L’interview de Matthieu Valet

  • l’année dernière
Le porte-parole du syndicat SICP Police, Matthieu Valet, était l’invité de Gauthier Le Bret dans #LaMatinale sur CNEWS.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Bonjour Mathieu Vallée. Bonjour Gautier Lewat. Pourquoi ne pas respecter une décision de justice ?
00:03 C'est-à-dire ? Pourquoi ne pas respecter le placement en détention provisoire d'un
00:06 policier mis en examen pour violence en réunion ?
00:08 Moi je pense que dans notre état de droit, on a le droit de critiquer et de donner son
00:13 avis sur une décision de justice. Il faut qu'on arrête de croire que dans notre pays,
00:16 on ne puisse pas dire les choses, critiquer parfois la justice, on critique parfois la
00:19 police quand c'est constructif, je ne vois pas d'inconvénients. Je pense que l'institution
00:23 judiciaire a beaucoup d'efforts à faire pour protéger les policiers, pour protéger
00:27 la société et comme le directeur général de la police nationale, j'estime que ce policier
00:31 n'a pas sa place en prison. Il y avait des mesures alternatives qui s'offraient à la
00:35 justice et aujourd'hui ce que j'espère c'est que ce policier retrouve la place dans son
00:38 foyer auprès de sa famille, auprès de son enfant parce que c'est sa place qui doit
00:42 être la sienne et je pense que la justice sera rendue tout aussi en sérénité et en
00:46 tranquillité que si cette décision était prise en ce sens-là.
00:48 Alors faut-il un statut particulier pour les policiers comme le réclame le syndicat
00:52 Allianz ? Mais je vais vous donner un exemple très
00:54 concret parce que vous savez que moi je suis du terrain et que j'aime parler du concret
00:57 des policiers. À Mayotte, à Rentières, vous avez des
01:01 jeunes filles qui ont été agressées, qui ont été violentées par des groupes d'individus
01:05 violents. Il y a un témoin, un citoyen lambda qui a voulu faire preuve de civisme et qui
01:08 a intervenu, qui s'est fait violemment prendre la partie. Et là vous avez un policier qui
01:11 au lieu de tourner les talons, au lieu de fermer les yeux, va, à remettre son courage,
01:15 protéger ces deux jeunes filles et il va être agressé à coup de machette, à coup
01:18 de couteau. Il va même être blessé à la jambe. Pour se protéger de son intégrité
01:21 physique, sa famille et sa vie, il va utiliser son ordre de service et il va viser les jambes
01:24 de ces individus, placer en garde à vue, déférer, mise en examen, placer sous contrôle
01:29 judiciaire. C'est tout ça qui ne va plus en réalité.
01:32 On est en train de nous expliquer que le problème dans notre pays c'est les policiers et pas
01:35 les délinquants. Beaucoup de policiers estiment aujourd'hui que la justice est intraitable,
01:40 intransigeante et exigeante avec les policiers, mais que cette même exigence, cette même
01:43 intransigeance n'est pas valable pour les délinquants. C'est ça aujourd'hui qui
01:46 ne va plus. Quand on a un policier qui fait preuve d'acte d'héroïsme, il doit être
01:50 protégé. Et le statut particulier, pourquoi pas, il faut que nos collègues aujourd'hui
01:54 lorsqu'ils aillent sur la voie publique, ils soient en sécurité juridique. Il faut
01:57 réarmer moralement et juridiquement nos forces de l'ordre sur le terrain parce qu'on est
02:00 en train de perdre un combat moral vis-à-vis des délinquants. Aujourd'hui, nos policiers
02:03 sont en grande difficulté là où les délinquants prennent trop souvent la confiance.
02:07 Est-ce qu'il faut rendre impossible le placement en détention provisoire d'un policier ?
