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L'actualité du jour décryptée en plateau avec les journalistes et les invités de #120minutesInfo

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00:00:00 Il est quasiment 15h, très heureux de vous retrouver sur C News.
00:00:04 Dans un instant, les débats de 120 minutes info, mais d'abord, le Grand Journal de l'après-midi avec Isabelle Piboulot.
00:00:10 Bonjour Isabelle. Et on commence avec cet incendie meurtrier à Vinsenheim.
00:00:15 À la une, incendie meurtrier à Vinsenheim.
00:00:17 Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour homicide et blessures involontaires aggravées.
00:00:22 Mercredi, 11 personnes ont péri dans les flammes d'un gîte de vacances non conformes aux normes de sécurité.
00:00:29 Au Niger, les chefs d'état-major de la CDAO se réuniront demain au Ghana.
00:00:34 Les inquiétudes grimpent quant au sort de Mohamed Bazoum et de ses conditions de détention
00:00:38 alors que la CDAO a ordonné le déploiement de sa force.
00:00:42 En attente, les explications dans ce journal d'Avec Carole Dimane.
00:00:46 Des touristes applaudis comme des héros partis depuis le Nouveau-Mexique,
00:00:50 ils s'étaient envolés pour l'espace grâce à la société américaine Virgin Galactic.
00:00:55 Un voyage pour la coquette somme de 300 000 dollars en moyenne, reportage en compte journal.
00:01:02 Après le terrible incendie de Vinsenheim dans le Haut-Rhin mercredi,
00:01:06 une enquête a été ouverte par le parquet de Paris pour homicide et blessures involontaires aggravées
00:01:12 par la violation d'une obligation de sécurité ou de prudence.
00:01:15 Le parquet de Colmar s'est en effet désaisi au regard du nombre de victimes réparties sur le territoire national
00:01:22 et de l'ampleur des investigations à venir.
00:01:24 L'enquête pilotée par le pôle des accidents collectifs est chargée de déterminer les causes précises de l'incendie
00:01:30 et les éventuelles responsabilités pénales.
00:01:33 Pour rappel, le gîte de vacances qui accueillait des personnes en situation de handicap
00:01:38 n'était ni déclaré en mairie ni conforme aux normes de sécurité.
00:01:42 11 personnes ont perdu la vie.
00:01:45 Trois policiers duraient être placés sous contrôle judiciaire après avoir été mis en examen à Marseille.
00:01:50 Il s'agit des policiers placés en garde à vue dans le cadre de l'enquête
00:01:53 sur la mort de Mohamed lors des violences urbaines de début juillet.
00:01:56 Le sujet est signé Aminata Dem et Célia Judat.
00:02:01 Après 48 heures de garde à vue, la mise en examen des trois policiers est actée.
00:02:05 Tous ressortent libres mais sous contrôle judiciaire et avec quelques restrictions.
00:02:10 Il n'y a pas de contraintes particulières si ce n'est de ne pouvoir participer à des événements
00:02:14 tels que les émeutes, les violences urbaines ou encore les événements publics.
00:02:18 Des interdictions que condamne le syndicat Alliance Présent au tribunal.
00:02:22 Je n'ai pas de problème avec la mise en examen, pas du tout.
00:02:25 On a un problème avec les mesures de privation de liberté de nos collègues
00:02:30 qui sont encore une fois garants de la République.
00:02:33 De son côté, l'avocat de la famille de Mohamed Bendris évoque de possibles poursuites
00:02:38 vers la cour d'assises ou la cour criminelle.
00:02:40 Et rappelle que pour la famille de la victime, la place des policiers du RED n'est pas dans la rue.
00:02:45 Il y a une autre responsabilité à part la responsabilité pénale individuelle de ces policiers.
00:02:50 Placer des policiers du RED dans la rue en pleine violence urbaine
00:02:56 nous semble et semble à Madame Zerouki regrettable.
00:02:59 Et peut-être que cela a contribué au décès de Mohamed Bendris.
00:03:03 Parce que c'est une police d'élite qui n'est pas formée au maintien de l'ordre
00:03:08 et qui n'aurait jamais dû être envoyée dans les rues de Marseille.
00:03:10 La compagne de la victime, elle, s'est dite, je cite,
00:03:13 "soulagée d'apprendre l'identification des auteurs",
00:03:16 mais sollicite la requalification immédiate des faits en homicide volontaire,
00:03:20 compte tenu du double tir dont son mari Mohamed Bendris a été victime.
00:03:23 Toujours présumé innocent, les trois policiers du RED sont mis en examen pour violence avec arme,
00:03:29 ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
00:03:32 Aggression à Agrigny dans l'Essone.
00:03:34 La vidéo postée sur les réseaux sociaux a provoqué l'émoi des internautes.
00:03:38 Mercredi, un quadragénaire a été passé à tabac par quatre individus,
00:03:42 des agresseurs qui ont tenté de lui voler son scooter.
00:03:45 Deux individus ont été interpellés, les précisions de Tony Pitaro.
00:03:51 Ce mercredi, vers 19h40 à Agrigny,
00:03:54 quatre individus circulant sur une moto et un scooter volé
00:03:57 se dirigent vers un homme et le frappent violemment avec une arme
00:04:00 qui se révélera être factice.
00:04:02 Cette agression fait suite à trois autres agressions du matin.
00:04:05 Deux vols à main armée de stations de service à proximité.
00:04:08 Et là, il y a une enquête d'envergure qui est mise en place
00:04:11 de manière à retrouver tous les individus
00:04:15 qui ont pu participer à ces actes de délinquance.
00:04:19 La police qui surveillait déjà la zone a pu intervenir très rapidement.
00:04:23 Selon nos informations, parmi les quatre individus en fuite,
00:04:26 l'un d'eux a été interpellé, comme on le voit sur cette image.
00:04:29 Un autre individu âgé de 17 ans l'a été par la suite.
00:04:32 Les enquêteurs les soupçonnent d'une dizaine de faits de vol.
00:04:35 Ça s'est passé sur la A1-445,
00:04:38 qui est une grande avenue qui longe tout le secteur de la Grande-Bande.
00:04:40 C'est vraiment le secteur, on va dire, un peu privilégié des délinquants
00:04:45 qui y œuvrent pour s'attaquer aux forces de l'ordre et commettre leurs méfaits.
00:04:49 Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, remercie les policiers.
00:04:53 À Grigny, comme partout sur le territoire national,
00:04:55 les policiers, singulièrement dans cette affaire, ceux de la BAC,
00:04:58 interviennent et interpellent courageusement
00:05:00 pour lutter contre des délinquants violents et dangereux.
00:05:02 Merci à eux.
00:05:03 Ce carrefour avait déjà été au cœur de l'actualité en 2016,
00:05:06 où quatre policiers avaient été pris pour cibles
00:05:08 par des jets de cocktails Molotov.
00:05:10 Dans le reste de l'actualité en France,
00:05:14 selon l'Insee, le taux de chômage est resté quasiment stable
00:05:17 au deuxième trimestre de l'année,
00:05:19 à 7,2% de la population active hors maillot,
00:05:22 contre 7,1% au premier trimestre.
00:05:25 Une stabilité qui concerne toutes les classes d'âge.
00:05:28 Pour la plupart des Français,
00:05:30 chaque passage en caisse a un goût amer.
00:05:32 Avec l'inflation, les paniers et les caddies se remplissent tant que possible,
00:05:36 mais à des coûts exorbitants.
00:05:38 Les consommateurs sont alors contraints de revoir leurs habitudes.
00:05:41 Écoutez.
00:05:42 Oui, je fais plus attention.
00:05:44 Peut-être que je mange moins de viande rouge.
00:05:46 En même temps, c'est systématique, on dépasse les 100 euros.
00:05:48 Et on a l'impression de ne rien avoir.
00:05:51 Et on profite des promotions.
00:05:52 Donc ça veut bien dire que ça a pris un sacré coût.
00:05:56 On est passé de 99 euros, de 100 euros à 140 euros par semaine quand même.
00:06:01 Donc on sent bien l'inflation.
00:06:04 Et pourtant, on achète principalement des fruits et légumes
00:06:06 et des produits de première nécessité.
00:06:08 On ne se prive pas, par contre, on prend plus de premiers prix.
00:06:11 Ça, c'est une réalité.
00:06:12 Je ne fais pas le calcul,
00:06:13 mais je serais tentée de dire qu'il y a facilement 10 à 15% de plus.
00:06:18 Saisie en référé par le mouvement écologiste des soulèvements de la terre,
00:06:23 le Conseil d'État a suspendu le décret de dissolution
00:06:27 pris par le ministre de l'Intérieur le 21 juin dernier.
00:06:29 La haute juridiction administrative doit encore se prononcer sur le fond du dossier,
00:06:33 mais jusqu'ici, elle estime que le gouvernement n'a pas apporté la preuve
00:06:36 que le collectif écologiste cautionne des agissements violents envers des personnes.
00:06:42 L'entrée en vigueur de la réforme des retraites approche.
00:06:45 La date est fixée au 1er septembre.
00:06:47 Plusieurs décrets avaient été publiés au journal officiel en juin,
00:06:50 notamment sur le report de l'âge légal.
00:06:53 Aujourd'hui, six nouveaux décrets sont parus.
00:06:56 On fait le point avec Adrien Spiteri.
00:06:59 Leur objectif ? Préciser les contours de la réforme des retraites.
00:07:04 Ce vendredi, six nouveaux décrets d'application sont publiés au journal officiel.
00:07:09 L'un d'eux concerne notamment la revalorisation des petites retraites.
00:07:14 100 euros de plus par mois pour les personnes qui partent à la retraite à partir du 1er septembre.
00:07:20 Environ 200 000 nouveaux retraités en bénéficieront chaque année.
00:07:24 Les risques professionnels sont également au menu.
00:07:27 Des seuils de pénibilité sont abaissés.
00:07:30 C'est le cas du travail de nuit.
00:07:31 Considéré comme un facteur de risque des 128 par an,
00:07:35 ce sera sans nuit à partir du 1er septembre.
00:07:38 Objectif ? Mieux prendre en compte cette pénibilité dans le calcul de la retraite.
00:07:44 Autre texte, celui des retraites progressives.
00:07:46 Les actifs en fin de carrière vont pouvoir passer en temps partiel
00:07:50 et percevoir une partie de leur retraite deux ans avant l'âge légal.
00:07:55 La mesure est étendue aux fonctionnaires et aux professions libérales.
00:07:59 D'ici fin août, d'autres décrets devraient paraître.
00:08:03 La réforme entrera officiellement en vigueur à partir du 1er septembre.
00:08:09 L'actualité internationale au Niger.
00:08:11 Les inquiétudes montent autour de Mohamed Bazoum,
00:08:13 le président de la commission de l'Union africaine,
00:08:15 mais aussi de l'Union européenne, ont exprimé leurs craintes
00:08:19 face à la détérioration des conditions de détention du président renversé,
00:08:24 retenu prisonnier depuis le 26 juillet.
00:08:27 On en parle avec vous Harold Diman.
00:08:28 Harold, l'inquiétude s'accentue alors que la CDAO a ordonné
00:08:32 le déploiement de sa force en attente.
00:08:34 Alors derrière l'inquiétude, car Mohamed Bazoum est enfermé
00:08:39 dans une maison entourée de 70 gardes,
00:08:43 gardes churmes en réalité, avec sa femme et son fils,
00:08:47 n'a plus à peine à manger.
00:08:50 L'eau est coupée, l'électricité coupée
00:08:52 et son fils malade n'a pas accès à des médicaments.
00:08:54 Donc ça, c'est le risque pour sa santé.
00:08:58 Les gardes jaules ont essayé de le déplacer,
00:09:03 on l'a appris, mais ils n'ont pas concrétisé leur acte.
00:09:06 Est-ce que c'était pour l'exécuter ou le cacher ? On ne sait pas.
00:09:10 Donc il y a une réelle peur et la jeune a fait comprendre
00:09:13 que s'il y avait une intervention militaire,
00:09:15 c'est la vie de M. Bazoum qui serait terminée.
00:09:22 Il le tuerait s'il y avait cette intervention.
00:09:24 Voilà pourquoi on peut légitimement craindre
00:09:28 une intervention qui aurait cet effet.
00:09:31 L'intervention est de plus en plus possible, même probable,
00:09:36 car la CDAO, le groupe des pays de l'Afrique de l'Est,
00:09:40 a statué, hier et continue de statuer,
00:09:43 sur le fait d'organiser une intervention
00:09:46 avec plusieurs milliers de troupes,
00:09:49 les Nigériens, les Béninois, les Ivoiriens,
00:09:52 d'autres vont venir se joindre,
00:09:55 pour rétablir l'ordre constitutionnel
00:09:59 et remettre M. Bazoum dans le fauteuil présidentiel.
00:10:03 Donc la France approuve, Washington approuve,
00:10:07 Bruxelles approuve, tout est là,
00:10:09 mais il y a une petite dernière chance
00:10:11 pour une discussion diplomatique.
00:10:13 La gêne, elle, est restée totalement silencieuse.
00:10:16 Merci Harold.
00:10:18 Toujours dans l'actualité internationale,
00:10:20 des habitations calcinées, pour certaines complètement détruites.
00:10:24 Il s'agit de la plus grosse catastrophe naturelle
00:10:26 de l'histoire de l'État d'Hawaï.
00:10:28 L'archipel est toujours en proie aux flammes.
00:10:30 Un bilan provisoire des autorités locales du comté de Maui.
00:10:34 Petit état d'au moins 55 morts.
00:10:36 Des milliers d'habitants et de touristes ont déjà été évacués.
00:10:39 Des zones sinistrées.
00:10:40 Écoutez leur témoignage.
00:10:43 Les gens ont tout perdu.
00:10:45 Maisons, travail, voitures, certains leurs animaux.
00:10:49 Il reste encore des personnes disparues.
00:10:51 J'étais là hier quand ça a brûlé,
00:10:57 et je n'ai jamais vu quelque chose se propager aussi rapidement.
00:11:01 Le vent était si fort à cause de la tornade.
00:11:04 Cela s'est passé tellement vite, même les officiels
00:11:07 n'ont pas eu le temps de venir pour nous dire d'évacuer.
00:11:10 C'est la première fois que nous revenons
00:11:12 et nous n'en savons pas plus pour la suite.
00:11:14 On ne nous donne aucune information.
00:11:17 Cela va prendre des années et des années pour tout reconstruire.
00:11:21 C'est une première pour Moscou.
00:11:23 Depuis 1976, la Russie a lancé son premier engin vers la Lune
00:11:27 à bord de la fusée Soyuz.
00:11:29 La sonde Luna 25 sera mise en orbite le 16 août
00:11:33 avant de se poser sur le pôle sud lunaire.
00:11:35 Le 21 août prochain, une mission destinée à donner un nouvel élan
00:11:39 au secteur spatial russe en difficulté depuis des années.
00:11:42 Pendant un an, la sonde prélèvera des échantillons,
00:11:44 analysera le sol et mènera des recherches scientifiques.
00:11:48 Et outre la Russie, les milliardaires sont à la conquête de l'espace.
00:11:52 Après Jeff Bezos avec Blue Origin,
00:11:54 autour de Richard Branson et sa société Virgin Galactic,
00:11:58 jeudi, des touristes spatiaux ont été transportés
00:12:01 par l'entreprise américaine de retour sur Terre.
00:12:04 Ils vous racontent leur expérience surréaliste.
00:12:07 Le récit est signé Maxime Lavandier.
00:12:11 À leur arrivée, ils sont applaudis comme des héros.
00:12:14 John Goodwin, Kesha Shaaf et sa fille Anastasia Myers
00:12:17 ont été les premiers touristes spatiaux
00:12:20 envoyés par le milliardaire Richard Branson
00:12:22 et sa société Virgin Galactic.
00:12:24 C'était une expérience complètement surréaliste.
00:12:31 C'était sans aucun doute le jour le plus excitant de ma vie.
00:12:36 Partis depuis le Nouveau-Mexique,
00:12:38 les trois passagers ont pu observer pendant quelques minutes
00:12:40 et compter en apesanteur les courbes de la Terre
00:12:43 et l'espace infini dans lequel elles se trouvent.
00:12:46 Je suis sortie et j'ai regardé le ciel qui était remarquablement dégagé.
00:12:52 Je pouvais voir les étoiles, je pouvais voir la Lune.
00:12:54 J'ai eu l'impression que l'univers se connectait à nouveau à moi.
00:12:58 Cette mission nommée Galactic 2 est le deuxième vol commercial de la compagnie
00:13:03 qui promet un vol spatial par mois.
00:13:05 Comptez tout de même entre 200 et 450 000 dollars
00:13:08 pour devenir un voyageur spatial.
00:13:10 Malgré un prix exorbitant, 800 clients ont déjà acheté leur billet pour l'espace.
00:13:15 C'est un succès planétaire et pourtant certains pays ne le voient pas sous cet oeil.
00:13:21 Le film Barbie a été interdit de sortie au Koweït pour atteinte à la morale publique.
00:13:25 Plusieurs grosses productions américaines ont été accueillies
00:13:28 avec un certain malaise au Moyen-Orient ces derniers mois
00:13:31 sur fond de visibilité grandissante des personnes homosexuelles et transgenres à Hollywood.
00:13:36 Les explications de notre correspondant à Los Angeles, Ramzi Malouki.
00:13:40 Atteinte à la morale publique, le comité de la censure cinématographique de Koweït a tranché
00:13:47 Barbie ne sortira pas dans l'émirat.
00:13:49 Les autorités libanaises ont été plus explicites, selon le ministre de la Culture de ce pays,
00:13:53 considéré comme un des plus libéraux du Moyen-Orient.
