• l’année dernière
Avec Rémi Angelvin, lavandiculteur (Alpes-de-Haute-Provence)

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##LES_LEVE_TOT-2023-07-25##

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News
Transcription
00:00 7h12 sur Sud Radio, notre Leftou ce matin est l'avant-diculteur à Valençol, c'est juste à côté de Manosque ou de Fort Calquier,
00:07 on est en plein cœur des Alpes de Haute-Provence,
00:09 à la découverte donc d'un métier et d'un patrimoine qui pourrait bien un jour faire son entrée au patrimoine mondial de l'UNESCO,
00:14 c'est ce que souhaite en tout cas Rémi Angèlevin. Bonjour Rémi !
00:18 - Bonjour à tous ! - Bonjour Rémi et bienvenue sur Sud Radio, comment ça va ce matin de votre côté ?
00:23 - Ça va, en plein boulot. - En plein boulot, c'est ça, la récolte encore à fond ?
00:28 - On y est, voilà, on est dedans. - Depuis combien de temps là, ça a commencé ?
00:33 - Ça fait une quinzaine de jours et puis on en a encore pour une petite semaine.
00:36 - Bah oui, forcément avec cette lavande, alors vous êtes dans une commune située bien sûr au cœur d'un plateau merveilleux de lavande,
00:44 avec la fête de la lavande qui a eu lieu à Valençol, 17 juillet dernier avec 26 000 visiteurs, un record.
00:52 C'est vrai que la lavande c'est aussi un enjeu touristique aussi, d'attraction finalement ?
00:58 - Un important enjeu touristique, tout à fait, parce que la province sans la lavande, elle ne serait pas la province, tout à fait.
01:04 Ça attire du monde, du monde entier.
01:06 - Alors vous, vous êtes dedans depuis très longtemps, d'ailleurs vous êtes je crois la quatrième ou cinquième génération, c'est ça ?
01:14 - Oui, je suis la quatrième génération sur la même exploitation, à faire de la lavande.
01:19 - Ça veut dire que vous avez baigné déjà dedans depuis tout petit, pour vous c'était naturel de poursuivre justement dans la lignée de vos parents, grands-parents, arrière-grands-parents ?
01:30 - Exactement, il faut avoir la passion, il faut avoir la passion pour faire ce métier-là.
01:36 Après on fait un métier qui est risqué, mais en même temps un très très beau métier.
01:41 - Métier risqué, c'est-à-dire Rémi ?
01:45 - Disons qu'on a des vrais gros problèmes au niveau écoulement de nos produits, et des prix qui sont catastrophiques.
01:53 Donc bon, on continue à travailler, comme tout le monde agricole, on a nos soucis, et à l'heure actuelle on est dans une grosse crise.
01:58 - Crise par rapport à quoi ? La sécheresse qu'on vit actuellement, que vous vivez, par rapport aussi au développement peut-être de la lavande de synthèse, on en voit de plus en plus ?
02:09 - Oui, le gros problème est là, c'est qu'en fait on est arrivé en surproduction, parce qu'il y a eu une baisse de la consommation énorme au niveau industriel,
02:18 qui remplace la lavande traditionnelle par la lavande de synthèse.
02:25 - C'est quoi la lavande de synthèse, c'est fait à partir de quoi en gros ?
02:28 - C'est du pétrole. Ils arrivent à reconstituer toutes les huiles essentielles de la même façon avec des produits de synthèse à partir du pétrole.
02:38 - Et d'où l'importance de la protéger, cette lavande naturelle que vous produisez, c'est l'objectif aussi de ce combat que vous menez pour l'inscrire au patrimoine mondial de l'UNESCO, tout l'enjeu est là ?
02:53 - Oui, tous les lavandiculteurs sont mobilisés pour la faire entrer au patrimoine mondial de l'UNESCO, pour avoir une reconnaissance, et en même temps un savoir-faire qui est vraiment local, qui est ancré en province.
03:05 - Parce que vous avez besoin clairement de cette protection-là, comment elle a évolué justement, ces méthodes, cette production de la lavande, on reste sur quelque chose encore aujourd'hui d'assez traditionnel, notamment du côté de Valensole ?
03:20 - Oui, c'est toujours traditionnel, un extrait à la vapeur d'eau, le mode de récolte, bien sûr, on ne récolte plus à la main, comme il se faisait dans les années 1930-1940, mais on récolte avec des machines.
03:34 Le travail est simplifié quand même, mais au bout d'un moment on destine toujours de la même façon, à la vapeur d'eau, il n'y a pas d'adjuvant, tout à fait naturel, en fait c'est les Romains qui ont inventé la distillation, et bon on ne fait que l'utiliser, ce qu'ils ont fait.
03:49 - On perpétue tout ça, bien sûr, après un tour d'années, de siècles, j'ai envie de dire très clairement, qu'est-ce que vous proposez vous, des huiles, du savon ?
03:59 - Oui, tout à fait, je fais de la lavande directe, on a un magasin sur Valensole, Lavande d'Angerville, on commercialise nos huiles essentielles, et après on fait des dérivés, des sachets, des compositions que l'on fait nous-mêmes, puis des savons, à base d'huiles essentielles de lavande et de lavandine.
04:20 - Rémi, on vous avait déjà reçu sur Sud Radio, si je me souviens bien, l'an dernier, par rapport à cette demande d'inscrire au patrimoine mondial de l'UNESCO la lavande, je sais que vous aviez beaucoup d'espoir, on en est où concrètement aujourd'hui ?
04:36 - C'est dans les tiroirs, il y a toujours des bons espoirs d'y arriver, maintenant c'est un dossier qui est un peu complexe, j'espère que les organisations professionnelles vont y arriver, après ça demande beaucoup d'investissement à toutes les personnes qui s'en occupent.
04:53 Après il y a des décisions politiques, donc il faut vraiment qu'on y arrive.
05:00 - C'était l'occasion de remettre en avant ce savoir-faire et la lavande ce matin sur Sud Radio, Rémi Angelevin, un grand merci d'avoir été de nouveau avec nous !
05:12 - Merci à vous pour vos continuations et consommer du naturel !
05:14 - C'est important ce message, on l'écoute, merci à vous, merci d'avoir été avec nous ce matin sur Sud Radio, et bonne journée !

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