SCENE DE PRESSE du 23 Juillet 2023 sur la CRTV

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00:00:00 [Musique]
00:00:28 Le cri de révolte des populations de Bamenda,
00:00:34 entendu par la presse cette semaine.
00:00:37 Le titre qui barre la une de Cameroun Tribune,
00:00:40 exprimera le bol des habitants du chevelu de la région du Nord-Ouest,
00:00:45 victime, une fois encore dimanche dernier,
00:00:48 de la lâcheté, mieux d'une attaque des bandits armés.
00:00:52 Ce retour des barbares et cri mutations,
00:00:55 exaspère également les dignitaires musulmans,
00:00:58 selon la nouvelle expression,
00:01:00 puisqu'il a causé la mort de dix personnes,
00:01:02 s'alarme alors le jour.
00:01:04 Ces morts de trop, enregistrées lors de la fusillade survenue à Natcho Johnson,
00:01:09 choquent profondément l'archevêque de Bamenda.
00:01:12 Monseigneur Andrew Nkea,
00:01:15 est en effet allé exprimer sa compassion aux familles endeuillées,
00:01:19 non sans appeler le gouvernement au secours.
00:01:22 Un appel qui n'est pas tombé dans les oreilles de sourds.
00:01:25 La première conférence semestrielle des gouvernants des régions,
00:01:29 s'est en effet penchée sur la question,
00:01:31 ainsi que sur le fléau grandissant,
00:01:34 de la consommation des stupéfiants en milieu scolaire,
00:01:37 rapporte le quotidien national bilingue.
00:01:40 Et tandis que se tenait cet important conclave à Yaoundé,
00:01:43 un voile de tristesse a recouvert la ville de Marwa,
00:01:47 suite au décès du Lami Doyeri Mabuba.
00:01:51 Heureusement en santé, les nouvelles semblent être plutôt rassurantes.
00:01:55 A la faveur de la visite de travail en terre camerounaise,
00:01:59 de la directrice exécutive de ONU Sida,
00:02:02 le pays, à travers la force Lady Chantal Bia,
00:02:05 est félicité pour les actions menées dans la lutte contre la pandémie,
00:02:09 soulignent Eco Santé et Cameroun Tribune,
00:02:12 qui parlent pour sa part d'un tableau d'honneur,
00:02:15 décerné à notre pays en matière de prévention,
00:02:18 et de prise en charge du Sida au Cameroun.
00:02:21 Le Cameroun qui peut enfin se réjouir sur le plan sportif,
00:02:25 avec ce cash sur la table,
00:02:27 accordé à la Fédération Camerounaise de Football.
00:02:30 Son président annonçait cette semaine,
00:02:33 l'octroi de 3,7 milliards de francs CFA,
00:02:36 au titre des retombées de la Coupe du Monde 2022.
00:02:39 Une somme d'argent,
00:02:41 qui servira essentiellement d'après-mutation,
00:02:44 à financer la construction des stades de proximité.
00:02:48 La revue de presse se referme, place au débat.
00:02:53 Mesdames et Messieurs, bonsoir.
00:02:59 Pour compléter le relevé de presse de Laetitia Onana,
00:03:02 appuyons-nous sur l'article de presse de la plateforme digitale Investir au Cameroun.
00:03:07 En effet, sous la plume de Brice Maudiam,
00:03:10 le site d'information du magazine qui couvre au quotidien l'actualité
00:03:14 dans le domaine de l'économie et de la gestion publique,
00:03:17 revient sur un fait important.
00:03:19 Le port en eau profonde de Cribi, dans la région du sud du Cameroun,
00:03:23 a vu débarquer, le lundi 17 juillet,
00:03:26 une cargaison de résine importée depuis la Tunisie,
00:03:29 sous le régime de la zone de libre-échange continentale africaine.
00:03:33 Cette importation indique le journal en ligne,
00:03:36 réalisé par une société spécialisée dans la production de peinture,
00:03:39 et autres matériaux de revêtement.
00:03:42 Le régime commercial préférentiel de la ZELCAF est officiellement entré en vigueur le 1er janvier 2021,
00:03:48 ouvrant ainsi aux États du continent un marché intra-africain,
00:03:51 libéralisé d'un potentiel d'un milliard trois cents millions de consommateurs.
00:03:56 Ce fait d'actualité n'est pas anodin,
00:03:58 il donne aux invités de scène de presse ce soir,
00:04:01 d'évaluer les premières parts de la ZELCAF,
00:04:03 du point de vue des avancées et des contraintes,
00:04:06 évoquer le démantèlement progressif des tarifs douaniers,
00:04:09 et évidemment, de faire des projections sur la ZELCAF,
00:04:12 qui par essence se donne à voir comme étant une opportunité d'accélération de la croissance,
00:04:18 l'industrialisation des pays, l'intégration économique,
00:04:21 tout cela soutenu par l'ouverture plausible au marché des capitaux et à la consommation.
00:04:26 Nos invités sur le plateau, c'est bien sûr, Cham Etienne Bama. Bonsoir.
00:04:31 Bonsoir, monsieur Aleghan Beret.
00:04:33 Vous êtes le coordonnateur du secrétariat technique du sous-comité ADOC chargé de faciliter
00:04:38 la mise en œuvre de l'initiative du commerce guidée par la ZELCAF.
00:04:42 Merci d'être là, vous venez de Douala. C'est un plaisir pour scène de presse de vous accueillir.
00:04:45 C'est moi qui vous remercie.
00:04:47 En face de vous, Hermine Barga, à Zambou. Bonsoir.
00:04:50 Bonsoir, monsieur Séverine.
00:04:52 Merci d'être là, expert consultant en politique commerciale et internationale.
00:04:56 Vous êtes sortie de l'université de Lund, c'est à... Dans quel pays ?
00:05:00 En Suède.
00:05:01 Et la ZELCAF, ça marche bien ?
00:05:03 Oh, la ZELCAF, on le verra tout à l'heure.
00:05:05 D'accord. Merci d'être là.
00:05:07 Tout à côté, au bout de la table, il y a Blaise Bébé Abon. Bonsoir.
00:05:11 Bonjour.
00:05:12 Merci. Spécialiste de la coopération et du développement. Merci d'être là également.
00:05:16 Et enfin, Charles Sebounet. Bonsoir.
00:05:18 Bonsoir, Séverine.
00:05:19 Je rappelle que Charles Sebounet est chef de l'unité des affaires diplomatiques à la CRTV.
00:05:24 À vous, messieurs et dames, merci de prendre la peine de nous regarder.
00:05:28 Nous avons parlé de la cargaison importée de résine, c'est-à-dire une substance, une matière qui est donc utilisée pour fabriquer les peintures, etc.
00:05:37 L'opération de traitement de cette cargaison de résine revêt une importance décisive en ce que, dit-on,
00:05:43 elle rentre dans le cadre de la phase des tests, la mise en œuvre de la ZELCAF, dont le Cameroun est pays pilote avec d'autres États.
00:05:51 Le 6 octobre 2022, l'administration douanera délivrer le tout premier certificat d'origine à un groupe d'initiatives communes appelé AFATEX.
00:06:01 Cette PME est la toute première entreprise cambounaise à exporter les marchandises vers le Ghana.
00:06:06 C'est des safous, des ananas séchées et bien d'autres choses.
00:06:09 Cela au tarif préférentiel de la ZELCAF. Neuf mois après, la toute première cargaison de résine importée arrive.
00:06:16 On est dans le timing, monsieur le coordonnateur.
00:06:19 Oui, nous sommes dans le timing, dans la mesure où la phase pilote de la ZELCAF lancée le 7 octobre 2022 à Akao, Ghana,
00:06:30 était une phase pour tester trois choses.
00:06:34 Première des choses, tester l'environnement juridique de la zone de libre-échange continental africain.
00:06:40 Deuxième élément, envoyer un message très fort de l'engagement des pays africains à libéraliser l'échange entre eux.
00:06:47 Et troisième facteur, de démontrer que les échanges ont effectivement commencé.
00:06:54 Cela dit, un délai spécifique n'a pas été donné aux États partis,
00:06:59 mais il y avait des conditions préalables pour être éligibles à la phase d'essai de l'implémentation de la ZELCAF.
00:07:06 Il fallait avoir le mécanisme interne mis en place, c'est-à-dire qu'au niveau de frontières,
00:07:11 quand une marchandise arrive, qu'il y ait un livre tarifaire dédié à la ZELCAF, où ces marchandises peuvent être évaluées.
00:07:18 Deuxième chose, que la loi de finances de ce pays ait pris en compte le schéma de démantèlement de la zone de libre-échange continental africain
00:07:27 pour donner aux autorités douanières ce pouvoir d'exécution au niveau de frontières.
00:07:33 Une fois cela dit, le Cameroun se montrait volontaire pour engager dans la phase test,
00:07:39 parce que tout était mis en place, et c'est pour cela que nous avons eu sept autres pays qui se sont joints à l'initiative.
00:07:46 Le secrétaire de la ZELCAF a voulu que ce soit une adhésion volontaire des pays,
00:07:50 une fois que le mécanisme interne est mis en place, qu'un pays se déclare prêt à rejoindre les autres États partis dans la mise en œuvre de la ZELCAF.
00:08:00 Donc la phase test est en cours. D'ici le 7 octobre 2023, il y aura le lancement de la deuxième phase,
00:08:08 où une vingtaine de pays vont se rejoindre aux huit pays pour que l'initiative continue.
00:08:14 Donc, neuf mois après, nous sommes dans le délai, nous avons démontré.
00:08:18 D'ailleurs, il faut voir les autres pays, notamment le Ghana et le Kenya, ils ont lancé leurs premiers essais il y a quelques semaines.
00:08:26 Donc nous suivons, et nous suivons même d'une manière très grande, parce qu'il faut dire, ce conteneur est arrivé,
00:08:32 mais il y a 23 autres conteneurs qui sont déjà en route au port de Douala.
00:08:36 Cette opération, Mme Amogou, finalement, Mme Barga, finalement, c'est un test réussi ?
00:08:43 Bon, de prime abord, on ne peut pas encore évaluer, n'est-ce pas, la réussite, l'efficacité du test,
00:08:49 mais ce qu'on va dire quand même, c'est que c'est un signal franchement positif,
00:08:53 parce que, comme il a dit, c'était pour tester les instruments, n'est-ce pas, et puis les institutions.
00:08:57 Je crois que c'est quand même un signe que les instruments fonctionnent bien pour accueillir la mise en œuvre de la ZLECAF.
00:09:02 Mais d'autre part, c'est aussi pour essayer de tester l'implication du secteur privé, n'est-ce pas, dans cette mise en œuvre.
00:09:09 Je crois qu'avec, de l'autre partie, une importation de cargaison, une exportation de cargaison, je crois que le gap reste encore très grand.
00:09:17 Alors, c'est le peu de satisfaction, tout marche bien, semble-t-il ?
00:09:21 Oui, en fait, on ne peut pas dire que tout marche bien, parce que, comme a dit Mme Marga, nous sommes dans une phase test,
00:09:29 et la particularité des phases test, c'est que tous les acteurs sont conscients du fait qu'il s'agit d'un test.
00:09:36 Et en ce faisant, les acteurs se mettent en branle pour assurer que le test passe bien.
00:09:43 Donc, je ne suis pas pessimiste, je suis juste prudent.
00:09:47 Mais qu'est-ce qui n'a pas marché jusque-là ?
00:09:48 Est-ce qu'il y a eu quand même des choses qui vous ont paru un peu difficiles, qui annonçaient quelques flottements par la suite ?
00:09:55 Pour ce qui concerne, juste je termine en disant, pour ce qui concerne cette cargaison qui est arrivée à l'initiative de l'entreprise Inoda,
00:10:03 je tiens à dire qu'il y a eu, parce qu'on attendait cette cargaison, parce que le transfert, le shipment, se passe dans un contexte particulier.
00:10:15 Tous les acteurs se sont mis à l'œuvre pour que ce travail se passe bien.
00:10:20 Là, on félicite.
00:10:21 Mais maintenant, c'est que j'ai dit, il faut être capable de tester ce même mécanisme dans une condition ordinaire,
00:10:28 où le commerçant lambda ou bien l'importateur lambda engage des procédures d'approvisionnement venant d'un pays,
00:10:38 et que les lampes étatiques ne sont pas, n'est-ce pas, branchées sur cette opération.
00:10:43 C'est là où on pourra dire qu'effectivement, l'opération se passe dans les meilleures conditions.
00:10:48 Alors, je voulais poser justement une question sur les procédures administratives.