02:11 Mais un policier, ce n'est pas un délinquant. Et quand on me demande s'il y a un policier,
02:14 c'est injustifiable comme les autres ? Non, parce que le policier, il a le droit d'interpeller
02:17 les gens. Donc il ne faut plus un policier en détention
02:19 provisoire ? Il porte, il porte, moi j'estime que le
02:21 placement... Que ce soit impossible. J'estime que le placement sous placé électronique
02:25 ou la prison à la maison avec un contrôle judiciaire très strict, c'est amplement
02:28 suffisant. Le policier, ce n'est pas un délinquant. Le policier, ce n'est pas injustifiable comme
02:32 les autres. Il porte une arme, il a des peines supérieures en courrues lorsqu'il commet
02:36 une infraction, il a des circonstances aggravantes dans le code pénal. Je rappelle que quand
02:39 il fait un fonds en écriture, c'est-à-dire que dans son procès verbal, il rédige des
02:42 fausses, des choses qui sont fausses, et bien il peut aller en cour d'assises. A contrario,
02:46 quand il fait un procès verbal, ça vaut simple valeur de renseignement, c'est dire
02:50 la considération de la parole du policier aujourd'hui dans notre société. Et ce qui
02:53 doit nous inquiéter, Gauthier Lebrecht, c'est que quand les policiers ne vont pas bien,
02:56 quand il y a un tel malaise qui traverse nos rangs, c'est que la société, elle est malade.
02:59 Et si vous pouvez placer, Mathieu Vallée, tout le monde en détention provisoire, sauf
03:02 un policier, ça crée une inégalité devant la loi.
03:05 Non, parce que l'inégalité devant la loi, elle est déjà acquise du fait que, je vous
03:09 dis, les policiers ne sont pas soumis aux mêmes droits, aux mêmes infractions par
03:11 les circonstances aggravantes et aux mêmes obligations que n'importe quel citoyen, et
03:15 c'est normal. Moi, je dis simplement que, hors cas de probité, c'est-à-dire que
03:19 quand les policiers sont parfois une minorité des voleurs ou des gens à qui on propose
03:23 d'infraction, c'est très minoritaire, on peut effectivement leur appliquer la même
03:28 loi, on doit leur appliquer la même loi. Ensuite, ce qui est important, c'est que dans
03:31 l'exercice de leur mission, dans l'exercice de leur fonction, et là, je veux juste prendre
03:34 une minute parce que c'est un point très important.
03:35 Allez-y.
03:36 Nos policiers ne sont pas des robots, ils ne sont pas infaillibles. Vous avez vu le lâchage
03:40 et le lâchage médiatique quand un policier essaye de faire son travail ? Le policier
03:44 aujourd'hui, qu'est-ce qu'il demande ? C'est faire son travail. Et aujourd'hui,
03:47 notre société, Gautier Lebret, c'est qu'il faut changer le logiciel de fonctionnement
03:50 de notre pays. Quand vous avez un policier qui veut prendre en charge...
03:52 Oui, qu'il y a un lâchage médiatique contre le policier placé en détention provisoire.
03:56 Contre ce policier, mais aussi contre les policiers de Nanterre, contre l'affaire Théo
03:59 Aonés-Souba, contre toutes ces affaires où on a des policiers qui essayent de protéger
04:02 et qui tiennent la République à bout de bras dans ces quartiers et dans tout notre
04:06 secteur de...
04:07 Il y a un lâchage politique aussi ou pas ?
04:08 Oui, bien sûr, il y a eu un lâchage et un lâchage politique. Et moi, ce que je vous
04:10 dis, c'est que le policier aujourd'hui, qu'est-ce qu'il demande ? Mais il demande à faire son
04:14 travail. Quand vous avez un policier aujourd'hui qui essaye d'interpeller un fuyard sur un
04:18 reflux d'obtempéré, ce n'est pas parce qu'il veut se faire plaisir, c'est parce qu'il veut
04:21 éviter que le fuyard foche des vies innocentes. Et donc, du coup, on lui dit non, mais pas
04:24 de reflux d'obtempéré parce que si tu utilises ton arme et qu'il y a un souci, tu seras tout
04:28 seul. Pas de prise en charge des deux roues ou des rodéos parce que dans les quartiers,
04:31 il vaut mieux qu'il y ait une petite fille qui soit percutée et qui meurt sur la République
04:34 plutôt qu'un policier essaie de l'intercepter et que s'il y a un accident, c'est tout pour
04:36 sa poire. Ensuite, pareil, quand on a une course à pied avec un individu, c'est pareil
04:42 s'il saute dans la Seine, s'il saute dans un fleuve ou dans une rivière, s'il meurt, c'est
04:46 pareil, on dira pourquoi le policier l'a poursuivi ? Il y a une vraie inversion des valeurs.