00:13:56 Le film fait, je cite, la promotion de l'homosexualité
00:13:59 et va à l'encontre des valeurs morales et religieuses du Liban.
00:14:03 A l'origine de cette censure, deux actrices, deux actrices qui incarnent l'une des nombreuses Barbie.
00:14:08 D'un côté Kate McKinnon, comédienne ouvertement gay,
00:14:10 et de l'autre, Ari Neff, actrice transgenre.
00:14:13 Alors Barbie n'est pas la première production américaine
00:14:15 qui provoque ce genre de réaction au sein de la péninsule arabique.
00:14:19 Une politique culturelle toutefois à deux visages.
00:14:21 Barbie a ainsi obtenu son visa d'exploitation aux Émirats Arabes Unis.
00:14:25 Autre exemple, l'Arabie Saoudite, aux traditions, on le sait, ultra conservatrices,
00:14:29 et où le film Les Éternels des studios Marvel avait été interdit
00:14:32 à cause d'un baiser entre deux hommes.
00:14:34 Mais en même temps, Barbie a été autorisée à sortir en salle.
00:14:38 Le signe peut-être d'une mutation au sein de ce royaume
00:14:40 qui s'est donné comme objectif de devenir le nouveau Hollywood de l'Orient.
00:14:45 Demain est un grand jour pour les footballers françaises.
00:14:49 Les Bleus vont affronter l'Australie en quart de finale du Mondial.
00:14:53 Les joueuses d'Air Véronard ne sont plus qu'à une victoire de leur objectif initial.
00:14:57 Les explications de Léa Dantois dans la Chronique Sport.
00:15:00 - Votre programme avec Groupe Verlaine.
00:15:05 Centrale photovoltaïque à poser en toute simplicité n'importe où.
00:15:08 Groupe Verlaine, connectons nos énergies.
00:15:10 - Il y a encore quelques mois, la meilleure buteuse des Bleus, Eugénie Le Sommer,
00:15:15 ne pensait même pas disputer cette Coupe du Monde.
00:15:17 Mais à son arrivée, le nouveau sélectionneur, Air Véronard, lui a fait confiance.
00:15:21 Elle qui n'avait pas porté le maillot de l'équipe de France depuis avril 2021.
00:15:25 À 34 ans, la joueuse de l'Olympique Lyonnais réalise de grandes performances ici,
00:15:29 en Australie, de quoi surprendre même son nouveau sélectionneur.
00:15:32 Écoutez Air Véronard en conférence de presse.
00:15:34 - Je pense qu'elle n'avait pas beaucoup de temps de jeu à Lyon,
00:15:38 qu'elle manquait de rythme un petit peu.
00:15:40 Donc je n'étais pas certain qu'elle puisse assurer tous les matchs.
00:15:45 Maintenant, je vais de bonne surprise en bonne surprise à chaque fois.
00:15:50 Je la vois survoler les matchs techniquement et même physiquement,
00:15:55 traverser les matchs sans aucun problème.
00:15:57 Donc je suis satisfait et comblé.
00:16:02 Je le répète, même si c'est plus difficile à dire quand elle est à côté de moi,
00:16:07 mais elle n'a pas d'égal dans une surface de réparation au niveau mondial, je pense.
00:16:12 Depuis le début de ce mondial, Eugénie Le Sommer a inscrit trois buts,
00:16:16 dont un doublé en huitième de finale.
00:16:18 Alors ce samedi, elle sera forcément attendue aux côtés de Kaddi Diatou Diani
00:16:22 pour affronter l'Australie et décrocher une place dans le dernier carré.
00:16:26 Vous avez regardé votre programme avec Groupe Verlaine.
00:16:29 Isolation thermique par l'extérieur avec aide de l'État.
00:16:32 Groupe Verlaine, connectons nos énergies.
00:16:34 Merci Isabelle.
00:16:36 Merci Michael.
00:16:37 Et à tout à l'heure pour un nouveau point sur l'actualité.
00:16:39 Dans un instant, les débats.
00:16:41 220 minutes info, c'était le 22 juillet dernier.
00:16:44 Le jeune Enzo, 15 ans, était poignardé par d'autres adolescents du même âge
00:16:49 dans la commune de Laïm-à-l'Herbe.
00:16:50 Dans l'heure, cet après-midi, la maman d'Enzo a accepté de témoigner en direct.
00:16:55 Elle sera avec nous dans un instant sur CNews.
00:16:57 Restez avec nous.
00:16:58 15h21 sur CNews.
00:17:04 Bienvenue dans 120 minutes info.
00:17:07 Avec pour m'accompagner cet après-midi, Philippe Deveul, avocat.
00:17:10 Bonjour.
00:17:11 Bonjour.
00:17:11 Ravi de vous accueillir.
00:17:12 Bonjour à Mathieu Hocq également, secrétaire général adjoint du think tank Le Millénaire.
00:17:18 Et bonjour à Nathan Devers.
00:17:19 Bonjour.
00:17:20 Merci à tous les trois de m'accompagner.
00:17:22 Les débats de 120 minutes info dans un instant.
00:17:25 Mais d'abord, c'était le 22 juillet dernier.
00:17:28 Le jeune Enzo, 15 ans, a été poignardé par d'autres adolescents du même âge
00:17:32 dans la commune de Laïm-à-l'Herbe.
00:17:33 Dans l'heure, un drame qui a provoqué la tristesse et la colère de tout un village.
00:17:38 Cet après-midi, la maman d'Enzo a accepté de témoigner.
00:17:43 Elle est avec nous en direct dans 120 minutes info.
00:17:45 Bonjour Sophie.
00:17:47 Vous pouvez regarder ma collègue en parlant si c'est plus...
00:17:49 Si vous pouvez être plus à l'aise.
00:17:51 Bonjour Sophie.
00:17:52 Est-ce que vous nous entendez ?
00:17:53 Oui, je vous entends.
00:17:56 Merci d'être avec nous en direct cet après-midi sur CNews.
00:18:02 Je précise que vous êtes chez vous.
00:18:05 Je précise aussi qu'avant de commencer, on s'est longuement eu au téléphone,
00:18:10 vous et moi, avant cet entretien.
00:18:12 Vous m'avez expliqué pourquoi est-ce que vous souhaitiez que cet entretien ait lieu.
00:18:15 Pas tout de suite, il vous a fallu un peu de temps.
00:18:18 Est-ce que vous pouvez me réexpliquer à moi et pour les téléspectateurs
00:18:23 qui nous regardent votre démarche aujourd'hui ?
00:18:25 Notre démarche aujourd'hui, c'est de pouvoir faire en sorte que la loi des mineurs change.
00:18:35 Pour le papa comme pour moi, je parle pour nous aujourd'hui.
00:18:40 Après, notre souhait, c'est celui-là.
00:18:46 C'est que la loi des mineurs change.
00:18:48 Aujourd'hui, ce tueur, on peut l'appeler comme ça,
00:18:52 il a avoué les faits qu'il a produits à deux reprises,
00:18:57 il a poignardé à deux reprises.
00:18:59 Il est considéré comme tueur.
00:19:01 Il doit pouvoir rester en prison sans avoir la possibilité de ressortir avec un bracelet électronique.
00:19:08 Nous, ce qu'on souhaiterait aujourd'hui, c'est qu'il puisse...
00:19:15 On attend son jugement dans un an et demi, deux ans, admettons,
00:19:19 puisque aujourd'hui, c'est ce qu'on nous dit.
00:19:22 Mais par contre, qu'il reste en prison en attendant
00:19:24 et que sa peine soit déduite à la fin, au moment du jugement.
00:19:29 Pour nous, aujourd'hui, c'est la chose la plus simple.
00:19:33 - Vous avez choisi de porter aujourd'hui.
00:19:35 Vous avez également demandé à témoigner à visage masqué.
00:19:41 Est-ce que vous pouvez nous expliquer pourquoi ?
00:19:44 - Par respect pour ma fille, déjà,
00:19:49 qui a peur de reprendre l'école au mois de septembre,
00:19:52 qui a peur qu'on lui pose des questions sur son frère.
00:19:55 Et je pense qu'elle n'a pas besoin qu'on lui dise
00:19:59 "J'ai vu ta maman, elle est passée à la télé".
00:20:02 Notre combat aujourd'hui, le but, c'est de nous entendre,
00:20:06 pas spécialement de nous voir, puisque nous, on n'a pas de...
00:20:09 On n'est pas connus des services.
00:20:11 On n'a pas de casier, comme on l'a si bien dit dans les commentaires
00:20:16 ou qu'on a pu voir sur les réseaux.
00:20:19 Donc, aujourd'hui, nous voir, ça ne servirait à rien.
00:20:21 Personne ne nous connaît.
00:20:24 - Sophie, racontez-nous comment et quand est-ce que vous avez appris
00:20:28 ce qui était arrivé à votre fils ?
00:20:30 - Moi, je l'ai appris une heure après être arrivée à mon travail.
00:20:39 Donc, mon conjoint est venu me chercher.
00:20:42 On m'a juste dit qu'il y avait quelque chose de grave
00:20:44 qui s'était passé et qu'il fallait que je rappelle de toute urgence.
00:20:47 Et mon conjoint, quand j'ai essayé de le joindre,
00:20:50 forcément, il n'avait plus de batterie.
00:20:53 J'ai appelé sur le téléphone de mon fils,
00:20:55 parce que je me suis doutée qu'il s'était passé
00:20:56 quelque chose avec mon enfant.
00:20:58 Je suis tombée sur son copain en pleurs, son meilleur ami,
00:21:03 qui est là aujourd'hui pour me soutenir les 3/4 du temps.
00:21:08 Et lui m'a dit en pleurs, "Je suis désolée, Sophie.
00:21:11 Enzo s'est fait poignarder. Il est décédé."
00:21:15 - Qu'est-ce qui s'est-il passé ensuite ?
00:21:17 - Ensuite, mon conjoint est venu me chercher
00:21:22 et je suis arrivée à la caserne des pompiers, à la M. Allerbe.
00:21:27 Et là, on m'a dit que je ne pouvais pas prendre mon enfant,
00:21:31 qu'on m'a fait barrage.
00:21:33 J'ai réussi à voir mon enfant au bout de quelques minutes,
00:21:36 mais à 3 mètres.
00:21:38 J'avais interdiction de le toucher, puisque comme c'est une scène de crime,
00:21:42 il faut que la police judiciaire, la criminelle, passe.
00:21:50 Les médecins légistes devaient venir faire des prélèvements sur mon fils.
00:21:56 J'ai dû arriver à 19h15 et à 2h du matin seulement,
00:22:02 mon fils partait avec les pompes funèbres.
00:22:05 - Deux coups de couteau, un premier à la cuisse,
00:22:08 un deuxième au thorax, qui lui sera fatal.
00:22:10 C'est ce que vous m'avez dit, Sophie.
00:22:13 Il y avait une volonté de tuer.
00:22:16 C'est ce que vous avez ressenti ?
00:22:18 - Oui. Pour moi, c'est ce que j'ai expliqué tout à l'heure.
00:22:25 Combien de personnes pourraient rentrer un couteau dans une chair
00:22:30 sans avoir le réflexe de lever les mains et de dire
00:22:35 "Mon Dieu, qu'est-ce que j'ai fait ?"
00:22:38 Ce geste-là, lui, il ne l'a même pas eu.
00:22:41 Pour lui, il n'y a rien de choquant.
00:22:44 Je pense que les trois quarts des personnes auraient levé les mains au ciel
00:22:47 en disant "Qu'est-ce que je viens de faire ?"
00:22:49 Et lui, non. Lui, il a repris le couteau.
00:22:52 Quand on dit "en plein thorax", il faut savoir que le deuxième coup
00:22:56 qu'il a pris, c'était pour le poignarder juste en dessous du coeur.
00:23:02 Donc en direction du coeur.
00:23:04 A 15 ans, à n'importe quel âge, ma fille, aujourd'hui, elle va prendre 10 ans.
00:23:09 Elle sait très bien, c'est comme dans les films,
00:23:12 si tu prends une arme blanche ou quelque chose,
00:23:16 que tu l'orientes vers le coeur, tu peux entraîner la morge de cette personne-là.
00:23:21 Il se serait arrêté à son premier coup, mais aujourd'hui,
00:23:23 on me dit que le coup sur la cuisse n'aurait pas tué mon fils.
00:23:27 Il l'aurait simplement blessé.
00:23:30 Je pense qu'il aurait pu s'arrêter là.
00:23:34 Il y a eu une succession de moments, d'abord la marche blanche,
00:23:37 ensuite les funérailles, des moments qu'il a fallu surmonter avec,
00:23:40 et vous en parlez notamment votre fille.
00:23:43 Qu'est-ce que vous garderez de ces moments ?
00:23:47 Le soutien de toutes ces personnes qui sont venues
00:23:55 pour faire ce bel hommage pour notre fils.
00:23:59 Aujourd'hui, on a eu énormément de soutien.
00:24:02 Ça a touché beaucoup de monde, parce que je pense que la France en a marre.
00:24:06 À travers l'histoire de mon fils,
00:24:10 je pense qu'il y a des gens qui se sont imaginés à notre place.
00:24:16 On garde en mémoire tout le soutien des personnes qui ont été là,
00:24:24 l'hommage qu'on a pu rendre à notre fils jusqu'au bout,
00:24:28 qui pour nous était à sa hauteur.
00:24:31 Aujourd'hui, notre combat, il faut qu'il reste aussi à la hauteur de mes hôtes.
00:24:36 Il faut qu'on garde ce combat, qu'on reste tous soudés.
00:24:40 C'est ce que je disais tout à l'heure, quitte à ce que toutes ces victimes
00:24:43 oubliées de la France veuillent se joindre à nous
00:24:46 pour ressortir des oubliettes et faire bouger les choses
00:24:51 pour que l'État fasse bouger cette loi qui ne correspond pas du tout.
00:24:58 Pourquoi pas ?
00:25:00 Il y a le chagrin, il y a l'émotion, bien sûr,
00:25:03 et puis il y a aussi la colère.
00:25:05 Colère, d'abord, vous trouviez, c'est ce que vous avez confié à nos confrères du Figaro,
00:25:10 que personne ne parlait de votre fils.
00:25:13 Et ça, ça vous a mis en colère ?
00:25:19 Ma première colère, c'est qu'il puisse arriver quelque chose comme ça à mon enfant,
00:25:22 alors que ce n'était pas un enfant qui faisait des bêtises.
00:25:28 Ça, c'est ma première colère, que ça puisse m'arriver
00:25:33 alors que notre enfant avait, pour moi, une bonne éducation et que c'était un bon gamin.
00:25:41 Ça, c'est ma première colère.
00:25:43 Après, la deuxième colère, comme je le disais,
00:25:46 on n'a pas besoin du soutien de Mbappé ou de Omar Sy pour faire avancer les choses.
00:25:52 Nous, peu importe, toute personne qui veut nous soutenir peut nous soutenir.
00:25:57 Après, on a eu, quand même, je tiens à le signaler,
00:26:00 personne au niveau de l'État, pour le moment, est rentré en contact direct avec nous.
00:26:05 Juste quelques messages qu'on a pu recevoir.
00:26:11 Par contre, on a quand même tout le soutien des députés de l'heure,
00:26:16 des maires des communes proches de l'AIM Alerme.
00:26:22 Donc, eux sont vraiment présents depuis le début.
00:26:26 Donc, les députés, ça s'est arrêté aux députés de l'heure.
00:26:29 Ça allait justement être ma prochaine question, Sophie.
00:26:32 Depuis ce papier du Figaro, dans lequel, effectivement,
00:26:35 vous dénoncez le fait que personne n'ait parlé de votre fils au sommet de l'État,
00:26:41 vous vous demandez aussi pourquoi le chef de l'État, Emmanuel Macron,
00:26:44 n'a pas rendu hommage à Enzo.
00:26:47 J'allais justement vous demander si depuis, quelqu'un, un membre du gouvernement
00:26:52 ou peut-être le cabinet d'un ministre, vous avez contacté.
00:26:57 Oui, on a eu un contact.
00:27:02 Mais comme je le disais, pour l'instant, c'est un contact.
00:27:05 Il n'y a pas eu de rendez-vous de défini.
00:27:12 Donc, pour le moment, en fait, pour moi, ça ne sert à rien.
00:27:16 Ça ne sert à rien d'en parler parce que ça reste qu'un contact.
00:27:19 C'est facile d'avoir un contact.
00:27:22 Mais après, si ça ne va pas plus loin, voilà.
00:27:26 Vous êtes abandonnée aujourd'hui par l'État ?
00:27:33 Après, je suis abandonnée.
00:27:36 Nous, ça ne fait que quelques semaines que le drame a été produit.
00:27:41 Alors, est-ce que l'État n'a pas eu le temps de rentrer en contact avec nous ?
00:27:45 On peut peut-être voir les choses comme ça pour le moment,
00:27:47 plutôt que de dire que l'État nous abandonne,
00:27:52 puisque il y a quand même beaucoup de victimes qui sont avant moi,
00:27:56 qui, elles, oui, je pense, ont été abandonnées.
00:27:59 Après, moi, j'espère ne pas en faire partie et je ferai tout pour.
00:28:04 Comment ?
00:28:05 Vous disiez qu'il n'a pas eu le temps.
00:28:07 C'était le 22 juillet en même temps.
00:28:09 Le temps, ils auraient pu le prendre ?
00:28:13 Ils auraient pu.
00:28:15 Mais entre deux, il y a d'autres événements aussi,
00:28:20 comme là, par exemple, le gîte qui a pris feu,
00:28:23 apparemment, avec ces 11 personnes qui sont parties.
00:28:27 Là, je crois que le président avait besoin de venir vers eux pour le moment.