00:10:53 Il est reconnu que l'administration dans nos pays africains est parfois lourde,
00:10:59 trop de papiers à remplir, beaucoup de choses à faire à la fois.
00:11:02 Déjà, même quand on a un mécanisme comme la Zlekav, pour que les pays déposent les instruments de ratification,
00:11:11 parfois ça prend du temps et ça bloque l'avancée des initiatives.
00:11:16 Est-ce que pour ce cas précis, on va dire que le Cameroun a quand même bougé,
00:11:21 parce qu'on sait que parfois ça ne marche pas toujours très bien ?
00:11:24 Mme Marga.
00:11:25 Je crois qu'il a essayé de répondre à un "Est-ce que le Cameroun a bougé ? Je crois qu'il faut tester après."
00:11:31 Avec l'implication des opérateurs, il a dit qu'il y avait des projecteurs, on pourra évaluer avant, après.
00:11:37 On ne peut pas en quoi évaluer. C'est vrai, c'est déjà un pas.
00:11:39 Ça montre quand même que les instruments sont en place,
00:11:41 ça montre quand même qu'il y a le processus d'opérationnalisation qui est en place.
00:11:46 Je dis ça à féliciter.
00:11:48 On ne vient pas vous dire "écoutez, votre affaire là, vous commencez, c'est comme ça, les initiatives,
00:11:53 et puis après ça commence, ça va s'arrêter."
00:11:55 Les gens ne viennent pas avec ces intentions-là, peut-être pas pour décourager,
00:11:58 peut-être parce qu'ils n'ont pas encore la pleine mesure de ce qui est prévu.
00:12:02 Oui, M. Oleg Mbele, il faut dire, je voulais répondre à mon copandre, M. Abon,
00:12:08 pour dire que le Cameroun a une expérience en matière de démantèlement à l'effet.
00:12:13 L'accord de partenariat économique avec l'Union Européenne et le Royaume-Uni...
00:12:17 Ça a posé beaucoup de problèmes aussi.
00:12:19 Oui, mais pour dire que les institutions camerounaises ont déjà fait ce genre d'exercices.
00:12:24 Donc pour nous, la mise en oeuvre de la ZLEKAF n'était qu'une continuité de ce que nous avons eu à faire dans le cas des APE.
00:12:30 Mais maintenant, la différence est à quel niveau ? Au niveau de la ZLEKAF, la mise en place, l'architecture institutionnelle,
00:12:37 commence par l'Union africaine, descend au niveau des États-partis, et vous parliez tout à l'heure du coordonnateur du sous-comité ADOC.
00:12:44 Le sous-comité ADOC est une première pour suivre, si vous regardez, les missions assignées au sous-comité ADOC.
00:12:51 C'est suivre tous les mouvements de marchandises à travers les frontières dans le cadre de la ZLEKAF.
00:12:56 Et c'est ce qui s'est passé avec cette cargaison. Une fois que ça quitte le pays d'origine, nous sommes signalés par le point focal aussi du sous-comité ADOC en Tunisie
00:13:07 et le secrétaire de la ZLEKAF, qui suit la mise en oeuvre de la ZLEKAF.
00:13:13 Nous avons donc reçu ces deux copies de certificats d'origine envoyées par la Tunisie et envoyées par le secrétaire.
00:13:19 Le même mécanisme va fonctionner comme ça quand les marchandises seront...
00:13:23 Ça va fonctionner parce que ces institutions sont de manière permanente.
00:13:27 Et la meilleure chose, c'est que quoi? Nous n'avons pas pris des institutions qui sont au niveau politique, mais au niveau opérationnel et à la frontière.
00:13:36 Il est impossible qu'une cargaison entre au Cambon dans le cadre de la ZLEKAF que nous ne soyons pas informés.
00:13:41 Parce que tous les mécanismes ont été mis en place pour qu'au niveau de frontière, une fois, d'ailleurs, avant même que ça n'arrive, comme M. Aboua a dit tout à l'heure, nous avons le signal.
00:13:50 Parce qu'à la fin, il faut capter les données statistiques sur ce que l'Afrique commet, véritablement, entre elles.
00:13:57 Et pour que, à la fin de chaque année, nous puissions publier que le Cameroun, dans le cadre de la ZLEKAF, a échangé avec la Tunisie ou un pays X ou Y.
00:14:05 Voici la quantité. Et aller même plus loin, parce que beaucoup de gens se posent la question "On importe seulement, pourquoi pas exporter?"
00:14:12 Aller même plus loin de dire que les importations en elles-mêmes ne sont pas une mauvaise chose, dès lors que ça participe aux chaînes de valeur.
00:14:19 Parce qu'un pays ne peut pas produire tout ce qu'il consomme. Il faut se traiter avec les autres. Il faut essayer de partager son espace commercial avec les autres.
00:14:30 Donc, c'est ce que recherche la ZLEKAF. Pour dire que la ZLEKAF a mis en place des institutions qui veillent, qui suivent, qui accompagnent et qui ont pour objectif que ça réussisse.
00:14:42 Charles Sebouné, l'enjeu de France et de produits est plus que pas le passé. Il faut irriguer les marchés africains, produire pour l'Afrique, consommer africain aussi.
00:14:51 Alors, les premiers pas de la ZLEKAF, je rappelle aux téléspectateurs que vous étiez déjà là au début de l'année, quand nous avons fait notre émission, c'est toujours sur la ZLEKAF.
00:15:00 Les premiers pas de la ZLEKAF, tel que vous observez, ont-ils cet objectif-là?
00:15:04 Tout à fait. Lorsqu'en assistant à plusieurs réunions ou bien en regardant le journal ou bien en suivant presque tout ce que les décidés en Afrique aujourd'hui parlent, il n'y a aucune réunion en Afrique stratégique où la question de la zone de libre-échange n'est pas évoquée.
00:15:27 Je sors de Ghana où il y avait les assemblées générales de la AfriEximBank. Tout le monde, y compris Dangote, y compris Tony Elumelou, y compris les chefs de l'État, tout le monde en parlait.
00:15:39 Lorsque vous sortez de la réunion des présidents des assemblées nationales du Commonwealth Zone Afrique qui vient de se dérouler ici à Yaoundé, c'est la question principale.
00:15:52 Au niveau de l'engagement politique, il est extrêmement discuté chaque jour, raison pour laquelle la phase test de cette opération est une réussite d'un point de vue analytique.
00:16:10 Parce qu'il faut réussir cette étape, tester les institutions qu'on a mises en place pour opérationnaliser la zone de libre-échange intercontinentale.
00:16:24 Dans ce perspective, je pense qu'on a réussi. Mais ce que je pouvais dire, il y a beaucoup de choses à faire.
00:16:34 La première chose à faire, c'est un déblocage. Il faut débloquer beaucoup de choses.
00:16:41 Comme quoi par exemple ?
00:16:42 Je pense que le premier déblocage que nous devons faire en Afrique pour que ça réussisse vraiment, c'est ce que j'appelle la mobilité.
00:16:50 Ce n'est pas moi qui le dis, c'est l'homme noir le plus riche de la planète, qui est africain, qui vient d'ailleurs du marché le plus peuplé de l'Afrique, le Nigeria, Alico Dangote.
00:17:05 Qui estime que pour lui, pour faire marcher le business en Afrique, il est inconcevable et même irrécevable, si je veux utiliser le thème juridique, que les Camerounais connaissent très bien.
00:17:18 Qui se déplace du Nigeria pour venir au Cameroun, on lui demande un visa. Et qui doit partir du Nigeria pour aller en Afrique du Sud, on lui demande un visa.
00:17:27 Or, il y a un Canadien qui sort du Canada, qui vient en Afrique du Sud, qui vient de Cameroun, on ne lui demande pas de visa.
00:17:33 Je pense que la question du transport ou bien de la mobilité intra-africaine doit être étroitement liée avec le commerce ou bien le nouvel environnement économique que nous voulons implémenter sur le continent.
00:17:54 Et qui est l'un des facteurs ou bien l'une des priorités phares de l'Union africaine d'ici 2063.
00:18:03 Donc, je pense que la phase test, cette pays, y compris le Cameroun, le Ghana a réussi, le Kenya a réussi, le Cameroun a réussi, le peu que je connais.
00:18:14 Mais maintenant, il a évoqué quelque chose de très important, c'est-à-dire dématérialiser tout le système.
00:18:21 Et je pense que le système de paiement en ligne qui vient également être effectué par le secrétariat au Ghana, j'y étais au secrétariat, ça fait pratiquement trois semaines.
00:18:31 Je pense que lorsque nous avons réussi ce démantèlement virtuel que je pense que beaucoup d'économies dans le monde aujourd'hui t'enverraient, nous aurions résolu beaucoup de problèmes.
00:18:47 Mais je finis par lever une critique que les Africains font souvent.
00:18:53 Et d'ailleurs, vous avez évoqué qu'il y a beaucoup de tracasseries administratives, beaucoup de documents ont fini.
00:18:59 Non, c'est vrai, si vous voulez voir un pays où il faut beaucoup de documents assignés, il faut peut-être aller au Japon.
00:19:07 Parce que quand j'étais au Japon, pour acheter simplement un téléphone, il faut remplir au moins 100 documents.
00:19:12 Il est essentiel que le secteur privé, je l'ai entendu tout à l'heure, l'un de vous l'a dit, le secteur privé participe efficacement au processus de mise en œuvre de la Zlékaf.
00:19:25 Et cela avec l'appui actif du gouvernement bien sûr, parce que si le gouvernement ne met pas les conditions qu'il faut, ce n'est pas facile pour le secteur privé.
00:19:33 Alors au Cameroun, quels ont été jusque-là ce que vous avez semblé percevoir comme obstacle à la participation du secteur privé ?
00:19:40 La phase test s'est bien passée, les gens se sont manifestés, mais est-ce qu'il n'y a pas eu d'obstacle ?
00:19:46 Est-ce qu'il n'y a pas eu de crainte, d'angoisse exprimée de part et d'autre ?
00:19:50 Oui, dit qu'il n'y a pas d'obstacle, ce ne serait pas une question d'humanité, c'est-à-dire que ça ne relève pas d'une autre planète.
00:19:59 Mais il faut dire que l'État ne fait pas les affaires, ça nous devons le mettre en tête. L'État ne fait pas les affaires.
00:20:06 Mais l'État facilite un environnement propice à l'épanouissement du secteur privé.
00:20:11 Alors, jusqu'aujourd'hui au niveau du sous-comité, qu'est-ce que nous avons fait ? Nous avons mené d'abord un recensement de 283 entreprises sur nos bases de données.
00:20:24 Soit une entreprise qui a déjà eu à exporter une fois depuis 5 ans, soit une entreprise qui a ses produits dans les surfaces, au moins quand on juge que c'est acceptable, que ce produit peut traverser les frontières.
00:20:35 Et il y a une première descente qui a été opérée auprès de 83 entreprises. Nous avons sorti les statistiques sur ces entreprises pour voir l'âge de l'entreprise, pour voir le promoteur de l'entreprise,
00:20:47 c'est une femme, c'est un homme, c'est un jeune. Toutes ces données statistiques nous ont permis d'avoir une idée de comment est-ce que nous pouvons approcher le secteur privé.
00:20:56 A travers les formations que nous avons également organisées en décembre l'année dernière, dans le cas de la Zléka, nous avons écouté le secteur privé pour comprendre leurs attentes vis-à-vis des autorités.
00:21:07 Parce qu'en tant que sous-comité, nous faisons partie d'un comité interministériel qui est placé sous l'autorité du ministre du Commerce. Et quand nous menons ces activités, nous les rendons compte pour qu'ils portent au niveau gouvernemental.
00:21:18 Nous avons suivi beaucoup de problèmes, le problème du financement du secteur privé, les garanties demandées par les banques, le problème de connectivité, le problème de tracasseries routières pour acheminer des marchandises, par exemple au Nigeria,
00:21:32 le nombre de contrôles sur les corridors. C'est une question qui est connue, il y a des missions, chapeautées même par le président de la République, qui ont fait les corridors où le rapport a été rendu.
00:21:41 Donc ce problème présenté, qu'est-ce qu'il faut faire ? Est-ce qu'il faut que le secteur privé se renferme pour dire "nous n'allons plus faire le commerce parce qu'il y a assez de difficultés" ? Non.
00:21:50 La voie maritime, qui est la voie la plus prisée pour le commerce extérieur, est une voie la plus facile et la plus simple. Parce qu'en mer, il n'y a pas de contrôle.
