Danielle Obono, députée La France insoumise-Nupes, était l'invitée de BFM Story ce lundi sur BFMTV. Elle s'est exprimée sur le sujet de l’interdiction de l’abaya à l’école, annoncée par le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal ce matin.
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00:00 Daniel Obono, est-ce qu'il faut interdire la baïa ? La baïa n'a pas sa place à l'école. Vous êtes d'accord avec ça ?
00:05 Non, je pense que c'est une annonce, une stratégie absolument ignoble.
00:10 On sait que l'éducation nationale a certainement beaucoup de sujets sur lesquels il faudrait s'atteler.
00:16 D'ailleurs, vous avez échoué depuis cinq ans et c'est notamment pour ça que vous cherchez tous les moyens pour masquer cela
00:21 et inciter à ce que vous faites actuellement qui est, je pense, une incitation à la discrimination.
00:27 Je pense que cette annonce est à la fois antilaïque, parce qu'effectivement, ce n'est pas aux politiques de dire ce qui relève du religieux.
00:35 C'est précisément le principe de la loi de 1905 de dire qu'il faut que le religieux s'occupe du religieux, le politique s'occupe du politique
00:43 et l'un et l'autre ne doivent pas interférer. Et là, ce que vous êtes en train de faire, c'est d'expliquer, vous, du haut de votre connaissance
00:49 et de je ne sais quel institut, décider de ce qui relève de la religion musulmane, parce que c'est de celle-là qu'on parle bien évidemment,
00:55 de la longueur. Mais ce n'est pas pour moi, je ne suis pas de religion musulmane. Il se trouve qu'effectivement, les institutions,
01:01 les autorités religieuses musulmanes disent que ce n'est pas le cas.
01:05 Ce n'est pas parce qu'elles le disent qu'elles ont raison. Il y a quand même une contradiction assez fondamentale dans ce que vous dites.
01:11 Je voudrais terminer, parce que je pense qu'elle n'est pas antilaïque. Je pense aussi qu'elle est sexiste, parce que bien évidemment, encore une fois,
01:17 ce sont les corps des femmes qui sont mis en cause, les corps de jeunes femmes.
01:21 La religion s'occupe souvent du corps de la femme plus que du corps d'eux.
01:25 Il serait temps que ce soit la religion ou que ce soit l'État, arrête de s'occuper du corps des femmes.
01:29 Pas simplement s'occuper, mais de décider quelle est la longueur de la jute, quelle est la longueur du crop top.
01:34 Parce qu'on a eu aussi l'épisode du crop top, vous vous rappelez, l'épisode blanquer. C'est sexiste et c'est aussi raciste.
01:40 Parce que, encore une fois, antilaïque, sexiste et raciste. Parce que c'est la religion musulmane qui est mis en cause.
01:45 Mais attendez, ça n'a rien à voir avec la couleur de peau ou la race, madame. Vous utilisez des mots qui n'ont rien à voir.
01:49 Je vais terminer mon propos parce que c'est la religion musulmane qui est ciblée.
01:55 Et du coup, ça rentre dans le cadre...
01:57 Je croyais que ce n'était pas un vêtement religieux.
01:59 Oui, mais pour vous, de votre point de vue, c'est vous qui venez de dire le contraire.
02:01 Non, mais attendez. Alors premièrement, c'est raciste, avec la couleur de peau. Deuxièmement, c'est religieux, mais ce n'est pas religieux.
02:06 Collègue, est-ce que je peux terminer ? Parce que là, je n'arrête pas de me faire interrompre. Je vais juste signer mon propos qui était un peu clair.
02:11 Antilaïque, sexiste et oui, raciste.
02:13 Et c'est ignoble. Et vous avez dit ignoble.
02:15 Et en fait, c'est la présidence même de la CNCDH qui reconnaît l'islamophobie comme une forme de racisme.
02:19 Peut-être que vous allez remettre en cause la CNCDH, qui est la Commission Nationale Consultative des Droits Humains,
02:24 qui produit chaque année un rapport sur la question du racisme et qui englobe l'islamophobie comme une forme de racisme à l'égard des musulmans.
02:31 Alors attendez, Madame Oubono.
02:33 Ça suffit. C'est politique, discriminatoire, sexiste et raciste.