Gérard Klein en direct du Musée de Gévaudan (Mende) - Les routes de l'été

  • l’année dernière
Sur les routes de l'été avec Gérard Klein et Antoine Mazère. Aujourd'hui, émission en direct du musée du Gévaudan à Mende.

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##LES_ROUTES_DE_L_ETE-2023-08-08##

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Travel
Transcript
00:00:00 On est à Mande, donc 300 km au sud du centre de la France, à peu près, c'est ce qu'on
00:00:06 a dit.
00:00:07 À ma gauche, il y a une jeune femme qui nous a accueillis hier ici, que je ne connais que
00:00:11 vous.
00:00:12 Elle s'appelle Betty Biedermann, vous avez un très beau nom.
00:00:14 Et donc vous êtes quoi dans ce musée magnifique, le musée du Givaudan, ici à Mande ?
00:00:18 Ah oui, je suis chargée des publics et de la communication.
00:00:20 Ben voilà, c'est pour ça que vous êtes là.
00:00:23 Voilà.
00:00:24 Donc, par qui je commence ? Parce qu'en fait, vous allez me dire qui sont les gens qui sont
00:00:27 là.
00:00:28 Il y a six ans, il va faire une belle carrière, non ? Qu'est-ce qu'il fait ?
00:00:31 Grégoire Lelluin, lui, il est administrateur territorial, donc cadre dans la fonction
00:00:36 publique.
00:00:37 Vous avez à sa droite, M.
00:00:39 Laurent Ciao, le maire de Mande.
00:00:41 À sa gauche, vous avez la secrétaire du Comité des Fêtes de la ville de Mande.
00:00:46 Vous avez Mme Mine Trenel, qui est élue au commerce et au patrimoine et au centre-ville.
00:00:52 Vous avez M.
00:00:53 Robin, qui est élue à la démocratie participative, entre autres.
00:00:55 Le grand solide.
00:00:56 Voilà.
00:00:57 Il est très sympa.
00:00:58 Et à gauche, le monsieur avec le pantalon un peu Jean-Chic.
00:01:02 Ah, le pantalon saumon et la belle chemise bleue.
00:01:05 C'est M.
00:01:06 Jean-Marc Chevalier, président de la Société des Lettres, Sciences et Arts de la Lozère.
00:01:09 C'est le plus bavard, on m'a dit hier.
00:01:10 On m'a dit avec celui-là, tu fais deux heures.
00:01:12 Et alors, non, à droite, le monsieur, c'est le maire ?
00:01:16 Oui, M.
00:01:17 Le maire.
00:01:18 Normalement, on commence par le maire.
00:01:20 Ça serait bien.
00:01:21 Oui, mais on peut ne pas commencer par le maire, justement.
00:01:23 Quand même.
00:01:24 M.
00:01:25 Le maire, venez, parce que vous êtes le maire.
00:01:26 On en est toujours là, quand même.
00:01:28 Tu te rends compte ? Merci, Betty.
00:01:30 Vous restez là.
00:01:31 Vous restez là.
00:01:32 M.
00:01:33 Le maire, Pierre Bonte a fait ça avant moi.
00:01:36 Pierre, il est encore plus vieux que moi.
00:01:37 Et asseyez-vous.
00:01:38 Moi, je n'ai jamais fait de la radio comme ça, assis à l'extérieur, on va dire, assis
00:01:42 à une table.
00:01:43 C'est vraiment… Ou alors dans un bistrot.
00:01:45 Le micro, si vous voulez, vous le tenez comme ça.
00:01:47 C'est plus facile.
00:01:48 Vous êtes maire depuis combien de temps ?
00:01:50 Sept ans.
00:01:51 J'ai été élu.
00:01:52 J'ai remplacé Alain Bertrand au mois de mai 2016.
00:01:56 Parce que des fois, les maires, quand ils font un, deux, trois, quatre, cinq, six mandats,
00:02:00 après, ils se relâchent.
00:02:02 Moi, je n'étais pas du tout fait pour faire de la politique au départ.
00:02:05 Ça m'est tombé un peu dessus par hasard.
00:02:07 Donc, j'ai accepté la mission.
00:02:09 Et depuis, j'essaie de relever le gant pour tenir le coup avec une belle équipe, quand
00:02:14 même, avec moi.
00:02:15 Qu'est-ce que vous faisiez ?
00:02:16 Moi, je travaillais à la Fédération de pêche pendant 30 ans.
00:02:20 Si, si.
00:02:21 J'étais pêcheur pendant 30 ans.
00:02:22 Vous pêchiez quoi et comment ?
00:02:23 Ici, on pêchait la truite.
00:02:24 À la mouche ?
00:02:25 Ici, à la mouche ou au toque, ou au leurre, ou à la nymphe.
00:02:31 On peut pêcher différentes techniques.
00:02:34 On peut pêcher à la nymphe aussi ?
00:02:35 Oui.
00:02:36 La Lauser, c'est un super département pour la pêche en rivière et pour la pêche de
00:02:41 la truite particulièrement.
00:02:42 Parce qu'on est un département d'idées sources, donc on a plusieurs bassins hydrographiques.
00:02:48 La Lauser donne de l'eau aux trois grands bassins versants français, le Rhône, la
00:02:54 Loire et la Garonne.
00:02:55 Avec une ligne partage des eaux à la pierre plantée qui est juste à quelques encablures
00:03:00 de mande.
00:03:01 De cette ligne partage des eaux, la pluie ou l'automne, elle peut aller aussi bien dans
00:03:07 le Rhône que dans la Loire ou dans la Garonne.
00:03:09 C'est un pays des sources, c'est un pays où il y a de la qualité, l'eau est de qualité
00:03:16 encore, de bonne qualité, fraîche.
00:03:18 Vous avez de la chance.
00:03:19 Et donc, ça nous fait des rivières poissonneuses.
00:03:22 - Et sur les rivières, il n'y a pas de porcherie, de trucs comme ça ?
00:03:25 - Non.
00:03:26 Alors, il y a beaucoup de choses qui ont été faites sur les rivières après la première
00:03:31 loi pêche de 1984 et puis après les lois sur l'eau de 92 et de 2007.
00:03:35 Il y a beaucoup.
00:03:36 On dit en France qu'on n'en fait jamais assez pour l'environnement.
00:03:40 En fait, il y a beaucoup de choses qui ont quand même terriblement progressé et dans
00:03:44 le bon sens.
00:03:45 Il faut toujours en faire plus.
00:03:46 Mais de ce point de vue-là, quand même, moi, j'ai constaté pour y avoir travaillé
00:03:51 avant la loi pêche de 1984 et puis après, l'évolution.
00:03:54 Avant 1984, n'importe qui pouvait faire n'importe quoi dans une rivière.
00:03:57 Et après cette loi pêche de 1984, quand même, les choses ont évolué favorablement.
00:04:01 - Souvent, c'est plus facile de dire du mal des choses que de dire ce qui va bien.
00:04:06 Non, c'est vrai.
00:04:07 Et ça, c'est intéressant que vous soyez pêcheur.
00:04:11 Les truites, qu'est-ce que vous avez comme truite ici ?
00:04:13 - Fariaud.
00:04:14 - La belle ?
00:04:15 - Fariaud.
00:04:16 Alors, ce n'est pas forcément de la très grosse truite ici, puisque quand même, on
00:04:20 est dans les pays des sources.
00:04:22 Donc, sur une grande partie du territoire, comme on est sur du schiste ou sur du granit,
00:04:32 l'évolution des truites, le grossissement des truites se fait plus difficilement parce
00:04:36 que les températures d'hiver, quand on est un peu à l'altitude, les températures d'hiver
00:04:39 sont plus froides.
00:04:41 Et il n'y a pas une grande macrophone dans les rivières.
00:04:45 Il n'y a pas beaucoup de nourriture.
00:04:46 Il y a moins à manger en milieu granitique ou schisteux.
00:04:50 Et donc, on a des petites truites, mais c'est souvent des vraies truites sauvages de qualité.
00:04:56 Et après, sur le calcaire, par contre, quand on descend dans la vallée du Lot ou dans
00:04:59 la vallée du Tarn, les truites sont plus généreuses.
00:05:02 - Plus grosses.
00:05:03 Et vous les remettez à l'eau ?
00:05:04 - Alors, beaucoup de pêcheurs, maintenant, oui.
00:05:06 Ça a évolué dans ces 16 là depuis longtemps.
00:05:10 En fait, on a compensé sur les 30 dernières années tous les pêcheurs qui voulaient prendre
00:05:15 du poisson pour le consommer.
00:05:18 On les envoie sur les lacs, maintenant.
00:05:19 Il y a beaucoup de lâchés sur les lacs qu'on a sur le département, donc de truites d'élevage
00:05:25 sont en main là.
00:05:26 Et les puristes vont plutôt en rivière.
00:05:30 - Donc, il n'y a pas trop de ferrailleurs, il n'y a pas trop de cuillères.
00:05:33 - Non, non, non.
00:05:34 Ça, c'était il y a 30 ou 40 ans.
00:05:35 Maintenant, ça a évolué.
00:05:36 - Ça a changé.
00:05:37 - Oui.
00:05:38 - Et vous vous rappelez de la marque qui s'appelait Meps ?
00:05:39 - Oui.
00:05:40 - M-P-P-E-S.
00:05:41 - Oui.
00:05:42 - Moi, j'avais...
00:05:43 J'ai récupéré les boîtes de pêche.
00:05:45 J'ai récupéré les boîtes à pêche en bois qu'il avait faites et tout.
00:05:48 Lui, il pêchait au vif du côté de Lyon.
00:05:51 Donc, au vif, plombé et tout.
00:05:53 Donc, j'ai des canards bambous, il y en a plein et tout.
00:05:55 Et puis, dans l'une des...
00:05:56 Je vous raconte ça quand même, puisque vous êtes pêcheur.
00:05:58 Entre pêcheurs, on se raconte des histoires.
00:05:59 Dans l'une des boîtes à pêche du grand-père Balu, je les ai vidées, nettoyées, propres.
00:06:07 J'ai tout remis en pensant à lui.
00:06:08 C'est un vrai pêcheur.
00:06:09 Et puis, il y avait une petite boîte...
00:06:11 Vous savez les petites boîtes en bu dans lesquelles on met les trois branches ?
00:06:13 - Oui.
00:06:14 - Les petits imbsons, trois branches.
00:06:15 Donc, je lui ai dit, visse la boîte.
00:06:16 C'était lourd.
00:06:17 Il y avait trois louis d'or.
00:06:18 - Ah oui ?
00:06:19 - C'est top.
00:06:20 - Donc, c'est un joli cadeau.
00:06:21 - Oui.
00:06:22 Et c'est sûr que dans sa tête, il a dit, si quelqu'un s'occupe des...
00:06:24 Donc, c'est touchant.
00:06:25 - Alors, vous savez que peut-être le losérien qui est le plus connu au monde, il s'appelle
00:06:31 Jean-Louis Poirot.
00:06:32 Il est décédé malheureusement, mais c'était un monteur de mouches.
00:06:35 Et donc, il avait une reconnaissance internationale.
00:06:37 Il a toujours cette reconnaissance puisqu'elle lui a survécu.
00:06:41 Et donc, les gens s'achètent et s'échangent les mouches Poirot.
00:06:45 - Alors, elles sont comment ? C'est du poil ou de la plume ?
00:06:47 - C'est les deux.
00:06:48 - Les deux ?
00:06:49 - Les deux, oui.
00:06:50 Du poil et de la plume.
00:06:51 Et donc, il avait un savoir-faire.
00:06:52 C'était un pêcheur hors pair.
00:06:54 Bon, il picolait un peu trop peut-être.
00:06:57 - Ah ben oui.
00:06:58 - Une fois que la partie de pêche était terminée...
00:07:01 Mais il n'a pas eu peut-être de son vivant la reconnaissance qu'il aurait dû avoir.
00:07:07 - Ah ouais ?
00:07:08 - Ouais.
00:07:09 - Mais c'est marrant parce qu'un jour, moi, j'avais dit à la radio ou à la télé, je
00:07:10 ne me rappelle pas, que les gens qui me prennent pour Gérard Klein, en fait, le mec de la
00:07:14 télé, ils me disaient "alors, qu'est-ce que vous faites, Gérard Klein ?"
00:07:17 Je dis "ben, je pêche à la mouche".
00:07:18 Et à l'époque, il y avait Omar, Syy et Fred.
00:07:22 Ils faisaient la rubrique vachement marrante, quoi.
00:07:24 Et donc, l'un des deux disait à Omar "Gérard Klein, il pêche à la mouche".
00:07:29 Et Omar, il a dit "oh, mon pauvre Gérard".
00:07:31 Mais dans leur tête, à ces gens-là, pêcher à la mouche, eux, ils voient une mouche.
00:07:36 Il faut leur expliquer que ce n'est pas une mouche.
00:07:38 - Derrière, c'était pour attendre cette façon.
00:07:39 - Expliquez-leur, expliquez-leur.
00:07:40 "Ben oui, je crois que c'est une mouche".
00:07:43 Donc c'est assez marrant parce que la culture, en fait, entre guillemets, la culture, c'est
00:07:48 vaste, quoi.
00:07:49 Ça peut être ça aussi.
00:07:50 - C'est tout les clivages ou les différences qu'il y a entre les gens de ville et les
00:07:53 gens de campagne.
00:07:54 Je pense que les gens des villes, qui habitent en ville, qui sont nés en ville, ont du mal
00:07:58 à apprécier nos activités, nos cultures et nos pratiques dans les campagnes.
00:08:03 Et ça, c'est fortement regrettable.
00:08:05 Donc ils ont des préjugés, parfois, sur les activités qui peuvent se dérouler à la
00:08:11 campagne, souvent à tort.
00:08:12 - Oui, oui.
00:08:13 - Parce que les pêcheurs, les chasseurs, les agriculteurs sont les premiers, les personnes
00:08:21 qui entretiennent la campagne, qui dénoncent quand il y a quelque chose qui ne va pas.
00:08:25 Les pêcheurs, ils vont dénoncer quand il y a quelque chose qui ne va pas dans une rivière
00:08:28 ou dans un lac pour, justement, corriger le tir et qu'ils puissent continuer de la meilleure
00:08:34 façon leur activité de pêche, par exemple.
00:08:36 Les chasseurs, c'est pareil.
00:08:37 - Moi, je suis complètement d'accord avec vous.
00:08:40 Mais ce qui est bien, c'est d'en parler parce qu'en fait, encore une fois, c'est facile
00:08:43 de dire de mal des choses en mettant tout le monde dans le même groupe.
00:08:46 Mais c'est vrai qu'il y a un truc que je voudrais essayer de faire.
00:08:49 Je ne sais pas si je vais y arriver.
00:08:50 En fait, à la fédération de pêche, j'avais rencontré un gars, un mec du chasseur français
00:08:55 qui avait un pote qui était à la fédé.
00:08:57 Et je lui ai dit "mais pourquoi est-ce que les cartes de pêche, c'est 100 euros une
00:09:00 carte de pêche ? C'est trop cher.
00:09:02 Pour moi, je trouve ça vraiment trop cher.
00:09:04 Le mec, moi j'ai 80 ans, mais 75 ans, on va dire c'est gratuit.
00:09:10 - Il pourrait faire comme les impôts, faire des taxes financières qui sont gratuites.
00:09:17 - Il est retraité, il n'a pas de sous, il a 70, 75 ans, le bonhomme ou la femme, on
00:09:21 pourrait lui dire "bon, tu pêches gratuitement quand même".
00:09:23 - Et en dessous de 18 ans, pareil, pourquoi faire payer 100 euros ? C'est vachement cher
00:09:27 100 euros.
00:09:28 - Alors, il y a différentes catégories de cartes quand même.
00:09:30 Puisque les gamins, ils payent beaucoup moins cher, vous avez des cartes qui sont dites vacances
00:09:35 à la semaine, vous avez des conditions d'exonération aussi.
00:09:39 Alors malheureusement, pas pour les gens d'un certain âge.
00:09:42 Mais en même temps, cet argent collecté par les fédérations, par les associations,
00:09:49 par les fédérations et puis la fédération nationale, il sert quand même au milieu.
00:09:53 - Oui, oui, je suis d'accord.
00:09:54 - Premièrement, quoi.
00:09:55 Donc, il va, c'est de l'argent qui retourne sur le terrain, sur les rivières.
00:09:58 - Bon, bah, ici, Sud Radio, ils ont besoin d'argent aussi, alors vas-y, vas-y, Diamel,
00:10:02 envoie.
00:10:03 Avec la ville de Monde, au cœur du Pays des Merveilles.
00:10:05 - Voilà, Monde, donc, 300 kilomètres au sud du centre de la France.
00:10:10 Je le situe comme ça maintenant, j'ai oublié Paris.
00:10:12 - Oui.
00:10:13 - Tu vois, comme ça, on est dans le sud.
00:10:15 Donc, je suis avec monsieur le maire, le maire de Monde, qui est pêcheur.
00:10:18 Pour moi, avant tout, vous êtes pêcheur, quoi.
00:10:20 - Oui, oui, oui.
00:10:21 - A même avec le maire.
00:10:22 - C'est là où j'ai rencontré la fédération de pêche Alain Bertrand, qui a été président
00:10:26 de la fédération pendant 20 ans.
00:10:29 Et donc, c'est là où on s'est connu.
00:10:31 Et il m'a amené à la mairie sur une liste en 2008 et puis de fil en aiguille, en 2016,
00:10:37 je me retrouve au maire.
00:10:38 - Et le musée dans lequel on se trouve, il a été construit quand ? Comment ça s'est
00:10:43 produit ? Parce que là, c'est une fortune pour faire ça.
00:10:45 - Oui, c'est près de 10 millions d'euros, donc 9,5 millions, mais largement aidé par
00:10:50 l'Europe, par l'État, par le département, par la région.
00:10:53 Donc, c'est bien qu'il y avait un intérêt à remettre dans le circuit ce lieu, à le
00:11:00 rénover totalement, parce que c'était une quasi-ruine.
00:11:03 Et Jean-Marc Chevalier, qui est là ce matin avec nous, il vous en parlera peut-être mieux
00:11:08 tout à l'heure.
00:11:09 - Jean-Marc Chevalier, c'est le bavard ?
00:11:10 - C'est le bavard, oui.
00:11:11 C'est lui qui va vous raconter plein d'histoires.
00:11:13 - C'est lui avec les pantalons chics, avec le blazer chic.
00:11:16 - Exactement.
00:11:17 - De quel monde il vient ? Tiens, je vois.
00:11:20 Il vient de quel monde, ce garçon-là ? Venez, venez, venez.
00:11:22 - Il vient du monde de l'artisanat.
00:11:25 - Ah oui ?
00:11:26 - Puisqu'il a fait sa carrière à l'achat des métiers, de l'artisanat, mais c'est un
00:11:30 homme de culture.
00:11:31 Il est président de la Société des Arts et Lettres.
00:11:34 - Ils m'ont tous parlé de vous.
00:11:36 Tiens, tiens.
00:11:37 - En bien.
00:11:38 - Celui-là, c'est...
00:11:39 Ah oui, en bien.
00:11:40 - Il est encore là, t'arrives à 10h, à midi, il est encore là, c'est ça ?
00:11:43 - Ah oui, oui, oui.
00:11:44 - Vous exagérez.
00:11:45 Ça, c'est pas un compliment.
00:11:46 - Non, non, c'est un compliment.
00:11:47 Et alors...
00:11:48 Ah non, puis vous êtes parfaits.
00:11:49 Donc le monsieur, il a...
00:11:50 - Il n'y a pas l'image.
00:11:51 - Non, non, non.
00:11:52 Si, mais il s'entête à filmer la radio.
00:11:54 Il ne veut pas filmer la radio.
00:11:55 Donc le monsieur, il est beau, il a de l'allure.
00:11:58 Il a de l'allure.
00:11:59 Blazer, bleus, chènes...
00:12:00 Si, si, chemise blanche, pantalon chic.
00:12:01 - Il a de la culture aussi.
00:12:02 - Oui, oui, oui.
00:12:03 Ça, on va le questionner.
00:12:04 Moi, je m'en fous, je n'en veux pas.
00:12:05 - Vous allez le tester, vous allez voir.
00:12:06 - Oui, on ne peut faire que des bons échanges à mon avantage, en fait, à notre avantage.
00:12:11 Et le pantalon, c'est au bord de la mer qu'on met des pantalons comme ça.
00:12:14 - Oui, c'est pour ça.
00:12:15 J'essaie de faire un peu de transition et espérer que la mer arrive jusque chez nous.