00:21:59 Et les procédures douanières, vous avez parlé de papier aujourd'hui. Je vous dis, au port de Kribi, je fais pas la publicité pour sortir une marchandise, ça vous prend maximum soit 12 heures.
00:22:09 Vous ne rencontrez, il n'y a pas de contact de personne. Vous traitez tout en ligne. Et c'est ce que c'est chargé à faire.
00:22:16 Donc, maintenant, quelle est la voie à suivre avec le secteur privé au niveau national, sur le continental ?
00:22:24 Vous regardez, le Cameroun a un code d'incitation de l'investissement privé, que nous, ensemble avec les autres partis,
00:22:33 prenant notamment l'APM et l'Agence de promotion des investissements, nous portons à l'attention du public les dispositions juridiques qui sont à leur disposition au niveau national.
00:22:45 Et en plus, nous invitons régulièrement le ministère qui pilote le programme d'accompagnement du secteur privé pour mettre à la disposition des acteurs privés ces informations.
00:22:55 Au niveau régional, nous avons des partenaires de l'Opening qui font des interventions ciblées au niveau de l'appui du secteur privé quant à la participation au Comité central africain.
00:23:05 Je veux citer aujourd'hui Afrexim Bank qui a mis en place un fonds d'ajustement à hauteur de 10 milliards de dollars pour soutenir le secteur privé dans leur participation dans le cadre de la ZLECAF.
00:23:18 Il y a également le PNUD qui a lancé des programmes d'accompagnement du secteur privé en matière de financement, parce que tout le monde est conscient que si on ne finance pas le secteur privé, il y aura des échanges, mais ça ne sera pas...
00:23:30 Il faudrait que l'information circule quand même.
00:23:32 L'information circule. Je vous ai d'ailleurs parlé du séminaire que nous organisons. Mme Baraga, qui est ici, est l'un de nos experts retenus dans le cadre de nos sensibilisations.
00:23:40 L'information, nous la mettons à leur disposition et nous sommes en contact permanent avec tous ces partis prénoms.
00:23:45 D'ailleurs, au niveau du Conseil national de chargeurs du Cameroun, qui accompagne le secteur privé dans les opérations du commerce, nous avons signé une convention avec Afrexim Bank
00:23:56 qui a la collecte de données sur les entreprises pour voir des domaines d'intervention où ces partenaires peuvent intervenir pour leur appui dans le cadre de leurs opérations du commerce extérieur.
00:24:06 Oui Charles, tout à l'heure. Le secteur privé, il vous semble partant ? Au-delà des problèmes qu'il pose...
00:24:15 Oui, bien sûr. Je voudrais juste revenir à la suite du propos du coordonnateur. Je voulais dire qu'il faut comprendre d'emblée, depuis la nuit des temps, la logique qui gouverne les accords commerciaux entre les États
00:24:33 découle des intérêts économiques que portent les opérateurs économiques. Il a si bien dit, les États ne commercent pas, sauf pour des marchés dits "spéciaux", des appauvissements spéciaux, où les États ont des contrats qui rentrent dans les zones d'excellence de souveraineté.
00:24:53 Les États ne commercent pas. Ça veut dire que lorsqu'un État se retrouve sur la table des négociations, à l'effet d'arriver à un démantèlement des tarifs ou bien à des accords spéciaux, ces États sont motivés par les intérêts primaires des opérateurs économiques qui font usage de ces accords pour fructifier la production.
00:25:20 Mais le premier bémol que j'ai souvent élevé dans le processus des négociations, surtout en ce qui concerne la Zlicaf, ce n'est pas différent pour les autres accords, les APE par exemple, c'est que très souvent, ce sont des partenaires au développement qui financent même les assises nationales visant à collecter les informations.
00:25:44 Ça veut dire que lorsqu'on engage des pourparlers, on n'a pas derrière nous directement et au premier plan des opérateurs économiques qui sont censés être les premiers bénéficiaires de ce processus.
00:25:59 Je pense plutôt que c'est une question de stratégie. Ce n'est pas vraiment la négligence. C'est que la stratégie n'est pas visée de loin. Je prends le cas du Nigeria.
00:26:16 L'une des principales raisons pour laquelle le Nigeria a eu de grandes réticences par rapport à la zone des libre-échange vient du fait que la grande communauté économique du Nigeria ne voyait pas en quoi est-ce que cet accord continental sera bénéfique au commerce interne, au grand marché, à la production nigériane.
00:26:40 Et vous savez que... Pourquoi ? Parce que derrière la tête aussi, le Nigeria se disait que l'ASLEKAF peut être un outil utilisé par d'autres pays, notamment l'Afrique du Sud, pour pénétrer le continent.
00:26:52 Donc, au-delà même de ce que font les autorités publiques dans ce domaine, il faut qu'on intègre, que dès lors qu'on engage des discussions économiques, commerciales, avec des partenaires étrangers, la première chose qui doit primer, c'est la stratégie nationale qui repose sur la capacité à produire davantage.
00:27:17 Je ne suis pas...
00:27:20 Il y a eu un discours officiel à un moment donné où il fallait dire "ASLEKAF d'accord, mais il faudrait améliorer l'offre au Cameroun. Il faudrait revoir comment rentabiliser nos tranchées à l'ASLEKAF".
00:27:35 En amont, il fallait relancer les grandes filières d'exploitation, telles que le cacao, le café. Est-ce que, Mme Barga, cette question-là a été réglée ? Nous parlons du secteur privé. Est-ce que cette question-là a été réglée déjà ?
00:27:47 Nous y sommes. Nous n'avons rien contre la phase statiste. C'est bien passé, rassurez-vous, M. le Coordinateur. C'est bien passé.
00:27:53 Je préfère rebondir sur la participation du secteur privé.
00:27:57 Non.
00:27:58 Moi, ça m'interpelle aussi. C'est vrai que M. Lecham a dit tout à l'heure... Je félicite d'ailleurs le CNCC. Il faut le dire, depuis cette initiative, ils font quand même beaucoup d'efforts d'organiser beaucoup de réunions.
00:28:08 Par rapport, peut-être, je ne veux pas entrer dans une analyse comparative avec les institutions étatiques, mais je vais dire que je félicite le CNCC.
00:28:16 Mais il faut dire d'emblée, le taux de sensibilisation, ça reste très faible. Parce qu'est-ce qu'aujourd'hui, on a une base de données, n'est-ce pas, des opérateurs qui ont envie d'exporter, opérateurs effectifs et opérateurs potentiels ? Moi, je ne le pense pas.
00:28:32 Tout à l'heure, il a dit, on essaie quand même d'aller faire des bases de données, de racoler comme ça, et de voir... Alors, quand vous participez même à des séminaires...
00:28:40 Pas racoler, pas racoler.
00:28:42 Non, je n'ai pas dit racoler. Excusez-moi le thème, s'il vous plaît.
00:28:44 Au sous-comité ADOC, les principaux syndicats du secteur privé sont représentés.
00:28:51 Ah, ça c'est clair.
00:28:52 Ils sont représentés. C'est-à-dire, leur voix...
00:28:54 Les syndicalistes ?
00:28:55 Non ! Je veux dire, nos patronats, les principaux organes du Cameroun sont représentés.
00:29:02 Je ne parle pas du CNCC, particulièrement.
00:29:04 Et nous travaillons avec leur base de données.
00:29:06 Ça, c'est clair.
00:29:07 C'est ça. Nous travaillons avec leur base de données. Même la Chambre du Commerce, nous travaillons avec leur base de données.
00:29:13 Je ne pense pas que si un patronat a 80% de l'économie, et qu'il n'y a pas quelqu'un dedans, la personne devient plus importante que les 80%.
00:29:21 Vous laissez Mme Barga continuer.
00:29:23 Est-ce qu'on peut laisser continuer ? Moi, je déplore le fait... Tout à l'heure, dans tous mes propos, je ne veux pas de sensibilisation.
00:29:27 Parce que c'est le cœur, n'est-ce pas, d'un décollage, ou alors d'une réussite, d'une stratégie.
00:29:32 On l'a vu au Nigeria, c'est des gars qui sensibilisent à tous les coups, c'est-à-dire qu'ils sont toujours en train d'informer à tous les niveaux, au niveau des universités.
00:29:39 Et d'ailleurs, il y a eu un programme des Nations Unies qui a permis aux Rwanda d'aller sensibiliser, et de faire une caravanse des cas au sein des universités parmi lesquelles au Cameroun.
00:29:50 Malheureusement, des Nations Unies. Je ne vous coupe pas.
00:29:54 Je veux juste vous révéler que ce sont les Nations Unies qui financent... Je venais de parler des partenaires au développement, qui financent les initiatives de sensibilisation.
00:30:04 C'est un problème.
00:30:05 J'en reviens. En fait, ce que je veux déplorer, c'est que voilà les pays de la Fride, l'Est, quand même, qui ont eu des bons projets, qui sont sensibilisés, qui sont encouragés, j'allais dire.
00:30:14 Donc le problème, c'est un problème de sensibilisation.
00:30:18 Moi, j'interviens quelque part où je donne cours, où mes collègues ne sont pas informés sur l'existence de la ZLECAF, où les étudiants ne sont pas informés sur l'existence de la ZLECAF.
00:30:27 Ça veut dire le lieu par excellence où il faut commencer la sensibilisation, par exemple, sur le milieu universitaire, parce que ça participe, la recherche, n'est-ce pas, au premier maillon de la chaîne des valeurs, la recherche et l'innovation.
00:30:38 Alors, s'ils ne sont pas sensibilisés, où est-ce qu'on va ?
00:30:41 Alors, c'est vrai, il a dit, on sensibilise au niveau du CNCC, on sensibilise au niveau de la Chambre de commerce, ça c'est à doigt là, mais je veux mettre les téléspectateurs au défi, ils nous diront, il y aura un retour sûrement, combien de personnes sont sensibilisées.
00:30:55 C'est déjà bon ce qui est fait, mais je veux indiquer le taux de sensibilisation.
00:30:58 Alors, nous parlons, il y a un travail de sensibilisation au niveau de la zone de Trois-Frontières, à Kiosi, toute une semaine, full track. Il y a une délégation là-bas qui est en train de sensibiliser sur la ZLECAF.
00:31:12 Il y a quelques semaines, c'était à Garoua, au nord, si vous suivez l'actualité, vous serez informés.
00:31:17 En début d'année, nous avons fait ICOC, nous avons organisé une séance de sensibilisation des agences à la frontière, du Cameroun et le Nigeria.
00:31:26 Il faut savoir que nous avons un calendrier d'activités, où nous avons énuméré les priorités, pour ne pas, parce que pour manquer de moyens, il ne faut pas quand même se disperser.
00:31:36 Les premiers acteurs sont les qui ? Les opérateurs économiques. Il faut commencer par eux.
00:31:41 Au milieu universitaire, le 24 mai, j'étais à l'université de Douala, lors de la célébration de la journée africaine, pour sensibiliser les étudiants sur la question de la ZLECAF.
00:31:51 Je ne vous dis pas, il y a un certain nombre qui sont derrière moi pour faire leurs thèses et leurs doctorats, sur la question de la ZLECAF.
00:31:56 C'est un travail qui est fait sur le terrain, peut-être nous nous communiquons pas à ça, et surtout le thème de cette année, c'était l'accélération de la mise en oeuvre de la ZLECAF, le thème de la journée africaine.
00:32:06 Donc les sensibilisations se font à plusieurs niveaux, mais non moins nous ne nous permettons pas d'être omniprésents à l'université, au niveau des frontières,
00:32:14 mais nous nous sommes dit, les premiers acteurs de la mise en oeuvre, c'est les agences à la frontière. Il ne faudrait pas qu'un chargé arrive avec sa marchandise au niveau des frontières,
00:32:22 et que ceux qui sont appelés à implémenter la ZLECAF ne sont même pas au courant de la ZLECAF.
00:32:27 On va laisser Mme Baga continuer, elle n'a pas beaucoup parlé depuis qu'on a commencé.
00:32:31 En fait, j'insiste encore sur le taux de sensibilisation qui est à améliorer, et je salue d'ailleurs ce qui est fait, je l'ai dit à l'entente de mon propos, au niveau de l'audition à l'ICC.
00:32:41 Mais je dis encore, il faut encore essayer d'aller chercher les opérateurs potentiels, qui sont plus nombreux que les opérateurs effectifs.
00:32:51 Où est-ce qu'on va les trouver ? Je crois qu'il faut faire des analyses là-dessus, et puis aller aussi essayer de recueillir leurs besoins,
00:32:57 et de les faire participer quand même aussi aux consultations pour voir ce qui se passe.
