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L'actualité du jour décryptée en plateau avec les journalistes et les invités de #120minutesInfo

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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans 120 minutes info.
00:00:04 Merci beaucoup d'être avec nous.
00:00:05 Nous sommes ensemble pendant deux heures afin de revenir sur l'essentiel de l'actualité
00:00:10 avec mes invités.
00:00:12 Mais avant de débattre, place au journal présenté par Félicité Kindocky.
00:00:17 Bonjour Félicité.
00:00:18 Bonjour Mickaël, bonjour à tous.
00:00:20 Nous parlerons des suites de l'enquête sur l'incendie de Grasse.
00:00:23 Le principal suspect est passé aux aveux lors de sa guerre d'avu.
00:00:27 L'homme de 47 ans a reconnu être à l'origine de l'incendie.
00:00:31 Il dit avoir jeté une cigarette non éteinte dans la cage d'escalier de l'immeuble de
00:00:34 cinq étages.
00:00:35 Nous irons à Ajaccio où des policiers municipaux sont la cible de menaces de mort de la part
00:00:41 de trafiquants de drogue.
00:00:42 Pour protéger ses agents municipaux, la mairie a décidé de déposer plainte.
00:00:46 Enfin, pendant cette période d'été, de nombreux sites touristiques se retrouvent
00:00:50 à multiplier la population avec l'afflux des touristes.
00:00:53 Certains ont déjà décidé qu'il fallait limiter l'accès, mais pour d'autres sites
00:00:57 comme Saint-Emilion, c'est impossible.
00:00:59 On verra quelles solutions ont trouvé les professionnels pour s'adapter.
00:01:02 A la une de ce journal, les suites de l'enquête sur l'incendie de Grasse.
00:01:07 Le principal suspect est passé aux aveux.
00:01:10 L'homme de 47 ans a reconnu pendant sa guerre d'avu être à l'origine de l'incendie.
00:01:15 Il dit avoir jeté une cigarette non éteinte dans la cage d'escalier de l'immeuble de
00:01:18 cinq étages.
00:01:19 Dans ce drame survenu ce dimanche, trois personnes sont décédées et trois autres ont été
00:01:24 grièvement blessées.
00:01:25 Les précisions d'Adrien Spiteri.
00:01:26 Nous l'avons appris ce mardi soir.
00:01:30 Le principal suspect de l'incendie est mortel.
00:01:31 De Grasse a été mis en examen, notamment pour dégradation volontaire par incendie
00:01:36 ayant entraîné la mort.
00:01:38 Il a été provisoirement incarcéré dans l'attente de l'audience devant le juge
00:01:42 des libertés.
00:01:43 Elle aura lieu ce vendredi après-midi.
00:01:45 Tout s'est accéléré dans cette affaire hier au cours de la garde à vue du principal
00:01:50 suspect.
00:01:51 Il a reconnu être à l'origine de l'incendie mais de façon involontaire après avoir jeté
00:01:57 une cigarette non éteinte.
00:01:58 Il avait d'abord nié les faits.
00:02:00 L'homme a été interpellé dimanche en début de soirée après l'utilisation de
00:02:05 la vidéoprotection de la ville.
00:02:07 L'examen psychiatrique pratiqué au cours de sa garde à vue conclut à ce stade l'entière
00:02:13 responsabilité pénale de cet homme de 47 ans.
00:02:16 Enfin, selon le parquet de Grasse, les trois victimes décédées dans cet incendie sont
00:02:21 toujours en cours d'identification.
00:02:23 Nouveau règlement de comptes à Marseille.
00:02:26 Un homme d'une trentaine d'années a été abattu d'une balle dans la tête dans le
00:02:29 quartier du Canet.
00:02:31 La police judiciaire a été saisie de l'enquête.
00:02:33 Il s'agit du 38e mort lié au trafic de drogue dans la cité phocéenne depuis le début
00:02:39 de l'année.
00:02:40 Réaction tout de suite de Bruno Bartocetti, secrétaire national Unité SGP Sud.
00:02:45 On a enregistré autant de règlements de comptes que l'année dernière, au 31/12
00:02:51 de l'année dernière.
00:02:52 Donc ça va crescendo, on le sait de toute façon depuis 2009-2010, tous les ans nous
00:02:57 avons de plus en plus de règlements de comptes à enregistrer autour des stupéfiants, même
00:03:01 si on peut faire tomber des points de deal, même si on arrive finalement à aller au
00:03:07 bout d'une procédure en matière de règlement de compte, on peut élucider un moyen d'encrivre
00:03:13 sur deux, et bien ça n'arrête pas, ça ne freine pas pour autant ce phénomène.
00:03:16 C'est très très inquiétant pour Marseille, c'est très très inquiétant pour la tranquillité
00:03:21 des citoyens.
00:03:22 Un nouveau refus d'eau de tempérer fait deux morts en Gironde.
00:03:25 Deux touristes suisses âgés de 21 ans sont décédés après un accident à Saint-Hélène.
00:03:30 Deux voitures sont entrées en collision.
00:03:32 Le conducteur du second véhicule venait d'échapper à un contrôle de gendarmerie.
00:03:36 Âgé de 38 ans, il a été testé positif au dépistage d'alcool et de stupéfiants.
00:03:41 Et puis à Ajaccio, des policiers municipaux sont la cible de menaces de mort de la part
00:03:46 de trafiquants de drogue.
00:03:48 Pour protéger ces agents municipaux, la mairie a décidé de déposer plainte.
00:03:51 Les précisions de notre correspondante sur place, Christina Loudi.
00:03:56 L'affaire a été révélée sur les réseaux sociaux par deux adjoints de la mairie d'Ajaccio
00:04:01 qui ont pris la décision de se rendre sur les lieux dès le lendemain matin avec les
00:04:04 agents afin de leur apporter leur soutien mais également pour envoyer un message fort
00:04:09 aux dealers.
00:04:10 Il n'y aura aucune zone de non-droit à Ajaccio, affirmait le premier adjoint de la ville,
00:04:13 Alexandre Farine.
00:04:14 Des habitants du quartier qui n'ont pas souhaité s'exprimer à nos micros de peur
00:04:18 de représailles nous ont confié qu'en dépit d'importants travaux de rénovation urbaine
00:04:22 réalisés par la mairie, ils avaient vu leur condition de vie se dégrader au fil des
00:04:26 années et craindent que leur quartier où demeurent encore de nombreuses familles corses
00:04:30 ne deviennent une zone de non-droit.
00:04:32 Une jeune maman nous disait "hier c'était des agents municipaux, demain est-ce qu'ils
00:04:36 ne s'attaqueront pas à une personne qui rentre chez elle ?"
00:04:38 Le quartier est pour le moins familier des problèmes liés au trafic de drogue.
00:04:43 En novembre dernier, le procureur de la République, Nicolas Asset, annonçait le démantèlement
00:04:47 d'un point de deal dans ce secteur de la ville.
00:04:49 Un trafic qualifié de véritable stand à ciel ouvert alimentant tout le bassin ajaccien
00:04:54 est estimé à près d'un demi-million d'euros.
00:04:56 Durant quelques semaines, des agents de la propreté urbaine seront accompagnés par
00:05:01 la police municipale lors de leur tournée matinale.
00:05:03 Hier, la fin du week-end de l'Assomption était également synonyme de retour de long
00:05:08 week-end.
00:05:09 Les contrôles routiers se sont donc renforcés sur l'ensemble du territoire.
00:05:13 Nos journalistes étaient en immersion avec une patrouille de gendarmerie.
00:05:16 Sarah Varney, Olivier Gangloff et Corentin Brion.
00:05:19 Est-ce que vous avez vos pantalons ou pas du tout ?
00:05:24 Et ben là, pour ce coup, on était là.
00:05:27 Pas de jour férié pour ces gendarmes, vigilants sur les bords de route.
00:05:31 Avec ce jour de retour de long week-end, la circulation s'annonçait difficile et les
00:05:41 excès de vitesse ont été nombreux.
00:05:43 En l'espace d'une heure et de six véhicules contrôlés, cinq dépassaient la limite des
00:05:49 50 km/h.
00:05:50 Il va déjà avoir une rétention du permis de conduire, il va prendre certainement un
00:05:54 minimum de six mois de suspension et j'imagine que personne ne va pouvoir récupérer la
00:06:00 moto donc elle va partir en fourrière.
00:06:03 Août est l'un des mois les plus meurtriers sur les routes.
00:06:06 En 2022, 105 personnes avaient perdu la vie, soit une hausse de 12% par rapport aux années
00:06:12 précédentes.
00:06:13 Avant la rentrée, les forces de l'ordre sont donc attentifs pour que le retour des
00:06:17 vacances se fasse de la meilleure des manières possibles.
00:06:19 Pas de spectacle pour l'humoriste Dieu donné demain à Toulouse.
00:06:25 La maire de la ville souhaite prendre un arrêté.
00:06:28 Pourtant le lieu de la représentation n'est pas encore connu et doit être communiqué
00:06:32 par SMS quelques heures avant le début.
00:06:34 Sans ces précisions, l'arrêté pourrait être retoqué par le tribunal.
00:06:39 Le maire de Toulouse s'est exprimé.
00:06:41 Il a déclaré que cette interdiction n'est pas un instrument idéal.
00:06:46 Il excite cependant de l'employé pour signifier l'unité et l'inflexibilité du camp républicain
00:06:51 face à ces provocations et gesticulations.
00:06:53 Les fêtes foraines devenus le plan B pour les vacances, notamment pour les familles
00:06:59 qui n'ont pas pu partir cet été.
00:07:01 De quoi passer d'agréables moments sans trop casser la tirelire, même si l'inflation
00:07:05 touche même le milieu forain.
00:07:06 Un reportage de Corentin Briau.
00:07:08 Entre la pêche aux canards et la grande eau, les allées de la fête foraine sont bien
00:07:16 remplies.
00:07:17 Parmi les visiteurs, certains qui n'ont pas pu partir en vacances cet été, mais
00:07:21 qui profitent de cet événement pour passer des bons moments en famille.
00:07:25 C'est un compromis les budgets qu'on n'a pas mis sur les vacances, sur les voyages.
00:07:30 On les met ici.
00:07:31 Voilà.
00:07:32 Donc on profite quand même de ces moments d'été.
00:07:36 La fête foraine, un événement considéré comme abordable sur le plan financier.
00:07:40 Bien sûr, il y a des gens qui viennent à la foire parce que justement, ils ne peuvent
00:07:44 pas partir.
00:07:45 Ils viennent se détendre.
00:07:46 Et puis l'avantage qu'on a à la foire, c'est que l'entrée est gratuite chez nous.
00:07:50 Mais qui a dû aussi augmenter ses prix face à l'inflation.
00:07:53 Pour une personne, si on fait quelques manèges et puis manger, il faut compter un budget
00:07:57 de 40 euros.
00:07:59 Donc il peut y avoir 50 centimes d'augmentation, peut-être un euro d'augmentation.
00:08:04 Mais ça ne va pas plus loin.
00:08:05 En 2023, c'est près de 40% des Français qui ne partent pas en vacances cet été.
00:08:11 Et pendant cette période estivale, de nombreux sites touristiques voient un afflux massif
00:08:18 de touristes.
00:08:19 Certains ont déjà décidé qu'il fallait limiter l'accès.
00:08:22 Mais pour d'autres sites comme Saint-Emilion, cela est impossible.
00:08:26 Les professionnels doivent faire preuve d'adaptabilité.
00:08:29 On écoute Jérôme Ranoux.
00:08:30 Au mois d'août, lorsque l'on veut venir visiter Saint-Emilion, la première étape,
00:08:36 c'est de réussir à trouver une place pour stationner.
00:08:38 Oui, c'est compliqué.
00:08:39 On vient d'arriver.
00:08:40 On a essayé notre chance ici, mais on ira plus loin.
00:08:42 Il y a des paris, normalement, il y a de la place.
00:08:43 On va voir.
00:08:44 On n'est pas encore allé dans les autres.
00:08:45 La cité médiévale est connue à travers le monde pour son vin et elle est régulièrement
00:08:49 prise d'assaut.
00:08:50 Ici, les ruelles ne sont pas larges.
00:08:51 On a vite l'impression de ne plus avoir la place pour circuler.
00:08:54 Je trouve qu'il y a du monde, oui.
00:08:55 Après, c'est très concentré dans le cœur du village.
00:08:58 Donc voilà, on va faire la petite découverte.
00:09:00 Saint-Emilion, j'ai lu ça il n'y a pas longtemps, c'était le village le plus connu
00:09:04 au monde.
00:09:05 Donc, je ne vois pas comment on va pouvoir réguler le nombre de visiteurs.
00:09:09 Puis, c'est tellement beau.
00:09:11 Pour les professionnels, réguler le nombre de touristes dans la cité paraît impossible.
00:09:15 Et ils ont besoin de ces visiteurs, car l'hiver, Saint-Emilion s'endort.
00:09:19 Le problème, c'est le stationnement.
00:09:20 C'est que quand il y a un amas de touristes, on a du mal à les accueillir et ils ont du
00:09:24 mal à se stationner.
00:09:27 Donc, ce n'est pas facile.
00:09:29 Souvent, nous, quand on débauche qu'il n'y a plus de place pour circuler en voiture,
00:09:33 c'est plus compliqué.
00:09:34 Ça fait partie du jeu.
00:09:35 On a besoin de cette clientèle-là et on sait qu'ils vont arriver à ce moment-là.
00:09:39 Ici aussi, l'afflux de touristes dépend beaucoup des conditions météo.
00:09:42 Au mois de juillet, les professionnels ont remarqué qu'il y avait 30% de fréquentation
00:09:46 en moins par rapport à l'année dernière.
00:09:48 Direction Mayotte, à présent, où l'opération Wambushu se poursuit.
00:09:53 Depuis le mois d'avril, les autorités ont procédé à la destruction de 81 habitations
00:09:58 illégales.
00:09:59 Au cœur de cette opération, la lutte contre la délinquance.
00:10:02 Et puis à la une de l'actualité internationale, le bilan humain qui continue de s'alourdir
00:10:07 à Hawaï.
00:10:08 Désormais, on dépasse le nombre des 100 morts, un chiffre qui pourrait encore doubler
00:10:12 cette semaine.
00:10:13 1300 disparus ont été recensés dans ces incendies.
00:10:17 Une situation suivie de très près par Joe Biden qui exprime vouloir se rendre sur place.
00:10:22 Et cela sera d'ailleurs le cas lundi prochain puisque le président américain se rendra
00:10:27 à Hawaï.
00:10:28 Ma femme dit les mois allons nous rendre à Hawaï dès que possible.
00:10:32 C'est ce dont j'ai parlé au gouverneur.
00:10:34 Je ne veux pas me mettre en travers du chemin.
00:10:35 J'ai visité trop de zones touchées par des catastrophes mais je veux y aller.
00:10:39 M'assurer que nous avons tout ce dont ils ont besoin.
00:10:41 Je veux être sûr que nous ne perturberons pas les opérations de secours.
00:10:45 Le sport, à présent, pour leur troisième match de préparation du Mondial.
00:10:49 Le 15 de France affronte les Fidji ce samedi à Nantes.
00:10:53 Pour cette rencontre, une large revue d'effectifs est attendue.
00:10:57 Votre programme avec Groupe Verlaine.
00:10:59 Centrale Photovoltaïque à poser en toute simplicité n'importe où.
00:11:03 Groupe Verlaine, connectons nos énergies.
00:11:05 Le premier entraînement à haute intensité de cette semaine du 15 de France a donné
00:11:10 son lot d'enseignements.
00:11:12 La composition d'équipe de Fabien Galtier devrait ressembler à un mix entre les deux
00:11:16 premières feuilles de match avec le retour de François Croce, le troisième ligne Toulousain
00:11:22 qui était jusqu'ici blessé et qui devrait être associé avec Dylan Cretin mais aussi
00:11:27 l'un des cadres de Fabien Galtier, Grégory Aldrit.
00:11:30 Au centre, c'est le même mélange.
00:11:32 Joram Moïferna, titulaire en Écosse mais absent face à l'Écosse le week-end dernier,
00:11:37 devrait être aligné avec le cadre de Fabien Galtier, Jonathan Danty.
00:11:40 Sur les ailes, la jeunesse Louis-Biel Biarré et Emilien Gaëton.
00:11:44 Et à l'arrière, une surprise, Melvine Jaminet qui n'avait pour l'instant pris part à
00:11:48 aucun des matchs de préparation de cette tournée avant le Mondial qui débutera le
00:11:53 8 septembre.
00:11:54 En attendant, le staff de ce 15 de France attend beaucoup plus de son équipe, comme
00:11:58 nous l'a confié Laurent Labitte, l'entraîneur de l'attaque de ce 15 de France.
00:12:02 On était plus qu'en rodage, on n'était pas dans les standards que l'on attend.
00:12:06 Là où on n'a pas été très bon, où d'habitude on est bon, c'est sur nos premiers temps
00:12:09 de jeu, nos lancements notamment, on a été très imprécis, 17 ballons perdus dans le
00:12:15 jeu.
00:12:16 On est à la base avec ce qu'on doit faire et ce qu'on est en capacité de faire aujourd'hui.
00:12:19 Donc là on va essayer de rectifier le tir.
00:12:22 Aujourd'hui, nouvel entraînement à haute intensité pour ce 15 de France, mais sans
00:12:26 image pour les médias puisque les Bleus porteront les maillots avec lesquels ils vont disputer
00:12:32 la Coupe du monde de rugby.
00:12:33 Demain, annonce du groupe qui affrontera les Fidjiens avant un départ vers Nantes, vendredi
00:12:39 pour le 15 de France.
00:12:40 Vous avez regardé votre programme avec Groupe Verlaine.
00:12:44 Isolation thermique par l'extérieur avec aide de l'Etat.
00:12:46 Groupe Verlaine, connectons nos énergies.
00:12:48 Merci beaucoup, félicité.
00:12:51 On vous retrouve dans une heure pour une toute nouvelle édition.
