• l’année dernière
Alors que plus personne ne se préoccupe de connaître l’identité (et la nationalité) de ceux qui avaient fait sauté le gazoduc russo-allemand Nord Stream 2 en septembre 2022, l’enquête allemande progresse et une piste très précise se concrétise…

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Transcription
00:00 On a du nouveau sur Nord Stream 2.
00:06 Oui c'est quand même quelque chose Nord Stream 2, souvenez-vous le gazoduc qui doublait Nord Stream 1,
00:13 premier gazoduc passant par la mer Baltique pour envoyer du gaz russe jusqu'en Allemagne.
00:21 Nord Stream 2 qui avait donc explosé il y a un an.
00:26 Et là on avait vu immédiatement tous les commentaires "on ne sait pas, soyons prudents, mais quand même les Russes qu'elle honte d'avoir fait ça".
00:36 On en avait parlé ici même.
00:39 Deux trois autres hypothèses ont fleuri curieusement dans l'indifférence générale, alors que c'est tout de même pas rien.
00:46 Une infrastructure mise en place après des années de travaux,
00:51 une infrastructure appartenant conjointement à la Russie et à l'Allemagne, donc à un pays européen,
00:57 qui tout à coup explose par une barbouserie, c'est quand même quelque chose d'assez considérable.
01:05 Eh bien, tout le monde s'en fichait.
01:09 Sauf que l'Allemagne, elle, poursuit ses investigations.
01:12 Et que les enquêteurs, à la fois qui instruisent le dossier, donc la cellule antiterroriste allemande,
01:21 mais également les journalistes du journal Der Spiegel et de la radio-télévision allemande,
01:28 ont mis en avant une nouvelle hypothèse qui cette fois-ci semble largement plausible.
01:35 Et après les supposées implications, par exemple, de la Norvège, on aboutit en fait à un commando ukrainien.
01:46 En quoi la thèse des Allemands est-elle plus plausible ?
01:50 Eh bien parce que les journalistes de Der Spiegel auraient retrouvé le voilier qui a servi au commando
02:00 qui serait allé faire sauter Nord Stream 2.
02:04 Ce voilier Andromeda aurait été loué le 6 septembre, rendu ensuite le 23 septembre.
02:13 Et il aurait donc croisé à 40 km du lieu de l'explosion.
02:21 Mais surtout, quand les journalistes ont retrouvé ce voilier,
02:27 il n'avait pas encore été nettoyé avant d'être envoyé en cale sèche pour l'hiver.
02:33 Et ils ont pu découvrir qu'il contenait des traces d'explosifs, de l'octogène,
02:40 qui est un explosif extrêmement puissant, qui peut fonctionner sous la mer.
02:45 Ça tombe bien.
02:46 Bref, ils auraient remonté la piste.
02:49 On a même des noms d'intervenants ukrainiens.
02:53 Ça semble cette fois-ci extrêmement plausible.
02:56 Curieusement, la presse française, à part Le Figaro, s'y intéresse assez peu.
03:02 Mais surtout, ça pose quand même quelques questions fondamentales.
03:09 Je le répète, infrastructures russo-allemandes.
03:14 Donc, attaque contre une infrastructure européenne de la part de l'Ukraine,
03:20 pays censé être allié de l'Union européenne en général, donc de l'Allemagne.
03:26 Et puis, évidemment, ça tombe bien.
03:29 L'enquête des Allemands montrerait que Volodymyr Zelensky n'était pas du tout au courant.
03:36 Il ne savait pas.
03:37 C'est quand même étonnant parce que c'est un des enjeux des décennies qui ont précédé cette guerre.
03:43 La question de Nord Stream 2, qui devait entrer en service
03:47 juste avant l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
03:52 Et c'était un casus belli pour l'Ukraine, Nord Stream 2.
03:55 Pourquoi ?
03:56 Parce que ça contournait justement le gazoduc qui, lui, passe par l'Ukraine
04:01 et qui apporte des revenus au pays et qui d'ailleurs continue à fonctionner.
04:06 Le gaz russe passe encore par l'Ukraine.
04:09 Accessoirement donc, non seulement Volodymyr Zelensky n'aurait pas été au courant,
04:15 mais même, ce que disent les enquêteurs allemands,
04:17 c'est que les États-Unis auraient essayé de dissuader l'Ukraine de faire cette opération.
04:25 Donc les États-Unis s'en seraient mêlés et auraient dissuadé,
04:28 mais sans parler à Volodymyr Zelensky.
04:30 D'ailleurs, les États-Unis, accessoirement, étaient le plus farouche opposant de Nord Stream 2.
04:37 Et avant même l'invasion de l'Ukraine, Joe Biden avait déclaré officiellement
04:44 que si la Russie envahissait l'Ukraine, Nord Stream 2 n'entrerait jamais en service.
04:51 Mais quand même, ils ont essayé d'expliquer que surtout, il ne fallait pas s'attaquer à Nord Stream 2.
04:58 Cette conclusion, ou début de conclusion, semble arranger beaucoup de monde.
05:03 Mis à part l'Allemagne, qui visiblement reste légèrement en porte à faux.
05:09 Ça explique peut-être la prudence d'Olaf Scholz sur tous les sujets concernant les livraisons d'armes
05:17 et le soutien à l'Ukraine.
05:19 Mais une chose est sûre, dans cette affaire où tout le monde semble curieusement être parfaitement innocent,
05:27 il y a un enjeu fondamental.
05:30 Les États-Unis, désormais, fournissent leur gaz naturel liquéfié à l'Europe pour un prix, disons, pour le moins prohibitif.
05:40 Et cette infrastructure Nord Stream 2 a été une clé dans ce conflit.
05:47 L'occulté, ne pas tenir compte des informations et ne pas chercher à savoir,
05:54 c'est ne pas jouer un rôle de journaliste pour ne surtout pas vouloir rentrer dans la complexité d'un conflit
06:03 où il est beaucoup plus simple de se prendre pour un résistant, pour un nouveau Jean Moulin face au nouvel Hitler.
06:09 Merci.
06:10 [SILENCE]

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