00:33:01 C'est vrai que c'est fait, je peux m'en remédier à ça, mais en fait c'est mon propos.
00:33:04 Alors, accentuer la sensibilisation, impliquer plus d'acteurs, les acteurs potentiels qui ne sont même pas au courant des accords préférentiels existants,
00:33:12 et je crois que ça peut quand même amener à améliorer les résultats.
00:33:15 C'est vrai, je pense que s'agissant du secteur privé, je pense qu'il y a 4 ou 5 problèmes à relever et à trouver les solutions rapidement.
00:33:28 D'abord, la question de l'information et une information de qualité.
00:33:34 Je comprends Mme Bargha, peut-être que lorsqu'elle prend son téléphone le matin, Facebook, Twitter, Youtube, tout est discuté,
00:33:44 sauf la Zléka, au sein de la jeunesse qui est la majorité de la population.
00:33:49 C'est-à-dire qu'il y a des questions sur le football, il y a des questions sur le volleyball, il y a des questions sur les élections, tout est.
00:33:55 Je ne suis pas sûr que la jeunesse soit concernée par la Zléka.
00:33:58 J'arrive, j'arrive.
00:33:59 On a dit que le chef c'est les opérateurs économiques.
00:34:01 Ecoutez, j'arrive, j'arrive.
00:34:05 Il faut préciser aussi le rythme.
00:34:07 J'arrive, 44 millions d'entreprises, petites et moyennes entreprises en Afrique subsaharienne,
00:34:15 lorsque vous faites une analyse finale, les startups ne sont pas gérées par les vieux, et ce sont ces startups qui d'ici 10 ans doivent être les principaux acteurs de l'économie de la Zléka.
00:34:32 Nous voulons, nous ne voulons pas.
00:34:34 Donc la question de l'information de qualité, il faut l'évacuer avec les sensibilisations et cibler les potentiels.
00:34:43 Les personnes qui doivent avoir cette information, d'abord ceux qui décident, deux, ceux qui sont concernés, et trois, ceux qui seront obligés ou bien sont obligés de commercer dans ce système.
00:34:57 Deuxième chose, c'est la qualité des produits que nous voulons que ce soit dans ce nouveau environnement économique.
00:35:09 Je l'ai dit dès la première émission en janvier, lorsqu'on parle du commerce continental africain, c'est la compétition.
00:35:19 Et celui qui parle de la compétition doit parler de la qualité.
00:35:23 Et si les produits camerounais ne remplissent pas les conditions de la qualité des standards internationaux africains, je ne parle pas européens, seront simplement mis à côté.
00:35:36 Le troisième problème que nous devons évacuer avec rapidité, c'est une question d'appropriation.
00:35:46 Et c'est là où je viens quand il évoque qui finance les campagnes de sensibilisation.
00:35:53 C'est parce que peut-être l'Union Européenne, le Royaume-Uni, les États-Unis ont déjà fait des études, ont déjà vu ce que les pays et les organismes gagneront en faisant le commerce dans le cadre de la Zlekhaf.
00:36:15 Et puis ils financent donc.
00:36:16 Or, les manières de l'économie africaine, les Dangote, les Patrick Moussepe, les Tony Elumelou, les Fotso, les Dampoulo, c'est eux qui doivent financer ces campagnes à l'Université de Boya, à l'Université de Bamenda, à l'Université de Douala.
00:36:37 Parce que comme nous n'avons pas intégré ça, nous n'avons pas fait l'appropriation, nous ne voyons pas l'intérêt économique qui va décoller avec le Zlekhaf.
00:36:50 Et c'est pour ça que l'engagement politique doit être accompagné par l'intérêt économique.
00:36:57 Finalement, la question que nous devons évoquer, et moi je pense, ce qui concerne le Cameroun, c'est au niveau des entreprises camerounaises.
00:37:08 C'est-à-dire une société qui n'a pas un faux patronat économique, qui doit représenter une seule voix, comme Medef, il ne faut pas qu'on s'élève un matin dans le cadre de l'implémentation de la Zlekhaf au Cameroun.
00:37:24 On a Mekam qui dit non, le lendemain Jicam dit oui.
00:37:30 Ils vont s'entendre, hein ?
00:37:32 Oui, oui, non, je dis simplement une économie qui est un secteur privé qui a plusieurs voix au niveau de la prise de décision avec les leaders.
00:37:42 C'est-à-dire qu'il doit avoir une vision qu'il doit présenter à l'État, parce qu'à l'étranger c'est l'État qui va dire "voici ce que le Cameroun pense".
00:37:50 Ce que le Cameroun pense, c'est la vision économique des entreprises camerounaises, comme Blesse a dit.
00:37:57 Au moment où nous n'avons pas la position claire des entreprises camerounaises, sous la Zlekhaf, nous allons dans les rangs d'espécer et nous n'allons pas tirer l'avantage, l'essentiel de cette économie.
00:38:12 Je ne voulais pas qu'on regarde les partenaires de l'Oman comme...
00:38:18 Non, non, je voulais évacuer...
00:38:20 Permettez-moi, si vous permettez...
00:38:22 Chas, laissez-le à la parole, chas, s'il vous plaît.
00:38:24 Chas, laissez qu'il arrive à la parole.
00:38:26 Nous ne regardons pas les partenaires au développement comme les ennemis.
00:38:33 Tout ce que nous disons est que si les Nations Unies viennent avec leur apport, nous devons également voir l'apport de nos institutions. C'est tout.
00:38:43 D'accord.
00:38:45 Monsieur Ali Gambele, je voulais dire que les partenaires de l'Oman ne viennent pas de l'espace.
00:38:51 Le Cameroun a une stratégie nationale de développement de 2030.
00:38:56 Quand un partenaire de développement vient, il regarde dans le blueprint de l'Etat.
00:39:02 Ça, c'est aussi les relations que les Etats partagent.
00:39:06 Quand ils regardent dans la stratégie nationale de développement du pays, les points d'entrée où ils peuvent intervenir, vous comprenez, même quand vous prenez la loi de finances du Cameroun, il y a une partie réservée à la coopération.
00:39:21 La coopération.
00:39:23 Financement des partenaires.
00:39:25 Et quand vous rentrez dans la stratégie de développement, c'est là où les partenaires viennent, ils prennent le document, ils étudient, ils disent "nous allons intervenir dans tel ou tel domaine".
00:39:34 Les financements de partenaires de développement viennent parce qu'ils ont beaucoup longtemps souhaité que l'Afrique, un vaste marché qui peut concurrencer la Chine et l'Inde, devienne une cadre juridique unique.
00:39:46 Que un camionneur qui quitte le quai pour l'Afrique du Sud n'ait pas à remplir 30...
00:39:51 Vous avez dit "concurrencer la Chine", vous n'avez pas dit "concurrencer les Etats-Unis".
00:39:55 Même les Etats-Unis concurrencent, c'est-à-dire que le camionneur qui quitte avec une marchandise du quai, qui traverse 25 pays, n'a pas à remplir 25 papiers parce qu'il traverse 23 territoires où il y a de différentes lois appliquées.
00:40:09 Dès lors qu'on a un régime unique pour 54 états membres de l'Union Afrique aujourd'hui, c'est pour ça qu'on a appelé l'ouverture d'un vaste marché.
00:40:18 Ça veut dire que l'investisseur qui s'implante au Cameroun et qui a une filiale au Kenya n'aura plus à remplir les conditions d'entrer sur le marché kenyan dès lors que sa production est basée au Cameroun.
00:40:31 Et quand les partenaires au développement entrent, la première chose qu'ils entrent c'est parce qu'ils ont un intérêt qui s'aligne à leur politique de la vision globale du monde.
00:40:40 Parce qu'il faut le dire, nous sommes un village planétaire.
00:40:43 Si on laisse la famine au Cameroun, vous voyez l'immigration aujourd'hui, les gens qui passent par la Colombie pour arriver aux Etats-Unis.
00:40:49 Pour les Etats-Unis c'est une question de développement. Il faut qu'ils interviennent dans les pays où ces gens viennent pour leur donner la possibilité de rester vivre chez eux.
00:40:56 Donc l'intervention des partenaires au développement c'est quelque chose de bien.
00:41:00 Sauf que l'immigration a été une des objectifs du développement de ces pays et ils ne veulent pas m'interdire sur la migration clandestine.
00:41:09 Je vais vous inviter à revenir sur la cérémonie qui s'est déroulée à Kribi, donc la réception de cette cargaison de résine.
00:41:27 Nous allons donner la parole à quelques acteurs qui étaient présents parce que nous disons que nous sommes dans une phase test réussie.
00:41:34 Et donc on va les écouter.
00:41:37 Être présent aujourd'hui à cette cérémonie historique, je dis bien historique, je pèse mes mots, qui donne le coup d'envoi de la première opération d'exportation pour la Tunisie.
00:41:49 Et ce n'est pas un hasard que ce soit le Cameroun qui soit accueil cette cargaison.
00:41:57 Donc je suis particulièrement fier et j'espère que nous n'allons pas nous arrêter en si bon chemin et qu'il y aura une cargaison de retour de produits camerounais en Tunisie
00:42:10 sur cette même lancée de l'initiative de commerce guidé qui est un projet pilote pour tester justement la fiabilité au niveau des mécanismes, au niveau portuaire et au niveau douanier.
00:42:26 Et je pense qu'aujourd'hui nous pouvons dire que ça a été un examen de passage brillamment réussi par toutes les autorités, aussi bien le gouvernement que les autorités portuaires que la douane, pour mener à bien cette première opération.
00:42:43 Et je le dis, je suis vraiment très ému que la Tunisie et le Cameroun soient associés pour cette première opération dans le cadre de la zone de libre-échange continentale africaine.
00:42:56 La mise en œuvre de la libéralisation des échanges passe nécessairement par la suppression des barrières tarifaires.
00:43:07 Et dans le communique officiel du port autonome de Kribi que nous avons parcouru, il est précisé que le déchargement et la cargaison de résine sont le début au Cameroun du démantèlement tarifaire,
00:43:19 un démantèlement qui est progressif, ou si vous voulez, la baisse des tarifs douaniers sur un produit admis sous le régime de la Zilcaf.
00:43:26 Je voudrais qu'on parle de ce régime.
00:43:28 Peut-être que nous sommes restés plus aériens tout à l'heure, parlant des opérateurs économiques, qui sont tous dans une masse, mais vous savez qu'à l'intérieur, que ce soit l'État, que ce soit vous, il y a une catégorisation des opérateurs économiques.
00:43:42 Il y a ceux qui sont puissants, ceux qui sont moyennement puissants, ceux qui sont des petits opérateurs économiques.
00:43:47 Alors, quand on parle de régime de la Zilcaf, régime préférentiel de la Zilcaf, c'est pour qui ? Pour les puissants, les moins nantis, ceux qui sont au milieu.
00:43:58 Monsieur Aligambé, la Zilcaf est pour tout le monde, que ce soit les plus puissants, les multinationales, les moins et les plus petits.
00:44:12 Lorsque vous regardez deux aspects, le démantèlement tarifaire dans le cadre de la Zilcaf, que ce soit les agriculteurs, que ce soit les PME qui font dans le textile et artisanat, leur intérêt est représenté.
00:44:30 Deuxième chose, c'est les règles d'origine.
00:44:34 La preuve de l'origine d'une marchandise dans le cadre de la Zilcaf, je dis sur le continent, c'est du jamais vu.
00:44:41 Parce qu'au lieu de s'attarder sur le certificat d'origine, la Zilcaf a décidé de contextualiser la preuve de l'origine sur le continent.
00:44:53 Dans la mesure où, en dehors du certificat d'origine, un commerçant qui achète 10 sacs de maïs, je dis n'importe quoi à bas foussant, qui va vendre au Nigeria,
00:45:07 il suffit qu'il monte sa facture commerciale à la frontière des coques pour que sa marchandise soit prise en compte dans le cadre de la Zilcaf.
00:45:16 Parce que les négociateurs ont compris que pour avoir le certificat d'origine, il y a un processus, qu'en est-il de plus petit.
00:45:26 Donc on leur donne la latitude d'avoir juste la facture qui lui est délevée par le fournisseur au marché central de bas foussant, je dis n'importe quoi,
00:45:37 de voyager avec sa facture, aller monter à la frontière et que sa marchandise soit évaluée dans le cadre de la Zilcaf.
00:45:44 Donc c'est pour vous dire que les plus petits ont le mot à dire.
00:45:48 Il y a même, les négociateurs sont allés plus loin en disant que vous pouvez même vous-même déclarer l'origine de votre marchandise.
00:45:57 Il y a un formulaire.