00:28:33 Je ne désespère pas qu'ils puissent prendre contact avec nous
00:28:37 et certainement qu'il aura les mots et peut-être des excuses
00:28:41 pour nous dire qu'il ne s'est pas présenté avant.
00:28:44 Mais là, encore aujourd'hui, la minute de silence au moment de l'Assemblée,
00:28:49 est-ce que c'est vraiment important ?
00:28:52 Moi, personnellement, ça ne fera pas revenir mon fils.
00:28:55 Moi, ce que je veux juste aujourd'hui, c'est qu'on arrive à dire
00:28:59 qu'Enzo, c'est l'enfant de trop et qu'il faut que les lois changent
00:29:03 parce que là, c'est la France qu'en a marre.
00:29:06 Il faut protéger tous les petits avenirs.
00:29:10 Il ne faut pas que des choses comme ça se reproduisent.
00:29:14 Qu'est-ce qu'on peut espérer pour la suite ?
00:29:16 Ce sera ma dernière question.
00:29:17 Sophie, vous m'avez dit au téléphone la dernière fois
00:29:20 que votre crainte était qu'on oublie Enzo.
00:29:23 Moi, je pense que ça, c'est une crainte de maman.
00:29:31 Dans un drame comme ça, là, on parle d'un meurtre.
00:29:34 Donc forcément, je n'ai pas envie qu'on oublie mon fils.
00:29:37 Et le seul moyen pour moi de ne pas l'oublier,
00:29:40 je pense que c'est de pouvoir faire changer cette loi des mineurs.
00:29:46 Par exemple, que nous, aujourd'hui,
00:29:50 on n'a toujours pas accès à notre dossier avec notre avocat.
00:29:53 On ne peut toujours pas se constituer partie civile.
00:29:56 Et ça, ce n'est pas normal.
00:29:58 Moi, l'autopsie qui a été réalisée sur mon fils,
00:30:01 j'aimerais savoir ce qu'ils ont fait sur mon enfant.
00:30:04 Moi, aujourd'hui, je suis en colère par rapport à l'autopsie qui a été faite
00:30:10 parce que pour moi, par rapport au drame déjà,
00:30:15 les circonstances que Enzo ait décédé,
00:30:19 et comment nous, on a retrouvé notre fils après l'autopsie,
00:30:23 pour moi, il y a un gros souci.
00:30:26 On connaissait les causes du décès.
00:30:29 On n'avait pas lieu de, si on peut dire, mutiler notre enfant comme ça.
00:30:35 Donc aujourd'hui, je ne veux pas qu'on ait mutilé mon enfant pour rien.
00:30:41 Il faut qu'on se souvienne d'Enzo
00:30:44 et il faut que l'histoire d'Enzo fasse changer les choses.
00:30:48 Merci beaucoup Sophie pour ce témoignage.
00:30:52 Merci à Florian Paume et à Marine Sabourin.
00:30:55 Merci à vous, pour nous soutenir aussi, depuis le début.
00:30:58 Merci à vous, merci à Marine Sabourin et Florian Paume
00:31:01 qui nous ont aidés à réaliser cet entretien.
00:31:03 Philippe Deveul, une réaction après les mots de cette maman ?
00:31:08 Je compatis à la souffrance de Sophie,
00:31:11 à sa grande douleur, et pour toute sa famille.
00:31:14 J'ai été profondément marqué par le crime.
00:31:17 Et malheureusement, ça va être long.
00:31:20 Et Sophie a la raison d'être révoltée,
00:31:22 mais moi, je ne suis pas étonné du silence du Puy au niveau de l'État
00:31:25 parce qu'on choisit les soutiens des victimes à la carte.
00:31:28 C'est les vacances, donc il ne faut pas s'attendre à ce que le président
00:31:32 ou qui que ce soit ne bouge.
00:31:35 Parce que c'est vrai qu'une manifestation non politique,
00:31:38 ça va revenir à Enzo, c'est sûr.
00:31:41 Mais il y a le côté humain qui est très important et symbolique.
00:31:45 Enzo, ce garçon impeccable qui faisait de mal à personne,
00:31:49 pour un mauvais regard, prend deux coups de couteau.
00:31:52 Un coup de couteau dans la cuisse qui aurait pu le tuer
00:31:54 s'il avait sectionné l'artère fémorale,
00:31:56 et puis ensuite un coup de couteau dans le thorax pour l'achever.
00:32:01 Elle a raison, Sophie, de dire qu'il faut changer les lois.
00:32:06 Surtout l'ordonnance de 45, qui évidemment adoucit les peines pour les mineurs.
00:32:12 Mais le problème, c'est que les mineurs tuent aujourd'hui.
00:32:15 Un enfant de 12 ans, avec une arme, peut tuer.
00:32:19 Et donc, il ne faut pas que le fait de la minorité soit une exception
00:32:24 de l'application de la justice ou de la loi.
00:32:27 Parce que les lois, elles existent, et elles sont assez sévères en général.
00:32:30 Mais les juges sont laxistes et n'appliquent pas les lois
00:32:33 à la hauteur des crimes et des délits.
00:32:36 Nathan Devers.
00:32:38 D'abord, le témoignage de la mère de Enzo était très fort,
00:32:44 et plus que fort, le mot est faible, à la limite parfois de l'insoutenable.
00:32:49 Quand elle raconte comment elle a appris,
00:32:52 on imagine ce que c'est qu'un quotidien qui est serein,
00:32:55 où tout se passe bien, et puis qui peut chavirer d'une minute à l'autre.
00:33:00 Elle était sur son lieu de travail.
00:33:01 Oui, c'est ça, et avec son compagnon qui appelle.
00:33:04 C'est dans une autre dimension qui est inimaginable.
00:33:08 Je pense que face à cela, il y a un moment,
00:33:10 et c'était très important ce qu'elle disait,
00:33:12 qu'elle veut qu'on se souvienne de son fils,
00:33:14 qu'elle est dans une situation aussi, même si elle est très entourée,
00:33:17 de profonde solitude, parce que même si on exprime de la pitié,
00:33:20 on ne peut pas se mettre à la place de ce qu'elle ressent.
00:33:22 Ça, c'est ce moment-là, et je pense qu'il est très important.
00:33:25 Et en effet, si l'État peut se manifester, je dirais,
00:33:27 du point de vue de l'empathie, du point de vue de la…
00:33:31 la pitié, ce n'est pas le bon mot, mais en tout cas de la présence,
00:33:33 de dire qu'ils sont là pour… ça, c'est important.
00:33:35 Ensuite, le moment du débat politique ou juridique sur les lois,
00:33:39 je pense qu'il doit être fait dans un autre temps,
00:33:41 parce que précisément, quand on va dans le registre du politique,
00:33:46 on ne doit plus être mu par l'émotion,
00:33:49 et là, évidemment, on ne peut pas penser ce drame d'Enzo,
00:33:52 d'ailleurs, on ne peut pas le penser, il faut juste s'en émouvoir,
00:33:54 il faut s'en indigner, c'est tout à fait normal.
00:33:56 On peut difficilement venir le penser rationnellement ou froidement.
00:33:59 Et le temps de la politique, c'est une autre…
00:34:01 ce sont d'autres affects qui doivent être mobilisés,
00:34:04 et qui ne sont pas, me semble-t-il, les affects d'émotion comme ça, intenses.
00:34:08 Mathieu Hocq ?
00:34:09 Oui, Nathan m'enlève les mots de la bouche,
00:34:10 je pense que, justement, Enzo est un jeune garçon impeccable,
00:34:14 qui est un petit ange qui est parti trop tôt,
00:34:16 et on a tous vraiment beaucoup de peine
00:34:18 quand on entend le témoignage de cette maman,
00:34:20 d'autant plus que nous, on ne sera jamais maman,
00:34:22 on ne sait pas ce que ça sera,
00:34:23 ce que ça fait de perdre comme ça un enfant,
00:34:26 mais en tout cas, avoir vécu ses enterrements de jeune,
00:34:29 c'est quelque chose qui est très, très dramatique comme situation,
00:34:33 et ça fait vraiment froid dans le dos.
00:34:35 Moi, je pense qu'effectivement, là, c'est le temps de l'empathie,
00:34:38 il faut que tout le monde puisse communier autour,
00:34:39 et que la nation fasse corps avec la maman,
00:34:42 ça ne ramènera pas Enzo,
00:34:43 mais ça peut apaiser en tout cas une partie de sa peine.
00:34:49 Et puis ensuite, dans un second temps,
00:34:51 il faudra une réponse politique, juridique à apporter,
00:34:54 il faudra effectivement, moi je rejoins ce qu'a dit Sophie,
00:34:57 changer les lois au niveau de la délinquance juvénile, etc.
00:35:02 Mais ça, c'est le second débat, ça viendra après.
00:35:06 Dans l'actualité également, on parle cet après-midi
00:35:10 de ces vols qui se multiplient en ce moment,
00:35:12 des vols de scooters, on en parle avec Sandra Abdusson
00:35:15 qui vient de nous rejoindre du service de justice de CNews.
00:35:17 Bonjour Sandra.
00:35:18 À Grigny, dans l'Essonne,
00:35:19 quatre hommes ont été pris en flagrant délit,
00:35:21 en train de tabasser un homme pour voler un scooter.
00:35:24 Alors, retour sur les faits avec vous,
00:35:26 avec ces images qui sont extrêmement violentes,
00:35:30 dont vous allez nous parler cet après-midi.
00:35:32 Oui, effectivement.
00:35:33 Alors, ça s'est passé mercredi soir,
00:35:35 c'était vers 19h40 à Grigny,
00:35:39 dans un carrefour très fréquenté par les automobilistes,
00:35:43 et on voit quatre hommes battre effectivement très violemment
00:35:47 un individu qui circulait à scooter,
00:35:49 et notamment avec une arme qui, au final, s'avérera factice.
00:35:53 Et puis, les policiers interviennent très rapidement,
00:35:55 on a vu la voiture arriver,
00:35:57 et des courses-poursuites s'engagent à pied
00:35:59 contre les individus qui prenaient la fuite.
00:36:03 On voit d'ailleurs en arrière-plan,
00:36:05 un homme en train d'être interpellé par les effectifs.
00:36:07 Alors, pourquoi est-ce qu'ils sont intervenus si vite, ces policiers ?
00:36:10 Parce que ça faisait plusieurs jours
00:36:12 que des faits similaires avaient lieu à cet endroit.
00:36:16 Donc, ils ont mis en place une surveillance,
00:36:20 les policiers, sur ces sortes d'attaques de diligence.
00:36:24 Et donc, depuis samedi dernier,
00:36:26 il faut savoir que plusieurs hommes commettaient des faits similaires.
00:36:29 Ils prenaient d'assaut des conducteurs de deux roues
00:36:31 pour leur voler leur véhicule,
00:36:32 avec vraiment une grande violence,
00:36:34 celle qu'on a vue d'ailleurs à l'écran.
00:36:36 Et il y a même une policière hors service
00:36:39 qui a dû intervenir ce mardi.
00:36:42 Donc, elle roulait dans ce secteur, dans sa voiture personnelle,
00:36:45 et elle a vu un T-Max arriver, bloquer un deux-roues,
00:36:48 et un autre homme frapper la victime à coups de bâton,
00:36:50 jusqu'à ce que la victime abandonne son deux-roues et prenne la fuite.
00:36:54 La policière a essayé d'interpeller les individus,
00:36:57 mais aussitôt, quatre à cinq autres personnes
00:36:59 se sont approchées dans sa direction,
00:37:01 notamment avec des pierres à la main,
00:37:02 donc, pour l'intimider, elle a dû partir.
00:37:05 La particularité, c'est que ça se passe
00:37:08 à un carrefour bien précis de Grigny,
00:37:10 c'est à la lisière entre Grigny et Viry-Châtillon.
00:37:13 C'est un endroit très passant,
00:37:15 donc il y a beaucoup de cibles potentielles.
00:37:17 Et c'est au ras de la cité de la Grande-Borne,
00:37:19 ce qui fait qu'un policier nous expliquait
00:37:21 que les délinquants viennent, tapent à Scarfour,
00:37:23 et repartent très vite se cacher dans la cité.
00:37:27 C'était déjà un lieu prisé par les délinquants en 2016,
00:37:32 parce que c'est là, vous le rappelez,
00:37:34 qu'il y avait lieu des vols à la portière,
00:37:36 ça s'enchaînait à Scarfour,
00:37:38 ils attendaient que les automobilistes soient arrêtés au feu,
00:37:40 et ensuite, ils remontaient la file de voiture
00:37:42 pour faire leur marché dans les véhicules.
00:37:44 Et c'est sur ce carrefour que des policiers
00:37:46 avaient été attaqués au cocktail Molotov
00:37:48 et grièvement brûlés,
00:37:50 parce qu'ils protégeaient une caméra
00:37:52 qui avait été montée sur un mât,
00:37:54 justement pour déranger les délinquants
00:37:56 qui commettaient tous ces vols à la portière.
00:37:58 Et cette présence policière dérangeait tellement les délinquants
00:38:00 qu'ils étaient arrivés à coup de cocktail Molotov
00:38:02 mettre le feu, clairement,
00:38:04 aux policiers dans ces véhicules.
00:38:06 Et ça avait marqué tous les policiers cette année-là.
00:38:10 - Merci Sandra pour ces précisions.
00:38:12 L'autre particularité aussi, Nathan Devers,
00:38:14 quand on voit ces images,
00:38:16 c'est qu'on n'est pas sur un simple vol de scooter.
00:38:18 Il y a un vol et il y a une extrême violence
00:38:20 vis-à-vis du conducteur du deux-roues.
00:38:24 C'est-à-dire qu'une fois que le conducteur est au sol,
00:38:26 on pourrait imaginer que la personne
00:38:28 qui cherche à voler le scooter
00:38:30 prenne le scooter et parte.
00:38:32 Mais là, on voit clairement la personne
00:38:34 se faire tabasser, violemment.
00:38:36 - Oui, bien sûr, les images sont éloquentes.
00:38:38 L'action des policiers, il faut la saluer.
00:38:40 - Bien sûr.
00:38:42 - Là, vous l'avez expliqué,
00:38:44 une situation qui tend à se répéter
00:38:46 depuis un certain nombre de jours
00:38:48 et de semaines.
00:38:50 Et là, on voit qu'ils prennent le problème
00:38:52 à bras-le-corps, qu'ils sont présents,
00:38:54 qu'ils font les choses.
00:38:56 Il y a deux choses qu'il faut remarquer,
00:38:58 à mon avis. Ce que vous avez appelé
00:39:00 les attaques de diligence moderne,
00:39:02 on voit ce phénomène revenir,
00:39:04 que ce soit à Grigny, que ce soit aussi
00:39:06 vers Roissy-Charles-de-Gaulle.
00:39:08 On a vu des images assez fortes
00:39:10 de touristes qui étaient dans des taxis
00:39:12 et des taxis qui se font attaquer pour faire
00:39:14 des vols de valise, etc.
00:39:16 Face à cela, en effet,
00:39:18 ce qui est frappant, je suis d'accord avec vous,
00:39:20 c'est que le vol
00:39:22 obéit à une certaine forme
00:39:24 de rationalité économique de la part
00:39:26 des gens qui commettent ça, c'est-à-dire que
00:39:28 si on suspend tout jugement moral, ils le font
00:39:30 pour en avoir un intérêt. En revanche, là,
00:39:32 la violence, et la violence gratuite,
00:39:34 je pense même après avoir volé, est un phénomène
00:39:36 en quelque sorte qui indique une forme
00:39:38 de barbarie et qui sera, à mon avis,
00:39:40 sanctionnée d'ailleurs comme telle.
00:39:42 Oui, parce que Philippe Deveul et Nathan Devers
00:39:44 ont raison de le souligner, on est
00:39:46 vraiment dans la violence gratuite.
00:39:48 Ah oui, alors on est loin d'un vol à l'Arsène Lupin.
00:39:50 On est vraiment
00:39:52 dans l'ensauvagement. Là, vous voyez,
00:39:54 c'est caractérisé, c'est...
00:39:56 c'est pris par le film,
00:39:58 par la vidéo, et on voit...
00:40:00 Il y a un objectif, clairement, de faire mal.
00:40:02 Je crois que la personne qui a été
00:40:04 agressée et volée avait
00:40:06 un cas, c'est ce qui lui a permis de se sortir
00:40:08 pas trop abîmée de cette agression
00:40:10 qui est sauvage.
00:40:12 On est digne d'un film de Mad Max,
00:40:14 il manque plus que le gourdin,
00:40:16 et alors là, ce serait
00:40:18 complètement exceptionnel,
00:40:20 et la grande violence,
00:40:22 on n'en est pas loin.
00:40:24 Et là, on vous marque
00:40:26 l'actualité par une vidéo
00:40:28 qui montre un vol
00:40:30 de scooter, mais
00:40:32 il y a des tirs à la Kaléch-Tchikov tous les jours
00:40:34 dans les zones de non-droit.
00:40:36 On est dans un département, l'Essonne, marqué par les violences.
00:40:38 Ça ne date pas d'hier, puisque ce quartier
00:40:40 dont Sandra nous parlait
00:40:42 fait partie des fameux QRR
00:40:44 créés en 2019,
00:40:46 les quartiers de reconquête républicaine, dans lesquels
00:40:48 des moyens de police supplémentaires
00:40:50 ont été déployés.
00:40:52 Et pourtant, alors, effectivement, on salue encore une fois
00:40:54 le travail des forces de police qui ont été extrêmement rapides,
00:40:56 mais pourtant,
00:40:58 ces faits de violence,
00:41:00 finalement, sont toujours
00:41:02 bien présents au cœur de ces quartiers, Mathieu.
