cette histoire de réseaux sociaux,
12:32 je trouve que c'est quand même assez lamentable d'entendre un président
12:35 en arriver, en être réduit à incriminer les canaux de communication,
12:40 enfin les systèmes de communication,
12:42 tout ça pour cacher une incompétence totale dans le maintien de l'ordre.
12:45 Je trouve ça très grave parce que c'est vraiment,
12:49 on dirait que ça ne le choque pas, moi ça me choque énormément,
12:52 comme Françoise, parce que je trouve ça inadmissible.
12:55 Et je vous dirais, entre une chose qui m'inquiète un petit peu,
12:58 je me demande si on s'achemine pas vers l'article 16 de la Constitution.
13:01 - Oui, les pleins pouvoirs au président, il faut quand même...
13:03 Non mais on redisque ce que c'est l'article 16,
13:05 c'est vraiment les pleins pouvoirs au président.
13:07 - C'est ce que vous voulez dire Françoise.
13:08 - On a failli y avoir droit pour le Covid.
13:11 - 0826 300 300, on continue à Avignon avec Pierre.
13:14 Pierre, une réaction ?
13:15 - Oui, bonsoir à tous.
13:17 Alors ce soir c'était un grand jour pour moi pour deux raisons.
13:20 Pour une fois je suis d'accord avec Françoise de Bois.
13:22 - Oh, oh, oh, j'adore, j'adore, j'adore ça.
13:26 - Et parce que je passe à votre antenne.
13:28 - Alors, super, bienvenue Pierre.
13:30 - Merci de m'accueillir.
13:33 Je vous appelais parce que, effectivement, comme beaucoup à l'antenne,
13:36 je suis choqué en fait.
13:37 Une fois de plus, on veut nous faire perdre nos droits.
13:41 Dans tous les pays en fait, les réseaux sociaux existent.
13:44 Il n'y a qu'en France où les émeutes,
13:45 ou quel que soit le nom qu'on leur donne,
13:47 prennent une telle ampleur.
13:48 Donc il faudrait peut-être chercher des vraies raisons
13:50 plutôt qu'une fois de plus, essayer de nous faire perdre nos libertés,
13:53 comme ça a été le cas pour le Covid,
13:55 avec le confinement, la vaccination obligatoire,
13:59 avec le...
14:00 - Le pass, surtout, le pass sanitaire.
14:03 - Exactement, voilà, avec la grande réussite que l'on connaît.
14:08 Et donc là, j'avoue que je pense à mon avis
14:11 qu'on est en train de glisser doucement vers une dictature douce.
14:15 Et je ne suis pas convaincu que ça soit très profitable,
14:18 ni à la démocratie, ni aux Français,
14:20 et que ça résolve quelques problèmes que ce soit.
14:22 - Restez avec nous, Philippe Ilger.
14:24 Je ne crois pas qu'on glisse vers une dictature même douce,
14:28 mais imaginons qu'on puisse vous démontrer
14:32 que ce qu'a suggéré le Président,
14:35 qu'il n'a pas voulu,
14:36 il était tout de même conscient des risques d'une telle suggestion,
14:40 se montre efficace pendant quelques temps
14:45 pour empêcher l'aggravation d'une situation.
14:48 Vous seriez hostile tout de même ?
14:51 - Je serais hostile parce que la réplique des émeutiers,
14:56 de ceux qui veulent détruire la France,
14:58 en fait ils utiliseraient d'autres canaux de communication.
15:02 Donc ça ne gênerait que les gens honnêtes
15:05 et pour autant ça ne résolverait aucun problème.
15:08 - Restez avec nous Pierre-Sébastien Ménard.
15:10 - Je suis content, merci Pierre.
15:12 - Couper un flux digital ou empêcher des gens de communiquer,
15:19 c'est pour moi une censure et c'est quelque part,
15:23 et Dieu sait que je suis macroniste jusqu'au bout des ongles,
15:26 mais c'est quand même un aveu de faiblesse.
15:28 C'est-à-dire qu'à un moment donné,
15:30 comme l'a dit Françoise,
15:31 c'est qu'on n'a pas su gérer qui aurait pu le faire.
15:34 C'est très compliqué.
15:37 Mais en même temps, ça veut dire qu'on n'est pas capable
15:42 par des moyens conventionnels de rétablir l'ordre dans ce pays,
15:46 qu'on n'est pas capable de faire passer les bons messages
15:48 pour permettre à tous ces jeunes de rentrer chez eux.
15:51 C'est à mon avis à la fois une ligne rouge qu'il ne faut pas franchir,
15:56 qui serait un aveu de totale faiblesse, voire de totale démission
16:01 par rapport aux codes et aux valeurs qu'on incarne tous,
16:04 et aussi une ligne rouge intellectuelle, politique,
16:10 et comme je l'ai entendu tout à l'heure,
16:13 je crois que c'était Philippe, démocratique.
16:16 - Avec nous, Denis Jacopini, le nom, le prénom et la photo du policier
16:23 qui est en présent vient d'être diffusée sur les réseaux sociaux.
16:26 Est-ce que ça fait partie des choses qu'il faut censurer ?
16:30 Parce que c'est bien de laisser tout ouvert,
16:32 mais est-ce que là, ce n'est pas de l'appel au crime ?
16:36 - Dans ce cas, on peut considérer comme étant confidentiel
16:42 tous les magistrats, les policiers, tous les juges,
16:49 tous ceux qui sont intervenus et qui pourraient être impliqués
16:55 et considérés comme étant responsables de ce qui arrive.
16:58 Alors, effectivement, c'est une information sensible qui est diffusée,
17:04 mais en même temps, est-ce qu'on a besoin d'avoir le réseau social
17:07 pour connaître cette information-là ?
17:10 Pas forcément. En fait, le réseau social est un moyen de communication
17:13 et tous les responsables informatiques sauront de quoi je parle.
17:19 Lorsqu'on essaie d'empêcher quelqu'un de réaliser quelque chose
17:23 avec l'outil informatique, il fait preuve d'une étonnante imagination
17:29 pour toujours trouver un moyen auquel on n'avait pas pensé
17:32 pour quand même passer les barrières.
17:34 Et donc, la difficulté, c'est que les barrières qui sont utilisées,
17:38 on ne les connaît pas forcément et on ne les maîtrise pas.
17:41 Et c'est n'est qu'après coup qu'on découvre malheureusement ces difficultés.
17:44 Merci beaucoup pour votre expertise, Denis Jacopini,
17:46 expert informatique spécialisé en CPR,
17:48 criminalité en protection des données, auteur de ce livre
17:50 "Cyber-arnaques aux éditions Plon".
17:52 Restez avec nous dans un instant, le quiz de l'actu.

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