04:50 Et ce qu'aujourd'hui, il est nécessaire, c'est de remettre l'Église au centre du
04:52 village et redonner du sens au métier de policier en donnant ce que la nation demande
04:56 clairement, ce qu'elle attend de ses policiers.
04:58 Alors, vous dites qu'un policier n'est pas un justiciable comme un autre. Emmanuel Macron
05:01 vous répond, personne n'est au-dessus des lois.
05:03 Oui, mais personne n'est en-dessus des lois. Et si vous voulez, moi, j'entends qu'on soit
05:08 exigeant et intrésident avec les policiers, mais vous prenez quand ? Il y a quelques jours,
05:11 le 14 juillet, vous avez un enfant de 12 ans qui s'est fait frapper à coup de marteau
05:15 par un individu qui a été considéré comme dangereux par une autorité médicale. Il
05:19 a été présenté à la justice, il a été remis dehors avec un contrat judiciaire. Donc,
05:23 on estime que quelqu'un qui met des coups de marteau sur la tête d'un enfant est moins
05:27 dangereux qu'un policier qui a essayé de faire son travail. Vous vous rappelez quand
05:30 même que le climat insurrectionnel dans les rues de Marseille qui régnait lors des émeutes,
05:33 mais comme sur tout le territoire national, ont obligé les policiers à faire usage de
05:36 la force. Et je vous assure qu'il n'y a aucune autre personne qui aurait le courage de porter
05:40 cet uniforme et d'avoir affronté ces scènes de guérison, ces scènes de purge. Moi, vous
05:44 savez, ce film La Purge, j'avais l'impression de vivre les mêmes scènes quand j'étais
05:46 dans le Val-de-Mindes, comme tous mes collègues étaient sur le terrain, sur l'ensemble du
05:49 territoire national. On leur a tout demandé. Ils ont tout donné, ces policiers et ces
05:52 gendarmes. Et aujourd'hui, à la moindre erreur, à la moindre incartable, tout le
05:56 monde leur tombe dessus. Tout le monde les juge avant l'heure. Tout le monde bafoue
05:58 leurs droits et leur présomption d'innocence. Et c'est ça aussi qu'il faut changer.
06:02 Moi, je fais des propositions depuis ce matin. Moi, je ne suis pas uniquement dans la colère
06:05 et dans l'émotion qui traverse notre institution. Il faut qu'on ait des responsables politiques
06:09 aujourd'hui qui prennent la mesure de l'ampleur du mouvement des policiers pour faire des
06:13 propositions et écouter ces policiers de terrain qui ont beaucoup de choses à dire.
06:15 Puisque vous venez sur le terrain politique, Mathieu Vallée, en disant qu'on a bafoué
06:18 parfois la présomption d'innocence, j'imagine que vous pensez évidemment au président
06:21 de la République qui a parlé d'actes inexcusables à Marseille et puis devant vous, le 14 juillet,
06:26 de je cite "conneries". Est-ce que le président de la République a une part de responsabilité
06:31 dans cette fronde qu'on connaît actuellement ?
06:32 D'abord, il faut commencer par le commencement. Quand on ne veut pas braquer les gens et qu'on
06:36 veut établir un dialogue, il faut les respecter. Les policiers, ce n'est pas des sous-hommes.
06:40 Il n'y a aucune institution aujourd'hui qui accepterait ce qu'on fait subir à ces
06:43 policiers, mais aussi à ces gendarmes. Quand vous expliquez qu'il y a des violences policières
06:47 et qu'il y a des contrôles au faciès, on avait dit "attention, c'est des mots inacceptables".