00:41:04 Oui, il y a 60 quartiers
00:41:06 de reconquête républicaine,
00:41:08 comme vous l'avez dit.
00:41:10 Moi, ce qui me frappe,
00:41:12 vraiment, c'est que, d'une part,
00:41:14 la loi des gangs et la loi des caïds dans ce type de quartier,
00:41:16 que ce soit dans les 60
00:41:18 quartiers en reconquête républicaine,
00:41:20 et plus globalement dans tous les quartiers de la politique de la ville,
00:41:22 donc ces 1515 quartiers
00:41:24 qui sont concernés par ce dispositif-là,
00:41:26 sont soumis
00:41:28 à la loi des gangs et à la loi des caïds.
00:41:30 Ils sont toujours en preuve de violence aujourd'hui.
00:41:32 C'est ce qui alimente la violence permanente
00:41:34 et l'ensauvagement de la société,
00:41:36 puisqu'on a à plus de 15% en 2022
00:41:38 des augmentations de violences physiques
00:41:40 qui sont, pour la plupart du temps, maintenant
00:41:42 gratuites. Et il y a un deuxième point aussi
00:41:44 qu'il faut mettre en avant, et c'est ce que vous indiquiez
00:41:46 dans votre papier,
00:41:48 c'est que ces délinquants-là
00:41:50 utilisent ce carrefour-là,
00:41:52 et ensuite, après, vont se réfugier
00:41:54 dans la cité. Pourquoi ? Parce que
00:41:56 justement, à la cité, les policiers ne peuvent plus rentrer
00:41:58 dans un certain nombre de quartiers,
00:42:00 et donc de fait, parce qu'il s'est joué
00:42:02 une conquête
00:42:04 territoriale et une guerre territoriale
00:42:06 dans un certain nombre de quartiers
00:42:08 où la police républicaine n'a plus le droit
00:42:10 d'y siéger. Pour régler ces problèmes,
00:42:12 on a mis en place des moyens de police supplémentaires.
00:42:14 C'était l'objectif
00:42:16 de ces quartiers de reconquête républicaine,
00:42:19 mais on se rend compte finalement
00:42:21 que ce n'est pas qu'un problème de moyens.
00:42:23 En tous les cas, c'est ce que nous montre
00:42:25 cette violence qui reste
00:42:27 bien présente dans ces quartiers, Nathan.
00:42:29 Ce n'est pas qu'un problème de moyens, ce n'est pas qu'un problème de police.
00:42:31 La police, c'est une institution
00:42:33 qui règle les problèmes en leur aval,
00:42:35 c'est-à-dire qui règle les symptômes des problèmes sociaux,
00:42:37 qui est là pour arrêter
00:42:39 les gens qui commettent des délits, ensuite,
00:42:41 articuler avec la justice, mais si vous voulez,
00:42:43 ce sont les symptômes.
00:42:45 On traite uniquement les symptômes. Exactement.
00:42:47 Si quelqu'un vient chez le médecin, il a une maladie grave,
00:42:49 un cancer, que ce cancer s'accompagne,
00:42:51 par exemple de fièvre, et que le médecin va juste lui donner
00:42:53 du Doliprane pour enlever la fièvre,
00:42:55 on dira que le médecin aura bien guéri les symptômes,
00:42:57 mais en l'occurrence, c'est un mauvais médecin,
00:42:59 il ne sert à rien puisqu'il n'a rien fait contre la maladie.
00:43:01 Et en l'occurrence, quand on parle de ces quartiers-là,
00:43:03 ces quartiers de reconquête républicaine,
00:43:05 pensez que c'est juste
00:43:07 en faisant presque du maquillage
00:43:09 sur les symptômes,
00:43:11 qu'on va changer quoi que ce soit,
00:43:13 dans la causalité profonde de ces phénomènes,
00:43:15 c'est une erreur. Borloo avait fait son rapport
00:43:17 au début du quinquennat de Macron,
00:43:19 le rapport Borloo, qui était un rapport
00:43:21 très complet sur la situation dans ces quartiers,
00:43:23 et avec des mesures où il disait,
00:43:25 et il avait raison, la réponse policière
00:43:27 n'est pas la seule, la réponse pénale et répressive
00:43:29 n'est pas la seule, et il y a derrière toute
00:43:31 une nécessité de repenser
00:43:33 un contrat républicain, de repenser un contrat
00:43:35 social, et si on ne le fait pas,
00:43:37 et ce qui inclut l'éducation nationale, les services
00:43:39 publics en général, et si on ne le fait pas
00:43:41 et qu'on se contente juste sur la petite portion des services
00:43:43 publics, qui est la police, on ne réglera rien
00:43:45 et on fera juste de la communication.
00:43:47 La violence à Marseille, à présent,
00:43:49 toujours, où trois attachés
00:43:51 parlementaires du Rassemblement National
00:43:53 ont été agressés dimanche.
00:43:55 Ils se sont fait voler des bijoux
00:43:57 par six individus sur
00:43:59 le Vieux-Port, dans le premier arrondissement
00:44:01 de la cité phocéenne. Une plainte a été
00:44:03 déposée. L'une des victimes
00:44:05 est avec nous, il s'agit de Thomas
00:44:07 Molina. Bonjour, merci
00:44:09 d'être en direct avec nous cet après-midi
00:44:11 sur CNews. Racontez-nous
00:44:13 ce qui s'est passé, ce qui vous est
00:44:15 arrivé dernièrement
00:44:17 sur le Vieux-Port à Marseille, c'était
00:44:19 dimanche, ce dimanche, dimanche dernier.
00:44:21 Bonjour à tous, merci beaucoup.
00:44:23 C'était une soirée absolument
00:44:25 banale, une très bonne soirée.
00:44:27 Marseille est magnifique, surtout l'été.
00:44:29 On est donc sortis d'un établissement,
00:44:31 on est dirigés
00:44:33 vers les
00:44:35 voitures, aux alentours de 3h,
00:44:37 4h du matin. On était
00:44:39 donc quatre, on était trois assistants
00:44:41 parlementaires plus une amie à nous.
00:44:43 Et on s'est fait accoster par un
00:44:45 groupe de six personnes. Donc nous, nous avons
00:44:47 vu six personnes sur le moment,
00:44:49 mais après la police nous a indiqué que c'était plutôt
00:44:51 une quinzaine, voire une vingtaine de personnes
00:44:53 qui s'étaient divisées pour...
00:44:55 parce qu'à mon avis,
00:44:57 ils avaient un plan d'action en tête.
00:44:59 Donc nous, on a eu six personnes qui se sont dirigées
00:45:01 vers nous.
00:45:03 C'était une interaction tout à fait banale
00:45:05 jusqu'au moment où
00:45:07 il y a eu une question, donc une question assez gênante
00:45:09 puisque quand on est dans la rue, on n'a pas forcément
00:45:11 envie qu'on nous pose ce genre de questions, c'est
00:45:13 "Est-ce que vous êtes chrétien ?" Parce qu'il y a eu
00:45:15 un visuel sur la chaîne, on est en été,
00:45:17 on avait les chemises un peu ouvertes, donc
00:45:19 les bijoux apparents, et là, donc il y a eu cette fameuse
00:45:21 question où on s'est tout de suite senti un peu
00:45:23 agressé, un peu... Bon,
00:45:25 c'est une question à laquelle on n'a pas forcément envie de répondre.
00:45:27 Mais par conséquent,
00:45:29 on s'est pas non plus
00:45:31 douté de ce qu'allait se passer. On a dit "Ben oui, on est chrétien,
00:45:33 mais sans plus rentrer dans les détails,
00:45:35 ça nous intéresse pas forcément." Et à partir
00:45:37 de là, on a vu la réaction changer. À partir de là,
00:45:39 on a vu la réaction
00:45:41 prendre de l'ampleur. On a été agressé physiquement,
00:45:43 directement. Il y a eu des coups qui sont
00:45:45 partis vers le thorax.
00:45:47 Il y a eu des mains qui ont été attrapées.
00:45:49 Ils ont tout de suite commencé à vouloir nous attraper,
00:45:51 que ce soit les téléphones. J'ai eu un ami
00:45:53 qui a eu sa main qui a été attrapée
00:45:55 pour être posée sur le sexe
00:45:57 d'un des individus. Donc ça, c'est une agression
00:45:59 sexuelle pure et dure. Et puis,
00:46:01 par conséquent, les coups au thorax sont amenés
00:46:03 à un arrachage des chaînes.
00:46:05 Donc à partir de là, on s'est
00:46:07 fait voler les bijoux
00:46:09 avec une consonance chrétienne, bien sûr.
00:46:11 On n'est pas sûr
00:46:13 et certain qu'il y ait une
00:46:15 volonté anti-chrétienne. Mais en tout cas, la
00:46:17 corrélation est particulière. Il y a eu cette question.
00:46:19 Il y a eu les agissements. Et après, les
00:46:21 seules choses qui ont été volées, ce sont
00:46:23 ces objets-là. - Alors, effectivement, vous
00:46:25 précisez qu'on n'est pas sûr et certain qu'il y ait
00:46:27 un lien, effectivement, avec
00:46:29 une atteinte, en tous les cas,
00:46:31 à la chrétienté. Est-ce qu'on est sûr
00:46:33 en tous les cas, c'est que ce sont des vols
00:46:35 de bijoux qui sont coutumiers sur
00:46:37 le Vieux-Port à Marseille et en
00:46:39 particulier en cette période estivale ?
00:46:41 - Exactement.
00:46:43 C'est-à-dire que nous, sur le moment, on a eu la chance
00:46:45 d'avoir quelqu'un qui est arrivé en voiture.
00:46:47 La première chose qu'il nous a dit, c'est
00:46:49 "Oui, ici, c'est tous les jours."
00:46:51 Ici, c'est tous les jours, c'est tout le temps. Quand on a appelé la
00:46:53 police, elle nous a dit qu'il y avait
00:46:55 45 minutes d'attente parce que toutes les interventions étaient
00:46:57 déjà en action. Et au commissariat,
00:46:59 on nous a répété encore que
00:47:01 à cet endroit-là, c'est tous les jours,
00:47:03 c'est tout le temps, c'est le jour, la nuit.
00:47:05 Et ça ne s'arrête jamais.
00:47:07 Les policiers sont absolument débordés puisque
00:47:09 c'est insoutenable. - Merci beaucoup, Thomas
00:47:11 Molina, d'avoir témoigné avec
00:47:13 nous sur CNews.
00:47:15 La situation, évidemment,
00:47:17 à Marseille avec ces vols qui,
00:47:19 on nous le dit, sont coutumiers et en particulier
00:47:21 en cette période de l'année. Ça veut dire qu'on cherche
00:47:23 à viser clairement les vacanciers, les
00:47:25 touristes qui viennent se promener sur
00:47:27 le Vieux-Port, Philippe Develle.
00:47:29 - On cherche à voler ceux qui
00:47:31 peuvent offrir quelque chose à voler.
00:47:33 S'il n'y a personne, on ne va pas voler.
00:47:35 D'ailleurs, j'aimerais bien qu'on m'indique les endroits où on ne se
00:47:37 fait pas voler à Marseille, où il n'y a pas d'histoire.
00:47:39 Parce que là, j'ai l'impression que le Vieux-Port,
00:47:41 c'est plié.
00:47:43 Ce n'est pas possible.
00:47:45 Donc, c'est une
00:47:47 violence quotidienne.
00:47:49 Et pourtant, il y a de la sécurité
00:47:51 sur Marseille,
00:47:53 sur le Vieux-Port. Mais bon, c'était aussi
00:47:55 des heures tardives, 3h du matin.
00:47:57 - Un mot, Mathieu Hoque, rapidement sur ce sujet.
00:47:59 - Très rapidement, je pense qu'on est là
00:48:01 face à un phénomène qui est que la petite délinquance
00:48:03 du quotidien, on va dire,
00:48:05 pourrit la vie
00:48:07 de nos concitoyens dans les grandes métropoles.
00:48:09 Que ce soit à Marseille, Lyon,
00:48:11 Nantes, Paris ou d'autres
00:48:13 grandes métropoles françaises. - Des Marseillais au quotidien,
00:48:15 ils profitent des vacances. - Et des touristes,
00:48:17 justement. Et donc, ça va nuire à notre
00:48:19 attractivité. Après, on va se plaindre de ne plus avoir
00:48:21 de touristes parce que les touristes, quand ils
00:48:23 feront leur choix
00:48:25 de séjour,
00:48:27 ils se diront "la France est devenue trop dangereuse".
00:48:29 - Nathan Devers, est-ce qu'on est en train de faire fuir
00:48:31 petit à petit le
00:48:33 tourisme ? Alors là, ce ne sont pas des touristes
00:48:35 étrangers, mais c'est vrai qu'on a aussi ce problème à Paris
00:48:37 avec les touristes étrangers, on en avait notamment
00:48:39 parlé sur ce plateau. - Je connais mal
00:48:41 Marseille, mais sur
00:48:43 Paris, c'est intéressant parce qu'on voit bien que
00:48:45 les lieux touristiques que fréquentent peu les
00:48:47 Parisiens, l'esplanade du Trocadéro,
00:48:49 vraiment l'esplanade en elle-même,
00:48:51 le champ de Mars, etc., ce sont des lieux
00:48:53 où en effet, qui la nuit,
00:48:55 par exemple, peuvent être dangereux, très dangereux
00:48:57 pour les touristes. On s'est souviens de ce qui
00:48:59 s'est passé il n'y a pas très longtemps avec une touriste qui a été
00:49:01 de mémoire violée devant
00:49:03 la tour Eiffel, je crois, en pleine nuit.
00:49:05 Oui, donc il y a un sujet important
00:49:07 sur la ville en général
00:49:09 et sur les lieux touristiques en particulier.
00:49:11 - Absolument. Allez, la pause, on revient
00:49:13 dans un instant pour la suite de 120 minutes.
00:49:15 Il faut rester avec nous toujours avec Philippe Devel,
00:49:17 Mathieu Hoque et Nathan Devers. A tout de suite
00:49:19 sur CNews.
00:49:23 De retour sur le plateau
00:49:25 de 120 minutes Info sur CNews.
00:49:27 Merci de nous rejoindre.
00:49:29 Il est 16h, il est l'heure de retrouver Isabelle Piboulot
00:49:31 pour le journal. Rebonjour Isabelle.
00:49:33 - Rebonjour Mickaël. Bonjour à tous.
00:49:35 Le ministre de l'Intérieur en déplacement
00:49:37 ce matin à Périgueux en Dordogne.
00:49:39 Gérald Darmanin est allé à la rencontre
00:49:41 de policiers en Devenir,
00:49:43 l'occasion d'assister à la cérémonie
00:49:45 de sortie de la 267e
00:49:47 promotion des élèves gardiens
00:49:49 de la paix. Ces policiers rejoindront
00:49:51 prochainement des commissariats nationaux.
00:49:53 Le ministre leur a adressé quelques mots.
00:49:55 Écoutez.
00:49:57 Être policier c'est imposer l'ordre sans autoritarisme.
00:49:59 C'est être convaincu de la force tranquille de la République.
00:50:03 Celle qui s'impose sans excès.
00:50:05 Sans excitation. Sans débordement.
00:50:09 Mais tout naturellement.
00:50:11 Car gardien de la paix, l'autorité est naturelle.
00:50:15 Elle n'a pas besoin de cris.
00:50:17 Pas besoin d'insultes.
00:50:19 Pas besoin de tutoiements.
00:50:21 Elle s'impose.
00:50:23 Même face à la peur.
00:50:27 Et vous aurez peur.
00:50:29 Même face au stress.
00:50:33 Et vous serez stressé.
00:50:35 Même face à la mort.
00:50:37 Et elle jouera avec vous.
00:50:39 En France, selon l'INSEE,
00:50:43 le taux de chômage est resté quasiment stable
00:50:45 au deuxième trimestre,
00:50:47 en passant de 7,2% de la population active hors maillot
00:50:49 contre 7,1% au premier trimestre.
00:50:53 Une stabilité qui concerne toutes les classes d'âge.
00:50:57 Et pour la plupart des Français,
00:51:01 chaque passage en caisse a un goût amer.
00:51:03 Avec l'inflation, les paniers et les caddies
00:51:05 se remplissent tant que possible.
00:51:07 Mais à des coûts exorbitants,
00:51:09 les consommateurs sont alors contraints
00:51:11 de revoir leurs habitudes.
00:51:13 Oui, je fais plus attention.
00:51:15 Peut-être que je mange moins de viande rouge.
00:51:17 C'est systématique, on dépasse les 100 euros.
00:51:19 Et on a l'impression de ne rien avoir.
00:51:21 Et on profite des promotions.
00:51:23 Donc ça veut bien dire que ça a pris un sacré coût.
00:51:25 On est passé de 99 euros, de 100 euros
00:51:29 à 140 euros par semaine quand même.
00:51:31 Donc on sent bien l'inflation.
00:51:33 Et pourtant on achète principalement des fruits et légumes
00:51:37 et des produits de première nécessité.
00:51:39 On ne se prive pas, par contre, on prend plus de premiers prix.
00:51:41 Ça c'est une réalité.
00:51:43 Je ne fais pas le calcul, mais je serais tentée
00:51:45 de dire qu'il y a facilement 10 à 15 % de plus.
00:51:47 Vous l'avez peut-être oublié,
00:51:51 mais il est de retour le Covid.
00:51:53 Refait surface avec un nouveau variant
00:51:55 surnommé ERIS.
00:51:57 Alors cette émergence des cas est-elle préoccupante ?
00:51:59 Ecoutez les explications
00:52:01 du professeur Bruno Mégarban,
00:52:03 chef du service réanimation à l'hôpital de la Ribosère.
