SMART LEADERS - L'interview de Markéta Saint Aroman (Pierre Fabre) par Florence Duprat
Samedi 25 novembre 2023, Florence Duprat reçoit dans SMART LEADERS Markéta Saint Aroman (Pierre Fabre).
Pierre Fabre :
Pierre Fabre est un groupe pharmaceutique et dermo-cosmétique français présent à l'international.
Pierre Fabre :
Pierre Fabre est un groupe pharmaceutique et dermo-cosmétique français présent à l'international.
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00:00 [Musique]
00:08 Un miroir magique, pas pour vous dire que vous êtes la plus belle ou le plus beau,
00:11 mais pour analyser votre peau.
00:13 Une application pour aider à mieux traiter l'eczéma et autres maladies de peau.
00:19 Autant d'innovations à mettre à l'actif des laboratoires Pierre-Fabre.
00:23 On en parle avec mon invité, Dr Marqueta Sainte-Aromand. Bonjour.
00:27 Bonjour.
00:28 Vous êtes directrice médicale d'Hermos Cosmétiques au sein du groupe Pierre-Fabre.
00:32 Alors l'innovation, c'est vraiment dans l'ADN du groupe Pierre-Fabre.
00:35 Bonjour. Je suis vraiment ravie d'être là ce matin.
00:38 Le groupe Pierre-Fabre est basé depuis 1962 à Castre.
00:42 Et nous innovons tous les jours, à savoir que nous investissons chaque année 200 millions d'euros
00:49 dans la recherche et développement.
00:51 Et vraiment, à la R&D, l'innovation, c'est au cœur de notre métier.
00:55 On a un nouveau logo qui s'appelle "New Ways of Care".
00:58 Et on a un réseau d'être qui s'appelle "Chaque fois que nous prenons soin de ces personnes, nous rendons le monde meilleur".
01:04 Alors, notamment, vous avez développé une application pour aider à mieux prendre en charge l'eczéma.
01:10 Et c'est vrai que l'eczéma, quand on en a, c'est difficile à traiter.
01:14 Cette application s'appelle "Eczema Care Plus".
01:17 C'est quelque chose qui est destiné pour les patients, pour qu'ils deviennent acteurs de leur santé, acteurs de l'eczéma.
01:22 En fait, c'est un outil digital qui permet de scorer et objectiver l'eczéma atopique.
01:28 Donc, jusqu'à là, c'était un dermatologue, un clinicien qui objectivait la peau
01:33 et qui la scorait pendant une trentaine de minutes avec scorade.
01:36 Aujourd'hui, c'est avec une photo qu'un patient avec un smartphone ou un iPhone
01:43 qui peut télécharger une application peut scorer sa pathologie.
01:47 Et la nouveauté, c'est justement qu'on va pouvoir prédire la crise d'eczéma.
01:51 Donc, un avantage pour les patients.
01:54 Est-ce que c'est utilisable aussi cet outil par les médecins ?
01:58 Bien entendu. Le patient peut recevoir plein d'actions personnalisées.
02:02 Et une fois qu'il va voir son dermatologue ou médecin généraliste,
02:06 parce que vous savez, il y a manque de médecins,
02:08 au bout de 6 mois, par exemple,
02:11 le médecin peut avoir ce qu'on appelle le monitoring,
02:14 donc le suivi de la pathologie et mieux adapter le traitement.
02:17 Et échanger avec le patient quand est-ce qu'il a eu ces crises
02:19 et vraiment le prendre en charge de façon personnalisée et prédictive.
02:23 Alors, des innovations aussi en oncodermatologie.
02:27 Alors, c'est un sujet clé pour notre entreprise
02:30 parce que le groupe Piaf Fabre est aujourd'hui emplacé en oncologie,
02:34 dermatologie, maladies rares.
02:36 Et notamment en oncodermatologie, nous avons développé
02:40 l'intelligence artificielle de matching, justement,
02:44 avec une société qui s'appelle Clinéo,
02:46 qui permet d'inclure les patients plus rapidement dans les essais cliniques.
02:50 Vous savez, en oncologie, il y a 70% de patients
02:53 qui veulent participer dans les études cliniques, dans les essais,
02:56 mais il n'y en a que 5 qui sont incluses,
02:58 parce qu'il y a des critères d'inclusion et d'exclusion qui sont sévères.
03:01 Et donc, cet algorithme de matching permet au fait à l'oncologue
03:05 ou à l'oncodermatologue d'inclure les patients en direct
03:08 grâce à ces algorithmes d'intelligence artificielle dans une clinique.
03:11 Et si le patient n'est pas sélectionné ?
03:13 Alors, s'il n'est pas sélectionné, il reste toujours dans un pool des patients.
03:17 Vous savez, il y a une tonne d'essais qui sont dans le monde entier existant,
03:21 donc il peut être inclus dans une semaine, dans un mois plus tard,
03:24 et toujours lui prolonger sa survie et sa chance de guérir son cancer.
03:28 Oui, l'objectif étant, je suppose, d'agir plus vite,
03:31 peut-être pour traiter les cancers de la peau.