00:45:58 On vous croit sur cette déclaration.
00:46:00 Effectivement.
00:46:01 Alors, les règles d'origine, où est-ce qu'on en est ?
00:46:04 Avant de revenir aux règles d'origine, j'aimerais déjà qu'on déclare à l'antenne des opérateurs sur ce qu'est l'accord préférentiel.
00:46:11 C'est vrai qu'on en parle. Au niveau de l'OMC déjà, il faut retenir que les accords préférentiels trouvent leur source dans les accords de l'OMC.
00:46:19 Ça veut dire que les pays membres de l'OMC qui sont appelés à commercer doivent faire ce qu'on appelle la non-discrimination.
00:46:25 Ça veut dire qu'ils ne doivent pas discriminer entre eux parce qu'ils sont les membres de l'OMC.
00:46:28 Alors, il y a des dérogations qui sont quand même faites et l'OMC va quand même permettre à certains pays de pouvoir déroger à cette règle-là de la non-discrimination.
00:46:38 Ça s'est passé comment ? À travers l'article 24 du GATT de 1994, qui va autoriser les pays à mettre en place des zones de libre-échange ou encore des unions douanières.
00:46:49 De l'autre côté, une dérogation, c'est ce qu'on va appeler le système de préférence généralisée, qui va permettre aux pays développés de donner des dérogations tarifaires non réciproques aux pays en développement.
00:47:05 Mais si cela est donné, que ce soit à tous les pays qui ont le même niveau de dérogation tarifaire.
00:47:10 Et pour le cas de la ZELCAF ?
00:47:12 Pour le cas de la ZELCAF...
00:47:13 Pour le commerçant d'Ungel-Mendouga, le commerce préférentiel, c'est quoi ?
00:47:20 Ça lui apporte quoi ? Qu'est-ce qu'il doit faire ?
00:47:23 On lui dit "Vous ne pouvez plus seulement vendre au Cameroun, vous pouvez maintenant aller au marché au Gabon parce qu'il n'y a plus trop de contrôle,
00:47:31 mais aller vendre au Gabon, qu'est-ce que ça m'apporte ? Pourquoi je ne vendrais pas essentiellement au Cameroun ?
00:47:36 Je suis en train de...
00:47:38 Allez-y Mme Barad.
00:47:39 En fait, pour le cas de la ZELCAF, comme on l'a dit tantôt, c'est une dérogation, c'est l'article 24 toujours.
00:47:46 Ça veut dire que la ZELCAF ou la zone de libre-échange ne date pas d'aujourd'hui.
00:47:50 On en donne plus de 500 zones de libre-échange dans le monde, il faut d'abord préciser ça.
00:47:54 Ce n'est pas parce qu'aujourd'hui on a signé une zone de libre-échange au sein des pays africains qu'on va croire que c'est nouveau. Ce n'est pas nouveau.
00:48:00 Le fait c'est que c'est quand même un grand marché.
00:48:02 Oui, c'est un grand marché.
00:48:03 C'est ça qui fait peur. Est-ce que les Africains, les connaissants...
00:48:06 Ce n'est pas nouveau. Je vais aller petit à petit pour qu'on comprenne, pour essayer de démystifier ça.
00:48:10 La zone de libre-échange, on en a aussi en Afrique. La CEAC, c'est une zone de libre-échange.
00:48:15 La CDA, on a commencé par une zone de libre-échange.
00:48:18 Justement, les opérateurs économiques vous disent qu'on ne sent pas ça.
00:48:20 Pourquoi est-ce qu'on va le ressentir au niveau africain ?
00:48:24 C'est autant de blocages.
00:48:26 Nous sommes là encore, ça participe à la sensibilisation des opérateurs.
00:48:30 La zone de libre-échange, tout simplement, c'est quoi ?
00:48:35 C'est que les pays ont décidé d'enlever les barrières tarifaires entre eux et les barrières non-tarifaires.
00:48:42 Les barrières tarifaires font référence aux droits de douane, précisément, mais aussi aux barrières non-tarifaires.
00:48:46 Cela veut dire que ces pays ont décidé d'avoir une politique commerciale, on va dire un peu commune.
00:48:50 Mais sauf qu'il y a un autre niveau qu'on va appeler l'union douanière, qui est déjà une zone de libre-échange, mais plus un tarif extérieur commun.
00:48:58 C'est un peu le cas de la CEMAC, aussi le cas de la CDAO.
00:49:03 Le cas de la zone de libre-échange, tout simplement, on n'a pas encore un tarif extérieur commun.
00:49:07 Cela veut dire que les pays décident de mettre en place un marché unique, où tous les obstacles sont prioritairement enlevés.
00:49:15 Alors, si on voit ça dans ce sens, je crois que ça interpelle déjà les opérateurs.
00:49:19 De dire "ok", ça veut dire que si je suis à Douala, et que je peux croire qu'en allant au nord, je vais avoir des marchandises,
00:49:25 c'est qu'il y a des obstacles en chemin.
00:49:28 Quitte à Douala, il y a des obstacles aussi en chemin, parce qu'il faut essayer de briser ce qu'on va appeler l'obstacle psychologique dans le commerce international.
00:49:35 Alors, pour le cas de la zone de libre-échange, juste que ce ne sont plus des villes, mais ce sont des pays.
00:49:40 C'est vrai qu'on me dira que les réglementations ne sont pas les mêmes.
00:49:43 Ce qui est magique dans la zone de libre-échange, c'est qu'on est en train de vouloir une harmonie des réglementations,
00:49:48 et on élimine les obstacles au commerce.
00:49:50 Cela veut dire que pour le petit commerçant, il y a ce qu'on va appeler un marché lacé à de nouveaux marchés.
00:49:56 Cela veut dire que si prioritairement j'étais à Douala et que je pouvais vendre mes vêtements au nord, comme je l'ai dit tantôt,
00:50:02 il y aura toujours des obstacles, ça c'est clair.
00:50:04 Mais aujourd'hui, je peux aller vendre mes vêtements en Tunisie ou au Maroc, parce que les obstacles ont essayé quand même d'être enlevés.
00:50:11 C'est ce qu'on appelle la zone de libre-échange.
00:50:13 Alors l'accord préférentiel ici, ça refait à quoi exactement ?
00:50:17 Pour parler des accords préférentiels, on va introduire la notion de la règle d'origine.
00:50:22 La règle d'origine, ce sont les dispositions réglementaires que les pays membres de l'OMC vont mettre en place pour définir la nationalité économique d'un produit.
00:50:32 Il en existe deux types de règles d'origine.
00:50:35 Les règles d'origine qui sont non-préférentielles, ça c'est clair.
00:50:39 La justification, c'est qu'elles vont permettre quand même de faire les statistiques,
00:50:42 parce que si votre marchandise arrive à l'entrée d'un port, il faut avoir la nationalité du produit.
00:50:47 Ça permet de faire les statistiques du commerce, ça permet de faire les marquages, le "made in",
00:50:51 ça permet aussi de mettre en place des politiques commerciales.
00:50:54 Comme quoi par exemple...
00:50:55 Il y a quelqu'un qui disait ça très simplement, madame, c'est très bien ce que vous dites là,
00:50:59 qui disait simplement que quand vous êtes dans cet espace-là, il faudrait qu'on s'assure que ce que vous vendez aux autres vient de vous.
00:51:08 N'allez pas, ne soyez pas une filiale, une représentation d'une multinationale,
00:51:13 et cette multinationale passe par vous pour entrer dans le marché.
00:51:16 Tout à fait.
00:51:17 Pour dire que ça ne peut pas, ça ne peut pas, ça ne peut pas se faire.
00:51:21 Voilà monsieur.
00:51:22 Alors, pour le citoyen qui a un gelbondoukra, vous avez demandé comment est-ce qu'il va comprendre une zone préférentielle.
00:51:30 Il y a deux éléments que les pays décident d'être, c'est-à-dire de se préférer entre eux que les autres.
00:51:39 Les règles d'origine de leurs produits, qui est déjà un bouclier pour les pays non participants à ce marché commun,
00:51:48 ils ne peuvent pas accéder, parce que la règle d'origine déjà bloque leur accès sur le marché,
00:51:54 je ne dis pas leur participation, leur accès sur le marché, mais leur participation.
00:51:58 Ça bloque comment ?
00:51:59 Ça bloque parce que pour que un produit soit éligible en démantèlement tarifé, c'est-à-dire en réduction des droits de douane,
00:52:06 ou bien à une élimination complète des droits de douane, il faudrait que ce produit ait des origines,
00:52:13 un minimum d'origine de l'espace, la zlékaf, c'est-à-dire vous êtes un couturier au Cameroun,
00:52:20 vous êtes, je peux dire, un tailleur, vous payez un tissu en Tunisie, vous payez le bouton du Kenya,
00:52:29 vous payez les fils d'Afrique du Sud, tous ces pays sont dans la zone de libre-chance continentale.
00:52:35 Vous faites le montage de la bille au Cameroun, vous voulez vendre au Nigeria, dans le cadre de la zone de libre-chance continentale, ça passe.
00:52:42 Dès lors que ces produits que vous avez payés dans ces différents pays sont d'origine de ces pays.
00:52:46 Au moment où un de ces produits vient d'ailleurs, par exemple, des États-Unis ou bien...
00:52:51 J'en viens, j'en viens.
00:52:52 Non, je viens simplement...
00:52:53 L'origine de ce produit va... tous ces produits que vous avez payés, il y aura des certificats d'origine qu'on va délivrer à chaque produit.
00:53:01 Un peu comme Boeing. Boeing a fabriqué par moins 16 pays, mais c'est un produit américain.
00:53:06 Maintenant, comment est-ce qu'un pays qui n'est pas dans le cadre de la zlékaf peut participer ?
00:53:12 Il a une petite fenêtre qui lui est donnée. Si par exemple, on produit un téléphone 100%, il y a du cobalt qui entre dans le téléphone par exemple,
00:53:23 il y a le caoutchouc qui entre dans la fabrication de coque et il y a par exemple, je peux dire, le clavier.
00:53:30 Le clavier peut venir hors de la zone de libre-chance continentale africaine, par exemple de la Chine, pour compléter le téléphone.
00:53:37 Prévu que ça respecte le quota d'origine, c'est-à-dire le reste du produit d'assemblage du téléphone sort du pays de la zone de libre-chance.
00:53:47 Par exemple, je peux dire que 80% du téléphone vient de la zone de libre-chance, 20% vient de l'extérieur.
00:53:52 Ça passe. Parce qu'on ne veut pas se renfermer et exclure les autres du commerce.
00:53:57 Donc, maintenant aussi, les positions tarifaires, c'est-à-dire le produit qu'on accepte de commercer entre nous, entre aussi dans la zone préférentielle.
00:54:09 C'est-à-dire que le pays préfère dire, dans le cas de la zlékaf, c'est 97% de tous les échanges sur le continent que le pays aura accepté.
00:54:18 Le niveau d'ambition est très élevé. C'est du jamais vu.
00:54:21 Ça ne fait pas peur.
00:54:22 Non, ça ne doit pas faire peur aux Africains. La production, aujourd'hui, la participation de l'Afrique au niveau du commerce mondial est en pleine croissance.
00:54:30 D'un côté, elle vient de lancer une usine de fabrication des engrais. On n'importe plus les engrais de l'Ukraine qui est en guerre.
00:54:39 Alors, Blaise veut la parole.
00:54:41 Oui, je voulais juste ajouter aussi. C'est aussi un point qui fait problème. C'est qu'il y a une partie des services utilisés dans la fabrication de ces produits qui doit se faire sur le continent dans un pays membre, dans un pays parti.
00:54:59 Cela veut dire que vous ne pouvez pas prendre ces éléments des pays africains avec des certificats d'origine et les produire en Chine et revenir pour dire que non, il s'agit des produits qui viennent du Nord.
00:55:14 C'est là le facteur de production qui est important. Je suis un volontaire de la zone de libre-échange, surtout en ce qui concerne le marché unique africain, parce qu'il y a une volonté politique qui peut-être précède la volonté technique.
00:55:37 Tout à fait.
00:55:38 Les chefs d'Etat ont vite dit oui, oui, nous voulons. Ils ont signé les ratifications, nous voulons le faire. Maintenant, les questions que vous posez permettent d'entrer dans la technicité. Comment est-ce que ça se fait au quotidien ?
00:55:52 Je prends le cas des jeunes qui cultivent la tomate, la tomate qu'on voit davantage sur les rues de Yaoundé. On peut décider de partir de Yaoundé, je ne sais pas quelle localité, peut-être de Balmaïo, avec une cargaison de tomates, et de conduire jusqu'au Gabon.