00:52:05 Depuis quelques jours, il semble y avoir
00:52:09 une augmentation des contaminations
00:52:11 avec, c'est vrai,
00:52:13 comme vous l'avez dit, un nouveau variant
00:52:15 mais qui fait partie de la famille
00:52:17 des Omicron,
00:52:19 qui est certes plus transmissible
00:52:21 que les autres sous-variants de la même famille,
00:52:23 mais sans pour autant être
00:52:25 plus dangereux.
00:52:27 Évidemment, cette accélération
00:52:29 de la transmission profite
00:52:31 du fait que
00:52:33 la population a désormais une immunité
00:52:35 peut-être légèrement réduite
00:52:37 parce qu'il y a du temps
00:52:39 qui s'est écoulé depuis les dernières infections
00:52:41 et les dernières vaccinations
00:52:43 et puis que ce variant
00:52:45 a acquis un certain niveau
00:52:47 d'échappement immunitaire, lui permettant
00:52:49 de diffuser. En fait, en permanence,
00:52:51 c'est une course de vitesse
00:52:53 entre le virus qui veut s'imposer
00:52:55 et l'immunité collective
00:52:57 et individuelle qui veut défendre
00:52:59 contre l'infection.
00:53:01 Direction le bassin d'Arcachon,
00:53:03 à présent en Gironde, le banc d'Arguin
00:53:05 est très prisé des touristes l'été,
00:53:07 notamment des bateaux.
00:53:09 Le cadre est idyllique pour naviguer
00:53:11 en famille ou entre amis. Mais vous allez le voir,
00:53:13 de nombreuses infractions sont relevées
00:53:15 chaque année par les forces de l'ordre.
00:53:17 Alors la brigade nautique d'Arcachon
00:53:19 est là pour veiller sur les vacanciers.
00:53:21 Kylian Salé.
00:53:23 Alors qu'ils surveillent le large,
00:53:25 les gendarmes aperçoivent un bateau en infraction.
00:53:27 Paul et ses amis naviguent trop vite.
00:53:29 Ils sont arrêtés par l'adjudant
00:53:31 tiré au bout.
00:53:33 Vous étiez là, là on est à 50 mètres du banc.
00:53:35 Si vous avez votre permis, vous savez que dans les 300 mètres,
00:53:37 on fait du 5 nœuds.
00:53:39 Là vous arrivez comme une balle,
00:53:41 du large, vous ne vous posez même pas la question
00:53:43 de ralentir. Vous êtes à plus de 20 nœuds là.
00:53:45 20 nœuds, soit 15 au-dessus
00:53:47 de la limite autorisée.
00:53:49 Le conducteur du bateau est donc verbalisé.
00:53:51 J'assume ma bêtise et puis,
00:53:53 tout simplement.
00:53:55 Sur le banc d'Arguin en ce mois d'août,
00:53:57 300 navires ont jeté l'encre
00:53:59 et les gendarmes ont de plus en plus de travail.
00:54:01 On a des actions de répression,
00:54:03 des contrôles,
00:54:05 avec des infractions
00:54:07 relevées à des plaisanciers
00:54:09 qui ignorent, voire pour certains,
00:54:11 méprisent totalement
00:54:13 les règles élémentaires de sécurité.
00:54:15 Chaque été en moyenne,
00:54:17 10 gendarmes se relaient sur leur jet-ski.
00:54:19 Ils dressent à eux seuls
00:54:21 plus d'une centaine d'infractions par mois.
00:54:23 La saga entre le PSG
00:54:25 et Kylian Mbappé se poursuit.
00:54:27 L'attaquant arrive à la porte.
00:54:29 L'attaquant a réitéré son envie
00:54:31 d'aller au bout de son contrat
00:54:33 qui expire à l'été 2024.
00:54:35 De son côté, le Paris Saint-Germain
00:54:37 joue la carte de l'émotion
00:54:39 et stipule qu'un départ libre du joueur
00:54:41 mettrait à mal ses finances.
00:54:43 L'entraîneur du PSG,
00:54:45 Luis Enrique,
00:54:47 espère encore un accord entre le club et sa star.
00:54:49 Concernant le dossier Mbappé,
00:54:51 c'est un thème déjà rencontré
00:54:53 par le passé.
00:54:55 Une solution avait été trouvée
00:54:57 entre le club et le joueur
00:54:59 avant mon arrivée.
00:55:01 J'espère que ça arrivera de nouveau,
00:55:07 que le club et le joueur
00:55:09 trouveront un accord.
00:55:11 Mais le président a rappelé
00:55:15 la philosophie du club.
00:55:17 Le club est au-dessus des joueurs,
00:55:19 de l'entraîneur, du directeur sportif
00:55:21 et je partage cette vision à 100%.
00:55:23 - Voilà pour l'essentiel de l'actualité.
00:55:25 Je vous retrouve à 17h pour un prochain point.
00:55:27 Tout de suite, la suite de 120 minutes info.
00:55:29 - Merci beaucoup Isabelle.
00:55:31 120 minutes info en direct
00:55:33 sur CNews. Merci de nous rejoindre.
00:55:35 On va parler de la dissolution
00:55:37 du collectif des soulèvements de la terre
00:55:39 à présent, suspendu
00:55:41 par le Conseil d'Etat.
00:55:43 La décision est tombée en début d'après-midi.
00:55:45 On va parler avec Sandra Buisson
00:55:47 du service police-justice de CNews
00:55:49 qui nous rejoint en plateau.
00:55:51 Sandra, le collectif
00:55:53 est connu pour avoir organisé
00:55:55 les manifestations autour du chantier
00:55:57 des méga-bassines de Sainte-Soline
00:55:59 dans les Deux-Sèvres. Pour rappel,
00:56:01 le gouvernement avait annoncé
00:56:03 sa dissolution le 21 juin dernier.
00:56:05 - Oui, et le Conseil d'Etat
00:56:07 statuait en référé en urgence
00:56:09 et il suspend la dissolution
00:56:11 des soulèvements de la terre. D'abord,
00:56:13 parce que cette dissolution porte atteinte
00:56:15 à la liberté d'association.
00:56:17 Donc il fallait statuer en urgence.
00:56:19 Et deux, parce que dans le dossier et à l'audience,
00:56:21 le ministère de l'Intérieur n'a pas apporté
00:56:23 d'éléments suffisants pour prouver
00:56:25 que cette dissolution remplit
00:56:27 les conditions légales du Code de la sécurité intérieure.
00:56:29 En clair, le dossier
00:56:31 n'est pas assez solide
00:56:33 juridiquement en l'Etat.
00:56:35 C'est ce qu'estime le Conseil d'Etat.
00:56:37 Le Conseil d'Etat qui explique, je cite,
00:56:39 qu'il n'est pas possible de considérer
00:56:41 que les soulèvements de la terre cautionnent
00:56:43 des agissements violents sur des personnes.
00:56:45 Quant aux atteintes aux biens,
00:56:47 les soulèvements de la terre ont bien appelé
00:56:49 à la désobéissance civile,
00:56:51 à désarmer les dispositifs portant
00:56:53 atteinte à l'environnement.
00:56:55 Mais les dégradations ont au final été
00:56:57 peu nombreuses. C'est ce que relève
00:56:59 le Conseil d'Etat, qui estime
00:57:01 qu'on ne peut pas en conclure une provocation
00:57:03 à des actes troublants
00:57:05 gravement l'ordre public.
00:57:07 Alors cette suspension de dissolution,
00:57:09 c'est une décision, on l'a dit,
00:57:11 rendue en urgence. Ça ne présuge pas
00:57:13 de la décision définitive
00:57:15 qui, elle, sera rendue
00:57:17 dans plusieurs semaines, normalement à l'automne.
00:57:19 C'est ce qu'indique le Conseil d'Etat.
00:57:21 Ça ne préjuge pas de la décision définitive
00:57:23 sur le fond de l'affaire, en réalité.
00:57:25 Mathieu, on en parlait en début de semaine
00:57:27 sur ce plateau, et tout le monde
00:57:29 semblait d'accord pour dire que ce recours n'avait aucune chance
00:57:31 d'aboutir. Oui, tout à fait.
00:57:33 Mais après, je pense que ce qu'il faut bien
00:57:35 avoir en tête aussi, c'est que le gouvernement
00:57:37 a fait une loi récemment sur la
00:57:39 confiance en l'institution judiciaire.
00:57:41 Parce qu'il y a un vrai problème aujourd'hui en France,
00:57:43 c'est que 45% des Français ont confiance
00:57:45 à la justice. Et quand on voit ce type
00:57:47 de décision, parce que quand on regarde
00:57:49 les images des soulèvements de la terre, quand les Français
00:57:51 regardent les images des soulèvements de la terre, ils se disent
00:57:53 que ces personnes-là agissent au nom de
00:57:55 l'écoterrorisme, alimentent la
00:57:57 crise d'évocation dans le milieu agricole, sachant
00:57:59 qu'on a un problème de renouvellement des générations.
00:58:01 Et ils se disent que ça devrait être
00:58:03 légitime de pouvoir les... à tort ou
00:58:05 à raison, juridiquement, mais ils se disent
00:58:07 philosophiquement que ce serait légitime de pouvoir avoir
00:58:09 une dissolution des soulèvements de la terre.
00:58:11 Ce type de décision du Conseil d'Etat, même si
00:58:13 on comprend les raisons juridiques, ne participe
00:58:15 pas à alimenter la confiance entre les Français
00:58:17 et la justice. - Sandra ? - Au-delà aussi des
00:58:19 raisons juridiques, il faut garder à l'esprit
00:58:21 que cette manifestation anti-bassines,
00:58:23 elle avait été menée à l'appel
00:58:25 de plusieurs organisations.
00:58:27 Il n'y avait pas seulement les soulèvements de la terre, il y avait par exemple
00:58:29 la Confédération paysanne. Donc c'est ce qui fait dire
00:58:31 à cette association des
00:58:33 soulèvements de la terre, à ce moment-là,
00:58:35 il faut dissoudre aussi la Confédération
00:58:37 paysanne et tous ceux qui ont appelé à venir manifester.
00:58:39 Donc c'est un autre argument qui,
00:58:41 lui, est avancé de la part des
00:58:43 défenseurs des soulèvements de la terre.
00:58:45 - Alors réaction de Sandrine
00:58:47 Rousseau sur X qui félicite
00:58:49 donc les soulèvements
00:58:51 de la terre de cette
00:58:53 décision. Extraordinaire nouvelle, bravo
00:58:55 les soulèvements de la terre, honte
00:58:57 au gouvernement. Autre réaction de
00:58:59 Jean-Luc Mélenchon qui s'en prend
00:59:01 à la majorité, lui aussi en disant
00:59:03 que la Macronie a voulu
00:59:05 violer la loi. Donc la Macronie et l'arc
00:59:07 républicain ont voulu violer la loi en interdisant
00:59:09 une ligue d'associations citoyennes,
00:59:11 une idée avance en France,
00:59:13 la légitimité de la désobéissance
00:59:15 civique fait son chemin.
00:59:17 Nathan Devers,
00:59:19 des réactions pas très étonnantes du
00:59:21 côté de Jean-Luc Mélenchon
00:59:23 et de Sandrine Rousseau. - Oui, alors
00:59:25 moi c'est pas du tout, ni pour
00:59:27 faire ma propre publicité, ni pour me
00:59:29 dire que je suis un devin parce que je ne le suis pas,
00:59:31 mais j'avais dit que,
00:59:33 je pourrais plus vous dire la date exacte, mais sur
00:59:35 ce plateau, enfin sur ce news, je me souviens très
00:59:37 bien avoir dit que je pensais que la
00:59:39 dissolution des soulèvements de la terre posait beaucoup
00:59:41 de problèmes juridiques et qu'il y aurait des failles.
00:59:43 Je l'ai dit non pas parce que je suis un devin,
00:59:45 mais parce que je remarque que
00:59:47 depuis un certain temps, le
00:59:49 ministère de l'Intérieur prend beaucoup
00:59:51 de décisions liberticides,
00:59:53 de dissolution, etc. et
00:59:55 qui se heurtent très souvent
00:59:57 face au mur, qui se heurtent au mur
00:59:59 du droit. Et donc le Conseil d'État
01:00:01 a vraiment à de
01:00:03 nombreuses reprises ces derniers temps, a retoqué
01:00:05 des décisions qui émanaient
01:00:07 du ministère de l'Intérieur en expliquant
01:00:09 que ce n'était pas conforme au principe de l'état de droit.
01:00:11 J'ai l'impression qu'on peut en déduire
01:00:13 deux choses. Premièrement,
01:00:15 que sans doute, il y a de la part du
01:00:17 ministère de l'Intérieur une logique un peu de communication.
01:00:19 Ça veut dire qu'ils veulent agir vite
01:00:21 pour pouvoir susciter du débat
01:00:23 et qu'ils ne prennent pas nécessairement le temps de
01:00:25 voir dans le détail comment les choses
01:00:27 s'agencent. La meilleure exemple...
01:00:29 Si c'est le cas, pour le coup, c'est un peu étonnant,
01:00:31 dans le sens où c'est prendre de gros risques.
01:00:33 Là, c'est plutôt un coup dur pour le ministère de l'Intérieur.
01:00:35 Regardez cet exemple intéressant
01:00:37 qui s'est passé il y a un an.
01:00:39 L'expulsion de l'imam Iqusen,
01:00:41 qui avait été n'importe quoi.
01:00:43 À la fin, ils avaient eu gain de cause sur le plan juridique,
01:00:45 mais ça avait été absolument n'importe quoi. Il était parti, etc.
01:00:47 Et on voyait bien que là, on était dans une logique
01:00:49 de pure communication qui s'était retournée contre eux-mêmes.
01:00:51 Mais ça, à la limite, ce n'est pas grave.
01:00:53 Ça veut dire que ça n'a pas servi de leçon au ministre de l'Intérieur.
01:00:55 Oui, mais ça, à la limite, ce n'est pas grave.
01:00:57 Tous les politiques font de la communication. Ce que je trouve plus grave,
01:00:59 c'est le rapport aux libertés.
01:01:01 Ça veut dire, moi, encore une fois, je ne me pose même pas la question
01:01:03 est-ce qu'on aime ou pas les soulèvements de la terre ?
01:01:05 Ce n'est pas le sujet. Moi, je n'ai pas mis les uns des accords avec eux.
01:01:07 Ce n'est même pas la question que je me pose.
01:01:09 Mais est-ce qu'un désaccord politique
01:01:11 doit prendre la forme d'une volonté d'interdire ?
01:01:13 Je pense que ce n'est pas la culture républicaine.
01:01:15 Et qu'on peut exprimer des désaccords
01:01:17 comme vous l'avez fait
01:01:19 par rapport à ce que font les soulèvements de la terre,
01:01:21 par rapport à leur vision de l'écologie,
01:01:23 par rapport à leur vision de la République,
01:01:25 sans avoir envie de faire taire et d'interdire.
01:01:27 Donc là, si vous voulez, premièrement, un glissement liberticide,
01:01:29 et deuxièmement, à mon avis,
01:01:31 quelque chose de totalement contre-productif,
01:01:33 pour rester dans la métaphore médicale,
01:01:35 c'est la politique du thermomètre cassé.
01:01:37 Vous avez la fièvre et un médecin qui vient vous dire
01:01:39 "on casse le thermomètre et vous n'aurez plus la fièvre".
01:01:41 Non, ce n'est pas parce qu'on casse les thermomètres
01:01:43 et qu'on dissout des associations
01:01:45 que ça change quoi que ce soit dans les idées.
01:01:47 Et puis, juste dernière chose, je finirai là-dessus,
01:01:49 dans le rapport aux écologistes, par exemple,
01:01:51 ce concept d'éco-terrorisme, moi, je le trouve très grave.
01:01:53 Qu'on puisse dire qu'il y a des écolos
01:01:55 qui ont des actions violentes, que ces actions violentes
01:01:57 sont condamnables, mais qu'on agite une peur.
01:01:59 On se souvient tous de ce que ça a été
01:02:01 avec le terrorisme en France, le Bataclan,
01:02:03 Charlie Hebdo, l'attentat de Nice, etc.
01:02:05 Qu'on mette sur le même plan un seul instant
01:02:07 le terrorisme islamiste, par exemple,
01:02:09 avec des gens dont l'action politique
01:02:11 est contestable,
01:02:13 est violente et doit être critiquée,
01:02:15 ça, ça me paraît aussi profondément critiquable.
01:02:17 Alors là où on peut s'interroger tout de même,
01:02:19 là où il peut y avoir débat,
01:02:21 c'est qu'on nous dit que le gouvernement
01:02:23 n'avait pas apporté la preuve que le collectif
01:02:25 écologiste cautionne
01:02:27 des agissements violents envers
01:02:29 des personnes, Philippe Devel.
01:02:31 On a la preuve, en revanche, qu'ils ne les ont pas condamnées.
01:02:33 Ça, c'est sûr et certain.
01:02:35 Est-ce que ce n'est pas un peu la même chose ?
01:02:37 À mon avis, le ministère de l'Intérieur
01:02:39 a des avocats, le dossier n'a pas été assez
01:02:41 travaillé. Alors du côté du ministère
01:02:43 de l'Intérieur, là, effectivement, c'est sûr.
01:02:45 Je rejoins l'observation de
01:02:47 Nathan, qui est pertinente, parce que
01:02:49 de dire "éco-terrorisme",
01:02:51 c'est disproportionné.
01:02:53 Quand on connaît les affaires de terrorisme,
01:02:55 et moi, à titre professionnel, j'ai eu trois
01:02:57 attentats de victimes d'attentats
01:02:59 islamistes, ça n'a rien à voir.
