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Chaque vendredi, Eugénie Bastié dévoile aux auditeurs sa «Revue de presse» hebdomadaire et ses idées.
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Transcription
00:00 C'est l'heure du clin d'œil de Eugénie Bastier. Bonjour Eugénie !
00:03 Bonjour Dimitri !
00:04 Et bonne rentrée ! Eugénie, ce matin vous souhaitez revenir sur cette micro-polémique qui a agité les réseaux sociaux
00:09 et qui est très révélatrice selon vous du nouveau climat intellectuel qui règne en France.
00:14 Oui, c'est une petite vidéo de communication publiée sur le compte Twitter de l'Education Nationale.
00:19 On y voit cinq élèves exprimer en anglais leurs rêves d'une société idéale future
00:23 à la façon du "I have a dream" de Martin Luther King, célèbre discours qui a tout juste 60 ans.
00:28 Les enfants énoncent des souhaits très convenus, une planète où l'on ne pollue plus,
00:32 l'égalité entre hommes et femmes et les grands et les petits.
00:35 Un discours plutôt gentillet, voire gnan-gnan, qui a pourtant suscité un torrent de critiques,
00:39 de sarcasme et d'injures sur les réseaux sociaux.
00:41 Pourquoi ? Parce que les cinq élèves présents sur la vidéo, élèves par ailleurs sélectionnés
00:46 parce qu'ils ont remporté un concours d'anglais, ont le malheur d'être tous blancs.
00:50 Hommage raté, ont titré Mediapart et France Inter, raté étant donc devenu le synonyme de blanc.
00:55 Résultat, le ministère a supprimé ce clip de ses réseaux.
00:58 C'est une petite victoire pour le racialisme qui est devenu l'esprit du temps.
01:02 - Alors cette polémique, cette micro-polémique, parce que c'est vrai que non plus on ne peut pas dire que ça a été partout,
01:06 mais qu'est-ce que ça révèle Jenny ?
01:08 - Eh bien ça révèle qu'il y a encore dix ans ce clip n'aurait pas fait débat.
01:11 On aurait trouvé ça beau et juste que des petits français rendent hommage à une figure antiraciste.
01:15 On ne parlait pas encore d'appropriation culturelle.
01:18 Les hommes avaient le droit d'être féministes et les blancs d'être antiracistes.
01:21 Tout le monde était d'accord avec le fameux discours de Martin Luther King il y a 60 ans.
01:25 Je le cite "Je rêve que mes quatre petits-enfants vivront un jour dans une nation
01:29 où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau mais sur la valeur de leur caractère".
01:33 Mais c'était avant. L'utopie multiculturaliste a vécu.
01:36 La gauche universaliste, elle, est devenue la gauche phénotype.
01:40 Elle juge sur la couleur plutôt que sur la valeur.
01:43 - Est-ce que ce n'est tout de même pas une erreur du ministère de l'Éducation nationale
01:47 qui dans cette affaire a cru bien faire ?
01:49 - Oui alors l'erreur n'est peut-être pas où l'on pense.
01:51 Pour ma part je suis un peu mal à l'aise avec la promotion systématique des figures américaines
01:55 de la lutte pour les droits civiques auprès de notre jeunesse.
01:58 - Les lycéens Angela Davis etc. - Exactement.
01:59 C'est bien sûr très bien d'étudier dans le cours d'histoire qui ont été ces héros antiracistes.
02:03 Et d'ailleurs, parce que nous sommes universalistes,
02:05 nous croyons que nos admirations peuvent nous porter au-delà des mers.
02:08 Mais à force de ne jurer plus que par Martin Luther King, Rosa Parks, Angela Davis,
02:12 on instille dans la tête des jeunes générations
02:14 l'idée que l'histoire raciale nord-américaine est la nôtre.
02:17 L'américanisation de nos imaginaires produit du communautarisme.
02:20 Le résultat est là, la race est désormais partout dans le débat public.
02:24 I have a dream.
02:25 J'ai un rêve.
02:26 Que le ministère de l'éducation nationale passe moins de temps à communiquer des bilvesés sur les réseaux sociaux
02:31 qu'à concevoir des programmes solides.
02:33 Qu'il traite tous les élèves de la même façon.
02:35 Sur leurs valeurs plutôt que sur leurs couleurs.
02:37 Comme des âmes avides de savoir,
02:39 plutôt que des robots à qui l'on apprend à réciter un catéchisme inclusif.
02:43 - Le clin d'œil de Génie Bastier que l'on retrouvera tous les vendredis matin dans Europe 1 Matin.
02:48 Merci beaucoup Eugénie Bastier, à la semaine prochaine.

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