Guy Carlier - "Après cette chronique, vous ne direz plus : ça va comme un lundi" - Vidéo Dailymotion

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00:00Celui qui entre dans le studio n'aurait pas porté l'uniforme, je ne pense pas.

00:04C'est ce que vous nous confirmez Laurie Leclerc ce matin.

00:07Et oui, c'est Guy Carlier qui nous a rejoint et qui a décidé de nous faire oublier le

00:11blues d'un lundi de rentrée grâce à la chanson culte de Nirvana, Smells Like Teen

00:16Spirit.

00:17Bonjour Guy !

00:18Bonjour Laurie, bonjour Jean-Marie, bonjour à tous ce matin.

00:22Laurie, la pomponette de Sud Radio est de retour et ça nous rend à la fois heureux

00:27et malheureux.

00:28On est heureux de vous retrouver Laurie, mais ça signifie aussi évidemment la fin

00:32des vacances et ce lundi, clairement, ça sent la rentrée, la rentrée des politiques

00:37avec, dans les JT hier soir, tous ces sujets sur les journées d'été des partis.

00:42Avant, on disait les universités d'été, mais enfin, ils se sont rendus compte que

00:46le mot université était un peu surcoté sur le plan du niveau scolaire et comme ils

00:51ne pouvaient pas appeler ça les maternelles d'été de LFI par exemple, ils ont décidé

00:54d'oublier toute connotation scolaire.

00:57Quoi qu'il en soit, j'ai décidé ce matin de faire en sorte que vous ne disiez plus

01:01jamais ça va comme un lundi grâce à la chanson du jour que j'ai entendue la semaine

01:06dernière dans l'émission spéciale consacrée aux 30 ans de Taratata, l'émission musicale

01:12présentée par Nagui.

01:1430 ans ! Ce chiffre me faisait prendre conscience que Taratata, c'est un peu la chance aux

01:20chansons des baby boomers qui essaient de cacher le naufrage du temps qui passe, comme

01:25Nagui avec ses baskets à paillettes qui dit de ouf pour parler comme les jeunes et qui

01:31nous fait penser à Pascal Sevran dont le ringardisme nous a tant fait rire.

01:35Vous vous rappelez de Pascal Sevran, ses codes désuets, les tons pastels de ses éclairages,

01:40de ses vêtements, ses chanteuses, ses exagénères, on sentait que chaque pas de danse déclenchait

01:45des douleurs dues à l'arthrose.

01:47Donc je regardais cette émission des 30 ans de Taratata avec une certaine mélancolie

01:52quand soudain, au milieu des chanteurs de rogues, perruqués, prostatiques, il y eut

01:57un moment de grâce absolu avec le groupe Chaka Pong reprenant la chanson de Nirvana

02:03« Smell Like a Thin Spirit » dans laquelle le groupe était associé au violon et violoncelle

02:09des Sœurs Bertholet ainsi qu'à une chorale gospel.

02:13Cette chanson est basée sur l'alternance entre des couplets calmes et un refrain violent

02:19qui se termine par un riff dont le texte répète « Hello, hello, hello » mais le

02:25dernier « Hello » est une sorte d'allitération et il se transforme en « How low » c'est-à-dire

02:30si bas, si mal, comme on est ce lundi matin.

02:35Mais après ce « How low » la chanson explose dans un interminable break rythmique à côté

02:41duquel celui de « In the air tonight » de Phil Collins ressemble à la ligne de batterie

02:46de Becassin, c'est ma cousine.

02:48Et cette explosion fait sauter les cadenas qui verrouillent nos âmes, qui enferment

02:52nos révoltes, nos folies étouffées par la raison, nos rêves renoncés, oui je sais

02:56on ne dit pas nos rêves renoncés, c'est incorrect, mais c'est juste, nos idéaux

03:00jetés aux chiens par l'assitude, nos « laisse tomber ça ne changera rien », nos « à quoi

03:05bon » et voici que les Sœurs Bertholet qui ressemblent à des jeunes filles de bonne

03:09famille en jupe noire, chemisier blanc, se mettent à déchirer leur violon avec une

03:14violence de punk à chien et voici qu'une chorale gospel vient se joindre au groupe

03:18de rock, à l'orchestre de cordes et toutes ses voix, de tout sexe, de toutes couleurs,

03:23c'est l'humanité qui se lève et la chanson nous emmène si haut qu'on touche presque

03:28l'éternité.

03:29Voici les trois dernières minutes de ce crescendo après lesquelles vous ne pourrez pas dire

03:33aujourd'hui « ça va comme un lundi ».

Guy Carlier - "Après cette chronique, vous ne direz plus : ça va comme un lundi"

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