01:03:01 Il s'agit évidemment,
01:03:03 je ne vais pas faire l'apologie des soulevéments de la terre,
01:03:05 mais cette décision
01:03:07 est un véritable camouflet
01:03:09 contre le gouvernement, et surtout contre
01:03:11 Gérald Darmanin, qui,
01:03:13 à mon avis, a manqué de prudence
01:03:15 ou d'habileté pour
01:03:17 peut-être faire traîner et étoffer
01:03:19 son dossier. Et
01:03:21 ils sont partis un peu dans la
01:03:23 communication et la précipitation, ce qui est
01:03:25 une marque assez
01:03:27 commune de ce gouvernement.
01:03:29 Donc, quelque part, juridiquement,
01:03:31 il faut connaître les
01:03:33 fondamentaux
01:03:35 de la décision, du raisonnement juridique,
01:03:37 mais si le Conseil d'État a décidé
01:03:39 qu'on ne pouvait pas le dissoudre
01:03:41 en l'État, il y a certainement
01:03:43 une page juridique. Mais en revanche, le
01:03:45 Conseil d'État n'hésite pas
01:03:47 parfois à aller à contresens de ce que
01:03:49 veulent les Français, par exemple,
01:03:51 pour autoriser
01:03:53 le burkini sur la plage
01:03:55 de Mandeleux.
01:03:57 Donc, il y a aussi ce rapport
01:03:59 de force entre la justice
01:04:01 et l'exécutif, et on peut aussi
01:04:03 constater une forme de gouvernement des juges.
01:04:05 Dans le reste de l'actualité, les suites de l'affaire
01:04:07 des policiers du Raid à Marseille, après
01:04:09 la mort de Mohamed lors des violences
01:04:11 urbaines dans la nuit du 1er au
01:04:13 2 juillet, ils ont été
01:04:15 mis en examen et placés sous contrôle
01:04:17 judiciaire, une décision condamnée
01:04:19 en partie par le syndicat de police Allianz.
01:04:21 Tous les détails, les derniers éléments
01:04:23 avec ce sujet signé Aminata
01:04:25 Dem et Célia Judat.
01:04:27 Après 48 heures de garde à vue,
01:04:29 la mise en examen des trois policiers
01:04:31 est actée. Tous ressortent
01:04:33 libres, mais sous contrôle judiciaire
01:04:35 et avec quelques restrictions.
01:04:37 Il n'y a pas de contrainte particulière si ce n'est de ne pouvoir participer
01:04:39 à des événements tels que
01:04:41 les émeutes, les violences urbaines ou encore
01:04:43 les événements publics. Des interdictions
01:04:45 que condamne le syndicat Allianz présent
01:04:47 au tribunal. Je n'ai pas de problème avec la mise
01:04:49 en examen, pas du tout.
01:04:51 On a un problème avec
01:04:53 les mesures de privation de liberté
01:04:55 de nos collègues, qui sont
01:04:57 encore une fois garants de la République.
01:04:59 De son côté, l'avocat de la
01:05:01 famille de Mohamed Bendris évoque
01:05:03 de possibles poursuites vers la cour d'assises
01:05:05 ou la cour criminelle et rappelle
01:05:07 que pour la famille de la victime, la place
01:05:09 des policiers du Raid n'est pas dans la rue.
01:05:11 Il y a une autre responsabilité à part
01:05:13 la responsabilité pénale individuelle
01:05:15 de ces policiers. Placer
01:05:17 des policiers du Raid
01:05:19 dans la rue, en pleine
01:05:21 violence urbaine, nous semble
01:05:23 et semble à Madame Zerouki
01:05:25 regrettable et peut-être que cela a contribué
01:05:27 au décès de Mohamed Bendris
01:05:29 parce que c'est une police d'élite
01:05:31 qui n'est pas formée
01:05:33 au maintien de l'ordre et qui n'aurait jamais dû
01:05:35 être envoyée dans les rues de Marseille.
01:05:37 La compagne de la victime, elle, s'est dit
01:05:39 je cite "soulagée d'apprendre l'identification
01:05:41 des auteurs" mais sollicite la
01:05:43 "requalification immédiate des faits en homicide
01:05:45 volontaire" compte tenu du double
01:05:47 tir dont son mari Mohamed Bendris
01:05:49 a été victime. Toujours présumé
01:05:51 innocent, les trois policiers du Raid sont
01:05:53 mis en examen pour violence avec arme
01:05:55 ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
01:05:57 Avec nous pour en parler,
01:05:59 Gaël James, bonjour
01:06:01 du secrétaire général du
01:06:03 syndicat de police Synergie Officier.
01:06:05 Gaël James, un mot
01:06:07 pour commencer sur la décision du
01:06:09 parquet de Marseille. Elle est conforme
01:06:11 à ce que vous attendiez, on en parlait
01:06:13 notamment sur ce plateau.
01:06:15 Le fait
01:06:17 qu'effectivement vous ne souhaitiez pas qu'il y ait
01:06:19 de détention provisoire
01:06:21 pour ces trois policiers,
01:06:23 c'était la crainte de certains de vos collègues
01:06:25 comme dans l'affaire Hedy notamment.
01:06:27 Oui, tout à fait. Alors il y a
01:06:29 une forme de soulagement effectivement
01:06:31 d'une part parce que nos collègues ne sont pas
01:06:33 en détention provisoire. En revanche,
01:06:35 certes ils sont mis en examen.
01:06:37 Ce qui nous dérange un petit peu,
01:06:39 c'est cette privation de liberté,
01:06:41 c'est-à-dire de ne pas pouvoir exercer
01:06:43 leur métier pleinement
01:06:45 lors de violences urbaines ou de grands événements
01:06:47 et ça c'est un petit peu préjudiciable
01:06:49 aux policiers. Oui, donc c'était effectivement
01:06:51 l'objet de ma précédente question, c'est-à-dire que
01:06:53 vous êtes d'accord avec vos
01:06:55 collègues du syndicat de police alternative
01:06:57 sur ce point ? Du syndicat Alliance.
01:06:59 Du syndicat Alliance, pardon. Oui, tout à fait. Oui, oui, absolument.
01:07:01 On corrobore tout à fait
01:07:03 ce qu'a dit mon collègue
01:07:05 dans votre reportage.
01:07:07 Nous ne sommes pas satisfaits du
01:07:09 contrôle judiciaire, mais en revanche,
01:07:11 il y a du soulagement quant à la détention provisoire.
01:07:13 Comment est-ce qu'on
01:07:15 justifie l'absence de détention
01:07:17 provisoire dans ce cas-là, dans le cas
01:07:19 de ces policiers ? Il y a eu un mort,
01:07:21 il faut le rappeler, et la détention,
01:07:23 en revanche, de celui qui est soupçonné d'avoir
01:07:25 roué de coups Eddy. Est-ce que
01:07:27 c'était un sujet
01:07:29 sur lequel les policiers s'interrogent
01:07:31 aujourd'hui ? Alors, effectivement, on a l'impression
01:07:33 que c'est un petit peu deux poids, deux mesures.
01:07:35 Est-ce que les magistrats font
01:07:37 attention de ne pas attiser le feu, si vous
01:07:39 voulez, d'un côté, du
01:07:41 côté des policiers, du côté des mises
01:07:43 en cause ? Donc,
01:07:45 on a du mal à comprendre certaines décisions judiciaires.
01:07:47 Effectivement, tout à fait.
01:07:49 Mathieu Hoque ? Tout à fait,
01:07:51 d'autant plus que le RAID, ça paraît
01:07:53 bizarre aujourd'hui qu'on les sanctionne, parce que
01:07:55 de toute façon, il faut quand même se rappeler que le RAID,
01:07:57 c'est une unité
01:07:59 de forces spéciales qui ont plutôt
01:08:01 vocation à intervenir face à des
01:08:03 forcenés, des personnes qui sont retranchées
01:08:05 et qui n'ont pas vraiment vocation à faire
01:08:07 du maintien de l'ordre. Là, il faut bien rappeler
01:08:09 que vos collègues du RAID avaient été
01:08:11 appelés en renfort par rapport
01:08:13 à la situation très tendue dans les émeutes
01:08:15 et que malgré, éventuellement,
01:08:17 une non-intervention du RAID, on n'aurait peut-être pas
01:08:19 réussi avec juste la police
01:08:21 classique de pouvoir
01:08:23 maintenir ces émeutes-là, un peu comme ça fut
01:08:25 le cas aussi dans les Outre-mer
01:08:27 il y a moins d'un an. Donc là-dessus, il faut
01:08:29 aussi les rappeler. Et moi, je pense
01:08:31 que de toute façon, sans
01:08:33 le RAID, on n'est pas sûr qu'on aurait
01:08:35 véritablement reconquis
01:08:37 le territoire qui ont été perdus lors des émeutes.
01:08:39 Et puis ensuite, il faut se
01:08:41 dire aussi toujours la même chose, c'est que
01:08:43 on trouve souvent des circonstances atténuantes
01:08:45 aux délinquants, lorsque,
01:08:47 et les policiers le rappellent, on a l'impression de trouver
01:08:49 des circonstances aggravantes lorsqu'ils font leur
01:08:51 travail, comme ce fut le cas de vos collègues du RAID.
01:08:53 Vous dites que sans les policiers du RAID,
01:08:55 on n'est pas sûr qu'on aurait pu
01:08:57 effectivement reprendre le contrôle
01:08:59 des territoires. On n'est pas sûr, mais
01:09:01 en même temps, on n'en sait rien. Et c'est aussi
01:09:03 ce que condamne la famille de la victime
01:09:05 qui condamne l'utilisation
01:09:07 des unités d'élite du RAID
01:09:09 dans le cadre des violences urbaines. On parle
01:09:11 du RAID, ça peut également être la
01:09:13 même chose pour le GIGN et
01:09:15 la BRI qui ont été utilisées
01:09:17 lors de ces émeutes.
01:09:19 La famille
01:09:21 dit qu'ils ne sont pas formés pour ça.
01:09:23 C'est leur avocat qui dit ça, on l'a vu
01:09:25 dans le sujet, et que leur place n'est pas
01:09:27 là. Que pouvez-vous leur répondre, Gaëlle James ?
01:09:29 C'est ce que je disais sur votre
01:09:31 plateau hier, c'est-à-dire que les collègues
01:09:33 du RAID ou même de la BRI,
01:09:35 ce ne sont pas des policiers
01:09:37 qui sortent d'école, c'est-à-dire que ce sont des
01:09:39 policiers aguerris
01:09:41 qui ont déjà une certaine expérience
01:09:43 du terrain, même dans des situations difficiles.
01:09:45 Du terrain, mais pas de ce terrain-là ?
01:09:47 Ils peuvent...
01:09:49 Quand je dis de situations difficiles, c'est-à-dire
01:09:51 qu'ils peuvent gérer leur stress
01:09:53 pour affronter ce genre
01:09:55 de situation. Donc pour moi,
01:09:57 il n'est pas dangereux et il n'est pas inconcevable
01:09:59 d'employer
01:10:01 ces unités d'élite lors des émeutes.
01:10:03 Et comme l'a très bien dit
01:10:05 monsieur, moi j'ai eu
01:10:07 encore les collègues du RAID au téléphone
01:10:09 tout à l'heure, c'était
01:10:11 la guerre urbaine. C'est-à-dire
01:10:13 que c'était un véritable
01:10:15 chaos. Je pense qu'on n'imagine pas la
01:10:17 situation à ce moment-là quand les policiers
01:10:19 du RAID interviennent. C'était
01:10:21 complètement un climat insurrectionnel
01:10:23 pour ne pas dire plus.
01:10:25 Donc si les autorités ont fait appel à ces
01:10:27 unités d'élite, c'est que les autres
01:10:29 services étaient peut-être
01:10:31 débordés à ce moment-là et qu'il fallait du renfort
01:10:33 pour rétablir l'ordre. Parce que
01:10:35 encore une fois, je vous rappelle, c'était les instructions.
01:10:37 Nathan Devers ?
01:10:39 Oui, alors moi je n'ai pas de compétence
01:10:41 dans la question précise des forces de l'ordre
01:10:43 et du maintien de l'ordre, est-ce qu'il fallait que
01:10:45 ce soit le RAID ou pas, mais j'ai écouté avec intérêt
01:10:47 ce que vous avez dit. En revanche, j'aurais une remarque
01:10:49 à faire sur la question, vous avez dit à moi, à mon avis
01:10:51 important tout à l'heure, c'est le pas de deux poids, deux mesures.
01:10:53 Et je pense que c'est en effet très important.
01:10:55 C'est pour ça que je suis parfois un peu mal à l'aise
01:10:57 face à la manière dont ce débat est positionné.
01:10:59 Parce que je trouve qu'on est tiraillé
01:11:01 entre deux types de discours
01:11:03 qui font chacun un deux poids, deux mesures.
01:11:05 Je m'explique. D'un côté, vous avez
01:11:07 une partie de la gauche qui
01:11:09 rappelle que les détentions,
01:11:11 les suspensions,
01:11:13 les privations de liberté sont problématiques.
01:11:15 Que par exemple, la détention provisoire
01:11:17 est problématique. Il y a une partie de la gauche
01:11:19 qui rappelle ça à juste titre
01:11:21 quand il s'agit de délinquants, etc.
01:11:23 Mais quand il s'agit de policiers,
01:11:25 alors là, ils sont super contents
01:11:27 qu'il y ait de la détention provisoire pour les policiers.
01:11:29 Il y a une forme de deux poids, deux mesures.
01:11:31 Et il y a une forme de deux poids, deux mesures aussi,
01:11:33 je caricature en disant "gaucher droite", mais on voit très bien ce à quoi
01:11:35 je me réfère, dans un discours aussi
01:11:37 qui existe à droite, consistant, quand il s'agit
01:11:39 d'un délinquant, je dirais classique,
01:11:41 qui n'est pas un policier. Alors là,
01:11:43 à dire qu'il faut le mettre en prison, à dire qu'il faut
01:11:45 être dans la répression, à dire qu'il faut faire de la détention
01:11:47 préventive, alors là, il faut absolument le faire.
01:11:49 Et quand il s'agit d'un policier, par contre, alerté
01:11:51 sur le fait que la détention provisoire
01:11:53 c'est problématique, c'est difficile à vivre, etc.
01:11:55 Mais je pense qu'il ne faut pas avoir de deux poids, deux mesures
01:11:57 ni dans un sens, ni dans l'autre,
01:11:59 que ce soit sur la question des
01:12:01 privations de liberté, moi je trouve
01:12:03 que c'est problématique, ce n'est pas un acte neutre,
01:12:05 et deuxièmement, sur la question évidemment
01:12:07 aussi de la présomption d'innocence.
01:12:09 - Une autre réponse là-dessus Gaëlle James, avant de passer
01:12:11 à un autre sujet. - Alors je ne suis pas là pour faire
01:12:13 de politique, j'entends ce que vous dites,
01:12:15 moi mon combat aujourd'hui, c'est de défendre
01:12:17 les officiers et de défendre
01:12:19 leurs intérêts. Donc quand je parlais
01:12:21 de deux poids, deux mesures, je ne me focalisais
01:12:23 pas, soit sur la droite, soit sur la gauche.
01:12:25 Certains magistrats
01:12:27 peut-être sont plus durs avec les policiers
01:12:29 ou un peu moins durs avec les voyous.
01:12:31 Ça fait bien 30 ans qu'on demande
01:12:33 que la réponse pénale soit adaptée,
01:12:35 en tout cas s'agissant des violences contre les forces de l'ordre.
01:12:37 C'est ce parallélisme-là
01:12:39 que j'évoquais juste avant
01:12:41 et je trouve que parfois
01:12:43 il y a plus de clémence
01:12:45 vis-à-vis des voyous
01:12:47 par rapport aux policiers.
01:12:49 - Merci beaucoup Gaëlle James d'avoir été avec nous.
01:12:51 Je rappelle que vous êtes secrétaire générale
01:12:53 du syndicat de police Synergie
01:12:55 Officier. Dans l'actualité également,
01:12:57 un médecin octogénaire a été
01:12:59 violemment agressé lors d'une visite à domicile
01:13:01 à Nice. Il a été sauvagement
01:13:03 frappé mercredi alors qu'il contrôlait
01:13:05 l'arrêt maladie d'un salarié.
01:13:07 Il s'agit du docteur Jean-Yves Olivier
01:13:09 qui est avec nous cet après-midi.
01:13:11 Bonjour docteur.
01:13:13 Merci de prendre le temps
01:13:15 de nous parler cet après-midi
01:13:17 sur CNews entre
01:13:19 deux consultations. Alors racontez-nous
01:13:21 exactement ce qui s'est passé docteur.
01:13:23 - Bonjour.
01:13:25 Je me suis rendu auprès
01:13:27 de cette personne que je ne connaissais pas
01:13:29 mercredi après-midi
01:13:31 et donc
01:13:33 il s'est trouvé
01:13:35 qu'il était très mal reçu
01:13:37 je crois qu'on a été coupé, non ?
01:13:39 - Alors nous on vous entend mais effectivement il y a des petits soucis
01:13:41 avec l'image mais là pour le moment, là c'est revenu.
01:13:43 On vous écoute. - Donc je continue.