00:12:18 - Oui, oui.
00:12:19 Et donc, vous...
00:12:20 Pourquoi je n'entends pas le monsieur ?
00:12:22 Donc vous, vous êtes ici chargé de quoi exactement ?
00:12:26 - De rien.
00:12:27 Ici, de rien.
00:12:28 Ma mission a été accomplie et maintenant, je peux partir.
00:12:31 En fait, nous sommes dans le musée du Gévaudan,
00:12:34 qui a été inauguré en octobre dernier à l'initiative de la ville de Mande,
00:12:38 à la même adresse où il a été...
00:12:40 Il s'appelait le musée Ignion Fabre.
00:12:42 Il était à ce moment-là la propriété de la société des lettres scienciardes de la Lauser.
00:12:47 Et les collections sont toujours statutairement propriétaires de cette société savante,
00:12:52 dont je suis le président.
00:12:54 Du coup, nous avons confié les collections, comme la plupart des villes en France,
00:12:58 à la collectivité territoriale, en l'occurrence la mairie,
00:13:01 qui, elle, a eu le courage de remonter, de réouvrir ce musée.
00:13:04 Donc nos collections sont entre de bonnes mains.
00:13:07 Elles sont bien gérées.
00:13:08 Elles sont vues par un grand nombre de visiteurs tous les jours.
00:13:10 Et donc, la société des lettres est ravie.
00:13:12 Le président peut partir.
00:13:14 - Donc, à bientôt alors.
00:13:16 Hier, on est arrivé dans l'après-midi.
00:13:19 On a vu Betty, donc la jeune fille qui était là, qui nous a bien accueillis.
00:13:22 Et puis le monsieur qui est debout, là, le solide.
00:13:24 - Ah, c'est une cheville ouvrière très précieuse.
00:13:27 - Ah oui.
00:13:28 Tout, il nous a ouvert les portes et tout.
00:13:30 Et du coup, on a visité le musée.
00:13:32 J'ai acheté le bouquin ce matin pour voir,
00:13:35 comme physiquement, on ne peut pas se déplacer dans les salles
00:13:38 avec un micro HF pour aller visiter.
00:13:40 Mais c'est...
00:13:42 À côté de Copenhague, il y a un musée qui s'appelle le Louisiana.
00:13:44 Je ne sais pas si vous connaissez.
00:13:46 Donc, c'est un musée convivial.
00:13:48 C'est absolument magnifique.
00:13:50 C'est un bonhomme qui avait beaucoup d'argent, qui a créé ça il y a longtemps.
00:13:53 L'architecte nouvel a fait des passages à l'extérieur de la maison.
00:13:57 Le musée, il ouvre sur la mer.
00:13:59 C'est à côté de Copenhague.
00:14:01 Et dans le parc, dans les jardins, où les gens viennent manger, pique-niquer,
00:14:05 il y a des trucs, des sculptures de Calder un peu partout.
00:14:09 Déjà, vous arrivez dans le musée, Giacometti,
00:14:11 vous en avez plein les yeux, etc.
00:14:14 Mais c'est un musée dans lequel on est bien, quoi.
00:14:18 On est bien.
00:14:19 On n'est pas impressionné.
00:14:20 On est vraiment bien.
00:14:22 Il y a énormément de gens là-bas à Copenhague.
00:14:24 Vous accrochez votre veste, vous revenez le lendemain, elle est toujours là.
00:14:28 Il n'y a pas un mec qui vous a piqué, quoi que ce soit.
00:14:31 C'est une ambiance très particulière.
00:14:33 On y est allé plusieurs fois, avec ma femme,
00:14:36 simplement parce qu'on est vraiment bien là-dedans.
00:14:38 Ici, ça fait un peu le même effet.
00:14:40 Il est chaleureux.
00:14:42 Le calcaire blanc est déjà très chaud.
00:14:44 Il n'est pas gigantesque.
00:14:46 Il y a quand même une ambiance authentique
00:14:48 parce qu'on est dans un bâtiment du 18e,
00:14:51 qui est évidemment à une adresse remarquable
00:14:53 parce qu'avant le 18e, il y a déjà eu une belle histoire sur cet immeuble.
00:14:58 Et effectivement, les nombreux visiteurs sont très contents
00:15:02 et du bâtiment, et de l'ambiance, et des collections.
00:15:05 Mais c'est vrai que quand on arrive, on a l'impression d'être quand même
00:15:07 enfermé entre trois murs de pierre
00:15:10 et cette grande façade de bois qui cache au rez-de-chaussée l'EDF,
00:15:15 enfin l'ancienne EDF, c'est ça.
00:15:17 Et au premier étage, toutes les salles dans lesquelles on va se promener.
00:15:20 - Ça permet de faire le tour complet des quatre côtés.
00:15:22 - Voilà. Alors, comment je pourrais vous expliquer une façade ?
00:15:26 Moi, je tourne le dos à une façade, c'était l'entrée.
00:15:30 À ma gauche, on dirait que c'était des ucuries, peut-être, je ne sais pas.
00:15:33 - Non, il n'y a pas eu d'animaux ici.
00:15:35 - Il n'y a pas eu d'animaux du tout.
00:15:36 Donc le monsieur qui habitait là, ou les personnes qui ont habité là,
00:15:39 ils avaient des sous quand même.
00:15:41 - Depuis 1975, c'était déjà le musée.
00:15:44 Ça avait donc subi certaines améliorations, aménagements.
00:15:48 Précédemment, ça a été effectivement, pendant une grande partie du XXe siècle,
00:15:51 le siège des EDF.
00:15:53 D'abord, à la fin du XIXe, ça a été le siège d'une société privée,
00:15:58 avant qu'EDF existe, qui a eu l'avantage d'éclairer la ville de Mande,
00:16:05 qui a été la première préfecture de France à être éclairée à l'électricité.
00:16:09 Alors, on n'était pas les premiers sur beaucoup de points,
00:16:12 mais en termes d'éclairage public, c'est-à-dire les réverbères,
00:16:15 eh bien on a été la première préfecture de France à les avoir éclairées à l'électricité.
00:16:19 Et l'électricité était fabriquée ici.
00:16:22 Il y avait une cheminée, comme dans les régions minières,
00:16:25 qui dépassait largement le bâtiment,
00:16:27 parce que cette électricité était fabriquée à partir du charbon.
00:16:31 Et puis après la guerre, cette société, comme beaucoup d'autres en France,
00:16:34 a été nationalisée, et la dissolution de toutes ces sociétés provinciales
00:16:38 est devenue EDF.
00:16:40 C'est donc devenu le siège de EDF.
00:16:42 Et le directeur de EDF habitait ici,
00:16:45 et le personnel et les fourgons EDF étaient ici.
00:16:48 Et ça, ça a connu une autre mutation au début des années 70,
00:16:55 où la Société des Lettres, qui avait un musée à l'extérieur de la ville,
00:16:58 et qui était un peu désuet,
00:17:00 a considéré que ce bâtiment, qui est à l'origine d'un hôtel particulier
00:17:04 d'une famille qui s'appelait Buisson de Rossouche,
00:17:06 dont on a l'année et les armoiries là,
00:17:09 le président de la Société des Lettres,
00:17:12 donc le 13ème président, a considéré qu'il fallait y déplacer le musée.
00:17:16 Il a donc acheté à EDF son siège social,
00:17:20 EDF étant parti à l'extérieur,
00:17:22 et c'est devenu le musée Ignion-Fabre pendant 25 ans.
00:17:26 - D'accord.
00:17:27 Et l'histoire de la Renaissance...
00:17:30 - Voilà, comment ça a changé de nom.
00:17:32 - ... est intéressante, parce qu'après, pendant une période
00:17:34 de quelques années de fermeture, après 95,
00:17:37 c'est au moment des élections régionales de 2004,
00:17:42 où Georges Frèche, le grand homme qu'on connaît dans la région,
00:17:47 au moins dans le Languedoc et le Roussillon,
00:17:50 il a eu la volonté de prendre Alain Bertrand
00:17:56 comme adjoint sur sa liste,
00:17:59 et donc en venant ici, il a pu visiter ce qui restait du musée,
00:18:04 et donc il a dit "il faut un musée à la Lauzère".
00:18:07 C'était un gueulard, Georges Frèche.
00:18:08 - Je me souviens, je l'ai connu.
00:18:10 - Il était fort en voie, et donc il fallait un musée à la Lauzère,
00:18:13 et donc l'histoire est repartie de là,
00:18:15 et Alain Bertrand, en 2008, réélu maire,
00:18:17 donc il a relancé le projet,
00:18:21 avec la Société des Arts et Lettres, bien évidemment,
00:18:23 avec les amis du musée Ignion-Fabre,
00:18:26 avec les amis de Victorin-Gallière aussi,
00:18:29 puisqu'il y a plusieurs associations qui ont oeuvré
00:18:31 pour que ça puisse partir de l'avant,
00:18:33 et donc il a fallu une petite vingtaine d'années
00:18:35 pour que le projet arrive à la réalisation.
00:18:38 Ça a été très lourd, très critiqué,
00:18:41 forcément localement, surtout pas de musée,
00:18:44 ça servait à rien.
00:18:45 - Ah ouais ?
00:18:46 - Oui, ça a été ça, moi, depuis 2016,
00:18:49 je l'ai vécu au premier horloge.
00:18:52 - Ah ouais, c'est dingue.
00:18:53 C'est bizarre, pourquoi ?
00:18:54 Pourquoi est-ce que les gens bloquent comme ça ?
00:18:56 - Ce sont des postures politiciennes.
00:18:57 - Souvent, oui.
00:18:58 - À partir du moment où la majorité qui est en place est pour ce projet,
00:19:02 l'opposition est convaincue qu'elle doit s'opposer à tout,
00:19:05 et du coup, des fois, tombe dans la bêtise.
00:19:08 - Oh, c'est nul.
00:19:09 - Ah ouais ?
00:19:10 - Il rigole.
00:19:11 Non, mais c'est vrai, vous avez raison,
00:19:13 c'est ça qui est compliqué en France.
00:19:15 Tous les pays du monde...
00:19:17 - Vu le résultat, il a été inauguré, le maire l'a rappelé,
00:19:20 donc il y a quelques mois, il n'y a pas encore un an,
00:19:22 tous les résultats sont au-delà de toutes les espérances.
00:19:25 Il y a, je crois, 10 ou 15 musées, pas davantage,
00:19:28 qui sont gratuits en France, dont celui-ci.
00:19:30 - C'était une volonté politique.
00:19:32 - Il a fait très mauvais, donc il a encore pulvérisé sa fréquentation journalière.
00:19:37 Expliquer aujourd'hui qu'il ne fallait pas de musée en France
00:19:41 alors qu'elle en avait en 1836, c'est une hérésie.
00:19:44 - Ah ouais, mais c'est bizarre que les gens s'entêtent.
00:19:46 - C'est un atout pour le territoire, en plus,
00:19:48 parce que le musée, ici, le musée du Gévaudan,
00:19:50 c'est vraiment un musée de territoire,
00:19:52 donc chacun qui a un bout d'identité dans les Cévennes
00:19:55 ou sur la Margeride ou sur le Brac
00:19:57 ou dans les Gorges-aux-Cosses,
00:19:58 il peut retrouver un bout de son identité ici.
00:20:00 - Ouais, parce que là, on a plusieurs régions, en fait.
00:20:03 Alors lesquelles, lesquelles ?
00:20:05 Le Cosse, vous avez dit, il y a le Cosse.
00:20:07 - Voilà, les Grands-Cosses, donc les gens essorvetaires.
00:20:09 Le Brac, donc, à l'ouest.
00:20:11 Au nord-est, la Margeride.
00:20:14 Et puis au sud-est, les Cévennes.
00:20:17 La grande partie des Cévennes se retrouve en Lauserre,
00:20:19 comme la grande partie de le Brac aussi est lausérienne.
00:20:21 On le revendique haut et fort.
00:20:23 Et puis on a les Gorges-du-Tarn, par exemple,
00:20:25 ou les Gorges-de-la-Jonte.
00:20:27 Voilà, ça constitue, en termes de géologie,
00:20:30 d'histoire, de patrimoine, de climat,
00:20:33 différentes choses ici dans ce département
00:20:35 qui sont intéressantes.
00:20:37 - Et alors dans les salles qu'on a visitées hier après-midi,
00:20:39 on trouve justement des échos de toutes ces régions-là ?
00:20:43 - On trouve, justement.
00:20:45 Ce que je vous disais, c'est que chacun,
00:20:47 un Cévenant va pouvoir retrouver un bout de son identité
00:20:49 ici dans ce musée.
00:20:51 - Ce matin, je suis allé voir Betty, donc,
00:20:53 j'ai acheté un petit bouquin.
00:20:54 Parce que j'aime pas qu'on m'offre des trucs, ça m'énerve.
00:20:56 En général, les gens qui font ce métier-là,
00:20:58 ils se font offrir le bouquin à manger le midi,
00:21:00 des trucs comme ça, mais j'aime pas.
00:21:02 - C'est pas dans votre culture.
00:21:04 - Donc j'ai acheté un petit sac, vachement bien,
00:21:06 pour Ninon, une de nos filles,
00:21:08 et le livre.
00:21:10 Parce que comme physiquement, je peux pas me déplacer
00:21:12 à l'EHPAD, ils m'ont pas donné un déambulateur,
00:21:14 donc je peux pas bouger. - Pas encore.
00:21:16 - Oh, c'est dommage.
00:21:18 Non, je rigole. Ils me ramènent 18h à l'EHPAD.
00:21:20 Je peux être à l'heure, je déconne pas.
00:21:22 Et donc j'ai, par exemple, les cheveux
00:21:24 du tumulus de Fréchinelle. - Non mais ça, c'est extraordinaire.
00:21:26 - C'est une exception mondiale.
00:21:28 - Ah mais oui !
00:21:30 Et donc c'est des cheveux,
00:21:32 vous allez me raconter, c'est des cheveux
00:21:34 vers 3000 ans avant Jésus-Christ,
00:21:36 je m'en souviens très bien. J'étais là.
00:21:38 - Et oui. - Donc, des cheveux
00:21:40 intacts,
00:21:42 qui ont été retressés.
00:21:44 Y a une petite photo, là, devant moi,
00:21:46 je vais la montrer, puisqu'il filme la radio.
00:21:48 Bah, tu la montreras tout à l'heure.
00:21:50 - Et alors ? - Y a d'autres objets précieux,
00:21:52 qui ne sont pas dans l'exposition permanente.
00:21:54 Ils sont trop fragiles. - Non, non, non.
00:21:56 - Mais ils ont été découverts
00:21:58 au Fréchinelle, c'est-à-dire dans un dolmen.
00:22:00 Et le Fréchinelle est
00:22:02 un village qui est sur le bord du Côte de Sauveterre,
00:22:04 à vol d'oiseaux de Mande,
00:22:06 on va dire 15 km au sud.
00:22:08 Et on est une région
00:22:10 très connue pour
00:22:12 son patrimoine mégalithique,
00:22:14 c'est-à-dire ses dolmens et ses menhirs.
00:22:16 Après Carnac,
00:22:18 c'est nous. - D'accord.
00:22:20 - Et ils sont plus beaux, les nôtres.
00:22:22 - Oui. - Parce qu'ils sont plus gros.
00:22:24 - Pour bien en parler, on fait une petite pause, et on en parle juste après,
00:22:26 tous les trois. Voilà.
00:22:28 Donc, Gerard Klein, il est pas tout seul.
00:22:30 Il a réponse à tout, hein, M. Le Maire, il me dit, il me parlait d'Antoine,
00:22:32 qui est là, qui me dit "Est-ce que t'as le retour des deux messieurs
00:22:34 dans ton casque ?" - Bien sûr, bien sûr, j'ai tout, moi.
00:22:36 - Non, non, non, non, non, non, moi j'avais qu'un retour.
00:22:38 Il a 21 ans,
00:22:40 il a réponse à tout, il est sévère.
00:22:42 Non, non, mais il travaille vachement bien. Donc, c'est mon guide,
00:22:44 en fait, etc. On revient, deux minutes,
00:22:46 puis après, vous nous enverrez, M. Le Maire,
00:22:48 vous nous présenterez les femmes qui nous regardent,
00:22:50 une, deux, trois, quatre, bon, Betty, on la connaît,
00:22:52 les deux autres, je connais pas,
00:22:54 et la dame non plus. En fait, je connais personne, ici.
00:22:56 On termine avec les cheveux,
00:22:58 parce que ça, je trouve ça incroyable,
00:23:00 quand même. Donc, évidemment, ils sont pas exposés,
00:23:02 ici, parce qu'ils vont se détériorer.
00:23:04 - Ils sont aux réserves. - Ah, ouais, ouais.
00:23:06 Et donc, c'est des cheveux tressés ?
00:23:08 - C'est des cheveux tressés, qui ont 5000 ans.
00:23:10 - Qui ont 5000 ans, et qui n'ont pas... Les gens étaient incinérés,
00:23:12 aussi, à l'époque ? - Oui, les gens étaient incinérés.
00:23:14 - C'est écrit dans le bouquin. - Et les cheveux n'étaient pas
00:23:16 tous seuls. Il y avait, bien sûr, toute la sépulture,
00:23:18 mais on pense que...
00:23:20 Il y en avait même, c'était les sepultures par étage,
00:23:22 dans les dolmenes, et les pierres
00:23:24 plates ont arrêté
00:23:26 la combustion, le reste a
00:23:28 disparu, et seuls les cheveux
00:23:30 qui se sont retrouvés sous une pierre, un peu comme une tendelle,
00:23:32 se sont retrouvés
00:23:34 non-consumés. Et c'était les cheveux,
00:23:36 a priori, de femmes, puisqu'ils sont
00:23:38 tressés. - Tressés. - Donc, de quelqu'un
00:23:40 qui était certainement
00:23:42 un dignitaire d'il y a 5000 ans,
00:23:44 et qui était donc dans une sépulture qui
00:23:46 correspondait à son rang social, et
00:23:48 il n'y a pas d'équivalent sur la planète de
00:23:50 cheveux aussi vieux, notamment,
00:23:52 enfin, en Europe, peut-être que chez les Égyptiens,
00:23:54 avec quelques moubis, il y a quelques cheveux qui traînent,
00:23:56 mais chez nous, et en
00:23:58 Occident, ce sont les cheveux les plus anciens.
00:24:00 - Ah oui, oui, donc... - Ils ont été découverts
00:24:02 par un archéologue qui s'appelait
00:24:04 Morel, qui était le président
00:24:06 de la Société des Lettres de l'époque,
00:24:08 et qui est par ailleurs médecin,
00:24:10 sénateur, et c'est lui qui a fait cette découverte
00:24:12 avec une équipe. On a le
00:24:14 détail particulier du jour où
00:24:16 on a découvert cela. - Et vous avez vécu,
00:24:18 vous, déjà, des découvertes comme ça ? - Non, parce que moi, je ne donne pas
00:24:20 dans l'archéologie. - Oh, c'est drôle. - J'ai vraiment
00:24:22 plusieurs de mes prédécesseurs. - Ah, c'est vrai que...
00:24:24 - J'ai fouillé en... Je nomme
00:24:26 à javole, mais je n'ai pas trouvé grand-chose.
00:24:28 - Non. [Rires]
00:24:30 Non, mais alors, vous voyez, la découverte
00:24:32 comme ça, la découverte...
00:24:34 Le pêcheur fait des découvertes, par
00:24:36 exemple. - Tous les jours, je
00:24:38 découvre, justement, que...
00:24:40 - Ah, ben ça, c'est... - ...que nous avons vu ça dans nos réserves.
00:24:42 - Extraordinaire. Si, si, mais dans
00:24:44 le petit bouquin, il y a des trucs vachement bien.
00:24:46 Et il y a aussi la tête
00:24:48 d'ours, là-haut. - Ah oui, on en a deux.
00:24:50 - Ah oui, c'est vrai ? Donc il y en a une dans les réserves,
00:24:52 encore ? - Exactement, oui.
00:24:54 - Et ben, les réserves, on ne peut pas les voir, on ne peut pas...