03:33 Tout à fait. Chaque fois que nous prenons soin d'une seule personne,
03:36 nous rendons le monde meilleur.
03:38 Alors, vous utilisez aussi chez Pierre Fabre,
03:40 l'intelligence artificielle via les réseaux sociaux aussi,
03:43 pour mieux connaître les patients. Alors, expliquez-nous.
03:46 C'est vraiment le sujet patient, et au cœur de toutes les préoccupations
03:49 de dermatologues, médecins généralistes, allergologues, eux-mêmes,
03:52 ils veulent prendre par leur.
03:54 Et donc, Pierre Fabre a écouté les patients sur les réseaux sociaux
03:58 pendant trois ans en dermatologie,
04:01 leurs échanges sur la communauté de Doctissimo, YouTube, Twitter,
04:05 et en fait, en analysant leur verbatim, donc les mots,
04:09 une intelligence artificielle de co-occurrence,
04:12 donc ça s'appelle Biterm, Topic, Model, Algorithme,
04:15 on les a structurés, les datas, et on s'est rendu compte
04:18 qu'en les structurant, chaque patient avec une pathologie dermatologique
04:21 perçoit sa maladie différemment.
04:23 Et donc, ce sont les nouveautés pour son profession de santé dermatologue.
04:27 Un patient avec eczéma se caractérise comme énergivore,
04:30 parce qu'il a besoin des aidants.
04:32 Un patient avec acné, il est plutôt affaibli par son image de soi,
04:37 parce qu'en pleine de boutons, ça le handicap.
04:39 Aujourd'hui, dans le mode selfie, smartphone.
04:42 Un patient qui a une rosacée, qui est toujours sur le visage,
04:45 en fait, il est plus handicapé par les flashs, et tout ce qui est anxiété.
04:49 Alors, quel est l'intérêt ?
04:50 Alors, quel est l'intérêt médical ?
04:52 Alors, l'intérêt, c'est vrai que le patient, il a son vécu,
04:55 et quand il se retrouve dans une consultation avec son dermatologue,
04:58 le dermatologue, forcément, ne lui pose pas la question.
05:01 Donc, aujourd'hui, c'est vraiment que le dermatologue questionne
05:04 sur ce côté peut-être qualité de vie, perception,
05:07 le côté psychologique, le vécu psychologique.
05:09 Aujourd'hui, comme c'est objectif par l'intelligence artificielle,
05:12 on peut le publier, d'ailleurs, c'est publié,
05:14 et donc, on apporte des nouveautés pour cette prise en charge
05:17 de patients objectifs par la profession de santé.
05:20 Le dermatologue Pierre Fabre, souvent, des études,
05:24 et tu dis beaucoup les données, la data.
05:27 Dernière en date, des études présentées à Singapour ?
05:30 En effet, il y avait un congrès mondial à Singapour en juillet dernier.
05:34 Le laboratoire Pierre Fabre a présenté une nouvelle base de données
05:37 qui est vraiment la plus grande base de données privée au monde
05:40 en dermatologie qui couvre 50 000 adultes au monde.
05:43 Et ça couvre 20 pays, au total, 5 continents.
05:46 Et cette plus grande base de données de dermatologie au monde
05:49 permet justement d'objectiver toutes les perceptions,
05:53 prévalences de patients avec les différents sujets dermatologiques
05:57 comme acné, eczéma, psoriasis, y compris le prurite,
06:01 ce qu'on appelle le grattage.
06:03 Et on se rend compte qu'il y a 40 % au monde de patients qui se grattent,
06:07 donc ça les perturbe beaucoup, ça les perturbe aussi la nuit.
06:10 Et dans le premier résultat, on a démontré que 50 % de ces populations
06:14 avec la pathologie dermatologique ont des troubles de sommeil.
06:17 Donc c'est un élément qui peut aussi réformer
06:20 les nouvelles guidelines thérapeutiques des professeurs de santé.
06:23 Alors en quoi l'intelligence artificielle bouleverse déjà ?
06:26 Et va bouleverser encore plus les pratiques dans la santé,
06:29 peut-être révolutionner ce monde de la santé ?
06:31 Très bonne question.
06:32 Donc tout est une question vraiment de jusqu'à où on laisse
06:34 l'intelligence artificielle aller, avec lesquels d'atteints.
06:37 On sait par exemple au CHU, donc dans les hôpitaux en Bretagne,
06:41 ils utilisent l'intelligence artificielle justement aux urgences
06:45 pour aider le diagnostic, par exemple des fractures,
06:47 est-ce qu'un patient a fracturé ou pas ?
06:49 Ça diminue aussi le temps d'attente dans les urgences
06:53 et ça permet aussi une sortie plus précoce de patients de CHU.
06:57 Donc vous voyez, il y a un bénéfice au quotidien partout
06:59 et vraiment aujourd'hui, il faut qu'on intègre cet outil en médecine.
07:03 Merci en tout cas d'être venue nous présenter toutes ces innovations.
07:05 Merci beaucoup.
07:06 J'étais ravie.
07:08 [Musique]