06:51 Lors de l'interview de Brut, il y avait eu ce mouvement de la sécurité. Ensuite, bis
06:54 repetita, ça recommence. Lorsqu'il y a un policier qui essaye d'interpeller ce fameux
06:58 Nahel et qu'il y a l'usage de l'arme parce qu'il estime qu'en un dixième de seconde,
07:01 on n'est pas dans des tableaux de mathématiques où les policiers sont des statisticiens parfaits
07:05 dans une situation où tout est réglé d'avance. Ils essayent de faire du mieux possible dans
07:08 des conditions très difficiles et avec un temps très restreint, d'avoir des actions
07:12 de police qui sont conformes à ce qu'on attend d'eux. Vous avez ces mots "inescusables"
07:16 et "injustifiables". Ça veut dire que le policier est condamné d'avance. Ça veut
07:19 dire que par rapport à n'importe quel citoyen, il faut tout de suite dire qu'en fait, il
07:23 soit condamné au pillory, qu'il n'y ait pas de justice, qu'il n'y ait pas d'instruction
07:25 et qu'il n'y ait pas les mêmes droits que les autres citoyens. Et quand on dit que les
07:28 policiers sont illettrés, tout ça fait que ces déclarations...
07:31 Là, vous faites référence à des propos de Gérald Darmanin en commission qui a dit
07:34 que les policiers étaient peu diplômés.
07:36 Oui, mais c'est maladroit tout ça. C'est que quand on veut que les gens vous respectent,
07:40 il faut être respectable. Et les policiers ne demandent pas plus, mais je le dis toujours,
07:43 ils ne demandent pas moins.
07:44 Justement, sur Gérald Darmanin qui est bien silencieux depuis le début de cette fronde,
07:47 mais on comprend bien qu'il a validé les propos du directeur de la police et les propos
07:50 aussi de Laurent Nunes qui soutient Frédéric Vaud. Comment vous jugez cette position du
07:56 ministre de l'Intérieur en retrait tout en validant les propos du directeur de la police ?
08:01 D'abord, les paroles du directeur général de la police nationale, elles ont fait du
08:03 bien à l'institution. Trop souvent, nos chefs sont absents dans ces moments difficiles.
08:07 Trop souvent, nos collègues sur le terrain nous expliquent que l'absence de prise de
08:10 position publique, l'absence de défense des troupes sur le terrain fait cruellement
08:13 défaut lorsque les policiers sont en difficulté. Un chef, c'est fait pour être devant pour
08:17 protéger les troupes et c'est fait pour être derrière pour les soutenir dans les
08:19 moments difficiles. C'est ce que le directeur général de la police nationale a fait, aussi
08:23 suite à ce mouvement, il faut le dire, mais il a été courageux. Le préfet de police
08:26 de Paris, il a été aussi courageux. Et je vais vous dire, c'est un exemple à imiter
08:30 à chaque fois. Vous avez l'ancien patron des gendarmes, Denis Favier, lors de l'affaire
08:33 Syvins avec les gendarmes où il y a eu Rémi Fraisse qui est décédé, il a tout de suite
08:36 défendu les troupes de la gendarmerie parce qu'il sait que ce n'est pas des tueurs en
08:39 puissance et qu'ils avaient fait leur travail dans des conditions très difficiles avec
08:41 des coquettes et des molotovs, on avait voulu tuer des gendarmes. Et bien pour les policiers,
08:44 c'est la même chose. Les chefs, ils ont besoin que leurs troupes soient exprimées
08:49 publiquement de la défense, sont mises à l'intérieur. Effectivement, il y a un silence
08:53 qu'ils ont depuis un moment. Je pense que ces paroles sont à traduire dans l'institution
08:57 et je pense qu'aujourd'hui, il faudra ouvrir.
08:59 Il doit prendre la parole Gérald Darmanin à son retour de Nouméa ?
09:02 Moi, je pense qu'il doit prendre la parole et surtout, je pense qu'il doit écouter
09:05 les nombreuses propositions de terrain que les policiers vont faire. Vous croyez que
09:08 moi, ça ne me fait pas mal au cœur de voir notre institution dans un tel état aujourd'hui ?