00:12:54 Et puis dans l'actualité, également une disparition qui nous touche particulièrement,
00:13:00 celle de Gérard Leclerc, décédé hier suite à un accident d'avion.
00:13:04 Nous avons bien évidemment une pensée émue pour sa femme, ses enfants, son frère, ses
00:13:09 proches, toute la rédaction de CNew se joint à moi bien évidemment pour lui rendre hommage.
00:13:16 Gérard Leclerc d'ailleurs, on le sait, figure emblématique de la chaîne de CNew, journaliste
00:13:22 talentueux.
00:13:23 Et ce matin, Pascal Praud, avec qui il a partagé de nombreuses heures d'antenne, lui a rendu
00:13:28 un vibrant hommage.
00:13:29 Il était un journaliste de talent, habité par l'esprit de rigueur, inspiré par la
00:13:36 volonté de nuance.
00:13:37 Je me souviens de cette phrase qu'il répétait à l'envie, « les choses sont un peu plus
00:13:41 compliquées que ça ». Il était un honnête homme, mais aussi une belle personne que jamais
00:13:47 je n'ai pris en flagrant délit de médiocrité.
00:13:50 J'aimais son intelligence, j'aimais son humour à l'écran, sa drôlerie à la ville.
00:13:55 J'aimais notre complicité, j'aimais nos désaccords, j'aimais surtout qu'il soit
00:13:59 présent sur le plateau.
00:14:01 Il le fut dès notre premier rendez-vous de l'heure des pros en 2016, associé pour
00:14:06 toujours à la réussite de ce programme.
00:14:08 Gérard Leclerc est mort, et cette nouvelle a plongé tous ceux qui l'ont connu dans
00:14:13 un chagrin qui explique l'éternel jeune homme qu'il était.
00:14:17 Amoureux de la vie et de l'aventure, des voyages et du rugby, de l'histoire de France
00:14:22 et des soirées entre amis, il avait 17 ans en 1968.
00:14:26 Il gardait de ces années un peu folles le goût de la liberté, les cheveux en bataille,
00:14:32 un esprit hippie que le costume et la cravate n'entamaient pas.
00:14:36 Nous sommes en deuil ce matin à CNews, à Europe 1, à Antenne 2, comme on disait Naguère,
00:14:43 à la chaîne parlementaire, qui l'a présidée, toutes ces maisons où Gérard est passé,
00:14:47 toutes ces rédactions où sa bienveillance, sa gentillesse, sa délicatesse ont laissé
00:14:53 un souvenir que le temps n'effacera pas.
00:14:56 Depuis hier soir, le monde politique, journalistique, artistique témoigne de sa peine, et à chaque
00:15:01 fois on retrouve les mêmes mots pour saluer l'homme de bien qu'était Gérard.
00:15:06 "La mort arrive comme un voleur dans la nuit", disait Saint-Paul.
00:15:10 Ce matin, cette disparition brutale paraît irréelle et toutes nos pensées sont bien
00:15:17 sûres pour Julie, son épouse que le public aime tant, pour ses trois enfants, pour Julien,
00:15:24 son frère, pour sa famille.
00:15:25 C'est vers eux que toute notre tendresse ira en ce mercredi qui marque le premier jour
00:15:31 du reste de leur vie.
00:15:33 Ce premier jour où rien ne sera plus jamais pareil.
00:15:36 Ce premier jour sans Gérard Leclerc.
00:15:39 Voilà l'hommage de Pascal Praud à Gérard Leclerc.
00:15:44 Tous nos invités vont nous rejoindre dans quelques instants, mais l'un d'entre eux
00:15:48 est déjà là, c'est Jean Messia.
00:15:50 Bonjour Jean Messia.
00:15:51 Bonjour.
00:15:52 Merci beaucoup d'être avec nous.
00:15:53 Vous avez partagé énormément de moments, notamment sur ce plateau avec Gérard Leclerc.
00:15:58 Quels souvenirs gardez-vous de lui ?
00:15:59 Écoutez, moi j'ai appris de manière bouleversée hier, en état de choc, la disparition de
00:16:08 Gérard Leclerc.
00:16:09 Je ne le connaissais pas personnellement, mais j'ai effectivement beaucoup débattu
00:16:13 avec lui, chez Pascal Praud notamment à l'heure des pros, où j'ai officié tous les lundis
00:16:17 matins pratiquement pendant trois ans.
00:16:20 Je garde de lui le souvenir d'un homme ouvert au débat, d'un journaliste sérieux, précis,
00:16:29 qui travaillait ces sujets, qui connaissait bien ces sujets.
00:16:32 On ne partageait jamais la même vision des choses, mais c'était quelqu'un qui avait
00:16:41 le pluralisme, avait la passion du pluralisme.
00:16:43 Il ne considérait pas, comme beaucoup de notre époque, que le désaccord pouvait être
00:16:48 un crime.
00:16:49 Bien au contraire, c'était quelqu'un qui considérait que le désaccord était une
00:16:53 opportunité pour échanger, pour s'enrichir, pour se frotter les cervelles, comme on dit.
00:17:01 Et vraiment, c'est quelqu'un qui manquera beaucoup au débat médiatique, au débat
00:17:08 intellectuel.
00:17:09 Je suis vraiment très peiné de sa disparition.
00:17:14 Je pense évidemment à sa famille et à ses proches, à qui je présente toutes mes condoléances.
00:17:18 On pense forcément nous aussi à eux et à l'équipe de Pascal Praud, qui perd un membre
00:17:23 emblématique de son émission.
00:17:25 Et puis, un homme qui campait sur ses positions.
00:17:27 On verra en fin d'émission un autre extrait, d'ailleurs un extrait de l'heure des pros,
00:17:32 avec Gérard Leclerc, où vous allez le voir, quand il est sûr de son fait, il n'hésite
00:17:37 pas à défendre bien évidemment ses idées.
00:17:40 Allez, on poursuit dans quelques minutes.
00:17:42 On évoquera les tensions dans les services de réanimation pédiatrique d'Île-de-France.
00:17:46 Un nourrisson de deux mois a dû être transféré en Normandie, faute de place dans les hôpitaux,
00:17:52 restez avec nous, on y revient juste après la pause.
00:17:55 A tout de suite.
00:17:56 De retour dans 120 minutes info.
00:18:01 Merci beaucoup d'être avec nous et soyez les bienvenus si vous venez de nous rejoindre
00:18:05 jusqu'à 17h.
00:18:06 Nous allons revenir sur les faits marquants de l'actualité et pour m'accompagner aujourd'hui,
00:18:12 vous l'avez vu tout à l'heure, Jean Messia, président de l'Institut Vivre Français.
00:18:16 Bonjour Jean.
00:18:17 Bonjour.
00:18:18 Jean-Marc Gauvernatori, coprésident d'Ecologie au Centre, d'ailleurs pour être précis,
00:18:24 et puis Clémence Oudiakova, journaliste et rédactrice en chef de Toxin Media.
00:18:28 Merci à vous d'être là en tout cas.
00:18:30 Bonjour à tous.
00:18:31 Bonjour.
00:18:32 On va pouvoir entamer et démarrer cette émission avec une histoire assez incroyable qui témoigne
00:18:36 finalement des difficultés rencontrées dans nos hôpitaux.
00:18:40 À Clamart, un nourrisson de deux ans souffrant d'une bronchiolite a dû être transféré
00:18:45 en Normandie, faute de place en réanimation pédiatrique.
00:18:49 Alors, faut-il s'inquiéter de cette situation alors que nous ne sommes qu'en été ? Est-ce
00:18:54 qu'on peut éventuellement envisager que la situation va devenir encore plus difficile
00:18:58 l'hiver prochain avant d'essayer de répondre à toutes ces questions ? On fait le point
00:19:02 tout de suite avec Soumaya Lalou.
00:19:05 Ce devait être une intervention classique.
00:19:08 Ce dimanche, un nourrisson est atteint d'une bronchiolite.
00:19:11 Son état se dégrade.
00:19:12 Il faut le transférer dans un service de réanimation.
00:19:15 Gilles Jourdain, le responsable médical du SMUR pédiatrique des Hauts-de-Seine, s'occupe
00:19:19 du transfert.
00:19:20 Il fait cinq fois le tour des services de réanimation pédiatrique d'Ile-de-France
00:19:24 mais ne trouve aucune place.
00:19:26 Les hôpitaux Necker, Crème-Limbicêtre, Robert-Debré, Trousseau sont tous surbouqués.
00:19:31 Gilles Jourdain explique qu'il manquait ce lundi en Ile-de-France 36 lits sur les 102
00:19:36 de réanimation et de soins continus pédiatriques.
00:19:39 La seule solution a donc été de transférer l'enfant au CHU de Rouen, à plus de 140
00:19:45 kilomètres de là.
00:19:46 Ce transfert, inédit, de surcroît en dehors d'une épidémie de bronchiolite, illustre
00:19:51 les difficultés auxquelles sont confrontés patients et soignants.
00:19:54 Gilles Jourdain est inquiet.
00:19:56 Il pointe une situation très tendue liée au manque de soignants.
00:20:00 Il tient à alerter les pouvoirs publics de façon à ce que l'hiver 2023 ne ressemble
00:20:05 pas à celui de l'année dernière, lors duquel plus de 60 enfants ont dû être soignés
00:20:10 dans d'autres régions.
00:20:11 Une situation assez étonnante pour ce nourrisson de deux mois.
00:20:17 Comment peut-on expliquer à des parents qui sont déjà très inquiets pour l'état
00:20:22 de santé de leur enfant qu'il n'y a pas de place dans nos hôpitaux ?
00:20:26 Jean Messiaen, je pense qu'on doit avoir une petite réflexion économique.
00:20:33 Il y a évidemment la demande de soins de la part des patients, notamment dans le cas
00:20:41 de piques épidémiques, et il y a l'offre de soins.
00:20:44 Quand on arrive à cette situation de tension, la question c'est est-ce qu'il y a effectivement
00:20:50 une demande, un surcroît de demande de soins par rapport par exemple à une épidémie de
00:20:55 grippe ou de bronchiolite ou d'autres, ou est-ce que c'est un problème d'offre de
00:20:59 soins, c'est-à-dire un manque de personnel soignant, un manque de moyens pour les hôpitaux.
00:21:04 Je pense qu'il y a évidemment un pic, en tout cas une légère croissance du nombre
00:21:11 de cas et donc un supplément de demande de soins adressés aux structures hospitalières,
00:21:17 mais force est de constater que le gros du problème provient d'une attrition conséquente
00:21:24 des moyens à la fois matériels et humains alloués aux hôpitaux depuis un certain nombre
00:21:29 d'années.
00:21:30 Aujourd'hui, la situation de la santé de manière générale, en tout cas de la santé
00:21:34 des Français, n'est pas plus terrible qu'il y a 10 ans.
00:21:38 Simplement, quand vous avez fermé un certain nombre de lits, quand vous avez viré des
00:21:43 soignants pendant des mois qui n'étaient pas vaccinés, que tout ça a été découragé
00:21:47 finalement parce qu'aujourd'hui, je veux dire que pour être soignant, à quel que
00:21:51 soit le niveau, d'ailleurs, que ce soit au niveau infirmière ou au niveau médecin,
00:21:54 c'est un véritable sacerdoce et tout le monde n'est pas prêt en tout cas à entrer
00:22:00 dans les ordres de la médecine actuelle qui est une médecine qui est un peu le parent
00:22:04 pauvre finalement des politiques publiques.
00:22:07 Voilà.
00:22:08 Je vous voyais acquiescer ou peut-être pas d'ailleurs les propos de Jean Messier.
00:22:12 Est-ce que vous pensez aussi que c'est un problème de moyens, un manque de personnel
00:22:16 finalement dans les hôpitaux ?
00:22:18 C'est intéressant ce sujet parce que la problématique de la santé, comme d'autres
00:22:22 d'ailleurs, les gouvernements en parlent depuis le siècle dernier.
00:22:25 Et toutes les années, le même problème revient.
00:22:27 C'est véritablement hallucinant.
00:22:29 Alors comment y répondre ?
00:22:30 Il y a quelques éléments qu'il faut connaître d'abord.
00:22:31 C'est que par exemple, alors qu'il n'y a jamais eu aussi peu de nourrissons en France,
00:22:36 il y a très longtemps qu'on avait une si faible natalité.
00:22:38 Donc il y a moins de nourrissons.
00:22:39 Donc en théorie, il devrait y avoir moins de problèmes.
00:22:41 La problématique, c'est une problématique générale.
00:22:43 La santé, c'est ce pour quoi nous dépensons le plus.
00:22:46 Ce qu'on ignore souvent et ce qu'on ne dit pas sur les plateaux, c'est que notre pays
00:22:50 dépense près de 300 milliards d'euros par an en dépenses directes et indirectes sur
00:22:56 ce problème-là.
00:22:57 C'est parce qu'en fait, on fait une politique de la maladie et non pas une politique de
00:23:00 la santé.
00:23:01 Une politique de la santé, c'est l'éducation à la santé.
00:23:04 Et le nourrisson, évidemment, n'est pas concerné.
00:23:06 Mais d'une façon générale, si on faisait de la pédagogie aux jeunes et aux moins jeunes
00:23:11 sur le fait de faire une activité physique quotidienne, une activité intellectuelle
00:23:15 quotidienne, de prendre soin particulier sur la qualité et la quantité du bol alimentaire,
00:23:20 sur des éléments de cette nature-là, et s'il y avait moins de pollution, eh bien
00:23:23 il y aurait moins de malades et donc on n'aurait pas cette surcharge permanente.
00:23:26 Là, ça concerne les plus grands.
00:23:28 Là, on parle d'un nourrisson de deux mois.
00:23:30 J'ai bien compris.
00:23:31 Tout d'abord, toute ma peine pour ces parents, parce que moi-même, je suis mère de famille
00:23:37 et d'un petit enfant de trois mois.
00:23:39 Donc je sais ce que c'est, le stress que doivent ressentir ces parents aujourd'hui.
00:23:41 Et vraiment, on est de tout cœur avec eux.
00:23:44 Par ailleurs, cette histoire de transfert, on en avait déjà beaucoup entendu parler,
00:23:48 même à renfort de com' pendant la période du Covid.
00:23:51 Tout ça, c'est parce que finalement, on avait même décidé le confinement aussi,
00:23:55 parce que les hôpitaux n'avaient pas les moyens de recevoir tous ces patients.
00:23:58 Et finalement, on n'a fait qu'empirer les choses.
00:24:00 Les lits ont continué d'être fermés, les postes ont continué d'être fermés.
00:24:03 Rappelez-vous.
00:24:04 Puisque vous parlez des lits, je me permets, il manque 36 lits en Ile-de-France.
00:24:09 Donc les soignants ont tenté d'appeler tous les hôpitaux de la région Ile-de-France
00:24:14 et ce nourrisson de deux mois n'a pas pu être accueilli.
00:24:17 On a dû l'envoyer à Rouen.
00:24:19 Oui, mais c'est scandaleux.
00:24:20 Et à chaque fois, pendant le Covid, on en faisait toute une com'
00:24:23 "Regardez, on transfère, regardez comme on est actif".
00:24:25 Mais non, le problème, c'est que justement, il n'y a plus assez de lits, plus assez de postes.
00:24:28 Je rappelle quand même que pendant le Covid,
00:24:30 on a même eu un directeur de la R.S. Grand Est, je crois,
00:24:33 qui avait précisé "Bon non, il n'y a aucune raison qu'on supprime notre plan,
00:24:37 qu'on arrête notre plan de suppression des postes et des lits,
00:24:39 on va continuer comme c'était".
00:24:40 Bon, finalement, il a été discrètement limogé
00:24:42 parce que quand même, ça gênait un peu pendant la période Covid.
00:24:44 Mais ce que je veux dire, c'est qu'on est en ce moment dans un grand plan
00:24:47 de réduction d'économie de l'hôpital.
00:24:49 On veut un hôpital de jour qui tourne seulement le jour
00:24:52 et un hôpital-gare d'aéroport, finalement, où on circule, où on repart.
00:24:57 Donc voilà, c'est ces mesures d'économie qui, aujourd'hui, posent ces problèmes de fond.
00:25:00 En fait, ce qui est assez hallucinant, c'est que le gouvernement avait annoncé en grande pompe
00:25:06 la tenue d'un Ségur de la santé.
00:25:08 Donc là, tout le monde a cru au Père Noël, en fait.
00:25:11 C'est-à-dire qu'ils nous avaient annoncé des moyens supplémentaires,
00:25:15 la fin d'une gestion comptable du système hospitalier,
00:25:19 dont on sait que depuis la fin des années 90, début des années 80,
00:25:23 c'est une approche exclusivement gestionnaire et managériale de l'hôpital,
00:25:29 avec ce qu'on appelait la T2A, la tarification à l'acte et l'enveloppe globale
00:25:32 pour contenir l'évolution des dépenses.
00:25:34 Et évidemment, on a fait rentrer le mastodonte hospitalier français,
00:25:39 qui était certes, à l'époque, doté de moyens considérables,
00:25:41 mais qui était l'un des meilleurs systèmes de santé au monde,
00:25:44 reconnu par l'OMS pendant plusieurs années.
00:25:46 On l'a fait rentrer dans ce corset étriqué d'une gestion purement financière et purement comptable,
00:25:53 avec, en fin de cycle, en fin de chaîne, les patients qui pâtissent de ce manque de moyens.
00:25:59 Et en fait, le cas de ce nourrisson qui est dramatique,
00:26:02 ce n'est que la face émergée de l'iceberg.
00:26:06 C'est le larme qui cache la forêt.
00:26:08 Combien de personnes comme ça ne peuvent pas se soigner en France,
00:26:11 ne peuvent pas être hospitalisées à temps,
00:26:13 parce qu'il y a une gestion malthusienne des moyens hospitaliers ?
00:26:18 Donc, il faut sortir de là.
00:26:21 Il faut évidemment allouer à l'hôpital des moyens bien plus massifs
00:26:27 que ceux qui sont alloués aujourd'hui.
00:26:28 Et c'est ce qui aurait été prévu pour l'après-Covid, en tout cas,
00:26:31 on a entendu parler.