00:24:56 - Ah ben, ce n'est pas sur place. Ça a été
00:24:58 un programme précédent qui a
00:25:00 précédé celui du musée, parce qu'il a fallu
00:25:02 rapatrier ses collections, qui étaient stockées
00:25:04 dans un vieux château humide
00:25:06 du nord de la Lauserre. Donc la mairie
00:25:08 demande à rapatrier les collections une fois
00:25:10 qu'on les lui a confiées. Elle a
00:25:12 fait construire des réserves neuves
00:25:14 qui sont à l'extérieur pour ne pas obéir
00:25:16 les mètres carrés ici. Donc elles
00:25:18 sont à, mettons, 3 km à
00:25:20 vol d'oiseau. Neuves,
00:25:22 tout à fait
00:25:24 adaptées aux normes d'aujourd'hui. Et donc,
00:25:26 en termes de crâne d'ours,
00:25:28 15 000 ans, 18 000 ans,
00:25:30 ou plus, il y en a un au musée... - C'est marqué 12 000 ans.
00:25:32 - Au réserve.
00:25:34 - 12 000 ans, Nicolas Jelliot.
00:25:36 - Alors s'il est là, c'est qu'il a été découvert en Lauserre, évidemment.
00:25:38 - Oui, oui. - Après, on lui met des mèches de cheveux.
00:25:40 - Évidemment. Ah, je trouve ça incroyable.
00:25:42 Mais les choses, ça m'a surpris.
00:25:44 Bon alors, monsieur le maire,
00:25:46 vous restez là.
00:25:48 Betty, je la connais, je radote.
00:25:50 Quelle personne voulez-vous maintenant...
00:25:52 - Je ne sais pas si vous voulez continuer sur le patrimoine.
00:25:54 - On dirait un examen, regarde,
00:25:56 les filles, elles sont en face. En fait,
00:25:58 j'ai une table devant moi, avec à droite
00:26:00 le monsieur... - Chevalier.
00:26:02 - Monsieur Chevalier, pardon.
00:26:04 À gauche, monsieur le maire.
00:26:06 Et en face de moi, les 4 filles
00:26:08 qui sont là, alors je ne sais pas...
00:26:10 Ça fait un peu examen oral.
00:26:12 Bon alors, la jeune femme
00:26:14 avec la veste verte, si vous voulez venir...
00:26:16 - Vous allez passer votre examen. - Non, non, restez là.
00:26:18 - Non, vous allez continuer à parler du patrimoine.
00:26:20 - Oui, oui. - Avec Nelly Lafond.
00:26:22 - Oui, oui. Venez, si vous prenez
00:26:24 cette place-là, ça sera plus pratique pour moi.
00:26:26 Voilà.
00:26:28 [Musique]
00:26:30 - Ouais, merci, Djamel, il est trop fort.
00:26:34 Il se trouve, Djamel.
00:26:36 Bon, je vais laisser parler un tout petit peu
00:26:38 le jeune homme qui est là, parce qu'il a
00:26:40 absolument besoin de dire
00:26:42 Sud Radio 101.9 à Mande.
00:26:44 Il a absolument besoin de dire "On est à Mande".
00:26:46 Qu'est-ce que tu veux dire encore ?
00:26:48 - Non, mais pour écouter, voilà, nos auditeurs,
00:26:50 s'ils veulent nous écouter du côté de Mande, en Lauser,
00:26:52 101.9, pour nous retrouver, et même
00:26:54 pour nous voir en direct sur le site de sudradio.fr.
00:26:56 On est en direct du musée de Gévaudan
00:26:58 qui nous accueille, le tout nouveau musée qui a ouvert il n'y a même pas un an.
00:27:00 On en parlait à l'instant, et on va continuer
00:27:02 d'en parler avec vous, Gérard, et vos invités.
00:27:04 - Il me bouge pas, il est trop fort, il est trop fort.
00:27:06 Il fait comme à la radio. Il fait que tout le monde se bouge.
00:27:08 - Il est à bon école avec vous ?
00:27:10 - Ben, je sais pas, on verra. - Alors, vous avez un petit
00:27:12 vécu ? - Ah non, mais alors,
00:27:14 l'expérience qu'il a, lui, par exemple, dans
00:27:16 les iPhones et avec Internet, moi, je ne l'ai pas.
00:27:18 - Ah ben, évidemment. - C'est top. On est parfaitement complémentaires.
00:27:20 - Il n'a pas son permis, donc c'est moi qui conduis.
00:27:22 La vieille déesse. - La belle déesse jaune
00:27:24 qui est devant. - Exactement.
00:27:26 Et alors, le grand monsieur avec le tee-shirt
00:27:28 là-bas, le short jaune, il vous a des
00:27:30 grands signes. Pourquoi, à vous, là,
00:27:32 ma voisine ? - Parce que j'ai essayé de le
00:27:34 faire venir pour discuter avec
00:27:36 nous. Il est aussi avec
00:27:38 Elisabeth Minet-Reynold qui est
00:27:40 élue à la Ville de Mande et qui est présidente
00:27:42 du pays d'art et d'histoire. Donc, on aurait pu
00:27:44 échanger tous ensemble, voilà,
00:27:46 sur le patrimoine et la culture
00:27:48 à Mande. - Président ?
00:27:50 Moi, je ne voudrais pas être président de quoi que ce soit.
00:27:52 C'est lourd. - Oui, mais
00:27:54 on est tout à fait d'accord, mais il faut trouver,
00:27:56 il faut qu'il y en ait qui aillent. - Ah oui.
00:27:58 - Et des fois, ils ont du mal à partir parce qu'il n'y a personne pour les
00:28:00 remplacer. - Ah ben oui, c'est vrai.
00:28:02 - Si personne ne veut être président, comment on tourne ?
00:28:04 - Et ça ne vous embête pas d'être président, vous ?
00:28:06 - Ah ben, je cherche une succession et j'ai
00:28:08 du mal à le trouver. - Vous n'avez pas une tête de président,
00:28:10 vraiment. C'est plutôt un compliment. - Ça, c'est sympathique.
00:28:12 - Ah oui, vraiment. Il y a une telle
00:28:14 légèreté dans le regard. C'est vrai, hein, le monsieur.
00:28:16 Mais vous aussi, vous êtes timide ?
00:28:18 - Oui.
00:28:20 - Ah ben ouais, vous pourriez être ma petite fille.
00:28:22 Non, mais pourquoi vous êtes timide comme ça ?
00:28:24 À l'école, vous étiez comment ? - J'étais timide.
00:28:26 - Ah ben non, tu vois, elle parle
00:28:28 et elle repose le micro. Je vais vous tenir le micro.
00:28:30 - Non, non, non. - Donc, à l'oral,
00:28:32 vous n'étiez pas bonne, en fait.
00:28:34 - Ben, ça va, je...
00:28:36 Avec les années, on s'améliore
00:28:38 quand même. - Qu'est-ce que vous avez raté comme genre
00:28:40 d'oral, par exemple ? - J'en ai raté aucun.
00:28:42 La preuve en est, c'est que je suis là.
00:28:44 - Alors, vous avez fait
00:28:46 quel genre d'études ? - J'ai fait des études
00:28:48 d'histoire de l'art. - À quel endroit ?
00:28:50 Ici ? - À Toulouse.
00:28:52 À Barcelone et puis Toulouse.
00:28:54 Et puis, voilà. Après, j'ai
00:28:56 attaqué de travailler ici.
00:28:58 - Et pourquoi à Barcelone ?
00:29:00 - Pour apprendre l'espagnol
00:29:02 et découvrir
00:29:04 une autre culture.
00:29:06 - Et alors, vous aviez quel âge quand vous êtes
00:29:08 partie à Barcelone ? - J'avais 18 ans.
00:29:10 Voilà. - Et vous habitez où ?
00:29:12 - Ben, dans un
00:29:14 appartement à Barcelone.
00:29:16 - Ici, en France, pourquoi vous avez quitté vos parents ?
00:29:18 - Ah ben, pour...
00:29:20 Voilà, pour découvrir d'autres choses.
00:29:22 - Ils étaient tristes ?
00:29:24 - Ben, non, je pense pas. Ils étaient contents pour moi.
00:29:26 - Ils faisaient quoi ?
00:29:28 - Mon père était directeur
00:29:30 d'une coopérative de forêt privée.
00:29:32 Voilà.
00:29:34 - Où ? - Ici. Je suis m'endoisin
00:29:36 d'origine. Ouais, ouais.
00:29:38 Et ma mère était secrétaire.
00:29:40 Voilà.
00:29:42 - Les forêts privées, donc il était dehors tout le temps ?
00:29:44 - Exactement, ouais, ouais.
00:29:46 - Est-ce qu'il a vu arriver les nouvelles machines
00:29:48 pour couper ? La machine qui coupe,
00:29:50 qui enlève les poils, c'est tout ça ?
00:29:52 - Bien sûr. Ouais, ouais, ouais, bien sûr.
00:29:54 - Pourquoi ? - Ah, on m'entend plus.
00:29:56 On m'entend plus, on me dit. Donc, on change de micro.
00:29:58 Et là, ça marche. Bon, OK, ça marchait pas.
00:30:00 Donc, on m'entendait pas, mais c'est pas grave.
00:30:02 Donc, on parlait de votre papa, qui était
00:30:04 gestionnaire, enfin, de forêt.
00:30:06 - De forêt privée.
00:30:08 - Donc, il était tout le temps dehors. - C'est ça.
00:30:10 Enfin, dehors et puis aussi,
00:30:12 travail de bureau, évidemment, pour gérer une coopérative.
00:30:14 Mais, voilà,
00:30:16 le territoire lausérien est
00:30:18 à un fort pourcentage de forêts privées.
00:30:20 - Et il était chasseur ?
00:30:22 - Un petit peu, oui.
00:30:24 - Ah, ouais. Oh, ça devait être chouette de passer
00:30:26 sa vie dans les bois, quand même. - Ah, ben, oui.
00:30:28 - Pour lui. Et donc, vous partez, 18 ans,
00:30:30 tac, vous allez en Espagne.
00:30:32 - C'est ça. Pour un an, apprendre
00:30:34 l'espagnol et apprendre à peindre.
00:30:36 Et après, je reviens en France,
00:30:38 à Toulouse, pour attaquer mes études
00:30:40 d'histoire de l'art. Voilà. - Et vous peignez
00:30:42 toujours ? - Non. Je ne peins plus.
00:30:44 - Ah, ouais. C'est difficile, hein, de trouver le temps.
00:30:46 C'est surtout dans la tête, quoi.
00:30:48 - Ouais. Exactement. - La disponibilité.
00:30:50 Donc, votre rôle, ici, dans
00:30:52 cet énorme musée magnifique,
00:30:54 exactement, c'est quoi ?
00:30:56 - Alors, moi, je suis
00:30:58 chef de projet du pays d'art et d'histoire
00:31:00 Mandelot-Angévaudan,
00:31:02 qui est un label national.
00:31:04 Je ne sais pas si
00:31:06 les auditeurs connaissent, mais c'est un label
00:31:08 national qui est donné par le ministère de la Culture,
00:31:10 qui qualifie
00:31:12 les territoires qui ont un fort patrimoine
00:31:14 et qui ont surtout
00:31:16 envie de s'engager dans une démarche
00:31:18 de valorisation et d'animation.
00:31:20 Donc, à l'origine,
00:31:22 la ville de Mande avait le label "Ville d'art".
00:31:24 Ce label "Ville d'art" est devenu
00:31:26 assez vite obsolète, donc, dans les années 80,
00:31:28 et a été remplacé par le label "Ville d'art et
00:31:30 d'histoire", puis "Pays d'art et d'histoire",
00:31:32 pour qualifier les territoires
00:31:34 un peu plus larges.
00:31:36 Et donc, le Pays d'art et d'histoire
00:31:38 a été créé en 2004, à l'initiative
00:31:40 des élus
00:31:42 mandois et de l'élu de la culture
00:31:44 à l'époque, qui est
00:31:46 Jean-Marc Chevalier.
00:31:48 - Qui était ! - Jean-Marc Chevalier.
00:31:50 Voilà. Et donc,
00:31:52 depuis une...
00:31:54 voilà, depuis une petite vingtaine
00:31:56 d'années, on anime 26
00:31:58 communes en Lauserre, dans la
00:32:00 Vallée du Lot, avec Mande, évidemment,
00:32:02 en son centre. Et donc, mon rôle,
00:32:04 c'est de... voilà, c'est d'animer
00:32:06 ce territoire et de porter ce label.
00:32:08 - Et bien, comment on fait pour animer ?
00:32:10 - Alors, on développe une série d'actions,
00:32:12 donc, d'abord, en destination
00:32:14 des habitants, puisqu'on a des
00:32:16 objectifs prioritaires
00:32:18 à atteindre,
00:32:20 donc c'est sensibiliser les habitants à leur cadre
00:32:22 de vie, initier le jeune public
00:32:24 à l'architecture et au patrimoine,
00:32:26 développer un tourisme
00:32:28 de qualité, et
00:32:30 impulser la création contemporaine.
00:32:32 - Tourisme de qualité,
00:32:34 ça veut dire bon couchage et bonne cuisine ?
00:32:36 - Pas que. C'est aussi
00:32:38 et surtout proposition
00:32:40 d'animation de qualité,
00:32:42 avec des visites guidées, menées par des guides
00:32:44 conférenciers agréés, des expositions,
00:32:46 des concerts... - D'accord.
00:32:48 - Voilà. Des rendez-vous
00:32:50 culturels... - Le mot fait peur.
00:32:52 Et sensibiliser
00:32:54 les habitants, c'est quoi ?
00:32:56 - C'est...
00:32:58 C'est leur ouvrir les yeux
00:33:00 sur ce qui les entoure,
00:33:02 ce qu'on ne voit plus parce qu'on passe devant
00:33:04 depuis qu'on est tout petit.
00:33:06 - Comme un couple. - Exactement, voilà.
00:33:08 - C'est vrai ?
00:33:10 - Recréer les patrimoines...
00:33:12 - C'est dommage qu'on puisse pas voir vous rire,
00:33:14 les rires du président, il est top.
00:33:16 Il dégage une énergie incroyable.
00:33:18 - Tout à fait. - Vraiment.
00:33:20 Et alors ? C'est difficile, le sensibilisme.
00:33:22 Quand on habite dans un endroit,
00:33:24 que ce soit l'Auvergne ou ailleurs ou ici,
00:33:26 ça nous échappe, quoi.
00:33:28 Les gens, ça leur échappe, vraiment.
00:33:30 "C'est tellement beau, mais c'est tellement beau ici."
00:33:32 Ah bon ? - Oui. - C'est un regard de Parisien,
00:33:34 en fait. - C'est ça, on a besoin
00:33:36 des fois du regard extérieur pour se rendre
00:33:38 compte de ce qu'on a sous les yeux. - Ah, encore,
00:33:40 faut-il accepter le regard extérieur ?
00:33:42 - Oui. Mais si c'est un regard bienveillant,
00:33:44 y a pas de souci.
00:33:46 - D'accord, mais il faut que la bienveillance
00:33:48 soit remise un peu au goût du jour, quoi.
00:33:50 - Non, parce que même pour un... M. le Président,
00:33:52 même pour une entreprise comme ce musée,
00:33:54 la bienveillance, ça doit pas être facile
00:33:56 à acquérir, hein. - Comme l'a rappelé
00:33:58 le maire, y a eu quelques embûches.
00:34:00 - Ah ouais ? - Y a eu d'ailleurs plusieurs maires
00:34:02 pour se succéder sur cette affaire,
00:34:04 plusieurs présidents de région, qui tous ont tenu
00:34:06 la parole du prédécesseur
00:34:08 sans sa 27 années
00:34:10 de fermeture et 10 ans
00:34:12 de chantier, 3... 10 ans de réflexion,
00:34:14 3 ans de chantier. - Et pourquoi
00:34:16 les gens, je sais pas, bloquent
00:34:18 comme ça même l'accueil dans les campagnes
00:34:20 des... On va dire un citadin qui reprend une ferme
00:34:22 ou un truc comme ça, puisqu'hier on avait Linda.
00:34:24 Linda, elle est suédoise, on était à
00:34:26 Brioude, donc elle est jeune,
00:34:28 elle a une énergie incroyable,
00:34:30 elle se lève à 4h, 5h du matin,
00:34:32 suédoise, elle est venue
00:34:34 en Auvergne, à côté de Brioude, avec son mari,
00:34:36 ils avaient rien... Ils étaient pas du tout
00:34:38 paysans, quoi. Ils ont racheté une ferme
00:34:40 au moment du Covid.
00:34:42 Donc ça a été bien tombé, enfin bon, peu importe.
00:34:44 Et ils s'en sortent, quoi.
00:34:46 Ils travaillent, et petit à petit
00:34:48 ils vont être admis
00:34:50 dans le pays.
00:34:52 Mais c'est pas évident d'être accepté,
00:34:54 parce que malgré tout, toute votre vie,
00:34:56 moi je le sais, on est parisiens.
00:34:58 T'es le parisien.
00:35:00 Et puis vous, vous êtes sûrement un peu la parisienne.
00:35:02 - Ah non, pas du tout.
00:35:04 Je suis mandoise d'origine.
00:35:06 - T'attends, t'attends. - Attention.
00:35:08 - Ah moi je suis d'ici. - Ah c'est bon.
00:35:10 - Donc j'ai pas de soucis de passeport.
00:35:12 - Ah ouais, mais exactement.
00:35:14 C'est vachement important
00:35:16 dans la France, vraiment.
00:35:18 Accepter le parisien, enfin l'étranger.
00:35:20 Et c'est pour ça que je dis, on est à 300 kilomètres
00:35:22 par rapport au centre de la France,
00:35:24 pour oublier un peu cette étiquette
00:35:26 de parisien. Donc vous, vous êtes d'ici.
00:35:28 Et alors, dans votre vie,
00:35:30 vous êtes toute jeune, vous allez...
00:35:32 - Non, pas trop.
00:35:34 - Oh !
00:35:36 Oh la personne ! Vous avez 30.
00:35:38 - Mais non ! Je suis beaucoup plus vieille que ça.
00:35:40 - 60.
00:35:42 - Je sais pas, même pas, mais...
00:35:44 - Non, je rigole. Vous êtes toute jeune.
00:35:46 - J'ai largement 10 ans de plus que 30.
00:35:48 - Alors, non, non, je cours du...
00:35:50 Non, non. Mais moi j'ai des filles qui sont
00:35:52 plus âgées que moi. Non, c'est important.
00:35:54 Elles ont de grandes, belles silhouettes.
00:35:56 J'ai que des filles, moi, de toute façon.
00:35:58 Les filles, elles sont grandes, comme moi je vous dirais,
00:36:00 à qui elles peuvent ressembler à personne, à vous-même.
00:36:02 Voilà. Elégantes et tout, souriantes,
00:36:04 avec de la réserve. Les filles, elles ont toujours
00:36:06 de la rigolade en réserve.
00:36:08 Elles regardent avec l'air intimidée comme ça,
00:36:10 en fait, non, non, elles se marrent bien à l'intérieur.
00:36:12 Mais l'important dans la vie, c'est de garder le rire,
00:36:14 je disais hier, à l'intérieur. C'est bien.
00:36:16 Bon, alors, les 3 personnes qui sont là,
00:36:18 maintenant, vous me conseilleriez qui ?
00:36:20 Le petit, le 26 ans, les études,
00:36:22 on verra après. Lui, il a une carrière
00:36:24 à faire. Non ? A moins que vous...
00:36:26 Ben, vous votez tous les deux, monsieur le Président.
00:36:28 Alors, attendez, on fait les pubs et puis après,
00:36:30 vous choisissez quelqu'un.
00:36:32 D'accord ? Bon, alors, les deux
00:36:34 sont partis. Le Président, mais il est pas loin,
00:36:36 il est resté. Et la grande jeune fille aussi.
00:36:38 Elles sont parties, toutes les deux.
00:36:40 Et, à ma gauche, à ma droite, 2 filles.
00:36:42 Alors, vous êtes qui, les filles ?
00:36:44 Ah, qui sommes-nous ? Oui.
00:36:46 Nous sommes bien connues à Mande, apparemment.
00:36:48 Ah ben oui, mais moi, je débute. On est arrivés hier après-midi, alors.
00:36:50 Ça va, nous, on vous connaît,
00:36:52 vous ne nous connaissez pas, on vous pardonne.
00:36:54 Donc moi, c'est Charlotte Courchinou, je suis coprésidente
00:36:56 du comité des fêtes de Mande.
00:36:58 La vache ! Coprésidente !
00:37:00 Et vous ? Moi, je suis Martine Nalabom,
00:37:02 je suis secrétaire du comité des fêtes.
00:37:04 Bon. Alors, vous faites quoi le matin,
00:37:06 le midi, le soir, par exemple ? Vous avez des familles,
00:37:08 des enfants à gérer, un mari ?
00:37:10 Accessoirement, on travaille.
00:37:12 Là, je suis en libérale, je me suis, hop,
00:37:14 débrouillée pour faire mes passions et venir ici.
