L’interminable non-remaniement de 2010

Marianne

Emmanuel Macron va-t-il remplacer Elisabeth Borne à Matignon ? Quand va-t-il remanier son gouvernement ? En faisant traîner ce vrai-faux suspense, le chef de l’Etat suit la trace du prédécesseur qui lui ressemble le plus : Nicolas Sarkozy.  Le magazine Marianne est en kiosques chaque jeudi et disponible en ligne. "Le goût de la  vérité n'empêche pas de prendre parti". Albert Camus Marianne TV : https://tv.marianne.net/ Marianne.net : https://www.marianne.net/ Facebook : https://www.facebook.com/Marianne.magazine/ Twitter : https://twitter.com/MarianneleMag Instagram : https://www.instagram.com/mariannelemag/

Transcript

00:00 C'est le petit feuilleton politique de ce début d'été 2023.

00:10 Emmanuel Macron va-t-il remplacer Elisabeth Borne à Matignon ?

00:15 Et quand va-t-il remanier son gouvernement ?

00:17 Deux questions dont les Français brûlent d'impatience d'avoir la réponse.

00:21 Alors non, probablement pas.

00:22 Mais en laissant traîner ce vrai faux suspense,

00:26 qui devrait finir par un maintien de la Première Ministre à Matignon,

00:29 le chef de l'État suit la trace du prédécesseur qui, sans doute, lui ressemble le plus, Nicolas Sarkozy.

00:36 Avec la réforme que l'on fait, votre régime de retraite, je dis votre, à vous les Français,

00:43 sera non seulement équilibrée en 2018, mais bénéficiaire.

00:46 En juin 2010, l'exécutif traverse une très mauvaise passe.

00:50 Élu en mai 2007, Nicolas Sarkozy travaille en tandem avec François Fillon depuis trois ans.

00:56 Le moins qu'on puisse dire, c'est que leur relation a connu des hauts et surtout des bas.

01:00 C'est à Sarkozy, pour rappel, qu'on doit le fameux mot de « collaborateur »

01:04 pour décrire la fonction de Premier ministre.

01:07 Disons qu'on a connu comparaisons plus flatteuses.

01:10 En 2010, Sarkozy voit une occasion pour se débarrasser de Fillon.

01:14 Des élections régionales catastrophiques pour la droite en mars

01:17 et des révélations en cascade sur plusieurs ministres.

01:20 Christian Blanc et ses cigares, Alain Joyandet et sa résidence dans le Var,

01:24 et surtout Éric Woerth et l'affaire Bettencourt.

01:28 Il n'y a pas un membre du gouvernement qui soit en mesure de répondre à la question que vous avez posée

01:35 parce que ce n'est pas son rôle.

01:37 De la même façon que je ne vous demande pas si M. Berger finance les campagnes de Mme Royal

01:44 ou qui finance les campagnes du Parti Socialiste.

01:48 À quoi s'ajoute, bien sûr, la crise financière de 2008 qui a totalement contaminé l'économie mondiale

01:54 et qui appelle à ces fameux ajustements, notamment une réforme des retraites,

02:00 qui n'était pas prévue au programme.

02:02 Du coup, au mois de juin, Nicolas Sarkozy lâche devant les députés UMP qu'il va faire le ménage.

02:08 Mais attention, que le grand coup de balai arrivera en octobre.

02:11 Première faute stratégique.

02:12 En laissant tout l'été pour faire mariner son gouvernement

02:15 plutôt que de profiter des affaires pour tout chambouler,

02:19 Sarkozy donne le sentiment de naviguer à vue.

02:21 Les opposants à la réforme des retraites ont le temps de préparer leur riposte.

02:25 Et les profils plus sociaux de la droite, comme Gérard Larcher ou Jean-Louis Borloo notamment,

02:31 candidatent ouvertement à Matignon.

02:33 Donc il y a une impression de grand désordre, un bal des vampires à tous les étages.

02:37 L'UMP devient une sorte de théâtre de toutes les bassesses humaines et frise donc le ridicule.

02:42 François Fillon non seulement assume le bilan avec fierté, dit-il,

02:46 mais il fixe également la feuille de route du prochain gouvernement.

02:49 Vous a-t-il proposé l'hôtel Matignon ?

02:50 Bien sûr que non.

02:51 Il ne vous l'a pas proposé ?

02:53 Pourquoi tout le monde en parle ?

02:54 Pourquoi Claude Guérin en parle dans Valeurs Actuelles ce matin ?

02:57 Écoutez, je n'ai pas lu Valeurs Actuelles.

03:00 Il dit que vous êtes un homme formidable.

03:02 C'est la deuxième faute à laquelle s'ajoute une troisième,

03:05 celle d'exiger de la part des prétendants à Matignon, y compris Fillon lui-même,

03:08 de se vendre auprès de l'Elysée.

03:10 De quoi humilier des personnalités qui, pour la campagne présidentielle de 2012,

03:15 feront le service minimum.

03:17 Jean-Louis Borloo sera le premier d'entre eux.

03:19 Finalement, en novembre, Sarkozy confirme Fillon à Matignon.

03:22 Un psychodrame inutile et nuisible.

03:25 L'armature du gouvernement se replie essentiellement sur l'aile droite de l'UMP

03:30 et le cap économique reste le même.

03:32 Beaucoup de mois perdus pour rien du tout.

03:34 Merci.

03:35 Sous-titrage ST' 501

03:37 Merci d'avoir regardé cette vidéo !

Transcript

Recommandée