• l’année dernière
Transcription
00:00 C'est pour ça que parfois on dit que le deuxième film est encore plus dur à faire que le premier.
00:02 Le réalisateur, il va vraiment avoir la responsabilité artistique du projet.
00:05 Il ou elle va superviser artistiquement le projet de sa conception jusqu'à sa livraison.
00:09 Le producteur ou la productrice, c'est un peu le double de l'ombre.
00:12 Lui ou elle va faire rentrer cette vision artistique un peu dans le principe de réalité.
00:16 Qu'est-ce qu'on peut faire ? Comment on peut le financer ?
00:18 Une myriade de questions qui peuvent se poser.
00:20 Si on a des acteurs célèbres, il y a des questions de coûts, il y a des questions de lois.
00:23 Malheureusement, ça se résume souvent à une enveloppe financière
00:25 puisque plus on a d'argent, plus on a de possibilités.
00:27 Comment ils font quand ils font les deux ?
00:28 Parfois, ils ont le titre et ils ont quelqu'un d'autre aussi
00:31 dans une société qui les accompagne dans l'ombre.
00:33 Et puis parfois, ils ont une telle maîtrise de leur art, de leurs propos
00:35 qu'ils peuvent se permettre d'être à la fois producteur et réalisateur.
00:39 Il y a parfois des films un peu carte blanche,
00:40 c'est-à-dire des films où il n'y a pas eu un contrôle,
00:42 la vie notamment, sur les réalisateurs et les réalisatrices qui ont fait des films pour les plateformes.
00:46 Souvent, c'était des films qui se perdaient un peu en chemin, un peu trop long.
00:48 Tiens, prends ça.
00:49 Ah !
00:50 [Rire]
00:51 Et long.
00:51 [Rire]
00:52 Tu arrives parfois d'être en désaccord avec un réalisateur et de devoir suivre la vision du réalisateur ?
00:56 Oui, toujours.
00:57 En plus, en France, on donne le dernier mot au réalisateur et à la réalisatrice.
01:00 On essaie de ne pas être en opposition.
01:01 Plutôt, "ça, je pense que ça ne fonctionne pas, est-ce qu'on pourrait faire ça ?"
01:04 Quand c'est une discussion qui est basée sur des arguments, qui est constructive,
01:07 en général, ça aboutit à quelque chose de mieux, en fait, la distribution.
01:09 C'est un autre métier qui commence quand le film est fini
01:11 et qui consiste à amener le film jusqu'à son public.
01:14 Et pour ça, il y a toute une campagne de promotion
01:16 à mettre en place plusieurs mois avant la sortie du film
01:19 et qui va donner un peu la grille de lecture sur un film que personne n'a vu
01:22 par tous les éléments marketing, de création qu'on va pouvoir créer autour du film.
01:25 Donc, évidemment, la fiche, la bande-annonce,
01:28 tout ce qu'on peut faire en communication digitale.
01:29 Et puis derrière, il faut donner envie aux spectateurs et aux spectatrices
01:32 de sortir de chez elles et de faire l'effort d'aller dans une salle de cinéma.
01:35 Pour ça aussi, les relations presse sont super importantes.
01:37 Donc, les critiques presse vont participer à donner au film une assise médiatique,
01:40 à le faire exister le plus largement possible.
01:42 Elles vont lui donner aussi une certaine valeur, puisque plus les critiques sont bonnes,
01:45 plus il y a une sorte de succès d'estime qui va être importante.
01:48 Une certaine valeur au réalisateur ou aux réalisatrices aussi.
01:50 Si le film ne marche pas de manière incroyablement sale,
01:52 mais qu'il a des bonnes critiques, la possibilité de réussir à faire un film après
01:56 est quand même ouverte.
01:57 Si le film ne marche pas et qu'il a des critiques assassines,
01:59 pour faire le film d'après, ça va être un petit peu plus difficile.
02:02 C'est pour ça que parfois on dit que le deuxième film
02:03 est encore plus dur à faire que le premier.
02:04 Ouh non !
02:05 T'es dans la panade là, je t'explique pas.
02:06 T'es un producteur, comment tu t'évolues dans le métier ?
02:08 Déjà, comment tu rentres dans le métier ?
02:10 Il y a plein de façons, évidemment.
02:11 Tu peux faire une école de cinéma, des écoles privées, il y a des écoles publiques.
02:15 Tu penses à Faladif de faire une école ou pas ?
02:16 Je pense que c'est intéressant de faire une école selon le métier.
02:19 Plus c'est un métier technique, plus il faut faire une école.
02:21 En production, j'en souffre pas du tout de ne pas avoir fait d'école.
02:24 Ça a été un petit peu plus dur au début parce que j'avais un réseau qui était limité,
02:27 je devais tout apprendre, il y avait des choses qui étaient peut-être un peu évidentes
02:30 que j'ai mis ou qu'on a mis du temps à assimiler.
02:32 Ça peut être une force à long terme.
02:33 Mais au début, ce sera plus dur.
02:34 Ouais, parce que du coup, moins de réseau.
02:36 Moins de réseau, moins de savoir-faire,
02:37 moins de connaissance des règles dites et non dites.
02:40 Après, ça reste un milieu vraiment basé sur l'humain, le relationnel.
02:42 Donc oui, le réseau, ça compte.
02:44 C'est une sorte de catalyseur pour aller plus vite,
02:46 pour avoir accès à telle ou telle personne.
02:48 Aussi, une façon d'apprendre.
02:49 Moi, j'ai énormément appris en rencontrant les gens,
02:51 en m'inspirant de leurs expériences.
02:53 Et ça, ça vaut beaucoup d'école, en fait.
02:55 On n'a pas le droit de finir sur un +4 ?
02:56 À la triche !
02:57 Comment ça, on n'a pas le droit ?

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