00:26:32 Si vous voulez, le problème, c'est que le gouvernement,
00:26:33 sur tous les sujets, on parlera de Marseille tout à l'heure,
00:26:36 que ce soit sur le sujet de la sécurité, sur le sujet de la justice,
00:26:38 sur le sujet de l'école, sur le sujet de l'hôpital,
00:26:41 c'est toujours des moulinets et des coups de menton,
00:26:43 des grandes annonces en grande pompe, mais qui, au final, ne sont suivies de rien.
00:26:48 Voilà ce qui se passe.
00:26:49 Juste un point que Jean-Messia a soulevé, qui est très important,
00:26:52 c'est qu'en fait, aujourd'hui, dans l'hôpital,
00:26:54 un tiers des fonds partent à l'administration.
00:26:56 Voilà, c'est ça.
00:26:57 Donc un tiers des fonds, c'est-à-dire qu'aujourd'hui,
00:26:58 si on dit "mais regardez tout ce qu'on met à l'hôpital",
00:27:00 mais d'accord, mais commencez par réorganiser.
00:27:02 Il l'a expliqué, aujourd'hui, on a des superpôles administratifs
00:27:05 qui se superposent en plus, qui parfois s'entrecoupent
00:27:08 et donc ça nie l'un à l'autre.
00:27:10 Et c'est pour ça, d'ailleurs, qu'on a eu des problèmes de gestion
00:27:12 terribles pendant la période Covid.
00:27:13 Donc tout ça, redonnons l'argent aux opérationnels,
00:27:16 à ceux qui connaissent leur métier et un petit peu moins,
00:27:18 peut-être, à l'administration.
00:27:19 Jean-Marc Gouvernatori.
00:27:20 Le dernier point que je voulais évoquer, c'est le fait que la mauvaise qualité de l'air
00:27:24 tue 50 000 personnes par an en France, selon le ministère de la Santé.
00:27:28 Et près de 5 millions de personnes ont des niveaux de maladies respiratoires
00:27:31 selon leur âge et selon ce qui se passe.
00:27:33 La maman, pendant sa grossesse, elle a bien respiré, quoi.
00:27:35 Donc il est possible que ça ait causé un problème au nourrisson.
00:27:38 Et c'est possible aussi que le nourrisson, il est abandonnant,
00:27:40 il respire aussi, évidemment.
00:27:41 Il peut être peut-être particulièrement sensible
00:27:44 à la qualité de l'air là où il habite.
00:27:46 Donc on ne peut pas ignorer l'élément de la pollution
00:27:48 sur ce type de sujet aussi.
00:27:51 J'aimerais qu'on soit assez concret et le plus précis possible.
00:27:55 J'imagine qu'il y a de nombreux parents qui nous regardent,
00:27:57 qui, moi-même d'ailleurs, je suis père d'un petit.
00:28:00 Je me dis, voilà, on est tous allés une fois à l'hôpital, aux urgences.
00:28:04 On a tous été confrontés à cette situation.
00:28:06 On attend des heures où finalement, on n'a pas forcément de réponse,
00:28:08 alors qu'on a cette inquiétude avec notre enfant qui est malade.
00:28:11 On craint toujours le pire.
00:28:13 Aujourd'hui, j'aimerais pour les téléspectateurs de CNews qui nous regardent,
00:28:16 qu'on puisse apporter des solutions.
00:28:18 Qu'est-ce qu'on peut faire pour l'hôpital public aujourd'hui
00:28:20 pour permettre à l'hôpital public de tourner comme il devrait le faire ?
00:28:23 On est quand même en France et aujourd'hui, on se dit qu'un nourrisson de deux mois
00:28:26 ne peut pas être accueilli.
00:28:27 Qu'est-ce qu'on peut faire ?
00:28:29 Le problème, si vous voulez, c'est que quand vos moyens sont contraints,
00:28:32 ce qui est le cas quand vos budgets sont sous tension maximale,
00:28:36 eh bien à un moment, il faut faire des choix.
00:28:38 Notre système de santé ne peut pas être, par exemple, ouvert à la terre entière.
00:28:43 Il y a des poches d'économie qui peuvent être réalisées
00:28:46 dans ceux qui se servent du système de santé.
00:28:49 Je parle par exemple de l'aide médicale d'État.
00:28:52 Est-ce qu'un étranger en situation irrégulière a vocation
00:28:56 à pouvoir bénéficier de toute la palette de soins gratuitement
00:29:00 à la condition qu'il soit clandestin ?
00:29:02 C'est ça qui est vraiment délirant.
00:29:04 Vous parliez tout à l'heure du service des urgences.
00:29:06 Quand vous allez dans les services d'urgence des grandes métropoles,
00:29:09 que ce soit Paris, Lyon, Marseille, Strasbourg, Bordeaux, etc.,
00:29:14 vous voyez quand même qu'un grand nombre de personnes
00:29:16 qui se situent dans les salles d'attente des urgences n'ont rien à y faire.
00:29:19 Soit parce que c'est des petits bobos et que les urgences se trouvent en fin de course
00:29:22 à gérer, si vous voulez, les absences de la médecine de ville,
00:29:26 soit parce qu'effectivement, vous avez des populations
00:29:29 qui sont financées par les Français,
00:29:31 qui elles-mêmes ne contribuent pas à l'effort de santé
00:29:34 et à l'effort fiscal de santé,
00:29:36 mais qui pourtant bénéficient de ce système.
00:29:39 Donc à un moment, si vous voulez, il faut élaguer, il faut faire des choix.
00:29:42 Moi, j'aimerais bien que la France ait les moyens d'accueillir
00:29:44 toute la misère humaine et qu'on puisse soigner la terre entière.
00:29:46 C'est louable comme sentiment, c'est humaniste,
00:29:49 mais à un moment, ce sentiment, si vous voulez,
00:29:51 il se fracasse sur la réalité financière et la réalité budgétaire.
00:29:55 Voilà, donc il faut faire des choix, allouer des moyens,
00:29:58 mais restreindre aussi derrière les utilisateurs
00:30:02 et remettre de l'ordre dans notre médecine.
00:30:05 Je reviens sur un point que vous avez abordé, le tri,
00:30:08 le tri des patients dans les hôpitaux.
00:30:11 Parfois, on évoque souvent cette question.
00:30:13 Malheureusement, les malades qui tentent de se soigner
00:30:16 sont aussi confrontés aux déserts médicaux.
00:30:19 Il y a un manque criant de médecins dans certaines régions aussi.
00:30:22 Est-ce que finalement, il ne faudrait peut-être pas réorganiser aussi
00:30:25 cette partie-là, c'est-à-dire permettre aux patients malades
00:30:28 de pouvoir se soigner dans certaines villes et certaines campagnes,
00:30:31 d'ailleurs, qui sont désertées par les médecins ?
00:30:33 Jean-Marc Aubernateur.
00:30:34 Soit on fait le maximum pour qu'il y ait le plus de soignants partout,
00:30:37 soit on fait le maximum pour qu'il y ait moins de malades.
00:30:39 Et comme je l'ai exprimé au début, on peut faire beaucoup mieux
00:30:41 en matière d'éducation à la santé pour qu'il y ait moins de malades.
00:30:44 Par rapport à ce que disait M. Messia,
00:30:46 l'aide médicale d'État, elle coûte un milliard d'euros.
00:30:49 Supposons qu'on ne dépense rien sur ce thème-là,
00:30:51 ça ne va pas changer la face des dépenses de santé.
00:30:53 C'est un détail pour vous ?
00:30:55 C'est très, très minoritaire par rapport au fait.
00:30:57 Donc, je vous invite à vérifier les chiffres.
00:30:59 Il n'y a pas que ça, oui.
00:31:00 Notre pays dépense en frais directs et indirects en matière de santé,
00:31:05 en comptant ce que les Français payent directement en matière de santé,
00:31:07 près de 300 milliards d'euros.
00:31:09 Il n'y a aucun budget qui coûte aussi cher.
00:31:11 C'est parce qu'on est à côté de la plaque en termes de politique.
00:31:14 On fait une politique de la maladie et pas une politique de santé.
00:31:16 C'est ça la première priorité, le premier problème.
00:31:19 Alors sur le désert médical, parce que c'est ce que vous abordez,
00:31:22 je pense qu'à part obliger les soignants à s'installer,
00:31:26 c'est difficile.
00:31:26 Enfin, on peut les inviter à s'installer en leur offrant des logements sur place,
00:31:30 des aides, ce que font d'ailleurs beaucoup de mères aujourd'hui.
00:31:32 Nous en voilà avec ça, vous aurez la scolarité de votre enfant, etc.
00:31:35 Mais c'est vrai que c'est sûr, c'est un problème global à prendre dans sa globalité.
00:31:39 On ne peut pas seulement dire on trie les patients à l'entrée,
00:31:41 même si c'est vrai qu'il y a des gros problèmes de bobologie.
00:31:43 Et qu'en fait, les petits bobos, hop, maintenant on va aux urgences, c'est plus simple.
00:31:47 Et donc les gens attendent.
00:31:48 Quand on dit bobologie, je précise, c'est les bobos, les blessures.
00:31:50 Oui, voilà.
00:31:51 Ne pas confondre avec les bobos, expression connue aussi de tous.
00:31:54 Non, je préfère préciser.
00:31:55 Non, mais oui, on le dit comme on veut.
00:31:57 On va aux urgences pour les petits bobos.
00:31:59 Et moi, j'ai eu des témoignages de soignants sur place, dans les hôpitaux,
00:32:03 qui nous expliquaient voilà, maintenant, ils attendent 15, 20 heures
00:32:06 et les gens deviennent violents en plus dans ces urgences.
00:32:10 Certains sont maltraités et leurs blessures empirent,
00:32:13 mais d'autres deviennent violents et peuvent aller jusqu'à mordre les gens de l'accueil des urgences.
00:32:17 Et puis, on écoutera d'ailleurs le témoignage tout à l'heure de ce médecin à Nice
00:32:20 qui a été effectivement agressé.
00:32:23 Aujourd'hui, on est à quelques mois finalement de l'hiver.
00:32:25 Alors, qui dit hiver dit forcément, on parlait de la bronchiolite,
00:32:28 mais il y aura aussi forcément la grippe, le Covid.
00:32:31 Qu'est-ce qu'on peut attendre aujourd'hui des autorités pour qu'elles se préparent finalement
00:32:34 à toutes ces maladies hivernales qui vont forcément revenir ?
00:32:38 Jean-Marc Gouvernatorial.
00:32:38 C'est vraiment très intéressant, votre question.
00:32:40 Vous voyez, c'est...
00:32:40 Je vous remercie.
00:32:41 Qu'est-ce qu'on peut attendre des autorités ?
00:32:43 Vous voyez, c'est le réflexe dans notre pays.
00:32:45 On veut toujours trouver la solution à l'extérieur.
00:32:47 Franchement, à un moment donné...
00:32:48 Alors, elle n'était pas si intéressante que ça, finalement, ma question.
00:32:50 Non, non, mais justement, elle est très intéressante parce qu'elle met à jour
00:32:53 ce que fait la culture d'aujourd'hui d'irresponsabilité généralisée.
00:32:57 Je pense que nous avons à apprendre, dans le vocabulaire politique,
00:33:00 à utiliser le mot "responsable".
00:33:02 Alors, je ne suis peut-être pas vendeur au niveau électoral,
00:33:04 mais il faut dire aux Français qui sont aussi au moins co-responsables,
00:33:08 sinon responsables, de ce qui se passe dans leur vie et aussi en matière de santé.
00:33:12 Oui, c'est aussi aux patients de...
00:33:14 Finalement, de ne pas se rendre...
00:33:16 On y revenait à...
00:33:17 Je reprends votre terme, la bobologie, de ne pas se rendre aux urgences
00:33:20 pour la moindre petite...
00:33:21 En 2022, il y a eu 4,5 millions d'accidents domestiques, mais c'est incroyable.
00:33:26 4,5 millions, c'est le chiffre officiel d'accidents domestiques.
00:33:29 C'est un certain nombre de mauvais comportements des personnes concernées.
00:33:32 Les chutes tuent 20 000 personnes par an.
00:33:35 Bon, alors je veux bien, si on est octogénère, etc.
00:33:37 Mais il y a plein de personnes, dans la force de l'âge,
00:33:40 qui font des erreurs de comportement et qui viennent surcharger les urgences
00:33:44 et coûter une fortune à l'État.
00:33:46 Mais, encore une fois, on doit pouvoir être capable de faire des choix.
00:33:51 Moi, je suis quand même halluciné lorsque je vois l'état de notre système de soins,
00:33:56 de notre système hospitalier.
00:33:58 Je suis halluciné par les milliards que j'entends s'envoler à l'étranger
00:34:01 parce qu'Emmanuel Macron et son gouvernement l'ont décidé.
00:34:05 - Vous évoquez la fraude, c'est ça ?
00:34:06 - Pas seulement.
00:34:07 Par exemple, oui, alors la fraude, c'est un autre sujet.
00:34:11 Mais par exemple, quand j'entends que la France a alloué, sur la dernière année,
00:34:14 je crois, 2 milliards d'euros à l'Ukraine.
00:34:16 Quand la France alloue 1 milliard d'euros à l'Afrique du Sud pour sortir du charbon.
00:34:21 Pour sortir du charbon, ce n'est pas quelque chose d'urgentissime,
00:34:24 ce n'est pas une crise humanitaire pour laquelle on envoie,
00:34:27 effectivement, cette somme pour soulager les populations.
00:34:30 Juste pour sortir du charbon.
00:34:32 Quand j'envoie les milliards qui partent pour aider le secteur bancaire,
00:34:36 qui a des OAT indexés sur l'inflation,
00:34:38 enfin, je veux dire, à un moment, notre budget, nos moyens sont contraints.
00:34:42 Il en est de l'État comme d'un ménage.
00:34:44 Voilà, évidemment que si vous avez un budget, si vous gagnez 2 000 euros par mois,
00:34:49 vous ne pouvez pas distribuer des milliers d'euros à tort et à travers.
00:34:53 Il faut commencer par des cercles concentriques de priorité.
00:34:56 Soit on décide de faire une priorité nationale pour nos politiques nationales,
00:35:01 qu'elles soient de santé, d'éducation, de sécurité.
00:35:04 Est-ce que la santé est une priorité nationale ?
00:35:06 Voilà, et dans ce cas-là, il faut allouer les moyens, c'est tout.
00:35:08 Il faut que ce soit une priorité nationale.
00:35:10 Je voulais préciser, M. Mézières, à l'exemple...
00:35:11 Parce que l'éducation nationale, les professeurs vont dire
00:35:14 que l'éducation nationale est une priorité nationale.
00:35:15 Les magistrats vont dire que la justice est une priorité nationale.
00:35:18 Les médecins vont dire que la santé est une priorité nationale.
00:35:21 Finalement, il y a énormément de priorités.
00:35:22 Alors, comme le dit Jean Mézières d'ailleurs peut-être à juste titre,
00:35:25 est-ce qu'il ne faudrait pas faire des choix aujourd'hui ?
00:35:26 Évidemment, il faut faire des choix.
00:35:27 Mais pour la justice, on dépense 11 milliards par an.
00:35:29 Donc, M. Ervoas disait en 2016 que la justice était en voie de claugérdisation.
00:35:34 Et en novembre 2021, il y a 3 100 greffiers magistrats qui ont fait une tribune.
00:35:38 C'était à peine il y a un an et demi, pour dire qu'ils travaillaient dans de très mauvaises conditions.
00:35:42 Mais je voulais préciser par rapport à ce que dit M. Mézières,
00:35:44 que pour une fois, je suis d'accord avec lui sur le fait qu'il faut faire extrêmement garde,
00:35:47 et vous avez raison, sur l'utilisation des finances publiques.
00:35:50 Mais je voudrais quand même préciser que lorsqu'on donne 2 milliards à l'Ukraine,
00:35:53 ce n'est pas que pour l'Ukraine, c'est aussi pour la France,
00:35:55 parce qu'on défend le droit international.
00:35:57 Donc, ma position à moi, la position des écologistes centristes...
00:36:03 Au lieu de défendre le droit international, défendez déjà votre pouvoir d'achat.
00:36:07 Je voudrais...
00:36:08 Parce qu'avec les 2 milliards que j'avais dépensés,
00:36:10 on serait passé à un coût inflationniste,
00:36:11 dont les Français pâtissent aujourd'hui.
00:36:13 Je voudrais qu'on revienne quand même sur la santé,
00:36:15 plus que le droit international, c'est un autre sujet.
00:36:16 On aura l'occasion d'en débattre un autre jour.
00:36:21 Je voudrais juste donner la parole à Clémence Oudiakova,
00:36:23 qui voulait s'exprimer sur le sujet.
00:36:24 Oui, parce que vous avez dit quelque chose d'intelligent malgré tout.
00:36:27 Malgré que je sois écologiste, c'est ça.
00:36:29 Non, mais comme vous avez dit, en fait, tout coûte cher.
00:36:32 Il faut, avant de parler des maladies, parler de la santé.
00:36:35 Et en fait, c'est tout à fait exact.
00:36:36 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on cherche toujours à soigner après coup.
00:36:40 Ce qui est normal, c'est le rôle, par exemple, des soignants et des hôpitaux.
00:36:42 En revanche, c'est vrai que les politiques de santé,
00:36:43 c'est-à-dire qui ne coûtent pas d'argent.
00:36:45 Seulement dire aux gens, attendez, maintenant, il faut vous secouer.
00:36:47 Il faut peut-être manger un peu moins de hot-dog, frites, machin,
00:36:50 et un peu plus de sport.
00:36:51 Et je sais qu'il y a des pays d'Amérique latine, pendant le Covid,
00:36:53 qui ont, au lieu de dire confinement,
00:36:57 je ne sais plus quel vaccin, etc.,
00:36:58 ont dit sport, un peu de soleil, un peu de machin.
00:37:01 Eh bien, ça, ça ne coûte rien.
00:37:03 Sauf que c'est peut-être un problème que ça ne coûte rien,
00:37:04 parce que ça ne nourrit pas non plus Big Pharma et compagnie.