09:11 Vous croyez que ça ne me fait pas mal au cœur de voir ces policiers qui ne sont plus
09:14 capables médicalement d'arrêter par un médecin de sortir sur un public pour prendre
09:17 des risques pour les gens, non pas parce qu'ils n'ont plus envie, mais parce qu'ils ont peur
09:19 pour leur sécurité juridique et pour leur sécurité physique quand ils partent le matin
09:23 à la maison pour bosser la journée, le soir pour bosser la nuit. Ils ne sont plus sûrs
09:26 de rentrer sur leurs deux jambes ou avec des stigmates devant leur famille ou même terminer
09:29 en prison. Vous croyez que ça ne me fait pas mal de voir tout ça dans notre institution
09:32 aujourd'hui ? J'ai 20 ans de police. Je suis hyper fier de mon institution et des femmes
09:35 et des hommes qui la servent. Je pense que la nation aujourd'hui, elle doit comprendre
09:38 que ces policiers vivent des moments très difficiles, que ce n'est pas un caprice et
09:41 que ce n'est pas un mouvement de colère, c'est un cri du cœur. Il faut que l'administration,
09:45 il faut que le ministre de l'Intérieur saisisse ce cri du cœur pour écouter les propositions
09:47 que les policiers et les organisations syndicales ont à faire et toutes les organisations syndicales
09:51 en ont à faire. Un point très concret sur la fronde, Mathieu
09:54 Vallée, est-ce qu'elle continue de s'étendre ?
09:56 Oui, c'est une… alors moi, je n'appelle pas ça une fronde, je l'appelle ça un mouvement
09:59 de cri du cœur. Fronde, c'est Linda Kebab qui a utilisé
10:02 ce terme. Oui, bien sûr, mais très bien, chacun a
10:04 ses mots. Moi, vous savez, j'estime que beaucoup de policiers qui me contactent aujourd'hui
10:07 de tout grade confondus en ont marre des querelles et des chapelles syndicales et ils veulent
10:11 qu'on se retrouve sur l'essentiel quand il y a un métier qui est en jeu.
10:13 Oui, même là, on voit des querelles entre syndicats.
10:15 Oui, tout à fait, mais moi, je pense qu'aujourd'hui, il faut se réunir et tous s'unir pour faire
10:19 des propositions qui font honneur à nos policiers et à nos gendarmes et non pas pour les servir
10:24 et faire plaisir à des caprices qu'ils n'expriment pas, mais pour améliorer leur
10:27 quotidien, pour faire en sorte que les gens soient protégés et pour aussi faire toutes
10:31 ces propositions. Moi, je vous dis juste des propositions.
10:33 Bien sûr. On parle des policiers mis en cause, mais
10:35 on ne parle jamais aussi des policiers victimes. Moi, je fais une proposition. Pourquoi on
10:38 n'a pas une agence nationale en France de protection des victimes qui sont les policiers?
10:43 Par exemple, quand un policier est menacé, quand sa famille est identifiée, quand son
10:46 logement est diffusé sur les réseaux sociaux, il faudrait qu'on ait des interlocuteurs
10:49 qui puissent rapidement le faire déménager, qui puissent prendre en charge les frais de
10:52 déménagement. Ce qui est arrivé pour le policier de Nanterre.
10:54 Exactement. Sa famille qui a été identifiée. Je rappelle qu'un journal a fait ça.
10:57 Tout à fait. Et qui a aujourd'hui l'objet d'une procédure judiciaire. Mais c'est pareil.
11:00 Aujourd'hui, on doit faire le monde pour avoir des frais d'avocat, pour avoir une prise
11:02 en charge de nos frais médicaux, pour avoir un accompagnement dans la durée de l'administration.
11:06 Il faut que ce policier victime aujourd'hui soit respecté, soit considéré, soit accompagné
11:11 par des démarches simples, par une prise en charge rapide. Les femmes enceintes, au
11:15 bout du sixième mois, elles ont tous les frais médicaux pris en charge. Mais quand
11:18 un policier est blessé, il ne doit plus avoir honte d'aller devant le médecin, devant
11:21 le pharmacien ou devant les professionnels médicaux pour réclamer la prise en charge
11:24 des soins. Ça doit être automatique. Ça, c'est du bon sens.
11:27 Mathieu Vallée, on a parlé de la réaction du chef de l'État à Marseille, qui a participé
11:31 très clairement à ce qu'on vit actuellement. J'aimerais qu'on parle des réactions politiques
11:35 de la France insoumise. La France insoumise, par la voix de plusieurs de ses députés,
11:39 a qualifié de factieux les policiers qui se mettaient en arrêt maladie. Comment vous
11:42 réagissez à ce terme de factieux ?
