L'interview de Prisca Thévenot

  • l’année dernière
La porte-parole de Renaissance, Prisca Thévenot,, était l’invité de Romain Désarbres dans #LaMatinale sur CNEWS.

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Transcript
00:00 Briska Tevneau est avec nous ce matin, députée Renaissance des Hauts-de-Seine et porte-parole de Renaissance.
00:05 Je voulais qu'on revienne sur ce qui s'est passé cette semaine à l'Assemblée nationale.
00:09 Un garde des Sceaux qui a fait des bras d'honneur, pas un, pas deux, lui-même le dit, et une tentative sur un troisième bras d'honneur.
00:17 Bref, un garde des Sceaux qui fait des bras d'honneur à l'Assemblée nationale, est-ce que c'est digne de sa fonction ?
00:23 Toute violence au sein de l'hémicycle et même dans le débat politique en général n'est pas digne de ce que nous devons faire pour notre pays
00:31 et la mission que nous avons à l'encontre des Français.
00:35 Donc tout de suite, la séance a été suspendue, le ministre en question s'est expliqué et s'est excusé.
00:42 Maintenant, la présidente de l'Assemblée nationale, Yael Bouroun-Pivet, l'a rappelé, elle-même condamne ce geste
00:49 et explique que la Première Ministre doit effectivement recevoir son ministre ce qu'elle a fait.
00:53 Alors, un garde des Sceaux qui commet un acte qui n'est pas digne, peut-il rester au gouvernement ?
00:59 Je suis à ma place de parlementaire et permettez-moi de rester à ma place de parlementaire.
01:03 Ce que je dis, c'est que ce geste est indigne, nous ne pouvons pas...
01:07 Excusez-moi, mais à votre place de parlementaire, vous avez le droit de...
01:10 Je vous donne mon avis.
01:11 Oui, d'accord, oui, mais ça n'a rien à voir avec votre place de...
01:13 Quand on est parlementaire, on peut donner son avis sur un ministre.
01:15 C'est ce que je suis en train de faire, je vous donne tout à fait mon avis.
01:18 À ma place de parlementaire, oui, je considère que la violence qui peut être mise dans des mots, dans des actes,
01:24 n'a pas sa place au sein de l'hémicycle.
01:26 Le ministre, le garde des Sceaux, s'est expliqué, s'est excusé.
01:30 La présidente de l'Assemblée s'est saisie du sujet, la Première Ministre aussi.
01:34 Maintenant, je pense que le temps est à revenir sur les sujets de fond.
01:37 Nous pourrons peut-être aborder ce sujet un peu plus tard.
01:40 Est-ce qu'il participe à la stratégie et à la bordélisation de l'Assemblée nationale, que vous dénoncez vous-même ?
01:47 Oui, je dénonce cette stratégie de bordélisation de l'Assemblée nationale, d'une partie des bancs de l'hémicycle.
01:53 Effectivement, nous avons aujourd'hui un groupe qui s'appelle la NUP, au sein duquel il y a surtout la LFI.
02:00 Et la LFI ne se comporte pas aujourd'hui comme un mouvement d'opposition, mais comme un parti de frondeur.
02:05 Et ceux qui le frondent, ce n'est pas la majorité présidentielle ou le président de la République, mais ce sont bien nos institutions.
02:13 Nous avons aujourd'hui ce parti qui a demandé une légitimité démographique aux Français pour siéger à l'Assemblée nationale
02:20 et qui refuse, qui refuse de travailler en tant que parlementaire, préférant les combats de rue au débat dans l'hémicycle.
02:26 Et ça, oui, je le dénonce et je continue à le dénoncer.
02:29 Sur Eric Dupond-Moretti, s'il y a un remaniement, d'ailleurs il va y avoir bientôt un remaniement, on le dit ?
02:36 Vous savez, je ne suis pas en train d'essayer de faire une politique du fantasme, de l'hypothèse, moi je suis dans la réalité.
02:42 La réalité aujourd'hui, c'est que nous sommes sur un débat des retraites et c'est ça qui m'occupe et qui me préoccupe.
02:48 Mais il peut rester ?
02:50 Sur le débat des retraites ?
02:51 Non, non, non, Eric Dupond-Moretti, il peut rester au gouvernement ?
02:53 Moi, ce que je vous dis aujourd'hui, c'est que plutôt que de commencer à fantasmer sur le jour d'après ou la semaine d'après,
02:59 regardons le jour d'aujourd'hui et considérons les inquiétudes des Français au regard des manifestations,
03:04 au regard du débat, qui ne leur permet pas d'avoir une visibilité claire sur ce qui se passe aujourd'hui,
03:09 aussi bien à l'Assemblée nationale qu'au Sénat.
03:11 Le débat sur les retraites, je voulais vous entendre sur ce sondage Cegnoz.
03:14 82% des Français sont en colère face à la politique économique et sociale du gouvernement.
03:20 82%, ce n'est pas 36%, ça peut arriver, bon.
03:25 82%, 51%, très en colère.
03:29 Déjà, est-ce que ce chiffre vous étonne ou pas ?
03:32 Ce chiffre, je l'entends surtout.
03:34 Ce chiffre, je l'entends et j'ai envie d'y répondre aujourd'hui.
03:37 Parce qu'effectivement, les actions que nous menons, les réformes que nous proposons,
03:41 s'inscrivent dans une politique plus globale et cohérente.
03:44 Qui a porté ses fruits et qui continue à porter ses fruits ?
03:48 Cette politique permet à la France de respecter son héritage social tout en portant des ambitions de progrès.