00:37:07 Mais là, c'est une politique de santé qui ne coûte rien.
00:37:09 Et seulement remettre les gens au bout du sport,
00:37:12 de la bonne santé, de la bonne vie.
00:37:14 Le problème, c'est que la malbouffe, si vous voulez,
00:37:16 c'est aussi une affaire de moyens.
00:37:18 C'est-à-dire que plus, effectivement, on a une affaire de priorité.
00:37:21 Quand on a un pays qui se paupérise,
00:37:22 on a la population de ce pays qui se nourrit moins bien,
00:37:26 parce qu'elle se nourrit.
00:37:27 Mais elle s'achète toujours des iPhones.
00:37:29 Et là, il y a quand même une priorité.
00:37:30 Non, mais c'est vrai, dans le panier de la ménagère, il a évolué.
00:37:32 Avant, on achetait d'abord la nourriture, ensuite les iPhones.
00:37:35 Maintenant, c'est d'abord les iPhones.
00:37:36 C'est aussi ça, le problème.
00:37:37 On a bien compris en tout cas qu'il y a un grand chantier
00:37:40 pour la santé et pour les hôpitaux publics.
00:37:43 Le ministre de la Santé a forcément beaucoup de travail devant lui.
00:37:47 Il y a un autre challenge cet été, d'ailleurs,
00:37:50 c'est gérer la canicule, et notamment dans les EHPAD.
00:37:54 Pour protéger les personnes âgées face au danger des fortes chaleurs
00:37:57 et éviter forcément de nouveaux drames,
00:37:59 les maisons de retraite tentent de s'organiser au mieux.
00:38:02 Alors comment ? Avec quelles mesures ?
00:38:04 Réponse tout de suite avec Aminata Demphal.
00:38:07 Face aux températures élevées, les EHPAD sont sur le pied de guerre.
00:38:11 Nous sommes armés pour faire face à la canicule.
00:38:15 Nous avons renforcé le personnel aide-soignants et aux cuissières de vie
00:38:19 pour justement inciter les résidents à aller faire boire
00:38:22 parce qu'ils n'ont pas cette sensation de soif.
00:38:24 Avec l'activation de son plan bleu, son EHPAD a pu mettre en place des mesures
00:38:28 allant de l'organisation du rythme de vie à l'alimentation des résidents.
00:38:32 Les volets des fenêtres seront fermés dès le matin
00:38:37 pour être ensuite réouverts le soir à partir de 21h.
00:38:42 On va proposer des repas à base d'eau.
00:38:44 Le directeur de cet EHPAD reconnaît tout de même la difficulté à recruter des infirmiers
00:38:49 quant au suivi de l'état clinique des résidents.
00:38:52 C'est une denrée rare et il faudra revoir au niveau de comment on peut rendre attractifs
00:38:57 ces métiers du rentage parce que le personnel infirmier
00:39:00 on ne le trouve quasiment plus sur le marché.
00:39:02 Depuis la terrible canicule de 2003, plusieurs mesures ont été mises en place par le gouvernement.
00:39:08 Des mesures incomplètes selon ce directeur.
00:39:11 Vous savez pour accompagner dignement les résidents
00:39:15 je pense qu'il est important d'équiper toutes les chambres de climatisation
00:39:20 d'autant plus lorsqu'il faut accompagner les résidents en soins palliatifs.
00:39:23 L'été dernier, les fortes chaleurs ont fait près de 5000 morts en France.
00:39:28 Quand on écoute le témoignage de ce directeur d'EHPAD
00:39:31 on a encore une fois la sensation un peu comme dans les hôpitaux publics
00:39:35 qu'il y a beaucoup de travail à effectuer au sein des EHPAD
00:39:39 et notamment en cette période de forte chaleur et de canicule.
00:39:42 Quelles sont selon vous les mesures à adopter aussi en priorité pour les EHPAD
00:39:47 pour faciliter le quotidien de nos seniors ?
00:39:49 Jean-Marc Gouvernatorial.
00:39:50 Là on est bien sur le sujet de la canicule.
00:39:52 Oui, exactement.
00:39:53 L'extrême chaleur.
00:39:54 Donc là encore l'écologie sans risque veut suivre
00:39:57 à une solution très coûteuse et très efficace.
00:39:59 La climatisation ?
00:39:59 Elle a été expérimentée dans les pays scandinaves.
00:40:02 Donc il existe des climatiseurs naturels.
00:40:04 Ah !
00:40:04 Qui sont extraordinaires.
00:40:06 Les arbres, vous avez tout à fait raison.
00:40:08 Mais aussi les murs et les toits, mais c'est incroyable.
00:40:11 Dans les EHPAD de France, 97% n'ont pas un élément vert sur le toit et sur les murs.
00:40:17 Mais c'est hallucinant.
00:40:18 Alors que quand vous verdissez un mur et quand vous verdissez un toit
00:40:23 ça s'appelle un climatiseur naturel
00:40:25 et vous perdrez beaucoup de degrés à l'intérieur.
00:40:27 Oui, mais c'est pas...
00:40:28 Jean-Michel, le climatiseur naturel ?
00:40:29 C'est-à-dire que quand il fait 40 degrés et que l'intérieur est une étuve,
00:40:32 même si vous verdissez, je suis d'accord avec vous,
00:40:34 c'est pas une mesure inutile,
00:40:36 mais ça sera pas une mesure suffisante
00:40:37 parce que je doute que vous passiez de 40 degrés à 23 degrés ou 22 degrés,
00:40:42 ce qui serait le plus supportable pour une personne âgée.
00:40:45 Donc c'est pour ça qu'on préconise d'ailleurs la présence à l'intérieur des EHPAD
00:40:49 d'une pièce fraîche, une pièce climatisée en l'occurrence.
00:40:53 Mais c'est là, si vous voulez, où l'écologie, moi, me pose un problème
00:40:57 parce que cette écologie sacrificielle...
00:40:58 Ça, vous n'allez pas échapper.
00:40:59 Voilà, cette écologie sacrificielle qui consiste à faire que les gens
00:41:03 s'étouffent dans les transports en commun, que ce soit des transports
00:41:05 ou des métros ou des trains ou effectivement dans les EHPAD en période de...
00:41:09 Le changement de budget, il reste sur les EHPAD.
00:41:11 Juste parce que...
00:41:12 Non, mais justement, pourquoi on climatise pas les EHPAD ?
00:41:14 Alors évidemment, il y a une problématique de moyens,
00:41:16 mais il y a aussi une problématique écologique.
00:41:18 Bon, moi, vous savez, j'étais directeur de cabinet du préfet de l'Eure en 2003.
00:41:22 Au moment, justement, de la première grande canicule
00:41:25 qui avait fait 15 000 morts à l'époque en France.
00:41:28 En 2003 ?
00:41:29 En 2003, oui.
00:41:30 Et qui avait fait 15 000 morts.
00:41:31 Donc moi, j'ai eu à la gérer, si vous voulez, dans l'urgence.
00:41:34 Rien n'était prévu à ce moment-là.
00:41:36 Et d'ailleurs, quand je lis votre titre, je me dis mais bon sang,
00:41:41 depuis 2003, ça fait 20 ans, on se pose toujours les mêmes questions.
00:41:44 Mais je crois quand même qu'il y a beaucoup d'efforts qui ont été réalisés depuis.
00:41:47 D'abord parce que, évidemment, les épisodes de chaleur
00:41:49 se sont multipliés depuis 2003,
00:41:52 qui a eu un certain nombre d'adaptations dans les structures pour personnes âgées,
00:41:55 puisque les personnes âgées, d'ailleurs, comme les nourrissons,
00:41:58 sont les publics les plus vulnérables face à la canicule.
00:42:01 Donc, il y a des instructions pour boire, par exemple,
00:42:03 beaucoup plus de cacao dans la journée.
00:42:05 Mieux s'alimenter.
00:42:06 Les conditions des verre d'eau.
00:42:07 Voilà, les verre d'eau.
00:42:08 Mais encore une fois, pour lutter contre la canicule, il faut rafraîchir.
00:42:12 Il n'y a pas 36 façons de rafraîchir.
00:42:14 On rafraîchit avec la climat.
00:42:15 Il faut aller sur le climat.
00:42:16 Il faut investir.
00:42:17 - M. le maire de la Marque Gouvernatorie, on va voir si des efforts ont été faits,
00:42:19 d'ailleurs, dans les EHPAD, puisque Didier Spey est avec nous,
00:42:22 directeur général de la FNAPPA,
00:42:26 Fédération Nationale d'Avenir et Qualité des Personnes Âgées.
00:42:29 Vous représentez les gestionnaires de ces établissements.
00:42:34 Alors, pour reprendre les propos et rebondir sur ce que disait Jean-Méssia,
00:42:37 est-ce que des efforts ont été faits dans les EHPAD
00:42:40 pour faciliter le quotidien des seniors ?
00:42:44 - Alors, par rapport à la canicule de 2003, indéniablement,
00:42:47 des efforts ont été faits et on est beaucoup mieux armés,
00:42:50 beaucoup mieux préparés qu'on ne l'était il y a 20 ans.
00:42:53 D'ailleurs, on le voit sur des épisodes caniculaires
00:42:56 beaucoup plus significatifs.
00:42:58 La surmortalité est nettement moindre,
00:43:01 mais elle reste, elle existe toujours, cette surmortalité,
00:43:05 parce qu'effectivement, les efforts qui ont été faits sont très insuffisants.
00:43:08 Et ce n'est pas seulement une question de climatisation.
00:43:11 Certes, la climatisation serait, en période de forte canicule,
00:43:16 une solution pour les chambres des EHPAD.
00:43:19 Il faut savoir qu'elle serait très peu utilisée en dehors de cela,
00:43:21 parce que les personnes âgées n'aiment pas forcément beaucoup la climatisation,
00:43:26 une sensation de froid, même en période caniculaire.
00:43:29 Vous avez des personnes âgées qui demandent d'avoir une veste
00:43:32 lorsqu'elles sont dans la pièce climatisée, par exemple.
00:43:35 Et donc, ces climatisations, elles seraient vraiment utiles
00:43:38 en période caniculaire
00:43:40 et ne seraient pas forcément très utilisées le reste du temps.
00:43:44 Alors, quels sont les problèmes auxquels vous êtes confrontés ?
00:43:46 Vous disiez que ce n'est pas forcément qu'un problème de climatiseur.
00:43:50 On imagine qu'il y en a d'autres, des problèmes,
00:43:52 notamment peut-être un manque de moyens, de personnel également ?
00:43:56 Alors absolument, le principal problème, c'est celui-là,
00:43:59 c'est qu'il faut rafraîchir les personnes,
00:44:01 il faut leur donner à boire régulièrement,
00:44:02 il faut leur mettre sur les jambes ou sur les bras des linges mouillés,
00:44:07 il faut les accompagner dans les pièces rafraîchies,
00:44:10 il faut adapter l'alimentation.
00:44:11 Tout cela, ça a été dit d'ailleurs par le directeur, monsieur Forster.
00:44:15 Et pour cela, il faut du monde, il faut des bras.
00:44:17 Et les bras, ça, on ne les a pas.
00:44:19 Ça, c'était les promesses de l'État post-canicule 2003.
00:44:23 En 2004, l'État s'était engagé à ce que le ratio de personnel
00:44:27 dans nos établissements soit porté de 0,5 à l'époque,
00:44:32 c'est-à-dire un professionnel pour deux résidents entre 0,8 et 1,
00:44:37 c'est-à-dire un professionnel pour un résident.
00:44:40 Aujourd'hui, on est toujours à 0,6, ce qui est très insuffisant.
00:44:44 Et en période estivale, évidemment, on souffre là aussi des absences,
00:44:48 des vacances qu'il faut remplacer.
00:44:50 Le remplacement est de plus en plus difficile.
00:44:51 Le recrutement, le directeur l'a signalé également,
00:44:54 est de plus en plus difficile.
00:44:56 L'attractivité des métiers pose de vrais problèmes.
00:44:59 Alors, comment le rendre attractif, ce métier d'aide-soignant ?
00:45:03 Alors déjà, il faut rechanger l'image de ces établissements
00:45:09 et pour valoriser le métier, il faut valoriser aussi le travail qui est fait.
00:45:13 Aujourd'hui, on nous explique que dans le milieu professionnel,
00:45:17 les jeunes recherchent du sens.
00:45:19 S'il y a des métiers qui font sens,
00:45:21 c'est bien ceux de s'occuper de personnes fragilisées, âgées.
00:45:25 Et donc, ce sens-là, il existe.
00:45:27 Ce qui manque aujourd'hui à nos structures, à nos établissements,
00:45:32 c'est une attractivité sur la qualité de vie au travail.
00:45:35 C'est le mode d'accompagnement,
00:45:37 c'est le fait d'avoir plus de professionnels s'occupant de personnes âgées,
00:45:41 mieux accompagnées, plus heureuses, dans une meilleure qualité de vie.
00:45:46 Et ça, ça redonnera de l'attractivité au métier.
00:45:49 Ça commence aussi par des professionnels moins formés
00:45:52 que les infirmières ou les aides-soignants,
00:45:53 qui sont la grosse pénurie.
00:45:54 Il faudra des années pour former de nombreux aides-soignants
00:45:59 et de nombreux infirmières pour venir travailler dans nos structures.
00:46:02 Mais il faut aussi d'autres professionnels pour les soulager
00:46:04 et pour les accompagner.
00:46:06 Et pour justement, en période caniculaire par exemple,
00:46:08 accompagner les personnes vers la pièce rafraîchie,
00:46:11 leur porter à boire, etc.
00:46:13 Ça ne demande pas une compétence très, très élevée.
00:46:16 Donc, on peut très bien aujourd'hui recruter beaucoup plus de personnel
00:46:20 si on nous en donne les moyens et la possibilité,
00:46:22 parce qu'on ne nous en donne ni les moyens, ni la possibilité réglementaire.
00:46:27 Avant de donner la parole à Clémence Oudiakouaba, j'ai une autre question.
00:46:30 Quelle est la journée type aujourd'hui d'une aide-soignante ou d'un aide-soignant ?
00:46:35 Souvent, elles témoignent et parfois on les entend dire
00:46:39 qu'elles doivent enchaîner les soins le matin,
00:46:42 20, 30 soins de personnes âgées, parfois en quelques minutes seulement.
00:46:46 On a l'impression qu'elles sont débordées, finalement,
00:46:49 qu'elles n'arrivent plus à assumer leurs tâches quotidiennes.
00:46:53 Alors, c'est une réalité.
00:46:54 C'est justement cette réalité qu'il faut changer en venant soulager ces soignants.
00:46:59 Alors, ce ne sont pas 20 ou 30 soins de toilettes dans la matinée,
00:47:07 ça va être un petit peu moins, mais ça reste un enchaînement de tâches.
00:47:12 C'est-à-dire que la grande difficulté, c'est qu'on perd le sens justement
00:47:16 du travail et du travail bien fait,
00:47:18 parce qu'on se retrouve à enchaîner des tâches,
00:47:21 les unes après les autres, toujours dans l'urgence
00:47:23 et toujours dans la frustration, un travail mal fait.
00:47:26 Donc, il faut qu'elles soient plus nombreuses pour pouvoir faire le matin,
00:47:30 sur la matinée, accompagner les gens au lever, au petit déjeuner,
00:47:35 à la toilette, à l'habillage, etc.
00:47:37 et le faire de manière plus confortable.
00:47:41 Clément Soudiakova.
00:47:42 Alors, juste un truc avec la perte de sens, en effet,
00:47:45 on rejoint aussi la problématique des hôpitaux qu'on abordait tout à l'heure,
00:47:47 parce que c'est exactement la même problématique.
00:47:49 Mais j'avais une question à poser à M. Sapie,
00:47:52 puisque moi, j'avais plusieurs fois parlé à ce sujet
00:47:56 avec des responsables de santé publique,
00:47:57 et ils nous expliquaient tout de même ce qu'on appelle,
00:48:00 je suis désolée, le mot est atroce, mais en effet, moisson.
00:48:02 C'est-à-dire que les personnes les plus fragiles,
00:48:05 notamment les personnes âgées,
00:48:07 eh bien, s'il fait très, très froid l'hiver ou s'il fait très chaud l'été,
00:48:12 c'est connu, c'est un phénomène naturel.
00:48:15 Une partie va décéder à ce moment-là.
00:48:18 Et finalement,
00:48:19 évidemment qu'il faut toujours protéger au maximum nos personnes âgées.
00:48:22 Moi-même, j'ai beaucoup accompagné une grande tante en Ehpad
00:48:25 et notamment pendant la période des grandes chaleurs.
00:48:28 Mais est-ce que ce n'est pas normal aussi,
00:48:30 je veux dire, est-ce que ce n'est pas aussi la vie finalement,
00:48:32 qu'il y ait une fin à notre vie, notamment quand on a un certain âge ?
00:48:35 C'est la question que je pose à M. Sapie, qui est encore là.
00:48:38 Oui, oui, c'est une réalité de nos établissements.
00:48:44 Il ne faut pas se voiler la face.
00:48:45 Chaque année, en France, on compte environ 600 000 décès.
00:48:49 Sur ces 600 000 décès,
00:48:50 150 000 ont lieu de résidents,
00:48:57 ce sont des décès de résidents qui habitent nos établissements.
00:49:00 Donc la mort, c'est une réalité, évidemment,
00:49:03 puisqu'on s'occupe de personnes qui sont en fin de vie,
00:49:06 qui sont dans les dernières années de leur vie.
00:49:08 Pour autant, il faut les accompagner le mieux possible.
00:49:11 Il faut que ces dernières années aient du sens pour elles aussi.
00:49:14 Il faut qu'elles soient qualitatives pour elles aussi.
00:49:17 Et ce n'est pas pour autant acceptable de se dire
00:49:22 "parce que cette personne serait décédée six mois plus tard logiquement,
00:49:26 à cause de la canicule, elle va décéder six mois plus tôt et ce n'est pas grave".
00:49:30 Mais si, c'est très grave, parce que ces six mois-là,
00:49:34 ce sont six mois de vie qui sont perdus
00:49:36 et ce n'est pas acceptable d'un point de vue éthique.