00:56:11 Dans le cas de la libre-échange, pourvu que la tomate est un produit qui figure dans le panier des produits pour lesquels les concessions ont été données avec des pourcentages exprimés. J'arrive au Gabon, cette fois-ci, je n'ai pas besoin d'arriver au marché mondial, à Bang-Mingkop, et de vendre un gabonais.
00:56:32 Non. Je peux traverser le Gabonais, arriver à la douane gabonaise, déclarer mon produit à l'aide des certificats qui ont été délivrés par les autorités cameronaises, et me stationner aussi dans une ville ou bien dans un marché et vendre.
00:56:47 Voilà ce qui ôte ces conditions de protection, qui fait naître la compétition, et qui effraye donc la communauté économique. Puisqu'il faut le dire.
00:57:02 Je voulais juste ajouter cela pour dire que, en ce qui concerne les règles d'origine, vraiment, il a dit que c'est du jamais vu. On a passé du temps à regarder toutes les autres règles existantes dans les centaines de zones de libre-échange qui sont...
00:57:16 On a essayé d'alléger à nouveau.
00:57:18 On a essayé d'alléger, mais aussi de contextualiser. Pour faire en sorte que la zone de libre-échange participe au développement quotidien des pays qui sont dans ce partage.
00:57:34 Madame Bargavoulet, une termine avant votre chasse.
00:57:38 Oui, tout à l'heure, j'ai fait un spray de voir la distinction entre les règles d'origine préférentielle et non préférentielle. Parce que quand vous allez par exemple à la Chambre de commerce, la Chambre de commerce délivre des certificats d'origine, mais ils ne sont pas des certificats préférentiels.
00:57:51 Et ça crée parfois la confusion entre les opérateurs qui nous disent "Alors la Chambre fait déjà des certificats, mais pourquoi aller à la douane ?" C'est pour ça que je voulais faire la différence en disant qu'il y a des certificats d'origine préférentielle et non préférentielle.
00:58:02 Et ça pour le cas de la Zlé-Cav, c'est les règles d'origine préférentielles. Et l'objectif c'est franchement de permettre aux pays membres de vendre des produits originaires au sein de la zone.
00:58:13 Mais dans le cas de la Zlé-Cav, il y a ce qu'on appelle les critères d'origine. Ça veut dire qu'il y a près de 4 critères. Deux critères avec des sous-critères. L'autre critère c'est l'entièrement obtenu.
00:58:22 Ça veut dire que si un produit par exemple du cru qui a été cultivé au Cameroun est produit, ça veut dire que je peux l'exporter dans la Zlé-Cav sans... naturellement il y a un certificat d'origine qui sera donné.
00:58:33 Si peut-être un poulet a été élevé, quelqu'un m'a dit "Si on prend les oeufs à Paris et puis ça éclate au Cameroun, ça devient compliqué." En fait c'est simple.
00:58:41 Maintenant ce qui fait problème, c'est dans la règle d'origine, la transformation substantielle. C'est là où on commence à avoir des problèmes.
00:58:48 Ça veut dire que quand le produit déjà commence à se transformer, il y a problème. Parce que la transformation va impliquer des intrants et des matières qui peuvent être originaires des pays différents.
00:58:58 Maintenant, pour le cas de la Zlé-Cav, en dehors des critères d'origine qui sont spécifiques au produit, on a aussi les critères généraux. Près de 14 critères généraux.
00:59:08 Et tout à l'heure il a essayé de dire "On peut prendre, si je veux faire peut-être... on va prendre qu'un produit simple là... une chemise. Si je veux faire une chemise, je prends le coton du Burkina Faso.
00:59:21 Mais je peux prendre un deuxième coton de la Chine, parce que ça peut être un coton mélangé, n'est-ce pas ? Je peux prendre les boutons en Tunisie. Je peux prendre de la filature à Paris.
00:59:29 Alors ce qui est magique, c'est que pour les règles générales, on a ce qu'on appelait les cumuls d'origine. Ça veut dire que le cumul d'origine me permet, si je veux prendre la matière dans un pays membre de la Zlé-Cav, cette matière est reconnue comme étant une matière camornaise.
00:59:41 Voilà ce qui est bien. Maintenant de l'autre côté, on a ce qu'on appelle le principe de "roll-up" ou le principe d'absorption.
00:59:47 Ça veut dire qu'on va quand même se dire que les pays africains n'ont pas toutes les matières premières. Il y a quand même des matières qu'on peut trouver seulement en Chine. Alors le principe de "roll-up" va encourager l'importation des produits intermédiaires pour les personnes qui veulent produire des matières industrielles et les exporter au sein de la Zlé-Cav.
01:00:04 Ça veut dire qu'il y a des matières qui seront autorisées, mais si vous prenez quand même une matière en Chine et que finalement la matière de la Chine permet de produire un véhicule qui sera exporté au sein de la Zlé-Cav, on peut quand même le tolérer. Ça veut dire que ça sera absorbé dans l'origine de la Zlé-Cav.
01:00:20 Il y a des choses comme ça qui sont encouragées. Il y a près de 14. Tout à l'heure, c'est qui citait ce qu'on appelle le principe de territorialité. Ça veut dire que si on va aller produire, transformer hors du territoire, ça ne sera pas valide, etc. Il y a aussi ce qu'on appelle le principe de minimis.
01:00:34 Ça veut dire que si par exemple je viens faire emballer du riz au Cameroun, ça ne sera pas reconnu comme originaire parce que l'opération qui a été mise en place, ce n'est pas une opération reconnue.
01:00:44 On aura beaucoup de problèmes à ce niveau.
01:00:46 C'est un peu comme le packaging.
01:00:48 C'est un problème très sérieux parce qu'on a beaucoup d'opérateurs économiques qui ne font que du packaging.
01:00:56 Donc, je veux dire que le processus de sensibilisation comme le fait Mme Bargache est très important. C'est capital. C'est très important. Parce que vous devez faire des distinctions claires sur ce qui est acceptable pour que les gens ne pensent pas que c'est un écran de fumée.
01:01:16 Désolé de vous interrompre.
01:01:18 Il faut dire, Monsieur Abon, même si on importe, on emballe au Cameroun, ça ne pourra pas sortir.
01:01:25 Parce que ce qu'il faut savoir, c'est que les critères d'origine, c'est des critères qui permettent quand même d'être...
01:01:33 C'est-à-dire que, première chose, ça doit être transparent. Ça doit être transparent dans la mesure où il y a des gens qui ont été désignés. Donc, la signature a été envoyée à Accra par les États-partis pour dire, dans notre territoire, voici la liste de gens qui sont habilités à signer le certificat d'origine.
01:01:53 Et même, on est en train d'aller vers le certificat d'origine électronique. C'est-à-dire que les données sont transférées entre les administrations.
01:02:00 Tout à fait.
01:02:01 Donc, il n'y a plus de manipulation de documents entre les mains de chargeurs.
01:02:05 Donc, avec ça, il n'y a pas de transshipment. Ce serait extrêmement difficile. Je ne peux pas dire impossible, mais ce serait extrêmement difficile.
01:02:14 Je pense que tout ce que nous avons dit est extrêmement bon pour la ZLECAF. La sécurité judiciaire ou bien juridique a été bien établie.
01:02:24 C'est-à-dire qu'on a tout fait, l'engagement politique, mais comme Blesse a évoqué, et je voulais expliquer davantage, la question essentielle pour ce nouveau environnement économique a été abandonnée.
01:02:40 C'est-à-dire que la ZLECAF, pour moi, c'est comme une femme et un homme qui se sont rencontrés. Ils ont eu un enfant avant de se marier.
01:02:53 Mais cela n'exclut pas que l'enfant est hors de mariage, même s'ils se sont mariés après. Qu'est-ce que je voudrais dire pour le bon démarrage de ce système ?
01:03:01 On a réglé tous les problèmes, sauf la question essentielle, qui est la question technique, c'est-à-dire l'industrialisation qui devait permettre que les produits soient à 80% transformés sur le continent.
01:03:17 Et peut-être qu'on a 20% parce que dans la vie vous ne pouvez pas tout avoir. Vous avez évoqué Boeing. Boeing est considéré comme un produit américain parce que 80% de la production de Boeing est faite aux États-Unis avec un peu d'implication à l'extérieur.
01:03:34 Pourquoi on parle de ce comme Airbus en France ou bien Renault ? C'est là où je viens sur le système d'assemblage que vous avez parlé.
01:03:44 Aujourd'hui nous avons les téléphones qui sont produits au Rwanda, c'est bien, mais 80% est une production extérieure et 20% assemblage à l'intérieur. C'est la même chose avec le marché des voitures en Afrique du Sud.
01:04:00 Les règles d'origine sont sectorielles. On a des règles d'origine plates. C'est-à-dire qu'on regarde le niveau d'industrialisation de l'Afrique sur un produit et on analyse la part de l'Afrique comme l'automobile.
01:04:17 On regarde comment l'Afrique peut participer pour que ce soit éligible ? Non, non, c'est à dire que les gains économiques que nous avons déjà évalués, que ça va sortir au moins 100 millions d'Africains hors du chômage d'ici 2030, les statistiques, et j'en félicite parce que vous en connaissez plus, davantage que moi,
01:04:44 nous n'allons pas atteindre... Vous laissez Charles Farid pour vous laisser parler, madame. Les règles d'origine ont été posées. Les 100 millions d'emplois ne sont pas automatiques. Il y a des mesures complémentaires que les Etats-partis doivent prendre.
01:05:00 Il y a un monsieur Charles qui a dit quelque chose quand même. On ne peut pas laisser passer ça. Il a dit que tout a été dit sauf la question technique et celle de l'industrialisation. Moi, je veux répondre à monsieur Charles que les accords commerciaux sont orientés vers les objectifs des pays.
01:05:15 Et l'un des objectifs de la ZLECAF, c'est justement la transformation structurelle des économies. Ça veut dire l'industrialisation. C'est un élément important de la stratégie nationale développement pour le Cameroun.
01:05:26 Dans les objectifs de la ZLECAF. Par ailleurs, la ZLECAF n'est pas un accord qui est négocié de manière individuelle. Il est accompagné par les autres programmes de développement parallèles qui sont partis de l'agenda 2060.
01:05:41 Sauf que lorsque vous regardez les données, l'argent que vous donnez dans l'investissement pour l'industrialisation, l'argent investi pour l'industrialisation est très peu. Ce n'est pas le problème. Je n'ai pas dit que c'est une mauvaise idée, que ça n'existe pas.
01:05:59 Oui, monsieur Charles, les règles d'origine, quand elles sont mises en place, pour le cas de la ZLECAF, l'objectif est de pouvoir industrialiser le continent. C'est pour ça qu'on va exiger un minimum quand même de transformation sur le continent.
01:06:13 Alors vous ne pouvez pas dire techniquement qu'on a négligé la question d'investissement, puisque la règle d'origine en elle-même est à prioriser l'investissement.
01:06:20 Le lundi 17 juillet à Kribi, je reviens dessus, la cérémonie de réception de la cargaison de résine importée est donc présidée par le ministre du Commerce, président du comité national de la zone de libre-échange continentale africaine.
01:06:33 Elle s'est déroulée en présence de nombreuses personnalités, donc l'ambassadeur de Tunisie, son excellence Karim Becher, le directeur général du port autonome de Kribi, Patrice Melom, Auguste Mbappé Penda, directeur général du conseil national et chargé du Cameroun, Norbert Belinga, chef secteur des douanes, suite de deux représentants du DG des douanes.
01:06:55 A cette occasion, le ministre du Commerce a souligné, je cite, qu'il ne s'agit en réalité que d'une confirmation. La confirmation du leadership de notre pays, sous la très haute impulsion du chef de l'Etat, son excellence Paul Biya, dans ce qu'il convient d'appeler la vague déferlante de l'intégration et l'insertion des économies africaines dans les chaînes mondiales à travers la Zlékaf.
01:07:18 Nous regardons le ministre Luc Magloire Bargata.
01:07:22 La zone de libre-échange continental africain. Le 21 mars 2018 à Kigali, au Rwanda. Personne n'y croit. On se dit que c'est encore un autre rêve.
01:07:38 Puis les États signent, les États ratifient. On s'engage dans un processus. Les semaines passent, les mois passent. Rien ne semble se faire. Et là, nous y sommes.
01:07:58 Les pays africains échangent entre eux sous ce régime de la mise en œuvre d'un marché unique africain, d'une zone de libre-échange continentale.