00:37:16 C'est quoi, vos passions ? Infirmière libérale.
00:37:18 Ah, c'est dur. Non, ça va.
00:37:20 C'est vrai ? Oui. Vous faites de la route ?
00:37:22 Non, je reste sur Mande, donc ça va.
00:37:24 Ah bon. Et vous ? Moi, je suis à la retraite.
00:37:26 Vous faisiez quoi, avant ?
00:37:28 Aide-soignante. Ah, d'accord.
00:37:30 Donc c'est comme ça que vous vous êtes rencontrées, peut-être ?
00:37:32 Non, pas du tout. Pas du tout. D'accord.
00:37:34 C'est pas du tout. J'ai perdu. Et alors, une journée pour vous,
00:37:36 à gauche, c'est quoi ?
00:37:38 Une journée pour moi, c'est se lever tôt,
00:37:40 aller m'occuper des patients,
00:37:42 rentrer à midi, m'occuper de mes enfants.
00:37:44 Et en ce moment, on est en plein rush des Fêtes de Mande.
00:37:46 Donc gérer l'après-midi,
00:37:48 tous les soucis, la technique.
00:37:50 Et le soir,
00:37:52 repartir sur ma tournée.
00:37:54 Et après, c'est comme ce soir, réunion du comité
00:37:56 des Fêtes de Mande, et après, anniversaire
00:37:58 de mon fils. Voilà.
00:38:00 D'accord. Et vous ? Moi, c'est un peu plus tranquille,
00:38:02 puisque à la retraite,
00:38:04 j'ai plus de temps, mais bien occupée par le comité des Fêtes
00:38:06 et d'autres associations dans lesquelles je suis.
00:38:08 Alors, vous avez combien de personnes à gérer
00:38:10 dans le comité des Fêtes, par exemple ?
00:38:12 73.
00:38:14 Donc, des bénévoles ? 73 bénévoles.
00:38:16 Tout le monde est bénévole. Et ils sont chargés de faire quoi,
00:38:18 exactement ? Eh bien, d'animer
00:38:20 avec nous, enfin, de réfléchir
00:38:22 à la programmation, à ce qu'on va faire. Là,
00:38:24 les Fêtes de Mande, c'est sur 4 jours, par exemple, du 18 au
00:38:26 21 août. C'est les 70 ans.
00:38:28 Donc, il faut une belle programmation,
00:38:30 des nouveautés, il faut réfléchir à ce qu'on peut
00:38:32 amener de nouveau,
00:38:34 amener un peu de jeunesse aussi.
00:38:36 Alors, il y a quoi ? Des défilés, des gens qui chantent,
00:38:38 des gens qui dansent ? Des chevaux ?
00:38:40 Oui, le vendredi soir, une élection de Miss Mande.
00:38:42 On reste traditionnels. Ah, c'est bien, c'est bien.
00:38:44 Vachement bien. Elles viennent d'où, les filles ?
00:38:46 De la région, de loin ? Elles viennent de Mande.
00:38:48 Donc, elles habitent Mande et la communauté
00:38:50 de communes. Très bien. C'est normal.
00:38:52 Donc, cette année, en plus, on en a une qui a été élue Miss
00:38:54 Lauzère et qui a été finaliste de Miss Languedoc.
00:38:56 Ah, ouais ! On a été voir
00:38:58 un vendredi. C'est comment son prénom ?
00:39:00 Fiona Page, qu'on félicite encore
00:39:02 pour son parcours. C'est ce que j'allais dire. Voilà, bravo.
00:39:04 Et alors, ensuite, comme genre d'animation,
00:39:06 de fêtes ? Après, il y a des groupes
00:39:08 qui viennent un peu de partout de la
00:39:10 France. Donc, on a du groupe brésilien,
00:39:12 caribéen, antillais,
00:39:14 thaïsien.
00:39:16 On fait des chars aussi. Il y a des chars qui sont
00:39:18 faits par les bénévoles toute l'année.
00:39:20 Et sur ces chars, il va y avoir des enfants qui vont jeter
00:39:22 des confettis. Et entre chaque char, il y a des
00:39:24 groupes musicaux qui dansent, qui chantent.
00:39:26 C'est le soleil.
00:39:28 Cette année, ça va être...
00:39:30 Ah oui, il va falloir...
00:39:32 Elle a le visage parfait
00:39:34 pour parler de ça. Un sourire
00:39:36 magnifique. C'est vrai.
00:39:38 Une présidente super. Et vous, il n'y a pas trop de paperasse
00:39:40 à faire ? Un petit peu, mais bon,
00:39:42 c'est normal. Et puis,
00:39:44 ça se fait.
00:39:46 Je suis bien aidée aussi.
00:39:48 Et alors maintenant,
00:39:50 dans le musée magnifique,
00:39:52 c'est top. Vraiment.
00:39:54 C'est vrai que le Louisiana, à côté de Copenhague,
00:39:56 il y a un peu la même ambiance,
00:39:58 je veux dire, de sérénité.
00:40:00 Tranquille et tout, ici.
00:40:02 C'est un musée qui est vraiment très très beau là-bas.
00:40:04 Par exemple, maintenant,
00:40:06 vous me conseilleriez qui
00:40:08 comme personne, comme invité ?
00:40:10 Le grand, il a l'air sympa, non ?
00:40:12 François, oui, il est plutôt sympa.
00:40:14 Alors, il a toujours été grand comme ça, développé ?
00:40:16 Il a toujours été grand, oui. C'est un grand prof de sport, en plus.
00:40:18 Ah oui ? Ça se voit.
00:40:20 Ce matin, quand on est arrivés, c'était le premier
00:40:22 qui est venu. Il est bavard.
00:40:24 Très sympa.
00:40:26 Il a des gosses, il est marié ?
00:40:28 Oui, il a des gosses, il est marié.
00:40:30 On parle de ça, François.
00:40:32 Il doit avoir des enfants
00:40:34 vachement grands. Non, ça va, parce que
00:40:36 François, il est jeune.
00:40:38 Viens, viens, venez.
00:40:40 Très jeune.
00:40:42 Et vous jouez ?
00:40:44 Le premier arrivé, c'était vous, ce matin ?
00:40:46 Et oui.
00:40:48 Et puis après, je me suis dispersé.
00:40:50 Il y a le président qui est toujours là.
00:40:52 Et vous faites du sport ?
00:40:54 Le petit jeune qui est là,
00:40:56 il faisait du rugby.
00:40:58 Il faisait du rugby, oui, mais il est taillé pour.
00:41:00 Vous aussi ?
00:41:02 Moi, je fais du volley. Je suis un ancien
00:41:04 volleyeur.
00:41:06 Ah, bien.
00:41:08 C'est plus léger, on va dire.
00:41:10 Il faut de la détente.
00:41:12 François.
00:41:14 Elle est moqueuse.
00:41:16 C'est pas le coeur.
00:41:18 Et alors, vous faites quoi, ici ?
00:41:20 Alors, moi, je suis adjoint à la ville
00:41:22 avec la délégation démocratie participative.
00:41:24 C'est-à-dire ?
00:41:26 C'est-à-dire, on a souhaité
00:41:28 développer
00:41:30 le concept de la démocratie participative
00:41:32 sur la ville.
00:41:34 C'est le peuple, en fait.
00:41:36 Oh là là, c'est les pauvres.
00:41:38 Non, pas du tout.
00:41:40 Je rigole, arrête.
00:41:42 On a souhaité, effectivement, remettre le citoyen
00:41:44 au coeur des décisions politiques.
00:41:46 On a mis en place quelques dispositifs,
00:41:48 notamment un budget participatif.
00:41:50 Alors, comment on fait ?
00:41:52 Les journalistes disent
00:41:54 "concrètement".
00:41:56 Tu vois, c'est le beau mot.
00:41:58 Concrètement, on a
00:42:00 prévu une enveloppe de 20 000 euros
00:42:02 pour ce budget participatif.
00:42:04 C'est la deuxième année qu'on le met en place.
00:42:06 La première année, ça a été un petit peu facile
00:42:08 pour nous parce qu'on avait un événement
00:42:10 sur la ville qui nous a permis de lancer
00:42:12 ce budget participatif. C'était le Tour de France
00:42:14 qui est arrivé, effectivement,
00:42:16 sur la ville.
00:42:18 Et donc, on avait lancé ce thème du Tour de France
00:42:20 sur ce premier budget participatif
00:42:22 et les citoyens,
00:42:24 les associations, pouvaient
00:42:26 proposer leurs projets.
00:42:28 Et donc, il y a un jury citoyen qui s'est réuni
00:42:30 et on a voté les projets.
00:42:32 Et c'était quoi les projets ?
00:42:34 Alors, on a eu plusieurs projets.
00:42:36 On a eu le Club Photo, par exemple,
00:42:38 qui nous a fait, sur toute l'année,
00:42:40 une rétrospective des photos,
00:42:42 une exposition de photos qu'ils avaient fait
00:42:44 depuis le Tour de France Vient-sur-Monde.
00:42:46 C'est bien ça !
00:42:48 Sur l'instant, ils avaient posté des photographes
00:42:50 tout au long du parcours.
00:42:52 Donc, ça, c'était le jour du Tour de France.
00:42:54 Et ils ont refait une exposition
00:42:56 avec les photos
00:42:58 qu'ils avaient prises, effectivement, le jour J.
00:43:00 Pas mal !
00:43:02 Mais on a eu aussi des projets
00:43:04 faits par des jeunes, notamment,
00:43:06 qui ont travaillé avec un graphiste,
00:43:08 avec Ersk, pour ne pas le citer.
00:43:10 Et du coup, ils ont trouvé un endroit
00:43:12 dans la ville où,
00:43:14 grâce à Ersk, ils ont fait une fresque
00:43:16 autour du Tour de France.
00:43:18 Elle existe encore ?
00:43:20 Oui, elle existe encore.
00:43:22 Pourquoi pas ?
00:43:24 Elle est située près du Lot.
00:43:26 Et le Tour de France, ça vous a fait marrer
00:43:28 quand il est venu ?
00:43:30 Ou ça t'a compliqué de se compliquer ?
00:43:32 Alors, non. C'est vrai que c'est pas toujours évident.
00:43:34 Mais bon, il y a un savoir-faire, on va dire, sur Monde,
00:43:36 puisque c'est la troisième ou quatrième fois
00:43:38 qu'il y a eu un tour de France.
00:43:40 Il faut en parler, on n'est pas loin.
00:43:42 1995, le 14 juillet.
00:43:44 L'Orange à la Bère.
00:43:46 Il a fait des études.
00:43:48 Alors, vas-y, continue.
00:43:50 C'est la fameuse montée, pas très loin,
00:43:52 qui a fait gagner, on peut dire, le Tour de France,
00:43:54 quasiment à l'Orange à la Bère, un 14 juillet.
00:43:56 Pas très loin d'ici, on connaît la suite.
00:43:58 À chaque fois que le Tour de France vient,
00:44:00 ça se termine, effectivement, à la Montée Jalabère.
00:44:02 Donc, il y a une épreuve
00:44:04 qui nous fait plaisir d'accueillir,
00:44:06 parce que c'est un moment festif,
00:44:08 bien évidemment, on connaît le Tour de France.
00:44:10 Donc, voilà, c'est toujours un plaisir
00:44:12 de pouvoir l'accueillir.
00:44:14 - Ah oui, non, puis c'est une belle entreprise.
00:44:16 C'est énorme. - Tout à fait.
00:44:18 - Énorme, énorme. - Voilà.
00:44:20 - Ce qui confirme aussi
00:44:22 le fait que Monde soit
00:44:24 ville sportive.
00:44:26 Plusieurs fois, on a été reconnu
00:44:28 dans sa strata,
00:44:30 ville la plus sportive de France.
00:44:32 - Ah oui ? - Oui, avec des...
00:44:34 Si vous faites le tour de la ville,
00:44:36 il y a tout un tas d'installations sportives.
00:44:38 On a un tissu associatif aussi qui est énorme sur la ville,
00:44:40 avec plus de 300 associations,
00:44:42 tout au mètre confondu, mais une grosse
00:44:44 part de sport.
00:44:46 Donc, voilà, je crois qu'il y a vraiment
00:44:48 de quoi se faire plaisir, en tout cas, quand on est sur Monde,
00:44:50 quand on habite à Monde, et quand on vient à Monde,
00:44:52 parce que, voilà, on trouve toujours son bonheur.
00:44:54 - Ah oui, non, c'est vrai. Elle est excellente.
00:44:56 - Oui. Je vous l'avais dit.
00:44:58 Il n'y a que des gens excellents à Monde.
00:45:00 - Mais elle aussi, elle est excellente.
00:45:02 - Oui, elle est vive.
00:45:04 - Et alors, dis-moi Antoine,
00:45:06 tu as peut-être une autre chose à dire, à propos du sport, non ?
00:45:08 - Bah sur Monde, il y a...
00:45:10 Oui, non, pas sur le Montéjalbert, mais sur le secteur de Monde,
00:45:12 il y a beaucoup de "trailleurs", ceux qui font du "trail",
00:45:14 des grands champions ici,
00:45:16 qu'on peut retrouver, des sportifs professionnels.
00:45:18 Je sais que, voilà, c'est une terre
00:45:20 où les sportifs professionnels qui pratiquent le "trail"
00:45:22 ou le triathlon également, viennent souvent
00:45:24 dans ce coin-là, parce qu'il y a des super coins pour bosser
00:45:26 justement le fond, le foncier.
00:45:28 C'est ce que j'ai cru entendre. C'est vrai ou pas ?
00:45:30 - Oui, moi je dis toujours que
00:45:32 Monde et la Lausanne, c'est un formidable terrain de jeu.
00:45:34 - Ah bah ouais.
00:45:36 - Et on peut se faire plaisir, et effectivement, les sports de pleine nature
00:45:38 sont très développés sur le territoire.
00:45:40 Bon, il suffit de sortir un petit peu
00:45:42 de Monde sur le Côte de Monde,
00:45:44 sur le Côte d'Auge, pour effectivement
00:45:46 trouver son bonheur, que ce soit en VTT,
00:45:48 que ce soit sur la route en vélo,
00:45:50 que ce soit effectivement les "trailleurs".
00:45:52 On a une championne du Monde
00:45:54 chez nous, Blondine Nérondelle,
00:45:56 qui quand même a,
00:45:58 comment dire, accumulé
00:46:00 ses deux titres
00:46:02 de championne du Monde.
00:46:04 Donc voilà, effectivement, un formidable terrain de jeu.
00:46:06 Et en tout cas,
00:46:08 nous, au niveau de la ville, on essaye
00:46:10 de satisfaire en tout cas
00:46:12 tous nos amis sportifs
00:46:14 par les installations,
00:46:16 de faire en sorte qu'ils puissent
00:46:18 en tout cas pratiquer
00:46:20 leur sport. - Et il y a un club de rugby également.
00:46:22 On est passé hier.
00:46:24 On a été voir, forcément, repérage, un très beau stade.
00:46:26 - Sacré club de rugby aussi,
00:46:28 avec son président Laurent Pradier.
00:46:30 - Et il y a
00:46:32 quelques divisions
00:46:34 françaises ?
00:46:36 - Vous me posez une colle de division, je pense.
00:46:38 - Fédéral ?
00:46:40 Régional. - Régional. Merci.
00:46:42 Oui, régional.
00:46:44 Oui, avec une grosse école
00:46:46 de jeunes.
00:46:48 Une grosse école de jeunes qui...
00:46:50 On a eu un petit peu peur au moment du Covid,
00:46:52 bien évidemment, puisque
00:46:54 tout le monde a été coincé par rapport à ça.
00:46:56 Il y avait une petite crainte, justement,
00:46:58 que ça ne puisse pas repartir. Mais,
00:47:00 ne serait-ce que le club de rugby,
00:47:02 dans la foulée,
00:47:04 a récupéré un nombre calculable de jeunes aussi.
00:47:06 Il y a eu cette volonté, en tout cas,
00:47:08 et cette envie pour tout le monde de pouvoir
00:47:10 rebouger. - C'est bien, on est passé devant le stade hier.
00:47:12 On a fait un tour
00:47:14 de ville, en voiture.
00:47:16 On est passé sur le stade.
00:47:18 - On vous a vu ? - Sur la radio du rugby.
00:47:20 - Je ne sais pas s'ils ont repris.
00:47:22 - Oui, c'est vrai. - On va peut-être tester, s'ils ont repris
00:47:24 l'entraînement. - On va aller faire un petit
00:47:26 entraînement, Gérard, qu'est-ce que t'en dis ? - Non, mais c'est vrai que celui de radio,
00:47:28 c'est la radio du rugby. - Et de la coupe du monde
00:47:30 de rugby. - Tout à fait, oui.
00:47:32 - Bon, alors, qu'est-ce qu'on
00:47:34 pourrait se dire d'autre encore ?
00:47:36 Bonne chance. Enfin, amusez-vous bien, rigolez bien,
00:47:38 non ? - Ça devrait le faire. - J'ai l'impression,
00:47:40 quand même. Je regarde la pendule,
00:47:42 j'ai une pendule, parce qu'en fait, à la radio,
00:47:44 il y a des journaux, des pubs, des machins.
00:47:46 - En combien de minutes, il me dit, Djamel ?
00:47:48 Parce qu'on a évidemment un correspondant
00:47:50 à Paris. C'est plus qu'un correspondant.
00:47:52 Bon, alors, le musée, moi, je l'ai visité,
00:47:54 vous l'avez visité déjà plein de fois, le musée ?
00:47:56 - Oui, bien sûr. - Et alors, qu'est-ce qui vous touche le plus
00:47:58 dans les collections ? - Alors, moi,
00:48:00 qui ne suis pas effectivement lausérien,
00:48:02 puisque je viens du Nord, mais je suis
00:48:04 installé depuis 2004, ce qui
00:48:06 est intéressant, c'est qu'effectivement,
00:48:08 c'est véritablement un musée de territoire.
00:48:10 Donc ça, c'est quelque chose qui est...
00:48:12 je pense qu'il est très intéressant,
00:48:14 alors pour les locaux, mais aussi
00:48:16 pour les touristes, parce qu'effectivement, ça leur permet
00:48:18 de découvrir la région dans laquelle ils sont,
00:48:20 le département dans lequel ils sont,
00:48:22 et je crois que, voilà, de par les
00:48:24 différentes propositions
00:48:26 qui sont faites dans le musée, je crois que
00:48:28 il y a un intérêt, en tout cas,
00:48:30 à ce que tout le monde puisse venir sur le musée,
00:48:32 le visiter. - Ah ouais, dans toutes les salles,
00:48:34 on trouve des choses différentes. C'est vrai
00:48:36 que le petit bouquin que vous avez reçu ce matin, c'est top, quoi.
00:48:38 En fait, tu visites le musée,
00:48:40 voilà, on visite le musée, rien qu'en disant,
00:48:42 mais l'histoire des cheveux dont je parlais avec lui,
00:48:44 c'est inimaginable.
00:48:46 - Et Jean-Marc est une bible. - Ah ouais.
00:48:48 - Il est une bible pour ça, ouais. - Et puis c'est tout, c'est tout.
00:48:50 Non, puis il est rieur, ce qui est bien, c'est qu'il est...
00:48:52 - Tout à fait, voilà. Et il connaît plein de petites histoires.
00:48:54 - C'est un rieur né, on voit bien.
00:48:56 Bon, bah merci, hein, je sais pas
00:48:58 à quelle heure vous voulez parler, à Paris,
00:49:00 j'en sais rien. Ils sont toujours à Paris.
00:49:02 Oh là là, les peaux blancs. Ah, donc les cheveux
00:49:04 du tumulus, je vais arrêter avec ça,
00:49:06 mais je trouvais ça formidable, et
00:49:08 aussi l'ours. Alors là,
00:49:10 le crâne d'ours, ça, ça m'a scotché.
00:49:12 Donc plus de 12 000 ans, l'ours des
00:49:14 cavernes de Nabrigas, ça s'appelle, c'est ça.
00:49:16 C'est où, c'est un petit... c'est un pays par ici, ça.
00:49:18 De très grande taille, le mâle pesait jusqu'à
00:49:20 800 kg pour une hauteur dressée atteignant
00:49:22 3,50 m. Moi, j'ai vu aux Etats-Unis
00:49:24 des grizzlies. En fait, le grizzlie,
00:49:26 il fait 3 m de haut, à peu près 3 m de haut.
00:49:28 Et dans les parcs où
00:49:30 on voit quelques grizzlies, il y a des poubelles.
00:49:32 Ils ont des tests de poubelles.