01:13:45 J'ai donc contacté cette personne
01:13:47 à son domicile qui m'a
01:13:49 très mal reçu tout de suite en
01:13:51 me traitant de
01:13:53 malhonnête, de voleur
01:13:55 ou de mafieux
01:13:57 je crois, moi et puis
01:13:59 son employeur. Alors je lui ai expliqué que moi je ne
01:14:01 connaissais pas son employeur, que je n'avais rien à voir avec lui
01:14:03 et que c'était simplement là pour
01:14:05 une mission de contrôle
01:14:07 de son arrêt de travail. Donc je
01:14:09 lui ai demandé de m'expliquer les motifs
01:14:11 il m'a expliqué qu'il était en
01:14:13 guerre
01:14:15 avec son patron,
01:14:17 c'est le moins qu'on puisse dire, donc
01:14:19 qu'il était très contrarié contre son patron pour
01:14:21 des raisons qui m'échappent d'organisation de son
01:14:23 entreprise je suppose et
01:14:25 donc il en était
01:14:27 déprimé et qu'il prenait des antidépresseurs.
01:14:29 Donc je lui ai expliqué qu'il n'avait pas l'air
01:14:31 tellement déprimé, il était plutôt en colère
01:14:33 et que ce n'était pas un motif
01:14:35 d'arrêt de travail et que je ne
01:14:37 pouvais pas cautionner son arrêt de travail.
01:14:39 Sur ce, je lui ai demandé de bien me voir signer
01:14:41 la scie, la feuille
01:14:43 comme quoi je l'avais bien consulté
01:14:45 à ce moment là il m'a arraché la feuille des mains
01:14:47 et puis il m'a directement
01:14:49 envoyé un coup de poing dans la figure
01:14:51 en m'insultant et
01:14:53 il m'a roué deux coups
01:14:55 Dieu merci, je n'étais pas rentré chez lui, il avait
01:14:57 refusé de me faire rentrer chez lui, j'étais sur son
01:14:59 palier et nous étions en rez-de-chaussée.
01:15:01 Donc j'ai pu m'enfuir comme j'ai pu
01:15:03 tout en recevant des coups
01:15:05 parce qu'il me poursuivait. Arrivé
01:15:07 dans la rue, il y avait
01:15:09 plusieurs passants, donc un des passants était
01:15:11 assez costaud
01:15:13 il s'est interposé et je crois
01:15:15 qu'il m'a sauvé la vie parce que ce
01:15:17 forcené cherchait à
01:15:19 m'assommer manifestement. Si j'étais
01:15:21 tombé, il m'aurait achevé.
01:15:23 Ce qui fait que Dieu merci
01:15:25 cette personne courageuse s'est
01:15:27 interposée. Comme il était assez costaud,
01:15:29 l'agresseur a cessé de
01:15:31 m'agresser, enfin il n'a plus pu m'agresser
01:15:33 moi j'ai pu m'éloigner
01:15:35 et le
01:15:37 passant a appelé la police qui est
01:15:39 arrivée dans quelques minutes d'ailleurs, très rapidement
01:15:41 et ont appréhendé
01:15:43 le forcené qui je crois
01:15:45 est encore en garde à vue
01:15:47 actuellement. Donc après je me suis
01:15:49 dirigé vers les urgences
01:15:51 qui m'ont fait des points au visage
01:15:53 et puis des pansements un petit peu à droite et à gauche.
01:15:55 Vous étiez au commissariat
01:15:57 tout à l'heure docteur, vous
01:15:59 avez déposé plainte, que vous a dit la
01:16:01 police ?
01:16:03 Ah ben la police
01:16:05 elle m'a rien dit de particulier
01:16:07 ils m'ont demandé de raconter
01:16:09 ces événements et puis
01:16:11 ils ont pris note et
01:16:13 la plainte
01:16:15 est en cours actuellement
01:16:17 auprès du juge je pense.
01:16:19 Vous avez eu 7 points de suture au visage, c'est ça ?
01:16:21 7 points de suture au visage
01:16:23 et puis une grosse plaie
01:16:25 de 5 ou 6 centimètres à la main
01:16:27 gauche et puis des contusions
01:16:29 un peu partout, enfin ça c'est pas
01:16:31 trop grave, j'ai pu reprendre
01:16:33 mes consultations ce matin
01:16:35 malgré ces contusions parce que
01:16:37 mes patients m'attendaient et je voulais
01:16:39 pas les décevoir.
01:16:41 On imagine que vous avez eu très peur quand même.
01:16:43 Moi j'ai été
01:16:45 très effrayé, je voyais ma dernière
01:16:47 heure arriver parce que c'était vraiment un
01:16:49 forcené, il était dans une rage
01:16:51 totalement inexpliquée parce que moi
01:16:53 je lui ai rien fait à part constater
01:16:55 que son arrêt n'était pas valable.
01:16:57 Merci beaucoup
01:16:59 docteur pour ce
01:17:01 témoignage du docteur Jean-Yves
01:17:03 Olivier à Nice agressé
01:17:05 par un patient
01:17:07 on parle souvent de policiers
01:17:09 agressés, la police qui représente l'autorité
01:17:11 ça ne date malheureusement pas d'hier, aujourd'hui on
01:17:13 agresse des médecins, on agresse des
01:17:15 pompiers et malheureusement
01:17:17 les effets divers se multiplient
01:17:19 Philippe Develle
01:17:21 Oui c'est inquiétant
01:17:23 parce qu'en fin de compte c'est un refus
01:17:25 d'une société, je dirais même plus
01:17:27 c'est presque un refus de civilisation
01:17:29 parce qu'un médecin il est là pour soigner, il est là pour traiter
01:17:31 les pompiers sont là pour sauver
01:17:33 alors après on va étendre ça à la police
01:17:35 les policiers sont
01:17:37 violents etc. Mais bon je pense
01:17:39 qu'il y a une hostilité à tout ce qui marque l'autorité
01:17:41 ce qui marque l'Etat
01:17:43 ce qui marque... Pourquoi un médecin marque
01:17:45 l'autorité ? Non l'autorité c'est à dire
01:17:47 qu'il marque
01:17:49 déjà le docteur, c'est quelqu'un qui a fait des études
01:17:51 pour soigner les gens, c'est quelqu'un
01:17:53 qui a quand même reconnu
01:17:55 pour donner, pour diguer des soins
01:17:57 Non ce que je remarque
01:17:59 c'est que cette personne justement qui est en arrêt
01:18:01 maladie, elle est plutôt en forme
01:18:03 pour
01:18:05 battre et donner des coups
01:18:07 et d'ailleurs il n'y a pas que la police qui doit
01:18:09 s'intéresser à son cas et à la justice mais aussi les services
01:18:11 sociaux parce que là je pense que
01:18:13 il y a à mon avis une violation
01:18:15 de l'état de quelqu'un qui est
01:18:17 en arrêt maladie. Mathioc ?
01:18:19 Il y a une crise de l'autorité dans le pays
01:18:21 c'est indéniable mais ce qu'on
01:18:23 voit aussi c'est qu'en fait au-delà de
01:18:25 la question de l'autorité c'est que c'est toutes
01:18:27 les personnes qui sont en première ligne
01:18:29 qui sont touchées par la hausse des violences. Et
01:18:31 par exemple ça va être le cas des médecins
01:18:33 des policiers, vous l'avez très justement rappelé, des professeurs
01:18:35 mais aussi des banquiers, des assistants
01:18:37 sociaux, de toutes ces personnes-là qui côtoient
01:18:39 du public au quotidien. Effectivement
01:18:41 nous quand on est sur un plateau ou quand on peut
01:18:43 travailler au siège d'une entreprise
01:18:45 on voit pas toutes ces choses-là.
01:18:47 Donc c'est véritablement les personnes qui sont en première
01:18:49 ligne qui subissent on va dire la hausse
01:18:51 des violences.
01:18:53 Le phénomène d'agression sur les médecins
01:18:55 est extrêmement intéressant
01:18:57 à analyser
01:18:59 parce que évidemment il y a la violence
01:19:01 etc. Mais il y a quelque chose
01:19:03 à mon avis derrière qui est une certaine
01:19:05 représentation clientéliste du médecin.
01:19:07 On voit bien là d'ailleurs le témoignage
01:19:09 du médecin héroïque de Nice
01:19:11 parce que déjà c'était incroyable de le raconter
01:19:13 il avait une forme de sérénité, il racontait les choses avec
01:19:15 presque une forme de recul
01:19:17 ou même parfois il souriait, c'était assez
01:19:19 impressionnant. Mais ce qu'il racontait est très intéressant.
01:19:21 C'est un monsieur, un patient qui lui dit
01:19:23 "vous me mettez un arrêt maladie" alors
01:19:25 qu'il n'y a aucune raison. En face
01:19:27 il a quelqu'un qui est médecin
01:19:29 c'est-à-dire qui est là, qui est
01:19:31 auréolé d'une certaine forme de savoir
01:19:33 qui doit prendre des décisions en fonction
01:19:35 de procédures qui sont guidées par ce savoir
01:19:37 le médecin lui dit non.
01:19:39 Et l'autre, vraiment à ce rapport
01:19:41 qui n'est pas un rapport de patient à médecin
01:19:43 c'est-à-dire on dépend d'une relation
01:19:45 de savoir, mais de client à service.
01:19:47 Et alors ça, c'est quelque chose à mon avis
01:19:49 qui est en train de s'implanter de plus en plus
01:19:51 dans ce que vivent les médecins et qui passe
01:19:53 alors chez les gens violents ça passe par des agressions
01:19:55 mais ça passe même, je veux dire, chez les gens non violents
01:19:57 quand on interroge des médecins généralistes
01:19:59 etc. ou quelle que soit leur profession
01:20:01 ils vous diront qu'aujourd'hui de plus en plus
01:20:03 leurs patients les perçoivent
01:20:05 comme des gens qui sont là pour leur rendre
01:20:07 des services contre de l'argent, ce qui n'est pas
01:20:09 du tout la définition de la médecine dans un état social.
01:20:11 Allez la pause, on revient dans un instant
01:20:13 avec la mauvaise nouvelle de ce mois d'août
01:20:15 la recrudescence de l'épidémie de COVID-19
01:20:17 on en parle dans la suite
01:20:19 de 120 minutes info toujours en direct sur CNews
01:20:21 à tout de suite.
01:20:23 De retour sur CNews pour la suite de 120 minutes info
01:20:27 en direct, ce mois d'août
01:20:29 aura marqué le retour du beau temps
01:20:31 en France, ça on ne va évidemment pas
01:20:33 s'en plaindre, en revanche le mois d'août marque
01:20:35 également la recrudescence
01:20:37 du COVID-19 et non pas le retour
01:20:39 du COVID-19 puisqu'on nous dit que le virus
01:20:41 a toujours été là
01:20:43 et toujours parmi nous
01:20:45 et notamment après les faits de
01:20:47 Bayonne, des contaminations ont été observées
01:20:49 on parle désormais d'Iris, un nouveau
01:20:51 variant d'Omicron
01:20:53 alors qu'en est-il ? Faut-il s'en inquiéter ?
01:20:55 On voit ça avec ce sujet de
01:20:57 Mathieu Deveze et puis nous en parlerons
01:20:59 avec le professeur Christian Bréchot
01:21:01 qui est un virologue et qui est avec nous et qui nous fait le plaisir d'être
01:21:03 autour de la table cet après-midi
01:21:05 Bonjour professeur, on regarde le sujet
01:21:07 et on en parle juste après avec vous.
01:21:09 Nez bouché,
01:21:11 mal de gorge, de tête ou encore
01:21:13 forte fatigue, les symptômes
01:21:15 associés à Iris ne sont pas nouveaux
01:21:17 mais ce variant est davantage transmissible
01:21:19 que les précédents. C'est un variant
01:21:21 de type Omicron
01:21:23 qui a acquis
01:21:25 deux mutations supplémentaires
01:21:27 probablement à l'origine
01:21:29 d'une augmentation de sa transmissibilité
01:21:31 mais pas d'une augmentation de sa virulence.
01:21:33 Néanmoins,
01:21:35 comme avec les sous-variants d'Omicron
01:21:37 précédents, les personnes
01:21:39 très âgées avec comorbidité
01:21:41 immunodéprimée
01:21:43 sont toujours à risque
01:21:45 à l'occasion d'une infection
01:21:47 par cet Omicron
01:21:49 de faire une décompensation de leur maladie
01:21:51 voire une pneumonie grave
01:21:53 les conduisant à l'hôpital.
01:21:55 Selon plusieurs études, parmi les personnes
01:21:57 le plus fragilement contaminées par le coronavirus
01:21:59 35% le sont par Iris.
01:22:01 Et en une semaine, les passages aux urgences
01:22:03 ont augmenté de 56% pour les
01:22:05 enfants de moins de 2 ans,
01:22:07 34% pour les plus de 75 ans.
01:22:09 Ce variant profite notamment d'une baisse
01:22:11 progressive de l'immunité acquise
01:22:13 grâce aux vaccins et aux contaminations.
01:22:15 On ne peut pas écarter qu'une vague
01:22:17 puisse se reproduire
01:22:19 vers le mois d'octobre, c'est pourquoi
01:22:21 les autorités sanitaires
01:22:23 vont analyser l'ensemble de ces données
01:22:25 et faire des recommandations
01:22:27 quant aux mesures de prévention
01:22:29 et à la nécessité
01:22:31 ou non d'un rappel vaccinal
01:22:33 dans des sous-groupes
01:22:35 plus à risque de forme grave de la maladie.
01:22:37 Pour l'instant, les régions les plus touchées
01:22:39 sont les pays de la Loire, la Normandie,
01:22:41 la Bourgogne-Franche-Comté et la Nouvelle-Aquitaine.
01:22:43 Une propagation suffisamment importante
01:22:45 pour que l'OMS place Iris
01:22:47 sur la liste des variants sous surveillance.
01:22:49 Alors, Professeur Bréchot,
01:22:53 encore une fois, merci d'être avec nous.
01:22:55 Faut-il s'inquiéter de ce
01:22:57 nouveau variant Iris ?
01:22:59 C'est son nom.
01:23:01 Il faut toujours commencer par les choses
01:23:03 que je trouve positives.
01:23:05 Comme l'a dit très bien le Dr Mégardan,
01:23:07 ce variant n'a pas
01:23:09 de sévérité accrue.
01:23:11 Ce qu'il faut bien comprendre, c'est qu'on a une série
01:23:13 de variants avec des noms compliqués
01:23:15 qui viennent tous d'un même ancêtre
01:23:17 qu'on appelle Omicron.
01:23:19 Et ça change tout de dire ça,
01:23:21 parce que Omicron au départ avait
01:23:23 un effet... était moins sévère
01:23:25 que les variants précédents.
01:23:27 Autrement dit, le fait qu'on parte toujours
01:23:29 d'Omicron pour avoir ces nouveaux variants
01:23:31 veut dire qu'on n'augmente pas
01:23:33 la sévérité de ces variants.
01:23:35 Omicron, c'est pas la première souche.
01:23:37 Omicron, c'est la troisième
01:23:39 ou la quatrième souche qui est arrivée
01:23:41 il y a à peu près un an et demi
01:23:43 et qui clairement est moins sévère
01:23:45 que les formes qu'on appelait
01:23:47 Bêta, Delta, avec lesquelles
01:23:49 on parlait il y a maintenant deux ans.
01:23:51 Donc ça, c'est quand même vraiment très
01:23:53 positif, je dirais.
01:23:55 L'autre chose, c'est que la situation
01:23:57 est complètement différente d'il y a deux ans.
01:23:59 On a par exemple pour les personnes
01:24:01 qui ont une immunosuppression, qui sont fragiles
01:24:03 des médicaments, il ne faut jamais l'oublier,
01:24:05 c'est un peu sous-utilisé en France,
01:24:07 le Paxlovide, quand on le prend
01:24:09 dès les premiers jours.
01:24:11 Alors là, je parle des gens qui ont
01:24:13 des signes de gravité.
01:24:15 C'est efficace. Et puis bien sûr,
01:24:17 on a la vaccination. Alors on va en reparler.
01:24:19 Bien sûr, les effets de la vaccination s'atténuent.
01:24:21 Ces variants
01:24:23 échappent mieux aux vaccins
01:24:25 au fur et à mesure de leur évolution,
01:24:27 mais quand même, la vaccination
01:24:29 plus l'immunité qu'on a acquise
01:24:31 avec toutes les infections
01:24:33 précédentes, nous protègent
01:24:35 contre des formes graves.
01:24:37 Donc il y a quand même beaucoup de choses qui font que
01:24:39 à votre question, qui est effectivement la question
01:24:41 importante, est-ce qu'il faut s'inquiéter de ce
01:24:43 variant, la réponse est plutôt non
01:24:45 actuellement. Mais par contre,
01:24:47 ce que ça reflète,
01:24:49 c'est ce que vous disiez aussi, c'est que bien sûr,
01:24:51 le virus est toujours là,
01:24:53 le virus évolue par vague,
01:24:55 et les chiffres...
01:24:57 Évolue rapidement, c'est ce que nous dit
01:24:59 le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, il nous dit que
01:25:01 pour le moment, il n'y a pas trop de
01:25:03 raisons de s'inquiéter, mais
01:25:05 qu'il faut rester très vigilant
01:25:07 car le virus évolue rapidement.
01:25:09 Exact. Et d'ailleurs, on voit la même
01:25:11 chose aux États-Unis, puisque moi, en fait,
01:25:13 je suis aux États-Unis, je coordonne le Global
01:25:15 Virus Network à l'University
01:25:17 of South Florida, et en fait,
01:25:19 actuellement, on voit la même chose aux États-Unis,
01:25:21 également au Royaume-Uni. Ça, c'est assez
01:25:23 impressionnant de voir, si vous voulez,
01:25:25 cette vague qui se développe.
01:25:27 Je crois qu'en pratique,
01:25:29 il faut
01:25:31 qu'on se
01:25:33 rappelle que ce virus existe, je dirais.
01:25:35 Il y a quand même des mesures qui sont simples
01:25:37 pour le prévenir.