00:49:39 Donc la surmortalité ne peut pas être banalisée de cette manière-là
00:49:44 au motif qu'il fait chaud ou au motif qu'il fait froid,
00:49:47 et au motif que nos établissements n'ont pas assez de moyens
00:49:51 pour faire face à ces épisodes.
00:49:53 Difficile de l'expliquer aussi, on imagine,
00:49:56 aux proches de ces personnes âgées, notamment,
00:49:59 on parlait tout à l'heure de la période Covid,
00:50:00 on rappelle que ces personnes âgées étaient quasiment, on peut le dire,
00:50:03 en prison, enfermées dans ces EHPAD sans pouvoir sortir.
00:50:06 Ça a été d'ailleurs une période très difficile pour ces personnes âgées.
00:50:09 Donc on imagine et on leur souhaite en tout cas
00:50:11 une fin de vie dans de bonnes conditions.
00:50:13 Et c'est pour ça aussi qu'on échange aujourd'hui
00:50:15 et qu'on essaye de trouver des solutions pour les EHPAD,
00:50:18 notamment en période de canicule.
00:50:20 Merci beaucoup en tout cas Didier Sapie d'avoir été avec nous.
00:50:23 Je rappelle, vous êtes directeur général de FNAQPA,
00:50:27 Fédération Nationale Avenir et Qualité des Personnes Âgées.
00:50:31 Restez avec nous en tout cas, vous qui nous regardez,
00:50:34 puisque 120 minutes info, ça continue.
00:50:36 Surtout ne bougez pas puisque dans quelques minutes,
00:50:38 on reviendra sur un nouveau refus d'obtempérer
00:50:42 qui s'est terminé en drame à Saint-Hélène en Gironde.
00:50:45 Ça sera juste après la publicité.
00:50:47 A tout de suite.
00:50:48 120 minutes info, ça continue.
00:50:53 Soyez les bienvenus si vous venez de nous rejoindre.
00:50:56 Je suis toujours en compagnie de mes invités.
00:50:58 Jean Messia, président de l'Institut Vivre français.
00:51:01 Jean-Marc Gouvernatoric, au président d'Ecologie au Centre.
00:51:04 Et puis Clémence Oudiakova, journaliste et rédactrice en chef de Tocsin Média.
00:51:09 Mais juste avant d'entamer cette deuxième heure,
00:51:13 tout de suite le point sur l'actualité avec Félicité Kindoki.
00:51:16 Rebonjour Félicité.
00:51:17 Rebonjour Mickaël.
00:51:18 Bonjour à tous.
00:51:20 Au lendemain du crash qui a coûté la vie à notre collègue Gérard Leclerc,
00:51:24 deux corps ont été retrouvés aujourd'hui dans une zone marécageuse à Lavaux-sur-Loire,
00:51:29 repêchés à la mi-journée.
00:51:30 Les deux corps n'ont pour l'heure pas été identifiés,
00:51:33 selon une source proche du dossier.
00:51:35 Les recherches se poursuivent encore.
00:51:36 En Loire-Atlantique, hier,
00:51:38 l'avion piloté par notre collègue et ami Gérard Leclerc
00:51:40 avait disparu des radars à 11h42 au-dessus de l'estuaire de la Loire.
00:51:44 Les suites de l'enquête sur la mort du principal du collège de Lisieux,
00:51:49 dans le Calvados,
00:51:50 deux jeunes âgés de 17 et 19 ans ont été interpellés
00:51:53 et ont reconnu s'être introduits dans l'établissement
00:51:56 où Stéphane Vittel est décédé vendredi.
00:51:58 Ils auraient fracturé une porte du collège,
00:52:00 mais ils affirment avoir quitté les lieux avant l'arrivée de Stéphane Vittel.
00:52:04 Des affirmations confirmées par l'exploitation d'un téléphone de l'un d'eux.
00:52:07 En Corse, les tensions autour des trafiquants de drogue se renforcent.
00:52:12 Une saisie record a eu lieu à Ajaxcio
00:52:15 lors de la descente d'un navire de Corsica Linea,
00:52:19 de la drogue dissimulée dans deux véhicules.
00:52:21 Cette saisie intervient alors que des agents municipaux d'Ajaxcio
00:52:24 ont été menacés de mort par des dealers.
00:52:26 Les précisions de Cristina Luzzi, notre correspondante sur place.
00:52:29 De mémoire d'enquêteurs,
00:52:32 c'est la plus importante saisie jamais réalisée en Corse,
00:52:35 confirme le procureur d'Ajaxcio, Nicolas Sept.
00:52:37 A ce stade, ce sont plus de 100 kg de résine de cannabis
00:52:40 et près de 3 kg de cocaïne qui ont été saisies
00:52:43 à la descente d'un navire de la Corsica Linea.
00:52:45 La drogue a été dissimulée dans deux véhicules,
00:52:48 dont un appartenant à un marin qui a été arrêté au volant d'un véhicule de luxe
00:52:51 dans lequel 70 kg de drogue ont été retrouvés.
00:52:54 Ça faisait un petit moment que les enquêteurs suspectaient des compromissions
00:52:58 et des complicités possibles de la part de marins des compagnies de transport maritime
00:53:02 pour permettre justement l'acheminement des produits stupéfiants dans l'île,
00:53:06 même si ce moyen est loin d'être exclusif.
00:53:09 Quatre interpellations ont eu lieu hier et de nouvelles interpellations ont eu lieu ce matin encore.
00:53:14 Diverses perquisitions également ont été effectuées
00:53:16 et ont permis de retrouver encore plus de 30 kg de résine de cannabis,
00:53:20 de la cocaïne et différentes armes non factices et approvisionnées.
00:53:24 Selon le procureur, le démantèlement de ce réseau,
00:53:26 qui avait plusieurs ramifications et qui devait alimenter différentes régions de l'île,
00:53:31 a notamment permis d'assécher quatre points d'eau d'île du quartier de Pietralba et des Cannes, à Ajaxcio.
00:53:35 Dans l'affaire de l'incendie de Grasse, le principal suspect est passé aux aveux.
00:53:41 Lors de sa garde à vue, l'homme de 47 ans a reconnu être à l'origine de l'incendie.
00:53:45 Il dit avoir jeté une cigarette non éteinte dans la cage d'escalier de l'immeuble de cinq étages.
00:53:50 Dans ce drame survenu ce dimanche, trois personnes sont décédées
00:53:53 et trois autres ont été grièvement blessées.
00:53:55 Pendant cette période d'été, de nombreux sites touristiques
00:53:59 se retrouvent à multiplier la population avec l'afflux des touristes.
00:54:03 Certains ont déjà décidé qu'il fallait limiter l'accès,
00:54:06 mais pour d'autres sites comme Saint-Emilion, cela est impossible.
00:54:09 Les professionnels doivent faire preuve d'adaptabilité.
00:54:13 Au mois d'août, lorsque l'on veut venir visiter Saint-Emilion,
00:54:17 la première étape, c'est de réussir à trouver une place pour stationner.
00:54:20 Oui, c'est compliqué.
00:54:21 On vient d'arriver, on a essayé notre chance ici, mais on ira plus loin.
00:54:24 Il y a des paris, normalement il y a de la place.
00:54:25 On va voir, on n'est pas encore allé dans les autres.
00:54:27 La cité médiévale est connue à travers le monde pour son vin
00:54:30 et elle est régulièrement prise d'assaut.
00:54:32 Ici, les ruelles ne sont pas larges.
00:54:33 On a vite l'impression de ne plus avoir la place pour circuler.
00:54:36 Je trouve qu'il y a du monde, oui.
00:54:38 Après, c'est très concentré dans le cœur du village.
00:54:41 Donc voilà, on va faire la petite découverte.
00:54:43 Saint-Emilion, j'ai lu ça il n'y a pas longtemps,
00:54:45 que c'était le village le plus connu au monde.
00:54:47 Donc je ne vois pas comment on va pouvoir réguler le nombre de visiteurs.
00:54:52 Puis c'est tellement beau.
00:54:54 Pour les professionnels, réguler le nombre de touristes dans la cité paraît impossible.
00:54:58 Et ils ont besoin de ces visiteurs, car l'hiver, Saint-Emilion s'endort.
00:55:01 Le problème, c'est le stationnement.
00:55:02 C'est que quand il y a un amas de touristes, on a du mal à les accueillir
00:55:05 et ils ont du mal à se stationner.
00:55:08 Donc, ce n'est pas facile.
00:55:11 Souvent, nous, quand on débauche qu'il n'y a plus de place pour circuler en voiture,
00:55:15 c'est plus compliqué.
00:55:16 Ça fait partie du jeu.
00:55:17 Et on a besoin de cette clientèle-là et on sait qu'ils vont arriver à ce moment-là.
00:55:21 Ici aussi, l'afflux de touristes dépend beaucoup des conditions météo.
00:55:24 Au mois de juillet, les professionnels ont remarqué
00:55:26 qu'il y avait 30% de fréquentation en moins par rapport à l'année dernière.
00:55:31 C'est la fin de ce journal.
00:55:32 Je vous retrouve dans une heure pour un prochain point sur l'actualité.
00:55:35 Merci beaucoup, félicité.
00:55:37 Et on poursuit cette deuxième heure et on entame cette deuxième heure de 120 minutes info
00:55:42 avec un nouveau coup dur, sans mauvais jeu de mots,
00:55:44 pour le médecin niçois agressé le 9 août dernier.
00:55:49 Pour rappel, il avait été sauvagement attaqué alors qu'il se rendait au domicile d'un patient
00:55:53 pour contrôler un arrêt maladie.
00:55:56 On apprend que lundi, son probable agresseur, présumé agresseur,
00:56:00 qui était auditionné en comparution immédiate, a demandé le renvoi,
00:56:04 ou a obtenu en tout cas le renvoi de son procès pour préparer sa défense.
00:56:08 Il ne sera jugé que dans six mois.
00:56:10 Alors pourquoi une telle décision ?
00:56:12 Est-ce incompréhensible ?
00:56:14 On va en débattre avec nos invités,
00:56:15 mais juste avant, on fait le point avec Aminata Demphal.
00:56:21 L'audience aura donc lieu en février 2024,
00:56:24 six mois durant lesquels l'agresseur du médecin niçois
00:56:28 n'aura pas le droit de quitter le territoire des Alpes-Maritimes
00:56:31 ni d'approcher l'octogénaire.
00:56:33 Insuffisant pour rassurer le médecin, abasourdi par la nouvelle.
00:56:37 Il me semble que c'est quelqu'un qui est dangereux.
00:56:40 Je ne vois pas pourquoi il faut six mois de réflexion
00:56:43 pour juger cette personne et puis l'empêcher de nuire.
00:56:45 Ça m'inquiète beaucoup cette histoire.
00:56:46 Donc je prends des précautions, j'essaie de ne jamais rester trop seul.
00:56:51 Le médecin vient notamment de déposer une nouvelle plainte
00:56:54 après des insultes en ligne.
00:56:56 Je suis harcelé carrément sur les réseaux sociaux.
00:56:59 J'ai le droit à des insultes.
00:57:01 On me prétend que je suis un mauvais médecin maintenant,
00:57:04 alors que jusqu'à présent sur les réseaux sociaux,
00:57:06 j'étais très apprécié.
00:57:07 Poursuivi pour des violences aggravées,
00:57:09 l'homme de 45 ans a demandé le renvoi de son dossier
00:57:12 pour pouvoir préparer sa défense.
00:57:14 Renvoi avec une mise en liberté,
00:57:16 ça peut paraître effectivement une mesure un peu, je dirais, un peu laxiste.
00:57:20 Ça ne veut pas dire que le jour du jugement,
00:57:23 il n'y aura pas une peine ferme.
00:57:24 Il est possible qu'il soit condamné effectivement
00:57:26 à de l'emprisonnement ferme compte tenu de la gravité des faits.
00:57:28 Traumatisé par l'agression,
00:57:30 le médecin avait bénéficié d'une incapacité totale de travail de 10 jours.
00:57:34 Voilà un présumé agresseur laissé libre pour préparer sa défense.
00:57:40 Jean-Marc Gouvernatori, vous êtes élu niçois.
00:57:44 Vous connaissez forcément très bien le terrain.
00:57:47 Est-ce que vous êtes surpris déjà dans un premier temps par cette décision ?
00:57:51 Je veux d'abord dire mon émotion auprès de ce monsieur octogénaire.
00:57:54 Aussi féliciter les services de police,
00:57:56 qui une fois encore ont été très efficaces.
00:57:59 Mais aussi dire que quelques fois,
00:58:01 les millions de personnes qui sont informées d'éléments à la télé
00:58:05 se disent que ce n'est pas possible.
00:58:06 Et pour vous dire la vérité,
00:58:07 quand on m'a dit que ce gars-là était encore dehors,
00:58:10 je me suis dit, c'est un fake, ils sont trompés, ce n'est pas possible.
00:58:12 Donc comme c'est chez moi, j'ai vérifié.
00:58:14 Et c'est vrai.
00:58:15 Tout autant que lorsque une personne squatée
00:58:18 est condamnée au bénéfice du squatteur.
00:58:20 Tout autant que le petit couillon qui avait volé des outils à un pompier
00:58:24 dans sa voiture, c'était filmé, il a émis sur les réseaux.
00:58:26 Il n'a rien eu.
00:58:27 Effectivement, quand l'individu n'a aucune certitude sur la peine
00:58:32 et que la peine n'est pas immédiate,
00:58:33 il arrive des choses comme ça, énormissimes,
00:58:36 qui se reproduisent à quantité incroyable.
00:58:39 Vous savez que dans notre pays, il y a 8000 crimes et délits par jour.
00:58:43 Et donc c'est ça le problème.
00:58:44 Le problème, c'est qu'il n'y a pas la sanction qui arrive.
00:58:47 Et donc ça continue et ça s'accroît.
00:58:49 Donc à un moment donné, il faut dire stop.
00:58:50 On a une sensation de double peine finalement
00:58:52 pour ce médecin généraliste agressé, agressé dans un premier temps.
00:58:56 Et puis il voit son bourreau libre de pouvoir circuler,
00:59:00 de pouvoir préparer sa défense.
00:59:02 Jean-Méssia, est-ce que ça vous étonne ?
00:59:04 Non, ça m'étonne, ça me choque, mais ça ne m'étonne pas.
00:59:07 Je pense qu'aujourd'hui, la double peine,
00:59:08 ce sont toutes les victimes qui la prennent et non pas les coupables.
00:59:15 Vous savez, il y a un grand problème avec la justice en France.
00:59:19 Tous les sondages qui ont été faits depuis l'année dernière
00:59:23 jusqu'à il y a quelques mois, disent qu'en 60 ans,
00:59:27 le niveau de défiance des Français par rapport à la justice
00:59:31 et aux décisions de justice n'a jamais été aussi élevé.
00:59:33 73% des Français ne font pas confiance à la justice
00:59:38 et 79% des Français trouvent la justice trop laxiste avec les multirécidivistes.
00:59:42 Donc on est quand même sur des étiages assez impressionnants.
00:59:45 Et pourquoi ils sont impressionnants ?
00:59:47 Parce qu'il faut quand même rappeler un élément de base.
00:59:50 Au nom de qui la justice est-elle rendue en France ?
00:59:53 Elle est rendue au nom du peuple français.
00:59:55 Mais quand le peuple français, à 75%, dit qu'il ne fait pas confiance à la justice,
01:00:01 on est face à un problème, je dirais, structurel, profond, capital.
01:00:07 Régalien.
01:00:08 Voilà, régalien.
01:00:09 Et le problème, si vous voulez, c'est que le cran d'arrêt
01:00:13 à la dérive de barbarie et de sauvagerie d'une société,
01:00:17 c'est la balance de la justice, c'est l'épée de la justice.
01:00:21 Or, si cette épée ne tombe jamais ou ne tombe que de manière émoussée,
01:00:25 eh bien qu'est-ce qui se passe ?
01:00:27 Il n'y a que rien n'arrête la violence.
01:00:29 Je veux dire, juste...
01:00:30 Trop laxiste.
01:00:30 Je terminerai juste par là, mais qu'est-ce qui se passe dans la tête d'un juge,
01:00:34 dans la tête d'un magistrat, pour qu'à la vue d'un crime aussi odieux
01:00:40 qui touche une personne qui a un vieux monsieur, un médecin de surcroît,
01:00:45 lorsqu'il est frappé de la manière dont il l'a été à son âge par un individu,
01:00:52 qu'est-ce qui passe dans la tête du magistrat
01:00:54 pour que ce magistrat ne prenne pas immédiatement en considération
01:00:57 la gravité de ce crime pour l'embastiller immédiatement ?
01:01:00 Quel pays au monde laisserait libre un criminel de cet acabit ?
01:01:06 Alors bien sûr, ça ne présage pas de la sévérité de la justice dans six mois.
01:01:12 Peut-être qu'il aura, comme disait M. Fenech, une peine très lourde,
01:01:16 mais en attendant, il est dehors pour six mois, il peut recommencer.
01:01:20 Alors on dit oui à l'interdiction de s'approcher du médecin.
01:01:23 On va donner la parole à Clément Soutiakoba,
01:01:25 puis après on va écouter le témoignage d'un médecin qui sera avec nous en Skype,
01:01:29 et puis surtout on va essayer de respecter les temps de parole,
01:01:32 parce que sinon je vais me faire taper sur les doigts par Jean-Marc Governatori,
01:01:34 qui va dire que vous parlez beaucoup trop Jean Messiaen.
01:01:36 Je vais vous dire ce qu'il disait Jean Messiaen justement,
01:01:39 et aller encore plus loin que lui.
01:01:40 Parce que que pose cette question du laxisme et du fait qu'en effet,
01:01:43 les citoyens ne se reconnaissent plus aujourd'hui
01:01:45 et n'ont plus confiance dans leur justice, et je pense à raison.
01:01:48 Il y a deux solutions.
01:01:49 La première, c'est le refus du consentement à l'impôt, tout simplement.