11:44 Oui, la France insoumise, elle jacasse, elle jacasse, elle insulte et elle humilie les
11:49 policiers. La France insoumise a une responsabilité majeure dans le désarmement moral de nos
11:54 policiers. D'abord, elle veut les désarmer tout court. Ensuite, elle veut supprimer
11:56 les brigades d'anticriminalité. Parce que de ce que j'entends de ces propositions,
12:00 qui n'ont rien à voir avec le quotidien des policiers, d'ailleurs, je n'ai jamais
12:03 vu un élu de la France insoumise avoir le courage de partager le quotidien d'un policier,
12:06 de porter l'uniforme et d'aller sur le terrain, à part faire du street reporter, d'harceler
12:10 nos collègues comme les braves à moto sur les districts du collier.
12:12 Parfois, ils sont protégés par les policiers, les députés de la France insoumise.
12:14 Oui, mais ça, ils l'oublient souvent parce que la France insoumise, ce n'est pas les
12:17 gens qui sont les plus honnêtes et qui défendent le parti des gens honnêtes. A chaque fois,
12:21 ils veulent faire la pare-belle aux voyous. Et donc, c'est pour ça qu'on les dérange
12:24 parce que la police, elle dérange les voyous et que finalement, on dérange une clientèle.
12:27 Quand vous avez Antoine Léaumance, député de la France insoumise, qui sur votre plateau
12:30 m'a déclaré ne rien y connaître à la police et qu'on le voit parader et poser
12:33 fièrement avec des délinquants du 91 ou qu'on le voit en dissonner des policiers
12:37 et faire des contre-identités dans les quartiers du 91, on a compris quel était le parti
12:40 pris de ces gens-là. Alors, à votre place, la semaine dernière,
12:42 il y avait Manuel Bompard et je lui rapportais le discours des représentants de policiers
12:48 que je pouvais entendre comme vous, ce qui m'a reproché, en disant que la France insoumise
12:51 n'était pas un parti anti-police. Alors, vous êtes un représentant des policiers.
12:54 Est-ce que vous dites que la France insoumise est un parti anti-police ?
12:56 Vous savez que, ben, c'est pas moi qui le dis, c'est eux d'abord. Quand ils sont
13:00 aux côtés de ceux qui se cantent tout le monde est-à-dire la police, c'est qu'ils
13:02 ne se désoléarisent pas, qu'ils ne disent pas ce qu'ils sentent, donc ils sont bien
13:05 d'accord avec ce slogan. Mais Manuel Bompard, il me fait bien rire parce qu'il fout un
13:09 verre jaune au bout d'un moment. C'est que quand on tient ce genre de propos, vous
13:13 savez, moi je suis policier, quand je place en garde à vue des hommes qui sont auteurs
13:17 présumés de victimes conjugales, la France insoumise c'est un peu pareil en fait. C'est
13:20 qu'ils mettent des gifles à la police et ils leur disent "je t'aime, c'est ça
13:23 la réalité". Non, c'est pas sérieux. Il faut que ce parti de la France insoumise
13:26 respecte l'uniforme que nous portons et à chaque fois, ils sont toujours aux côtés
13:30 de ceux qui sont là pour nous démolir. Et les constructions et les propositions qu'ils
13:33 font, je les entends pas beaucoup et elles collent pas réellement à la réalité des
13:36 policiers et des gendarmes. Alors pour reprendre le terme de Linda Kebab, policière qui représente
13:41 le syndicat AGP, cette fronde, est-ce que c'est pas donner raison quelque part à
13:44 la France insoumise ? Ah mais moi je pense qu'aujourd'hui, ces policiers, dans le
13:50 cri du cœur qui pousse, c'est pas pour, je vous l'ai dit, pour se faire plaisir.
