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Mercredi 12 juillet 2023, Florence Duprat reçoit dans SMART LEADERS Jean-François Morizur (Cailabs).

Cailabs :
Cailabs conçoit des composants optiques pour les télécommunications, les lasers industriels, les transmissions en espace libre et les réseaux locaux.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:08 Comment transmettre de grandes quantités de données entre la Terre et l'espace ?
00:12 C'est justement l'enjeu des communications spatiales et c'est possible grâce au laser.
00:17 On vous dit tout avec mon invité Jean-François Morisure. Bonjour.
00:20 Vous êtes le PDG, le cofondateur de K-E-Labs.
00:24 Alors, qu'est-ce que c'est que ces technologies optiques laser ?
00:27 Racontez-nous. Merci.
00:31 La radio aujourd'hui, c'est ce qui est utilisé pour communiquer entre le sol et les satellites majoritairement.
00:37 Mais on voit apparaître des technologies laser pour faire ces mêmes communications.
00:42 Pourquoi le laser ? Parce qu'en fait, ça permet d'être très difficilement interceptable,
00:46 très difficilement détectable et de transmettre des quantités de données bien supérieures à ce que la radio peut faire.
00:52 Bien supérieures, on parle de 10, 100 fois plus sur des mêmes liens.
00:57 Et ça permet de transmettre les données aussi d'une façon plus sécurisée ?
01:01 Exactement. Parce que quand on ne peut pas l'intercepter, quand on ne peut pas détecter le faisceau,
01:05 on peut faire passer des données dans des zones de conflit, dans des zones où l'enjeu de souveraineté est important.
01:10 La différence avec les satellites, pas forcément, ces technologies utilisent les satellites justement ?
01:16 Exactement. Il s'agit d'aller du sol aux satellites, voire même de faire du satellite, satellite.
01:21 Et aujourd'hui, industriellement, c'est bien ces liaisons satellite-satellite qui se sont déployées le plus vite ces dernières années.
01:27 Alors, quels sont les enjeux ? Parce que ces technologies, elles sont aussi plus sensibles aux nuages, si je veux faire simple.
01:34 C'est exactement ça. Le laser, ça ne traverse pas les nuages. Certaines longueurs d'onde peuvent le faire,
01:39 mais c'est quelque chose d'aujourd'hui encore très amont.
01:44 L'enjeu aujourd'hui, effectivement, c'est d'avoir un certain nombre de stations sol, on appelle ça,
01:49 qui permet de toujours avoir un accès au ciel sans nuage.
01:54 Typiquement, il en faut quelques-unes, 5 à 10, en fonction de là où on peut les implanter.
01:59 Est-ce qu'il s'agit de les implanter en Afrique, en Europe ? Est-ce qu'il s'agit juste sur le territoire européen ?
02:04 Est-ce qu'on peut aller dans le monde entier ? En multipliant un petit peu ces stations, vous gardez un accès constant à l'espace.
02:11 Mais l'enjeu technologique difficile, c'est la turbulence. La turbulence, vous ne pouvez pas la retirer. Elle est tout le temps là.
02:16 Alors justement, que peut faire Kailh Labs pour répondre à ces défis, à ces enjeux ?
02:21 Ce que fait Kailh Labs, en fait, c'est qu'on fournit des stations sol optiques. Donc on fait les implantations sol.
02:25 On ne s'occupe pas des terminaux dans l'espace. Quand vous avez un laser qui part du sol, il doit être capté dans l'espace.
02:30 Quand il part du satellite et qu'il redescend sur le sol, nous, on ne s'occupe pas de la partie dans l'espace. On s'occupe du sol.
02:37 Au niveau de nos stations sol, on a une spécificité dans notre capacité à traiter la turbulence.
02:42 On est excellent et unique au monde dans notre manière de traiter cette turbulence et les performances qu'on peut obtenir.
02:48 Mais ce qui fait que vous êtes un acteur majeur sur ce marché ?
02:50 On est un acteur qui est assez incontournable, effectivement, dans un certain nombre d'appels d'offres.
02:54 Oui, puisque vous en avez remporté plusieurs, des appels d'offres.
02:56 Exactement. On a eu la chance de remporter des appels d'offres en Suède, des appels d'offres en Corée, avec des déploiements prévus, en Australie aussi.
03:06 Aujourd'hui, on démarre les États-Unis, donc ça fait des petites expansions.
03:12 Mais c'est vrai qu'on a cette position d'acteur européen qui est capable d'exporter.
03:17 Quelle solution vous proposez concrètement ?
03:20 L'enjeu, c'est d'être capable de récupérer un faisceau lumineux, un faisceau laser qui vient d'un satellite, sur lequel vous voulez transmettre de l'information.
03:30 Grosso modo, c'est comme si vous aviez une lampe de poche, vous l'allumez, vous l'éteignez, ça fait passer des zéros et des uns.