01:01:53 On paye pour que justice soit faite, pour qu'on soit en sécurité.
01:01:57 Eh bien aujourd'hui, ce n'est pas le cas.
01:01:59 Deuxième chose, eh bien c'est le risque que les gens prennent les armes pour s'autodéfendre.
01:02:03 On arrive de plus en plus à une hausse d'achat des armes,
01:02:06 aujourd'hui sous prétexte de tir, de chasse, etc.
01:02:10 Mais reste que les gens commencent à réfléchir, à se faire défendre eux-mêmes.
01:02:14 Donc si ça continue comme ça, c'est ça.
01:02:16 On va remplacer l'État et on va faire des petits groupes,
01:02:18 des petites communautés d'autodéfense.
01:02:20 Des comportements qu'on n'encourage pas, bien évidemment.
01:02:22 On va écouter Jean-Yves Olivier, qui est à...
01:02:25 Alors pas Jean-Yves Olivier, pardon, Sophie Bauer, qui est avec nous.
01:02:28 Présidente du Syndicat des médecins libéraux.
01:02:31 Merci beaucoup d'être avec nous, Sophie Bauer.
01:02:35 Dans un premier temps, que pensez-vous de cette décision de justice ?
01:02:39 Pour nous, elle est évidemment incompréhensible, soyons clairs.
01:02:43 Il y a longtemps que nous avons demandé,
01:02:45 nous sommes même allés au ministère de l'Intérieur le demander,
01:02:48 qu'il y ait pour les médecins qui se faisaient agresser
01:02:52 le même droit de riposte que lorsque c'est de l'autorité publique.
01:02:59 Et donc les policiers, par exemple, voudraient les mêmes peines.
01:03:02 Voilà.
01:03:04 Là, je ne dirais pas que ça m'étonne,
01:03:07 puisque moi, je suis aussi vice-présidente de l'Institut de santé
01:03:14 qui s'occupe des femmes victimes de violences à Saint-Germain-en-Laye.
01:03:18 Et on a des femmes qui croisent leurs violeurs
01:03:21 dans leur quartier tous les jours.
01:03:22 Donc ça ne m'étonne pas.
01:03:24 Dire que ça me plaît, non, c'est absolument incompréhensible,
01:03:27 c'est absolument anormal.
01:03:28 Ce médecin ne se sent pas en sécurité.
01:03:30 Donc comment va-t-il faire pour continuer à exercer
01:03:34 de façon relativement sereine ?
01:03:35 Il ne va pas être serein, ce médecin, ce n'est pas possible.
01:03:38 Est-ce que les médecins aujourd'hui ont peur ?
01:03:40 Il peut en attaquer d'autres,
01:03:41 parce que vu la manière dont il a attaqué notre confrère,
01:03:46 on n'est pas à l'abri que cet individu
01:03:49 est mécontent de ne pas avoir une prescription
01:03:52 qu'il souhaite et qu'il voudra.
01:03:55 Alors j'allais y venir, j'allais y venir.
01:03:56 Est-ce que les médecins aujourd'hui ont peur de dire non aux patients ?
01:03:59 De leur dire non, je ne peux pas vous prescrire tel ou tel médicament ?
01:04:02 Alors on subit quelques fois des pressions,
01:04:05 on leur apprend à dire non.
01:04:06 C'est-à-dire qu'on en est à faire des formations
01:04:08 pour expliquer aux médecins comment dire non.
01:04:10 Alors on a un certain nombre de techniques.
01:04:12 Il y en a une qui aboutit à une rupture de communication.
01:04:14 Enfin, ça peut éviter de se faire taper dessus.
01:04:16 C'est ce qu'on appelle la technique du disque rayé,
01:04:18 c'est-à-dire qu'on répond en boucle, non je ne peux pas,
01:04:20 non je ne peux pas, etc.
01:04:22 Voilà.
01:04:23 Cela dit, ça ne change pas le fait qu'il y ait des gens très agressifs.
01:04:27 Moi, j'ai failli me faire frapper une fois
01:04:28 parce que je fais aussi de l'expertise
01:04:30 et j'expliquais à un patient que non,
01:04:32 son médecin n'était pas responsable de son mauvais état de santé,
01:04:36 alors qu'il voulait absolument que ce soit son médecin
01:04:38 qui soit le responsable de sa santé,
01:04:40 des lésions qu'il présentait.
01:04:43 Donc j'ai effectivement failli me faire frapper.
01:04:44 Bon, il se trouve que je travaille dans un environnement
01:04:47 relativement sécurisé puisque je travaille en établissement,
01:04:52 mais quand on va au domicile des patients,
01:04:53 on n'a pas de protection.
01:04:56 Je reviens sur cette agression que vous avez subie.
01:05:00 Est-ce que vous avez porté plainte ?
01:05:02 Alors non, je l'ai signalé au conseil de l'ordre,
01:05:04 mais j'avoue que je n'ai pas porté plainte
01:05:06 puisque finalement, je n'ai pas été frappée.
01:05:08 J'ai réussi à faire sortir en douceur,
01:05:11 si je puis dire, les nerguements de mon bureau
01:05:13 et à refermer la porte derrière.
01:05:15 Donc du coup, non, j'avoue que je n'ai pas porté plainte.
01:05:17 J'ai juste signalé en tant qu'« incivilité »,
01:05:21 mais bon, c'est vrai que j'ai senti le vent passer près.
01:05:25 Alors je vais aller plus loin dans ma question.
01:05:26 Est-ce que les médecins ont peur de porter plainte
01:05:29 par peur de représailles ?
01:05:31 Alors certains, oui, parce qu'effectivement,
01:05:32 on sait où ils travaillent.
01:05:33 On est quand même assez facile à trouver.
01:05:36 Maintenant, on peut porter plainte en donnant comme adresse,
01:05:39 ce qui évite de mettre notre adresse de domicile,
01:05:41 parce qu'avant, la cerise sur le gâteau,
01:05:43 c'est qu'on avait à donner notre adresse de domicile.
01:05:45 Donc maintenant, on peut donner comme adresse de domicile
01:05:47 l'adresse du conseil de l'ordre dont on dépense,
01:05:49 ce qui permet au moins que notre adresse personnelle soit protégée.
01:05:54 Mais bon, évidemment, on peut nous retrouver facilement.
01:05:56 On est dans nos cabinets la plupart du temps quand même.
01:05:58 Donc bien sûr qu'il y en a qui ont peur.
01:06:00 Et puis il y en a d'autres qui résistent
01:06:03 et qui disent de toute façon, les choses sont...
01:06:06 On ne va pas se laisser faire.
01:06:07 Qu'est-ce que vous préconisez dans ces cas-là
01:06:09 pour protéger au mieux les médecins,
01:06:11 pour éviter qu'ils ne se fassent agresser ?
01:06:14 Alors d'une part, c'est mieux quand vous avez un secrétariat présentiel,
01:06:17 quand vous n'êtes pas tout seul dans votre cabinet.
01:06:19 Ce qu'on remarque, c'est que les agressions arrivent plutôt en fin de journée,
01:06:26 par exemple, donc juste avant que le cabinet ne ferme,
01:06:28 parce qu'il y a moins de monde dans la salle d'attente.
01:06:30 Donc c'est un moment privilégié.
01:06:32 Donc ce qu'on conseille aux médecins,
01:06:33 c'est de ne pas mettre des patients qu'ils ne connaissent pas
01:06:35 en fin de consultation.
01:06:37 On en est là quand même.
01:06:38 Donc d'éviter de prendre des patients inconnus en fin de consultation
01:06:41 pour ne pas se retrouver devant des gens particulièrement agressifs.
01:06:45 De faire ces formations aux techniques de communication
01:06:51 qui permettent d'essayer de dire non en l'enveloppant,
01:06:53 si on peut dire, ou de rompre la communication
01:06:56 et que la personne comprenne que de toute façon,
01:06:58 ce sera non quoi qu'il arrive.
01:06:59 Et donc lâche l'affaire, laisse tomber.
01:07:04 Et puis on en est même à faire du sport santé
01:07:07 avec quelques séances de kickboxing.
01:07:09 Mais bon, je ne recommande pas aux confrères
01:07:10 de l'utiliser dans leur cabinet, soyons clairs.
01:07:13 Alors rapidement, Clémence Oudiakova,
01:07:15 je réagissais, je haussais les sourcils
01:07:18 en entendant ces cours de kickboxing.
01:07:20 C'est effrayant.
01:07:22 En effet, moi, j'avais déjà eu ce genre de témoignage
01:07:25 pour les urgences d'hôpitaux.
01:07:27 Et ils nous expliquaient qu'il y avait de plus en plus de violences de ce type.
01:07:30 Je voudrais que vous nous disiez ce que vous en pensez, vous,
01:07:32 de votre vécu, docteur.
01:07:35 C'est vrai que ça se multiplie.
01:07:37 Puis vous savez, ça commence par les incivilités.
01:07:39 On a maintenant des patients qui frappent à la porte du bureau,
01:07:43 qui n'attendent pas qu'on leur demande de rentrer,
01:07:46 qui rentrent comme dans un moulin,
01:07:47 alors qu'on est parfois en train d'en examiner un autre.
01:07:50 Donc, vous imaginez les situations extrêmement gênantes.
01:07:53 L'autre jour, je suis sortie de mon bureau
01:07:55 parce qu'il y avait une patiente d'une de mes consoeurs
01:07:57 qui était en train de littéralement tambouriner à la porte de ma consoeur
01:08:00 qui ne lui ouvrait pas parce qu'elle n'avait pas à lui ouvrir.
01:08:03 Elle était occupée avec un autre patient.
01:08:05 Donc, on a des choses comme ça aussi,
01:08:07 des comportements qui n'existaient pas, il faut le dire,
01:08:10 il y a 10 ou 15 ans.
01:08:11 Les incivilités se multiplient.
01:08:13 La moindre dépolitesse n'est plus observée
01:08:16 chez malheureusement beaucoup de personnes.
01:08:19 Alors, je le comprends, on a du mal à avoir des rendez-vous.
01:08:21 C'est parfois un peu long dans la salle d'attente
01:08:23 parce que quand on prend des urgences,
01:08:24 ça se fait au détriment forcément des consultations déjà prévues.
01:08:28 Donc, on ne peut pas forcément laisser des plages libres
01:08:30 pour prendre des urgences éventuelles
01:08:32 alors qu'on a des patients qui ont besoin d'être vus.
01:08:34 Donc, voilà, je comprends que les gens soient parfois impatients
01:08:38 de voir les médecins.
01:08:39 Mais ce qu'il faut comprendre aussi,
01:08:41 c'est que de l'autre côté de la porte,
01:08:42 il y a un cerveau, deux mains, deux jambes
01:08:45 et qu'il faut faire avec.
01:08:46 On ne peut pas aller plus vite
01:08:47 que le fait de faire correctement la consultation.
01:08:51 Donc, voilà, à un moment, il y a un temps qui est incompressible.
01:08:56 Merci beaucoup en tout cas, Sophie Bauer,
01:08:57 présidente du syndicat des médecins libéraux,
01:08:59 d'avoir été avec nous.
01:09:00 Je sais qu'on aurait pu échanger plus longuement sur le sujet.
01:09:03 Jean-Marc Gouvernatori, vous voulez poser une question ?
01:09:05 Malheureusement, on ne l'a pas posé de question.
01:09:07 Vous ne vouliez pas poser de question.
01:09:08 Je veux intervenir 30 secondes.
01:09:09 Très rapidement, très rapidement.
01:09:11 Je veux juste rappeler que ce délinquant
01:09:13 qui a frappé un octogénaire n'a pas la détention provisoire,
01:09:16 alors qu'il y a des policiers nationaux
01:09:18 qui aujourd'hui sont en détention provisoire.
01:09:20 Est-ce que c'est normal ?
01:09:21 Eh bien voilà, en tout cas, vous avez pu intervenir sur le sujet.
01:09:24 On va poursuivre avec un autre thème
01:09:26 qui lui aussi, malheureusement, n'a plus rien d'inédit.
01:09:29 C'est les refus d'obtempérer en Gironde, à Saint-Hélène.
01:09:32 Un automobiliste a refusé de s'arrêter
01:09:35 lors d'un contrôle des forces de l'ordre.
01:09:37 Le chauffard a percuté un peu plus loin un autre véhicule.
01:09:40 Deux personnes sont décédées.
01:09:42 Les détails avec Mathilde Ibanez.
01:09:43 Un refus d'obtempérer qui se termine en drame.
01:09:48 Les faits se sont déroulés lundi,
01:09:50 dans la soirée à Saint-Hélène en Gironde.
01:09:53 Un homme au volant d'une voiture refuse
01:09:55 de se soumettre à un contrôle de gendarmerie.
01:09:58 Sur sa route, il percute un autre véhicule
01:10:00 qui a été immatriculé en Suisse, tuant deux jeunes femmes
01:10:03 de 21 ans en vacances dans la région,
01:10:05 selon le quotidien régional sud-ouest.
01:10:07 On a encore une fois les conséquences
01:10:10 d'un refus d'obtempérer, en sachant que j'ai envie
01:10:13 de parler plutôt de criminels de la route.
01:10:16 Ils prennent tous les risques, les risques de renverser
01:10:18 un policier, les risques de renverser un piéton,
01:10:22 de ôter la vie de personnes qui arrivent à Contre-sens.
01:10:25 Et c'est ce qui s'est passé.
01:10:26 Le conducteur, âgé de 38 ans, conduisait sans permis.
01:10:30 Il a été testé positif au dépistage d'alcool
01:10:32 et de stupéfiants, et était déjà connu
01:10:35 pour des précédentes infractions routières.
01:10:37 Je me demande même s'il ne faudrait pas
01:10:39 carrément créer une infraction pénale
01:10:42 déterminée par le refus d'obtempérer.
01:10:45 C'est-à-dire que le refus d'obtempérer
01:10:46 est une constance aggravante de l'homicide routier,
01:10:49 mais de la même façon que la conduite sans permis,
01:10:51 de la même façon que les stupéfiants.
01:10:53 Alors est-ce qu'il ne faudrait pas créer une infraction autonome
01:10:56 pour alourdir les sanctions en cas de refus d'obtempérer ?
01:10:59 L'homme a été placé en garde à vue.
01:11:02 Une enquête a été ouverte par le parquet de Bordeaux.
01:11:05 Et je voudrais revenir sur le profil de ce chauffard,
01:11:09 si on peut nous le montrer à l'image.
01:11:11 Voilà un refus d'obtempérer.
01:11:12 Alors cet automobiliste conduisait sans permis.
01:11:16 Il a été contrôlé positif, dépisté positif
01:11:19 à l'alcool et aux stupéfiants.
01:11:21 Et il était déjà connu pour des précédentes infractions routières.
01:11:26 On rappelle aussi bien évidemment que deux personnes sont décédées
01:11:29 suite au choc avec le véhicule de ce chauffard.
01:11:32 Des refus d'obtempérer qui sont également en hausse.
01:11:35 Voilà des chiffres qui sont quand même assez alarmants.
01:11:38 Comment on peut dissuader finalement aujourd'hui les automobilistes ?
01:11:41 Ça paraît dingue finalement comme question,
01:11:43 mais de s'arrêter un contrôle de police ?
01:11:45 Jean-Méssia.
01:11:46 Écoutez, je pense que ceux qui ne s'arrêtent pas à un contrôle de police
01:11:50 ont déjà beaucoup de choses à se reprocher.
01:11:53 Et ils estiment qu'ils ne risquent pas grand-chose
01:11:56 à forcer un barrage de police,
01:11:58 alors qu'en s'arrêtant peut-être que le risque est plus grand
01:12:00 de se voir suspendre son permis,
01:12:01 voire de se voir complètement arrêté,
01:12:03 puisque très souvent aussi ils n'ont pas de permis
01:12:05 ou qu'ils conduisent sous l'empire d'un État alcoolique ou psychotropique.
01:12:09 Ça c'est la première chose.
01:12:10 La deuxième chose, c'est que cette idéologie gaucho-progressiste
01:12:14 qui gangrène les médias et le tribunal médiatique
01:12:17 a du sens sur les mains.
01:12:18 Parce que qu'est-ce qu'on pourrait dire ?
01:12:20 On pourrait dire "grâce à Dieu le chauffeur n'a rien".
01:12:23 D'accord ?
01:12:24 Parce que les policiers, figurez-vous que,
01:12:26 évidemment, quand on les cloue au pilori
01:12:29 quand ils font leur travail et qu'on les embastille,
01:12:32 alors que par exemple pour le cas du médecin qu'on parlait d'il y a un instant,
01:12:36 l'agresseur de ce médecin a été libéré,
01:12:38 mais le policier, lui, qui a tiré sur quelqu'un qui refuse d'obtempérer,
01:12:42 croupit en prison depuis presque un mois.
01:12:44 Vous voyez ?
01:12:44 Donc on est finalement dans un système qui est assez mortifère,
01:12:50 où la police et les forces de l'ordre de manière générale
01:12:54 ne sont plus respectées.
01:12:55 C'est un refus d'obtempérer, c'est un refus d'autorité finalement.
01:12:58 C'est un... Attendez.
01:12:59 Soit on dit aux policiers, et c'est ce que je préconise,
01:13:04 il faut que vous mettiez en œuvre tous les moyens à votre disposition,
01:13:08 je dis bien tous les moyens à votre disposition,
01:13:11 pour mettre hors d'état de nuire,
01:13:14 vous voyez, des crapules qui prennent le risque de forcer un barrage de police,
01:13:18 de mettre en danger non seulement la vie des policiers,
01:13:20 mais la vie d'innocents.
01:13:21 Parce que quand on n'arrête pas ce type de personnes,
01:13:25 comme ça a été fait avec Naël,
01:13:28 ça donne des innocents qui meurent.
01:13:31 Alors, vous savez, les Français n'en ont rien à faire
01:13:34 qu'un délinquant ou qu'un criminel se tue
01:13:38 parce qu'il a forcé un barrage de police.
01:13:40 Quand on joue avec le feu,
01:13:42 il faut accepter qu'on perde et qu'on se brûle.
