Guy Carlier nous raconte l'histoire du morceau "Succès fou" de Christophe

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Transcript

00:00 C'est le moment où Guy Carrelier nous parle de chansons.

00:03 Tout de suite aujourd'hui, Marilyn, Guy nous parle d'un dandy,

00:06 un homme aussi élégant dans la vie que dans ses chansons.

00:08 - Et oui, Benjamin, Guy va nous parler de Christophe et de "Successfou",

00:13 la chanson composée par la guitare de Christophe.

00:16 C'est Guy qui va nous raconter tout ça.

00:19 - Écoute la musique que j'aime

00:22 - Blablabla

00:25 - Et maintenant

00:27 - Blabla des lunes

00:30 - We will, we will rock you

00:33 - Raconte-moi une chanson, Guy Carlier.

00:36 - Bonjour Guy. - Bonjour Guy.

00:38 - Bonjour Marilyn, bonjour Benjamin, bonjour à tous.

00:42 Certains hommes demeurent des enfants tout au long de leur existence.

00:45 Pour eux, la vie est un jeu.

00:48 Moi, j'aime les hommes qui jouent.

00:49 Qui jouent la comédie, au théâtre, au cinéma.

00:52 Qui jouent avec des ballons, des balles, au foot, au rugby, au basket, au tennis.

00:57 Qui jouent de la musique.

00:58 Et Christophe était l'un d'entre eux.

00:59 Il a vécu comme un enfant et il restera un enfant pour l'éternité.

01:04 Quand il chantait "Les paradis perdus", c'était ceux de l'enfance, justement,

01:08 qu'il recréait chez lui, dans son appartement de la porte Dauphine,

01:11 immeublé de jukeboxes Wurlitzer, de pompes à essence de la Route 66,

01:16 et de jouets, des soldats de plomb, des voitures d'Inky Toys.

01:20 Puis au milieu du salon, ce grand billard sur lequel était exposée

01:23 une collection de presse-fruits américains des années 50,

01:27 qui faisait un magnifique mélange de couleurs,

01:29 avec les chromes plastiques de couleurs vives sur le tapis vert du billard.

01:34 Et puis cette pièce musique avec les guitares qu'il vous présentait

01:37 et dont il parlait comme on parle de femmes qu'on a aimées.

01:41 Et puis au milieu des synthés et d'appareils d'enregistrement très sophistiqués,

01:44 il se baissait soudain sous la table de mixage où il avait installé un micro,

01:48 car, disait-il, c'est là que le son est le meilleur.

01:51 Il a quasiment position fétale, il vous fredonnait la mélodie de la chanson

01:55 qu'il était en train d'écrire.

01:57 Christophe avait un tic de langage.

01:59 Il s'arrêtait au milieu d'une phrase pour chercher ses mots en disant "comment".

02:03 Par exemple, ce jour-là, il était en train d'écrire une chanson

02:06 à la gloire d'Enzo Ferrari et il m'a dit "la chanson s'appelle Enzo,

02:10 c'est une chanson sur Enzo Ferrari,

02:13 c'est une chanson au parfum d'huile d'oricin sur un circuit de Formule 1".

02:19 C'était une sorte de politesse, il avait une sorte de pudeur des mots.

02:22 D'ailleurs, il le dit dans la chanson, les mots bleus.

02:25 "Parler me semble ridicule, je m'élance et puis je recule devant une phrase inutile

02:30 qui briserait l'instant fragile d'une rencontre".

02:33 Pour lui, l'important, c'était la rencontre, pas les mots.

02:36 Alors, on s'est rencontrés à nouveau.

02:38 C'était un 9 août, comme aujourd'hui.

02:40 Une terrasse à la sortie d'un village du Luberon

02:43 et le bruissement du rideau de porte en lanière de plastique

02:46 à chaque passage du serveur entre le bar et la terrasse.

02:49 Et Christophe qui me dit "j'adore ce bruissement du rideau de porte,

02:54 c'est un bruit du sud".

02:56 Et puis il a parlé du paysage qui nous entourait.

02:58 Et là, moi, je voyais des touristes hollandais en short

03:01 qui laissaient apparaître des cuisses laiteuses au poil roux,

03:03 qui portaient un maillot de l'Ajax d'Amsterdam,

03:06 floquaient Van Basten une banane en travers de leur bedaine.

03:10 Christophe, lui, voyait l'allée de Cyprès écrasée de soleil

03:13 et murmurait l'air absent "c'est la Provence de Gionnaud.

03:17 Il y a tellement de soleil que la Provence est en noir et blanc".

03:21 Puis il posa sur la table l'étui à guitare qui se trouvait à ses côtés.

03:24 Il l'a ouvert et il m'a dit "en venant, j'ai acheté cette guitare à Aix-en-Provence.

03:29 C'est une Gibson Birdland, c'est la même que celle d'Elvis,

03:32 elle est en vitrine".

03:34 C'était comme si elle m'appelait.

03:35 Et dès que je l'ai prise en main dans le magasin,

03:38 elle m'a offert en cadeau de bienvenue

03:39 cette suite d'accords.

03:41 Do, Mi, Fa, Sol, septième Do et une phrase m'est venue à l'esprit.

03:46 "Elle reviendra à la tombée du jour".

03:49 J'ai noté les accords, j'ai noté la phrase.

03:51 J'ai pas la moindre idée de la suite.

03:54 C'est la guitare qui me dira.

03:56 La suite, la voilà.

03:58 Elle reviendra à la tombée du jour

04:07 Je mettrai mes gants blancs

04:11 C'est mon style différent de tous les autres

04:17 Hey, ça lui plaît

04:21 Et nous danserons cha-cha-cha

04:27 Avec les filles j'ai un succès fou

04:33 Ouh, ouh, ouh

04:36 Le charme, ça fait vraiment tout

04:41 Ouh, ouh, ouh

04:44 Un petit clin d'œil pour un rendez-vous

04:48 Ouh, ouh, ouh

04:52 Elle reviendra

05:00 Ou peut-être pas

05:03 Merci beaucoup Guy Caralier.

05:05 Très bonheur.

05:06 Vous faites chanter aussi Marie Dormier.

05:08 Ah oui, danser ça donne envie des slow ces chansons-là.

05:11 On va partir sur un slow.

05:13 Merci beaucoup Guy Carnier.

05:15 Merci Guy.

05:16 A demain, je vous embrasse.

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