01:25:39 Il y a des choses, vous savez, par exemple, l'aération
01:25:41 des pièces, ça a l'air toujours idiot,
01:25:43 mais d'ailleurs, Antoine Flau, qui est un épidémiologiste,
01:25:45 insiste également beaucoup là-dessus.
01:25:47 Ça a un effet tout à fait favorable.
01:25:49 Alors, bien sûr, les masques dans certaines
01:25:51 circonstances, et puis le vaccin.
01:25:53 Je crois que ce dont on parle à l'occasion de
01:25:55 cette reprise, c'est de remettre
01:25:57 en route une campagne de vaccination
01:25:59 chez les personnes qui sont fragiles.
01:26:01 Il y a des nouveaux vaccins qui vont
01:26:03 arriver, qui seront adaptés à ces nouveaux
01:26:05 variants. Personnellement, je pense
01:26:07 que des gens qui sont en situation
01:26:09 de risque, qui n'ont pas été
01:26:11 vaccinés depuis six mois,
01:26:13 huit mois, devraient être
01:26:15 revaccinés avant le mois d'octobre.
01:26:17 Mais là, vous parlez uniquement de personnes
01:26:19 à risque. Oui, parce que
01:26:21 en fait, vous posez à nouveau
01:26:23 la bonne question, c'est qu'on parle
01:26:25 toujours des formes graves, et on a raison,
01:26:27 mais il faut bien comprendre que
01:26:29 dans les symptômes que développent
01:26:31 des personnes, vous avez des gens qui ne sont pas dans
01:26:33 les statistiques actuellement, parce qu'ils n'ont pas été à
01:26:35 l'hôpital, ils n'ont pas été répertoriés,
01:26:37 mais ils ont des formes très cognées, si je
01:26:39 peux me permettre de parler comme ça, qui vont
01:26:41 les fatiguer pendant des semaines
01:26:43 en fait, et derrière, vous avez le Covid long.
01:26:45 Alors, est-ce qu'il faut remettre
01:26:47 en route immédiatement une
01:26:49 vaccination de l'ensemble de la population ?
01:26:51 Je crois qu'il faut garder son sang froid et voir
01:26:53 ce qui va se passer, et en tout cas,
01:26:55 sûrement, au départ,
01:26:57 cibler bien les
01:26:59 personnes à risque. Je voudrais qu'on écoute votre
01:27:01 confrère, le Dr Cimeca, qui
01:27:03 s'exprimait tout à l'heure sur notre antenne,
01:27:05 finalement, sur le sujet de la vaccination.
01:27:07 On l'écoute et puis vous me donnez votre avis.
01:27:09 Ça nous
01:27:11 alerte en plein mois d'août sur
01:27:13 octobre et novembre, c'est-à-dire qu'il va
01:27:15 falloir sensibiliser la population aussi
01:27:17 pour les rappels vaccinaux,
01:27:19 tranquillement, sans angoisse,
01:27:21 c'est pas une vague, c'est
01:27:23 l'évolution naturelle d'un virus
01:27:25 qui n'a pas disparu, c'est pas parce
01:27:27 qu'on est moins angoissé que le virus a disparu.
01:27:29 Il faudra qu'à la rentrée,
01:27:31 eh bien,
01:27:33 les vaccinations, évidemment,
01:27:35 reprennent.
01:27:37 Lui, il nous parle de rappels vaccinaux,
01:27:39 donc que la vaccination devrait peut-être
01:27:41 reprendre à la rentrée
01:27:43 pour peut-être renforcer,
01:27:45 finalement, l'immunité collective. Oui, mais je crois qu'on dit
01:27:47 à peu près la même chose, c'est-à-dire que
01:27:49 je pense qu'il va
01:27:51 falloir qu'on reprenne, si vous voulez,
01:27:53 de façon générale, je pense qu'on va aller vers un schéma
01:27:55 où il faudra être vacciné à peu près une fois
01:27:57 par an, un peu comme pour la grippe, si vous voulez.
01:27:59 Et donc, effectivement,
01:28:01 pour beaucoup de personnes, même qui sont
01:28:03 pas spécialement fragiles, on va arriver bientôt
01:28:05 à l'automne dans une situation
01:28:07 où les gens n'auront pas été vaccinés
01:28:09 depuis une année. Donc,
01:28:11 il faudra effectivement reprendre
01:28:13 cette vaccination. Mais dans l'immédiat,
01:28:15 ce que je voulais dire, c'est que
01:28:17 il faut vacciner les personnes
01:28:19 qui sont à risque, et puis après,
01:28:21 comme l'a dit ce médecin très bien,
01:28:23 reprendre les schémas
01:28:25 vaccinaux, et bien sûr,
01:28:27 on inclura la grippe dedans,
01:28:29 et puis maintenant, d'autres virus,
01:28:31 vous savez, il y a un virus qu'on appelle RSV,
01:28:33 on a maintenant un vaccin
01:28:35 qui peut déclencher
01:28:37 des formes graves chez les personnes fragiles.
01:28:39 Donc ça, ça fait un schéma vaccinal
01:28:41 qu'on peut reprendre tranquillement à l'automne.
01:28:43 La question qui est posée par cette
01:28:45 résurgence du virus, c'est est-ce qu'il faut
01:28:47 pas vacciner de façon relativement rapide
01:28:49 avant octobre les personnes à risque ?
01:28:51 Et puis, je me permets juste une chose,
01:28:55 c'est de rappeler dans ce que je viens de dire tout à l'heure sur le
01:28:57 traitement, des personnes qui
01:28:59 ont le Covid, qui sont
01:29:01 des personnes qui sont fragiles, qui
01:29:03 développent des symptômes, il y a un médicament
01:29:05 qu'on n'avait pas il y a un an et demi
01:29:07 avec le Paxovide, alors il y a des
01:29:09 contre-indications, il faut faire attention comme tous les médicaments,
01:29:11 mais ça, c'est quelque chose
01:29:13 qu'on n'avait pas avant, c'est un progrès.
01:29:15 Et pour terminer, ce sera
01:29:17 ma dernière question, vous nous confirmez, c'était le titre
01:29:19 de notre sujet tout à l'heure, pour nous rassurer,
01:29:21 ce nouveau variant du Covid-19
01:29:23 ne va pas gâcher l'été ?
01:29:25 Non, il ne va pas gâcher l'été, je pense qu'il nous dit,
01:29:27 le virus nous dit
01:29:29 "je suis là". Voilà.
01:29:31 Merci beaucoup. À nous de nous en rappeler.
01:29:33 Merci beaucoup Professeur Christian
01:29:35 Bréchot, virologue, d'avoir été avec nous
01:29:37 cet après-midi dans 120 Minutes Info. La dernière partie,
01:29:39 dans un instant, juste après la pause,
01:29:41 restez avec nous sur CNews, on parlera de l'inflation,
01:29:43 notamment avec les prix de l'alimentation
01:29:45 qui continuent de grimper,
01:29:47 une augmentation évaluée à plus de
01:29:49 18%. A tout de suite.
01:29:53 5h moins 10 sur CNews,
01:29:55 dernière partie de 120 Minutes Info
01:29:57 avec un mot qui ne fait plaisir à personne,
01:29:59 le mot "inflation". Évidemment,
01:30:01 depuis plus d'un an, les prix de l'alimentation ne cessent
01:30:03 de grimper, une augmentation évaluée
01:30:05 à plus de 18%.
01:30:07 Résultat, les Français adaptent en conséquence
01:30:09 leur budget. On en parle
01:30:11 avec vous, Soumaya Labidi.
01:30:13 Bonjour Soumaya. Vous avez décortiqué
01:30:15 pour nous les derniers chiffres de l'INSEE.
01:30:17 Absolument, Michael.
01:30:19 Et le premier renseignement, c'est que
01:30:21 sur un an, les prix à la consommation
01:30:23 s'établissent désormais à 4,3%
01:30:25 en juillet, après avoir connu
01:30:27 une hausse de 4,5%
01:30:29 au mois de juin.
01:30:31 Une légère baisse qui s'explique
01:30:33 tout d'abord grâce à la diminution
01:30:35 des prix de l'énergie de
01:30:37 3,7% sur un an, mais aussi
01:30:39 grâce au ralentissement des prix
01:30:41 de l'alimentation qui sont passés
01:30:43 de 13,7% à 12,7%
01:30:45 au mois de juillet.
01:30:47 Même chose pour les produits manufacturés
01:30:49 qui chutent à 3,4%
01:30:51 après avoir connu une hausse
01:30:53 de 4,2%.
01:30:55 Soumaya, les hausses des prix depuis
01:30:57 près de deux ans ont bousculé
01:30:59 les habitudes alimentaires des consommateurs.
01:31:01 Absolument, Michael. Entre
01:31:03 le dernier trimestre 2021
01:31:05 et le deuxième trimestre 2023,
01:31:07 les étiquettes dans les rayons se sont
01:31:09 envolées de 18,4%
01:31:11 selon l'INSEE.
01:31:13 Face à cette flambée des prix,
01:31:15 les ménages ont réagi. Désormais,
01:31:17 les assiettes sont beaucoup moins garnies
01:31:19 et différemment aussi. Sur cette période
01:31:21 de 18 mois, les dépenses alimentaires
01:31:23 n'ont progressé que de 4,2%.
01:31:25 Et selon une étude
01:31:27 du panéliste Nielsen,
01:31:29 un tiers des sondés déclarent
01:31:31 désormais limiter leur achat
01:31:33 de nourriture et d'autres produits essentiels.
01:31:35 Les paniers sont donc plus
01:31:37 petits et les courses se font dorénavant
01:31:39 au jour le jour, au détriment
01:31:41 des gros caddies hebdomadaires.
01:31:43 Merci beaucoup Soumaya.
01:31:45 Philippe Deveul, des paniers
01:31:47 et des assiettes moins bien garnies
01:31:49 nous disait Soumaya.
01:31:51 Et évidemment, avec la qualité
01:31:53 qui perd. Bien sûr,
01:31:55 je pense que c'est une pauperisation
01:31:57 de la population française
01:31:59 avec ces hausses de prix parce qu'il y a des gens qui mangent
01:32:01 une fois, deux fois,
01:32:03 voire une fois par jour. C'est ça.
01:32:05 C'est très inquiétant. Alors évidemment...
01:32:07 On achète moins ou différemment. Mais le gouvernement ne peut pas
01:32:09 agir sur les prix du marché. C'est plutôt
01:32:11 les grossistes
01:32:13 qui ont un
01:32:15 impact sur le coût et le prix
01:32:17 de ce qui est vendu dans les supermarchés.
01:32:19 Les producteurs ou les distributeurs ?
01:32:21 C'est surtout les distributeurs qui jouent
01:32:23 sur les prix. Mais les producteurs aussi.
01:32:25 Puisqu'ils sont obligés
01:32:27 de vendre un certain prix. Sinon, ils ne vendent pas.
01:32:29 En revanche, là où le gouvernement peut agir
01:32:31 sur la hausse des prix, c'est sur l'électricité, sur le marché.
01:32:33 Et revenir sur le marché
01:32:35 de l'énergie européen parce que,
01:32:37 par exemple, l'Espagne
01:32:39 et le Portugal sont sortis de manière
01:32:41 montanée pour revenir à des prix normaux
01:32:43 puisque le prix du coût de l'électricité, comme le
01:32:45 dit très bien Loïc Leflanc-Préjean, qui défend
01:32:47 les TPE et les PME, n'a pas
01:32:49 augmenté. C'est simplement l'électricité,
01:32:51 le coût de l'électricité du fait de la loi
01:32:53 AREN et la loi NOM
01:32:55 qui sont deux absurdités
01:32:57 englobées justement par le
01:32:59 prix européen de l'énergie
01:33:01 qui font exploser
01:33:03 les factures et qui
01:33:05 ont un impact imminent sur
01:33:07 le coût et sur la vie des entreprises.
01:33:09 Voilà, et je parlerais du
01:33:11 syndicat Antigone qui est un syndicat indépendant
01:33:13 et qui prend la déférence des TPE et des PME aussi.
01:33:15 Nathan Devers ?
01:33:17 Cette inflation, on la voit en effet
01:33:19 tous les jours quand on va au supermarché, qu'on voit des prix
01:33:21 parfois délirants sur
01:33:23 des denrées comme des pâtes,
01:33:25 du fromage râpé.
01:33:27 Moi, je prends beaucoup de fromage râpé, par exemple, pour mes pâtes
01:33:29 tous les jours. J'ai vu, on voit des
01:33:31 tarifs qui sont hallucinants.
01:33:33 Mais à mon avis, il y a deux remarques
01:33:35 et oui, juste une chose, et l'essence aussi.
01:33:37 On n'en parle que, mais voilà.
01:33:39 C'est un autre sujet.
01:33:41 Tout ça crée un climat où l'essence est arrivée
01:33:43 aux tarifs qu'il y a eu au début des GDG.
01:33:45 Mais l'alimentation, c'est encore autre chose.
01:33:47 Et on aurait pu poser la question au professeur Bréchot qui était avec nous
01:33:49 tout à l'heure, parce que je disais
01:33:51 qu'effectivement, la qualité
01:33:53 était visée
01:33:55 dans ces coupes budgétaires.
01:33:57 On peut imaginer que ça a par la suite
01:33:59 un impact aussi sur la santé des Français.
01:34:01 Oui, bien sûr. La santé
01:34:03 et puis, je finis juste sur une chose,
01:34:05 il y a beaucoup d'inflation cachée.
01:34:07 C'est-à-dire que ce n'est pas seulement la hausse
01:34:09 des prix, c'est la baisse des quantités qu'on ne voit pas.
01:34:11 Face à cela, à mon avis, la remarque
01:34:13 qu'il faut avoir, c'est de se dire
01:34:15 que depuis deux ans, depuis le début de la guerre
01:34:17 en Ukraine, et depuis même le coronavirus
01:34:19 un peu plus longtemps, les Français,
01:34:21 on a tous vécu, on a vu qu'on a
01:34:23 une diminution de notre pouvoir d'achat. Vous avez parlé de
01:34:25 popularisation, je suis d'accord avec vous.
01:34:27 Et pour autant, il n'y a pas, si vous voulez, une défiance
01:34:29 face au gouvernement. Parce que je pense qu'on ne peut pas,
01:34:31 il ne faut pas se tromper d'échelle, on ne peut pas
01:34:33 reprocher à un gouvernement un contexte
01:34:35 qui est celui d'une conjoncture internationale,
01:34:37 mondiale, que ce soit
01:34:39 sur la question du pétrole, que ce soit sur la question
01:34:41 de l'alimentation. Et puis évidemment, dans
01:34:43 une économie libérale, ce n'est pas
01:34:45 le gouvernement qui peut directement
01:34:47 agir sur les prix. En revanche, la
01:34:49 question, elle est quand sur fond
01:34:51 de ce climat qui est déjà
01:34:53 très complexe, il y a en plus des mesures
01:34:55 antisociales. C'est là, par exemple, c'est ce qui avait déclenché
01:34:57 les Gilets jaunes. Donc c'est pour ça qu'à mon avis, on est dans un
01:34:59 moment qui est critique quand même.
01:35:01 - Le dernier mot, le mot de la fin. - Je ne suis pas tout à fait d'accord
01:35:03 avec ce diagnostic. Je pense que d'un point
01:35:05 de vue alimentaire, la France produit moins
01:35:07 déjà que ce fut le cas
01:35:09 avant et elle exporte moins. C'est-à-dire qu'elle est
01:35:11 moins capacité de dégager des revenus par
01:35:13 rapport à notre modèle agricole. Est-ce que le gouvernement
01:35:15 peut agir lorsqu'il y a une crise
01:35:17 alimentaire mondiale ?
01:35:19 Et la réponse est oui,
01:35:21 il le peut. Il faut savoir que la France
01:35:23 importe 20 % de sa consommation
01:35:25 alimentaire à l'échelle de la
01:35:27 nation. À l'échelle européenne, on est
01:35:29 monté à 30 %. C'est parce qu'il y a eu
01:35:31 des choix politiques dans le modèle
01:35:33 agricole qui n'ont été pas bons. Je pense que
01:35:35 la France a un certain nombre de leviers, que ce
01:35:37 soit pour plaider auprès des institutions européennes
01:35:39 sur une réorganisation de la PAC,
01:35:41 sur la mise
01:35:43 en place de clauses miroir vis-à-vis
01:35:45 des autres pays producteurs, des autres
01:35:47 puissances agricoles, le Brésil, l'Inde,
01:35:49 la Chine, etc. On peut agir dessus.
01:35:51 Le gouvernement français peut aussi agir dessus en aidant
01:35:53 les producteurs agricoles, notamment
01:35:55 par la fiscalité, par un certain nombre de leviers.
01:35:57 On pourrait parler de ça pendant
01:35:59 très longtemps, mais en tout cas, il y a des leviers
01:36:01 sur lesquels le gouvernement peut agir pour réduire
01:36:03 l'inflation alimentaire. - Merci beaucoup
01:36:05 Mathieu Hoque, secrétaire général adjoint
01:36:07 du think tank le Millénaire. Merci également
01:36:09 à Philippe Deveul, à Vauca et à
01:36:11 Mathieu Hoque, secrétaire et à
01:36:13 Nathan Devers, écrivain. Merci
01:36:15 tous les trois d'avoir été à mes côtés.
01:36:17 C'est la fin de ce 120
01:36:19 Minutes Info. Moi, j'aurai le plaisir de vous retrouver
01:36:21 demain à partir de 7h pour la matinale
01:36:23 Week-end. Et dans un instant, c'est
01:36:25 Barbara Klein pour Punchline été.
01:36:27 Bonne fin d'après-midi sur CNews et à
01:36:29 demain.