03:35 Le problème, c'est quand ce faisceau, cette lampe de poche, arrive sur le sol, vous avez ce qu'on appelle l'effet de la turbulence, c'est que ça scintille.
03:44 C'est la même chose que si vous regardez une étoile, vous l'avez scintillée. Une étoile, ça ne s'arrête pas, ça ne s'éteint pas.
03:50 Pourtant, ce scintillement, c'est ça qui va faire que vous n'allez pas être capable de récupérer ce signal, ce zéro et ce un.
03:58 Vous ne savez pas savoir si ça s'est éteint ou s'il y a vraiment eu un zéro ou un un.
04:01 Et nous, là où on est spécial, c'est qu'on est capable de gérer cet aspect-là.
04:05 Quel est le coût de ces technologies ? C'est moins cher ou c'est encore élevé ?
04:09 Aujourd'hui, c'est moins cher que des stations sols radio. Par contre, ce sont effectivement des technologies nouvelles.
04:15 Aujourd'hui, on les voit se déployer assez massivement en satellite, des dizaines, des centaines de terminaux qui sont en train de décoller cette année, l'année prochaine.
04:24 On est en phase industrielle à ce niveau-là. Sur les stations sols, on n'est pas encore en phase industrielle, même si on y arrive.
04:30 C'est quand même un secteur qui se développe puisque vous recrutez.
04:32 Nous, de notre côté, on recrute une dizaine de personnes d'ici la fin de l'année.
04:35 On a recruté, je crois, 23 personnes de plus entre l'année dernière et cette année dans mes effectifs.
04:41 Donc, effectivement, l'entreprise, en tout cas chez nous, grandit significativement.
04:45 Pour quel type de profil ?
04:47 On va chercher des ingénieurs, on va chercher des gens qui sont capables de sous-traiter ou de piloter des projets avec nos partenaires.
04:55 On va chercher aussi des personnes au niveau commercial, en particulier pour de l'international,
05:00 et évidemment des gens qui sont responsables au niveau roadmap produits.
05:03 Donc, comment est-ce qu'on fait avancer ? Comment est-ce qu'on va avoir les nouveaux produits de demain et on fait avancer nos capacités ?
05:08 Qui sont vos clients ?
05:09 On a des clients civils et militaires ou souverains.
05:13 Vous allez avoir typiquement les clients type SSC, donc Swedish Space Corporation, suédois,
05:19 qui s'occupent de faire, qui proposent des stations sols pour tout le monde, en particulier pour l'observation de la Terre.
05:24 Vous pouvez redescendre, vous et moi, nous pourrions louer des passages pour redescendre des données de nos satellites chez SSC.
05:30 D'autres acteurs, comme Contec en Corée, eux, ils sont un peu plus sur des constellations propriétaires.
05:36 Mais vous avez un certain nombre d'acteurs, en fait, quelque part.
05:39 Tout autant des civils que des militaires.
05:41 Alors, c'est vrai que quand on pense aux technologies laser, on pense beaucoup aux liaisons sols-satellites, mais il y a d'autres utilisations possibles.
05:49 Effectivement, en fait, les liaisons bateau-bateau ou drone-avion-avion-satellite sont aussi des sujets sur lesquels on a été mobilisés et sur lesquels on travaille.
05:59 C'est un secteur que vous développez, justement ?
06:02 C'est un secteur qui est un peu en retrait aujourd'hui en termes de maturité technologique par rapport aux stations sols.
06:08 Mais on le voit se développer à grande vitesse parce que les bénéfices sont, même si les difficultés d'intégration sont plus importantes,
06:15 les bénéfices sont très intéressants.
06:18 Oui, c'est-à-dire les bénéfices sont les mêmes que ceux qu'on a déjà évoqués au niveau de la sécurité des données, au niveau de la rapidité aussi ?
06:24 Exactement. Et par exemple, un bateau qui peut se connecter en silence radio avec un satellite, ça a plein de bénéfices pour nos Forces armées, par exemple.
06:33 On a vu que vous vous recrutez. Pour résumer vos projets de développement, là, c'est vous implanter, vous l'avez dit, sur le sol américain. Il y en a d'autres ?
06:41 Alors, il y a effectivement le sol américain. Il y a en fait une croissance au niveau de notre capacité de production puisqu'on voit arriver un certain nombre de contrats intéressants.
06:49 On a aussi, en fait, un de nos gros enjeux aujourd'hui, c'est de pouvoir se projeter en Asie, au Moyen-Orient, où on trouve aussi nos clients.
06:59 Merci beaucoup de nous avoir éclairé, justement, sur ces nouvelles technologies laser.
07:04 Merci beaucoup, Jean-François Morisure de Kailh Labs, d'être venu sur le plateau de Smart Leaders.
07:09 Merci.
07:10 [Musique]

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