00:49:34 Parce que les ours, ils explosent
00:49:36 les poubelles. Donc tu visites le truc,
00:49:38 et puis à la sortie, vous partez en voiture
00:49:40 et là, vous avez...
00:49:42 50 poubelles détruites par les ours
00:49:44 qui sont vraiment très intelligentes
00:49:46 et qui arrivent à démonter
00:49:48 les poubelles. Bon, alors, petite pub.
00:49:50 - Voilà, Martin, je connais.
00:49:54 - Oui, et Antoine.
00:49:56 - Et la déesse, quand même.
00:49:58 - La déesse, elle est tiboyan, elle s'allume plus maintenant.
00:50:00 - Elle m'a oublié sur le jingle.
00:50:02 - Bien sûr, bien sûr. Non, non, non.
00:50:04 Donc la déesse, elle roule. La déesse jaune,
00:50:06 vous ouvrez devant la porte, c'est une déesse 21.
00:50:08 Vous êtes déjà monté dans une déesse.
00:50:10 À ma gauche, j'ai un jeune homme de 26 ans
00:50:12 et à ma droite, j'ai un monsieur qui s'appelle
00:50:14 Jean-Michel Brun, que tout le monde connaît ici, bien entendu.
00:50:16 Et qui est directeur
00:50:18 d'un endroit qui s'appelle Hyper U.
00:50:20 Voilà, un commerçant.
00:50:22 Mais le jeune homme de 26 ans va faire une belle carrière
00:50:24 car il a fait des études, bien sûr.
00:50:26 Vous avez fait quel genre d'études ?
00:50:28 - Alors, j'ai fait des études
00:50:30 d'histoire d'abord à Paris.
00:50:32 J'ai quitté Mende à 18 ans.
00:50:34 Aller à Lyon pour faire mon prépa.
00:50:36 Et puis ensuite à Paris pour faire des études d'histoire.
00:50:38 Et puis ensuite, je me suis orienté vers l'administration.
00:50:40 - Tout le monde vous regarde ?
00:50:42 - Je suis impressionné.
00:50:44 Je suis stressé, impressionné.
00:50:46 - Mais non, mais c'est jeune homme
00:50:48 qui regarde tout le monde. Enfin, jeune homme, non, non.
00:50:50 Mais c'est vrai que tout le monde vous regarde.
00:50:52 Tout le monde écoute ce que vous êtes en train de dire.
00:50:54 Vous êtes jeune, vous avez 26 ans. Vous avez une carrière devant vous.
00:50:56 À votre avis, qu'est-ce qui va se passer ?
00:50:58 - Oh, j'en sais rien du tout.
00:51:00 Mais j'ai hâte de me lancer
00:51:02 dans la vie.
00:51:04 De prendre mon premier poste en septembre.
00:51:06 Puis d'avancer, tout en gardant un lien
00:51:08 avec Mende et la Lozère.
00:51:10 Parce que c'est mon pays, j'y suis bien.
00:51:12 C'est une ville superbe.
00:51:14 J'aime venir me ressourcer dans ces paysages magnifiques.
00:51:16 - Alors, un premier poste,
00:51:18 ça serait quoi ?
00:51:20 - Je vais prendre un premier poste dans un département,
00:51:22 un poste de direction
00:51:24 dans un département du Centre de la France
00:51:26 à partir de septembre.
00:51:28 - Le Centre de la France, c'est où ?
00:51:30 - C'est un peu mystérieux.
00:51:32 Sur mes informations.
00:51:34 - D'accord.
00:51:36 Et donc, vous allez faire quoi, concrètement ?
00:51:38 - Alors, je vais m'occuper de...
00:51:40 - Concrètement, c'est vachement bien.
00:51:42 - Concrètement, c'est dur.
00:51:44 Je vais m'occuper de l'attractivité d'un territoire.
00:51:46 Ça veut dire accompagner les communes
00:51:48 pour leur apporter des financements.
00:51:50 Par exemple, pour construire ce type de musée,
00:51:52 il faut articuler différentes sources de financement.
00:51:54 État, région, département, commune.
00:51:56 Et moi, je m'occuperai du côté département.
00:51:58 J'accompagnerai aussi les communes
00:52:00 pour ce qui est de l'aménagement du territoire,
00:52:02 comment on construit,
00:52:04 comment on répartit l'utilisation des espaces.
00:52:06 Et ce sera mon travail.
00:52:08 - Dans les études que vous avez...
00:52:10 Ça a duré combien de temps, déjà ?
00:52:12 Vous avez étudié quoi ?
00:52:14 - J'ai eu mon bac en 2014.
00:52:16 Après, j'ai étudié l'histoire,
00:52:18 l'histoire de la Révolution française en particulier.
00:52:20 - D'accord.
00:52:22 - Et puis, j'ai rejoint l'INET.
00:52:24 C'est une école à Strasbourg
00:52:26 où j'ai été cadre dirigeant des collectivités territoriales
00:52:28 il y a maintenant un an et demi.
00:52:30 - Et vous avez toujours gardé un lien
00:52:32 avec votre territoire d'origine ?
00:52:34 - Oui, j'y reviens quand je peux,
00:52:36 en vacances, le week-end,
00:52:38 parce que j'y suis bien,
00:52:40 parce que ma famille est originaire d'ici,
00:52:42 des Gorges de la Jonte en particulier.
00:52:44 Au sud du département.
00:52:46 - D'accord.
00:52:48 Parce qu'on voit beaucoup de gens
00:52:50 qui viennent, ou des hommes politiques,
00:52:52 des gars qui se font élire, sénateurs et tout.
00:52:54 - Et quand vous allez à Paris, on va dire,
00:52:56 les mecs, ils ne reviennent plus beaucoup, non ?
00:52:58 - Oui, tout à fait, oui.
00:53:00 - Bien sûr, là je parlais avec
00:53:02 M. Brun de l'IPERU,
00:53:04 ici, et c'est vrai que
00:53:06 la grande ville, on va dire Paris,
00:53:08 ça peut déformer
00:53:10 un petit peu les gens, quoi.
00:53:12 Même avec les meilleurs, moi j'en ai vu,
00:53:14 des politiques très jeunes
00:53:16 avec de l'ambition, puis une fois qu'ils sont là-haut,
00:53:18 ils reviennent beaucoup moins, quand même.
00:53:20 Non ? Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:53:22 Comment un homme peut influencer,
00:53:24 peut aider un territoire ?
00:53:26 C'est ça qui est compliqué. Vous, vous êtes dans le concret, en fait.
00:53:28 - Ben oui,
00:53:30 on essaye d'être dans le concret, oui.
00:53:32 Après,
00:53:34 je sais pas, je pense que quand même,
00:53:36 les gens qui sont attachés
00:53:38 à la Lauser, peuvent apporter
00:53:40 aussi à la Lauser, et reviennent assez souvent.
00:53:42 C'est un territoire
00:53:44 où la fidélité, c'est important,
00:53:46 je pense. Même pour des gens qui habitent
00:53:48 loin. - Et pourquoi ? Parce que c'est des
00:53:50 territoires difficiles à vivre ? Autrefois,
00:53:52 ça devait pas être facile. - Parce que ça...
00:53:54 Si vous voulez,
00:53:56 je pense que c'est des gens qui,
00:53:58 s'ils savent où ils vont,
00:54:00 ils se rappellent d'où ils viennent aussi.
00:54:02 - Il faut toujours savoir d'où on vient,
00:54:04 pour aller quelque part.
00:54:06 Sinon, si on oublie l'origine, c'est un peu triste, quoi.
00:54:08 - Ouais, et puis je pense
00:54:10 qu'on a besoin de retrouver un peu
00:54:12 ses racines,
00:54:14 de sortir un peu de ce qui est
00:54:16 le quotidien, peut-être plus
00:54:18 qui ne correspond pas à l'enfance que certains ont eu,
00:54:20 plus
00:54:22 détendu que ce qu'on peut avoir en Lauser.
00:54:24 Ici, on peut dire qu'on prend le temps.
00:54:26 - Ah oui ? - Oui.
00:54:28 - Mais comment vous arrivez à monter une entreprise aussi
00:54:30 énorme quand même que la vôtre, en prenant
00:54:32 le temps ? C'est pas évident ?
00:54:34 - Alors, ça se monte pas tout seul. C'est une entreprise
00:54:36 qui a été montée par une famille qui fait
00:54:38 du commerce depuis 100 ans, en Lauser,
00:54:40 qui est très attachée à la Lauser,
00:54:42 qui a vécu
00:54:44 toutes les évolutions
00:54:46 de ce commerce-là, et qui continue
00:54:48 à la vivre. Et c'est comme ça.
00:54:50 - Les évolutions, c'était autrefois...
00:54:52 C'est un peu ce qu'on est en train de faire, nous,
00:54:54 à la radio, avec la vieille déesse.
00:54:56 On fait un peu une tournée, comme si on était
00:54:58 boulangers. - Ouais.
00:55:00 A l'origine de cette entreprise,
00:55:02 la première chose était
00:55:04 d'aller acheter de la laine
00:55:06 à des agriculteurs, de faire tisser
00:55:08 cette laine, et de repartir, et de revenir
00:55:10 leur vendre des costumes sur mesure.
00:55:12 Et ça, je vous parle
00:55:14 de 5 générations avant.
00:55:16 Et après, il y a eu des évolutions,
00:55:18 avec
00:55:20 une vision différente,
00:55:22 une vision qui a évolué
00:55:24 sur le commerce alimentaire
00:55:26 et le libre-service.
00:55:28 Et aujourd'hui, il continue
00:55:30 à y avoir encore des évolutions
00:55:32 là-dessus. Et une des particularités,
00:55:34 c'est le lien, aussi, avec le territoire
00:55:36 qui est très fort, par le fait que
00:55:38 nous sommes encore des enseignes indépendantes,
00:55:40 donc j'ai la chance de pouvoir
00:55:42 commercer directement avec des agriculteurs,
00:55:44 de décider moi-même,
00:55:46 sans passer par des superstructures
00:55:48 qui feraient que ça les mettrait
00:55:50 à mal, ou que ça leur rendrait
00:55:52 des échanges impossibles.
00:55:54 - Alors, les échanges impossibles
00:55:56 à cause des prix, en fait, à cause de l'argent
00:55:58 qu'on peut leur donner ? - Non, je pense
00:56:00 que l'hyper-local,
00:56:02 c'est la capacité
00:56:04 uniquement à produire ce qu'on peut
00:56:06 produire, sans déformer ce qu'on a
00:56:08 à l'origine produit.
00:56:10 Donc, j'ai
00:56:12 une belle-sœur et un frère
00:56:14 qui font du fromage,
00:56:16 et ils peuvent produire pratiquement
00:56:18 que 80% de leur production
00:56:20 que je peux écouler. - Ils viendront sûrement
00:56:22 tout à l'heure dans les ressorts. - Voilà, et puis voilà,
00:56:24 donc tout ça, c'est le lien,
00:56:26 c'est ce qu'on appelle l'hyper-local.
00:56:28 - D'accord, donc on est... - Il y a des grandes marques
00:56:30 qui veulent faire du local, et nous, on essaye
00:56:32 de faire de l'hyper-local, c'est des échanges
00:56:34 à moins de 50 km.
00:56:36 - Voilà, à moins de 50 km, et puis c'est affectif,
00:56:38 aussi, quand même. - Alors, c'est très affectif
00:56:40 parce que tu as mon parcours personnel,
00:56:42 je suis fils d'agriculteur,
00:56:44 mon papa, un jour,
00:56:46 quand je lui ai dit que je voulais travailler,
00:56:48 il m'a trouvé du travail,
00:56:50 il m'a confié à quelqu'un qui avait
00:56:52 des supermarchés,
00:56:54 il est allé le voir, ça c'est une belle
00:56:56 leçon de vie, de voir
00:56:58 quelqu'un qui arrive et qui vous dit
00:57:00 "Est-ce que tu pourrais prendre mon fils ?"
00:57:02 C'est pas faire travailler mon fils, c'est prendre mon fils.
00:57:04 Et mon fils, pour lui apprendre
00:57:06 quelque chose, j'ai commencé mon travail
00:57:08 et je poussais des cadites dans un petit
00:57:10 supermarché qui est encore en Inde.
00:57:12 Et puis,
00:57:14 petit à petit, j'ai réussi, puisque maintenant
00:57:16 je ne suis pas à la fin de ma carrière,
00:57:18 puisque j'ai 60 ans, et j'en suis
00:57:20 encore un peu loin, mais
00:57:22 j'ai évolué par rapport à ça.
00:57:24 Mais en gardant ces valeurs,
00:57:26 les valeurs de travail,
00:57:28 les valeurs de persévérance,
00:57:30 ces valeurs qu'on retrouve beaucoup
00:57:32 chez les agriculteurs qu'on accompagne,
00:57:34 c'est du courage.
00:57:36 - Oui, bien sûr. - Les agriculteurs
00:57:38 qu'on accompagne, c'est des artisans
00:57:40 aussi qu'on peut faire travailler,
00:57:42 avec qui on travaille,
00:57:44 on s'aperçoit qu'ils ont
00:57:46 une certaine vision des choses.
00:57:48 Ils sont courageux,
00:57:50 ça permet aussi la place de la femme
00:57:52 dans l'entreprise. - Alors voilà,
00:57:54 c'est ce que j'allais dire, parce qu'on parle beaucoup des garçons,
00:57:56 mais les femmes, les femmes d'agriculteurs
00:57:58 notamment, elles font énormément de choses.
00:58:00 Quand lui, il est dans
00:58:02 le tracteur, elles font les comptes,
00:58:04 elles font les enfants,
00:58:06 elles font la cuisine,
00:58:08 elles font tout ce qui est chiant à faire, c'est-à-dire remplir les fiches
00:58:10 des animaux, maintenant ils ont toujours
00:58:12 eu deux oreilles, ils ont deux étiquettes.
00:58:14 S'ils avaient trois oreilles, ils auraient trois étiquettes maintenant.
00:58:16 - Et oui. - Et donc ça veut dire que tout ça,
00:58:18 c'est des papiers, des trucs à remplir avec des contrôles
00:58:20 incessants, et c'est quand même
00:58:22 fatigant. - C'est fatigant,
00:58:24 et puis c'est une évolution
00:58:26 des choses, voilà.
00:58:28 C'est une évolution des choses parce que ma maman
00:58:30 qui a énormément travaillé pendant des années
00:58:32 et qui travaille, continue,
00:58:34 et qui a énormément travaillé, n'était pas reconnue.
00:58:36 Elle était femme au foyer. - Voilà.
00:58:38 - Et ça, c'est terrible, alors que
00:58:40 Marie-Claude, que vous allez voir tout à l'heure,
00:58:42 qui travaille énormément, elle continue à travailler
00:58:44 comme avait travaillé ma maman,
00:58:46 mais elle, elle est agricultrice. Elle a une
00:58:48 reconnaissance sociale. - Donc elle aura une retraite.
00:58:50 Exactement. Djamel,
00:58:52 c'est quand tu veux.
00:58:54 L'hebdo-gérard, là je le connais,
00:58:56 je l'ai déjà rencontré,
00:58:58 là ils l'ont sorti de l'EHPAD,
00:59:00 mais non, je rigole, arrêtez, et tout.
00:59:02 Bon alors, on est donc à
00:59:04 Mande, en effet. Mande, tu m'as dit, c'est
00:59:06 101.9 pour écouter Sud
00:59:08 Radio, sinon il y a l'application, c'est
00:59:10 vachement pratique. - Au site internet, ou sur
00:59:12 Youtube, ou sur Twitch, partout. - Partout,
00:59:14 partout, c'est facile. Donc,
00:59:16 à ma droite, il y a donc ce monsieur
00:59:18 qui a une entreprise
00:59:20 énorme. A ma gauche,
00:59:22 il y a un monsieur qui a un pantalon qui vient de la même origine
00:59:24 que le mien. On a la même marque, je sais,
00:59:26 vous l'avez acheté. C'est des pantalons pour marcher
00:59:28 avec des poches, c'est vachement pratique. - Exact, ouais.
00:59:30 - Mais alors, des fois, la poche gauche,
00:59:32 elle a une fermeture éclair, et moi je préfère quand
00:59:34 elle est comme sur le vôtre, à la poche droite.
00:59:36 - Oui, mais c'est les shorts qui sont...
00:59:38 - Ouais, exactement.
00:59:40 Et donc, vous faites du sport, vous marchez
00:59:42 un peu, non ? - Oui, non,
00:59:44 marche à pied,
00:59:46 course, j'ai fait 22 barres de jollemand,
00:59:48 et puis, beaucoup de
00:59:50 vélo, après avoir fait du foot,
00:59:52 mais maintenant, les articulations, ça va mieux avec le vélo.
00:59:54 - Mais vous êtes en forme, vous avez quel âge ? Vous êtes jeune ?
00:59:56 - Eh ben, je vais avoir 73 dans une semaine.
00:59:58 - Ah, c'est bien.
01:00:00 Bah, vraiment, il est bien, hein.
01:00:02 Il est bien, il est en état d'obgo.
01:00:04 - J'ai fait aussi, avec mes étudiants,
01:00:06 j'ai fait 30 sommets de l'élevage,
01:00:08 et j'avais mis des podomètres, ça me faisait faire
01:00:10 à peu près 35 km par jour. - Ouais, c'est bien, ça.
01:00:12 Vous étudiez en quoi ?
01:00:14 - Non, non, j'étais prof au lycée
01:00:16 de Marmilla, Clermont-Ferrand. - Ah ouais ?
01:00:18 - Et donc, j'ai fait, je suis en train
01:00:20 d'écrire l'histoire des 30 sommets de l'élevage
01:00:22 qu'on a fait ensemble avec les étudiants.
01:00:24 - À Cournon ? - À Cournon, ouais.
01:00:26 - Ah ouais ? Bah, vous connaissez sûrement Jean Jalat.
01:00:28 - Eh ben, bien sûr, puisqu'il a été technicien
01:00:30 à Lauser, et il prenait position chez mes parents.
01:00:32 - Non. - Quand je suis revenu d'Afrique,
01:00:34 à l'époque, on s'est connus à Lauser,
01:00:36 il prenait position chez mes parents,
01:00:38 donc on a construit, il a participé
01:00:40 à construire le lycée agricole
01:00:42 d'aujourd'hui. - Ouais.
01:00:44 - À l'époque, c'était du western, il n'y avait pas
01:00:46 d'électricité, rien du tout, et il venait bosser avec nous
01:00:48 pour nous aider à construire les préfabriqués
01:00:50 où on enseignait. - Donc le Jean, il est toujours
01:00:52 à Billon ? - Oui. - Avec l'ail ?
01:00:54 - Eh ben, il vient de fêter la fête de l'ail,
01:00:56 il vient de faire ça la semaine dernière.
01:00:58 - J'ai lu au téléphone avant de venir.
01:01:00 Et c'est marrant parce que le Jean... Pardon.
01:01:02 - Et on est aussi ensemble à Avdi,
01:01:04 Agriculteur français, Développement international,
01:01:06 où je suis vice-président pour la région
01:01:08 au Verne et en Alpes. - Et donc, il y a
01:01:10 une trentaine d'années, à peu près, quand j'élevais
01:01:12 des vaches, et ça s'avère,
01:01:14 Jean, c'est le... Il était venu
01:01:16 composter mon fumier, en fait, le fumier.
01:01:18 Une vache, ça fait une grosse galette
01:01:20 de bouse, de pisse et
01:01:22 de paille, on va dire. Donc quand on jette ça dans
01:01:24 des prés pour les enrichir,
01:01:26 la galette, elle va mettre 10 ans
01:01:28 à se déglinguer. Donc, il y a très longtemps,
01:01:30 il y a une trentaine d'années, tout notre Jean
01:01:32 Jalat, donc qu'on connaît bien,
01:01:34 il est venu, il m'a dit "Mais tu sais qu'avec une Cuma",
01:01:36 donc, je participe à la Cuma,
01:01:38 "on peut composter ton fumier".