01:08:09 Zone de libre-échange signifie la création d'un marché, un marché unique. Un marché de 1,3 milliards de consommateurs à la date de ce jour.
01:08:20 Mais avec en projection à l'horizon 2050, nous serons 2,5 milliards. Jamais au monde il n'y aura existé un marché aussi vaste, aussi grand, où les gens peuvent produire, écouler sans la moindre barrière, sans la moindre entrave.
01:08:41 C'est pour ça que je dis que ce n'est plus un symbole. Là, c'est véritablement une réalité. C'est l'émergence de l'Afrique, l'Afrique en marche, telle que voulue par les pères des indépendances africaines, et aujourd'hui réalisée par nos chefs d'État.
01:09:00 Donc nous sommes heureux que cette opération se fasse entre la République tunisienne et le Cameroun. Et je voudrais souligner que c'est peut-être l'une des toutes premières, parmi les cinq premières opérations de ce genre.
01:09:16 C'est dire aussi le rôle pionnier, avant-gardiste que joue le Cameroun, et tout naturellement nos frères de la République tunisienne.
01:09:29 Le Cameroun s'est engouffré dans cette brèche visant à booster le commerce entre les Africains. Mais je pose une question, est-ce qu'on ne peut rien en termes de recettes fiscaux douanières pour notre économie, qui, ma foi, est fragile ?
01:09:44 On aura affaire à un marché, un espace qui va englober tout le monde, les puissants, les moins puissants, les plus petits. Est-ce que le Cameroun ne tient pas compte de cette affaire, le démantèlement tarifaire progressif ? Est-ce que ça ne va pas nous créer un autre souci, M. le coordonateur ?
01:10:00 Ça a été tenu, pris en compte dans votre démarche ?
01:10:03 Oui, M. Michel Legambert. Il faut dire d'emblée que le démantèlement des tarifs douaniers n'est que l'un des composants de ce que les chargeurs payent à la frontière. Il y a les taxes. On a l'habitude de dire "droit, c'est taxe".
01:10:18 Il y a les droits de douane qui sont démantelés, mais les taxes restent. Et c'est un parti très important de l'importation.
01:10:27 Même si c'est 1% qui sort de nos recettes ?
01:10:30 Les droits de douane que nous démantelons, nous ne devons pas voir ça comme une perte. Si nous voyons ça comme une perte, c'est dire que les États n'ont pas réfléchi avant de s'engager.
01:10:42 De l'autre côté, nous démantelons les droits de douane. De l'autre côté, nous avons une croissance économique, le PIB interne. Parce que lever les droits de douane ouvre le marché à plusieurs choses.
01:10:55 Si vous regardez l'accord portant en ligne le PIB interne africain, qui est un accord global, à l'intérieur nous avons les protocoles.
01:11:03 Protocoles sur le commerce des biens, protocoles sur le commerce des services, protocoles sur l'investissement.
01:11:08 Ça veut dire quoi ? C'est même une première parce que même au niveau de l'OMC, nous n'avons pas aussi un panier rempli dans le cadre des accords commerciaux.
01:11:16 Le commerce électronique, les femmes et les jeunes dans le commerce, propriété intellectuelle, la concurrence.
01:11:23 Pourquoi est-ce que c'est fait ainsi ? C'est pour dire que nous allons ouvrir nos marchés, mais en même temps nous attirerons les investisseurs.
01:11:32 Pour que les investisseurs viennent produire au niveau national. Maintenant, la production nationale gêne les taxes internes, la fiscalité interne.
01:11:40 Ça crée des emplois, ça augmente le PIB, ça ramène les défices à l'étranger.
01:11:47 Si vous faites ce calcul, vous allez voir que le pourcentage qu'on perd au niveau des droits de douane n'est pas équivalent à ce qui est généré au niveau de la fiscalité interne,
01:11:57 création de l'emploi, la répartition des richesses. Parce que lorsqu'on collègue les droits de douane, c'est canalisé.
01:12:04 Mais lorsqu'on ouvre le marché, tout le monde qui y participe gagne.
01:12:08 Notamment aujourd'hui, il y a également une libéralisation du secteur du tourisme. Les gens qui viennent dans les hôtels vont manger un plat de manioc,
01:12:19 tu ne le dis pas à un moment, un balmaïo, je dis n'importe quoi. Donc la demande sur le manioc va augmenter et pourra avoir accès au crédit au niveau de micro-finances
01:12:29 pour augmenter sa production en employant les jeunes au niveau du balmaïo qui ne viendront plus à Yahoundé pour faire la moto.
01:12:36 Donc il y a beaucoup de bénéfices dans le démantèlement tarifaire. Je ne veux pas dire que le métier de la moto n'est pas bon,
01:12:43 mais on a mieux que les jeunes peuvent faire que de faire la moto.
01:12:47 Oui, en fait juste avant Mme Barga, je voulais dire que c'est une compensation qu'il faut faire. Et je sais qu'au niveau même des administrations douanières, pas simplement au Cameroun,
01:13:02 il y a des arguments qui tiennent à dire que non, il ne faut pas y aller vite parce qu'on va perdre de recettes.
01:13:11 Mais moi je dis que c'est du gagnant-gagnant. Dans la mesure où nous ne pouvons pas focaliser la construction d'une économie sur des recettes douanières.
01:13:22 Donc je suis souvent, je m'amuse...
01:13:25 C'est pour ça qu'il faut des économies faibles.
01:13:27 Oui, c'est important. Non, non, non, en fait l'expression même "faible", l'expression "faible" peut-être n'a pas sa place.
01:13:33 Parce que ce n'est pas comme si la consommation est basse. Non. La consommation nationale n'est pas basse. Il a parlé du PIB, ça c'est la production intérieure brute.
01:13:43 Mais la consommation nationale reste élevée parce que vous importez pour consommer.
01:13:48 Le Cameroun n'a pas un problème de consommation. Non. Le Cameroun a une économie qui consomme.
01:13:54 Nous utilisons des biens et des services. Mais le problème qui se pose c'est qu'on a une forte dépendance sur la production extérieure.
01:14:03 Ce qui fait basculer les balances des paiements. Tout ça.
01:14:06 Maintenant, qu'est-ce qu'on fait? On essaye d'avoir une structure. On commence à construire ou bien à fortifier des structures existantes
01:14:14 qui permettent à ce que, lorsqu'on procède progressivement à la perte des recettes douanières, il y a des compensations qui se font en tandem.
01:14:25 Ça veut dire que si l'État devait avoir les impôts qui émanent d'une augmentation de l'emploi, je peux vous dire que c'est une période,
01:14:35 c'est une très courte période où vous vous retrouvez avec le double de ce que vous recevez en recettes douanières.
01:14:41 Et cela dépend aussi de la structuration qu'on peut donner à l'administration fiscale.
01:14:47 Au lieu d'augmenter les impôts sur des contributeurs existants, il est plus important d'élargir l'assiette
01:14:55 pour que plus de personnes contribuent à la manne nationale qui permet à l'État de fonctionner.
01:15:02 Donc, vraiment, il ne faut pas avoir de crainte. Je suis confiant là-dessus.
01:15:08 En fait, moi, c'est exactement ce que je veux dire. Alors, prenons le cas, vous allez me dire que nous ne sommes pas encore à le niveau des pays développés
01:15:14 où les droits de douane aujourd'hui sont pratiquement à zéro. Alors, vous allez me dire que ces pays font comment ?
01:15:20 Nous avons aussi les pays de l'Afrique de l'Est qui ont franchement des lignes tarifées où les droits de douane ne sont pas restés à zéro.
01:15:28 Alors, on ne peut pas construire, comme on l'a dit, l'économie sur des recettes douanières.
01:15:32 Mais, en fait, l'ouverture des échanges va favoriser quand même beaucoup de création des richesses.
01:15:37 Et puis, de l'autre côté, ce qui va être créé sera supérieur aux effets négatifs.
01:15:41 Par ailleurs, je crois que les États ont quand même pensé à ça et il y a un fonds de compensation qui est mis en place, n'est-ce pas, avec AfriZimBank
01:15:48 pour essayer de compenser les pertes des recettes qui seront faites au niveau des pays. Je crois que ça a été pensé.
01:15:54 Alors, je voudrais, parce qu'on va vers la fin, je voudrais qu'on revienne. On avance, Charles.
01:15:59 Je voudrais qu'on revienne sur une question qui a été évoquée tout à l'heure, la faible industrialisation des PME cameroonaises.
01:16:07 Parce que l'objectif, vous l'avez dit, c'est parvenir à la transformation structurelle de notre économie.
01:16:14 Et qui parle de transformation structurelle, c'est les PME.
01:16:17 Alors, ce marché commun qui s'ouvre à nous, qu'est-ce qu'il faut faire pour que la PME cameroonaise s'intègre dans le marché
01:16:25 et que cette PME puisse s'épanouir, participer donc de manière effective à la transformation structurelle de notre économie ?
01:16:33 Je vais essayer de répondre à ça. Je crois qu'on a déjà eu une partie des réponses, à travers déjà la mise en place des règles d'origine qui ont été définies de manière à ce que.
01:16:43 Alors, la PME, aujourd'hui, ou alors les petites industries, ont l'avantage à importer des matières premières, n'est-ce pas, sous un régime préférentiel.
01:16:53 Ça veut dire avec des prix très bas, si les droits de temps sont annulés.
01:16:58 Ça suppose que, un, je vais importer non seulement une grande variété de matières premières, mais de deux, ces matières premières peuvent être importées à un tarif préférentiel.
01:17:07 Ça veut dire à des prix très bas.
01:17:09 Ça participe quand même, n'est-ce pas, à l'industrialisation.
01:17:13 Ça veut dire que ça participe à pouvoir produire des produits finaux qui vont coûter moins cher, qui seront compétitifs sur le plan du prix.
01:17:19 Aussi, les PME vont s'intégrer sur les chaînes de valeur régionales.
01:17:23 Et cette intégration, imaginez-vous, tout à l'heure il a aussi dit quelque chose que, est-ce que la qualité, on n'a pas peur, on ne peut pas offrir la qualité des produits.
01:17:30 Est-ce qu'on n'est pas assez compétitifs ?
01:17:32 Est-ce qu'on est prêt pour offrir les produits au standard de qualité ?
01:17:36 Moi je vais dire non.
01:17:37 Il ne faut pas penser à ça.
01:17:38 Sinon, le discours qu'on tient, ça peut décourager ces PME-là, qui vont se dire, nous n'avons pas des moyens pour offrir des produits de qualité.
01:17:45 Et au fur et à mesure qu'on va faire le commerce, les relations commerciales vont améliorer la qualité de nos produits.
01:17:49 Parce que le partenaire va exiger, et au fur et à mesure, la qualité va s'améliorer.
01:17:53 On va s'adapter à ça.
01:17:54 C'est un peu ce que je voulais dire.
01:17:55 Je pense que le gouvernement avait pensé avant le temps, en créant la direction de la mise à nouveau des entreprises.
01:18:06 Qui doit, de temps en temps, regarder la capacité de nos entreprises, petites et moyennes entreprises, et surtout les start-ups, d'exister avec le temps.
01:18:20 Parce que il ne faut pas voir les sociétés qui vont exister le matin, et le soir, qui ne sont plus là.
01:18:28 Donc de temps en temps, cette structure regarde ce qui est en train d'être fait dans ce niveau.
01:18:35 Deuxième, je pense qu'il y a un an qui regarde les standards, les valeurs, et assure la qualité de nos produits dans les marchés.
01:18:44 Et surtout pour les industries ou bien les sociétés qui sont presque familiales.
01:18:52 Parce que ce n'est pas une fatalité, lorsque vous regardez l'économie italienne, 90% des entreprises en Italie sont des sociétés familiales.
01:19:01 Je l'ai déjà dit.
01:19:03 Autre chose qu'il faut faire pour nos entreprises pendant ce marché, c'est de les fortifier avec les moyens techniques.
01:19:16 Et quand je dis les moyens techniques, ce n'est pas qu'ils ne produisent pas des produits de qualité.
01:19:21 Ce n'est pas ce que j'ai dit au début.
01:19:23 C'est le problème qui est maintenant au Sénèque et pas simplement au Cameroun qu'on consomme.
01:19:27 Mais quand je dis qu'il faut donner plus de moyens à ces entreprises, je pense par exemple aux routes.
01:19:33 Quand les gens produisent des produits qui sont plus cherissables, il faut que ça arrive au marché rapidement.
01:19:41 Je sais qu'il y a des efforts.
01:19:43 Je terminerai par dire quelque chose sur les avantages de la Zleka.