13:53 Ils donnent raison à personne. Ces policiers aujourd'hui, ils demandent à être écoutés,
13:57 ils ont des propositions à faire et quand vous avez toute une institution aujourd'hui
14:01 qui ne va pas bien, c'est bien parce qu'aujourd'hui on a accumulé toutes les erreurs qu'on
14:04 a dénoncées depuis des mois. Un exemple très simple. Sur la simplification de la
14:10 procédure pénale et sur le soutien des policiers. Aujourd'hui, depuis 10 ans, on a imposé
14:15 le port du RIO, vous savez ce port de référentiel d'identité des organisations, donc ce
14:18 matricule, je grossisse le trait, sur l'uniforme. On a imposé une magistrate à la tête de
14:23 l'IGPN alors qu'on avait des policières et des policiers qui faisaient ça très bien
14:25 en toute indépendance, en toute impartialité. On a imposé une plateforme de signalement
14:29 de l'IGPN. On a imposé toutes ces mesures aux policiers de contrôle de transparence
14:34 très bien, mais derrière qu'est-ce qu'on a eu en termes de protection ? On a dû faire
14:37 l'aumône et on a dû avoir des violences inouïes dans notre pays quand on a demandé
14:40 la loi sécurité globale et son article 20a pour protéger l'image des policiers. Ça
14:43 nous a été refusé. Donc aujourd'hui, ce qu'il faut c'est des actes forts, c'est
14:47 des propositions concrètes, telles que j'arrête pas de vous le faire depuis le début de l'interview,
14:50 et il faut que ces policiers aujourd'hui aient un véritable sens de vie à leur métier.
14:54 Moi ce que j'aimerais bien, c'est que certains juges soient du côté toujours des policiers
14:59 et qu'ils arrêtent d'être complaisants, parfois avec les voyous dont la réponse pénale
15:02 n'est pas à la hauteur. Je voulais juste vous entendre Mathieu Vallée
15:06 avant de rendre l'antenne sur ce jeune homme Enzo, 15 ans, qui a été tué pour un mauvais
15:10 regard poignardé en plein thorax. Ça s'est déroulé samedi dernier dans l'heure. C'est
15:14 un fait divers ou c'est un fait de société ? C'est un fait de société. Moi il n'y
15:16 a jamais de fait divers. J'estime que quand on dit fait divers, on méprise l'émotion
15:20 et la fraction dont étaient victimes ces personnes. Aujourd'hui, on a des mineurs
15:26 qui sont ultra violents, qui sont ultra jeunes et le mineur de 2023 n'est pas le mineur
15:30 de 1945. Donc la responsabilité pénale, l'âge de responsabilité pénale, c'est-à-dire
15:35 qu'aujourd'hui c'est la majorité à 18 ans, il faut aussi ouvrir un débat. Mais
15:39 vous savez que, je termine sur ça, en fait dans notre pays, on réagit uniquement lorsqu'il
15:43 y a des crises, uniquement quand on sait le feu à la maison. On peut pour une fois écouter
15:47 des syndicats qui portent la parole des policiers, on peut écouter ces policiers aussi de terrain
15:51 qui ont des propositions à faire parce qu'ils veulent changer le quotidien des gens en bien.
15:54 Les policiers et les gendarmes lorsqu'ils font des propositions et de terrain et leurs
15:58 syndicats c'est pour améliorer la sécurité des gens. Aujourd'hui, quand vous avez en
16:02 fait une justice qui est à 73% en défiance par les Français, c'est qu'il y a un véritable
16:08 problème dans notre pays. Moi, je ne déteste pas les magistrats. J'aimerais juste en fait
16:12 qu'on soit effectivement dans le même bateau à lutter contre les délinquants, à lutter
16:15 contre tous ceux qui pourrissent notre quotidien, à permettre aux gens honnêtes qui payent
16:18 des impôts, qui ne demandent jamais rien, qu'on n'entend jamais, de pouvoir vivre en
16:21 toute tranquillité. Et vous savez, ces policiers c'est des gens du peuple et c'est des gens
16:25 du peuple qui protègent les autres gens du peuple. Ils veulent être respectés, ils
16:28 veulent être écoutés et ils veulent qu'aujourd'hui ça change parce que depuis trop longtemps,
16:32 c'est dur, c'est compliqué. On nous prend parfois pour des idiots et aujourd'hui on
16:36 a une partie de la classe politique de l'extrême gauche qui fait de nous une cible alors qu'ils
16:39 devraient être à nos côtés pour défendre la veuve et l'orphelin, pour défendre ceux
16:42 qui n'ont que la police et donc la patrie, pour les protéger au quotidien.
16:44 Merci beaucoup Mathieu Vallée. Mathieu Vallée qui représente les commissaires de police
16:47 était l'invité de la matinale. C'est à vous Anthony Favalli pour la suite et la fin de la matinale.
16:51 Merci à vous.
16:52 [Musique]
16:55 [SILENCE]

Recommandations