01:01:40 Ça veut dire que, maintenant, le long des routes,
01:01:42 en deux mots, où vous pouvez
01:01:44 expliquer, les tas de fumier, c'est plus
01:01:46 des gros tas, on voit un tas très très très
01:01:48 très long, très très très long, comme ça,
01:01:50 le long, de manière à ce que la machine, qui va
01:01:52 passer pour, comme une moulinette, en fait, pour
01:01:54 découper les... toutes les grosses galettes
01:01:56 de bouse et de paille, elle va les
01:01:58 couper en tout petits morceaux de 3, 4, 5
01:02:00 centimètres. Donc, c'est spectaculaire,
01:02:02 c'est très très beau, ça fait un très
01:02:04 beau tas de fumier. Dans la journée, vous allez
01:02:06 voir, la température monte
01:02:08 à 60°C au moins,
01:02:10 donc ça tue quand même... Expliquez-moi ce que ça fait
01:02:12 exactement, vous qui savez. - Ça tue
01:02:14 les microbes qu'il peut y avoir, mais
01:02:16 surtout, ça accélère
01:02:18 une préfermentation qui fait qu'il
01:02:20 est utilisable par le sol beaucoup plus vite
01:02:22 que du fumier. - Voilà. Donc, il y a
01:02:24 une vingtaine d'années, 25 ans, je faisais ça
01:02:26 pour enrichir mes prairies
01:02:28 que, évidemment, j'ai jamais labourées.
01:02:30 J'ai jamais cassé mes prairies, surtout
01:02:32 en Auvergne, l'herbe, elle est... Dans le Cézalier,
01:02:34 l'herbe, elle est extraordinaire. Elle est riche.
01:02:36 Elle est très très riche.
01:02:38 Et alors donc, vous avez fait...
01:02:40 Ah oui, mais c'est intéressant, tout ce que vous avez raconté
01:02:42 sur l'agriculture. Et alors l'acide lactique,
01:02:44 en deux mots, dans l'ensilage,
01:02:46 l'acide lactique, c'est un conservateur, en fait ?
01:02:48 - Oui. Oui, puis
01:02:50 c'est un précurseur de digestion,
01:02:52 c'est-à-dire que, en fait,
01:02:54 c'est de la choucroute, c'est rien d'autre
01:02:56 que ça. Par contre, c'est
01:02:58 le bon acide, parce que si, par exemple,
01:03:00 on a de l'acide... Si on sait, ça sent le
01:03:02 vinaigre, par exemple, eh bien, c'est...
01:03:04 Quand on fait du vin,
01:03:06 voilà, il faut se ramener à ça.
01:03:08 Le vin, c'est le contrôle de la fermentation.
01:03:10 On sait bien qu'il faut enclencher une fermentation,
01:03:12 et il faut pas aller plus loin pour en faire une autre.
01:03:14 L'ensilage, c'est la même chose.
01:03:16 L'ensilage, il faut enclencher une fermentation,
01:03:18 et il faut pas aller plus loin.
01:03:20 Si on va plus loin, eh bien, on a loupé son
01:03:22 ensilage, ça va faire soit de la pourriture,
01:03:24 soit faire quelque chose qui aura goût
01:03:26 de vinaigre, et que les vaches
01:03:28 vont pas avoir envie de manger. - Ah oui !
01:03:30 - Donc c'est finalement plus technique que ce qu'on croit.
01:03:32 - Exactement. Je suis parfaitement d'accord.
01:03:34 Même l'enrubanage, c'est
01:03:36 très technique. Ça veut dire que l'enrubanage,
01:03:38 les bottes de foin que vous voyez enveloppées,
01:03:40 enveloppées dans du plastique, en fait, enfermées,
01:03:42 il faut surtout pas qu'il y ait d'oxygène qui rentre
01:03:44 après. Il faut pas les percer, en fait.
01:03:46 - Mais par contre, l'avantage que ça a,
01:03:48 dans des régions comme les nôtres, où c'est que
01:03:50 le climat est quand même pas facile,
01:03:52 et où les pousses d'herbe sont
01:03:54 très calibrées, l'herbe,
01:03:56 c'est au moment du début épiaison qu'elle a sa
01:03:58 meilleure valeur. Et on n'est pas sûr qu'il va
01:04:00 faire au beau à ce moment-là. Tandis qu'en faisant
01:04:02 de l'ensilage ou de l'enrubanage,
01:04:04 on peut ramasser cette qualité-là,
01:04:06 et puis ensuite, ça permet une repousse
01:04:08 derrière éventuellement, si on a un peu de pluie derrière.
01:04:10 Donc c'est une sécurité
01:04:12 pour des éleveurs,
01:04:14 c'est une sécurité. Alors, c'est sûr
01:04:16 que quand on élève des aubraques,
01:04:18 et c'est pareil pour les salaires,
01:04:20 on dit "C'est des vaches accordées, elles peuvent s'accorder
01:04:22 de bien manger à un moment,
01:04:24 moins à l'autre". Mais si on fait de la production laitière,
01:04:26 là, on n'a pas le droit à l'erreur,
01:04:28 parce que la moindre baisse, elle est irrécupérable.
01:04:30 On revient un peu, mais on reviendra
01:04:32 jamais au niveau où on était. Donc, il faut
01:04:34 qu'on reste à ce niveau-là. Et l'ensilage
01:04:36 ou l'enrubanage,
01:04:38 c'est une sécurité supplémentaire.
01:04:40 Tout en restant naturel, c'est-à-dire qu'il n'y a pas
01:04:42 d'ajout de produit à l'intérieur, ni rien du tout.
01:04:44 C'est juste, il faut ramener ça à la comparaison
01:04:46 noble du vin,
01:04:48 où le vin, on dit "C'est un produit noble, oui,
01:04:50 mais c'est un produit dans lequel on conserve la...
01:04:52 on maîtrise la fermentation, sinon
01:04:54 on a du vinaigre". - Exactement. - L'ensilage, c'est un produit
01:04:56 tout aussi noble, avec de l'herbe,
01:04:58 et il faut maîtriser cette fermentation. - Il ne faut pas le rater.
01:05:00 - Voilà. - Exactement.
01:05:02 - Ah, c'est bien, j'aime bien vous entendre parler.
01:05:04 C'est vrai. Et donc, vous avez fait
01:05:06 un livre avec mon voisin de droite.
01:05:08 Alors, qu'est-ce que ça raconte ?
01:05:10 - C'était une belle expérience. - Ah ouais ?
01:05:12 - C'est 48 producteurs,
01:05:14 comme la Lauserne. - Ouais.
01:05:16 - Et puis d'abord, on va commencer par le titre, parce que j'avais
01:05:18 fait les... j'ai fait les 48
01:05:20 histoires, donc.
01:05:22 J'ai fait les 48 histoires.
01:05:24 Oui, c'est... - Il faut qu'elles viennent.
01:05:26 - Marie-Claude sera là. Et c'est le dernier chapitre.
01:05:28 Et quand il a fallu trouver
01:05:30 un titre à ça, ben, ça m'est
01:05:32 venu de façon naturelle. "Des femmes et des hommes,
01:05:34 une histoire de passion", parce que ceux qui se
01:05:36 dégageaient chez tous, mais vraiment chez tous,
01:05:38 c'était la passion. Et là-dedans,
01:05:40 on a deux catégories.
01:05:42 On a la catégorie, je vais dire,
01:05:44 des vieilles générations,
01:05:46 c'est-à-dire qu'il y a ceux qui ont repris la ferme
01:05:48 familiale, on va même
01:05:50 jusqu'à la 5ème génération,
01:05:52 donc ceux-là, ils sont vraiment implantés. Et on a une autre
01:05:54 catégorie, presque pour moitié,
01:05:56 des gens venus d'ailleurs. - Ça, c'est bien.
01:05:58 - Et là, le facteur commun,
01:06:00 c'est la passion. Mais dans ce qui est...
01:06:02 Alors, il y a un autre facteur commun
01:06:04 aux anciens
01:06:06 et à ceux qui sont venus,
01:06:08 c'est la valeur, la notion
01:06:10 patrimoniale. C'est-à-dire que tous,
01:06:12 ils font ce métier-là,
01:06:14 apiculteurs,
01:06:16 producteurs de fromage, etc.,
01:06:18 pour gagner leur vie. Mais au-delà,
01:06:20 tous, tous, tous, ont évoqué
01:06:22 l'aspect patrimonial de leur paysage,
01:06:24 des petits monuments qu'il peut y avoir
01:06:26 sur ou autour de leur
01:06:28 exploitation. Et ça, c'est un attachement
01:06:30 important. Et puis l'autre point important
01:06:32 pour la Lausère, c'est que ce qui est commun
01:06:34 à ceux qui sont venus, tous,
01:06:36 tous, tous, ont souligné l'accueil
01:06:38 qu'ils avaient ici. Beaucoup ont fait
01:06:40 des expériences ailleurs. Et ici, ils ont
01:06:42 dit "on nous a déroulé le tapis". Et ce n'est
01:06:44 pas rien. Par exemple, si on prend l'atelier
01:06:46 du miel et de la châtaigne, ils étaient tous les
01:06:48 deux cadres supérieurs à Orange.
01:06:50 Quand ils sont venus à Lausère,
01:06:52 ils étaient exigeants,
01:06:54 parce qu'ils avaient le choix, ils avaient de
01:06:56 bonnes indemnités qu'ils avaient prises
01:06:58 quand il y a eu la restructuration. Donc ils pouvaient se poser
01:07:00 n'importe où. Et ils disent "c'est vraiment
01:07:02 Lausère qui nous a accueillis". Et on peut
01:07:04 le dire pour
01:07:06 tous les autres, tous, c'est vraiment
01:07:08 les trois points. Passion, patrimoine
01:07:10 et accueil
01:07:12 de la région. - L'accueil,
01:07:14 c'est très important, très important, puisque la démarche
01:07:16 des personnes qui changent de vie,
01:07:18 de territoire de vie,
01:07:20 des régions parisiennes ou lyonnaises,
01:07:22 - Oh bah complètement ! - Et qui arrivent, voilà !
01:07:24 - Au fungifon des Cévennes,
01:07:26 Danneco est complètement perdu,
01:07:28 où c'est qu'il faut faire 100 mètres de marche arrière pour arriver
01:07:30 à faire demi-tour. - Ah oui ! - C'est des gens
01:07:32 qui étaient cadres à Paris et qui sont
01:07:34 revenus sur la ferme
01:07:36 qui était...
01:07:38 Quand ils sont revenus,
01:07:40 il y en a un, le deuxième là, qui fait
01:07:42 de la châtaigne et qui a développé
01:07:44 maintenant, qui fait de la bière et qui est
01:07:46 très connu, bah il a pris
01:07:48 la ferme, le fumier et le fouin
01:07:50 et se déplaçait pratiquement en le faisant
01:07:52 glisser dans la pente.
01:07:54 - Ah ouais, ouais ! - Donc
01:07:56 oui, oui, ils étaient conscients de la région
01:07:58 où ils revenaient. - Voilà, donc vous croyez
01:08:00 qu'il y a un avenir dans les campagnes, les campagnes
01:08:02 on va dire, avec tous ces... des accourus.
01:08:04 J'ai un copain, il appelait ça les accourus,
01:08:06 les gens qui viennent des villes pour habiter ailleurs
01:08:08 et faire autre chose. - Oui, puis
01:08:10 il y a un autre facteur qui est important.
01:08:12 Bon, j'ai toujours gardé où que je sois passé,
01:08:14 j'ai gardé mon accès à nos aériens. Et quand je fais
01:08:16 pendant l'intervention, parce que je fais
01:08:18 beaucoup de coopération internationale, c'était une démission
01:08:20 d'un cinéma agricole, chaque fois
01:08:22 je me fais charrier sur mon accent. Et il y a 10 ans
01:08:24 je disais "oui, ok, mais
01:08:26 quand la mode des robes longues est revenue,
01:08:28 ma grand-mère ne les avait pas encore quittées." Donc il y a eu un moment
01:08:30 où elle était en avance. - Ouais, bien sûr. - Et maintenant
01:08:32 je ne le dis plus en rigolant, parce que la
01:08:34 lausère, dans la ronde du
01:08:36 progrès, elle a perdu un tour, mais
01:08:38 quelqu'un qui rentre dans le stade aujourd'hui, il trouve
01:08:40 la lausère en tête. Pourquoi ? Parce que
01:08:42 l'agroécologie, bah ils en faisaient sans le savoir,
01:08:44 et les circuits courts, si vous regardez,
01:08:46 des marchés, des marchés de
01:08:48 des magasins de producteurs, il y en a partout.
01:08:50 Donc aujourd'hui, la lausère,
01:08:52 elle se retrouve à force d'être en retard,
01:08:54 elle est paradoxalement très en avance.
01:08:56 Les paysages n'ont pas été dégradés,
01:08:58 il n'y a pas eu de pollution, etc.
01:09:00 Donc je trouve que c'est un
01:09:02 sacré atout aussi, pour des gens qui reviennent,
01:09:04 parce qu'aujourd'hui on voit bien que ces valeurs-là,
01:09:06 tout le monde est en train plus ou moins de les rechercher,
01:09:08 sans savoir trop comment s'y intégrer,
01:09:10 et bah là, il n'y a plus qu'à s'y poser.
01:09:12 - Et bah non, parce qu'il n'y a pas de mode d'emploi.
01:09:14 - Non, exactement.
01:09:16 - Et en fait, c'est ça qui manque, c'est qu'on n'a pas trouvé
01:09:18 le mode d'emploi, parce qu'en fait,
01:09:20 ça n'a jamais intéressé beaucoup de gens.
01:09:22 - Oui. - Ces changements de vie.
01:09:24 - Peut-être, ils sont plus conscients, la génération de
01:09:26 on va dire de 68,
01:09:28 en quelque sorte, qui sont venus d'Alain Sévène,
01:09:30 il y a eu une sacrée sélection, il en reste,
01:09:32 et il y en a qui sont dans ce niveau-là, qui sont extraordinaires.
01:09:34 Il y en a un d'ailleurs,
01:09:36 quand j'ai fini avec lui,
01:09:38 comme prof, je lui ai dit "mais pourquoi
01:09:40 vous ne faites pas visiter à des
01:09:42 lycées agricoles ?" Il m'a dit "ne m'en parlez plus,
01:09:44 j'ai fait visiter un jour à Supagro
01:09:46 de Montpellier,
01:09:48 et au bout de trois quarts d'heure,
01:09:50 parce qu'eux, ils arrivaient, ils voulaient...
01:09:52 Lui, il avait des histoires à raconter,
01:09:54 et eux, ils venaient chercher deux sans critères
01:09:56 chiffrés.
01:09:58 Le random à l'hectare,
01:10:00 les emprunts à court terme, au moyen terme, etc.
01:10:02 Lui, il n'avait aucune notion de ça, il n'a jamais eu d'emprunt.
01:10:04 - Oui. - Mais sauf
01:10:06 qu'il avait des histoires à raconter par rapport à son
01:10:08 territoire, et la vie qu'il avait vécue, puisqu'il
01:10:10 arrivait à un bout de carrière. Et ça,
01:10:12 c'est dommage qu'ils n'étaient pas prêts,
01:10:14 on ne les avait pas préparés à entendre ça.
01:10:16 Et je trouve que c'est tout l'intérêt
01:10:18 de... Moi je trouve que c'est une idée
01:10:20 géniale, plutôt que de fêter les
01:10:22 dizaines de hyper-us au lieu de faire une grosse
01:10:24 promotion classique,
01:10:26 de sortir un truc qui
01:10:28 servira de marqueur, en quelque sorte.
01:10:30 - Oui. Alors il est sorti quand le livre ? Il y a longtemps ?
01:10:32 - Non, c'était 2016...
01:10:34 2005.
01:10:36 - 2005, quoi. - 2000, il y a
01:10:38 beaucoup six ans, ouais. - D'accord, d'accord.
01:10:40 - On a mis deux ans à le faire, avec des
01:10:42 photos de Jean-François Salle,
01:10:44 et c'était une belle aventure. Ça a été
01:10:46 une belle aventure et une découverte, parce qu'on
01:10:48 connaît des fois les producteurs, on les connaît par
01:10:50 leurs produits, par les échanges, mais pas
01:10:52 par rapport à leur vie. - Ah oui, oui.
01:10:54 Et alors, c'est difficile de raconter
01:10:56 un livre à la radio, dans la mesure où
01:10:58 c'est pas facile de parler des photos,
01:11:00 mais on peut... La jeune femme qui est assise,
01:11:02 oui, je veux bien qu'elle vienne, mais du coup, elle va
01:11:04 prendre votre place, voilà. Je garde le micro.
01:11:06 - Juste, il y avait trois... Pour chacun,
01:11:08 il y avait trois thèmes.
01:11:10 C'est...
01:11:12 (musique)
01:11:14 (musique)
01:11:16 (musique)
01:11:18 (musique)
01:11:20 - Merci.
01:11:22 Voilà. Merci.
01:11:24 Asseyez-vous, vous êtes assises, c'est bien.
01:11:26 Juste pour chacun, vous êtes mon voisin de gauche.
01:11:28 On parle du livre toujours, hein.
01:11:30 On est à Mande, donc ici, Sud Radio
01:11:32 101.9, on est à Mande, et un livre,
01:11:34 voilà, qui a été fait par le monsieur
01:11:36 qui est à ma gauche, et
01:11:38 le monsieur que vous venez de remplacer.
01:11:40 Voilà. Donc vous, vous êtes qui ? Vous êtes
01:11:42 Marie-Claude. - Vous avez tout...
01:11:44 - Bah, c'est écrit... - Vous l'avez lu. - J'ai pas de
01:11:46 mérite, c'est écrit dans le livre. Donc, il y avait
01:11:48 trois critères, vous me disiez. - Oui, dans tous les chapitres,
01:11:50 et c'est dans le désordre suivant les personnalités,
01:11:52 c'est un lieu particulier,
01:11:54 un produit particulier, et c'est pas la promotion
01:11:56 du produit,
01:11:58 c'est pourquoi ce produit-là
01:12:00 est une aventure particulière. Comment ils sont
01:12:02 arrivés là ? Qu'est-ce qui les a amenés à se stander ?
01:12:04 - Alors, je lis le livre, donc, Marie-Claude
01:12:06 et Marc Brun, fromage,
01:12:08 le Sauvigné, c'est l'endroit, je présume,
01:12:10 c'est un joli petit village. - Le Sauvigné est un petit
01:12:12 village, voilà. - Ruyauteur de Randon, il fait
01:12:14 bon vif, niché au coeur de Trois-Vallées, il a pris trois belles
01:12:16 exploitations agricoles, la plus vieille famille
01:12:18 du village, en 1765,
01:12:20 c'est ça ? On trouve déjà trace d'un Brun
01:12:22 sabotier, c'est ça ? - C'est bien ça.
01:12:24 - C'est votre famille ? - C'est la famille de mon époux.
01:12:26 - Ah ! Il est vieux,
01:12:28 il a quel âge ? 150 ans ?
01:12:30 140 ans ? Il a quel âge ?
01:12:32 - Non, je l'ai connu beaucoup plus jeune.
01:12:34 Et donc, l'aventure,
01:12:36 tous les deux, donc, on a décidé de s'installer
01:12:38 ensemble. Donc, du coup, mon mari
01:12:40 avait repris l'exploitation en 89,
01:12:42 et je l'ai connu après coup.
01:12:44 Et c'était un passionné
01:12:46 de son métier, et il a su me le transmettre, parce que
01:12:48 moi, je n'étais pas du tout partie pour ce métier-là.
01:12:50 - Voilà, vous venez d'où ? - Alors, moi, j'étais
01:12:52 fille d'agriculteur, c'est vrai, mais
01:12:54 je voulais partir plus dans le commerce.
01:12:56 - Pour quitter l'agriculture, quoi ?
01:12:58 - J'aimais toujours ce côté-là, j'avais quand même
01:13:00 cette fibre-là, mais...
01:13:02 - C'était quoi ? Des vaches ?
01:13:04 - C'était des moutons. - Ah, des moutons !
01:13:06 - Ici, en Lauserre, il ne faut pas oublier,
01:13:08 on va dire que
01:13:10 c'est la deuxième activité de Lauserre,
01:13:12 c'est le monde agricole.
01:13:14 Donc, on est beaucoup issus du monde agricole.
01:13:16 Et je suis fille d'agriculteur,
01:13:18 mais j'avais vu beaucoup mes parents travailler,
01:13:20 je me disais, non, pas ce métier-là.
01:13:22 Et finalement,
01:13:24 après, c'est avec des aménagements qu'on arrive
01:13:26 à faciliter le travail. Il faut reconnaître
01:13:28 qu'il y a des gros investissements. Après, je reconnais
01:13:30 qu'il y a aussi beaucoup de contraintes dans notre métier.
01:13:32 Mais ça fait partie
01:13:34 de tous les métiers. Il y a des avantages
01:13:36 et des inconvénients dans tous les métiers. - Voilà.
01:13:38 Nous, c'est pas un inconvénient, mais on est obligés
01:13:40 de gagner un peu d'argent, donc vous avez dit jamais.