03:54 Aujourd'hui, grâce à la politique menée depuis 2017,
03:56 la France est un pays qui frôle enfin avec le plein emploi.
04:00 La France est un pays qui enfin se réindustrialise massivement.
04:03 La France est un pays qui, aujourd'hui, est attractif économiquement pour de nombreux investisseurs étrangers.
04:09 Et enfin, la France est un pays qui, je l'espère, d'ici quelques semaines,
04:13 va permettre de conserver son héritage social au travers du régime de retraite par répartition.
04:18 Mais alors, comment on en est arrivé là ? 82% des Français sont en colère.
04:21 Parce qu'aujourd'hui, nous avons malheureusement, et je le dis en prenant ma part aussi,
04:23 nous avons un débat politique qui s'organise plutôt autour de buzz et de coups de communication.
04:30 Ce qui brouille parfaitement le message de la politique que nous voulons mener.
04:33 Et donc, c'est pour ça que nous devons appeler à cet apaisement du débat politique.
04:37 Apaisement ne veut pas dire fermeté dans les propos, dans les débats de fond.
04:42 Au contraire, plus le débat sera apaisé, plus nous pourrons aller sur des arguments de fond.
04:46 Sur les retraites, qu'est-ce que vous referiez différemment ?
04:50 Ce que je referais différemment ?
04:51 Dans l'explication ?
04:52 Écoutez, c'est peut-être effectivement participer à l'apaisement du débat,
04:56 mais encore une fois, sur le sujet des retraites,
04:58 tout a été fait dans l'ordre des choses, du fonctionnement de nos institutions.
05:02 Concertations, consultations auprès du président de la République à l'été au printemps dernier,
05:07 avec notamment les représentants syndicaux.
05:09 Concertations, consultations avec le gouvernement.
05:11 La base de ces consultations a servi de faire progresser le texte qui a été proposé
05:16 à l'Assemblée nationale d'abord, puis au Sénat.
05:19 Nous devons pouvoir respecter ces temps démocratiques,
05:22 qui sont importants aussi pour la lisibilité de notre action politique.
05:26 Les syndicats demandent à rencontrer, veulent rencontrer Emmanuel Macron.
05:31 Est-ce qu'il doit accepter ?
05:33 Ces mêmes syndicats, notamment la CGT, qui eux-mêmes refusaient d'aller s'asseoir à la table
05:38 lorsque le président les avait invités à le faire à l'été, au printemps dernier,
05:42 veulent aujourd'hui avoir les portes ouvertes.
05:45 Mais qu'il se rassure, les portes ont toujours été ouvertes.
05:48 Le seul point que nous devons avoir en vigilance,
05:51 c'est de ne pas céder au chantage d'une politique
05:54 qui n'a pas sa place dans le débat démocratique aujourd'hui.
05:57 Oui, nous devons pouvoir entendre les revendications,
06:00 et les revendications s'expriment,
06:01 mais elles doivent pouvoir s'entendre dans le cadre d'un temps parlementaire
06:04 qui est aujourd'hui le nôtre.
06:05 Et donc, on le voit, le texte avance.
06:08 Le texte au Sénat, il a beaucoup pu s'avancer,
06:10 je le regrette, en tant que parlementaire à l'Assemblée nationale,
06:12 parce que nous avons eu des blocages, nous.
06:14 Il y a eu des mesures sur, par exemple, les mères de famille.
06:17 Nous allons continuer encore aujourd'hui, et peut-être la semaine prochaine.
06:20 Donc, encore une fois, la politique du chantage ne mène à rien.
06:25 Peut-être, peut-être qu'elle mène à quelque chose
06:27 dans un combat d'égo plus que dans un débat d'idées.
06:30 – Est-ce que vous craignez la radicalisation de certains syndicalistes,
06:35 dans certains secteurs ?
06:37 – Moi, je ne vais pas rentrer dans un concours de mots
06:39 à qui sera le plus virulent dans ses propos.
06:42 Moi, ce que je dis simplement,
06:43 c'est que les syndicats sont tout à fait légitimes pour présenter
06:47 l'expression de revendications de la part des salariés qu'ils représentent.
06:51 Mais pour que ces revendications soient entendues,
06:53 aujourd'hui, il faut qu'elles puissent être entendues
06:55 et débattues au sein du Parlement.
06:57 Or, ce que nous voyons, c'est que l'ensemble des mesures
06:59 qui ont été proposées par les syndicats,
07:01 l'Index Senior par exemple, ont été balayées
07:04 par ceux-mêmes qui appellent à manifester auprès des syndicats.
07:07 Je parle bien évidemment de la LFI.
07:09 – Mais, je reviens à la situation dans la rue.
07:12 Les syndicats mènent parfois des opérations ciblées.
07:15 Je pense à la CGT qui a coupé le courant au Stade de France.
07:20 Il y a également la grève des poubelles, ça se voit.
07:24 La grève dans les raffineries, ça se voit également.
07:27 Il n'y a pas de gros problèmes de pénurie,
07:29 mais les Français, les automobilistes font des pleins de précautions
07:34 et du coup, ça crée des problèmes de précautions,
07:37 des problèmes de pénurie dans certaines stations.
07:40 Ça se voit et lors des dernières situations de pénurie,
07:45 effectivement, le gouvernement a eu tendance à minimiser ça.
07:48 Comment vous allez le gérer ?
07:49 – Il ne s'agit en aucun cas de minimiser.
07:52 Il s'agit d'être dans une réalité,
07:54 celle qu'effectivement, il y a un espèce de bras de fer
07:56 dans lequel les syndicats et une partie des parlementaires de gauche
08:01 veulent nous inscrire.
08:02 [Musique]
08:05 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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