01:19:49 Je prends simplement deux volets.
01:19:51 Un, le volet politique.
01:19:53 Le gain n'est pas simplement économique.
01:19:55 Il ne faut pas qu'on regarde simplement la recette économique.
01:19:58 Le gain politique, lorsque les Africains...
01:20:00 C'est pas les business.
01:20:02 Oui, je suis d'accord. J'arrive.
01:20:04 Le gain politique, on va la prendre.
01:20:06 Je regarde que vous voyez le gain politique, à quel niveau ça va nous donner le gain économique.
01:20:11 Lorsque les Africains vont extrêmement faire le commerce entre eux, comme l'Union Européenne le fait maintenant, ou bien en Amérique Latine,
01:20:21 vous constaterez que les questions de guerre sur les frontières vont disparaître et cela va produire une zone pacifique
01:20:30 où les gens peuvent faire les vraies affaires maintenant avec le vrai agent.
01:20:35 D'accord.
01:20:36 J'ai une proposition en ce qui concerne la capacité des PME.
01:20:46 C'est une proposition qui peut intéresser les pouvoirs publics.
01:20:50 Dans le sens où on ne va pas laisser chaque PME engager une action visant à concurrencer avec un marché nigérien ou tchadien.
01:21:01 C'est-à-dire qu'il faut promouvoir l'intégration verticale et horizontale.
01:21:06 Dans un pré-mettons, je prends un exemple.
01:21:08 Si j'ai une entreprise, une grande entreprise, une mastodonte comme Biofama, qui produit, qui fait des produits cosmétiques.
01:21:16 Et l'état sait que dans les produits entrants de cette entreprise, on a peut-être des essences de fleurs ou des essences de plantes
01:21:26 qui sont peut-être cultivées au Cameroun.
01:21:30 J'encourage Biofama à travers des flexibilités fiscales à engager des PME.
01:21:38 A même à reprendre des participations dans les capitaux des PME qui peuvent produire.
01:21:45 C'est-à-dire qu'il y a une action.
01:21:47 Le matchmaking ne se fait pas simplement à l'extérieur.
01:21:50 Parce que les politiques de matchmaking aujourd'hui, c'est que les chums font ça.
01:21:56 Le coordonnateur, il fait ça. Il regarde un peu en Afrique du Sud pour voir.
01:22:00 Il y a ce produit qui vient de l'Afrique du Sud. Il y a ce besoin au Cameroun.
01:22:04 Est-ce qu'on peut créer le lien ? Non.
01:22:06 Mais on peut aussi s'assurer qu'au lieu d'avoir 1000 PME qui produisent l'eau poivre de Peña et qui ont de la peine à exporter,
01:22:18 on les encourage à avoir des coopératifs.
01:22:21 Les clusters, ça les aide à franchir les difficultés liées, par exemple, aux chaînes d'approvisionnement, aux chaînes de valeur.
01:22:34 C'est un travail qui se fait et les États ont le droit de faire ça.
01:22:38 Dans le cadre de l'intégration des marchés uniques, il y a un certain nombre de politiques ou bien de pratiques qui sont bannies.
01:22:45 Des pratiques qui visent à soutenir dans une logique mécantiliste nos sociétés à concurrence énorme.
01:22:52 Mais il y a d'autres pratiques comme les subventions ne sont pas acceptées.
01:22:56 Mais il y a d'autres pratiques qui ne posent aucun problème.
01:22:58 Cela veut dire que l'État peut accompagner la mise en commun des intérêts pour qu'on puisse accroître le niveau de production.
01:23:11 Je donne juste avant de fermer.
01:23:14 Vous savez que dans l'espace européen, il est interdit, dans le cadre de la concurrence entre les compagnies aériennes,
01:23:21 il est interdit de subventionner une compagnie aérienne, il est interdit même de faciliter l'action d'une compagnie parce que cela pose un problème de concurrence.
01:23:30 Mais qu'est-ce que les Britanniques ont fait ?
01:23:32 Lorsqu'ils étaient confrontés au problème des British Airways qui ne faisait que chuter,
01:23:38 ils ont décidé d'aller à l'aéroport de Heathrow et de construire un terminal.
01:23:43 Un nouveau terminal. Ils appellent ça le "Queens Terminal".
01:23:48 M. Chams qui est tout le temps à Londres est habitué de ce terminal.
01:23:52 Ils ont fait un terminal "state of the art" avec une très haute technologie.
01:23:57 Et qu'est-ce qu'ils ont dit ? Ils ont dit "OK, on va permettre aux British Airways d'opérer à partir de ce terminal".
01:24:04 Et on ne faisait tellement pas de publicité de British Airways mais de ce terminal.
01:24:08 Mais pour voyager par ce terminal, il fallait prendre British Airways.
01:24:13 Donc, il n'y a eu même pas un grand débat sur cela. Ils n'ont pas enfreint les règles de la compétition.
01:24:19 Mais ils ont pris la possibilité de la compagnie nationale de profiter de ces accessoires qui sont très importants.
01:24:29 M. Aligambé, il faut dire que les bénéfices des accords préférentiels ne sont pas automatiques.
01:24:39 C'est-à-dire que quand on ouvre le marché, on dit création de 100 millions d'emplois.
01:24:45 Cela ne viendra pas seul.
01:24:47 Une fois qu'un État signe un accord et rentre, cet accord dégage les nouveaux engagements, les nouvelles règles juridiques.
01:24:58 Vous arrivez à une terme, il faut faire ce qu'on appelle "regulatory impact assessment".
01:25:06 Vous regardez les dispositions juridiques existantes en rapport avec ce que vous venez de signer.
01:25:12 Vous regardez les institutions de mise en oeuvre.
01:25:15 Vous évaluez leur capacité à réaliser la mise en oeuvre de cet accord.
01:25:20 S'il y a un vide, vous le comblez.
01:25:24 Au Cameroun, vous parlez de PME.
01:25:28 Aïe au Nigeria, au Ghana, au Kenya, il y a les agences de promotion des exportations.
01:25:34 Nous n'avons pas une agence de promotion des exportations au Cameroun.
01:25:40 Il peut y avoir des soucis.
01:25:45 Vous savez qu'on est dans les programmes avec les barrières de fonds.
01:25:49 Vous créez une nouvelle institution publique qui pose problème, parce qu'elle vous demande le financement.
01:25:55 Vous faites une évaluation des acteurs existants.
01:25:58 Vous renforcez la capacité de certaines structures pour qu'elles mènent cette mission.
01:26:02 Si des accords viennent et trouvent un vide au niveau du pays, alors c'est mort-né.
01:26:09 Parce que personne n'a la responsabilité de l'implémenter.
01:26:13 Quand ça arrive, par exemple, l'autorité de la concurrence.
01:26:17 Dans certains pays, on a l'agence nationale de la concurrence,
01:26:20 qui mène des enquêtes lorsqu'il y a un secteur national qui subit le choc de la libération des échanges.
01:26:27 On a une autorité comme un conseil national de la concurrence.
01:26:33 Mais ailleurs, par exemple au Zimbabwe ou en Afrique du Sud,
01:26:36 on a l'AITAC, International Trade Administration Commission,
01:26:39 qui a la compétence pour gérer cette affaire.
01:26:41 Si ça n'existait pas en Afrique du Sud, le secteur du poulet allait mourir.
01:26:51 Parce que quand ils ont ouvert le marché avec le Brésil, il y avait une importation, même dans le cadre de la Goa.
01:26:56 Donc pour moi, ces bénéfices sont là sur le papier, mais on doit traduire dans la réalité.
01:27:03 En étudiant notre environnement, il faut avoir un enveloppe de subventions aux petites et moyennes entreprises.
01:27:13 Ailleurs, il y a une banque Exim, une banque au Nigeria ou au Ghana,
01:27:18 pour financer le commerce international dans les pays.
01:27:21 Parce qu'on peut avoir des pays qui produisent, mais ils n'ont pas la capacité d'exporter,
01:27:27 de payer le transport, de payer le contenant, pour que ça arrive au marché extérieur.
01:27:33 Maintenant, ces Exim-banquiers interviennent pour dire "bon, nous pouvons avoir des statistiques sur vos produits que vous écoulez,
01:27:40 et il y a cette capacité. Qui est votre client?"
01:27:43 Maintenant, ils financent l'exportation et l'argent est payé à eux,
01:27:47 et ils prélèvent le montant et ils vous reversent le bénéfice.
01:27:50 Donc, ce vide pose un problème aux PME, et nous pensons qu'il faut mener une étude sur l'environnement institutionnel,
01:27:58 l'architecture institutionnelle, pour répondre favorablement à la mise en oeuvre de la Zlekhaf,
01:28:03 pour que les PME puissent trouver leur compte.
01:28:05 Très rapidement, parce qu'on est arrivé à la fin.
01:28:07 D'accord. En fait, je veux quand même insister sur les opportunités pour les PME, parce que c'est intéressant.
01:28:13 Alors, il va falloir... J'ai insisté sur la sensibilisation, vous l'avez compris dès le départ,
01:28:18 et après sur le renforcement des capacités techniques.
01:28:20 Mais la sensibilisation, elle va découler d'où? Il faut faire une cartographie déjà des opportunités.
01:28:24 Ça c'est clair. Parce que parfois, la PME qui nous regarde va se dire...
01:28:27 Nous avons fait ça. Dans le cadre du...
01:28:29 J'ai pas dit ce que j'en pensais, M. Cham, je sais pas ce que j'ai dit.
01:28:33 Non, je pense que le problème...
01:28:35 Je n'ai pas fini. Je n'ai pas fini.
01:28:37 Laissez Mme Bargarde...
01:28:39 Laissez Mme Bargarde...
01:28:41 Cette information n'est pas à...
01:28:44 La place de l'Oubli n'a pas accès à cette information.
01:28:47 C'est pas bureaucratique.
01:28:49 C'est pas bureaucratique.
01:28:51 C'est bureaucratique.
01:28:52 Vous avez ça dans votre bureau, ça reste là-bas, c'est bon.
01:28:55 Le sous-comité a donc été mis en place en septembre l'année dernière.
01:28:58 Nous n'avons même pas encore...
01:29:00 M. Lecordo, laissez-nous avoir une seule dame sur le plateau.
01:29:03 C'est quand même...
01:29:05 Après, je disais, il faut faire de manière technique.
01:29:10 Parce que, généralement, quand on dit quelles sont les opportunités, c'est vite fait.
01:29:13 Les barils seront levés, on va exporter.
01:29:15 Il faut des analyses techniques.
01:29:17 C'est générique.
01:29:18 C'est générique.
01:29:19 Sur les cartographies des opportunités.
01:29:21 Et comment la méthodologie qui est proposée, généralement, c'est quoi ?
01:29:24 La première méthodologie, c'est au sein des protocoles.
01:29:27 Parce que depuis que nous ne semblons pas du protocole du commerce des marchandises,
01:29:30 ce ne sont pas les seules opportunités.
01:29:32 C'est vrai qu'il y a neuf annexes au sein de ce protocole.
01:29:35 Mais mettez-vous à côté du protocole sur le commerce des marchandises,
01:29:38 on a le protocole sur les investissements,
01:29:40 qui vont encourager les investissements intra-africains.
01:29:43 Et ce qui va permettre à une PME,
01:29:45 il a parlé de John Venture tout à l'heure,
01:29:47 de créer une mutine nationale africaine, peut-être au Ghana.
01:29:50 Parce qu'il faut aussi relever ces aspects.
01:29:52 Il y a un protocole sur le numérique,
01:29:55 il y a un protocole sur la propriété intellectuelle.
01:29:57 C'est-à-dire qu'il faut cartographier en se basant sur le contenu,
01:30:01 la disposition des différents protocoles.
01:30:03 Et après, il faut aussi les cartographier en se basant sur les différents maillons
01:30:08 de la chaîne des valeurs.
01:30:10 Merci Madame, Messieurs, merci.
01:30:12 C'était un plaisir de vous écouter sur cette question qui nous interpelle,
01:30:16 une question qui concerne le Cameroun.
01:30:18 Nous nous sommes engagés dans cette voie.
01:30:19 Il faut pouvoir tirer le meilleur avantage de la zone des libres-échanges continentales africaines
01:30:25 qui se met en place.
01:30:27 Merci d'avoir été avec nous.
01:30:29 C'est la fin de cette édition de Scène de presse.
01:30:31 Bonne suite de programme sur la CRTV.
01:30:33 S'il vous plaît, adieu. Nous nous retrouvons dimanche prochain.
01:30:35 [Musique]
01:31:04 [SILENCE]