01:13:42 - Ouais. Je disais
01:13:44 qu'on est dans une société incroyable, quand même.
01:13:46 Tout est mélangé, quoi.
01:13:48 - On vit dans une époque formidable.
01:13:50 - Ah, il rigole. Non, mais c'est vrai,
01:13:52 on vit une époque extraordinaire
01:13:54 où, malgré tout, on est influencés
01:13:56 par, oui, des publicités, des choses comme ça,
01:13:58 où on nous dit ceci, on nous dit cela.
01:14:00 Et les gens qui changent de vie,
01:14:02 qui changent d'existence, de lieu de vie
01:14:04 et tout, avec femmes, hommes, enfants,
01:14:06 c'est pas facile. C'est pas facile
01:14:08 parce que c'est quand même dire non
01:14:10 aux sollicitations.
01:14:12 En gros, on nous incite à acheter des trucs, quoi.
01:14:14 - Oui. Ça, c'est sûr.
01:14:16 - Dans notre société. Non ?
01:14:18 - Oui, on est influencés par la publicité,
01:14:20 mais après, ce qu'on recherche aussi,
01:14:22 c'est le goût et le savoir-vivre.
01:14:24 Et je pense que ça...
01:14:26 - Oui, mais il faut oser le faire.
01:14:28 - Oui, après, nous, ça a été le facilitateur.
01:14:30 On est un raciné à l'oser, quand même.
01:14:32 - Ah, nous, on a eu hier à Bryoude Linda,
01:14:34 qui sera la femme du jour, pour moi,
01:14:36 dans ma tête, sur l'émission de Bryoude,
01:14:38 qu'on a faite à Bryoude.
01:14:40 Donc, elle est suédoise,
01:14:42 elle a eu une patate incroyable.
01:14:44 Son mari, il est français.
01:14:46 Et ils ont quitté Paris et tout
01:14:48 en Auvergne, dans une petite ferme,
01:14:50 mais ils le font, quoi.
01:14:52 Ils ont réussi à avoir,
01:14:54 avec un atelier de découpe,
01:14:56 faire du saucisson, des trucs.
01:14:58 C'est exactement votre démarche à vous, quoi.
01:15:00 Parce qu'il faut le faire.
01:15:02 Arriver à un bout de saucisson,
01:15:04 ça se fait pas en claquant des doigts, quoi.
01:15:06 C'est des jours, des heures, des étés,
01:15:08 des hivers, etc.
01:15:10 Et même le fromage que j'ai devant moi,
01:15:12 c'est bien de volume, pardon,
01:15:14 de litres de lait, ce fromage-là.
01:15:16 10 litres de lait.
01:15:18 Et c'est vrai qu'on s'imagine pas
01:15:20 qu'il faut autant de lait.
01:15:22 Et il faut pas oublier,
01:15:24 c'est un fromage au lait cru,
01:15:26 qui dit lait cru, sensible à l'alimentation des vaches.
01:15:28 Donc je mets beaucoup l'accent là-dessus,
01:15:30 parce que la faune et la flore,
01:15:32 on a quand même une diversité à ce niveau-là.
01:15:34 Et on est privilégié.
01:15:36 Je le vois rien que moi, quand je transforme
01:15:38 d'une parcelle à une autre, j'ai pas exactement
01:15:40 le même produit. Donc les amateurs de mes fromages,
01:15:42 ils savent qu'ils auront pas
01:15:44 exactement le même fromage
01:15:46 aujourd'hui que ce qu'ils auront dans 2 mois.
01:15:48 Parce que déjà, il y a le facteur météo,
01:15:50 il y a le facteur herbe, qualité de l'herbe.
01:15:52 Si c'est une période sèche, inévitablement, je vais avoir
01:15:54 un fromage plus sec. Mais à côté de ça,
01:15:56 vous avez un fromage qui a du goût. Et qui a un caractère.
01:15:58 - Et donc, vous avez combien d'hectares de prairie ?
01:16:00 - Alors nous, on exploite
01:16:02 110 hectares.
01:16:04 - Il y a des arbres un peu... - C'est très
01:16:06 embroussaillé. - Donc vous avez vu, maintenant,
01:16:08 pour les primes, les gars, ils vérifient avec des drones,
01:16:10 avec des satellites et tout. - C'est pas faux.
01:16:12 - Donc ils vous disent "Ah mais là, vous avez un peu de bois qui a repoussé,
01:16:14 donc c'est..." Je sais, moi je l'ai vécu.
01:16:16 Il y avait pas de satellite encore
01:16:18 à l'époque. Je disais "Mais c'est quoi là ?" "Ah non, mais
01:16:20 vous avez du bois, donc ça fait 1/2 hectare de moins ou 1 hectare
01:16:22 de moins." - Oui, mais maintenant, reviens.
01:16:24 Parce qu'on fait des bilans carbone, maintenant. Il faut garder
01:16:26 les haies. Maintenant... - Ah, vas-y,
01:16:28 racontez-moi. - On garde les haies.
01:16:30 Il faut maintenir les haies. - Bah évidemment.
01:16:32 - On a besoin de haies.
01:16:34 Mais après, il faut pas oublier une chose,
01:16:36 malgré tout, il faut quand même les maintenir.
01:16:38 Parce que s'il y a plus d'exploitants,
01:16:40 ça va s'embroussailler très très vite.
01:16:42 - Ah bah s'il y a plus de paysans, c'est la faute.
01:16:44 - C'est ça. Donc c'est là-dessus où la losère
01:16:46 elle est à la limite. C'est-à-dire qu'il faut tenir
01:16:48 quand même un certain tissu économique.
01:16:50 Et c'est ce qui me fait un peu
01:16:52 peur aujourd'hui, c'est que quand même
01:16:54 on a un département qui est quand même défavorisé en termes
01:16:56 d'infrastructures routières, c'est qu'on a...
01:16:58 il faut faire... pour faire 100 km, il faut
01:17:00 1h30 pour rejoindre une ville la plus
01:17:02 proche. Et c'est un atout,
01:17:04 certes, parce qu'on est un côté préservé, mais si
01:17:06 on veut maintenir un tissu économique,
01:17:08 c'est-à-dire quelques entreprises qui amènent
01:17:10 des emplois et qui maintiennent notre tissu
01:17:12 économique, il faut quand même une infrastructure
01:17:14 routière. - Alors qu'est-ce qui pourrait s'installer
01:17:16 comme entreprise ? - Ah moi je privilégie...
01:17:18 Ah bah entreprise, il faudrait
01:17:20 travailler sur le bois, puisqu'on a quand même
01:17:22 une quantité de bois. Après,
01:17:24 tout ce qui est tertiaire, c'est le premier secteur
01:17:26 d'activité en losère. Et on travaille
01:17:28 sur le tourisme. Alors préservons notre
01:17:30 territoire. Ne mettons pas des éoliennes.
01:17:32 - C'est compliqué, hein.
01:17:34 Et vous n'avez pas d'usine à
01:17:36 pelets, à granulés de bois ?
01:17:38 Il n'y a pas de ça ici ? - Ah si, si, si.
01:17:40 - Ah bah ouais. - On a beaucoup,
01:17:42 oui. Mais c'est le nouveau
01:17:44 chauffage aussi. - C'est le nouveau chauffage, sauf
01:17:46 qu'il faut qu'il y ait un peu d'électricité quand même pour que
01:17:48 le poêle fonctionne. - C'est ça. - Il ne faut pas que le prix
01:17:50 des pelets double ou triple,
01:17:52 parce qu'on les retient un peu pour
01:17:54 ne pas les vendre au bon moment, c'est compliqué.
01:17:56 - C'est compliqué. Après, on a d'autres...
01:17:58 Il y a les panneaux solaires qui peuvent aussi...
01:18:00 - Oui, bien sûr. - Et on a quand même... On est
01:18:02 le pays des sources. Il ne faut pas oublier
01:18:04 qu'on a beaucoup de départs
01:18:06 de sources aussi en Lausanne.
01:18:08 - Comme quand l'on vendait de la pêche tout à l'heure.
01:18:10 - 437 ruisseaux qui sortent, pas un qui rentre.
01:18:12 - Hein ? Comment ? - 437
01:18:14 ruisseaux, rivières qui sortent de
01:18:16 Lausanne et pas un qui rentre. - Ah, c'est joli.
01:18:18 - Donc on approvisionne
01:18:20 beaucoup de fleuves. - Eh ouais, bien sûr.
01:18:22 - Donc vous avez le Rhône, vous avez la Loire,
01:18:24 et vous avez la Lotte et la
01:18:26 Garonne. - Bon, faites les payer.
01:18:28 - Tu pouvais être un péage d'eau.
01:18:30 - Non, non, je rigole. - On a une agriculture
01:18:32 qui est très préservée, donc cette eau,
01:18:34 le parc, elle est pure. Et on a
01:18:36 une grande tâte à tout à ce niveau-là. - Et vous avez de l'eau
01:18:38 dans tous les prés ? - L'eau,
01:18:40 c'est ce qui impressionne souvent quand on a des jeunes
01:18:42 stagiaires qui viennent de l'extérieur.
01:18:44 Ils voient de l'eau partout dans nos parcelles.
01:18:46 - Oh là là. Oh, quelle chance.
01:18:48 - On a cette chance-là. - Ah oui, vraiment.
01:18:50 - On a cette chance-là. - C'est un problème. - Et on est plus haut au département
01:18:52 d'altitude. En moyenne d'altitude.
01:18:54 - D'accord. - Il ne faut pas l'oublier, ça.
01:18:56 C'est une chance. - On a vraiment...
01:18:58 On est... Et une diversité
01:19:00 de paysages, franchement, la Lausère, c'est
01:19:02 vraiment la carte postale. Vous avez
01:19:04 le Kos, les Gorjutans, les Sévènes,
01:19:06 l'Aubrac, et la Marjorie, ne l'oublions pas,
01:19:08 notre Marjorie. Parce qu'elle est souvent
01:19:10 oubliée, notre Marjorie.
01:19:12 - Le monsieur qui est là-bas avec le tee-shirt bleu
01:19:14 qui nous a accueillis hier avec Betty,
01:19:16 c'est ce qu'il nous disait hier. Il nous disait
01:19:18 "Viens, venez, disons un mot quand même,
01:19:20 on ne l'a même pas entendu. En fait, il y a 4 régions
01:19:22 ici. - Oui. - C'est riche.
01:19:24 - Très marquées et on les change
01:19:26 vraiment au mètre près.
01:19:28 C'est-à-dire que quand je suis descendu tout à l'heure,
01:19:30 au Chastein-Nouvelle, pof, je suis passé
01:19:32 dans un terrain...
01:19:34 Quand je sors de la Marjorie sur un
01:19:36 virage, je rentre dans l'Aubrac.
01:19:38 C'est pas... C'est... Clac.
01:19:40 Et c'est des mentalités
01:19:42 différentes, c'est des paysages différents, c'est des
01:19:44 modes de vie différents, mais finalement qui sont bien
01:19:46 complémentaires. - C'est ce que j'allais dire. - Et puis
01:19:48 qui ont aussi toujours ce
01:19:50 côté-là, ce côté
01:19:52 matrimonial, parce que chacun est vraiment
01:19:54 attaché à sa région. Quand tu dis la Marjorie,
01:19:56 c'est vrai qu'on déplore
01:19:58 toutes les émissions de télé,
01:20:00 à chaque fois on est sûr qu'on va voir Le Cosse, et c'est très
01:20:02 bien, qu'on va voir les Cévennes, c'est très bien,
01:20:04 qu'on va voir l'Aubrac, et on oublie la Marjorie qui a
01:20:06 été citée il y a 2 ans par le
01:20:08 monde comme étant la région la plus belle de France.
01:20:10 Et donc, parce qu'elle
01:20:12 est... Elle alterne
01:20:14 les reliefs, elle alterne les
01:20:16 bois, les prairies, les champs, donc
01:20:18 l'harmonie des couleurs. Les 4
01:20:20 saisons sont bien marquées, donc chacune
01:20:22 a ses couleurs, et c'est dommage qu'on n'en parle
01:20:24 pas plus. - Ah c'est compliqué d'avoir
01:20:26 accès à ces médias nationaux
01:20:28 on va dire, c'est compliqué.
01:20:30 - Vous nous donnez cette chance-là aujourd'hui.
01:20:32 - Ouais, ouais, ouais, bon, moi c'est
01:20:34 par vraiment... Envie
01:20:36 et curiosité. C'est vrai que j'ai élevé
01:20:38 des vaches, c'est vrai que ça me touche vraiment
01:20:40 quoi. J'ai jamais élaboré mes prairies,
01:20:42 j'ai jamais foutu de saloperies dessus
01:20:44 et tout, parce que c'était mon choix,
01:20:46 mon plaisir, j'ai eu aucune prime, j'ai
01:20:48 commencé à faire paysan quand j'avais 50 ans
01:20:50 donc j'étais pas jeune agriculteur, tu vois.
01:20:52 Mais j'ai toujours eu la seule envie que j'ai eue dans ma vie,
01:20:54 c'était d'élever des vaches, c'est un peu bête quoi.
01:20:56 Donc c'est vrai que la salaire pour moi,
01:20:58 c'est l'Aubrac qui est magnifique, mais pour moi
01:21:00 c'est la plus belle vache du monde.
01:21:02 Je l'ai fait avec un plaisir
01:21:04 pendant 10 ans, mais vraiment,
01:21:06 du plaisir, j'adore. Et donc je vous
01:21:08 comprends parfaitement quoi.
01:21:10 C'est viscéral, je comprends parfaitement ce que vous dites,
01:21:12 même sans les mots je ressens
01:21:14 ce que tu dis. - C'est un métier passion.
01:21:16 - Ah ouais ? - Faut pas compter les heures.
01:21:18 Et c'est vrai qu'on a quand même des facilitateurs.
01:21:20 On a quand même, aujourd'hui,
01:21:22 le travail quand même, on arrive à aménager
01:21:24 nos structures, et on a
01:21:26 quand même, j'ai eu quand même la chance de
01:21:28 c'est-à-dire que quand même
01:21:30 il faut quand même, je parle aujourd'hui,
01:21:32 c'est que mon principal client
01:21:34 est Hyper U et qui fait beaucoup travailler
01:21:36 nous les producteurs. - Ah ouais, c'est sûr.
01:21:38 - Et la mise en avant
01:21:40 de nos produits. Et ça,
01:21:42 sans lui, je serais pas arrivé aujourd'hui
01:21:44 à ce qu'on a pu
01:21:46 développer notre exploitation.
01:21:48 - Bien sûr. - Oui, et je crois
01:21:50 que quand même, il faut mettre
01:21:52 une note d'optimisme là-dedans.
01:21:54 C'est que dans l'installation des jeunes,
01:21:56 aujourd'hui, on installe proportionnellement
01:21:58 bien plus dans nos aires que dans d'autres départements.
01:22:00 Et en particulier la région parisienne,
01:22:02 moi j'ai trouvé un ancien élève qui m'a dit,
01:22:04 qui travaille dans une banque
01:22:06 dans la Beauce, il m'a dit
01:22:08 "J'ai certainement fait la dernière installation familiale
01:22:10 et encore il a fallu qu'il rentre ses fournisseurs
01:22:12 dans le capital pour arriver à rentrer."
01:22:14 Ici, il y a plein de jeunes
01:22:16 qui s'installent et qui sont passionnés.
01:22:18 Ils savent à quoi ils s'engagent,
01:22:20 tous ceux qu'a dit Marie-Claude tout à l'heure.
01:22:22 Mais on a des jeunes passionnés.
01:22:24 Et puis, on retrouve aussi, il y avait un mot qui avait
01:22:26 disparu de l'agriculture, c'était le mot "mutuel".
01:22:28 On avait le crédit agricole mutuel,
01:22:30 le groupe en masse, c'était les assurances mutuelles,
01:22:32 etc. Puis ça, ça avait disparu. Dans l'Osers,
01:22:34 ça n'a pas tout à fait disparu non plus.
01:22:36 C'est-à-dire, si on part de la Cuma par exemple,
01:22:38 elle est assez spéciale. C'est une grosse
01:22:40 Cuma finalement. Sauf que,
01:22:42 au lieu de tout concentrer en un endroit...
01:22:44 - Cuma, il faut le dire parce qu'il y a...
01:22:46 - C'est une coopérative d'utilisation de matériel agricole.
01:22:48 - On est plusieurs à utiliser le même matériel.
01:22:50 - C'est de plusieurs utilisateurs. - C'est ce que Jean Jalam va faire
01:22:52 rentrer dans la Cuma pour composter mon fruit.
01:22:54 - Mais l'originalité, moi je trouve, c'est que
01:22:56 c'est les paysans qui chacun sont responsables
01:22:58 d'un matériel. Et au-delà
01:23:00 de cette responsabilité, c'est un facteur,
01:23:02 c'est un peu comme les fruitières dans le Jura,
01:23:04 c'est un facteur de rencontre. Je viens chercher la bétaillère
01:23:06 chez un tel, bien sûr que je viens la chercher,
01:23:08 je suis pressé, je prends la bétaillère.
01:23:10 Mais quand je la ramène, j'ai 5 minutes
01:23:12 pour discuter, voir un petit peu ce qu'il s'est passé.
01:23:14 Pareil pour le semoire, pareil pour les autres éléments.
01:23:16 Et donc je pense que c'est un élément
01:23:18 qui fait que les gens sont moins isolés
01:23:20 qu'ailleurs. Parce que c'est le problème du paysan.
01:23:22 Le paysan qui bosse 18h par jour
01:23:24 dans son coin et qui à un moment se dit
01:23:26 "mais j'ai qui autour de moi ?" Et bien ici,
01:23:28 il y a toujours ce lien social qui est important.
01:23:30 Et je pense que dans des périodes difficiles
01:23:32 comme l'hiver, etc., où on ne voit pas grand monde,
01:23:34 c'est important que ce lien se maintienne.
01:23:36 Et on voit bien dans les villages, les fêtes de four,
01:23:38 etc., tout ça qui revive.
01:23:40 - Oui, c'est bien.
01:23:42 - Oui, on est un département où on est très solidaires.
01:23:44 On a besoin d'un coup de main,
01:23:46 on arrive à se serrer les coudes.
01:23:48 C'est un atout.
01:23:50 C'est vrai qu'on est peu peuplé, on est aussi
01:23:52 le département le moins peuplé, ça il ne faut pas l'oublier.
01:23:54 - C'est pas mal.
01:23:56 - Ce qui permet, à côté de ça, d'être très solidaires.
01:23:58 Si on voit qu'on ne voulait pas
01:24:00 ouvrir, on va se soucier
01:24:02 de notre voisine qui n'a pas ouvert ses
01:24:04 volets, on va se soucier du voisin
01:24:06 qui peut-être a du mal, aujourd'hui,
01:24:08 il a des difficultés à déplacer ses vaches,
01:24:10 on va lui donner un coup de main. On est très solidaires.
01:24:12 - Oui, mais les villages, un village c'est ça.
01:24:14 Les gens, évidemment, tout le monde
01:24:16 regarde tout le monde, mais en même temps,
01:24:18 en effet, même à Blel, où on est tout le temps,
01:24:20 si les volets ne sont pas ouverts, tout le monde vient voir.
01:24:22 - C'est ça. - Pourquoi il n'a pas ouvert ses volets ?
01:24:24 - C'est ça. - C'est bien, c'est intéressant.
01:24:26 - Je vois même pour le ramassage scolaire, à l'époque,
01:24:28 on était trois voisines,
01:24:30 on faisait un alterné à Tour de Rôles.
01:24:32 - C'est pour l'histoire de ne pas partir.
01:24:34 Pour notre bilan carbone, il ne m'a emmené qu'une fois par
01:24:36 un tour de Rôles. - Oui, je comprends.
01:24:38 - Voilà, c'est ça.
01:24:40 - Je reviens à vous, mais deux mots avec
01:24:42 le monsieur en t-shirt bleu qui nous a accueillis hier
01:24:44 avec Betty.
01:24:46 Vous êtes qui, vous faites quoi ?
01:24:48 - Alors, moi, je suis Jean-Luc,
01:24:50 je suis l'agent d'accueil...
01:24:52 Je suis l'agent d'accueil du musée du Girodin.
01:24:56 - Voilà.
01:24:58 Donc le monsieur en t-shirt bleu,
01:25:00 je disais que vous êtes qui et vous faites quoi exactement ?
01:25:02 - Alors, moi, je suis Jean-Luc,
01:25:04 l'agent d'accueil du musée du Girodin.