01:13:43 En revanche, les Français sont choqués par le fait
01:13:47 que parce qu'on a voulu protéger en ne tirant pas une crapule,
01:13:52 eh bien cette crapule tue des gens.
01:13:54 Frédéric Folgadot-Pires est avec nous en direct.
01:13:57 Merci beaucoup d'être avec nous.
01:13:58 Vous êtes secrétaire départementale adjoint Unité SGP en Gironde,
01:14:03 la Gironde, bien évidemment, là où se trouve cette ville de Saint-Hélène
01:14:07 où a eu lieu ce refus d'obtempérer.
01:14:10 Déjà, dans un premier temps,
01:14:12 qu'est-ce qui est aujourd'hui pour les gens qui nous regardent ?
01:14:14 Qu'est-ce qui est prévu pour les refus d'obtempérer ?
01:14:16 Que peuvent faire et ne pas faire les forces de l'ordre ?
01:14:20 Ce qui est prévu pour les refus d'obtempérer,
01:14:22 c'est ce que prévoit la loi, bien évidemment,
01:14:25 des peines d'emprisonnement, des peines d'amende
01:14:28 concernant le refus d'obtempérer.
01:14:29 Un refus d'obtempérer simple, c'est trois mois d'emprisonnement,
01:14:34 3 750 euros d'amende de mémoire.
01:14:37 Et lorsqu'il y a malheureusement des personnes qui sont blessées
01:14:42 lors de ces refus d'obtempérer,
01:14:46 il y a quand même des peines prévues de cinq ans
01:14:48 et 75 000 euros d'amende.
01:14:51 Est-ce qu'elles sont mises en application ? Je ne sais pas, j'espère.
01:14:54 Mais effectivement, le problème aujourd'hui,
01:14:57 c'est qu'il y a de plus en plus de refus d'obtempérer.
01:14:58 Ça devient vraiment plus problématique.
01:15:01 Et surtout quand on voit le drame qui s'est produit lundi
01:15:03 sur la commune de Saint-Hélène.
01:15:05 Sans opposer la police et la justice,
01:15:07 est-ce que c'est un problème de réponse pénale ?
01:15:09 On va dire que malheureusement, c'est une société,
01:15:15 c'est vraiment au cœur de la société où les gens s'affranchissent
01:15:17 de plus en plus des lois, des règlements,
01:15:20 de l'autorité en général.
01:15:21 Alors oui, effectivement, c'est très compliqué
01:15:24 quand on voit tous ces gens malheureusement qui maintenant
01:15:26 jouent avec la vie des autres.
01:15:28 Alors si effectivement, ils jouent avec la leur,
01:15:29 ben écoutez, ils jouent, mais malheureusement,
01:15:31 comme dans bien souvent les cas,
01:15:34 c'est malheureusement des victimes qui en payent le prix.
01:15:36 Est-ce que vous constatez, vous qui êtes sur le terrain,
01:15:38 est-ce que vous constatez un changement de comportement
01:15:40 de la part des automobilistes,
01:15:42 puisque certains automobilistes qui font des refus d'obtempérer
01:15:45 sont arrêtés et fort heureusement d'ailleurs un peu plus loin.
01:15:47 Qu'est-ce qu'ils vous disent au moment où vous les arrêtez ?
01:15:49 Ils ne nous répondent pas clairement.
01:15:53 Ils ont joué, ils jouent.
01:15:54 C'est-à-dire que pour eux, ça devient un jeu.
01:15:56 On va dire qu'on a l'impression que certains sont dans un jeu,
01:15:58 un petit peu un jeu vidéo,
01:15:59 comme certains jeux que les jeunes puissent s'adonner.
01:16:03 Et malheureusement, ils tentent.
01:16:05 Ils n'ont aucun respect de la vie en général autour
01:16:09 et des vies qu'ils peuvent briser en fait.
01:16:10 Ils n'ont aucun respect.
01:16:11 Est-ce qu'aujourd'hui, vous vous sentez démuni face à,
01:16:14 on le rappelle, avec cette hausse des refus d'obtempérer en 2022 ?
01:16:18 Est-ce qu'aujourd'hui, vous vous sentez impuissant
01:16:21 face à ces refus d'obtempérer ?
01:16:23 Peut-être un manque de moyens, un manque d'action finalement ?
01:16:26 Des moyens, oui.
01:16:28 On en demande toujours, toujours plus.
01:16:30 Effectivement, dans la police nationale, comme dans la gendarmerie,
01:16:31 on aimerait qu'il y ait un peu plus d'effectifs,
01:16:33 plus de moyens matériels,
01:16:35 plus de moyens à donner à nos collègues sur le terrain
01:16:39 et qu'il y ait des réponses qui soient mises en avant
01:16:42 quand il y a des refus d'obtempérer et des collègues blessés
01:16:45 ou des civils blessés, effectivement.
01:16:47 Alors, restez avec nous, Frédéric Folgado-Pires.
01:16:50 Je vous garde encore quelques instants
01:16:52 puisqu'en ce moment, vous le savez, c'est la mi-août.
01:16:54 Beaucoup d'automobilistes sont de retour de vacances,
01:16:56 d'un long week-end aussi de l'ascension.
01:16:58 Et hier, une équipe de CNews a accompagné une patrouille de la gendarmerie.
01:17:02 Et vous allez voir, certains étaient visiblement pressés
01:17:04 à l'heure de rentrer chez eux.
01:17:05 Reportage de Sarah Varney, Olivier Gangloff,
01:17:08 récit de Mathilde Ibanez.
01:17:10 Est-ce que vous savez pourquoi on vous contourne ou pas du tout ?
01:17:12 - Bonjour.
01:17:14 - Bonjour.
01:17:14 - Ah.
01:17:16 Eh ben là, bon, je vois où on était là.
01:17:18 Pas de jour férié pour ces gendarmes, vigilants sur les bords de route.
01:17:22 - De toute façon, monsieur, la voiture, elle ne va pas bouger.
01:17:27 Avec ce jour de retour de long week-end,
01:17:29 la circulation s'annonçait difficile
01:17:31 et les excès de vitesse ont été nombreux.
01:17:34 En l'espace d'une heure et de six véhicules contrôlés,
01:17:36 cinq dépassaient la limitation de vitesse de plus de 50 km/h.
01:17:40 - Il va déjà avoir une rétention du permis de conduire.
01:17:42 Il va prendre certainement un minimum de six mois de suspension.
01:17:46 Et j'imagine que personne ne va pouvoir récupérer la moto.
01:17:51 Donc, elle va partir en fourrière.
01:17:54 Août est l'un des mois les plus meurtriers sur les routes.
01:17:56 En 2022, 305 personnes avaient perdu la vie,
01:18:00 soit une hausse de 12% par rapport aux années précédentes.
01:18:04 Avant la rentrée, les forces de l'ordre sont donc attentives
01:18:07 pour que le retour des vacances se fasse de la meilleure des manières possibles.
01:18:12 - Et voilà les équipes de CNews avec cette patrouille de gendarmerie.
01:18:16 Restez avec nous, on va marquer une courte pause.
01:18:18 On reviendra sur cette thématique juste après la pub.
01:18:22 A tout de suite.
01:18:23 De retour dans 120 minutes info.
01:18:28 Merci d'être avec nous et soyez les bienvenus.
01:18:30 Si vous venez de nous rejoindre, juste avant la pause,
01:18:32 on évoquait ce contrôle routier, ce refus d'obtempérer à Saint-Hélène en Gironde.
01:18:37 Et nous étions avec Frédéric Folgado-Pires,
01:18:39 secrétaire départemental adjoint à l'unité SGP en Gironde.
01:18:44 On évoquait ce refus d'obtempérer et la peur finalement
01:18:48 qu'ont les autorités parfois à interpeller certains automobilistes.
01:18:53 Est-ce qu'on parlait des contrôles routiers aussi ?
01:18:56 On a vu ce sujet de l'équipe de CNews qui était sur place avec la gendarmerie.
01:19:00 Aujourd'hui, est-ce que vous appréhendez ces contrôles routiers ?
01:19:05 On ne peut pas dire qu'on peut parler d'appréhension concernant ces contrôles routiers.
01:19:09 On sait qu'effectivement, il y a plus de flux de circulation,
01:19:12 d'infractions qui seront plus nombreuses.
01:19:16 Mais non, elles sont prévues, les collègues répondent présents.
01:19:19 Et puis voilà, donc non, il n'y a pas d'appréhension concernant ces contrôles routiers.
01:19:25 Est-ce qu'il y a des comportements à adopter ?
01:19:29 On va dire que les comportements, c'est d'abord les automobilistes
01:19:32 qui doivent apprendre à gérer leur impatience de partir ou de rentrer.
01:19:37 Mais évidemment, sachant que quand on a un véhicule,
01:19:40 on sait qu'on peut potentiellement causer des dommages importants à des tierces personnes
01:19:46 et surtout aux personnes qui sont dans ce nouveau véhicule.
01:19:51 Donc, il faut être vigilant, il faut faire preuve de patience.
01:19:55 Merci en tout cas d'avoir été avec nous, Frédéric Fogadot-Pirais,
01:19:57 secrétaire départementale adjoint Unité SGP Police en Gironde.
01:20:02 Et juste avant, parce que je la vois, elle est impatiente, elle trépigne sur son fauteuil.
01:20:07 Je vais donner la parole sur cette même thématique,
01:20:10 que sont les contrôles routiers, les refus d'obtempérer.
01:20:13 À Clémence Oudiakova, vous vouliez dire un petit mot ?
01:20:15 J'aurais pu lui poser la question en direct, mais ce n'est pas grave.
01:20:18 Non, c'est intéressant d'avoir abordé ces deux sujets l'un à côté de l'autre.
01:20:21 Le refus d'obtempérer et la réponse de la justice qui n'est pas suffisante.
01:20:25 Et celui du contrôle de circulation.
01:20:27 En fait, je pense que ce sont deux problèmes qui justement montrent bien le symptôme de notre société.
01:20:32 On est dur avec les faibles et faible avec les durs.
01:20:35 En fait, contrôle de circulation, vous disiez,
01:20:38 est-ce que vous avez peur d'arrêter ces personnes en circulation ?
01:20:42 Évidemment que non, ils n'ont pas trop peur.
01:20:43 En général, ce sont des vacanciers qui rentrent.
01:20:45 Ce n'est pas du tout la même population que le refus d'obtempérer.
01:20:48 Et on a vu ces radars qui étaient posés n'importe où, juste après les panneaux,
01:20:52 en général, juste pour faire du chiffre financier, pas du tout pour faire de la sécurité.
01:20:56 Donc je pense que vraiment, là, il y a un problème global de cette réponse policière.
01:21:00 Alors pour les téléspectateurs qui nous regardent,
01:21:02 il y a un petit duel entre Jean Messiaen et Jean-Marc Gobernatori.
01:21:04 Pour savoir qui va prendre la parole,
01:21:05 eh bien messieurs, je vais vous décevoir puisqu'on va devoir enchaîner.
01:21:08 Direction Marseille, voilà, ni l'un ni l'autre,
01:21:10 où le trafic de drogue, malheureusement, et on va redevenir un peu sérieux,
01:21:13 continue de faire des victimes.
01:21:15 Hier, un homme d'une trentaine d'années a été tué par balle dans un quartier nord de la cité phocéenne.
01:21:20 35 personnes ont déjà perdu la vie depuis le début de l'année,
01:21:23 8 pour le seul mois d'août.
01:21:25 On regarde tout de suite le sujet d'Aminata Demphal et Sarah Fenzary,
01:21:28 et puis on en reparle juste après.
01:21:30 Grenoble, Lyon, Marseille ou même Cavaillon,
01:21:34 cette année, la France fait face à une augmentation de la violence.
01:21:38 Depuis le début de l'année, dans la deuxième ville de France,
01:21:40 près de 35 personnes ont perdu la vie lors d'affrontements entre bandes rivales
01:21:44 sur fond de trafic de drogue.
01:21:46 Longtemps cantonnées au quartier nord,
01:21:48 cette violence s'est généralisée à l'ensemble de la ville.
01:21:52 Donc maintenant, il n'y a plus de lieu dit de règlement de compte.
01:21:57 Avant, on se réglait à coups de poing ou à coups de batte,
01:22:01 et maintenant, automatiquement, on se règle à coups de calibre.
01:22:07 Dernier événement date ce mardi,
01:22:09 un homme âgé d'une trentaine d'années a été tué par balle dans un quartier populaire du nord de Marseille.
01:22:14 Il s'agit du huitième mort par arme à feu dans la seconde ville de France
01:22:18 depuis le début du mois d'août.
01:22:20 Ça fait une quinzaine de jours,
01:22:22 c'est tous les soirs, tous les soirs, tous les soirs,
01:22:25 plusieurs coups de feu dans les cités marseillaises.
01:22:27 On a des blessés par balle et on a de nombreux décès par arme à feu.
01:22:33 Et face à ça, on a des colichiers qu'il faut reconnaître en ce moment,
01:22:36 ils sont assez désemparés, ils sont dans un désarroi profond.
01:22:39 Dans la cité phocéenne, les forces de l'ordre sont dépassées.
01:22:42 Désormais, ce ne sont plus deux, mais bien plusieurs clans qui s'affrontent au quotidien.
01:22:48 Jean-Marc Governatori, vous allez pouvoir vous exprimer cette fois-ci sur le sujet
01:22:52 et sur cette guerre des gants, on peut le dire, à Marseille, dans la cité phocéenne.
01:22:56 Comment remettre de l'ordre ?
01:22:58 Est-ce qu'on peut ? Est-ce qu'on a encore la possibilité de le faire ?
01:23:01 Je veux d'abord saluer le travail des policiers marseillais
01:23:03 qui travaillent dans un des sites, dans un territoire,
01:23:07 l'un des plus difficiles de France.
01:23:09 Dire par ailleurs que la cause de beaucoup de problèmes de cette nature à Marseille et ailleurs,
01:23:13 c'est la drogue, qui est en fait la première cause de criminalité et de délinquance.
01:23:17 Je suis cofondateur de la Ligue Nationale contre la Drogue avec le scientifique Gabriel Nahas
01:23:22 et nous démontrons qu'il n'y a pas de drogue douce.
01:23:25 C'est très important de l'entendre.
01:23:26 Donc, légaliser la drogue serait une faute.
01:23:29 Et malheureusement, en France, elle est déjà légalisée de fait,
01:23:32 puisqu'au consommateur de drogue, on ne lui fait rien.
01:23:34 Et par exemple, si on arrivait à assécher le marché,
01:23:38 ou en tout cas limiter la demande, de fait, il n'y a plus de trafic.
01:23:42 Et pour ça, c'est une éducation qu'il faut faire avec les jeunes,
01:23:44 dès l'âge de 5 ans, 6 ans, 7 ans, avec des vidéos.
01:23:47 Vous leur faites voir les résultats de la drogue,
01:23:49 vous allez voir que vous aurez moins de consommateurs
01:23:51 et par conséquent, moins de trafic.
01:23:53 Et après, c'est les solutions habituelles d'immédiateté,
01:23:56 de certitude de peine, de moyens de justice, etc.
01:23:59 Mais l'éducation, en fait, au vein, est très importante.
01:24:01 - Jean Messiaen ?
01:24:02 - Moi, ce qui me fascine, si vous voulez, c'est que sur la dernière année,
01:24:05 il y a eu des dizaines de morts à Marseille dans ce genre de trafic.
01:24:10 Et à chaque fois, on a le droit, dans la plupart des médias, à un entrefilet.
01:24:14 Il n'y a pas vraiment de couverture comme les couvertures médiatiques
01:24:20 qui existent lorsque un policier tire sur quelqu'un qui fait du trafic de drogue
01:24:27 ou qui fait un refus d'obtempérer, etc.
01:24:29 Donc, c'est marrant parce que quand ces trafiquants ou ces gens s'entretuent,
01:24:34 finalement, ça n'intéresse personne ou pas grand monde.
01:24:37 Donc, c'est quand même assez surprenant.
01:24:39 La gauche, on ne parle jamais, par exemple,
01:24:41 alors que si ça avait été dans une autre configuration,
01:24:44 la gauche aurait fait toute une histoire.
01:24:46 - Et pourtant, les habitants de ces quartiers subissent aussi tout ça.
01:24:49 - Bien sûr. Ça, c'est la première chose.
01:24:51 La deuxième chose, c'est qu'on se souvient quand même
01:24:54 qu'Emmanuel Macron a été deux fois à Marseille.
01:24:57 Et il a été dans une configuration qui faisait presque visite d'État,
01:25:01 comme s'il était dans un pays étranger.
01:25:03 Il était la dernière fois, je crois qu'il est arrivé à Marseille avec 16 ministres
01:25:08 en disant "vous allez voir ce que vous allez voir".
01:25:10 Il y a eu des coups de menton, des moulinets, des grandes promesses.
01:25:13 Je reviendrai à Marseille l'année prochaine et tout sera réglé.
01:25:17 Force est de constater qu'encore une fois, comme pour le Ségur,
01:25:19 comme pour le reste, les effets d'annonce,
01:25:22 eh bien sur le terrain, la situation continue toujours à se dégrader.
01:25:25 La troisième chose que je voulais dire,
01:25:27 c'est que, évidemment, quand les policiers font leur travail,
01:25:31 on a vu quand même des policiers récemment à Marseille,
01:25:33 puisque c'est à Marseille qu'il y a eu l'affaire des arrêts maladie,
01:25:36 où toute une partie de la police s'est mise hors du champ professionnel,
01:25:40 en ne travaillant plus,
01:25:42 parce que la justice a été jusqu'à mettre en garde à vue des membres du RAID,
01:25:48 c'est-à-dire une unité d'élite de la police française.
01:25:52 Lorsqu'il y avait les émeutes,
01:25:54 évidemment les émeutes étaient telles qu'on n'avait pas suffisamment d'effectifs
01:25:58 spécialisés sur les forces de l'ordre,
01:25:59 que les forces de l'ordre ont colmaté les brèches comme ils ont pu.
01:26:03 Qu'est-ce qu'on a trouvé à redire ?
01:26:04 Là, pour le coup, la justice a été très expéditive et très efficace vis-à-vis des policiers.
01:26:09 Par contre, vis-à-vis des trafiquants, là, c'est une autre affaire.
01:26:12 Clément Souliacova.
01:26:12 Oui, tout à fait d'accord avec Jean Macia,
01:26:14 pour faire un grand, grand bravo à Emmanuel Macron,
01:26:17 qui a fait de Marseille son plan...
01:26:20 Son laboratoire.
01:26:21 Oui, son laboratoire, on peut le dire.
01:26:23 En tout cas, sa ligne politique, il avait quand même mis sur la table
01:26:27 5 milliards d'euros promis en 2021.
01:26:30 Il avait dit qu'il allait faire de Marseille la nouvelle cité radieuse,
01:26:34 et bien on voit qu'elle est radieuse.
01:26:35 Il avait promis le plan Marseille en grand, ça c'était l'année dernière.
01:26:39 Et bien, aujourd'hui, c'est Marseille en grand, Marseille en géant,
01:26:42 mais au niveau de la délinquance et de la criminalité.
01:26:44 Donc, il a réussi son coup, bravo Emmanuel Macron.
01:26:46 Et que faire ?
01:26:47 Ça aussi.
01:26:47 Que faire ?
01:26:48 À mon avis, en tout cas, Samia Ghali, il y a très longtemps,
01:26:50 avait parlé de faire venir l'armée.
01:26:52 Oui, ça revient souvent, effectivement, à l'intervention de l'armée,
01:26:56 mais on aimerait ne pas arriver jusqu'à là,
01:26:58 de trouver d'autres solutions éventuellement.
01:27:00 Jean-Marc Gouvernatori.
01:27:01 C'est capital d'assécher la demande.
01:27:02 Quand on connaît le sujet, on sait que la problématique, elle est vraiment là.
01:27:04 Il faut vraiment responsabiliser le consommateur
01:27:07 et faire en sorte que le consommateur jeune n'ait plus envie d'aller là-dedans.
01:27:10 Parce que si vous n'asséchez pas la demande, vous ne trouverez pas la solution.
01:27:13 Allez, on va poursuivre et on va aller un peu plus au sud,
01:27:15 cette fois-ci à Ajaccio, où les Corses, vous allez le voir,
01:27:18 tentent par tous les moyens d'éviter que ces mêmes dealers
01:27:21 s'approprient certains quartiers de l'île de beauté.
01:27:23 Une mission qui s'avère de plus en plus difficile.
01:27:27 Beaucoup d'habitants constatent une hausse de la délinquance.
01:27:30 A Ajaccio, des agents municipaux ont récemment été menacés de mort
01:27:34 lors d'une tournée matinale.
01:27:36 Reportage signé Christina Luzzi.
01:27:38 Les deux adjointes de la ville qui ont révélé cette affaire sur les réseaux sociaux
01:27:44 ont accompagné les agents de propreté sur leur tournée
01:27:47 afin de leur apporter leur soutien,
01:27:49 mais également pour envoyer un message fort aux dealers.
01:27:51 S'il faut retourner tous les jours sur les lieux avec nos agents,
01:27:54 nous y retournerons.
01:27:55 Il n'y aura aucune zone de l'endroit Ajaccio, comme je l'ai dit.
01:27:59 Nous sommes depuis longtemps attelés à faire de ces quartiers
01:28:02 des lieux conviviaux, des lieux de vie.
01:28:04 Il est hors de question que certains individus viennent troubler l'ordre.
01:28:07 En dépit d'importants travaux de rénovation urbaine réalisés par la mairie,
01:28:11 un habitant du quartier qui a préféré garder l'anonymat
01:28:14 nous confie y avoir vu les conditions de vie se dégrader.
01:28:17 C'est scandaleux, mais ce n'est pas vraiment surprenant.
01:28:19 Ça fait quelques années qu'on sent un changement dans ces quartiers.
01:28:23 Il y a eu une forte population étrangère qui est arrivée,
01:28:27 qui ne peut pas s'assimiler.
01:28:29 Forcément, on ne se sent plus vraiment en Corse dans ce quartier
01:28:33 comme dans d'autres.
01:28:34 Ça génère des nouveaux problèmes de société,
01:28:37 comme on voit sur le continent.
01:28:39 On aimerait bien que ça ne devienne pas pareil ici.
01:28:41 En novembre dernier, le procureur de la République, Nicolas Sept,
01:28:44 annonçait le démantèlement d'un point de deal dans ce secteur de la ville.
01:28:48 Un trafic qualifié de véritable stand à ciel ouvert,
01:28:50 alimentant tout le bassin ajaccien, est estimé à près d'un demi-million d'euros.
01:28:55 Durant quelques semaines, les agents de la propreté urbaine
01:28:57 seront accompagnés par la police municipale lors de leur tournée matinale.
01:29:02 Et toujours en Corse, une importante saisie de drogue a été effectuée hier
01:29:06 sur un bateau de la Corsica Linea à Bastia.
01:29:09 Christina Luzzi, notre correspondante sur place, nous en dit plus.
01:29:14 De mémoire d'enquêteurs, c'est la plus importante saisie jamais réalisée en Corse,
01:29:17 confirme le procureur d'Ajaccio Nicolas Sept.
01:29:20 À ce stade, ce sont plus de 100 kilos de résine de cannabis
01:29:23 et près de 3 kilos de cocaïne qui ont été saisis à la descente d'un navire de la Corsica Linea.
01:29:28 La drogue a été dissimulée dans deux véhicules, dont un appartenant à un marin
01:29:32 qui a été arrêté au volant d'un véhicule de luxe dans lequel 70 kilos de drogue ont été retrouvés.
01:29:37 Ça faisait un petit moment que les enquêteurs suspectaient des compromissions
01:29:40 et des complicités possibles de la part de marins des compagnies de transport maritime
01:29:45 pour permettre justement l'acheminement des produits stupéfiants dans l'île,
01:29:49 même si ce moyen est loin d'être exclusif.
01:29:51 Quatre interpellations ont eu lieu hier et de nouvelles interpellations ont eu lieu ce matin encore.
01:29:56 Diverses perquisitions également ont été effectuées et ont permis de retrouver
01:30:00 encore plus de 30 kilos de résine de cannabis, de la cocaïne et différentes armes non factices et approvisionnées.
01:30:07 Selon le procureur, le démantèlement de ce réseau, qui avait plusieurs ramifications
01:30:11 et qui devait alimenter différentes régions de l'île,
01:30:13 a notamment permis d'assécher quatre points d'eau d'île du quartier de Pietralba et d'Ecana, à Ajaccio.
01:30:19 Et pour évoquer ces problèmes liés au trafic de drogue en Corse et cette agression des agents municipaux,
01:30:26 Pierre Azéma, secrétaire départemental SGP Police en Corse, est avec nous.
01:30:31 Merci beaucoup, Pierre Azéma, de nous avoir rejoints.
01:30:35 Pierre, qu'est-ce qui fait que la situation s'est visiblement dégradée ces derniers mois, ces dernières années en Corse ?
01:30:43 Alors, il faut savoir, effectivement, il y a une augmentation au niveau de la Corse,
01:30:47 au niveau notamment d'Ajaccio, où j'exerce,
01:30:49 on a une très grosse augmentation des violences faites aux personnes,
01:30:54 violences interfamiliales, violences conjugales.
01:30:56 Le trafic de stupéfiants est en pleine expansion, et on le dénonce depuis plusieurs mois,
01:31:01 puisque depuis plus d'un an, nous avons demandé des renforts, justement, pour la lutte contre les stupéfiants.
01:31:08 Jusqu'à présent, on n'avait pas été entendus.
01:31:10 Là, le ministre nous a entendus, puisque un recrutement exceptionnel a été fait au niveau de la police judiciaire,
01:31:16 au niveau des trafics de stupéfiants notamment.
01:31:18 Il faut savoir une chose, c'est qu'au niveau de la DDSP de Corse du Sud,
01:31:23 nous avons une unité qui est chargée de l'économie souterraine et de trafic de stupéfiants,
01:31:27 c'est-à-dire des deals, on va dire, des deals de quartier.
01:31:29 Ils ne sont que trois.
01:31:31 Donc, vous imaginez bien un peu le travail qui…
01:31:34 la masse de travail qu'ils ont à faire à trois est quasiment impossible à faire.
01:31:39 Donc, voilà, nous demandons beaucoup de renforts d'effectifs.
01:31:42 Mais en dehors du service d'enquête, il y a également les unités de voie publiques,
01:31:47 c'est-à-dire tout ce qui est le GSP, les brigades de roulement à la BAC.
01:31:50 On n'a pas assez d'effectifs pour tenir le terrain.
01:31:53 Donc, effectivement, nous allons faire des opérations ponctuelles.
01:31:56 Et là, l'incident où s'est passé la menace de mort vis-à-vis des agents municipaux,
01:32:03 c'était un gros point de deal, effectivement, de la région ajaxienne.
01:32:06 Ça, on le sait très bien et régulièrement,
01:32:09 on est collègues sur le terrain et effectuons des interpellations en flag de deal.
01:32:13 Évidemment, après, les individus sont remis dehors lorsqu'il y a des petites quantités.
01:32:18 Donc, ça, c'est certain.
01:32:19 Est-ce que les effectifs de police sur place craignent que la situation ne se dégrade encore un peu plus ?
01:32:25 On le sait, la Corse n'est pas loin de Marseille.
01:32:27 On l'évoquait il y a quelques minutes où les règlements de comptes se multiplient.
01:32:31 Est-ce que vous craignez que la situation ne se dégrade encore plus
01:32:34 alors que la police est visiblement en sous-effectif, comme vous nous le dites à l'instant,
01:32:39 sur l'île de beauté ?
01:32:40 Alors, on a toujours dit que la Corse était épargnée
01:32:44 des différents phénomènes qui se passaient sur le continent,
01:32:46 qu'ils arrivaient toujours avec 20 ans de retard.
01:32:49 On peut se rendre compte que, d'année en année,
01:32:52 malheureusement, la Corse est rattrapée par tout ce qui se passe sur le continent.
01:32:57 Donc, effectivement, nous n'avons pas connu les émeutes comme nos collègues sur le continent ont connu,
01:33:02 mais le trafic de stups va augmenter.
01:33:04 Il ne faut pas se leurer, il va augmenter.
01:33:07 Les effectifs de police ne sont pas assez suffisants, malheureusement,
01:33:12 et nous, si vous voulez, on écope un navire avec un petit bol.
01:33:18 Et ça, mes collègues commencent à être très fatigués,
01:33:21 parce que c'est très démoralisant de se voir, de planquer,
01:33:25 et puis de ne pas avoir concrètement de résultat.
01:33:29 Il faut vraiment une grosse volonté politique.
01:33:32 Je pense qu'au niveau justice, elle y est là,
01:33:34 puisqu'il y a quand même des décisions qui sont prises.
01:33:36 Mais je pense qu'au niveau ministère de l'Intérieur,
01:33:39 je pense qu'il faut renforcer beaucoup les effectifs de voie publique.
01:33:41 Si on veut occuper le terrain, il faut des effectifs tenus sur le terrain.
01:33:45 Et on ne pourra les avoir qu'en recrutant et en affectant du monde en service de voie publique.
01:33:50 Oui, on sent votre désarroi.
01:33:52 Ma dernière question va concerner les habitants.
01:33:53 On le sait, les Corses sont très attachés à leur territoire, à leur île.
01:33:58 Est-ce que vous craignez que certains d'entre eux,
01:34:00 il y a d'ailleurs un rassemblement citoyen qui est prévu demain à 17h,
01:34:03 ne se fasse justice, qu'ils se rendent directement dans ces endroits
01:34:07 où les dealers font la loi ?
01:34:10 On l'a connu, je ne sais pas si vous vous souvenez,
01:34:13 je crois que c'était en 2014, il me semble,
01:34:15 lorsque des pompiers avaient été agressés, ainsi que nous,
01:34:19 puisque je faisais partie des effectifs de police engagés
01:34:22 au moment de l'agression des pompiers.
01:34:24 On l'a connu au lendemain de cette agression.
01:34:27 Les gens avaient envahi un quartier, le quartier de l'Empereur exactement.
01:34:32 Suite à ça, ça avait déjà été un temps de grande polémique,
01:34:34 et beaucoup de peur, d'inquiétude de la part des autorités,
01:34:38 puisqu'on n'est jamais à l'abri des personnes
01:34:41 qui seraient déterminées à faire n'importe quoi.
01:34:45 Effectivement, demain, il y a un rassemblement.
01:34:46 Pour l'instant, on n'a pas la teneur exactement du nombre de participants.
01:34:52 On sait juste qu'il y a un rassemblement qui est prévu au niveau du quartier.
01:34:56 J'ai eu mes collègues encore tout à l'heure au téléphone.
01:35:00 Effectivement, on vous donne un exemple, le GSP,
01:35:03 qui est quand même plus ou moins chargé de l'ordre de demain,
01:35:06 c'est quatre fonctionnaires demain.
01:35:08 On aura des collègues CRS aussi.
01:35:11 Heureusement d'ailleurs qu'on a les CRS,
01:35:12 parce que je ne vois pas comment on pourrait tenir le terrain autrement.
01:35:15 Donc effectivement, c'est un peu inquiétant.
01:35:18 Sur la Corse, c'est toujours inquiétant.
01:35:20 On a toujours une inquiétude de dérapage.
01:35:23 C'est-à-dire que les gens sont très attachés à leur terre,
01:35:26 à leur tradition, ça c'est certain.
01:35:28 Ils n'aiment pas qu'on touche à certains symboles,
01:35:31 dont les pompiers font partie,
01:35:32 et puis aussi certains agents communaux.
01:35:36 Effectivement, ce risque-là occupe pas mal l'esprit des responsables
01:35:42 de la préfecture, je pense, et de la police.
01:35:44 Merci beaucoup en tout cas, Pierre Azeba, secrétaire départemental,
01:35:47 unité SGP Police en Corse, d'avoir été avec nous.
01:35:52 Et avant de conclure, 120 minutes info,
01:35:55 on ne pouvait se quitter bien évidemment
01:35:57 sans rendre hommage une nouvelle fois à notre collègue Gérard Leclerc,
01:36:01 habitué de nos plateaux, journaliste de talent
01:36:03 qui nous a quittés tragiquement hier lors d'un accident d'avion.
01:36:06 On pense bien évidemment à sa famille, son épouse Julie, ses enfants,
01:36:10 mais aussi à tous ses proches.
01:36:11 Gérard Leclerc était un homme de conviction,
01:36:13 comme l'évoquait tout à l'heure Jean-Méssia,
01:36:14 prêt à défendre ses idées et surtout imperturbable.
01:36:17 Vous n'êtes pas d'accord ?
01:36:20 Vous croyez que vous allez dans une réunion,
01:36:21 vous allez apprendre quelque chose ?
01:36:23 On ne peut pas reprocher une chose et son contraire,
01:36:25 dire que le gouvernement est beaucoup trop…
01:36:27 Faut agir !
01:36:28 …critical, ne l'écoute pas, ne concerte pas,
01:36:31 et dire en même temps quand il le fait qu'il ne faut pas le faire.
01:36:34 Deuxièmement, vous ne pouvez pas dire, comme vous le dites,
01:36:36 que ce gouvernement ne fait jamais rien.
01:36:37 Il a fait des réformes comme celle des retraites,
01:36:39 et à l'époque quand il a fait ces réformes,
01:36:41 une bonne partie des gens…
01:36:43 Une bonne partie des gens…
01:36:44 Je vais mes vacances !
01:36:44 … dont vous…
01:36:45 Une bonne partie des gens dont vous…
01:36:47 Je pars en vacances !
01:36:48 Mais si c'est vrai !
01:36:48 Je pars avant finalement !
01:36:49 Mais non, mais non, c'est vrai !
01:36:51 Il y a eu des réformes qui ont été faites et on les a suffisées.
01:36:54 Et tu sais qu'elles ont fait l'objet de critiques et de critiques.
01:36:58 Donc enfin, dernière chose sur la politique des quartiers.
01:37:01 Bon, effectivement, je suis un petit peu sceptique
01:37:03 quand j'entends "on ne sait pas", etc.
01:37:05 Bon, si, il y a une bonne partie des choses qu'on sait quand même.
01:37:08 En même temps, oui, il faut…
01:37:11 Si c'était toujours pareil, aussi simple que vous le dites…
01:37:15 Pierre, vous l'avez lu ?
01:37:17 Est-ce que vous l'avez lu ?
01:37:18 Vous êtes encore…
01:37:18 Est-ce que vous l'avez lu ?
01:37:19 Non, je ne l'ai pas lu.
01:37:20 Je vais le lire.
01:37:21 Allez le lire un peu, vous en avez dans cinq minutes.
01:37:23 Simplement, moi, je suis contrairement à vous,
01:37:25 peut-être parce que je suis un tout petit peu plus âgé que vous,
01:37:27 moi, tout ce qui est maître à penser, je n'y crois pas.
01:37:30 Voilà, Gérard Leclerc, imperturbable face à l'intonable Pascal Praud.
01:37:34 C'est la fin de 120 minutes info.
01:37:36 Merci beaucoup de nous avoir accompagnés.
01:37:39 Je veux bien évidemment remercier mes invités de m'avoir accompagné
01:37:42 et soutenu pour ma première sur ce plateau.
01:37:45 Ce fut un réel plaisir de m'avoir avec vous.
01:37:48 Merci beaucoup.
01:37:49 Jean Messia, président de l'Institut Vivre Français.
01:37:52 Jean-Marc Governatori, co-président d'Ecologie au Centre.
01:37:56 Et Clémence Oudiakova, je n'ai pas été très galant,
01:37:58 j'aurais d'ailleurs dû démarrer avec vous,
01:37:59 journaliste, rédactrice, en chef de Tocsin Média.
01:38:03 L'info continue, bien évidemment, sur CNews.
01:38:06 Tout de suite, c'est Punchline été avec l'excellentissime Thierry Cabane.
01:38:10 [Musique]

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