01:25:06 Donc, voilà, j'ai pu vous accueillir
01:25:08 ici, dans ce beau musée du Girodin.
01:25:10 Donc, moi, je suis l'agent d'accueil
01:25:12 et une partie aussi technique,
01:25:14 tout ce qui est technique,
01:25:16 alors que j'ai mon collègue qui est mé,
01:25:18 aussi, qui est, lui, agent d'accueil,
01:25:20 mais plus administratif.
01:25:22 Donc, voilà, nous sommes là
01:25:24 avec une équipe de six personnes.
01:25:26 - Parce que ça, c'est...
01:25:28 C'est un porte-avions, hein ?
01:25:30 C'est un gros bateau.
01:25:32 - Oui.
01:25:34 Un gros et beau bateau.
01:25:36 - C'est ce que j'allais...
01:25:38 Il y a quelle surface ?
01:25:40 - En surface d'exposition, 1 200 m.
01:25:42 - Ah, ouais ?
01:25:44 - Sur deux étages.
01:25:46 - C'est compliqué à chauffer,
01:25:48 à éclairer, à ouvrir, à fermer ?
01:25:50 - Non, c'est pas compliqué.
01:25:52 Ça se fait naturellement et c'est bien fait,
01:25:54 c'est bien géré, donc tout est...
01:25:56 - C'est beau. - Tout est électronique,
01:25:58 tout est technique. - C'est agréable de travailler
01:26:00 dans un endroit comme celui-là. - Ah, ben voilà.
01:26:02 C'est très agréable. Donc, vous voyez déjà
01:26:04 le hall d'accueil.
01:26:06 Donc, les gens rentrent,
01:26:08 sont contents.
01:26:10 Donc, pour nous, au niveau de l'accueil,
01:26:12 c'est sympa. - C'est vrai, à ce moment,
01:26:14 a priori, c'est un endroit qui fait pas peur,
01:26:16 mais tu te dis, mince, on est enfermés entre des murs.
01:26:18 En fait, pas du tout. - Et on vient.
01:26:20 - Ça devient vite chaleureux.
01:26:22 - Et on rappelle que le musée est gratuit.
01:26:24 Il y a une particularité, il faut le rappeler, à Monde.
01:26:26 - Heureusement qu'il est là. - Le musée du Gévaudan,
01:26:28 il est gratuit et on peut venir en profiter
01:26:30 en famille. On a vu plein d'activités. On l'a visité hier
01:26:32 en avant-première, juste pour nous.
01:26:34 On peut le rappeler, Gérard. - Magnifique.
01:26:36 - Quand on passe par là, il faut venir.
01:26:38 - Magnifique. Je me suis arrêté près du crâne.
01:26:40 Il y a un crâne avec un trou.
01:26:42 Ils trépanaient les gens il y a 4 000 ans,
01:26:44 5 000 ans. Un trou, tu passes ton pouce dans le trou.
01:26:48 Et donc, avec Béthy, la jeune fille qu'elle a,
01:26:50 elle nous posait la question,
01:26:52 elle nous expliquait pourquoi
01:26:54 on trépanait les gens. Donc c'était peut-être
01:26:56 pas forcément pour les soigner,
01:26:58 pour un truc compliqué, mais peut-être,
01:27:00 c'est ce que vous disiez, pour les faire accéder
01:27:02 à des pouvoirs, comme des indiens
01:27:04 qui se défoncent ou des trucs dans ce genre-là.
01:27:06 C'est étrange de faire un trou dans le crâne.
01:27:08 Oh, ça va vachement mieux, moi.
01:27:10 Ah oui, alors ? Oh, bah j'arrête la télé.
01:27:12 Non, mais tu vois, c'est étrange.
01:27:14 Qu'est-ce que vous alliez dire,
01:27:16 mon voisin de gauche ?
01:27:18 - Dans les autres solidarités, par exemple,
01:27:20 c'est le gilet que je porte qui m'y fait penser.
01:27:22 Mande a organisé le mondial de la Brune.
01:27:24 C'est un gros événement,
01:27:26 c'était la première fois en France,
01:27:28 et c'était ensuite, ils ont réussi
01:27:30 à le prendre au space de Rennes
01:27:32 et à le prendre à Dijon, qui était candidat.
01:27:34 Donc c'est la petite ville de Mande.
01:27:36 Mais ce que je voudrais dire, c'est qu'habituellement,
01:27:38 on le voit bien, et je le vois particulièrement au Sommet des Lévages,
01:27:40 chaque race est un village, et ces villages
01:27:42 se regardent de loin. Eh bien ici, c'était
01:27:44 le mondial de la Brune, mais si on allait au bar,
01:27:46 on était servi par les responsables du charolais.
01:27:48 Si on allait dans un autre truc, on était servi
01:27:50 par ceux du limousin. Toutes les races
01:27:52 de l'Ozérienne ont joué le jeu
01:27:54 pour faire que cet événement-là, ça soit
01:27:56 la fierté du département.
01:27:58 Au-delà des races. Donc ça, c'est pas aussi
01:28:00 évident que ça, parce que pour bien connaître le milieu de l'élevage,
01:28:02 chacun est sur sa race
01:28:04 et s'y tient. - C'est vrai.
01:28:06 - Eh bien, à Mande, là, c'est la première fois que j'ai vu ça,
01:28:08 travailler de façon aussi solidaire
01:28:10 pour le montage, le démontage,
01:28:12 et puis l'animation. Toutes les races étaient là.
01:28:14 - Très bien.
01:28:16 - Non, mais je croyais que Djamal envoyait des pubs, moi.
01:28:18 Non ?
01:28:20 Mais oui, mais oui, mais oui, vas-y, dis-donc.
01:28:22 Je regarde Antoine et je rigole.
01:28:24 - Ça va, Antoine ? - Oui.
01:28:26 - Formidable. Faut juste envoyer les pubs.
01:28:28 - Oui, oui, mais c'est bien.
01:28:30 Et on est... - On est où ?
01:28:32 - On est à Mande.
01:28:34 Ça fait 47 fois qu'on le dit.
01:28:36 Non, on est à Mande.
01:28:38 Donc c'est 101.9, pour écouter à Mande.
01:28:40 À ma droite, j'ai Betty, puis à ma gauche, j'ai une dame,
01:28:42 mais je sais pas qui elle est. Alors tu veux une truc ?
01:28:44 Vous allez me dire, Betty.
01:28:46 - C'est Elisabeth Minet-Reyneul, élue Ville de Mande, entre autres.
01:28:48 - Bonjour.
01:28:50 - Bonjour. Et alors, quel est votre poste ?
01:28:52 C'est difficile.
01:28:54 - Alors, moi, je suis adjointe maire à la Ville de Mande,
01:28:56 et je suis en charge de l'attractivité de la ville.
01:28:58 - Oh là là là là là là. Il est où, le maire ?
01:29:00 Il est là-bas. Donc, ça va, il est...
01:29:02 Il est pas facile, mais c'est ce qu'il veut.
01:29:04 - Non, non, il est très bien.
01:29:06 Il est très bien, non.
01:29:08 - Non, puis il est pêcheur.
01:29:10 - Il est pêcheur. - Ah, voilà.
01:29:12 - Il habite Arzène-le-Randon,
01:29:14 et ça change tout.
01:29:16 - Donc l'attractivité de la ville, c'est ?
01:29:18 - L'attractivité de la ville, c'est faire vivre cette ville,
01:29:22 aussi bien patrimonialement, touristiquement,
01:29:26 et également les commerces.
01:29:28 Donc c'est vrai que je suis présidente du pays d'art et d'histoire,
01:29:30 également, qui a investi ce rez-de-chaussée du musée,
01:29:34 mais à côté de ça, je crois qu'il faut
01:29:36 conduire une politique d'attractivité,
01:29:40 c'est-à-dire qu'il faut tout faire avancer ensemble,
01:29:42 aussi bien le patrimoine, le tourisme, que les commerces.
01:29:46 Le dynamisme du centre-ville, c'est très important.
01:29:48 - Alors, tourisme, j'ai vu qu'il y avait pas mal d'hôtels, ici.
01:29:50 - Il y a des hôtels.
01:29:52 On aimerait un peu plus d'hôtels, mais ça va, quand même.
01:29:57 - Les hôtels sont dans la ville ou à l'extérieur ?
01:29:59 Vous avez des chambres d'hôtes ?
01:30:01 - On a des chambres d'hôtes,
01:30:03 on a des AirBnBs, beaucoup, dans le centre-ville historique.
01:30:07 On a des hôtels qui sont intéressants.
01:30:11 - C'est marrant, j'ai pas vu beaucoup de chevaux, ici.
01:30:13 Il y a des gens qui circulent à cheval, un peu, ou pas ?
01:30:16 - Mais oui, tout à fait.
01:30:17 - Est-ce que c'est développé, ce tourisme écastre, on va dire ?
01:30:20 Des randonnées, des choses comme ça, pas beaucoup ?
01:30:22 - Pas beaucoup, non.
01:30:23 - Pourtant, c'est magnifique.
01:30:24 Quand on passe en voiture, là, non, mais dans les forêts,
01:30:27 les chemins qu'il doit y avoir dans les bois.
01:30:28 - On a des très belles régions autour de Mende, en plus.
01:30:31 Mende est à la rencontre de quatre régions sensationnelles.
01:30:35 - C'est ce que vous en parliez.
01:30:37 - Oui, et donc, on disait que ça change, mais vraiment,
01:30:40 tac, à 2 mètres près, on n'est plus dans la même région.
01:30:44 - Parce que Mende est au carrefour de trois roches
01:30:46 qui donnent trois paysages tout à fait différents.
01:30:49 - Ah oui, c'est incroyable.
01:30:50 Je ne sais pas comment ça a dû se passer, il y a des milliers d'années.
01:30:52 Ça devait être un sacré bordel.
01:30:55 J'allais dire non, non, mais ça devait être compliqué, quand même.
01:30:57 Moi, je me souviens très, très bien de l'époque des volcans en Auvergne,
01:31:00 j'y étais.
01:31:01 - Ah oui ?
01:31:02 - C'était un bouleversement, l'énergie que ça devait dégager.
01:31:05 Bon, alors, donc, vous avez aujourd'hui une mission particulière ?
01:31:09 - Nous, on a une...
01:31:10 Oui, on a une mission.
01:31:11 - Ce jour ?
01:31:12 - Ce jour, là, faire de la radio avec vous.
01:31:14 - Oui, et après, voilà, et après, dans la journée ?
01:31:16 - Dans la journée, non, aujourd'hui, ça va être une journée calme,
01:31:20 mais toujours avec la volonté de développer des lieux comme ici,
01:31:25 de rénover du patrimoine,
01:31:27 de faire exister des jolis bâtiments dans le centre-ville.
01:31:30 On a rénové une ancienne pharmacie, que là, on a, qui est là, de rue.
01:31:36 - Ah oui ?
01:31:37 - Oui, oui, on a...
01:31:38 - Ah, on n'a pas vu.
01:31:39 - Ah oui, qui est magnifique.
01:31:40 - Et on est passés plusieurs fois devant une librairie, non ?
01:31:43 Avec l'enseigne, elle est un peu gris, vert, vieillotte,
01:31:47 dans le bas de la rue, juste avant un grand parking à gauche.
01:31:50 Quand on descend une rue, il y a une...
01:31:52 - Ben oui, une librairie, ça passe, et maintenant, on a...
01:31:54 - Oui, oui, complètement.
01:31:55 - Les petits papiers.
01:31:56 - Elles existent toujours ?
01:31:57 - Les petits papiers, oui.
01:31:58 - C'est top, ça a l'air d'être dans son jus.
01:31:59 - Oui, tout à fait.
01:32:00 Après, le...
01:32:01 - Il y a une nouvelle librairie, c'est ici.
01:32:03 - L'ancien gérant de la librairie a pris sa retraite, et il y a une...
01:32:06 Ça se poursuit, elle s'appelle maintenant "Les petits papiers",
01:32:08 mais il y a toujours cette belle façade.
01:32:10 - C'est joli, non ?
01:32:11 - Très, très.
01:32:12 - Ah oui.
01:32:13 Et vous, Betty, comment vous êtes arrivée là, ici ?
01:32:15 - Ici, au musée, ou ici, en Lauser ?
01:32:18 - Ben, les deux.
01:32:19 - Les deux ?
01:32:20 Alors, ici, en Lauser, par alliance.
01:32:22 - Ah, en général, c'est l'inverse.
01:32:25 C'est l'homme qui suit la femme.
01:32:26 - Non, ben là, c'est...
01:32:28 Et puis, ici, au musée, j'ai postulé sur ce poste.
01:32:31 La mairie et l'intelligence ouvrirent un poste de chargé des publics
01:32:34 un an avant l'ouverture, ce qui est très intelligent,
01:32:36 parce que j'ai pu contribuer...
01:32:39 Disons, en général, les gens qui font les visites et tout,
01:32:41 on les fait arriver un mois avant l'ouverture du musée,
01:32:43 en disant "Voilà, le contenu est prêt, débrouille-toi, fais des visites".
01:32:46 Et là, c'est génial d'avoir pu arriver aussi longtemps avant,
01:32:49 parce que j'ai pu faire des propositions pour une meilleure accessibilité,
01:32:52 rédiger les textes pour qu'ils soient pas jargonnants, pas élitistes,
01:32:57 vraiment construire avec toute l'équipe du musée.
01:33:00 C'était... Voilà, une très très belle aventure.
01:33:03 - Et alors, comment on arrive à... Moi, ça m'inquiète... Enfin, non.
01:33:06 Ça m'interpelle toujours, comme on dit, les études qu'on fait
01:33:09 pour arriver aujourd'hui dans un... Moi, j'ai pas fait...
01:33:11 Enfin, j'ai voulu faire des études, mais j'ai arrêté.
01:33:13 La radio m'est tombée dessus par hasard, c'est vrai, pour vivre, pour manger.
01:33:17 J'en suis très content, parce que j'aime bien ce sport.
01:33:20 C'est un exercice marrant.
01:33:22 Mais vous, quel genre de cursus vous avez suivi ?
01:33:25 - Alors moi, faut savoir que j'étais passionnée de musée
01:33:28 avant même de commencer mes études.
01:33:30 J'ai fait mes premières visites guidées à 16 ans, en anglais, dans un autre pays.
01:33:34 C'est vraiment une passion.
01:33:36 Et après, j'ai essayé, avec mes études, de me rapprocher de ce milieu professionnellement.
01:33:39 Donc j'ai fait des études d'art plastique,
01:33:42 et puis de scénographie et de commissariat d'exposition.
01:33:45 - D'accord. Et pourquoi en anglais ? Pourquoi dans un autre pays ?
01:33:47 - J'ai été jeune fille au père au Canada. Voilà. Je suis partie...
01:33:51 - Dans quelle partie du Canada ?
01:33:53 - J'étais en Nouvelle-Écosse.
01:33:55 Vous savez, il y a eu des incendies terribles en ce moment.
01:33:57 - Bien sûr.
01:33:58 - Donc voilà, ils avaient un gros musée.
01:34:00 J'étais contente d'avoir un guide francophone.
01:34:02 - En Nouvelle-Écosse, c'était où ?
01:34:04 - Halifax.
01:34:05 - Vous connaissez ?
01:34:06 - Ah bah ouais, je connais. Je suis allé voir des homards.
01:34:09 - Oui, très connu pour les homards, effectivement.
01:34:12 - Bien sûr. Bien sûr.
01:34:14 Je suis allé aussi à un endroit qui s'appelle Prince Rupert.
01:34:19 C'est joli, non ?
01:34:20 - Oui. Nouvelle-Écosse, c'est une maison qui est peinte en blanc, en jaune, en vert.
01:34:24 Nova Scotia. Ah ouais ? Ah, c'est drôle.
01:34:27 J'aimais bien, j'aime bien ce territoire.
01:34:29 C'est vachement agréable.
01:34:30 Mais il y a des gens qui parlent français un peu, c'est difficile à comprendre, mais bon.
01:34:34 Il y a des Cajuns encore qui sont restés un petit peu là-bas.
01:34:37 Ah, c'est drôle d'être allé là-bas.
01:34:40 - Voilà. Donc après avoir travaillé dans plusieurs musées et mes études,
01:34:43 j'ai eu la chance de pouvoir arriver ici et travailler au musée du Gévaudan.
01:34:47 On n'a pas toujours dans une vie de professionnel de musée l'occasion de participer à la construction depuis le départ.
01:34:52 Enfin, depuis le départ.
01:34:54 À l'ouverture d'un lieu aussi chouette.
01:34:58 - Ah ouais, c'est chouette. Et la visite d'hier, c'était top.
01:35:01 On était tous les trois.
01:35:02 Donc on voulait voir quand même.
01:35:04 Il y a le bouquin, bien entendu, que j'ai sous les yeux.
01:35:06 Pas celui-là, mais le bouquin du musée pour revisiter les salles, tu vois.
01:35:10 Et sinon, on ne peut pas y aller.
01:35:12 C'est absolument magnifique.
01:35:13 Et c'est vrai qu'à Copenhague, le musée de Louisiana, qu'on aime bien, avec ma femme,
01:35:19 parce que j'ai une femme qui est là-même depuis 47 ans, je peux le dire quand même.
01:35:23 On adore aller là-bas à Copenhague parce qu'il y a un peu la même ambiance qu'ici.
01:35:28 C'est soft, c'est doux.
01:35:30 Là, c'est magnifique.
01:35:31 Et donc merci, Betty.
01:35:33 Merci pour ce que vous êtes, comme vous êtes, de nous avoir accueillis hier avec le sportif.
01:35:38 Il est en forme, lui.
01:35:39 - Merci à vous.
01:35:40 Ce qui est chouette ici, c'est qu'on aime bien, ça fait partie de l'état d'esprit lausérien aussi,
01:35:43 on aime bien bien accueillir les gens.
01:35:45 Et dans le musée du Gévaudan, c'est ce qu'on a voulu mettre en place.
01:35:48 Il y a un petit coin café, il y a des jeux pour les enfants.
01:35:51 On ne veut pas être ennuyeux, élitiste.
01:35:54 On s'adresse à tout le monde.
01:35:56 C'est un musée où on peut vivre.
01:35:57 - Et c'est également un musée participatif aussi.
01:35:59 Il faut le dire aussi aux gens, ils peuvent venir participer.
01:36:01 - C'est ça.
01:36:02 Ils peuvent venir participer.
01:36:03 Ils peuvent venir troquer leurs petites graines de leur jardin.
01:36:06 Ils peuvent venir faire des dessins de la bête du Gévaudan et nous les donner.
01:36:09 Après, nous, on les expose.
01:36:10 Et à chaque fois que quelqu'un nous donne leur avis, on note, on en prend compte.
01:36:14 Ça fait évoluer le musée, puisqu'il appartient à tout le monde en fait, maintenant.
01:36:17 - Et même les enfants adorent venir ici.
01:36:20 - Ah oui, les enfants adorent.
01:36:21 - Il y a le petit coin café, ce matin, on était tout seul dans le musée.
01:36:24 Donc il y a un petit coin avec deux, trois tables et tout.
01:36:26 J'ai pris un café, évidemment.
01:36:29 J'ai rincé mes tasses, j'ai lavé.
01:36:30 - Comme à la maison.
01:36:31 - Oui, exactement.
01:36:32 Même le linge, c'est marrant.
01:36:34 Les deux petits linges pour essuyer les tasses, ce n'est pas des torchons moches.
01:36:38 Même ça, c'est beau.
01:36:40 Vraiment.
01:36:41 Non, non, c'est vrai, quand on rentre dans ce musée, ce n'est pas des détails.
01:36:44 C'est vachement important.
01:36:45 C'est ce qu'on ressent et ce qu'on sent avec le nez.
01:36:47 Et quand on rentre ici, ça sent bon.
01:36:49 Ça sent bon, ça ne sent pas le vieux musée enfermé.
01:36:52 Bon, c'est tout, je m'en vais.
01:36:54 Je m'en vais, maintenant on reprend la DS Jaune.
01:36:57 - On a un peu de route.
01:36:58 - Combien ?
01:37:00 - On a deux heures de route, je pense.
01:37:01 - Deux heures de route ?
01:37:02 - Deux heures de route, oui.
01:37:03 - À 800 ?
01:37:04 - À 80, nous, avec la vieille DS, quand même.
01:37:06 - On s'éloigne un peu du centre de la France.
01:37:07 - Ça tourne.
01:37:08 - Ah, elle me fait signe que ça tourne avec la main.
01:37:09 Mais ce n'est pas grave, on va aller doucement.
01:37:11 Bon, merci infiniment.

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